Chronologie de la construction du Musée - Invisu
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Concours pour le musée <strong>de</strong>s Antiquités égyptiennes <strong>du</strong> Caire : chronologie <strong>de</strong>s sources<br />
<br />
Les fouilles françaises étaient rares.<br />
P. 381-383 : La <strong>construction</strong> <strong>du</strong> pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong> Ghizeh avait été ordonnée par Ismaïl Pacha, or ce seigneur<br />
n’était guère patient, aussi <strong>de</strong>vait-on se dépêcher si l’on ne <strong>de</strong>vait pas encourir sa mauvaise humeur.<br />
Dès lors, les architectes, les maçons, les charpentiers rivalisaient d’ar<strong>de</strong>ur. Les murs extérieurs étaient,<br />
il est vrai, construits en pierre, mais ceux <strong>de</strong> l’intérieur ne se composaient que <strong>de</strong> charpentes, <strong>de</strong> <strong>la</strong>ttes<br />
et <strong>de</strong> plâtre. Dans tout le fond <strong>du</strong> pa<strong>la</strong>is, on s’était trompé d’un mètre dans <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s pièces.<br />
Qu’à ce<strong>la</strong> ne tienne, on avait établie un second p<strong>la</strong>ncher <strong>de</strong> p<strong>la</strong>in-pied, et rempli l’intervalle entre les<br />
<strong>de</strong>ux parquets <strong>de</strong> solives, <strong>de</strong> copeaux, <strong>de</strong> débris <strong>de</strong> bois. En sorte qu’il eût suffi d’une allumette pour<br />
détruire, en moins d’une heure, toutes les précieuses collections confiées à ma gar<strong>de</strong>. [… on fait <strong>de</strong>s<br />
sondages]. Les résultats furent désastreux. Cet immense pa<strong>la</strong>is n’était qu’un château <strong>de</strong> cartes. Alors,<br />
on doub<strong>la</strong>, on trip<strong>la</strong>, le nombre <strong>de</strong>s pompes, les con<strong>du</strong>its d’eau, on mit partout <strong>de</strong>s grena<strong>de</strong>s et <strong>de</strong><br />
ces appareils peints en rouge, qui ne fonctionnent jamais quand on a besoin <strong>de</strong> leur service, pensant<br />
calmer mes craintes. Mais je déc<strong>la</strong>rai, que quoi qu’on fasse, jamais je n’assumerais <strong>la</strong> responsabilité en<br />
ce qui concernait l’incendie. C’était mettre sur le tapis <strong>la</strong> création d’un musée neuf au Caire, question<br />
à <strong>la</strong>quelle j’ai, pendant plusieurs années, accordé tous mes soins et pour <strong>la</strong>quelle j’ai enfin obtenu gain<br />
<strong>de</strong> cause.<br />
J’étais bien loin <strong>de</strong> chercher un avantage personnel dans cette affaire. Je savais, au contraire, que<br />
j’aurais à procé<strong>de</strong>r à un effrayant déménagement, et je l’aurais fait si j’avais encore été en Égypte<br />
quand le bâtiment neuf fut achevé. Il eut [sic] été beaucoup plus sage <strong>de</strong> conserver l’ancien musée <strong>de</strong><br />
Bou<strong>la</strong>q [créé par Mariette en 1859];<br />
D’ailleurs, tous les pa<strong>la</strong>is égyptiens étaient construits <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon, Guézireh, Abdin, Ras el-<br />
Tin à Alexandrie, Ismaïlieh sur le canal <strong>de</strong> Suez. Pour ce <strong>de</strong>rnier, m’a-t-on dit, Ismaïl Pacha accorda<br />
<strong>de</strong>ux mois aux architectes !<br />
P. 382-383 : Construire un musée neuf, pour les gens <strong>du</strong> Caire, n’était pas <strong>la</strong> meilleure affaire. Je<br />
me souviens qu’il y avait alors un brave homme, quelque peu apparenté à Mariette, qui se démenait<br />
