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UNE C ~ R ~ MONIE EN L'HONNEUR DES GENIES DE LA MINE ...

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S O Y Y A I R E<br />

Pag ex<br />

- Une c6rdronie en l'honneur des Genies de la Mine de Sel<br />

de Ban Bo (Yogen Laos) - ( Contribution B l'itude du Jeu<br />

de Ti-K'i) ............................................. 2<br />

.<br />

Luan g-Praban g .......................................... 17<br />

- La Pete du T'at A Luong P'rZbang ...................... 20<br />

- La Fete du T'at a S'iengKhwaog (Laos) - Contribution %<br />

1 'etude du Ti-K' i ...................................... 6 3


P R E F A C E<br />

Le lectenr trouvera, regroupes dans la presente brochure,<br />

quatre articles de M. Charles ARCHAIHBAULT, membre de 1'Ecole<br />

Pran~aise d'gxtrbme-Orient, qui avaient fait l'obj et de publica-<br />

tions anterieures dens diffPrentes revues. 11s sont les una et<br />

les autres consacrPs 1 l a fete du T'AT B BAN KEUN et VI<strong>EN</strong>TIANE<br />

(bulletin de 1'3.F.E.O.. XLVIII-1, 1958) XIERG KHOUANG (Artibus<br />

Aaiae. 1961) et B LUANG-PRABANC (Artlbus Asiee 1966-1). I1 a pnru<br />

utile de faire prPcider ce dernier article d'nne presentation de<br />

1 a w i l l e de LUANG-PRABANG parue dans 1 es "grandes Cap i tales du<br />

wonden (Ed, Rombaldi, 1958).<br />

Ainsi se trouvent ici reunies quelques Ctudea essentielles<br />

touchant 1 un des aspects les plus caract8ristiquee du Laos. & ses<br />

rites et & sen fetes religleuses. Une telle reedition itait d'au-<br />

tent plus ndcessrire ~a'il est devenu fort dif ficile aujourd'hui.<br />

pour ne pas dire impossible, de se procurer les revnes dans lea-<br />

qnelles elles avaient 6t6 publiCes. Elles pourront interesser la<br />

populat inn laot ienne. mals aussl tous lea franGais et les etran-<br />

gers qui rPsident dans ce gays et qui disirent mieux connartre le<br />

Laos, et mieux l'aimer.<br />

Nos remerciements les plus vifs vont B Y, Ch. ARCHAIYBAULT :<br />

il a bien voulu autoriser la reproduction de ces articles qui con-<br />

servent toute leur actualiti et tout leur interst.<br />

Jean <strong><strong>DE</strong>S</strong>CROIX<br />

Conseiller Culture1<br />

de l'lmbassade de France au Laos,


<strong>UNE</strong> C~R~<strong>MONIE</strong> <strong>EN</strong> <strong>L'HONNEUR</strong><br />

<strong><strong>DE</strong>S</strong> G<strong>EN</strong>IES <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>MINE</strong> <strong>DE</strong> SEL<br />

<strong>DE</strong> BAN BO (MOY<strong>EN</strong> <strong>LA</strong>OS)<br />

(CONTRIBUTION<br />

A L'ETU<strong>DE</strong> DU JEU <strong>DE</strong> TI-K-I)<br />

Charles ARCHAIMBAULT<br />

Mernbre de I'hle Fmgaise d'Ex&&reOrient<br />

Le pel, riehesge naturelle du Laos, est l'objet d'un cornmeme inthieur intense.<br />

Achemine par Je fleuve ou par voie ternstre, l id sur les marchks de la haute +on<br />

ou dans les villages des Bolovens, il wnstitue une monnaie d'ichange entre corn<br />

mqnts laotiens et trafiquants abori@nes. .<br />

Le sel, en eiTet, n'est pas seulement d'lin usage alimentaire, il posside &gale-<br />

ment me vertu prophylactique et joue de ce fait un pnd rbIe dans lea ddmonies<br />

laotie~es ou Kha (1).<br />

Dans le Moyen-Laos, L sohnte kilomhtms au Nord de Vientiane, pds du viilage<br />

de Ban Keun, 4 Ban Bo, un pnd nornbre de puits salins se dhupent dm 1e<br />

sol comme A l3ernport&pi&. Ces puits aliment& par des nappes d'eau d&e sont<br />

surmonttk d'un Cchafaudage de bambous : pompes (3) et mnalisations qui dhversent<br />

un liquide vedtre et Bpais dans d'immenses ehaudiks. Aph Cbuliition et &aporation<br />

de t'eau, le sel est recueilli et empapet6 au village. Sur une hminence,<br />

dominant le mH1 crib16 de trous, se dresse G e maison sur pilds, le aHo Boa,<br />

la demeure de8 ghnies de la saline.<br />

(1) -0n l'emploie en& aum, dans Ies rim d'accouchemeut, d'inaupmtion de b n , d a ~ ~<br />

la &&no& du Grand hment et du rtlun Pavet. pour Bearter les manraim idu- ou aaaru-<br />

~ ~ E Z & q e<br />

l'extmkitd infhieum est maintenuc au sol. L'au~<br />

qui domine przits at MA. *tier ( R ' d = ~le.iar n-a) dmt<br />

examit& compo* un pkton qui joue dam<br />

un gn#r tube de bsmbou hmrg15 dam le puits. Ia ate de ce pi- est reeouverte d'une rondelle<br />

en pea= de bde qui en se rewxrant ou ed se dilatant, sebn les mouvemenb du levier, pennet<br />

la month de l'eau dans le tube. L'eau dhborde et caph par une goutti&. s'kwule dans un grand<br />

lmsin.


Forlemcni hikrarchisks commc ious lcs gCnies laotiens, ces esprits forment une<br />

socikt& dont la structure quoique schCrnatipue reflkte fidklement wile dr: I'ancienne<br />

administration royalc : A la thte pniside Cao P'a Satt'mg, Ie r~~onarque des &hies<br />

du sel. Sous ses ordres servent directement le vice-roi P'ia Ong et son adjoint<br />

P'ia 0. Ces digniiaires transmettent les ordres royaux aux dcux chefs de F Ifarche 3 :<br />

Ai Dan S'ai et Ai Dan K'ua. Les K hautes muvres B eufin sont- c01lfi6es aux bourreaux<br />

Bak Ham et Bak K'am.<br />

Anciennement proprikth de kao Y'a Satt'ong, leu pits sont l'ohjjet dr: nornbreux<br />

interdits dont la violation entratne une sanction de la part dcs genies. C'est ainsi<br />

qu'il est dhfendu d'entrer B chevai dans la saline sous peine d'Ctre frapp6 d'h' em+<br />

ptysies et de voir sa monture s'abattrc sous soi, raidc morte. Si on se penche audessus<br />

d'un puits, il hut prendre soin de n'avoir point la tete couverte. Les jours<br />

fkriks, c'est4-dire ies derniers jours de chaque quartier de lune, il est interdit<br />

d'aller chercher du bois de chauffag aux alentours des puits sous peine de faire<br />

diminuer la teneur de la nappe saIL.e('). En cas de violation fsquente des rites<br />

de la part des villageois, les bourreaux des ginies revitent i'apparencc d'un tip<br />

et viennent rdder dans le village. Lcs habitants wcourent alors au ecarnr?, c'eut-<br />

Adire au maitre du duel char& du soin de l'autel des esprits. Ce dcrnittr se rend<br />

au a Ho 30 n avec une coupe d'offrandes la) co~ltanaut des fleurv rouges, des eierges,<br />

des cornets de feudle de bananier. 11 alIume dew cierges sur Ic rcposoir de l'autel,<br />

se prosterne et levant sa coupe la hauteur du front il dia : nou us avons pCch@,<br />

c'est certain, mais nous reconnaissons votre puissance, nous faisons notre soumission.<br />

Nous vous prions de lever la sanction; que lout rentre dans I'ordw! l.<br />

Le jour m&mc le tigre disparait.<br />

Le sel ktant do& de valeur religieuse ct consid&& cornme Ia propriCt4 de cerbins<br />

gCnies, son extraction met en jeu des techniques rituelles(3J. Actuellement<br />

le troisiiime jour de la h e croissante du troisiime mois, Ics sauniers &i&brent<br />

en l'honneur des genies le Boun TZtd Ti-K'i, mla f&tc dl1 jell de T6tG et de<br />

Ti-K'ia. La veilie de la drimonie, les villageois convtruisent i 1'Est du village,<br />

sur un emplacement traditionnellement consacr6, un petit autel temporaim.<br />

La construction high, une d&i&gation compode du mitre du rituel, de son<br />

adjoin^ nommk le Khm Sm (cle magistratn), d'un porteur de gong et de<br />

quelques notables se rend au grand autel des ednies. Une fois arriv6, le<br />

prhpos6 aux rites monte da~s l'autel, dCpose sous le reposoir le fin Kai,<br />

coupe d'invitation contenant le TM, balle de rotin qu'il a hi-m4me tressk,<br />

une bouteille d'alcaol, deux cierps, des 0em rouges. H allumc un cierge<br />

(I! Aymonier a notk des intcrdits se~nbhbles a Siphoum au Siam : rSur Its lieux, les saunicrs<br />

doivent s'alstenh de tous rapports wxds, de couvrir ou de ceinltn: leur Ete ou rnhe dt: I'abriler<br />

sous un parasol, sous un prapluie. Le aBos ou puik ne doit Bin travc& ni a pied. ni i chcval<br />

oi en voiturem (IY~~B oarr le h, 1885,-p. I~I).<br />

A Han Keun outre les in~erdits dkjl w b, il est cxprcssbcnt dciendu de faire du bruit pGs<br />

de l'autel des gknies. Cao P'a Sati'ong esthant que la rnusique est un hruil mmm ULI autre,<br />

rendit maiades une an& des joueurs de &en qui at-aicnt cru bon de participer ia &n~onie<br />

du =Bun T+td Ti-k'iz. Seuls, les joucurs de gongs sont tolkds. Autrefois, lo~qu'on cmpla?2it<br />

le ban~bou m~u~rne bois de chauffe pour alimenter les foyers dc la salinc, si quulquc bar~lhuu &lahit<br />

sous I'action dc ia chaieur, it: responsatde devait donner au mailre du rituel truis kilos dt: d.<br />

LC ium &rn=ait la som-me dc CE sel pour llentreLicn du Ho.<br />

14i Crlk coupe prtc le nom de Lhanhu coupe cinqrj car elle contient tinq paires dc civrps.<br />

f3! I)c~)uIs unft dluint d'annks, c'rst4dire depuis I'erpioitatiol~ intc.~~si\v [It. la saline, l'er~ractinn<br />

cunlrrleoct. db ic duuzi&mr mois, sans ktnir cornple rirs ri1t.s. ;Iu~rrlr~ia: 1t.s tra~aux du wl<br />

rlc pouvaicnt colltlrlpncur at-ant la ce~monic du 'htB Ti-li'i.


sur l'autel, en fixc nn autrp: suc la coupe ct. apr4s s'Ctre prostern6 tmis fois, murmure<br />

: crJ'ai l'honneur de vous inviter i assistec au rile annuel du Tiit8 Ti-K'i.<br />

Que vos fsrcs viennent kgalemt:nt! Prot&gce-nous. Seigneur, de faCDn i ce que<br />

nous demeurions en bonne sant4 ! 3. BpGs avoir prof& cetk formule d'invitation,<br />

il tend B son adjoint an mat-elas eL un petit owillec : la courl~e du chef des gdnies,<br />

une carafe d'eau et un nGccssailu! i ehiquer. Quant 5 Iui, ii porte p&cieusement<br />

la coupe contcnant alcool, balle et offrandes. Le cortkge sY@branIe alors, au son du<br />

gong et w diril;e vrrs I'autel temporaire oh ie rnattre du rituel et son aide dhposent<br />

les ohjcts sacr&s. Le turn I;w alors sur l'autel et sur la coupe un cierge allurn&, il se<br />

prostentc, prlis &cite : cMaintenani, nous allons prorider en votre honneur au<br />

jeu de T6th Ti-K'i ainsi que nous I'assigne 1e rite annuel. Nous vous dernandons<br />

de nous maintnnir en bonne santC. Que mom n'attrapions pas rnal aux pieds ni<br />

aur ongles ! Yrothgez tous les habitants, tous les comme~nts ! s. pans le pavillon<br />

miniature oh ib retrourent I'ambiance sacrk de leur demeure, Cao P'a Satt'ong<br />

et ses dignitaires voni assister maintenant a'ux je~x donnks en leur honneur. Le<br />

prCpos6 am rites demande alors aux assistants mAles de former un cercle et retirant<br />

le T6t8 d~ la coupe, il le iend au Khun S'an qui lance la balle sur ie groupe<br />

des jout~irs. Ceiui qui est touch6 est char& de mettre la baile en jeu. Le Tktb<br />

land en l'air est wqu, soit sur le coude, le genou au la cheville selon les rbgles<br />

de ce jeu qui est pratiquC aussi bien au Laos qu'au Siam et en Insu6ndei1).<br />

A Han Leun toutefois, les &gles cumportent une clause particulibre : tout joueur<br />

qui manque la balle doit se coucher 5 plat ventre sur le a01 et simuler le wit avec<br />

Nar~g T'orani, dkesse de la term pour divertir les gknies(*). Le soir venu, le jeu<br />

pend fin; le mattre dn rituel reprend la balle consade aux gCnies et dont il est<br />

dCpositaire et, avant de regagner sa demeure, en passant devant l'autel, il murmure<br />

: rt hlaintenant, nous aiions vous quitter; demain, nous nous rassemblerons<br />

21 nouvcau pour juuer an TEtb Ti-K'i a (3).<br />

iR q~~tri&mtll jour de la lune croissante, dans l'aprhs-midi, on prodde B nouveau<br />

au jeu de Ti.tb. Durant toute la partie qui se dProule crttte fois sans aucun rite<br />

p&liminairp, le r'crr~ drmeure prks de l'autel temporaire pour accueillir les villageois<br />

qui, en fud~, viennent offrir des fiolcs d'alcool aux g6nies. C'est lc make<br />

du rituei qui fait ies prksentations. Dbbouchant les flacons, il ies place l'un ap&<br />

l'autre dans l'auki en murmurant : nLe d&nommC Untel vous oflm cette bauteille<br />

d'aleool en honoraires, veiliez sur sa sant&!,. Yuis ii distribue les bouteilles & la<br />

ronde. Entw deux pauses, leg joueurs vienhenl lamper le breuvage consac&.<br />

Au wucher du soieil, ia partie se tennine, A nonveau le earn emporte la balle sac*.<br />

Le cinrluikrne jour ap&s-midi, la partie est fort br&ve. Autrefois, il y a de cela<br />

environ qulnze ans, elle sen-ait sculement d'introduction all jeu de Ti-K'i. Ce jeu,<br />

qui ex4cutC avec une crosse et une bode t9n bois ressemble fort au hockey, mettait<br />

('1 Cf. Embrce, KiaRbnll an mm other prallds betmeen Smm and .Wicmne&, in JSS, vol. .XXX\.'II,<br />

p. 33-38.<br />

(4 Ce rjtc est nnmmi: L)ao Din tufaire les psks du coit awc la temn). I.'~ndmit oi se dcrnule<br />

le jeu ~tnrtani k: nom h +rizi&re des homsa, on pourrait penwr qu'il s'a1;it d'un rite char@<br />

d'assurcr la IknnJ;ik ddu wl mais: vu i'oecasion ii laquelle il est erkuG, il consirr~t piutfit de It:<br />

considkmr mnmle b violation mimb de i'inkrdit smuel obsenh normaltmnent sur I'ernphcement<br />

de la miinr. Si Ia violation accidenteHe et involontaire de l'endmit risque de dirni~luer la ten~ur<br />

en sel, la violation dbliM&, ritueile, vise le dsultat contraire. Le folklore, cclui IIP la r-hasw 4.n<br />

particulier, trfin. rlv nnrl~l>rt.~l?i ~xenl~,lrs de wa cvinls ritucla d'ir~tcnlitss.<br />

NmtiaIernr.nt ~u.tir lmllr! rlr.rmi~ Gtn. dCIlosh aussitirt alrriis la padie dans it! ~wtit auiel<br />

kmporairr, mais Ie imrr cmipa~~t qur? les enrants nc s'en enlparctnt la place dans sa dcmeun.,<br />

de p&li!rencc, sous 1'aulr:l htlilial cunsacri: au Bouddha et aux r:~rmi~n:sr.


Si nnlls cornparons cr! jeu i celui qili hit cxkutk A Ban Iieun, quelrlu~s diffGrrnct.s<br />

apparaissr~~h arr premit!r abord. A Vi~ntianu, ia lutte ne sc drco~lscrit pas<br />

entre JP clan dCtt=nteur du rtsaer4s ~tt la pupulation vou&t? an cprufiinr.7, itlais r*rttrrla<br />

clesse dirigrmante t?t. la fonle dcs administrks, voire ilntrrt la c-it4 t ~ la t caml)agIlr,<br />

IPS mprks~ntants de ia rillt* &ant consid6rCs comme des crnuahisst.u~.s- PL ctauz<br />

du vijlagc comme rips payyam, des nbroussadsz ('1. D'ant-re part, alors qu'i<br />

Ihn Kcun la balle du Ti-h'i Ctait enbikremalnt dCpourvuc de val~wr wIigir*use -<br />

n'imllorte qr~rtlle noir de cocu pout-ait mrtll)lir cette fonction - i ViPntiauv, *:lie<br />

t:st corlsidCrCe commt! ic sii.ge d'un sespritn. Consacric an g6We iondi~tr!~~r du<br />

T?et, eIie est eonsemi:e darls la ciemeuw riu gardiun de l'autel drr villag!. Si ti Ban<br />

Jie~ln aueun rite ne pr6cCdait la mise en jcu: B Vientiane, par cont~u?, la br~~lle<br />

ointe d'huile de coco et aspcrgie d'vau odoraate est pr6sc:nGe A P'a S'ai, c'estidire<br />

l'esprit du roi Setthathirath, par Ie maltre du ritud. Gs diffkrences nc rnasqueraient+lles<br />

pas i'identiti des dcux rites! Si i \'ientianc une certaine vaIeur<br />

mligieusc: est inhdrente aux instruments du jeu, B Ban lieun, la 1n4rnt: valeur devenue<br />

plus abstraite mstait h4e B l'ensemhle du rite. D'autre part, les habitants du village<br />

du T'at, eomrne le mrnarqare justement M. P. Gw, jouissent de qnelques p&rogatives<br />

: ils sont cxonCr&s de certaincs En tant qn'ih gardent et cntre-<br />

lea rnauvaises iniluenw. Cet& canne est char+, en outre, d'um kHe puissance sade qu'ellc<br />

risquerait de causer de graves blessums, si un joucur imprudent skn serwit sans que Ie ?am la<br />

hi ait remise en mains pmpres. Les autres cannes sont kl~riquhes juste avant 1e jeu ct jetees ap&<br />

la partie. Celle CahriquCe par Ic lonsAlg toutefois est revetue mornentanhent d'un caracthe sami ; ellc<br />

est noircie a la fumCe ; on fUr son r Arne n avec un iil de mton, mais elle est jt?tkrt 6galernent aprh<br />

la partie. I1 semble rependant que toutcs ies canncs des uesdaves n du-Teat possedaient autrefois ic<br />

taracthe rituei de celle du hm.<br />

Aprks le Su hhuan, le femme du cam phw ia cannc pds de la cnup dans la pike intkricure.<br />

A quatre heures, un fomtionnairc du ;121'0ng vied chmher le i*mr (pi mr~ni de i;~ coupe trt de la<br />

crossct se rend au stand du Caw Muong uu jou~urs et pages ropux l'altendent. IA- imm t;'atrcmupit<br />

alors prbs du Tat, lkve la coup a h haut~ur du imnt et prononce I ?: Prutcgcz-nnus. ;tic.uil P'a S'ai,<br />

fait- que uos enfants se couvrent de gloire au jcu du Ti-Ki. l?loit;nex d'rwx Is nlaladic, ics dispute?;.<br />

Failes qu'ii gagncnt deux parties. Acconiet l'autrt: a leurs adwrsaiws. :tIurv writ;. barnhcu<br />

rt:pernnt s.<br />

Entrc une douhlr: haie dc porteurs de verges, hallelardw, lances el dcs joueuw rephr-ntants<br />

de l'administration et du peuplc, IP im prbdde du tuswrtg - ch~f-d~ l'Pq11i1~: dl1 pcuple - du<br />

Cao 1iur)ng et de sorl adjoint, se rend Q I'esplanadtt. hur porkurs dt! gon:; et un prtrteut d'etendad<br />

Lrmcnt la rnanht..<br />

Sur Ic terrain, Cs joucurs au noalhre de quarante environ se mmcttvnt ell Iipt.. Le den des<br />

ccxlaues:, du T'at a ses huts au Xnrd. (;eiui de I'administration au Surl. -4utrcnlent dit, le jeu<br />

se denuletntre 1't:spce consac-ti a 1'autt.l fiord - auk1 du gCnic P':I S'ai -- et celui de I'autel<br />

Sud tonsac& i eJang Sidax. Le ha, au crutrc des deux camps, pose sa coupax a tern. Pendant<br />

qu'un joueur de gonr frappe sans arGt sur son instrurr~ent: ie h a fixe deur citqes allumds sur<br />

sa coupe et la l&vc a hautrur du fronl. rn dcitant la meme fnrrnuk qurt drwant b T'at.<br />

his il colic Ics deux rit~qes sur la boule qu'il retire de la coupe et pow i trm. I ce moment,<br />

le {:an hIuo1l1; de Ban lieun, de Sanak'a111 ou de Paksane rcpksentant Ic p~u~11e et It: Cao \luon~<br />

drt G'iencianc rcpniscntmt l'adr~~inistration croiscnt trois his leurs canncs ~t ntt.tlcnt la Ilalle en<br />

leu. 11s mnfient cnsuik les crows, l'une au trrnsrttg dc Uan T'at IJuang, l'autre ;I UII functionnairc<br />

sulwlternc du Wuoog. Lors des deux de~mihres partips, ce sont ces deur d@lC~;~~i.s ap1i sunt char@<br />

de rernalltm la balle en jcu. :ip&s la derniPre parlie, Ic co- se reft~rme rt sc R I I ~ nu stand du<br />

