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L’hISToIRe DeS aRTS, « DéfI D’ouVeRTuRe »
Après le flou artistique d’une
première année d’expérimentation,
les modalités de
l’épreuve d’histoire des arts du
diplôme national du brevet ont
été précisées au BO n° 41 du
10 novembre 2011. Elle pourra
être organisée sur les heures de
cours au sein des établissements
d’appartenance, deux à trois semaines
avant le début des écrits.
L’oral portera sur l’un des cinq
objets d’étude d’un dossier préparé
en cours d’année.
« Capacité à interroger un univers
artistique, y compris abstrait », « Développer un commentaire
critique et argumenté, en discernant entre les critères subjectifs
et objectifs de l’analyse »… Les items de la grille d’évaluation
reflètent l’ambition de cet enseignement interdisciplinaire,
introduit dans des programmes de 2008 dans le but d’amener
les élèves à se construire une culture personnelle. Couvrant
une période allant de la préhistoire à nos jours, aux quatre
coins du monde, il vise même à « développer une conscience
diachronique des enjeux esthétiques », selon Henri de
Rohan-Csermak, inspecteur général pour l’histoire des arts,
qui pointe le « défi d’ouverture » ainsi posé en termes de
transversalité et d’échanges avec le monde extrascolaire.
Bernard Michel, vice président de l’Unetp, fait
le point sur les potentialités et les questions
ouvertes par la loi Cherpion 1 . En préambule
à un colloque organisé le 3 avril prochain..
La loi Cherpion introduit de l’alternance
à tous les niveaux…
Bernard Michel : Proposer de l’apprentissage, des
stages en entreprise, des passerelles entre les filières
me semble une opportunité de personnaliser les
parcours, ce que ne permet pas le collège unique.
Les expériences professionnelles peuvent participer
à remettre en confiance les élèves moins scolaires.
Mais cela reste du cas par cas, et il ne faudrait pas
le systématiser.
L’impact de la loi se fait-il déjà sentir
B. M. : Non, car nous attendons la publication de
décrets, et de nombreuses mesures s’appuient sur
l’existant : un régime dérogatoire ouvrait déjà l’apprentissage
dès 15 ans et les prépa-pro ressemblent
beaucoup aux 3 es DP6 avec l’ajout d’une seconde
langue vivante et de l’accompagnement individualisé.
L’extension du dispositif au niveau 4 e va, en revanche,
développer et consolider des classes expérimentales,
plus confidentielles.
Volontairement éclatée dans
toutes les matières, l’histoire
des arts peut être coordonnée
par tout enseignant, ceux d’arts
plastiques, de musique et d’histoire
étant prioritairement invités
à s’emparer de la préparation
au diplôme national du brevet.
Du primaire à la terminale, les
travaux relevant de cette exploration
artistique peuvent être inclus
dans les moyennes et
conservés sur un support, dématérialisé
ou non. Aux enseignants
de s’emparer de cet
espace créatif. Pour les y aider, de nombreuses ressources
pédagogiques et propositions de formation sont nées des
partenariats noués autour de cette discipline. Le Gand Palais
alimente notamment un site gratuit et le Louvre poursuit
(avec Hatier) l’édition de mallettes pédagogiques à destination
du cycle 3. VL
-www.eduscol.education.fr/histoire-des-arts - Des outils pédagogiques pour
tous les niveaux de classe et des mutualisations d’expériences académiques.
-www.histoiredesarts.culture.fr - Ressources bibliographiques, sitographiques
et chronologie commentée.
-www.panoramadelart.com - Un florilège d’analyses d’œuvres de référence,
classées par thématiques ou par époques ainsi qu’un glossaire.
« L’envisageable n’est pas l’exclusif »
Bernard Michel, vice-président de l’Unetp.
La loi Cherpion suscite pourtant
des inquiétudes…
B. M. : Il peut y avoir des réflexes défensifs face à
des solutions proposées dans un contexte de contrainte
budgétaire forte. La loi Cherpion ouvre des possibilités
de synergies entre LP, CFA et CFC. On parle beaucoup
de mixité des publics et des parcours, qui peut être
délicate, mais il ne faut pas oublier celle des moyens.
Or, la mutualisation des plates-formes techniques
peut aider à maintenir une offre de formation
variée.
D.R.
D.R.
Quelles sont les difficultés liées à la mixité
des publics et des parcours
B. M. : L’introduction d’une année d’apprentissage
en bac pro 2 pourrait servir d’antichambre vers
l’emploi mais resserrerait encore la formation théorique,
déjà réduite de 4 à 3 ans, au risque de compliquer
la poursuite d’études en BTS. Ce schéma,
envisageable, ne doit donc pas devenir exclusif. La
mixité des publics – élèves, apprentis, salariés –
peut enrichir la pédagogie mais ces rythmes de
formation semblent difficilement compatibles et
imposent l’annualisation des heures d’enseignement.
Les éventuels détachements d’enseignants
de LP, comme le suivi d’une année en CFA d’un
jeune n’ayant pas de contrat avec une entreprise,
posent en outre la question des financements et de
leur traçabilité… Le 3 avril, l’UNETP 3 réunit donc
les acteurs de LP, CFA et CFC pour un échange
d’expériences sur ces thématiques, qui suivra une
matinée consacrée à la réforme de la filière technologique,
STI depuis la rentrée 2011 et STG pour
2012.
Propos recueillis par Virginie Leray
1. N° 2011-893 du 28 juillet 2011.
2. Annonce présidentielle faite le 18 octobre 2011 à Nice.
3. Cf. www.unetp.org
22 Enseignement catholique actualités N° 347, février-mars 2012