comme un beau diable, au sujet <strong>du</strong> célèbre archéologue [funérailles provisoires le 18 janvier 1881<br />
à Bou<strong>la</strong>q, déposé dans un tombeau à Bou<strong>la</strong>q le 8 mai 1888, tombeau transféré au musée <strong>de</strong> Gîza,<br />
inauguration le 14 février 1890, et enfin en 1904 au musée <strong>du</strong> Caire] […] C’est M. Maspero qui s’est<br />
arrangé avec son impétueux parent [Alfred Chélu, né en 1843, directeur <strong>de</strong> l’Imprimerie Nationale<br />
<strong>du</strong> Caire : A. Chélu pacha, Mariette Pacha, Le Caire, F. Diemer, 1911].<br />
P. 385 : [intrigues <strong>de</strong> Foucart, ancien directeur <strong>de</strong> l’École française d’Athènes, et <strong>de</strong> Maspero,<br />
difficultés, avec les Ang<strong>la</strong>is] Il [Reverseaux] sourit et me dit : « Faites comme moi, allez tant qu’il vous<br />
sera possible, ne cé<strong>de</strong>z rien, puis retirez-vous. Vous aurez ainsi conscience d’avoir fait votre <strong>de</strong>voir. Le<br />
reste ne vous concerne pas, ni vous ni moi. »<br />
Et l’été suivant, il partait pour ne plus revenir, al<strong>la</strong>nt prendre son nouveau poste d’ambassa<strong>de</strong>ur en<br />
Espagne. Nous voyagions par le même bateau, en route il ma dit : « Je n’aurais pas tenu quinze jours<br />
<strong>de</strong> plus. »<br />
P. 406-407 : Le marquis <strong>de</strong> Reverseaux avait donc quitté Le Caire pour se rendre à Madrid comme<br />
ambassa<strong>de</strong>ur en Espagne. On nous envoya M. Cogordan [en 1895]. Notre nouveau ministre était<br />
certes un ga<strong>la</strong>nt homme mais il n’avait pas <strong>la</strong> manière. Il était extrêmement fermé vis-à-vis <strong>de</strong> moi, et<br />
cette méfiance fit que je ne lui par<strong>la</strong>is d’affaire que le plus rarement possible.<br />
[…] P. 407-408 : La situation pour un ministre <strong>de</strong> France en Égypte, vers 1895 n’était certainement<br />
pas enviable, car d’une part notre gouvernement était décidé à tout abandonner aux Ang<strong>la</strong>is, et d’autre<br />
part <strong>la</strong> colonie française, qu’on se gardait bien d’en aviser, cherchait à ne pas se <strong>la</strong>isser dévorer. En sorte<br />
que ce malheureux ministre se trouvait perpétuellement entre l’enclume et le marteau.<br />
Mais pourquoi Cogordan m’avait-il caché les intentions générales <strong>du</strong> quai d’Orsay Pensait-il<br />
que j’al<strong>la</strong>is les crier sur les toits Pourquoi ne m’avoir pas évité une foule <strong>de</strong> démarches qu’il avait<br />
l’intention <strong>de</strong> ne pas soutenir C’était jouer un jeu bien dangereux. C’était me décourager et perdre<br />
lui-même tout prestige à mes yeux.<br />
D’ailleurs, je dois ajouter, qu’à Paris, notre ministre <strong>de</strong>s Affaires étrangères ne se montrait pas<br />
plus confiant envers moi. Il ne vou<strong>la</strong>it pas déc<strong>la</strong>rer <strong>la</strong> guerre à l’Angleterre pour mes questions <strong>de</strong><br />
« petits pots » et marchant toujours d’après les instructions qui m’avaient été données quelques années<br />
auparavant, j’éprouvais <strong>de</strong>s étonnements qui peu à peu me décourageaient beaucoup. La mission<br />
Marchand [1896-1898, Fachoda] était déjà en route, ils le savaient ; mais comme bien on pense, je<br />
n’avais pas été avisé que cette expédition indisposerait tous ces hommes avec qui journellement j’avais<br />
affaire. C’est que le gouvernement français lui-même ne savait guère quelle contenance prendre.