Cao ?lunr~g. Le Cao Huong offm a boim au ium puis i tous les jnueurs. h iam rappork ensuite<br />

C~PZ 1ui sans aucun ritc, la cnrllw avw- la houle el la cmsse.<br />

:I; tins; quc I'a ftnt bien noti: S. E, Thao Xhou~ dans son article sur lcs f&s du d ~~uikln~ mois<br />

(.Arne :\mt~~l/c, R 1 janri~r ut 21) bvrier 1948, 1). 5) cite pat 1'. 1lt-y.<br />

12' \altrrrrris IPS Iho !''a S'ni, -P?;C~~IVPS du l+ni~ P'a S'ai-, r1'6taient ni iml)osal)lt.s ni com&ahlcs.<br />

Il'a~tIrta part. to115 lea rizicullr.1111. ,It? 1lt1c.i 1)rrl [)in jr~st~~l'i IItrnl; KG devair:nt une rc*k:vance<br />

a~lrur~t.llc cle r-in41 nwrn Jan ri~ au rilli~f;~ du T'al I.u;~ng. Ce riz &tail pntrt.pw+i dans us grrtnier spkiil<br />

rotuslruil pti!s rip \-at Ti.


v8s @cc la bienveillance du enie. Pour ddsacraliser les pu~ts, pour appliquer<br />

une des p&rogati\res du adroit nouveaun, il fallait d'abord Btabiir les cornpks.<br />

Teile h it la fonction du Ti-K'i. Consacrant un Atat antbrieur, ii muntrait Irk point<br />

dc depart d'une ~volution qui aboutit finalement l'instauration d'une explaita-<br />

tion rationnelle. En CP gens on peut -dire que ce jeu retrapit une genbe.<br />

A Vientiane, nous avons &ire @lement i un rite d'ouverture, mais plus<br />

complexe, car il a pour arrikre-fond !'instauration du royaume, En effet, si le T'at,<br />

reliquaire bouddhique, est bien, comme l'a montd M. Mus, un kervoir du Dhamna<br />

universe1 &rig4 par un roi fondateur pour l'exercice de son autorite poiitiqne, la<br />

cC&monit: du domiirne mois a pour fonction, au changement de saison, de Wer<br />

5 nouveau le royaume sur cet K univers aUCgorique n qu'est le stiipa. s'abmant<br />

en m&ditation prks de ce adharma architecturaln le monaque, chaque annde,<br />

s'identifiant A Seththirath, un des premiers manda taires du Dharma, maftrise<br />

les orients et lake her en lui l'ordre cosmique qu'il &pandm sur le royaume.<br />

Mais cette magie royale ne vise qu'A une instauration abstraite qui doit se doubler<br />

d'une instauration condte. D'oii le rdle du Ti-K'i. En consacrant la victoire des<br />

gardiens du T'at, considdrds eomme de simples instruments du pouvoir myal,<br />

ce jeu visualise en fait l'implantation aur term de la loi supdime, essence secste<br />

de la royaut&. Mais, chose Ctrange, audolds de cette victoire, les vainqueura n'appa-<br />

raissent pas & la conscience collective comme les champions du droit royal, rnais<br />

comme les dbfenseurs d'un droit anthieur plus primitif, celui des gknies locam<br />

et de leurs gardiens qui, bien avant que ne suqissent les lrenvahisseurs~ aveo<br />

leur mlte du Dharma, posskdaient dGjQ le sol. let&s.sur la sdne en pleine lumitre<br />

awe pour mission de fam triompher la -muse des rois eonquhnts et de leur culte,<br />

les gardieas du reliquaire dbfendent en fait leu propre muse et font reeonnattre<br />

un droit anthrieur - celui des gens de la browse, lem aiem - que l'envahisseur<br />

doii ratifier s'il veut que le cours deti chows continue A d@couler normalement.<br />

Tout se passe comme si l'instauration comhte promue par le Ti-K'i derant tenir<br />

wmpte de l'histoire particulikre du royaume - l'instauration abstraite prenant<br />

appui sur le fondateur du T'at et s'inscrivant ainsi dans le temps ne l'y engapit-<br />

telle pas? - ramenait au jour des hagments d'un autre Age emprunt&s A quelque<br />

cosmogonie et rehapit depuis Ies origines 1'4vdut;on du droit.<br />

Si B Vientiane, l'opposition 3 broussardsenvahisseuwn n'est plus qu'une oppo-<br />

sition de mots qui ne mume aueun contenu, Cpaves kchodes lh, au corn des<br />

sikcies, par une tradition qui ne les reconnait plus, ces termes reprennent ailleurs<br />

tout leur sens. C'est ainsi qu'h hssac, ancienne eapitale du royaume de Champassac,<br />

un curieux renvemement temporaim de la socidt4 se produit lorn de la course de<br />

pirogues I'), his semaines avant la f&te du T'at ; pendant plusieurs jours, des abo-<br />

rienes Kha, descendants des serviteurs du Bouddha de gemme npalladium du<br />

La course de pirogues dam le Sud-Laos p b k tous ies carscths d'une instauration<br />

co&. De mhe que dans la Chine amienne. chaque an& les vasaaux venaient, du plus loin<br />

de Ieur provine, se grouper avee leur petite motte de tern aatour du souvemin pour rcnouveler<br />

les Bnergies du ~Dieu du soln dont une pade amit semi i fonder ieur fd, ies descendants<br />

dcs feudataircs de l'ex-ro~ume de Champassac viennent A f owasion de Ia ftp des eaux recomposer,<br />

autour du Prince de Rassac, mutes lea bnergies dis*. Leur pirogue, i I'avant de laquelle<br />

repose le gh~e de leur territoim, a simplement remplad la motte de tern. Tout en roborant le<br />

pble religieux du pa!% ils rechargent les Cnergies de Ieum gs5nies Imux et de retour dans lcut<br />

village, ils Musemnt i leur tour, lots des courses locales, i'influx r q %bas, au cenw spirituel<br />

de lhncien royaume.


anc4tms rnythiques des Laotiens triomphhrent du dduge en foulant les sots.<br />

Lj, oii ib pihtinaient, la term sqissait. C'est pourquoi le rite principal de la dr&<br />

monie cst la danse des anci!tms ex4cuGe par deux personnages masqu6s. Des rites<br />

complCmentaires, lancernent de fudes et course de pirogucs. wntribuent A 1'Bw-<br />

cuaiion des eat& Le te~itoire<br />

rec&L., Anovh, i1 impork: ensuite d'instaurer Ies<br />

cadres administratifs. C'est une des fonctions de la course de piques. Meltant<br />

aux priws ics repr6sentants de l'administration royale, elle permet en respectant<br />

les prd&antuts hihrarchiques de 6xer l'ordonnancement du royaume {I). Or cette<br />

cCrkmonie, si l'on en croit du moins ie tete des rrDouxr: traditions et des qua-<br />

tome rites du ro!.aurne de Luang Prabangn c2), c~rnportait, autrebis, le rite du<br />

Ti-K'i qui Ctait exdcrrt4 sur l'esplanade du T'at L~ang(~). Mais ce jeu mettait-il<br />

aux prises le clan des aborighnes et le clan des Laotiens : le clan sac& des prdiens<br />

du T'at ($1 rt le clan de la population ou le clan des administrhs et celui<br />

dcs officieb? Kous n'en savons rieo car le texte ne donne aucune p&cision. Nul<br />

doute mpendant qu'il ne fut char@ de retmcer une ou plusieurs skquemes du<br />

sdnario, ru que tous les autrtls rites ont cette fonction. Or, si nous cxaminons<br />

le mytht! pue la drt4monie actualise, nous nous apereevons qu'un fragment eat<br />

actuellement omis. Nous passons brusquement de la &&ation mim6e du terri-<br />

toire 5 l'insburation administrative. La phase transitoire, c'est4-dire la naissance<br />

et la prolifhration des ktms humains sur une term en jachk-m n'est pas rep&sent&.<br />

la term apparut mais, se sentant seuls, ils remonhnt au cicl pour demander qu'on leur donnit<br />

des Eompagnons. Le P'ia Tbn leur remit alms trois grainea de Gourge qui une foig semk donnbrent<br />

chacune naissanr: i un fruit home. De ces fruits perforks seion les indications du gbnic<br />

wrtimnt les Kha, ies hoticns et les populations de raoe blancbe. Apds avoir parfa* le royaume<br />

entre leurs wpt rda les Yu iin ia no a1li:rent se promener dans CHimalaya oh ils captuhnt ie<br />

petit lion Sing Keo Sing gHm. Hs i'apprivoihnt et l'emm~mknt avec em. Au retour, sur le~ instances de la pupubtiun, ils vainquireat un dangereux huve qui ravageait la dgion de Sangk'alok.<br />

11s 1'cnienni:rent dans mle cage de fer qu'ila pibnt dans leurs &ihe sise pds dc i'htang aSuar.<br />

demeum du mi Xiga : T'ao K'am Leng. Blessh suppoet-on par le lion de Sangk'alok, its moururent<br />

peu apds. Avant Icur mort, ih recommand&rcnt aux habitants de bite da e8igies les rep6<br />

sentant ainsi que cellc de leur fils adoptif Sing bo Sbg ram. u Chaque annbe, pr&&&rent-ds,<br />

vous femz danser ces masques aw deux ext&mit& de 1;1 de, sans quoi les y&a dktruiront le<br />

pays. x 11s devinrent pr ia suite, les enies tntAaims du royaume : lm a Tbvada Luan s A l'empb<br />

anent de. leu. dzihre, on ktigea urn mode (Vat Visun) et un Tat - k T1at Mak 1 rewuvrit<br />

l'htang du Ndga. Xous donnerons proehainement la traduction int~5ple de cette vemion ainsi que<br />

telle des diffknts fextes de Khun Burom.<br />

('1 Ce rite est depuis qyeiqu~ andes tomb4 en dhubtude. Metiant aux prim ies rephtanta<br />

des mines et dcs principaux dignitaim du ropume, it assurait obIigatoirement la a m am<br />

plus pdb. ('1 Cehier I, p. 91. Microfh EFEO, no 30. a h divertj~9ements diurnes -compmnaieot ie<br />

&&at, (Rayna), la danse avec des lances et des sabres, la comp6iilion avec une noix de coco,<br />

des matches de bore,. des courses de chemur, le jeu de Ti-U'i . a<br />

is) Quoique noua n'ayons trouvh aucune codinnation de ce hit et que nos informatem inscrivent<br />

m faux contre oettc allbgation, nous wtimons toutefois qu'd n'y a amne mison suffmnte<br />

pour n'acmrdcr aucune uhnccsur ce point h un manuscrit q; mentionne quantith de d h<br />

nks ancienncs dont nu1 nh plus<br />

-<br />

souwnance.<br />

14) On ne trouw nuile mention dc agardiens. du T'at i Luang Prabang. ll exis& bien dm<br />

a Kong Koi T'at a joucni un rble dans la -ch+monie du a HO Lak &hian z. Mais ii s'agit de sajets r<br />

du B h k Man z, habitant le quartier du Tat Luang. &pendant, fait curieux, la ate du Tat dhbutait<br />

autrefois, seIon un de nos informakurs, Cao Kaman, par m e Pradak=+a aubur du Tat de P'u<br />

Muet. Or le @nit de P'u Muet nommC Cao Din zle mat& du sola est consid& comme I'anden<br />

cbet des serviteurs Kha. I1 dene depuis Pat IIuei Ksnp: jusgu'a Pak Huei Lab. Un de a a adjoints<br />

aAi est Ie serviteur du grand @nit de S'ieng- T'ong : Suvanna Khmpong, l'aieul du roi<br />

Fagnum. Autmfrris. inlls IPS ttnis ans, on sacrifiait 1 Cao Din, au aeptih mnis, un chien rouge<br />

auquel on donnait It num dc zcerf d'or E.


Si le Ti-K'i fut &diement intC@ dans a:tt~ d&moni~, n'aorait-il pas I!U p&cist5mcnt<br />

~ntre aulrcs fonctious celle de rendn: visible h tolls I'Ctat d'indistioction<br />

qui pr&ekda, don le mythe laoticn, l'ktablissement des carIn!s su~iaux par Khlln<br />

Rurom (1'envo)-i: rClcsie c-hargC dt: l'er~st~ignrrnent des tt!c-l~nir~m~s) el la c&ation<br />

des riiff6rent.s roraurnes insta11rt:s par ws 1i15 au dGpens rlt?s prcnlirm occnpants?<br />

Le Ti-K'i aurait 4Li: alors une tmdaction gestuc=H(! rlt? la s~tuatiork (pi s'imposa<br />

au fondatt:ur yuand, parretur sur term ~t en prkstrncr! de la pol)tJaa! c~ui y fourmiliait,<br />

il d4c.Iara : ~ LPS divinit6s nous ont t!nvoy& polrr gonvt.rrler, mais en voyant<br />

cumbien ces 11o111mes sont rlornbreux, plus aornbreux qot? Ics grains de sable, qutl<br />

les gnuttes d'eau, 11uus nous prlmons A sonp;t:r : eomm~nt pourrons-nous les gouverner!n<br />

(').<br />

Sur l'csplanade du T'at, chaque ande, lors dc la r4cr&ation du hitoire, le<br />

Ti-K'i aurait t!u ainsi pour l~uI d'opi:r~:r, par un wnvvrsern~nt des valeurs sociales,<br />

le wtour d'une sociCt6 policdt? et hi6rarcIi1de A i'Ctat d'indisti~iction originclle,<br />

fort proche du &gne anima1 et v&gklal doot parIe la 1Cgt:nd~. Ilfais s'il rayait IPS<br />

vilies de la cart-c pour Iaisser piace i Ia brousse, s'il ratifiait Ics droit-s dn premier<br />

occupant sur Ie pays, c'Ctait en vue dn d&broussaillttment, dt? la &novation compIbe<br />

des citks et de 1'6tablissement d'un droit royal et divin nronnu par la population<br />

eiie-mhe (s).<br />

Si la ckrkmonie de Luang Prabang avcc son arrihrt-fond mvthique a eu quelque<br />

influence sur cc*lle de Vientiane, les iermt?s radministr4s-olficids a recouvmnt alors<br />

un senv et la contamination qui s'ust opkde, darks [a consc~t?nct? collc?c-tive entw<br />

les deux wupies d'opposition (sat:&profane, -peuple-fonetionnaires) s'~xpIiqut=.<br />

Cette eontanlination Ctait d'autant plus inthl-ltable u'a Vi~ntiane ies prdiens<br />

rIu T'at charg&s de secondcr la rnagie royale dans la rbno~ation du territoiru sont<br />

(li Selon le kxte ciG, le Ti-li'i aurait btc fixkut6 le 15'jaur dc la lune croissante, mit dcur jours<br />

aprEs Ia coumc dc ~lirnpes et la danse des andtres. Qu'il n'ait point prkedil fc rite char@ de<br />

fixer la hibrarehie sociaie n'infie nuilement qu'ii n'ait pn avoir pour fonctinn de retracer la<br />

phase transitoire du my-the. Les ci.ritmuniw qui actualisent un mythe n'trkntwt janlais fidt!lt-men1<br />

i'udm cbrunologique du r@cit. A supposer mCme qu'a l'origine ellcs I'aicnt ohsemi:, au<br />

touts dt~s ikles tous Ies taI>leaur ant 616 rleplads, interchanes. La ct&mamie du T'at pmiscntc<br />

de nomhrttux exempies de cette cnnfusion : ainsi, il y a unc taentaine dhnn@cs, le quinzikmt~ jour<br />

de h Irlnt? croiasante, un des non~brcu* cortbps qui accompgnaient lc mi au T'at catmprenait<br />

des pimguicrs. 3iunti.s danr des piropes nur roues qui Ctaicnt trdirlkes Ir: Iong dt: iqart~rr: principle,<br />

iis j~taicnt sur les vendeuses du ~lmrche rituel installkes p& du palais, Ieurs Eprvicrs<br />

dkttirk. Pai~nt lc simuiam. d* di.barquer et de cherther un mfuge pour la nuik, ils avaient pnrlr<br />

fonction de retraccr la phase IIII d61uge, aiors que chronoiogiqucmcnt ies eaur arii~nt Ci4 dkja<br />

expuIies par la coum de pirngllcs deur jouw aul)ara+-ant. IJ'autrr! part. si :1111wfa~is, don le<br />

terle 61k, la danst: des andtres chargbc dc faire suqir la tern amit lie11 dura~~t la rnuw, actuel-<br />

Icment elle eat erkulCc ir mir alu quinzibme jour dp la lune cmissante, suit ~PIII jnum npds<br />

l'expulsinn b s fluis et I'instauratian dc h hihrarchie snciale. La chronnfogi~ dCveloppic par le<br />

rite est donc indhpendante de l'ndrr: rhmnnIogiqur. du ritc dans Is cbr6monie. I1 nt: peut d'ail-<br />

Ieurs en &re autrement, ell que IPS ri*:~ idant pluri-fnnct;onnels Bvnquent ales temps diffbrents<br />

et pkipitent Ic d@ruulen~enl du sknario en t4lescoyant Ics piriodet;.<br />

i': Uum Bumm, cattier a, p. 4, lignrs 15 1 17. I\licmftlm EFW, no 30.<br />

Rite pluri-f~nctionnel, ii cst probable que Ie Ti-K'i rhlisait ces dcur pi.riodes dc I'histoire<br />

du dmi~, de rni.~rict quc la coum de piropcs retract: It. d4bot et I'arhGvcnient de i'ii~stauration<br />

du ro!-aa~m~. 3uus nvalns airaim li k dvs -diptyquesr.<br />

Cr qui Itrctirrrm rluc! it rlrnit royal rlr-wit ;in! r4talbli Ia~ri; #la! cettr. ctn':~~~onia., c'est rl11'il hit<br />

mluis en qalr!stilrr~ a I'ir~st;u~f 111i.1rlr. cji~ fr- Ihri quillait wn Palais pour w ~r-nrlrr. sin T'at. L. fnrmule<br />

par Iaqu~lIa- or1 irlrihit Ira Ilali i rrl;al;~~w sn tle~l~r.a~rt.. unr? ftrili la d&rnirr~ict Icrminb,<br />

. -<br />

L'indique<br />

chirenlent : "S~III?. I'ri11rr9. rIi;;ni~ain~s. III~IIIS~~.~. L~~~r~io~maiws, I~IUIS pif;rs, rdi~~r.i~m? IJIJI~ZVS,<br />

nous Larlia-11:. t-t hll;~. . . . I ~~JIIS ~II.IO~IS 5 Ililjt-sll; ~ lr' n-ia111rrir-r jpII\-t!riitar CI)II~II~~= ~III~);~T;~Y;II~L (11


dans Yobliption de jouer tous les rbles. Alors qu'h Luang Prabang le Ti-K'i, si<br />

jam& il exista, await pu la rigueur se borner - la course de piropes remphssant<br />

la fonction de rite compl4mentaire - i retracer les ddbuts de I'bistoim, h<br />

Vientiane, le jeu de mail est tenu de reprCsenter non une mais de condenser<br />

en lui mute I'Q~oIution. Tenu de faire revivre les temps oii le royaume Qtait encore<br />

en hiche, il doit rtdhfriehern le royaume; char& de ratifier le droit du premier<br />

occupant et de see ghies, il doit kliser Ie droit et Ie culte nouveaux. Toutes ces<br />

p8riodes, ces droits diff&rents, cea contradictions, il les Mescope, les confond, les<br />

transcende dans 1'8datement de la vietoire. Comment les vainqueurs, alom meme<br />

que leur nature ne s'y pdterait point, n'apparaftraient-ils pas wmme des personnaps<br />

ambip (I)?<br />

Ainsi la d&monie d'ouverture de la saline A Ban Keun permet - et c'est la<br />

son int&&t - d'&dak le rite complexe du Ti-K'i exhcuth i Vientiane, en nous<br />

prksentant un Qtat sinon pis primitif du moins plus simple de ce jeu. A Ban Keun<br />

comme Vientiane, L Ti-K'i diveloppe un sdnario et retrace une pnbe, soit<br />

celle d'une exploitation etablie sur une tern proprihtQ du gdnie, soit ceHe dd'un<br />

royaume qui, ppk sur la brousse, la campagne, habitat des esprits iocaug est<br />

red p&iodiquement par la victoire du Dharma. Le droit primitif reconnu, les<br />

contrats antbrieurs ratifihq f ordre est alors rhovk : bonheur et prospdritd, justes<br />

eons4quences des rites bien accomplis kherront alors a u habitants.<br />

('1 A Vientiane la &gle du jeu traduit bien mite digni!k. A Ban Keun, la conacielbce coiieerive<br />

ne retenant que I1aspect le plus simple de l'oppmition =sacn%profanen, la victoire du &a<br />

du @e se dbtachait nettement sur le fond neutre de denr mamhes non arbiirh, car de devait<br />

soutiper lc droit du gknie Gomme seul auihentique, les droits des saulniers nYtant au fond que<br />

des priviltpa aonddka moyennant un certain int&&t et une juste observaaces des riks. A Vientiane<br />

par antre, Ia conscience d d v e approfondisant la spMre adpmhnen ddhut!~ sur<br />

le couple nadministr4s-off~eh~. Or, si en tant qu'hommes-lips dea mandataires du Dhanna, 1-<br />

gardiens du T'at mnt tenus de fire triompher le droit myal et sad en tant qne d4fenseum des<br />

vieur tiks de ppri&i&, lenr vietoire ne saurait &re klatante, mus pine de survaloriser une<br />

phase anGrieure du dmit - qui doit seulement Atre ratiEBe pour fonder ie droit nouveuu - et de<br />

hloquer ainsi tout prowmm bvolntif. C'est poqoi ainsi que findique excellemment Thaa<br />

Phimasone, l'idormateur de M. P. kvy, Its reprhsentants du peuple ont le devoir de hciliter lu<br />

vidire des fonctionnaires 1 la dernihre pde, pour que a I'bquilibre ne soit pas rompu e. En aidan1<br />

leurs adversaires, lm vainqueum esquissent 1Uhp ~dbirieum et reconnaissent implicitement une<br />

hikcarchie qu'ils aident h Wlir.


