L'analyse typologique.

groupe que l’on pourrait d’abord fractionner en deux sous-groupes et continuer
ainsi de suite jusqu’à l’obtention d’un nombre quelconque de groupes. Bien que
cette façon de faire soit envisageable, elle n’est pas la plus populaire.
Généralement, on privilégie la méthode par agglomération qui consiste à faire
exactement le processus inverse. L’algorithme utilisé est relativement simple; voici
un peu comment il se présente :
Étape 1 :
Étape 2 :
Étape 3 :
Étape 4 :
il existe autant de groupes distincts qu’il y a d’objets à classifier;
les deux objets les plus proches dans l’espace se joignent dans
un même groupe
deux autres objets se joignent et constituent un nouveau groupe
s’ils sont très proches l’un de l’autre; cependant, il est aussi
possible qu’un 3 e objet aille se joindre à la dyade déjà présente
dans le premier groupe. Tout se décide en fonction de la
distance la plus courte dans l’espace étudié.
Le processus se poursuit de la même façon jusqu’à épuisement
des objets à regrouper. Au terme du processus, l’espace ne
contiendra plus qu’un seul groupe.
La procédure par agglomération qui vient d’être décrite laisse encore la
place à une prise de décision critique dans le processus. En effet, à l’étape 3 on a
vu qu’il est possible que deux objets s’unissent pour former un nouveau groupe ou
qu’un objet aille se joindre à un groupe déjà constitué. Puisque la décision dépend
de la distance entre les objets et les groupes, il faut donc aussi être capable de
mesurer la distance entre groupes. Il existe évidemment plusieurs façons
d’opérationnaliser cette mesure, mais la plus populaire tient compte de la distance
moyenne entre les groupes (« average linkage between groups. » Par exemple,
supposons que le groupe A contient les individus 1 et 2 et que le groupe B est
constitué des individus 3, 4 et 5, la distance entre les groupes A et B correspondra
à la moyenne des distances entre toutes les paires possibles inter-groupes : (1, 3),
(1, 4), (1, 5), (2, 3), (2, 4) et (2,5). Les autres façons de mesurer la distance intergroupes
considèrent les voisins les plus proches, les voisins les plus éloignés, etc.
Comme vous le voyez, l’analyse typologique repose sur l’application d’un
algorithme très simple qui entraîne une série de solutions allant de n groupes
distincts et très homogènes (où n = nombre d’objets à classer) jusqu’à un groupe
unique très hétérogène. La décision quant au nombre de regroupements à
conserver pour la solution finale prendra en compte différents facteurs comme le
niveau d’homogénéité intra-groupe et la facilité à interpréter chacune des
solutions.
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© Tous droits réservés, Jacques Baillargeon Page 8 25 mars, 2003