Euro Pacte : formation, coordination sécurité - Mandelieu La Napoule
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Passé-Présent<br />
A la recherche d’Avinionet<br />
Bien avant que <strong>Mandelieu</strong>-Capitou et la <strong>Napoule</strong> ne deviennent quartiers<br />
« historiques » de la commune, les contreforts de l’Estérel abritaient une<br />
population certes éparse, mais bien structurée.<br />
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Les historiens locaux le cherchent inlassablement, sur<br />
le terrain ou au fi n fond des archives : où se cache<br />
donc ce site originel d’Avinionet, avec son château, son<br />
village, ses églises et chapelles Il semble, d’après les<br />
documents d’archives, que le château d’Avinionet et ses<br />
dépendances ont été détruits<br />
peu après que l’abbaye de<br />
Lérins ait cédé le castrum aux<br />
Villeneuve (fi n XIII ème siècle, lors<br />
d’hostilités entre les Comtes<br />
de Provence et le Seigneur des<br />
Baux). Les Villeneuve ont alors<br />
reconstruit leur seigneurie sur le<br />
Mont San Peyre. Le deuxième<br />
château a été saccagé un<br />
siècle plus tard par Raymond<br />
de Turenne (1387), ami des<br />
Ducs de Savoie… En 1390, Guillaume de Tourettes, de<br />
la Maison De Villeneuve, maître des lieux, choisira Epulia<br />
pour rebâtir son domaine : le château de <strong>La</strong> <strong>Napoule</strong> est<br />
né de cette délocalisation forcée. Seule l’église semblet-il<br />
fut reconstruite selon les archives, église qui jusqu’à<br />
la Révolution restera un lieu de pèlerinage fort fréquenté<br />
par les habitants de Mougins et de Mouans.<br />
Castrum Avinionetum et prieur de Sainte-Marie de<br />
Avinione<br />
De la chute de l’empire romain à l’an 1000, l’histoire de la<br />
Provence est bien mal connue. Peu de documents, trop<br />
de confl its et de guerres, quelques vestiges attestent<br />
pourtant d’une société organisée et laborieuse. Sur le<br />
site de Minelle furent découvertes quelques céramiques<br />
de l’époque pré-romaine et romaine, ainsi que de forts<br />
beaux bassins sans doute utilisés pour les salaisons<br />
par nos ancêtres colonisateurs. Dominant le cirque de<br />
Maurevieille, l’oppidum du pic Saint-Martin, avec ses<br />
blocs de protection, ses murs et ses débris de tuiles<br />
plates, témoignent d’une occupation celto-ligure. Il<br />
aurait été habité jusqu’au XII ème siècle. A la fi n du VI ème<br />
siècle apparaît une chapelle, le prieuré d’Avinionet, et<br />
son imposante nécropole attenante, signe d’une activité<br />
certaine dans la plaine de la Siagne. Mais toujours nulle<br />
trace du village et de l’ancien château qui régnait sur les<br />
destinées de la vallée.<br />
Un passé riche, mais timide<br />
A Minelle, au Tremblant, à Barbossi, à San Peyre, chaque<br />
monticule révèle son lot d’antiques murs abandonnés,<br />
qu’ils soient gallo-romains ou moyenâgeux. Pourtant, il<br />
y a 100 ans, plus rien ou presque ne subsistait entre<br />
<strong>La</strong> <strong>Napoule</strong> et Capitou :<br />
disparues les imposantes<br />
fermes isolées, restait tout<br />
juste un « Relais de la Poste<br />
», perdu en rase campagne<br />
du XVIII ème siècle… (ce relais<br />
de Postes a été établi vers<br />
1766 au lieu-dit « Minelle »,<br />
actuels Bar-tabac et Hôtellerie<br />
de Minelle, route de Fréjus).<br />
Comme si l’ombre de<br />
Raymond de Turenne y planait<br />
encore. Guerres, épidémies de peste, successions, les<br />
habitations s’étaient concentrées en villages et hameaux,<br />
plus sécurisants, à <strong>La</strong> <strong>Napoule</strong>, Capitou ou même<br />
Maurevieille, où une dizaine de maisons se serraient<br />
autour d’un puits bien avant l’exploitation de la mine.<br />
Mais toujours point d’Avinionet. On découvrit même,<br />
quartier des Vacqueries (entre le domaine de Barbossi,<br />
le Grand Duc et Les Vignasses), les vestiges de ce qui<br />
pourrait bien être le premier hôpital des Gaules, fondé<br />
par Consorce, fi lle d’Eucher, premier seigneur connu<br />
d’Avinionet.<br />
L’énigme du San Peyre<br />
Avinionet au fi l des siècles s’est donc perdu dans les<br />
méandres de l’histoire… Jusqu’à ce qu’un incendie sur le<br />
San Peyre ravive son souvenir : après le passage du feu,<br />
murailles, vaste enceinte fortifi ée et citerne apparaissent<br />
enfi n, pour contredire la thèse habituelle situant Avinionet<br />
en plaine. Pour Jean Aulas, passionné d’histoire, point<br />
de doute permis : une position idéale, un peu en hauteur,<br />
non loin des nombreuses chapelles et du fameux prieuré,<br />
il s’agit bien là du site perdu depuis plus de 600 ans.<br />
Depuis, broussailles et maquis ont repris leurs droits<br />
sur le San Peyre, mais par endroits l’épaisse muraille se<br />
devine encore pour rendre à Minelle ce qui appartient à<br />
Minelle : la paternité de l’une des plus belles communes<br />
de la Riviera.<br />
Mars 2008 - MLN Magazine