E<br />

PATES surgica da profondcum, lee pies noira<br />

km aitt rille croii nm arkre mbhm<br />

d'lw~kqmhc~rwdachm<br />

am rib mit rr ark aurm Ic dnn<br />

prh* his r~lk, h t a d m mt &trkaurnvqucrrrbmdiilrplmtwr..<br />

@ppk dr Ibu h)<br />

Xieng Dong Xieng Tong, c'est-8-dire r In c-itd de la ricerncnt<br />

I'appad qui hBsite, plonge puis s'&k,va. Don la cite dn flamboyant m.<br />

td un mi~lusc-nlc ludiun. Comme brandi en quelque fangtemp plu. td, un simple marcband de ~ tsl<br />

jeu enfantin, un miroir eciutille dan~ le loinbin et de la ville de nomrn8 Chantapauit, sint faire<br />

capte l'avion qui lcntement descend. An miroir, du commem dam le h'ord-lAaoe. Snrpris par la nuit,<br />

bmqwment, fait placx une flue d'clr c-utour6e da il s'adia chex un digieux. Uurant sun<br />

-<br />

sommeil il rEva<br />

spiral= : le That Chum Si (I), lc reliquah de la qu'un ermito d~ffcendn du ciel renversait mn panier k<br />

wlline sac&o qui ~'&i:~e an cmur mCma de la ville (2). MteL A Iron nh-eil, il fit part- de ce mnp a son hdte qni<br />

1,'appamil dkrit dm wrcl~~ auhnr de 1Urninence et son lui dklara : u O pieau: law! -1rd ~ ~ le<br />

om& port& iicrnble I'aiguillc folle da quelque gigan- mw, de POT et dc Fargmt se fizsrwPt i wire perch. Wy<br />

tquc tadrar~ uu tonics lee nuanceir m ruarient- : ve-rt des batch puixt .' Qtrand tvars an-imrez d Xieq Tmg. a~ st<br />

palmeies, muge et wre dee tuila vemidm, blanc Tichsm afluerotrt &a rem ~0us.m C-hantapanit ae<br />

intcnee den pagodes. h%ua l'appareil, Ie pame peu B eonfmma anx pracriptions du r&gkui et, quad il<br />

peu s'ndnnnr, ; UIIP; mince ligoc pkIe v n t . au pied du parvint a Xieng Tong, lea dcnx rivm du fleuve me cou-<br />

Mont Sac& dcsine, du Nurd an Sud, la voie lo long de vrircnt hstrmtan&ment d'ur et do pierrerim. A La me de<br />

hqwlle, au mura des sikle9, s'ddifia la viUe myale. BO prod@. Ica habitants de Xiwg Tong le mnmnt mi<br />

I'arall&lc h mt axe, le Mekl~ong, a l'Ouest, d b B et Ini 6lcvkrent un palais aupA dn flamboyant. a l'meau~<br />

limnne-mm tandis qn'; 1'Eat b Kam Khan dess1m dmit. m&me marqu4 par les ermites. C'cst a ce monaqm<br />

son mince Iilet blcn s~mt de a'estnmp-r et de ~e pcrdre Idgendaire qu'on attribue la fondation de la fiplendide<br />

dans Ic fleuve.<br />

pagode de Xieng Tong qui ~e dmma an Xord de la ville<br />

L'avion vim, la cite li'ktitire comme nne lanp mom- non loin du wnflncnt. Raeonstrnit en 1661 par la grand<br />

t-rueuw quc Ir: Me-khong et eon affluent auraient piaqd roi Setthathirat, m 4 vat m (pagode, en laden) goup<br />

h la etrlline. Une &mihe palr- -e mque la ville, l'a~ion dms rjon enaeinh d'dtxangm dquahs cn furme de<br />

at-territ .<br />

clochee ou d'aigdks. Ues manguiem onhagent nichm<br />

et cbpellea formant nn dike au-dessus de l'escdier<br />

majatuenx qui dm-nd au kuve et qu'emprunta le<br />

souverain quand, do retour dw pay Ctmgcrs, il doit se<br />

La eolluic sac:T('e, 19 confluent du hiekhong et de b purifier la pagode myale.<br />

Sam Khan. teb writ- JCS sib qni miinrent jadk l'attsntion<br />

dm (~IIX eg-mites fondatem de la ville. *.ion la<br />

lGgendc, daua les temp anciem, deux saints pemnnagm<br />

quelque pe-u &omanciem vinmt damiter l'emplaoemenl.<br />

de la capitale. Jls apc~qurent. une wlline dont h He Vat Xieng Tong an palais, sur une distance do<br />

forme rappclait cclle d'un tas de &. $&ant approcbh. huit cenia r n h B peine, qnatorm pagodm ~'alignent A<br />

ils ~h-ni, qu'un ruissean cn sumdait.. 11s suivirent ca bite et h gauche de l'dm principale, faisant de Xieng<br />

ruiwu jnsqn'au Meklwng. L&, an wnfluent dn fleuvs Tong It! centre reLigienx de la oia. Certain* do rxs pwes, et de la NLIII Klian. s'blcvait. un gigantmqua flamhyant au plafond et aux poutre6 laquk mu* et OT, tion&<br />

dol~t Iex fleun et lles fruits s'offraient mug- mmme do la d'ailleurs ravhtes et m6-rik-mknt mieux qu'un simplo<br />

hue. Jugeant l'endroit propice. 1es deux ermites pla- regad. Ainsi m Vat Pakt5 qui, au ddbou&& d'unc tion~bre<br />

eercut ;*u pied clc l'arbre une large- ddc- : a En ce lh, ruelle, plaque an wleil BEB curienx vantanx uu - mudim,-nt-iIs,<br />

6rige' le pabis dv mmrqre pi, dam la venir vivace & cette mi&on Wmtoff qui parvint en<br />

ieltl ps /*tttrs, riritdra rkqrer sarr la GSX~. I Prenant comma 1641 jusqu'au hum - dea camn~eqants hullandais<br />

liniite 511d lc ruiwau nnmtn8 Iloly et comme limite Nord debout ~ur da gazelles, che~cus pendanb. une lor~guc<br />

le- gra11d tlart~l>og:ull. il~ dullni!-rent h la ills le nom de pipe a la main, ~o dhooupont su~ l'or d'une palmeraie.<br />

h +partition cle cxs rranctuh est toutefuin in&gale.<br />

Si dix pagodes sont &rig& B l'Ouet, quat.re mule-<br />

(1) G'esl-81Iire 11- rrliquairc du somrnct de la mlllne nomine mrnt # dressent & 1'Ek JIais tout l'iu~mem<br />

* 5i -.<br />

cspace<br />

(Z) I.uar~~:l'rab?ng n'est truc la capitale ruyalc du Lam. La lais& ah& libre a Cd wcu@, pcu a peu. par ?es bpucapitalc<br />

adrninlstrat~rc cl polltiquc cat Bientlane.<br />

tiques a en dm a des mm-hank lar*ti~~~s. r:lmlc~~s. VIP-t-


nsmicns on par fw entrepGta dm richen noCmiant~ dont . I .<br />

1- puomcw drxn-nf C.I:,~TIF, IOIIT fiur 10 "~u\-n<br />

IPR pro-<br />

Cn ~acali~r hoit. ret1trufif.6 de blanc, ~c~p.?n*r an<br />

tt rilndu:~ 6 '1 b3f ~:':~~rn --i -<br />

flano ds la ct.l?inr ~ R P ~ P<br />

le mliqnam r!u ~OTRIIT?P nil 3ntn:t +?I: ZPpns,~, s~lnn<br />

I'hado~rmphie lwfit tin+.. nnn pnrr .t. (1' 9 6 1 , V(~I><br />

011 e .l?JlRt'PQRDFVs 7 dl1 B~;urrrfd:ln ,I In rlrm3ndr rn;~~r+ dy<br />

= l'nnl-unricbn* v. I r'np::.r. ung r~pi'l* li rpni?~+ ii l'~rnp3.1.-<br />

CPmi=tlr z j ?a ~ cnllmth ~rd:+, .! n't.r.-ltsq= all:r~fr,is qrl'rtrir?<br />

~mf(11id~ CICILTRT?"II qr~l rnrnxit :bn r"f?:rr7 1:- 1s :P-.<br />

L n irnlr~ 7~ nnmmt. Pnl:r\-vk pri rt~trcpn+ .1r1 jr911r i'e~p! f1.<br />

rntirm, 11 pr!r nlwo ri?nq nn v.wtr* ~.ini~r ct FP fit rii.9-<br />

~PIII~~PS<br />

crndm par li.~ r:l!:*e~o:i dv4 pnr:rr;ni air tonil du pi::^;,<br />

I! arwr~~if alnm r.. - pr p~ten d'nr qu: ivrillnir-nt rianu l*,~; ;-<br />

rttrh:o, t l en ~la+: L XII>.-I~UCR rch-:ritil:n:'< ri.+rih i ~ ' PRI? pr<br />

Ir 608<br />

qu'd flt rrbmibr~tr'r i k I i !umi;xm. .l IR c!p:!! ~ndr<br />

cnmpwnns, nu,r rf jlJ'lr, L! r7-,tr~r.rl 1,. pr, a.brllx mir:pnl,<br />

L'PX trartlon trrrllinri., rlrtl hnrr~n~u~ rr1pli;t.d n hstmt~rpn t<br />

I'c?nC:cn arc0 r!'#rinrmn~; mtlr~ r.t a'(.rllp?rhnr 1 : ~ !-i<br />

fnrtlln.7 dw 1'~nt~.m~IJ??+<br />

~t rlrw P P or ~ 11 ::t Cnrlfitrturn IF 'I'l~at I'hnrn


antkrieummcnt par Chanlapani t l'humblr: marchand de troncs de crrnnes a sncm que leur dmtinent lee enfmb.<br />

Miel.<br />

Dana chrque demeum, lee famillea e'affakent : lea fernmas<br />

nu pied de. la cnlliia sar,&o i la limit& Sud de la balaient plancher et plafond pendant qne gargom et<br />

ville, marqn&. jadia par nn rempart qui reliait la rive du fill= courent en bandas ac-heter an march4 rituel, p&<br />

3lekhong i la bcrgt: de la Sani Khan, cinq mu six pagoda du palais, la poissam ou lcs oiAeaux qn'ils liMemnt pen<br />

mulement w. par-nt.. de part et d'autn: de l'artkre aprk, dam la pe-nsh qne leur acts les dhlivrera k l'avenir<br />

principalr;, les apw~s decouvert ou ombrag&. Toutefois do tout danmr. Iles rim fmnt de toute part. ; de8 melles<br />

lea ruitles de nombmur smctu;rire~ attmtent qu'anhfui j:tillkmt des eslraime de jeunes prpne qui hrandiit<br />

ce quart-ier ne lo caait- pae en importance au q~lartic-r Ics ve-rh feuillage8 dn rennuveau : dw jeunes filletl. le<br />

Xorrl. ,%-Inn lea texte~ historiqnw, c'~t en effBt dans mtte chignon ensee dana un collier de fleurti. de frangipanier,<br />

partie dt: la citk quo w, seraient install&, au xlve aihle, une Bcharpeen fi d'or cmigde snr la pitrine. les pourh<br />

h n ~ vambodgiens a wnfib par lo mi khme-r jr mn suivent uno coupe d'eau & la main. Par un curienlr rengendrc<br />

Fqnum, le prince laotie-n dewendant de Khun Lo. re-mment do la sgcStk, l'mkrnent fhinin domine, en<br />

Dans sm hagages. Fagnum omportait b p&ieuxBouddha enet.., la c-it6 en CPA joms de Sou~e-l An ct, cha& par la<br />

fondu jdis ;i (lcplan avcc d~ar rr~i.taux phieux : lo collcc-tivitd clcs rites pn~pl~~lact-iques, il duit purifier par<br />

Prabang- l'allulium du m_+-aume. cette statno dc-vait i'eau, le bable. I'huile do poiasnn, le noir do fumb tom 1-<br />

par la suite dunner mn nom h la cit& qnand, an xvre ~ikla, reprkntants du senc op+.<br />

Hieng Dong Xieng Ttwg &-lip& par l'kntiane pedit Sort.k do bum coffra, los ~ U CcZeh S panda g&nk<br />

xon rzng de cq~itale. La rillc de la rivii:m Dong ct du pmtmteurs, au rythme rlu tamhour, danscnt slur lo parvia<br />

hrnhoyant dcvint dura la ville myale du Praball~ : ~ P S papdes pour expukr 1- maul-ais nim, tan& que<br />

1,uang Prabang.<br />

souverain, princes et fonct-ionnaima, en ? labits chamad,<br />

1'~t-ite rille paisible, qui mpnw alanguie- entrc- k =pergent leg Bouddhas sa-nctd.<br />

ril-e du -11d flt.11~~ ct M~IP, do Run afflwnt. Luan-g Ile mart>-lcment murd du tambour LP, n5porcute au<br />

Prahang. irlne foi I'an, sort. gle SL torpcur. 1)umnt tmu loin. Dl1 Sod au Sud, do I'Est % l'Ouest de la villo, de<br />

se~nainrs, rib et jeu~ tie succdent prrquc Rans inhr- Vat Xieng Tong Vat That, de Vat Viesou11 a Vat biai,<br />

mptin~~. En avril-mai, lors dc l'annh nouvclle. il faut, IER masques B W ~ de , lku saint cn lieu saint, lentmment<br />

F-IL elTot-. P.haswr lea pestilenm et m&r le territnirc. se driplacent et leur danse ouanto reporto le vopgeur<br />

lks 616pkantrJ du roi, conduits par lea r-omms tout de surpris i cw temps mythiques oil leu ho1r1rne-s et ks<br />

rou~e vCt-us ront. tout. d'~honl. duer le~ autels dm g4nic~ dio~as mmmuniquaient.<br />

gadiens dr: la vilh. Tzndiri qut: le chc-f des corm~x lenr<br />

~r~urmnrc k l'nrcille 1~s formules rnagiq~ltls qui les maginmt.<br />

1r.s lt~i~rdx pac.hydtt.rmrs plcttmlt d'ml mil avide le~


<strong>LA</strong> FETE DU T'AT A LUONG P'R~BANG'<br />

don I'hagiographie Iao, quand le Bouddha fut d&8d&, le Mahihssapathera ou Apka en<br />

personne transport&x~t m Lnm cncrina de rcr r&ques et L. dtposttent en dc. linu<br />

ddjd consads par une tmdition ant&eure. A buong P'dbang, le Tirf (&) await &td ainsi<br />

commit sur I'emplacement d'une fo& de citronniers hautke par un ogre ou hy&i Nang<br />

Kang Hi. Lors de l'irection du smctuaire, s'offrant en sacdim, un bonze, dit-on, puda ce<br />

lieu insalubre. Torche vivante, il accomplit autout du T'at une triple cirmmambulation a&missant<br />

ainsi les fondations. C'est de ce centre parfait du royaume que le rituel, h u e -Be,<br />

au 13 mois, i 1'at& de la sakon kche, fait rayomer h vertu souverainP.<br />

Le ge jour de la lune croissante du lze mois, h 6h. du matin, k P'& Sing ou chef des<br />

cornacs qui a fait rassembler, au vdage de Na Luo*, tous les 4+hts du roi, donne l'ordre<br />

de parer les pachydennes. La-comacs dessinent, h la adex sur le hnt des animaux, un bandeau<br />

noir sur lequel se dkoupe une ligne rouge qui s'mmule en mlirnatjon de chaque dtd des<br />

tempo- A 8h. du matin, les huit d&phants du roi quittent le village guidds par le P'lllia<br />

S'hg. Quand ils arrivent la pagode de W3t h$Zi4, le P'= S'hg entre au palais o& on lui remet<br />

lcs uniformes dcs co- - Testes rouge, bonnets rouges i bordure juuv - n les cloches<br />

qui seront suspendua au mu des &pbants. Aid6 par deux ou trois servimm du paais, k<br />

P'& Sing entasse habits et cloche au pied du montok (.&k K'wi) situi i l'angle de l'mdnte<br />

de Ia pagode. Quand les comacs sont habill& et que la cloches ont it6 &h au cou des pachyderms,<br />

le chef du quamer de rat Miii apporte un platmu contenant cinq cornets en f& de<br />

bananier ou s'ai renfermant des fleurs, des cierges, des noix d'arec; une bouteille d'dmol, un<br />

vetre et d m cierges. Le P'Ma Sing pose le plateau sous le montoir, dm le cierges qu'il<br />

h e aux extrimiris de la barre transversale infhieure du k'wi, aligne les dnq s'rwi sur ce<br />

montant, s'a-oupit et mains jointes &te l'invauon suivante:<br />

a Voici 5 nouveau la c&honie du 12 mois. Le seigneur change Yam&, le mois 6. NOUS<br />

n'avons pas d@g& les rites, nous n'avons pas lais& les mutuma 2 l'abandon. NOUS tous,<br />

nous vous mnduisons les dkphants et les chevaux et nous vous les codons, don la &adition.<br />

Nous vous demandons, seigneur (&u Nai), de leur donner des conseils pour qu'ds dent<br />

oMssants r .<br />

I1 se relkve et verse de I'alcool sur les E'rcei- L'm des mrnacs fait avancer alors son d&phant<br />

de fqn qu'il prbente l'oreille droite Le P'W S'hg passant k bras doit entre les b,<br />

saisit l'oreille et, approchant ses I&vres, rnurmure:<br />

a Voici h nouveau la aonie du r2e mois. Le seigneur change le mois. Nous<br />

n'avons pas n w les rite, nous n'avons pas his& 1- cauhlme~ i i'abandon, Rappelle-toi<br />

ton maitre, ton mmac. Si ton maitre pork une veste teme, reconnais-Je. S'il po- une veSe


noire, recomais-le. Quand il te comrnande, ne te montre pas rCtify quand il te donne un ordre,<br />

ne sois pas oublieux. Que cet ordre demeure au plus profond de tes entrailles et ne l'oublie<br />

pas dans ton somrneil. Tourne la tOte vers ton maitre, rnais ne lui prksente pas tes defenses. Que<br />

tu vives longtemps pendant 1oo.000 ans et que tu sois le soutien du pays! fi<br />

Le cornac, s'aidant de son crochet, fait tourner l'dldphant de fason qu'il prgsente l'oreille<br />

gauche. Le P'Pfia S'hg saisit l'oreille et chuchote:<br />

4 La gauche se prisente, la droite s'est presentee. Rappelle-toi ton mdtre, ton cornac. Si tu<br />

ne te souviens pas de ton mdtre, de ton cornac, j'irai te vendre au pays des H& pour obtenir<br />

des tissus, j'irai te vendre A Mu'ang LE pour acquMr des chevaux, j'irai te vendre aux aborigknes<br />

dont les oreilles sont largement trouies. Que tu vives longtemps, 1oo.000 ans et que tu<br />

sois le soutien du pays! n<br />

I1 accomplit ce rite pour chacun des pachydermes puis, lentement, le troupeau se didge vers<br />

la pagode royale de S'ieng T'hng qui possMe kgdement un montoir. Le chef du quartier offre<br />

au P'iiia S'hg un plateau de composition identique A celui pr6entt par le chef du quartier<br />

de WPt Mgi. Le chef des cornacs execute les rites pricedemment accomplis, puis il conduit les<br />

klkphanti dans la cour du palais. Le roi parait au balmn, le cornac s'indine et fait baisser k<br />

tere aux pachydermes. Apr& ce salut au souverain, les anirnaux regagnent Bin Na Luong.<br />

Le lendemain, une procession identique a lieu, mais le P'giia S'hg n'aligne aucune offrande<br />

sur le montant des /dk B'o'F. D'autre part, il ne prisente pas les kldphants au roi.<br />

Le I I jour ~ de la lune croissante, aprcs la rtcitation des formules aux montoirs de Wgt Mgi<br />

et de W3t S'ieng T'bng, Ic PY3iia S'hg conduit les kliphants A W3t Wis'una, pagode royale<br />

devant l'enceinte de laquelle se dresse kgalement un idk R'w'i. Le P'iiiia S'ing resoit du chef<br />

de ce quartier des offrandes identiques A celles qui lui furent prisentkes le ge jour par les chefs<br />

de quartier de W2r M3i et de WPt S'ieng T'Bng. I1 procide aux memes rites et chuchote les<br />

mEmes formules d& l'oreille droite et gauche de chaque ilephnntg.<br />

Selon la tradition, lors de la fondation des pagodes royales, des montoirs auraient it6 irigis<br />

pour perrnettre au souverain de venir, i dos d'iltphant, assister aux cdrtmonies ou visiter les<br />

bonzes. Quant A la procession actuelle, elle aurait pour but d'honorer les gardiens<br />

(ara'k m~ang) du territoire pour qu'ils prothgent le royaumelO. Selon le chef des cornacs, ces<br />

rites s'adresseraient non seulement aux ardk mvatlg mais au gtnie des elephants, Cgu Nai, et<br />

viseraient la protection des cornacs et du troupeau royalll. Quant la suj--ivance du mot<br />

4 cheval)) dans une des formules, elle attesterait la participation, i une epoque andenne, des<br />

coursiers royaux au ddfdC. Cette tradition est fort interessante, car ellc nous permet de rapprocher<br />

cette procession de l'aspersion des diphants et des chevaux royaux qui avah lieu autrefois<br />

au Siam, deux fois l'an.<br />

Selon les Ckrhwonies des do~xe noism, au mois, durant trois jours, tous lea &quipages ropux,<br />

dkphmts et chevauu, d6fdaient devant le souverain sur la grande esplanade de la capit&.<br />

Cornacs et cavaliers sYarr6taient devant le pavuon royal et saluaient le lei, puis des brahmanes<br />

et des lettrts royaux, assis sur des montoirs, aspergeaient les animaux avec de Yeau consacr-e.<br />

Ce rite, dit-on, avait pour but d'assurer la protection des &quipages rnilitaires et, d'auue put,<br />

de rivder, A ~OUS les vassaux rkunis B cette occasion, la puissance du monarque, ktouffant<br />

ainsi toute vell6ite d'indkpendance et toute humeur guerri2re. Les rites lao a siamois pr-sentenf<br />

donc une certaine ressemblance qui n'est peut-Etre pas fortuitela.


