UNE C ~ R ~ MONIE EN L'HONNEUR DES GENIES DE LA MINE ...

v8s @cc la bienveillance du enie. Pour ddsacraliser les pu~ts, pour appliquer
une des p&rogati\res du adroit nouveaun, il fallait d'abord Btabiir les cornpks.
Teile h it la fonction du Ti-K'i. Consacrant un Atat antbrieur, ii muntrait Irk point
dc depart d'une ~volution qui aboutit finalement l'instauration d'une explaita-
tion rationnelle. En CP gens on peut -dire que ce jeu retrapit une genbe.
A Vientiane, nous avons &ire @lement i un rite d'ouverture, mais plus
complexe, car il a pour arrikre-fond !'instauration du royaume, En effet, si le T'at,
reliquaire bouddhique, est bien, comme l'a montd M. Mus, un kervoir du Dhamna
universe1 &rig4 par un roi fondateur pour l'exercice de son autorite poiitiqne, la
cC&monit: du domiirne mois a pour fonction, au changement de saison, de Wer
5 nouveau le royaume sur cet K univers aUCgorique n qu'est le stiipa. s'abmant
en m&ditation prks de ce adharma architecturaln le monaque, chaque annde,
s'identifiant A Seththirath, un des premiers manda taires du Dharma, maftrise
les orients et lake her en lui l'ordre cosmique qu'il &pandm sur le royaume.
Mais cette magie royale ne vise qu'A une instauration abstraite qui doit se doubler
d'une instauration condte. D'oii le rdle du Ti-K'i. En consacrant la victoire des
gardiens du T'at, considdrds eomme de simples instruments du pouvoir myal,
ce jeu visualise en fait l'implantation aur term de la loi supdime, essence secste
de la royaut&. Mais, chose Ctrange, audolds de cette victoire, les vainqueura n'appa-
raissent pas & la conscience collective comme les champions du droit royal, rnais
comme les dbfenseurs d'un droit anthieur plus primitif, celui des gknies locam
et de leurs gardiens qui, bien avant que ne suqissent les lrenvahisseurs~ aveo
leur mlte du Dharma, posskdaient dGjQ le sol. let&s.sur la sdne en pleine lumitre
awe pour mission de fam triompher la -muse des rois eonquhnts et de leur culte,
les gardieas du reliquaire dbfendent en fait leu propre muse et font reeonnattre
un droit anthrieur - celui des gens de la browse, lem aiem - que l'envahisseur
doii ratifier s'il veut que le cours deti chows continue A d@couler normalement.
Tout se passe comme si l'instauration comhte promue par le Ti-K'i derant tenir
wmpte de l'histoire particulikre du royaume - l'instauration abstraite prenant
appui sur le fondateur du T'at et s'inscrivant ainsi dans le temps ne l'y engapit-
telle pas? - ramenait au jour des hagments d'un autre Age emprunt&s A quelque
cosmogonie et rehapit depuis Ies origines 1'4vdut;on du droit.
Si B Vientiane, l'opposition 3 broussardsenvahisseuwn n'est plus qu'une oppo-
sition de mots qui ne mume aueun contenu, Cpaves kchodes lh, au corn des
sikcies, par une tradition qui ne les reconnait plus, ces termes reprennent ailleurs
tout leur sens. C'est ainsi qu'h hssac, ancienne eapitale du royaume de Champassac,
un curieux renvemement temporaim de la socidt4 se produit lorn de la course de
pirogues I'), his semaines avant la f&te du T'at ; pendant plusieurs jours, des abo-
rienes Kha, descendants des serviteurs du Bouddha de gemme npalladium du
La course de pirogues dam le Sud-Laos p b k tous ies carscths d'une instauration
co&. De mhe que dans la Chine amienne. chaque an& les vasaaux venaient, du plus loin
de Ieur provine, se grouper avee leur petite motte de tern aatour du souvemin pour rcnouveler
les Bnergies du ~Dieu du soln dont une pade amit semi i fonder ieur fd, ies descendants
dcs feudataircs de l'ex-ro~ume de Champassac viennent A f owasion de Ia ftp des eaux recomposer,
autour du Prince de Rassac, mutes lea bnergies dis*. Leur pirogue, i I'avant de laquelle
repose le gh~e de leur territoim, a simplement remplad la motte de tern. Tout en roborant le
pble religieux du pa!% ils rechargent les Cnergies de Ieum gs5nies Imux et de retour dans lcut
village, ils Musemnt i leur tour, lots des courses locales, i'influx r q %bas, au cenw spirituel
de lhncien royaume.