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Actus/ enseignement catholique
le snceel veut conspirer pour le futur
Q
uelle
société voulons-nous
construire et quelle école pour
en asseoir les fondements »
La question, préalable à un ambitieux
programme, était au cœur du congrès
2012 du Snceel, qui a réuni plus de
650 participants à Issylès-Moulineaux
les 25 et
26 janvier dernier. Ressentie
avec acuité et
urgence sur le terrain,
elle ne laisse guère d’autre
solution qu’une évolution
incontournable
que les responsables
d’éducation doivent
contribuer à dompter
pour permettre à toute
une génération de comprendre
le monde passé
et celui qui advient, analyse
Louis-Marie Fillon, président du
Snceel. « Nous avons en héritage l’anticipation
du changement. Face à un
système injuste et inéquitable, les fronts
se déplacent. Le combat demeure »,
a-t-il souligné.
Pour élargir la réflexion des chefs
d’établissement, de nombreux experts
ont été conviés : Agnès Van Zanten
s’est ainsi livrée à une dissection fine
de la diversité des attentes et des stratégies
éducatives des familles, tandis
Synadec :
l’audace partagée
Le congrès annuel du Synadec
s’est déroulé les 20 et 21 janvier
dernier à Toulouse dans une
ambiance particulièrement conviviale.
Il a été marqué par la mutation de
l’ancien syndicat en une organisation
nouvelle, représentative des chefs
d’établissement, conservant le même
nom. Cette transformation historique,
entérinée conformément à l’arrêt de la
cour d’appel de Paris du 20 janvier 2011
par l’assemblée statutaire du Synadec,
a été l’occasion d’ébaucher les lignes
d’action prioritaires à venir, avant
une communication aux délégués
territoriaux, annoncée pour la mi-mars.
« Le Synadec veut avoir l’audace
de rebondir, explique le président,
qu’Anne Barrère 1 s’est penchée sur la
sphère des affinités électives des
jeunes et sur leurs tensions avec la
culture scolaire afin que l’école puisse
apprendre de ce qui se joue en dehors
d’elle.
De gauche à droite : Guy Lescanne, prêtre et sociologue ; Roger-François Gauthier, inspecteur général ;
Nicole Priou ; Vincent Cespedes, philosophe ; Patrice Huerre, psychiatre.
La table ronde réunissant le prêtresociologue
Guy Lescanne 2 , le philosophe
Vincent Cespedes 3 , le psychiatre
Patrice Huerre, l’inspecteur
général Roger-François Gauthier,
l’ancien recteur et membre du Haut
Conseil de l’Éducation Alain Bouvier 4 ,
et conclue par Luc Pareydt, s.j., a mis
en lumière une école en crise – ce qui
se dépasse –, noyée sous la pression et
l’angoisse des adultes – et non malade
comme le voudraient certains –, qui
doit se redonner une action globalement
lisible et promouvoir une singularité
autre que celle issue de la seule
compétition.
Pour les équipes éducatives, ont insisté
les intervenants, cela commence par
« redonner le goût », seul
à même de rouvrir l’accès
au savoir et de transformer
la relation éducative
en une relation de
confiance basée sur une
intelligence « connective»,
davantage horizontale
et participative. « Puisons
à l’espérance et conspirons
pour le futur ! » a
invité le président du
Snceel en conclusion de
ce congrès, qui aura également
été marqué par
la consécration d’une autre évolution :
celle du changement statutaire de
l’ancien syndicat en organisation
représentative des chefs d’établissement.
AS
1. Auteur de L’éducation buissonnière - quand les adolescents
se forment par eux-mêmes, Armand Colin, 2011.
2. Auteur de 15/25 ans – « On ne sait plus qui croire… »,
Cerf, 2004.
3. Auteur de Réenchantons l’École !, www.vincentcespedes.net
(rubrique « Articles »).
4. Auteur de « Un avenir pluriel et hybride », Revue internationale
d’éducation de Sèvres, n° 52 (décembre 2009).
Claude Dalverny. Tout
en changeant de statut,
il continue à porter
la voix des chefs
d’établissement, garde
son entière liberté de
parole et compte
prendre toute sa place
– celle d’une réelle force
de proposition – à
travers l’ensemble
du territoire, tant au sein
des différentes instances
de l’enseignement
catholique que vis-à-vis Claude Dalverny, président du Synadec.
au secrétaire général
de l’enseignement
catholique, et Claude
Thélot, président
du Haut Conseil
de l’évaluation de
l’école – sur le thème
de l’audace en
éducation. « Tous à leur
manière, ils ont mis en
exergue la nécessité
pour le chef
d’établissement de
proposer à chacune
des communautés
de l’Éducation nationale, pour faire
valoir les dossiers qui lui tiennent
à cœur. » Et de citer la question des
rythmes scolaires, « l’organisation
actuelle n’étant nullement
satisfaisante ». Le congrès a réuni trois
invités de marque – M gr Ginoux, évêque
de Montauban, Claude Berruer, adjoint
éducatives de s’inscrire dans une
démarche d’audace partagée, tant
sur le plan des mises en œuvre
organisationnelle que des contenus
pédagogiques », souligne Claude
Dalverny, affirmant ainsi la volonté
du Synadec de s’inscrire dans
l’évolution du système éducatif. AS
© A. Sobocinski
D. R.
12 Enseignement catholique actualités N° 347, février-mars 2012