Le 1ze jour de la lune missante est consmk au grand serment. A 8B. du matin, 1e directew<br />

des cultes et les fonctionnaires de son dkpartement disposent, au centre de la nef de W3t Ma,<br />

d e marmites ~ d'eau siparks par des icrins en argent contenant des verres et flanqukes de<br />

deux plateaux sur chacun desquels reposent un fusil, une lance et un sabre. Devant le piedestal<br />

qui suppme h statue du P'dbang et qu'entoure me balustrade de fer, ils placent une grande<br />

coupe appelke k'ai r'hg ~a'm ou honoraires pour tratlspercer 1'- s contenant douze S'M,<br />

dou~ uerges, un bol de riz blanc surmond d'une boulette de riz, un paquet de sel- substance<br />

d'une vem prophylactique - une brasse d'itoffe blanche (couleur consacxk au Bouddha)<br />

et rouge (mdeur mnsaake aux p d s ees), dix feuiues de thk enroulks et indrks dans<br />

la fentc de petites baguettes (mhag), du gingembre et de l'ail. Ce &'a; offea aux dmfZ constitue<br />

les honoraires des deux gardes royaux (fa'mrrcety4 qui plongeront les armes dans les marmites<br />

pour consacrer l'eau. Sa composition rappelle ktrangement le k'ai des m&liums. En det, les<br />

fhmf peuvent Ctre consid&&, toute proportion wd&, cornme dm inspids en qui descendraient<br />

les Luata', 101s de la mhorphose de I'eau ordinaire en eau doute de puissaae.<br />

A l'ext&ieur de la balustrade, h gauche du Kai, quatre plateaux de mets sua& offerts a n<br />

devafi sont align&. A cM, repose un bol i aurnhnes rernpli de bgtons d'encens, de paquets<br />

de bougies, de cigarettes, d'allummes et de s'rrei dans lesquels sont insss des fleurs blanches<br />

dont le nombre est proportionnel A dui des bonzes qui participent i la drkrnonie. Derribe<br />

ce b1, sont disposts deux carafes d'eau, un panier contenant ~o.ooo cauries que l'on recouvre<br />

d'une aoffe blanche et rouge, deux coupes de noix d'arec et de feuilles de bad. Toutes ces<br />

offrandes donnks par les fidkles du qder sont destinks - I I'exception du bol A aumbnes -<br />

aux dwat6'6.<br />

A gh. du matin, ies dignitaires et les fonctionnaires, en uniforrne de ckremonie, se r-ssent<br />

i Wit M5i et s'installent selon leur rang, soit sur des bancs dans la nef, Q bite, soit sur le<br />

bas-chtiou d l'entrke. Les bonzes se groupent autour du chef de la pagode qui prend place dms<br />

une chaire, & gauche, tandis que l'orchestre royal s'inst.de sur le bas-c,ttk, prh du porche.<br />

h ~h.30, le fiere du souverain reprkentant Sa Majest6 et le seaetaire du palais advent et<br />

s'asseoient e~ face du chef des bonzes.<br />

Les bonzes rtcitent le S'ayapfto, puis le direaeur des dtes invite Ie chef des bonzes A rkiter<br />

les prkeptes. Aprcs la rkcitation des prkeptes, le directem des dtes he, sut une coupe<br />

contenant cinq paires de cierges et dnq s'wi, un long cierge. Il pose la coupe devant lui, joint<br />

les mains et ride le K2n ~'tYai, invitation h s k e i tous la deurlfz et gQlies protecteurs du<br />

royaumela. I1 fixe ensuite un uerge durn6 sur chamme des marmites, puis rkite lentement<br />

Ie texte du serment.17 Le texte &it< deux gardes poaaat un dorrne et des bonnets verts 4<br />

bordures jaunes, se prosternent mis fois devant le Prlbang. Leurs mains remontent lentement<br />

le long du corps jusqu'aux odes avant de se joindre; puis ils prennent chacun un sabre dans<br />

les coupes pla&s i cBti des marmites, reculent jusqu'au porche d'entrk, se prosternent en<br />

touchant les sabres de Ieut front, se rdgvent et, tenant Le sabre h deux mains, se dirigent vers<br />

les coupes pleines d'eau. 11s se balancent d'avant en arrikre, dkrivmt avec le corps un derni-arc<br />

de cercle et deurent l'eau de la pointe de leurs armes. Zls ahtent ce rite du r'&g trois<br />

fois. Ils accomplissent ensuite un rite identique avec les hca puis avcc les fusils. Pendant ce<br />

temps, les bonzes ricitent le SaMuhzua. Apr& le t'hg nim, des fondormaires du palais puisent<br />

I'eau dans des coupes et remplissent des verres qu'ils offrent a m dignitaires, notables et ddtgu6.


Qumd I'eau est distribuie, le directcur des cultes lit un abdgk de l'invocation aux ah&pr=d-ent<br />

ridtie. Les assistants ripkrcnt le tcrte en chmur, boivent l'eau du serment,<br />

pis le directeur dcs cultes recite le K'nldrvd; lcs bonzes ripondent par la pribre &Tat& L'offmde<br />

aux religieux du bol h aumbnes rempli de Aeurs et de presents (atha) marque la fin de la C-<br />

monie.<br />

I jour de la lune croissante, P 9h. du matin, les piropiers myaus vCtus de vestes roup<br />

ct coiffks de bonnets rouges H bordure jaune ertraient du hangar sime derriere le palais, me<br />

dcs piropes roples. Ils la font glisser le long du raidillon qui conduit i l'embarcndtre, puis<br />

&ent sor I'esquif un cadre de bambou au moyen duquel ils soultvent la pirogue et la mettent<br />

i I'enu. Un des rameurs place, i la proue, un grand cBne de bois dorC qui imite un mak bing".<br />

Un dkliguC du palais apporte alors deux plateaux de mets. Le premier contient un poulet<br />

bouilli, un bol de sang de bufflc, des fragments d'organcs internes rbtis, des bananes cuites, du<br />

riz frit, une bouteille d'alcool, deux cornets en feuille de bananier renfermant chacun des<br />

feuilks de bttel, des noix d'arec. Le dcuxitme plateau contient, en plus de ces offrandes, un<br />

bol de soupe et deux bols de liserons d'eau. Ces deux plateaux sont plac6 i l'avant, ahsi qu'une<br />

grande coupe contenant une centaine de petits cornets en feuille de bananier remplis de noix<br />

d'arec et den paquets de vingt paires de cierges chacun. Ces corncts et ces derges ont it6<br />

prksentes au roi par les dignitaires pour qu'il prononce dessus unc parole dc stritt. Aprh avoir<br />

Cti dsks aux g&es ophidiens, ils seront allurn6 le soir sur le reliquaire, lors de l'illumination<br />

du T'ub. Le chef des piroguiers i l'avant de la pirogue, plateaus ct coupe devant lui, aligne sur<br />

la proue six boulettes de riz qu'il a trempks au prealable dans un bol de sang, dcs fragments de<br />

viande et des rondelles de bananes, puis il tape trois fois sous la coque de la piroque pour stirnuler<br />

les hes endormies de l'esquif en disant :<br />

u Maintenant, selon le rite annuel, Ia tradition, nous venons vous rassasier. Nous demandons<br />

le bonheur, la paix pour le pays, confomtment i l'antique coutume o.<br />

I1 demembre l'un des poulets ct dispose, A la proue, la tkte, les ailes et le foie du vohtge.<br />

Sur ces mets, il verse de l'alcool, puis il tape trois fois sur la coque en prononsant la formule<br />

prkedente. Tous les mews en chrwr repktent I'invocation. Le plateau contenant 1e poulet<br />

non dimernbrk est tendu alors h un mmeur (~zjYa~] qui esicute B la poupe un rite identique.<br />

Les cornets en feuille de bananier des deux plateaux sont repartis entre l'avant ct l'arrikre de<br />

la pirogue, puis les plateaux sont rapportb au palais. Un serviteur remet dors aux ramems<br />

deux plateaux de mas de mhne composition, ainsi que dnq longs derges et cinq bouquets de<br />

fleurs violettes dans lesquels sont ins&& des baguettes d'encens. La pirope quine l'embardere<br />

royal, gape le courant et accoste i I'embarcadPre du grmd autcl de S'ieng T'6nglm.<br />

Les ~Yai aurquels ont etC rernis les deux plateaux de mets, dfbaqucnt er portent leurs offrandes<br />

P une vide femme, hE Thau Bun Tan, Cido de l'autel des r chefs piroguiers defunts m. Ccs<br />

mikes possdent en effet et petit autel (h6) fait d'une simple boire en fer clouk sur un piquet<br />

dana la cour de la demeure dc la tdm. Le culte cst Mrkditaire, Thgu Bun T'm comptant<br />

pmi ses ancetres plusieurs chefs de piroguiers royaua ou P'ia Jw~flfP~~a. 1lu pied du &, la<br />

tim plnce une natte sur laquelle elle dipose ics deux platenux. Sur une radne H proximite, elk<br />

he d m derges qu'elle illume, puis elle se prosterne trois fois et murmurc:<br />

e Sa ~ajestC Kspectmt les douze rites, les quatom traditions, la coutume anpueDe qu'elle<br />

n'a pint abandonnes~ a fait pr%arer [ces mets] que l'on vient vous offrir. Veufia, seigneurs,


"'i


Les dem sip'ai qui ont prbente les offmdes am nagd de la Nh K'an dkposent les deux<br />

dernim bouquets de fleun sur le somet du racher en pronongant h meme formule. La<br />

pirogue regage ensuite Iycmbarcadi:re. Sans aua rite, ies meurs la phcmt sous le bpr. I<br />

Le I je jour, I gh. du math, un corttp compose dc dignitaires, de chefs de quartiers, de 1<br />

chefs de villages, quitte les bureaux du pdais et gape l'esplannde du Tat Luong, au sud de !<br />

la de, oh un pavillon a Etk dressk. A gh. 30, le reprbtant du roi prend place dans le pavvillon.<br />

Lcs gmupcs spods se Iivrent alors 1 des exhibitions dans le pri qui jouxte la tribune : basket,<br />

courses, sauts; - puis, devmt une fode immense, des acteun, sur une simple estrade, jouent<br />

des s&~es du RZmiymSs. A midi, les notables et les fondonnaires =@pent leurs demeures.<br />

A I 3 h, les habitants de Wis'un et $A- apportent P Wgt hMi deux fusks ou bing f'di fabriq&s<br />

par les fima dc ces quuders. Ccs fusks sont mnsntu&s par un gros barnbou c-<br />

long de 3 i 4 m&tres, dont la tEte est entoude d'une courome de petits bstmbous de 1 5 cm. de<br />

long. Sous le corps de la fusk est insCrk m tube de 25 cm. contenant la charge de ~ou&e. Ces<br />

Bdirg f'bi omts d'une crae en papier reprksentent des %a. Us sont placb sur deux supports de<br />

bambous relids entre eux par un cadre. A 14. 30, un cortkge identique i celui du matin gape<br />

l'esphade du Tat. A 14. 45, le reprkentant du roi prend place.<br />

A r j h, les bonzes des diffkentcs pagades sc dunissent & Wk h3Zi et en procession se dirigent<br />

vers le T'at. En tEte du cortege marche lc chef de quaaier de wit ?Ei et le dkltguk du chcf<br />

des ramem royaux, puis viment les porteurs de fusees, deux fonctionnaires, quaue personnes<br />

portant des bouquets de fleurs (psuPr &R-mdO et un enfant tenant quatre grmds derges longs<br />

d'une mud&. Derrikre, les bonzes encadrent Ie chef du dergk qui est poat en palanquin. Le<br />

peuple ferme la maxche dans une ambiance de recueillement. Une fois au T'at, le cortege passe<br />

&ant la tribune royde et gravit les marches qui adent au reliquaire. Les porteurs de fusk<br />

font la padabifla autour du stiipa et de la pagode qui jouxte le Tat, puis d6posent les fuskes<br />

prks de l'encehte, i c8ti de deux autres hsks offertes par le Mais royal et qui ont it6 apportk<br />

li, sans aucun rite, d2s midi. Pendant ce temps, les bonzes entrent directemem dans h pagode.<br />

Les portwrs de pzm &k-mid d+osmt leurs bouquets prk de la chaire. Quand les fonction-<br />

naira et les porteurs de fusk ont pris place, les bonzes reutent le Whi' Pi Tat ou salutation<br />

du T'at, ensuite un religieux monte en ch* et r&te un extrait du texte de b 4 grmde naissance s<br />

relatif aux dix bhidictions divines formdks par Indra. Le sermon termint, les quatre fusies<br />

sont descendues et alignies devant le repdsentant du roi. Quatre dignitaires se prosternent<br />

devant la tribune et l'un d'eux offre les bag f'hi' au souvctain, en disa:<br />

u Pardonnez-moi, Majeste. Plagant ma t2te sous b phte des pie& #or de Votre Majest&<br />

je me prosteme. Je viens infarmer Votre Majest6 qui r@e nu-dessus de nos Si j *i cornis<br />

qudque emeur, que Votre Majestk veuillc me pardmner. Le chef du quarrier de Wgt MPi a<br />

apporte les fush roydes pour qu'on les lance. C'est pourquoi je les ai potties id pour qu'elles<br />

soient pr6sentees i Potre MajestC souvcraine. Si j'ai commis qudque erreur, que Votre MajesG<br />

me fasse la grke de me pardonner s.<br />

Lcs fusks sont ensuite port& derrikre le padon ocmpC par les offiuels. Apris des sdncs<br />

thk2des (Rzminrjm), des exhibitions sportiva @ore, football), les deux fusks myales sont<br />

lancies. Wes sont plhs ensemble sur une haute khelle faite de e e s grossihment<br />

assemblks et appuykes sur un gros ubm qui sc drcsse i l'extdmid de lkplaoade du Tat.<br />

Un cordon idmable est relie am tubes contenant la poudre.


A 18h. les notabdie quittent la tribune.<br />

A zoh, As'im, le maitre du rituel des Pu Rv Ra et le rndiurn des &uafi.Kadoe vent i<br />

l'autel des grandes divinit6 en cornpapie des membres du personnel sacre. L'autel des &at2<br />

.bong est un petit pavillon mnstimt de panneaux en lattes tress& qui se dresse cbtti de la<br />

bonzerie de W%t Aram. Un escalier perrnet d'acda A une v&anda couverte sur laquelle<br />

s'ouvre une porte donnanr sur le sanctuaire. Une longue planche fix& tout le long de la puoi<br />

mnstitue le reposok qui se prolonge presque sur h vhnda. A l'intirieur du pavillon, au<br />

fond, sont suspendus, au rnoyen de filins, deux homes coffres contaunt les rrursques et<br />

habits des dtux ma et du petit lion Sing K2u Sing K'h. A IYe.ntr&, sous le reposoir, est<br />

phd un plateau en bois rectangulaire, le m&g ou lit des divini&. As'im place devant le m&.g<br />

deux plateaux ou p'a wm contenant chacun six bols de giteaux et de mets sucrks. Il pose deux<br />

comets e.n f d e de \;aoYlier sor le miffsI h e on dage dumC sur le e Lit s a sur chacun des<br />

plateaux, se prosterne trois fois et murmure:<br />

r Salut, Seigneurs! Pardonnez-nous, voici le me mois, la nouvelle am&, nous venom demander<br />

ks masques pour der jouer devant le roi. Ne dites pas que vous n'Etes pas au courant.<br />

Nous vous avons apportd des plateaux de mets suds. Nous n'avons pas abandomk les rites,<br />

nous n'avons pas laisd la coutume tomber en d&uhde o.<br />

Les membres du personnel s a d mangent le mntenu des plateaux, puis ouvrent les coffrcs,<br />

tirent du prernierles masques et vStements des aieux Rw, du second, la dkpouille du petit lion<br />

et se rendent au Tat oh ils prennent place dims h tribune. Quatre des rnembres revEtent alors<br />

les masques de carton, les costumes de toile couvem de ramie.<br />

A z~h, tous les notables a fonctionnaires ont gag& les tribunes. Le T'at brille de tout<br />

l'iciat des milliers de cierges dont les fiddes, ap& avoir dectui la cirmmambulation rituelle,<br />

J'ont put. L'esplanade ellembe est illurnink par des petites larnpes 8 huile po& sur des<br />

supports de bambou reposant sw des piquets.<br />

A 21h. I j, As'im &ale devant la tribune m e gmde natte sur laquelle il s'assied Le mkdium<br />

portant un petit tambour s'accroupit 2r ses c&t&. L'un et l'autre tournent le dos au padon;<br />

devant eux s'installent les Pu Ra SIP R(Y qui encadrent le lion. Le m&um, d'une seule baguette,<br />

due, une 4 une, les notes de la batterie d#. L'knorme t h rouge des aieux semble<br />

vader sur un cou trop fSle puis s'indine. Le petit lion dont l'or luit sous la lumikre tremble<br />

tante des cierges enfouit son mufle h s la ramie. Au @me du tambour qui dklenche en<br />

eux des huquets hilares, les masques saluent tcois fois le repr&entant du souverain. Le Pu RW<br />

i gauche semble dre & belles dents; brusquement une voix &range s'elevant des profondeurs<br />

du monstre monte, s'ede:<br />

a Pardonnez-moi! Mon nom est T'h Kiim S'iim Tiun K'iim. J'habite sous le ciei, sur h<br />

terre. Je n'ai qu'un os et qu'une peau [et -la] depuis que le ciel fut crii de b grandeur de<br />

l'opde d'un coquflage, depuis que les monts et les collines furent cr&s de la grandeur<br />

d'une empreinte d'agouti. J'ai sept tills et autant de coupe-coupe, d'arbalhs et de lances que<br />

j'ai de fils. J'ai ordomi i l'un d'eux d'der rkgner sur Mu'mg K'Ep K'e, E-bas b.<br />

En prononsant ce demier mot, il Ieve le bras droit pour indiquer la direction du territoire,<br />

randis que I'aiede I2ve le bras gauche en disant : e ici a. La Gp&ition du mot s li-bas n dklenchera<br />

par la suite automatiquernem ce geste chez les deux acteurs.<br />

u IJ'ai ordonnk 8 l'un d'm d'aller r@m i Mu'mg L a Kdijng, h-bas . . . Derneurh seuls


4 34u'ang S'un (Luong Pr5bang), nous dnu, vos vieux esdaves, nous sommu allis chasser<br />

dans la for& de rHirnalaya plusieurs jours. Nous avons alors capture un petit anid rnde. Eous l'al~Ons domptt pendant plusieurs mCes ; enfm il cst domptl . . . C'est un petit<br />

Lion et je Isai rnnduit pour qu'il joue devmt Sa Majest6 H Poccasion de la fete du ire mois . . . rU.<br />

afiaque dOS, avec les deux baguettes, la batterie e danse *. Le petit lion se<br />

redresse, daque des machoires - me poigdie en fer fix& intkrieurernent permet I'acte~~r<br />

qui po~e la tete de manauvrer la rnichoire supkrieure - secoue la tEte et ditale. Son dos se<br />

bossue, car I'un des aaeurs qui a manqu6 le rythme a suivi son partenaite avec un temps de<br />

mud et perdant l'iqquilibre s'est redresse. A l'hilariti ghf rale des spectateurs, k lion se bdance,<br />

scs c poils I de ramie balaienr le sol, ses mkhoires daqucnt scandant le rythme de la batterie,<br />

ses y- de verre, ses gros yeux na'ifs accrdent $9 et lh la lueur d'un cierge ou d'une lampe<br />

et semblent pktiller de malice; il dkrit trois cercles puis s'affale sur la natte. La batterie 4 danse o<br />

.cr+ite P oouveau. JR lion s'kbroue puis reput, suivi cette fois par les Pu NU ma+ NU levant<br />

l'un, le bras droit, l'autre, le bras gauche au ciel. Les masques rouges des ancZtres, sous la<br />

lumitre, virent au violet, leurs yeux irnmenses semblent interroger Ie del et un rimnement<br />

fig6 se dessine sur leurs ltvres. 11s courent puis, se plantant devant la tribune, dansent lourdement<br />

d'm pied sur l'autre comme s'ils piktinaient le sol. Derritre em, It: petit lion tvolue. La batterie<br />

cesse, les masques reprement leu position hikatique sur la natte. Lion et mcetres dansent<br />

ainsi trois fois, chaque tvolution &ant marquee par un temps de repos.<br />

A zrh. 45, ils rentrent sous la conduite du medium et du maitre du rituel. Vitements et<br />

masques sont remis dans les coffres, sans aucun rite55. Pendant ce temps, sur l'esplanade du<br />

T'at, des distractions sont offertes au public: theitre, cinema, danses. A zjh. xj, on tire des<br />

feux d'dce : ba'tpg f lia' ddk et B~ng f'ak' dik mdi. Les bang f'di dik sont constituts par des troncs<br />

de h bou de Im I o de hauteur qui sont enfoncis dans le sol jusqu'i une profondeur de Om 70.<br />

A l'inttrieur des tubes, des c6nes de bois sant insirks et la cavitt comprise entxe Ie c6ne et<br />

la paroi est remplie de poudre et de limaille pilks de fason i constimer une couche compacte.<br />

Les dnes sont ensuite retigs et, dms I'espace ainsi 1aissC libre, un peu de poudre est versk<br />

de fason qu'eUe recout-re le fond des tubes. Unc mt-che est dors ins&&. Ce cordon enflamme<br />

lz poudre et fait exploser le mdange. La lirnaille port& i incandescence et projetie violemment<br />

mouchette d'or les troukes d'ombre.<br />

Sur le terrain, se dressent Ggdement les rang& de b&g f'ii &k rndi tels des plants dans une<br />

pkpiniere. Ces fusks-fleurs sont constitukes par des bambous de 4 A j m. de haut piquis dms<br />

le sol. EUes poaent trois ou quatre ombeiles dont la pvtic infkieure est reli& au mit pu des<br />

anneaux solidemem ~IX&<br />

par des clavettes. L'exa&nite de chlque pidoncult porte un petit<br />

sac de poudrr. Une rnae drculaire r&mit toutes ces charges qu'elle 1 un grand =ordon<br />

qui traverse les tubes. II suffit d'enflammer le cordon pour rnettrc le feu aux meches, ce qui<br />

entraine la dehiscena des gousses de poudre Dms le drrnier crepit-t du feu d'utiiice,<br />

notables et f~m.ionnaires quittent la tribune. Tard dms la nuit, pendant que les ieunes gms<br />

martellent le podium les bonzes 1 Wgt T'at hat, pour qudques fiddes, le texte d'uplpna,<br />

le vainqueur de hliiraz6.<br />

Le jour de la lune dkroissante, A 7h. I 1, les ofidels, precdfs du reprtsentant du roi.<br />

gravissenr les escaliers menant au T'at a prksentent des ofirandes aux bonzes ranges en ligne<br />

Ie long de l'enceinte. Ensuite ils penetrent dans la pagode a kcoutent le sermon tid du vex-


~~trlf~q~ddw. Le sermon termini, vers 8h, notables et foncrionnaires descendent i la tribune.<br />

Quatre dignitaires avertissent alors le repktant du roi du lancement des deux dernibes<br />

fusies. La formule d'avertissement est identique 5 d e rkitee la vde; le recitant remplace<br />

seulement 4 fusks royales r par r fuks de Wiit Wis'un et de WZt Aram et a fbthg de Wh<br />

M3.i par c trxrhg de Wis'un 8. Aprh le lancement des fues, des aaeurs jouent des scbes<br />

du Riimiiyana et des compt5titions sportives (basket-ball, kt pak p'a97) se disputent.<br />

A 12h, un repas est &rt aux bonzes par les habitants du quartier et la officiels quittent<br />

I'esplde, mais c'est h x 5 h- seulement que les bonzes, digritaires en t&e, regagneront Wilt Ma.<br />

La drhonie du Tat a perdu, au cours des sikies, nombre d'd~ments. Il y a une cinquantiline<br />

d'annh, la fae du T'at cornmenpit par une ~ u l a t i o ride n au T'at de P'u<br />

Muet, au nord de la Cite, au dek de la N3m K'an, 4 limes B relevant d'un ginie chtonien no-6<br />

a maitre du sol * et considird come I'ancien chef des KhA (autochtones)88. IXs le premier<br />

jour de la lune missante, les p%osb P l'entretien des pagodes qui avaient qu&k auprb des<br />

fidde du quartier, organisaient des distractions: theitre-s de rnarionnette, thehe d'ombres,<br />

danses. Certaines de ces exhibitions ktaient fort intkressantes, ainsi la dame de Nang K2u qui<br />

retrapit la victoire de Vishgu sur Nmtaka, &nie malfaisant qui, de son doigt de diamant,<br />

foudroyait les kf2. Cette danse avait pour but de chasser toutes les divinitk malaqua qui<br />

auraient pu rMer aux aleritours des pagodes. Des mannequins dansaient igalement. Ainsi<br />

le Phi Pet dont la t€te drayante ttait censke representer d e d'un &faa I1 se precipitait sur<br />

la foule en faisant mine de vouloir dbvorer les gens ; le m-p m'a ou dgre en barnbou tress0, qui<br />

semait la hyeur parrni les assistants; le chevreuil dont la mrcasse bit recouverte d'un fedage,<br />

et enh le grand dragon, masque qui hit aussi sad, dit-on, que ceux des Pu Ra ma Ba et<br />

qui reposait, en temps ordinaire, dans un pavillon p& de W'6t M%Fn. Ces mannequins appartenaient<br />

h des pagodes diffhentes, chaque quartier poss&h.ut son animal symbolique. Le<br />

d d b e jour, les fiddes des pagodes promenaient ces masques en ville et allaient les prhenter<br />

PU mi. ILes Khi descendus de h haute rkgion se joignaient au cortkge et agitaient des tubes de<br />

bamlwu qui fisaient un bruit de &e. Le ge jour de la lune croissante avait lieu k grand<br />

serment. Les cinq plus hauts dignitaires invitaient, en ce jour, le mi i sortir du palais. Le souvefain,<br />

en paIanquin, se rendait h la pa+. Il hit prW& de musiciens, de portems d'orifhmmes,<br />

de gar& et de volontaires, de pages et de gens du palais. Du 3e au 13~ jour, le texte<br />

des Qmfoqc &a&& sur lequel nous nous appuyons n'indique aucun rite particulier. ?don<br />

nos info~mataus, dmt as jom, il n'existait que des divertissements de pagodes. Le rje jour,<br />

l'aprb-midi, des joutes nautiques se disputaient sur k MekhGng devant le souverain, les reines,<br />

les dignitaires; chacun possixhnt son padon construit sur la berge ou sur des radeaux. Le<br />

moment venu, le P'& Kwan T'hg apportait nu souverain des coupes d'offrandes pour qu'il<br />

pronon~gt des paroles de vkritt. Ces coupes Ctaient ensuite d6posCes dans les pirogues des<br />

meurs (sc$'m]. Ceux-ci &ent P l'embouchure de la N h Dong, de la Nh Can, au K6n<br />

Kai F'i, au Pha Diu et au Pha Su'a &r ces coupes aux quinte puissants rois trag~. Si cette<br />

description ti& du texte des-qe ~rudidks est exate, les rites d'offrandes relatk sont fort<br />

anciefls, car, sdon S'ieng Ung K'h qui devht chef des piroguiers d2s 1895, auam bouquet<br />

de fleurs n'&t *st h I'embouchure de la N3m Dong. Pendant ce temps tout le long de la<br />

berg% A &4 des pavillons dserds aux dignitaires, ks maitres du rituel des principaux autels<br />

de bong P'r3bang drigaient des reposoirs aux gmds @es protecteurs et lw offraient des


mets: poulm bouillis et alco01~~. Vers 2 ou 3 h. de I'aprbmidi avaient lieu Ies compititions.<br />

Les piropes partaicnt du confluent de la N5m K'm. Le point #arrive ttait i5xt P proximitt<br />

du pavilion royal, en face de l'embarcaderc du palais. Le texte des Qbu~foqe traditions nous<br />

indque que les pimgues royales ouvraient la course: la pimgue des s$'ai de dmite concournit<br />

avec celle des sip'az de gauche, ensuite la pirogue de la premitre reine Ctait opposke P cde de<br />

h deuxiwe rein$=, l'esquif du vice-roi rivaliszit avec celui du ras7riwong et l'embarcation du<br />

rm'a'bnd avec cde du ras'a'smp7mt'mwg. Aprh ces comp&itions des pirogues royales, avaiwt<br />

lieu les joutes des pirogues de pagodes :<br />

Wiit Tat contre W5t Sieng T'6ng<br />

Wgt M5i contre W5t &rn Si<br />

~ gctisYun t contre WZ~ A-<br />

WZt P'u M~et contre Wlit S'ang K'6ng<br />

Ensuite venaient les courses des dignitaires de second rang. La pirogue du MuYang S h<br />

dmntait ceUe du Mu'ang &, celle du Mu'n Luk T'Pu concourait avec celle du Mu'ang Kq,<br />

etc. . . .<br />

hIais le texte des Qmtwxt traditions ne donne qu'un tablau fort schkmatique, encore ce<br />

s&- ne s'applique-t-il qu% une ipoque fort ancieme oh les gands dignitaires posskdaient<br />

des piropes. Dtji sous le roi Sakarin, si l'on en croit S'ieng Ung K'gm, ni les reines, xli le<br />

vice-roi, ni la hauts fonctionnaires ne posskdaient de pirogues padculitres. C'ttaient les<br />

pirogues des s$'ai de droite et de gauche qui, aprk la premiere course, faisaient fondon de<br />

piropes de la premi2re reine et de la seconde reine. De mhe, les fonctionnaires choisissaient<br />

telle au telle pirope de pagodes. La partiahrite de ces courses est qu'elles ttaient dglb<br />

de fapn A respecter les px~sbces hiirarchiques. Aitlsi la pirogue des si$ 'ad de droite montie<br />

par le chef des piroguiers royaux l'ernpoaait toujours sur la pirogue de gauche h I'avant de<br />

laquelle prenait place son adjoint. La pirogue de droite accumulait d'ailleurs les victoires<br />

puisque, lors de la deuxitme course, elle portait, si l'on peut dire, les muleurs de la prdh reine, devant laquelle devait s'incliner h seconde. De mtme h pirogue de pagde choisie par<br />

le vice-roi devait l'emporter sur celle du ras'diyong, celle du Mu'ang SEn sur celle du hfu'ang<br />

celle du dignitaire attachk au service de la premihe reine sur celle du serviteur de h reine<br />

h,<br />

de gauche. Sur ces compCtitions d'oh tout imprivu &it exclu, les speaateurs ne devaient<br />

vraisemblablement jeter qu'un regard blase, aussi des divertissements avaient-ils prkvus.<br />

Des aaeurs jouaimt des sches du Rimganu et exicutaient la danse du sabre a des lances.<br />

Enh, fait puddCrement important, on faisait danser des pemMnga rnasqub. Le terte<br />

fort conas atteste toutefois Ia prbence: du petit liona3.<br />

Le I je jout, les dignitair- invitaient Ie roi P quitter le palnis pour paaiciper aur rites d'offrm-<br />

des sur I'esplanade du T'at Luong. Neuf corteges accompapient le roi jusqu'au Tat. Le<br />

premier compmnait les trois plus hauts dignitaires du dergk, in borns et ies noviw, puis<br />

les fonctionnak chargk de la prtsentauon des offrmdes. Des BCphants capara~~m&, des<br />

acteurs masques par&, y compds les Pu ma NO et le petit Lion, oonrtimient ic wand<br />

cort2ge. Les chefs de dkp-ents, Ies notables, les ministres, les fonctiOnnaires revttus de<br />

leurs insign= de dignit6 et montes chevd avangnient deux par deux. fi formaicnt le troisi&e<br />

cadge; pis venaient les enfants du roi en cvrosse et les gmdS dignitaires: Mu'nng Sio<br />

hlu7nng Cnn, ~u'ang Kmg, hfu'mg S'%, hfu'ang Khwa. Garda, sefite- du eS, pages


les escortaient. Dans le septih cadge, devant le palanquin royal, marchaient k P'ia S'Pi<br />

np~~vl qui portait une coupe a w e contamu des dag~ dont la longueur &it &gale au<br />

tour de tEte du souverain et h h mud& myale, le P'ia Ca Mu'a tenant un nkcessaire P chiquer . . .<br />

le P'ia Witit et le P'h Ras'Wat qui jouaient de la flte et de l'orgue A bouche. LC huitihe<br />

cortkge wmprenait les reines et leurs suimts. Fnfin venaient les fonctio&s chargb des<br />

rnets et des vbeats royaux. La KM agimnt des &pet- de bbou fermaient la dP. Le texte des Q d q e a'r- ne donnc rnalhmstment aume pfision sur la cattgorie,<br />

ets importante au point de vue rimel, des acteurs mq&. Or, parmi ces derniers, b tradition<br />

ode assigne une place speciale aux PBiP'ct et A des individus portems de ampaces de toaueSoe<br />

qui se pkipitaient sur la foule et faent mine de toucher les patties sexue.lies des spectatam?.<br />

II y avait dgnlement des pirogues sur mum qpi himt tEainees le long de I'artke principala<br />

Ellei hht montees par des piruguien qui faisant semblmt d'bper l'eau de Jeuts<br />

embamxtions, jetaient sur b foule du padd77. Quand ils parvenaient au marcht rimel inst&<br />

pr& du palais, ih %loyaient sur les &ses dm 6peniers W s dont les plombs ktaient<br />

rempW par des phallus en bois et ils fakient le sime d'aborder devant les halap,<br />

dont ils dtrobaimt lw mets. J3mdkmt un t d p i d B , ils dbient qu'ils cherchaient un huge<br />

pour h nuit. Qd Its difkmts cadges atteignaient I'esphmk du Tat, ils fodent une<br />

baie en= laquelle pass& It souveraio; ce demier prenait place dms le pavillm qui Iui amit<br />

ktk kxigk. IRs reineg unt fob install& dvls lturs pa-, le Pia Kwan Ttmg o&ait alors<br />

la coupe s w e au mi qui prononpit b u s me parole de vkitk. La coupe &it ensuite<br />

offerte au T'at. Des divdssunents kaient &rts h la foule des specratwrs: Kim+, danses<br />

A la lance, aux sabre, M)- de chevawr, jeu de mail (ti Kz]. De l'argent cach6 &ins des tmncs<br />

de bananier hit j d A la pop& par les dignities. Dans la so*, le P'ia T ' W et le<br />

P'ia P'ok'Pwamat draient des h& nu mi. LC texte des Qmtoqe trdtk.r pdck que ces<br />

4 tubes de feu ou bag f Bi' compdent : deux h&s roydes, deux fusties de la reine de droite<br />

et de gauche, deux fu- du vice-mi et du ras'h~, des fusBes provenant de W2t T'at et de<br />

W3t S'ieng T'bg, dc WSt MMgi et de W3t Si, de Wgt Wis'un et de W5t Aram, de W%t<br />

Po Muct n de Wat Sang K&ng; enh da fush p7*mr dc Mu'ang S'ui, ainsi que des petites<br />

fusM@. Le soir, les Pu RU ma Rw et le petit lion dansaient; au Rh5paoa s u d t le theitre<br />

d'ombres et de marionnetta. Jeuaes gens et jeunes fill- partiupaient A des COUIS #amour.<br />

Le P'ia Sisat'h, le Y'ia Kang Miirrgk'm et le P'ia Kwan Wk rkpartissaiwt les textes entre<br />

les &efs de pagodes. Les bonzes de WIt Tat commenpient h I w e d'Upagutta puis le<br />

Yia Kang Tim et le Pia T ' W pro&mt A i'illumination du T'at eet l'on arait le ffeu<br />

d ' e . Le sou& passait toute la nuit en mBditatim sur l'esplanade du T'atrr; la surveillance<br />

du pahis etait ass& par le Cgu Kom Paw- tt les chefs des gar& de hie et de<br />

gauche. Le lendemain matin, le souverain et les cinq grands dignih (ydm k'adn) montaient<br />

en cort&ge A la pagode du T'at. Ils saluaient le diquaim et les statues du Bouddha puis pdsentaient<br />

da offkndes aux h s avant de regagnex leurs pvillons oh ih demewaient jusqu'au<br />

milieu de l'aphmidi. Les scm mat invitaient alors le mi h regagner son pahis : a . . . Maintenant<br />

que l'adne myale a pris fin, nous, princes, di@*, ministres, fondonnaires, pages,<br />

xameurs, bonzes, Lao et KhB, nous prions Votre Majestd venue assister h la c6honie de<br />

regagna la royale demeure en ce moment faste que nous avons choisi, aprh avoir consult&<br />

les savants. Nous priom Votre Majd de retoumer &per comme auparavant, d'accomplit


dhiques du I je jour de la lune croissante, parachevant cette drcumambulation, subswnaient,<br />

embitaient ainsi toute une recrhtion dont il appartenait i l'aae archetypal - c'est4-dire<br />

la danse des masques sac& - et h ses adjuvants - complexes rituels archdiques liCs aux faes<br />

du renouveau et kchappant en partie au bouddhisme - de rkctualiser le processus. Le cadre<br />

h i kk, il ne restait plus qu'i rMser le retour aux origins par une dissolution de l'ordre<br />

quotidien. C'est ce glissement vers le grand temps qu'amorpient vraisernbhblement autrefois,<br />

d& k premier jour de la lune croissante, aux orients de la UP, ces exhibitions d'animaux<br />

spboliques qui, brtelant l'ordre vieilli, faisant &ter l'uniti sd&rosk du territoire, laissaimt<br />

chatoyer toute h pluralit& mute la richesse des cultes de quartiers. Mais cette dissolution de<br />

l'unitt prEparait en fait I'&ablissemenc d'un nouvel ordre, ce que montre bien cette prhentation<br />

des masques et mannequins au monarque. C'ktait tout un univers morcelt - chaque<br />

masque ditenant l'essence d'une parcelle territoriale autonorne - qui dans sa diversit6 se<br />

recomposait peu i peu sous les yeux de ce souverain qui, quelques jours plus tard, ramenant sur<br />

terre le Dharma, allait surimposer i toute cette mdtiplicitk l'unitk organisatrice.<br />

Le I ye jour, le dm& des pirogues montks sur roues, i bord desquelles prenaimt place des<br />

r p&%urs r cherchant un emplacement pour la nuit, prkipitait le glissement vers le chaos en<br />

engloutissant le monde sous les eaux et en recrht les t&&bres primitives. D'oh la prksence<br />

daas le cortige de ces preta et de ces monstres lies h Finforme, aux eaux th6breuses. Dans<br />

la nuit de ce jour, sur l'esplanade du reliquaire, dont I'axe pur, stable, senrait de vecteur 3L la<br />

redation, les ancctres rkctualisant l'aae cosmogonique arnenaient alors lenternent, h la<br />

surface, ce monde nouveau sur lequel les d e feux qui illuminaimt le Tat projetaient leurs<br />

lumihes. Mais sur cette terre surgie des eaux, acre par acre, des kes d'un autre iige,y&a,<br />

pfa, s'attardaient. D'ot la fonction pudmtrice dkvolue kgalement h l'acte hteur, la seule<br />

dont h tradition &rite, qui fait rigner ogres et pbi en maitres aprh la dispacition du. Bouddha<br />

Kassapa, ait chargE les Pu RU Ra Rw. Aussi, dansant avec Sing Keo Sing K'Zirn, le fauve<br />

apprivoisi devenu animal protecteur, dont la soumission attestait leur puissance tout en l'der-<br />

missant, les andtres NO prkipitaient-ils la dtffaite des monstresN. Un mhe acte recrkait ainsi<br />

le monde et I'assainissait. Or, en tant qu'elle red le mode en l'arraht aux eaux, la dame<br />

archme avait autrefois un adjuvant dans ia course de pirogues. Dans un article wnsad<br />

ce complexe culture15', nous avons montrk en effet, en nous basant sur les textes, 1es traditions,<br />

les points de d+rt et d'arrivk des pirogues, que les joutes nautiques du IZ~ mois n'hient<br />

qu'un rite compl&mentaire des courses du ge. Si, P la saison pluvieuse, as rkgates avaient pour<br />

fonction de rdgler, comme par un syst5me d'duses, le passage des nigu du fleuve dans les<br />

duents prinupaux, puis secondaires d'oh les ophidiens gagnaient les points d'eau intkrieurs,<br />

assurant ainsi la ferdlitC des rizikes, A l'entrk de h saison s&e, par contre, les courses qui se<br />

dQ.oulaient dans le M&hbng, A partir de son confluent avec la NZm Pan, contribuaient h<br />

Passkhement des terres en faisant passer h nouveau ks n@a dans le 0euve. Les rites propitiatoks<br />

acmmplis de nos jours ne servaient ainsi autrefois qu'k amorcer cette migration des<br />

n5ga que les joutes de I'aprks-midi du rje jour r&lisaienP8.<br />

Mais la danse archetypale, dans sa fonction de recrQtion et de puri6mtion, avait pow<br />

&e ur~ autre rite: le lancement de fusks. Consacrh au reliquaire, ces hs&s d'un type<br />

sp&d quaorne une Crete d'ophidien reprgsentent des l;r@, mais elles ne suscitent plus aucun<br />

de Ugendes ou de croyances, ce qui r&t impossible toute tentative d'interprhtion


s'il n'edstait au k u n e ddmonie particulih (bm bhg f di ou fEte des hwCs) q@ mettmt<br />

i'accent sur les n*a, fie prkcishent ce mkne type de fus& aux genies ophidiens. A I'entric<br />

de la &on pluvieuse (6e-8e mois) cette fEte de in fhndite procede 1 l'abolition du taps<br />

de ror& ancien par une +upture mimk des interdits sexuels. Cette tran~gx-=ion<br />

ricude, do-t ouverture sur le grand temps d'oh surgiront les forces vives, like, $10<br />

fdcto, @fa a monstres5. que dcs persoanages masques incarnent en tEte du concge des hies. Or, aes bdfiz f di snn dnos le sud a moyen Laos consides I la fois conmv des pMus (dont<br />

In semen= ign& attirern lydkment correspondant: I'enu) a mmme dcs niga. Fabriquk par<br />

des bonzes, c'est-i-dire par des gens qui rerimant en eux tout d&ir ont transmut en feu<br />

intkieur le pouvoir fkondant, ces bdwgf'zi n'en sont pas moins mis en rdau'on, par les ligendes,<br />

avBI: les y&&, ce qui surd&ermine 1eur ambigiiiti. Btentrices de ce fait d'une puissance<br />

dangereuse, car non contrblke, les fu&s sont prCsentBes avant le lancement aux autels des<br />

Thh au des @es gardiens et d+sks, aprh une circumambulation rituelle, dans l'gbosot<br />

de la pagade. A Bas&, dans le sud Laos, h moitit des bbirg f a'i, dont la fabrication est ritribuie<br />

par le clan princier, est consid&& comme la proprihk des Thh. Dans la rizitre du reprksentant<br />

de h chderie - &itre primordiale - ces hs&s des ThEn sont obligatoiremmt lancies en<br />

premier, sous la surveillance du personnel s& et des grades divinitts auxqudes un autd<br />

ternporaire est r6servP. Ce sont en effet les llb~ ordonnateurs de la principauti qui vont,<br />

grh i ces fusks, agir dirwstement sur les forces de la nature et amorcer Ie processus de h<br />

rkgkhtion. A l'aide de ces phallus archwaux dont ils subliment toute energie libidinale, ils<br />

dkclmchent h l'khde wsmique - ou plus modestemat 5 l'&heIon du mu'mg - des r joutts<br />

de vitilid *. Or ces joutes exemplaires libht une puissance pure qui, changeant l'ordre, est<br />

dej8 ordorm& et qui, engendrant un cycle nee, est dkj8 dglk. Le &anpent saisonnier<br />

marqug par la chute des pluies qui fkonde les rizitres et par la xig&&ration de la vegktation<br />

est ainsi assure. Mais le h bdqgf'di ne livre point seulement des joutes phalliques; les fush<br />

&ant &galanent consid&&s comme des niga, ce sont ces ghies de la fkonditk qu'il projette<br />

directement dans les points d'eau htEriem. Rien d'aonnant d m i ce que les b&lgf'& ainsi<br />

su~vdorisb soient censb, aussi bien au Laos qu'en Isan, provoquer la we. Si dans le sud<br />

Lam le schhe phallique tend i oblitirer celui de la fusie-n~~~, dm la de Wicng b,<br />

les deux re@sentations ont la mEme vividiti. D'oh ces mar-omettes a dte du etge des<br />

f&s qui mimat les jeur imtiques, d'ot~ ces t&cs d'ophidirn en bois sculptC, ces &ttes de<br />

nzga q~i sumontent l'extrhitk des bdng f B ou en oment la hampe. Au T r M m&ne oh<br />

les bdngfdi tendent 1 devenir feu pur, le scheme ophidim a subsisk. test aid quyPux environs<br />

de Lat Bua, la veille de la drgmonie d'ordinationa7 (4e-68 mais), un Qs -tres du ritud burc,<br />

an moyen d'embl5mes d'interdits, l'acds aux sources, aux pints #eau intkicurj, cnr si une<br />

femme par hard s'aventumk en ces lieu, les xp'o'k - scrviteurs des nigd - .dCdencheraiat<br />

pme-t-on me averse qui comprom~ttolit h ckimonie. Or 6 dans ce~e rd@egio% les fuskes'<br />

sent censk~ avant b r 1anmmah kvter h pluie, une fois deS doivmc provoquer<br />

in~tablemmt, croit-on, des averses. I1 en at de mbe ds fusks syicng ~hwmg<br />

mhe, 10s de la f&e du Tat. La fonction primitive que nous avom decdie deos le sud et<br />

mOym est done t~ljours sous-jacente, mais cette fondOn a M oblit&c pnr une misi2me<br />

vdodsation, celle du feu pdcateur dont les bhg f di du sud et moym L- SO^ dgalement<br />

l'obja- En det, liddement, le bhg f di est un tube de feu er cyest ce feu qui va p-m


de consumer les rbidus de l'ordre ancien dissous, mettre en fuite les puissances rnalaques qu'a<br />

fait surgir h rkdisation du grand temps et, plus condement, dissiper les kpidknies et les<br />

ipizooties qui marquent le dkbut de la saison pluvieuse. Dans 1e sud Laos, toutes les pestilences<br />

liks au dserlement de la sexualid brute dklenchk dam le monde des apparenms par les<br />

joutes exemplaires, pures, du monde divin, ont kt6 &&s - p a t h par suite de facteurs<br />

historiques, culturds et psychologiques - sur le sexe f&ninin. Aussi d2s que les fusk ont<br />

&k lanch, e des doaeurs en exorcismes s parmurent-ils la citk, selon l'axe nord-sud, pour<br />

traquer toutes ts puissances mai6volentes que redent les organa ferninins de la ghtration.<br />

Introduisant entre les marches des escaliers (l'interstice symbolisant la vulve) des veuves, des<br />

divords et des dignitaires la fus& des d&1 qui s'est &lev& h la plus haute altitude, ils rniment<br />

le coit tout en captant, h l'aide d'une plume de paon, les mauvaises influences qu'ils dirigent<br />

sur la he. Par un mhe ace, ils exorcismt, exusent et soumettent sexuellement tous les<br />

dangereux phi fernelles et puissances malkvolentes nichks dans l'organe sexuel fhinh5g.<br />

Dans la region de Wieng &in, promenks h travers les villages, les fusk captent kgalernmt<br />

sur ella, .mais avant le lancement, toutes les pestiiences dont un rite sptkial les dkbarrasse<br />

avant qu'des ne soient projetksw. Au Trhmh, alourdies de sonnailles, surrnontks d'une<br />

plume de paon, om& d'un miroir, elles chassent les phi fauteurs de troubles qui risquent<br />

d'inquikter les postulants i l'ordination.<br />

Iartigrees par suite de cette fonction purificatrice dans de nombreuses &rho& bouddhi-<br />

ques, les hs&s tendent P se dElester de la mmposante sexuelle hie au rite agraire. Instrument<br />

d'exorcisme si elles mettent en fuite les phi, des ardent egalement vices et mauvaises tendances<br />

et servent ainsi d'adjuvant aux techniques d'as&P. A la limite, kvoquant m he la pure<br />

h m e qui consuma le corps de I'Omnisuent, des tendent i diboucher sur la vacuitk du<br />

nirvw. D'oh deux nivaux entre lesquels osde constamment I'imaginaire: feu pur lie h la<br />

transcendance, feu sexualist plus ou moins sublid lit? h ce retout cyclique qu'optrent les rites<br />

saisonnicrs.<br />

A Luong P'r5bang, le T'at servant #axe i une ckhoaie bouddhique qui at tgalernent<br />

une fEte du nouvel An, les fusees dans leur pure ascension ne peuvent s'evader complktement<br />

du cycle temporel. M he si la prksence du reliquaire a bur6 la cirkmonie des derniers vestiges<br />

d'un rimel propre aux fhes de fbnditt, d+mdhnt ainsi, peut-Etre, les bztrgj'a'i de ces do-<br />

nsatiom sexuelles qui enrichissent encore les fush du sud et moyen Laos, le lanment des<br />

bhg f ii joue un r6le dans la recrhtion du monde et du royaume. Projetks pGs du T'at, les<br />

fush recomposent en det, en ce centre mgique, l'espace et le temps. Tels, en un certain<br />

sens, ces Bdqg f S de Basiik qui, dans la rizikre oh s'kltve le padon de rkception des gknies,<br />

reconstituent, piice aux thh garants de la puissance du clan princier et ordonnateurs de la<br />

communautt5, la carte du mda~fg, orient par orient, quaaier par quartier, les bingf'rii h Luong<br />

P'rZbang reaht ou plutbt reudaient le cadre spatial - dkji esquisst par la p'.&ipd de<br />

P?u Muet - dans lequel s'inscrivait la fondation du royaume. Les fusks en &et prockdaient i<br />

me quadripartition de I'espace, ainsi les bag f di de W5t T'at et de S'ieng Tong recomposaient<br />

le sud et le nord de la citi, des de Wilt MS, de Corn Si, de Wis'un et d'Aram, l'ouest et I'est.<br />

Les fuks de P'u Muet et de S'ieng K'ong faisaient surgir ensuite les matches de la citk, ies<br />

f u h P'iwn, par deli le royawne vassal de S'ieng Khwang, tous les ~wsd'ung des feudataires.<br />

Mais les fuskes ne reconstihlaient pas sedernent les orients, elles r6ghkraient le temps, rythmant


le changement saisonnicr. D'ob le rapport Aabli entre les bdngf'di et les o~hidiens, symbole<br />

par excellence du cJ-dc temporel. Mais ce point reste h eludder. Si, au dkbut de la saison ~luvimse,<br />

le f&s razient l'ordre, assurent le changement saisonnier et provquwt la pluie en<br />

pr0jepnt dans lea deversoirs int&ieurs les genies de l'humide, me ceftaine cornparaison pat<br />

h hblie entre le hm bagf'ai' et les courses de pirogues de b saison pluvieuse; le premier<br />

rite mnstituant un Itlcitammtm, UZ~ premier appel destine i rkveiUer la mpismes engourdis<br />

des ophidiens, appel que les joutes nautiques du 7 mois &uong P'r5bmg - Moyen<br />

Laos) dt&aimt. Quele pouvait Etre alors la fonction du lancement de fusees 1 Luong<br />

P'Iiibang, m rze mois, i l'entrke de la saison sixhe, sinon de wntribuer h I'ivmation des<br />

ophidiens o w d& le 13e jour par les joutes nautiques, soit que 1e.s bdng f di aient directement<br />

&verse les retardataires dans le fleuve, soit qu'ils aient par m e bdve crue - ce type de fusk<br />

pxovoquan~ meme en saison s&e, cornme nous I'avons vu, des averses - prdde i leur<br />

retrait en degorgeant les deversoirs coupb des af£luenMg. Le lancement de fusk du 12~ mois,<br />

qui reglait la damitre phase du circuit des %a et introduisait la saison skhe, marquie par la<br />

migration des ophidiens vers le fleuve, constimait aiasi, en tant qu'il assichait les rizi&res, un<br />

adjuvant de la dame archktpale et de la course de pirogues. Mais les hsks &ant non setdement<br />

feu crhteur mais feu purificateur - I'importmce de cette mnde fonction &ant i Luong<br />

P'ribang surdhermink. par la conskration des bhg j'ii au reliquaire - ce rite devait doubler<br />

kgalement l'acte arch- dans sa fonctioo d'assainissement. Dissipant les thkbres de la nuit<br />

oxiginde, il mettait en deroute les puissances md~volentes que les m&es expdsaient et<br />

cunsumait pesdmm et d&ts lib am orients. Mais, symbole de h puretC mcme, auxiliaire<br />

des techniques de pdcation intkieure, les hs&s trapient en mhe temps dans Ie uel, pour<br />

chaque fidde, la voie mbe de la likation. C'est qu'h Luong P'rabang, si h puissana des<br />

h&s hit bien au service des t& dans leur mvfe de r6gheration du m'an~, cette puissance<br />

toutefois n'ktait point puissance nue dc &er i laquelle les t h seuls aumient irnpo& un ordre.<br />

Consacries au T'at, si elles contribuaient h instaurer la lai des vieilles divinitb ~egulamces,<br />

elles expliutaient igalement, et da dam le mhe temps, la nouvelle Ioi qui la ~chevait: ce<br />

Dharma total qu'elles faisaient rayonnex sur un monde neuf dont elks scandaient l'a~ps~chemmt<br />

aux eaux et aux tMbres.<br />

Mais les masques s d s ne se boment pas h r d r le cosmos, ils *artissent ks rigions de<br />

l'espace, ddimitent les futws royaumes, le discom de l'aid faisant pendant i l'aae de partage<br />

du as des diem de la midition tirite, Khih BdGm et les localisations r ici r r h-bas fi que<br />

soulignent les gestes complhentaires - quoique oppos6 en apparenm - des deux an-s<br />

asswant magivemat, pour chaque admg verbalement a&, la prise de possession de toute<br />

l'dtendue nue. Si les anhs no' sont ainsi la promoteurs de la fondation des &deries, dest<br />

que de Mu'mg Thh - oh selon la tradition &rite ils touchhmt terre avant Kbh Bd6m -<br />

i Luong P'r5bang, la personnnlite des deux ThEn s'est profon&ment Dcvenus 1s<br />

cthteurs du Mdmg, ih ont a~li~part non dement me partie de 1P descendnnce dc Kha<br />

Bullim mais ce hhs lui-meme qoi est dwenu, d- in ghaOgie da csp=ts, 1- tila<br />

adow, pke hi-mhe de Khk Bolo, alias 1Khiin Lo, le fondatem, selon h tradition savmte,<br />

de la &Eerie de buong P'rzbbangg. Par le biais de la *doge nous muV0m ainsi la &tion<br />

krite q$ prolongcpnt la trndition orale dhrzmis muette, va noug perm- d'ducidef: ie<br />

titael d'hta-tion dc la Merie de S'ieng Dong S'ieng T'bng. MOn les ds, lorsque


Khiin Lo descendit les eaux vertes de la Nbn U pour prendre possession du territoire que<br />

son p&re lui avait assign6, il trouva l'endroit occupi par les Khi (aborigknes) et par les descendants<br />

de Pogresse Nang Kang Hi. 11 chassa les aborighe, dMsit les ogres - reprkentants<br />

kvidernment de vie= cultes locaux - mais reconnaissant implidtement le hit du premier<br />

occupant, il donna & son fiJs Ie nom m&me du chef khk qui avait fond6 un mdmg sur u ses<br />

terres B: Khiin S'ua. Par la suite, Mu'ang S'ua devint I'm des noms du myaume.<br />

Mais c'est i F'i Ngum, dmxmdant de Khh Lo et crbteur de l'unitg lao, que devait rev&<br />

le soin, au 14" sikle, d'expliciter nettement le droit ritud des aborighes sut le sol. Ap&<br />

s'&e fait comnner mi ii S'ieng Dong S'ieng T'ong, non seulement il rbstalla dans le territoire<br />

1m.m descendants de ces KhB qui, sous Khh Lo, avaient fui jusqu'aux frontih du pays<br />

Lu', b s il chargea encore un aborigh &lev& i la dignit6 de P'ya Phsac (ou KZss'ak) d'administrer<br />

tous les Khi du royaume. Or ce dignitaire mnsid&r6, selon les versions, come le<br />

cornpapon ou le parent nourricier de F'k Ngume6 devait loger dans une maison situke en<br />

wntrebas du palais royal. Introduisant pds du souverain ceux qui dhiraient une audience,<br />

pQlhant avant le monarque dans k palais, prenant place avant lui sur le trBnCB, ce P'ya<br />

K&sYak avait, pour charge principale, le sacre des rois du I& S'kg. 1 y a une vin@<br />

d'amies, tous les trois am, au Nouvel h du rnillisime ( lee mois), 1 jour mhe oh tous ies<br />

dignitaires prisentaient leurs hornmages au roi, un descendant de ce P'ya Kiss'ak venai~ en<br />

grand corttge, offrir au souverain a les fruits de robustesse - les fruits de longivitt s, ainsi<br />

que de prkieuses ktoffes, des korces i chiquer, des tubercules, du riz, aliments qui recdaient<br />

dit-on une puissance magique. Se prosternmt devant le monarque, il pAentait, par l'intermBdiaire<br />

d'un dignitaire lao, au nom de tous les KM, ohndes et voeux au souverain. Ce rite<br />

d'digeance, que complktait In riv&tion des pronostics pour la nou~reUe am&, soulignait en<br />

hit que les aborigtnes bimt les d&enteurs de la prospkritk du royaurne et de la vie du souveh.<br />

Or, faire ratifier le droit du premier occupant par les conqu6rmts lao, tout en assurant<br />

h reconnaissance par les aborigkes du droit nouveau, tde ktait peutare la fonction devalue<br />

autrefois au Ti K'i, ce jeu de mail rituel qui h S'ieng Khwang opposait naguhe, i l'occasion<br />

de la fEte du T'at prkistment, le dm des aborighes et le clan des P'uon conqutmts, jw qui<br />

met encore de nos jours am ptises, & Wieng Ch, la gardiens du reliquaire royal, substituts des<br />

aborighes, et les reprisentants de l'administration'7. Attest6 par le texte des Quatorze tm&tions<br />

qui le mentionne dans la liste des jeux diurnm du I je jour, le Ti K'i buong P'rgbang<br />

cornme 5 Wieng tikt retrapit - du mobs pat-on le supposer - toute l'kvolution du droit.<br />

Soulignant la valeur des vieux titres de propriktd dhus par les Khi, il rendait visible 4 tous<br />

l'ht d'indistinction qui prk& l'hblissement des cadres sociaux par Khiin Lo. Mais s'il<br />

Iaissait place i la brousse, aux autochtones et i leurs cultes locaux, c'ktait en vue du dibroussaillement,<br />

de l'ktablissement d'm hit royal et divin reconnu par h population elle-meme.<br />

Or, ce faisant, il opdrait la rhstauration de la chefkrie. Si i Wieng Ciin les esclaves du Tat, les<br />

gens de la brousse, aprts avoir rempoak les deux premieres parties aident le clan des s envahisseurs<br />

*, des fonaionnaires, h gaper la deb&, reconmissant ainsi une hikrarchie qu'ils<br />

mntribuent i ttablir, cette hitrarchie est instituie et reconnue en bloc. A Luong P'rgbang, h<br />

supposer que les rcgles du jeu aient iti les mema, dm autres rites devaient servir #adjuvants<br />

au Ti K'i dans cette phase d'&ablissement des cadres de la chderie: la course de pirogues et<br />

le lanment des fusies qui pdcisaient l'ordre bi&archique. Les cornpktitions nautiques ktaient


en effet iiglks de teUe sorte qu'des hsinaient, sur le flmve, le plan mbe de la cow, cbaque<br />

dignitnix se voyant attribuer, am ynu dc tous, la place qui lui revenait lors des audiences<br />

roydes. Qumt aux fuskes, explicitant Ie Dharma, loi sodale autant que naturde, elles avaient<br />

&@ement une fonction d'instauration. Tous les auteurs siamois qui ont dtcrit - fort sommairement<br />

- les fetes de fush dans les rkgions oh il subsiste des dzefferies distinguent Ies<br />

fusees des dignitaires des fusies appartenmt aux autres classes sociales. C'est ainsi qu'l Mu'mg<br />

Nan autrefois, lors du bm bcilrg j'rii, le reprismtaut de la chderie devait posskder en propre<br />

trois fusks au moins dont la longueur I'ernportait sur celle des bingf'C du peuple. IZ devait<br />

mike allumer ses f i s h en premieP. Chez les Lu', oh la fete des fusCes est sigdk lors du<br />

Nouvel An, les dignitaires: Erisr m~'ung, Kbrm, Tad, P'z& ont hrs propres fus&saa. A Mu'ang<br />

Luong, dans les Sip Song PHnna, au Nouvel An kgalement, lors du bzm bi#g f di, lc fk8k mdq,<br />

le tYdlip'8t?a, le k et le s b doivent avoit chacun deux fus&s~o. h s autra foncdonnaires chargh<br />

de la surveillance des villages, les bonzes et les novices posstdent kgalement leurs h s k distinctive~.<br />

A Basilk, la chderie ayant accapad le sac& qui la fonde, les fustes des fhk sont<br />

consid6rkes par extension cornme celles du dan princier par opposition aux h s b des fondon-<br />

mires et des riches commerpnts qui reprisentent le dmg. Or i Luong P'rgbang le texte des<br />

Qwfoqe tradifium distingue nettement les fusees royales, celles des reines, celles du vice-roi<br />

et du ras'&ong des fudes de quartiers. Si les Mtrentes classes sociales contribuaient ainsi<br />

recrier l'ordre, l'ordre qui Etait instaure respectait fiddement la hiirarchie.<br />

Et au sommet de cette hiirarchie trb&t le souverain auquel tous les dignitaites par le rite<br />

du grand serment - qui =&tit lui aussi la hihchie! - s'ktaient assujettis. cr Protecteur des<br />

yeux de la ville a, de u la tete de la cite r, u proteaeur des portes B, r des enceintes 071 k monarque<br />

bbkfrkire de la magic des masques s'abimait alors en matation au pied du reliquaire. %rant<br />

une semaine - puis par la suite durant trois jours, un jour - il captait le Dharrna qu'il ripan-<br />

dait sur le royaume parachevant ainsi la recr&tion du monde, du msi'ang, h rbstawtion<br />

de la chefferie.<br />

Tel.k hit l'architecture rituelle de cette f2te du Tat, dent quelques ve&ges permettent<br />

encore de dkcder les grindes lignes, avant que les masques saa6 n'aieat rejoint dam I'oubli<br />

1'effigie du grand dragon qui dansait nagu2re sur l'esplanade de Wgt MG et que les an&s<br />

no' n'aient rihtdgre, dkfmitivement cette foisii, le paradis des t&.<br />

1 Nous dkmivons ici la drhonie k l aqd nous avons assist€ du 27 octobre au 3 novembre 1912-<br />

Ce diquaire qui porte k nom de Tat Sit'ammasoh aurait kt& construit en 18 r 3 par le xoi Man& auteur<br />

d'un f'at antkieur que Ia tradition locale met en rapport avec des missio- CAplra ou aver: A ~ka<br />

lui-mEm= Ce monument at situi au sud de la ville li ofi pr8cishmt sont loCali- les origines religieuss<br />

buddhiquts de Luong P'rgbang. Won l'hagiogtaphic, le Bouddha w e&t a-t &st l'empreinte de son<br />

pas px&s du conflumt du ruisseau Hop qui marque la limite sud de la cite que gar& un des quinze<br />

protectmrs du royaume. Cat prh de ce ruisseau que, selon les tee, deur rnmites auAent phtk un des<br />

pihers de fondation. Enfin au xqe side, c'est dans ce sectw~ sud que s'hblit la mission rnmbodgkme qui<br />

fob, non loin de l'emplacement du t'ar, les premib pagad- de Luq PPrg-.<br />

Vilkge da rkihs rofles, situk 1 4 km. de Luong P'rZbg, pds & la mute de Simg Ngda Cat b s<br />

cette 14d que dsident les cornacs ~opux. Les rizi- qu'ik &tivat s m mists leur disposition p-le<br />

palais dont ils sont les rnktayers. Jadis, dit-an, c'at h s ~c ril- quc roi pm&t m dtc du pmer<br />

labour.<br />

Pago& toyale construite en 1796 & i'emphent de I'ancienne pagodc de Si fim. Elle at sitnte 1dgment<br />

au sud du palais myd CrigC fax I h colline u Si B qui &vise L. viue m dnu. ccnr cm -de quaat<br />

dCporC, nu Nouvd An, le P'rgbmg, palladium do royaow &is P&po-Ce qu\ quix c e Fagode<br />

serait assez rbte car, il y a cent am dit-on, cette statue &it spergk h Wgt WisSuq au sud-est de h colline


Si. Or Wgt wis'un n'a~t fait que supplanter Wh Mhorum, pagode t&@.c m I 372 par k roi Slun % Tai.<br />

C'est le roi Wis'un qui aurait d+la&, au &but du 16e sikle, le P'r5bang de W;It Mhororn h WTt Wis'un.<br />

'L Cette expression qui figure kgalement dans la formule que prononce le chefdm cornacs lots des rites identiqucs<br />

nccomplis au nouvel An du rmllkime (la mois) &gne le solei1 ou le seigneur dt 1'- divinie qa sclon<br />

la &tion populaire, monte au ciel chaque arde pour rendre compte aux quatre &gents d- orients des acm<br />

accomplis par les &es huhns. Won Maha Ouan, cette divioitk serait, en fait, en rapport avec la ldgende du<br />

brahmane T'iu Kabin, le seigneur du Nouvel Au On sait que Kabin vaincu dam ant joute d'higmes se<br />

dbpita. Avant la dkolhtio~ il pria sa sept &s, concub d'Indra, de place.r sa ete sur une coupe<br />

dans h grotte du Kdk, car si, par inadvertan- elle tombait i tetre, elle hdierait It mode a si elk<br />

touchait la mer, eIle assdxrait les cam Tous la am, il tour de rBle, Its sept aes doivmt po- la tktt<br />

de Ieur + en faisant trois fois le tour du Mont Meru, puis la rtplacet dans la grot-. Selon une btt, Tau Kabin demanda i ses iilles de tenir, i tour de rble, k coupe. Chaque am&, une des Hks considkkc<br />

commc la divinitk du Nouvel An prcnd, des mains de In divinid de l'annk Caoulk, Le platau. Sur les Egades<br />

de Tiu Kabin, au Siam et au Cambdge, 6. Sathien KO*: Prdp'nri kiankap diwit Mng c'an t'ui te*<br />

xongkram, p. 16 sq., Ban kok I pj j ; Madame ~&Masw:- ~br re'&m~fflhs =oh, p. z I.<br />

dcr I q c<br />

Attribuke nu Ikgmdaire b taphinit, Phumble marchad dc b&cl qui devint mi h S'ieng Tong, attc pgodt<br />

fur constmite en I lor par S'P Smha. Ce qder nord st en rapport avcc mutes les E.gcmdeg de fondation,<br />

cf. Louis Finot, Iifttratwe kotibm, pp. I 58-119 in BEFEO 1917.<br />

' I1 se contente de dcittr les formules-pi& de l'&lle dts pachidtrmes.<br />

a en 1503 par k roi Wis'un. Selon la I&gendcs, cettc pgode oocuperait l'empkment de la rki2rc des<br />

an- NO'. En ce lieu, lcs deux mmitcs auraient plane un des pillcrs de fondation. Sehn me autrt tradition,<br />

les deux htes auraient ordonnk ~ U X construct~urs de la pagodc de lever k pilotis tel jour, P I'aurore. Puis<br />

lcs religieux partirent dans l'Hidya la ~cchache & piares prtkicuses qu'ils dkskaient inaoduk dans Its<br />

fondations. Quand ils revinrent, atom qu'ils atteignaient brn S'ai, laidat des g e m qu'ils rappoaaiem<br />

aveugla les constructcurs de Wis'un. Goyant que le moment ttait mu, ils levbent lm colonnes. Fudcux, la<br />

deux ermitcs jeent Ics gcmmes qui s'+rpilltreat en amont de tom Pet- <strong>LA</strong> oh ell- tomkt, on construisit,<br />

par la suite, des pagodes. Sclon unc version rappate par Pavie (Mis-rion, tome x, p. 5 7) nne roche a d t<br />

pa& k l'emplaccment de Wis'ua par Ic Bouddha lui-mtme a h qu'un pieux roi piit y faire dcs &ts et<br />

un monument en son honneur s. Ctst dans le auartia dc Wis'un que le roi Pa Nmm - accueillit les missim<br />

naires cambodgiens qui devaient s'installer par k suite au sud de la citi.<br />

' Nous dkrivons ici 1s rites t& que nous les avons observb. Or l'ordre dt procession normal durant les mis<br />

jours serait: WHt Wis'un, Wit +fs et W&t S'ieng TBng. Mnis a 1952, dcug des dkphants atnt bkds<br />

au pied a k chef de quarticr dt Wis'un ltait d'autrc part absent, l'ordrc rid fut donc -15.<br />

Le tmte des@doqc ~rlldrtim indique bicn qu'au rze mois, on devait faire des oihndm aux gbies @ens<br />

du &toire, rnais a tcxte lie les otbdes P In course de pirogoes du rje jour. Sclon la tradition pop*<br />

qui ignore rnanifestemtnt la rim acxomplis p le chef des cormcs, les dkphaats appomraient dm offrandm<br />

aux montoirs, site dts arik am'mg. Po& par ks pachydertnes, ies prknts acqudent une plus giandc<br />

valcur. Que les rim soient en rapport avcc les divinitds du territokq nu1 doutc. Jk formule que lctcitait I'a-<br />

chef des cornacs Pia P'cng, ap*s avoir align& Lcs s'rsci sur Ic moatoir, tn hit hi: dr Aujourd'hui cst un jour<br />

faste, un jour fortun&, nous venons vous pdvenir, sagucuis are pilier dc la ville. Que nous ne connaissions<br />

point la eurie, le manque! P dgez ces &phants, qu'ils ne assent point leurs anacaus, qu'ils n'tsquivtnt<br />

point le garrot! B. Quand il versait dt l'aIcoo1 sur les I'& il prononpih A la di&cnce de l'actuel chef dts<br />

comaa, une seconde invocation: u Gar& bim ceci prtscnt h mhmire, nous venom vous svcrtir, scippcurs<br />

du lieu, de I'emplacement, seigneurs ar& pik deh vik Que nous nt connaissions point. . . ~es-auats<br />

formules Ltaitnt abgolument identiques h cellc &it& dc nm jours.<br />

Selon P'ia P'eng, les rites avaimt pour but de propitier toutes ks divinit&s gardiennes pour qu'ds assurent<br />

la dociliti des pachyderrnes, qu'clles brtent d'eua. Ics maladies et qu7& protegent la citk. D'ap* cet<br />

idonnateur, les ma'k seraient sous 1s ordres dff quatrt dgmm des orients. D'autre part, ks montoirs &t<br />

en rapport avec ks piliers de fondation que les textes placent P Stst, au centre, au sud ct au nord de la citk.<br />

Comme actutllemcnt il n'existe qut trois montoirs k l'intkiwr de la ciG, si cts cram qui ophent un<br />

curieux syndtismc entre les M&mtes traditions ant quelque fondement, un quatrikme montoir aurait dB<br />

nutdois exister au sud. Cest ce qu*&rmc C5u K'h MZn qui fait iemonter Poriginc des montoirs au roi<br />

S'Zi Cakkap'h Ph'en Ph'ku, possesscur d'un heux Uphant blanc que devaient lui dispnm les Victnamicns.<br />

Par la suite, les souverains de Luong P'rEbang auraient fait triger des rnontoirs &ant Wiit Mhrum, au<br />

sud, W5t S%ingk'%lok (au sud, extra -I), W%t Wis'un, etc . . . Quoi qu'il en soit de cet hppothkique mon-<br />

toir, la tradition qui met la procession des pachydcrmes en rapport avcc Ies orients n'est pint h dgliger.<br />

Si cn &et la circurnambulation actuelfe - tmis quarts detour par la droite autour de la colline Si, It M w<br />

l d<br />

- peut ktre conside par certaias, cornme la duction d'une cirmmambulation totale, cette croyance nt<br />

reposenit-elle pas sur le faic que I'on attribue, avec justc raison, plus ou moins implicitement h la processioq<br />

Le soin de dilimiter la citk, de Yenfermtr dans ane enceinte magique, les invocations rkitks aux diffkmts<br />

montoirs contribuant h hrter mute inffucrtce &que am divas orients?


p a c h m a et en Bcartant d'eux Ics maladits. Notons p k chef des mmm fait<br />

de dtrc du rimel dc hd des akphants. LMS du rite de fixation dcs hes qd dBture<br />

rohde du pox h CzU NG I'd qd fixe les bracelets de coton aux poignets du chef dcs wmacs &lare:<br />

4 aux d+hanu, ils d&endront oEssants a. Quand le maitte du rituel avertit le ghie des tl+hts,<br />

a-t l'o&ande du porn, 1 d e d Ciu Nai de prott5ger ies dldphants et les chevawf et de les rendre obiisma.<br />

11 ajoute: e Que Ies Pbi Pop ne traversent point le village, que les Pbi des +idhies ne viennent point<br />

nous d-gerl B. Ciu Nai mmme les @es- && expulse donc les Pbi I~~~&uMB. Que Pon mette I'mt sur le we des *hats ou sur les @es gardiens, la prmsion des pa&+= tend donc P mmtituer<br />

me bartihe magique contre les puissances dvolentes.<br />

sip hng &a, par le roi Chulalongkorn, &I 1911, Bangkok, p. 272 sq.<br />

m e t<br />

la pr&~~ddp'iffi<br />

U Durant cetee mhe @ode, une dhonie fort curieuse &it dEbde dans le u Hb ddo'k *, le pavillon qui<br />

&itait 1- dont on se s d t pour capturer les dkphana. Seuls Iw cmcs et les fonctionnaires qui, au<br />

murs de la m e , montaient i dos d'd+hant, pouvaient assister aux rites. Les musiciens eux-*, &<br />

par des tent-, ne pouvaient jouir du spectacle. L'intirieur du pavillon &it omk de statuw de gva, de<br />

Vihu, dc -p. Des cord- h capture i exetk d'or et d'arpt, ahsi qu'un umhet pour diugtr les<br />

&phants, reposaient sur des tables dmt lesquelles on disposait dw coupes d'offrand~, da plateaux de mets-<br />

Les divinit& 6taimt invitk & prendre place. Aprks la &citation des $ah$ It dtfe de cMmonie et k chef<br />

du departement des d&phants ddroulaient les cordes puis on mimait une sche de capture. Ces rites du fit<br />

ou dkroulement des lassos &ent accomplis dans la nuit du jt jour de la lune dhoissante. I& matin<br />

du 4' jour, des rites identiques &ent extcut&s mais ils se terminaient par l'enroulemcnt dcs h s - u dm<br />

r'r'o'k r - qui &ent remis i leu1 place sur les tables. Cf. Prliiac'a p'itb'i sip h' un, p. 283 sq., ct Pifbi<br />

t'awai'ofaraat Bag fi (L~I fitu an'- & h q c mm'~) par EcPaha Amrnat To P'r~~a@th'ammath'irat. hgkok<br />

19~1, p. 48-49. Selon Ie roi Chulalongkom, cetk drkmonie aurait eu, P l'origine, pour but de hifief I'btat<br />

des lassos, par la suite, la signifimtion primitive h t oublike, l'on pensa que le (I t'it du'oaK&ra c'do'k * devait<br />

assurer la prodon ds dkpbanrs. Quc cette d&nonie ait & Iik h la grande reme est assea sigdcatif:<br />

clle dmait origin-t ~iser la multiplication des aptnres, l'accmissemtnt des iquipges roynux. L'hommage<br />

des wrnacs et de lwrs montures, lors du dm&, renfoxpit cc rite en assurant la soumission de tous les<br />

pachydermes du territoire. Derrihe Ies pavilions i tldphants que pddait k s o u 4 se p-ent ainsi<br />

les kraals futurs.<br />

Or, a Luong P'rHbang, s'il n'existe aucun autel des Iassos - les &phants &ant captds autrtfois dans la<br />

rkgion de Sayabun - la ckhonie en Phonneur de &u Nai a Lieu au douzi- mois, lc 4e jour de la lune<br />

dkoissante, quelques jours aprk la f&e du Tat. A cme don, des ohdes sont @en& aux assistants<br />

de c5u Nai ou Phi P&%n (le titre de P W est dhmt nd-t aux & droitc et de gauche<br />

du chef des chasseurs d'd+hants). Si la tradition du nord n'atttibue plus i w adaixs aucune fdon ddtermink, celle du sud - Don Taht, par exemple, village des chasswrs #&&ants du Prince de CZm~ds<br />

- le= riserue la garde dts lassos entreposb dans un rnobte Hd Cu'o'k. Derriett la procxssion du Ize<br />

mois, se profile ainsi tout un hiire-plan r i d relevant d'un autre substmt T'ai-Lgg.<br />

c'do'k ,<br />

Autrefois ces gar& Ctaient de race Lii.<br />

LB wupe d'u honoraks pour trans- l'a la cst o h lc pahis.<br />

" Vu le nombre de pages fort limid dont nous disposons, nous ne pouvons & la duction de a teae<br />

(quatre pages) qui nbsiterait un tds long commentaim topwymique fort fastidieux. Disons simplcment<br />

qu'aprts avoir invoqu6 Indra, Brahma, le roi des enfers, Nang MePala, Nang Torani, L h J'W& invite<br />

toutes les divinittk dex bges &tes, des for& de L'Hhdaya, des monts, des Urn, k p&, les n@a<br />

venir &.outer k serrnent. La majenre partie du textc ne -ti- le n- des -a, simpbent<br />

quc ptegent les ghies gardiens du royaume. Sculs sont exprcs&eot n o d Khiin Lu et Nang<br />

u% kos<br />

-<br />

d'une l&g& toponymique du nord h s , Nang Kang Hi et son +oux, la quinze d@ promteurs,<br />

* Ies divinittk qui depuis l'wque du roi KhW Bul6m gardent la liant des h Iiane KhZu fit a<br />

c'esta-dire Les hafd jwg. La hntike sud du royaumc s'kendant jusqu'g fi phi toutes les divini*, en<br />

-jeum pattie anonymm, de C3rnpas&, d'Atopo', de Tat P'hom et dt Wieng Gn sont kgaleaent cofwidfs-<br />

Par cc pfesque identiqae i celui qui figure dans Szkmcm State Cm-ic~ de Quaritch Wales, p. 19-I91.<br />

~haque fonctiokre s'tngage h dementer fid2le an souverain. S'il sc holtc ou s'il dle au mi quelque cornplot<br />

dont il a appris I'existence, syil s h It trouble, que h garb m-t 9s pel Qu'il soit mmpu,<br />

bd* frap* pr la foudre, Ies kdaks! Qd1 pkrissc par Ie v d et tombe a= pouwits<br />

-<br />

dcs d u x terreotm<br />

et aqua%-1<br />

sa morr, qu'd tombe en e& et que dam une nonv& renaisganCC, il ne d s t<br />

W minute de bonheurI Qu'il soit tenu P I'k du Bouddha, de sa Ioi et de sa communautt1 S'il est fiae,<br />

si-, s'il r a w la loi, que 1- quatre gardims du monk et tous les gtnics pteaturs du mpume<br />

assu-t peon1 Qu'd obtienne bonheur, sane fortune, ie a les f&d& dates<br />

Pau-d&! Qw one auh exktmo il nnmntre le bud* o b t loi, h e pmie & n ammunautk<br />

et obtienne le nim-!<br />

Grind comet fde de quc ison dhpase dm ic wU dcr loo du & * btion des<br />

ha<br />

*.


Gt autcl, nn dcs plus importants de Luong P'dbang, est situt dans la vkhit4 de la pgodc de Slq T'Bng. I1 cst cond i trois group+ de ghies:<br />

I) lk mi S1(1yhli K'dmpw'g: grand-@ du mi Fa Ngum. II a pour fib adoptif Soi S'ai K'k (le hls du G@<br />

Tong Kwang et I'kpoug de Nang K'ampiu, nnt des filIes dc I'ogresse Nang k g Hi) et p~ M~O-<br />

Putmangk'zrn.<br />

2) Ai ht III~ pmr ou P'& wm- mqg: pkre de Sisunton. Ce dder cst l'+m de Nang K'Hmla, une des<br />

6lles de Nang Kang Hi.<br />

3) K.m Bag: pkre de Kwan H'ang ou K'an H'ang, a le dart^^^ @hie de Pnk U) et gnad-+ $e Sap<br />

Somp'u et de CZU K'5m Deng (lc genie de la grot* Pha U'n i hk U) Kwan H'ang a pour fils adoptif<br />

P'et Phi Dip (ou Ong Hai) kp01l.a de Nmg Mali, hlle ah& de Nag Kaog Hi.<br />

On notera ks liens de paren& qui ont td fag& entre des ghics relev~nt d'un subtrat clifZ&mt (~OT<br />

Th&n, ophidieq Ma), la cohabitation de @es autochtoacs et de gbk hi@ (Km Khing, Kwm<br />

fig) comidkks cornme relmt du groupe de Pak U, le rapprochement que 6 entre tous ces gknies k<br />

alLknce nvec la descendance de la+i# Nang Kmg-Hi, divinie ap- h un substrat mon-khmer<br />

qui est l'objet Bun allte particulier-<br />

Tous la ans, du I ze jour de la lune croissante du 7e mois au premier jour de la lunc decroissante du Be<br />

mois, une drhonie -- 5 laquelle pidupe activcrnent la medium de Nang Kang Hi - est dlibde dans<br />

l'autel de S'ieng Tbng en Phonneur de cxs trois groupes de Nes. Une annk sur trois, de b viande de bdk<br />

ltnr est ofkte. La seconde me, on kur offre uo porc et la tiokikme des poissons s'm]. NOUS decrirons<br />

ulttkieurement cettc ckkmonie dans un article consam! a m dames mediumniques du p mois 5 Luong P'r3Lbang.<br />

C'est-&-dire maitre du rituel.<br />

" Un ueu en wont du confluent.<br />

n -<br />

Z' Avant que le ridau ne se he, le chd dc In troupe dispose dans la coulisss dcvant Ic masque du roi d ~Ma,<br />

nn plateau contenant deux bols d'altool, cent piastres a do- I'm; dans lesquels sont insM des bBtons<br />

d'encms et dcs flews rouges. U hxe deux citrges dun& sur It plateau, st prostme, h Lcs mains join- a<br />

murmurc: a Nos respects, maitre, nous vous ofirons la coupe d'honorairts pour que vms nous protEgia<br />

contre la maladie, la fitvre- Que nous ne soyons pas touch&, hppis p r Ie malheurl Que nous dmwmi01ls<br />

en bonne santkl I1 prend ensuite deux sah, les trempc dans l'alc001~ aspet'gc le masque duMa et des sums<br />

personnagcs en disant: e Buvez, maitre! a. Pendant cc temps, dcvant le masque de R&m, un dcs adcurs<br />

accornplit h mhe rite.<br />

Les masques de Riha a du roi daya&a plat& i gauche et P droite, dans b conkst, se font fae Une<br />

ddmonie spkiale en I'homeur du gCnie-maitre des actews est &b& m seme mois.<br />

za G medium nommk P'a KLmpan incame les Pu Ro' Ra no', leurs dcsfendants a les ogres du Pu Si, lors<br />

du sacrifice du porc A I'autel des &atd ,hag au 6t mois. Dam sa dernenre, il posskde un reposoir consad<br />

aun &d k g sur lequel, chaque jour, il &post des flcurs en demandant am grandes divinit&s de protkgtr<br />

le pays. Depuis 1939 il ace, en oue, les fonctions de someur du P'rr Xi. Quoique cm deux fonaions m<br />

soient point iks obligatoirantnt, Le Pi Si rdhnt desp&a clan- qui mcnacent la sku& de la vilk<br />

(cf. la Wde tit& dam notre ariide sur e Luong P'rPbatlg, capitale myale o in h grawdc~ c@&s L mod M. Rombaldi), il est p&kable, pense-t-on, que It rnddiurn ds divini& qui ont duit ms*a m<br />

esdavage assure kgalement les fonctions de sonneur. Gti~ fonction w fort p&nible m elle oblige le dium 6 monter neuf fois par jour au somrnet de la colline pour £capper divers instruments &posks dans un pavillon<br />

attenant i la pagode du P'u Si ou WZt &m Si. A I yh, il doit fmpp trente~ois wups & tarnbur, & rgh,<br />

il doit hpper tambour, cloche, gong, cymbale neuf fbis en laissant un in&le tous les trois coups. A 21h,<br />

hppe trente-trois coups de tambour et ntuf coups de cl& en maquant un temps d'd tous les trois<br />

coups. A minuit, il frappe neuf coups de tambour en laissant un inter& tous la trois coups. A jh du matin,<br />

il frappe trentetrois coups de tambour. A 4h, neuf coups de tambour, gong, cymbale, doche m marqumt<br />

trois inmalles. A 6h, nwf coups de tambour en trois intemak. A 9h, trois coups de tambour; h midi, neuf<br />

coup de tambour en mpectant la intervalles. A u w legende ne rend compte dn d W ct des mbdes de<br />

percussion. Si le sonneur manquait i ses obligations les y&#, dit-on, pmsant que la hi du Bou* a ccsst<br />

d'ttre observk dans le royaume, envahiiraient la tit€.<br />

La mduction intkgrale du discours du Pu Ro' 6 e rtr &bus Asiae, vol. XXIV 314 p. 197, note 8. Cate<br />

ttaduction attire deux remarques. Le norn do Pu ga, Th5u Kilm Sitm Tth K'hn, est un sobriquet dont ic<br />

sens hppe au papersonnel sacmi lui-rn6mt. Selon As'im, cette espmsion serait unt dkformation dt Tbdir<br />

Kdm J'm Tkm K'im Oittkdement: vim, proteger le groupc, prot6ger) c'est-k& r view de<br />

la cornmunauti e. Le Pu no' pork kgakment le sumom de Nu Nu'a. G nom qui dhignait kgdement un dcs<br />

masques s a d qui &pait nap* P S'ieng Khwmg, lors dt h f&c du T'at, n'hque plus rien au Trbninh.<br />

Selon As'im, cette expression &gn&t une chose souple comme un Mque. Mais Mu Nu'a signiiie werncnt<br />

ravissant et dharche gracieuse (ce qui n'est point sans hoquer I'm des r animaux s qui partidpait<br />

jadis Chine aux cirhonies d'expulsion et dont lc norn si+t, demarche souple et ai&). D'oh les kts<br />

de tire peut* qui secouent I'aawr jouant le file du -htZ grotesque quand 3 pronww ce nom. Selon


a tradition, les porteurs du masque du Pu no' doivent obligatoirement rire en prononpnt Nu Nu'a, quoiqu'ils<br />

en ignorent actuellement la signifiation.<br />

Dans son artide sur cl L'annk laotienne, (BSEI, no Sp 18 (rgqj), no 1-2, pp. 1o7-117), Mkidat prhd que le petit lion prend la parole et se vante de ses bonnes fortuna!!<br />

Le &but du discours du Pu No' est particuliirement intkressant car il fait allusion h une genkse trks a t e<br />

de la msmogonie des annales et de ce1Ie rapportie par la Egende cultuelie mais- fort proche par contre de la<br />

gdse des T'G Noirs de Nghia Lo ou de celle des T'G des Hua Pan. C'est ce meme fragment de cosmogonie<br />

que nous avons retronvi i S'ieng Khwang ou dans les gafba des prkheurs de Luong P'rgbang. Signalons<br />

que le culte de masques dont nous avons dkd? la trace i Bin Na Hu, nu Trinninh, existerait encore amdement<br />

p&s de Bh Bin i Hb Kang. Selon M. Thong Dam, deuxiime secrhire a l'arnbassade du Zaos 5 Bangkok<br />

et originaire de H6 Kang, la pagde de ce village ddtiendrait un masque ap* PBi K~R: ghie masque,<br />

absolument identique au masque du Pu h' et que 1'01-1 soaimit au qe mnis lors de la f&e des fush.<br />

Au moment de rernettre Ies masques dans 1s coh, As'im dlurne swIement deux cierges sur le ra% et<br />

proconce: P Maintenant la ckrhonie du rze mois est termin&- Nous vous invitons, deuuta hg, i eentrer<br />

dans les cofies. Protigez le pays, le mdaag ahn que les habitants demeurent en pix! s<br />

Il s'ifgit de la version dassique relatant la lutte d'Upaptta et de Mh. Asoh qui avait ilevk un grand smp<br />

voulait P cette occasion dlkbrer de pdes brkmonies, mak M%ra vint troubler les festivitk. Finalement<br />

Upagutta Iui suspendit au cou un chien crevC et l'attacha a une montagne pour la dun+ des fa=. Dm le sud<br />

h, P hPk, ce texte n'est r&tC que le soir du I le jour de la lune aoissmte du I mois, avant le lancement<br />

des radeaux enflammtk. Selon la tradition orale du sud, Upagutta serait le fils du Bouddha et de la dkse des<br />

poissons Nmg hhtsa qui gob par hasard la semm que 1e Bouddha avait jet& h l'eau pour confondre scs<br />

disciples qui doutaient de sa virilitk<br />

Le 14e jour de h lune croissante du I re mois, Iors de la fete du Tat de bPk, le pr+ost i l'enMm du<br />

reliquaire kige, au nord-est de la cour de h pagode, un petit paviIlon dans lequel il depose une natte, un<br />

crachoir, une d e , un bsaire i chiquet. L'un des notables se ditige alors vers le hlekhong pour q&ir<br />

Upgutta D'une main, iI tient un parapluie ourert - insigne de dignite - de l'autre, un bol h aumBnes (kt)<br />

que mume une assiette contenant un derge, des chiques et des cigarettes. U est suivi d'un &ant qui hppe<br />

i coups doubk sur un gong. Une fois i l'embdkre de Ia pagode, le notable pose son paraphie, dkouvre<br />

Ie bol i aurnbnes, fixe dessus un ciergc allumi et jettc d l'au chiques et cigarettes en invimnt Upagutta g venir<br />

assister ii la &monie pour assurer la protection du rart'mg. 11 jette alors trois pierres dans le flwve h un<br />

endroit peu profond, les ramasse avec soin et les place dans le bol. Ces trois pierres symblisent Upagutta.<br />

L'enfant frappe trois coups sur le gong et le notable, lml d'une main, parapluie de I'autre, regagne la pagode<br />

et place le bl dans le petit autd qu'il orne du prqluie. Apds la ckhonie, le notable rejette la pierres d m<br />

k fieuve. la rkeption d'Upagutta a lieu &dement lofs de h fete de la (I grande imissance s. A cette occasion,<br />

les h e s de Wiit Tong (Bas&) placmt dans une coupe, en plus des uois piem, trois statuettes du Bouddha.<br />

L'une est censk reprksenkr Upagutta, les deux autres Gautama et Maitreya. Upagutta commandant au vent,<br />

5 b pluie, am flots, est mnvii dgalernent lors de h fctc des fusk k Wit Luong Kau PA&, au 6e mois et sa<br />

coupe est plack dam un petit pavillon prks de la pagde.<br />

A Ko'n, dans le mop Laos, lors de la fhe de h grande naissance, la coupe d'Up~gutta contenant tro~<br />

pierres est po& dans h pagnde meme pr& d'une paire de sandales, d'un b5ton ct d'une robe jaune (Quip<br />

ment de lmnze d'upagutta) d proximiti de la r cou e d'invitauon s du @ie du village qu'apporte le maitre<br />

du ri- ha m rmin. A Si mi, F s Wimg EL, on invite e@snmt Up.guttn au 8. mois, i ~'oscuion<br />

dt h f& des fusk mais iI hut se garder dc prendre ks pierres dans le fleuve, car il pleuvrait irnrn&liattmentnotable<br />

qui va invim Upagutra ne peut kgalunent, pour la mbe &on, se baigner avant la tin de<br />

eonie.<br />

L'auteur siamois Bun Cuei signale que lors de la ftte de la Grande Naissanm les Lh' disposent, dans un<br />

WUon, des ohdes et des pierres reprisentant Upagurta ou Its Upagutta car les L$ dent quail existe<br />

qmtre on huit Upaptta. A h fin de h ckhonie, un esquif dont la proue est om& d'une &e de nap st<br />

abandonnt au 6l de l'eau. C'est le mvoi d'upagutta. Cf. Li'k'oa Plii' ~~&pa't'ef fin, Bangkok, 1954, p. 3 3 3-3 37-<br />

Deux camps se disputent une noix de corn hdde a tentent de marquer des buts en d+osant h noix a la l i d<br />

du amp adverse-<br />

= g e nommk Din at secondt par Thu Luong, Ai Li (=pit dangereux qui hit fonction de gar&<br />

du corps; il est apparene au roi SuwZnnP K'Zrnpong de l'autel de S'ieng T'6n , Nai PZtu ou &en da<br />

portes, Mu'ang S'kg ou gardim des bEphants, Musang Sun, le chef des pages. P Zu Din rMe, parfok, dam<br />

ce q d a sous l'apparence d'un tip. Tous ks trois ans, autrefois, on lui sacriikit un chien roux que I'on<br />

surnommait u cerf d'or a Par la suite, de h viande de porc achetBe au t-nzt&C (deux tb, huit pttes, q-tre<br />

queue et les organes internes) fiat seulement o h au gthie- La c&monie mmmendt le rre jour de la lune<br />

croissante ou bissante du 7e mois. Dqmis 1945 cetce cknhonie at tombh en dksuhde. La mMum at<br />

morte et l'autel n'cxiste plus. Toutefois, k h date pmcrite, le chef de quartier est tenu d'o= P CZU Din<br />

qudq~s mets dans un petit autel temporaire.


S'agissait-il d'un monstre qui a6t dtd s d ou mis A mort pat Its Ph no' Ra Ro'? Toub nos mckch<br />

su m point sont damu& oaints. Les de cc dte ttant d&d&, l'autcl et le masque Wtg,<br />

h C-t cette eEgie a oomplktement di9patu. S h en K'h Mh, ce W u c<br />

pouvait dcvenir cx-t daagumx si on dgligeait son rid Ccst Ja e. de ce mmstrt qui mt<br />

sur rune dcs deux goutti- avcc lcsqdks la population as- lc P'riibmg W&t Mgi lurs du n d An.<br />

Quoique It &be du ritucl des /mqg nie toutt relation *tie &gie et les Pu no' Ra Ro', il e9t<br />

possible, toutefois, qu'il ait cxistk en- c& masques qudque rap* Ek &, selon me Mgmde rapp~rcCe<br />

patServo~lesBcvat~~~a~avoirtueua.lionmdSin~Kalo,auraient~um~d<br />

dt Sang Mangkw (~b&d-~ib&pe & Ikmg Pr&g, R.I. 966-967). Or, si It mot a sang hquc<br />

un gbie ou nn kuve ou It gigantesque mollusque (e shg B) qui vivait dam M anus d'eau pds du village<br />

de Shgk?glok, Mhgkon &gnc un dragon. SeIon J. Cuiscnief d'ailleuig, Ics &ax Sax auraimt en<br />

tumt un dragan (Rcvuc dts Arts Asiatiques, VJ& p. I 2).<br />

Sut le wacs rtmsques qui ot sont point sans rapptler Ics a animnur s dcs 4- Em chhkm, nous ae<br />

- -<br />

possBdom mabmieuSem&t ancune icgendc.<br />

-<br />

SdonlePiaMn'ang S€n,kdqmdansaitf W31t &igiet~danslartu~,Bcsauttcsc€Figmdarmbt~<br />

ltui qunrtier ES@. Q d ils allai~t dm le sowerain, tous cxs masquc~ damaicnt le long du vufs mais sans st livra des ghibitions dam d'autrcs quartiers.<br />

k tcxk dts Qmiwp:~ ftdtiow n'indique ~ c m c npoint t Ic nom de la pngode, cc pui ptrm&<br />

d6 dater t& appio~vcmult le met.<br />

" Sclon S'hg Ung K'm k pirogucs hiat mists &Ib- & le r@ jwr. Lt 12s jouc It8 ramcurs s'-*;<br />

la oh& ttaient ph&s le lje iour. Selon As'& dont rums rappons le thnoigmgc aver: 1s rkrwcs<br />

de dgueur, It md& du ntuel dts-&~ fkmg cwstmkai\ d& Ie ~S-jour nu soir, un-*t mtcl tcmporaiq<br />

en= les p ~ns du vice4 ct du m'dwq, prb du ducnt. Lt rje jour au matin, il d t dam I'autd<br />

da grades diviaites ct invitait 1Cg Afs' &wg A assisttr i la course de pirogues. ll se rmdait h au bod<br />

du &uvq hait un patad sur le petit padon a cl&psai% sur at autel, d m plateaux con- cbmn dw<br />

ckgcs, de l'alcool, $es mets ordinnircs @gums, organcs internes dt b&) ct ua poulet bo& I1 f i t nn<br />

cierge d u d sur chaque platca, dfhuclrait uac bouteik d'bl a invitait Ies b r S mg 5 mangm et A<br />

rpittinubpuedtstmbarcatl 'ons, la t&tc dcs &ux 8 afin d'brtcr tout dangtr. La chhmmie WminBe,<br />

il invitait les divini& P r&t&gmr lcur demmm. Gtte prtsmtation d'ofErandts aux au& tempaka kigts<br />

sur lo rive du flcuvc, durant lcs conrses de pirogues, a sub* dans le 9ad JAW (Bas&).<br />

ss &lon S'icng Ung K'h, k cornpktition opposnnt lea dtag Itines bit dBdi& h l'ogressc Nang Kang Hi ct<br />

am Na@: Nang Dkn du .godkc T"on a Nang D6n du go- H'u'a<br />

Fin siq &en f a b'itpn k' & h': dame du rmsque du lion c o n f o ~ au t rituel des Pu fro' Ra no' (tcrtt<br />

d a m e tdtim, cahitr I, p. 86). Doit-on en coachre qu'A une kppe foci anckme - nos informatcum<br />

ignorent tout de ce rite - Ic 4 lion pdcicux s clansnit scut? Nons m Ic ~yons ps pour me IBiSOn fbrt simple :<br />

Lcs dames du rp jour de la 1- croissantc a du nouvel An du milkhe Qprent dans le mhc textc saug<br />

la simple desipa60n a dame du masque du lion *. L'Pu~ du trait& a dwc-ddsignd uniquemcnt le masque<br />

It plus amdristiquc a les den autrcs masqaes - prcicipaiu~t - - vrakmblablwncnt, jadis, aux danses du<br />

jo& cornme A & du r j OUT.<br />

La course de pirogues agant, mmme nms It verrons, pour but d,as&kt ks ttms w, il tst nod qu'rlle ait kt& li& chronologiqumzcnt a unc danse qui avsit.pur fondon de fairt surgic la tmrc des ea= La<br />

E6duphation de la dansc le I jm jour ne faisait que doubler I'Mt& dn ntuel.<br />

* Texte des Qndoqc p. 87 sq.<br />

Ces masques pankipaient &demer~t aux danses dc qdm. Sdon lc P'ia Mu'ang S&I, on h ~ aussi, t<br />

sur l*csphtdc du Tat, b dame du strpmt. Un &t d d dam un pank mpli dt fedage mmmuvrpit<br />

unt tkte dc getpent en bois. Les ftmmes qui s'appdmient du pmk ttPimt piqudcs par le rep& ct tornet<br />

m adqsie. Un acteur jouant lc file de rnddhstrr l~ d t P b vie en leur idrant sous h jupcs<br />

une gammc de phallus en bois (sur a jeu rid, cf. Jnnstlme, Ua wsig dar &phUip: h dmm & d<br />

lkngPrdqga B.S.J?.H.M. 4, ~yj, pp. 195-198).<br />

'' la tor- symbolist au h s l'organc scr;lel fikink Si dans It sud Laos, h tradition purih qni fait de la<br />

frmmt une susp~t spriori - P m dc la cosmogomie, des Itpdcs, des form& &it& lors dt h ftte<br />

dts fusk est i cct Cgard patticuli~mt ddateur - I'm* dc joucr un r8k majeur dans h rites $c<br />

fdtk h &uong Prgbmg, par It rid de fhdtd l i b l'agrtssivibt, f&minhe et entmine la so&<br />

sion, mire la &tion sewelk dt l'Wt mi&. Ainsi, au nouvd An du m i h e (5- mois), les jeu-<br />

& aspergent - rite de puribcation a dc f&t& - Its homme~ et les attaquent viokmmcnt, Jeur d6chirant<br />

- du mobs en r9j r car depuis ces rites ont CtC wppd - chemises ct v&ments. J4ks Its ligotaimt mhc mtre mpw dam que les horns a&t jnste It hit d'd& de noir de hmCe - rite prophylactique<br />

- le visage de leurs adwsk. A la m&me wue, & Bas* des Iuttcg la wEde opposaient jadis, au jont<br />

inter&diaicc, le dan des hommes au clan des fmunes. Lcs femmes gagnaient, e~quissant ainsi la @be<br />

phase de la redation du *AT'* lik, dam la msmogonie du sud, la hute d'une hlle des diem, mais It h-


j o de ~ la nouvelle annke, c'dtaient ks hornmes q~i, mvt du sud aspget<br />

avec violace et leu= barbouilIaient de force le visage de suie. I1 appartenait donc aux hommes seuls de F-<br />

&ever la restauration du mg'mg-<br />

A Luong P'rZbang les aspersions du NouveI An introduisent les rites de pluie du 7c mnis (iuttes a la mrde)<br />

les dkmonies en Phonneur des grands ginies de l'autel de S'ieng Tong, Nmg Kang Hi, L H ~<br />

qui<br />

Man, egu K'h Deng et qui oppsent le clan des femmes au clan des hommes, le premier gagnant pr deux<br />

i une. Or la =&kmonie au pilier de la ville (fik man) comporte un second jeu rituel comu sous le nom<br />

a cowf de torme , qui p-pite la d&ite du clan mile, sui un plan purernent sexuel (dkirilisation slrmbolique),<br />

rn que piouve un simple examen du rite. Sur l'esplanade du pilier sad, un reprisenent du clan mde<br />

jouant le rble de h tome place sous lui deux ou trois pierres ramash prks du pilier et considirks comme<br />

a ses oeufs B. Pendant qu'un des membres du personnel sac16 le frappe sur le dos avec une poipk d'herbe i<br />

mote tout en ricitant "ne forrnule pour balal-er les influences malCfiques, une fidkle s'empre subrepticement<br />

d'un des neufs qu'elle donne en mchette i une autre fidkle. La pierre drcule ainsi sous les j u ~ s<br />

des femmes<br />

qui sont msstes les unes contre les auues dans le prolongement du pilier. La tome a devenant menapte.<br />

la coupable 6yde w lkve laissant tomber u l'oeuf qu'ek tenait s d entre ses cuisses. Ia u tome lp poussafit<br />

s'unpare de l'oeuf et, s'en servant comme d'un phallus, tente de Pintroduire sous les jup<br />

des ais: a rd sw' ,<br />

de la voleuse. Le clan des fernmes se prkcipite alors sur la u torime * qu'ek font tomber et rodent dans la<br />

boue. L'une d'elles s'ernprant de e I'oeuf-phallus B poursuit la u tome a en faisant Ie sirnulacre de la sodomiser.<br />

Ce jeu q~i rklise, en prgsence du genie chtonien, la d&te du clan m61e tend a provnquer le changement<br />

saisonnier, la chute des pluies par un brusque renvemement de l'ordre nature1 seul apable de faire surgir<br />

le e grand temps d'ot dkoule g nouveau tout or&.<br />

* Rite de fedit&.<br />

XB Indiquant par lh qu'ils dksiraient accoster pour faire mire leur dina.<br />

BBdjfg f'di kk hi. Aucun de nos informatars n'a pu nous donner le moindre renseignement w sujet de ce<br />

demier qpe de fusks. Toutefois wmme elles sont c ith juste ap& les fusies de Mu'ang S'ui (Trhninh)<br />

on peut supposer qu'il s'agissait de ccs cl fusees ray& Q qui sont plackes sur les supports nu dessous des glands<br />

bdng f dp'mn. hlais ces fusk miniatures que l'on fabrique au Trhninh avec le reste de poudre ne sont point<br />

hc&s. Elles servent d'ornement. 11 est possible d'aibus que ces fusk riduites soient une sunivance de<br />

ces fusk minuscules que l'on tire parfois dans Ie sud et moyen Laos (Wlt Luong Kau, Bin Tat Luong)<br />

devant l'autel des @es nu les fat pour consacrer les grandes fu& aux divinitb ou aux Trois Joyaux.<br />

Selon Cgu K'Zm Mgn, on lanpit, peu aprk leur pksentation au souvedn, les fusk royalcs, celles da<br />

reines, du vice-roi et du ras'iwong. lg. autrei f ushs &ent h&s le lendemain. hfais d'aprks le Pia Riu'ang<br />

S& c'ktaient les fusk des pagodm qui hient lancies en premier. Les fu&s des rois, des reins et des dig&<br />

taires n'&ent lanckes que le jour suivant(?).<br />

Jadis le souverain devait demeurer sept jours sur l'esphade du f'd, par Ia suite, il n'y derneura plus que trois<br />

jours, ainsi qu'en fait foi Ie texte des Gmfoqe traditiom. Durant tout ce temps, les divertissements se pour-<br />

suivaient au pied du reliquaire. FinaIement le roi ne passa plus qu'un jour et qu'une nuit prh du fat. En 195 2,<br />

il n'assist;iit dGi plus it la &honie; il se faisait reprkter par un parent.<br />

Ce qui prnuve que la ukirnonie avait pour fonction de rkinstaurcr la &=Eerie, de rhblir le droit royal.<br />

a T-te des Qmfoqe tradiN'onr, &ex I, p. 21.<br />

Selon le texte des lVir'm, quand les deux ermites eurent fimiti h dd future de S'ieng Dong S'ieng T'bng,<br />

c'est-i4re Luong P'rZbang, run d'eux, grice % ses pouvoirs magiques, gagna le del d'Indra et demanda au<br />

dieu de designer un roi vertueux capable de gouvemer le mt'ang. Les mkites des enfants des tbh ayant<br />

-mi&, le choix tomba sur Khtin Bulfim, hls du xoi dm thin. Au moment du dkprt, il recut l'ordre de<br />

s'insmller k Mu'ang Thh; plus tard, lui fit-il & vk, il aurait sept fils, dont l'ainC deviendrait roi de S'ieng<br />

Dong S'ieng TBng. En ete du cortkge marchaient les Pu Ro'.fia,h' qui ktaient arm& d'une hack. I ddia-<br />

tement derriere sui~ait un autre couple qui portait un coupemup, une pioche et une bkhe. Ces quatre<br />

ffib avaient pour fonction d'empccher les *fa, les_r&a et tous les esprits dangerax de ph&er dans le<br />

m'affg avant Khfin B&m. Par la suite les aieux KO' et les deux autres rfib cou+rent une llane et un banian<br />

malsque qui obscurcissait le uel. A leur mort, ils devimt les @es gardiens du terntoire, 6. Mi~~im<br />

Patie, tome 2, p. 6 sq.; L. Finot, op. cit., p. I 58 sq.<br />

Les termes atre guillemets ne figumt pas dam le textc. On trouvaa la &uctir;n intigrale de cette lkgendt<br />

dans notre article 4 La naissance du monde sclon les traditions Lao 8, td. du Seuil, p. 401 sq.<br />

* Un fauve et non un drag011.<br />

Cette recommandation des Pu fro' ~a Ro' qui serait ainsi % Porigk du d te des -qua met I'xcent sur la<br />

fondon purifi-tiice de h danse li& 5 P & v t du &toire, au &rnent de Ia fondon uktrice<br />

aplici* cependant par la Egende. 11 semble qu'il y ait eu id con-tion entre la tradition e te, qui<br />

assigne pour t5che pilndpale aux Pu Ro' ~a fro' de protdger le mya- centre les puiss;inces malkvolentes,<br />

et la tradition orale, qui dote, secondairement, les an- dhiwges du pouvoir rnagique de mum-<br />

monstres. Si, au nouvel An du livre d'heum, le -re ~&eur de la &% est n m t<br />

so&gnt, au n0um.l


An du dl&sinw (1- mois), la fonction pdtrice tead A masquer la fmction dtxice ainsi que le prowe<br />

I'h& dcs ti- dwt nous allons examiner le dkd. Le matin du detnier jour de I'an ou sliagkk pai, ii ~ob, As'im dispose dans l'autel des kt; .hg, sous It<br />

repair, i ccitk du lit des divinit& ou m&g deux plaeux de mets sucrks. 11 enlcve les s'Efei ph& sur lc lit<br />

km des & M e s prkCdentes et bdaie I'autel. I1 &pose alors its s ' ~ des i deux phteaux (dans lesquels sont<br />

ins&& des cierp et des noix dhrec eddies) sw le m & fiXe ~ deux cierges allurnis sur le reposoir, un ciage<br />

sur chaque plateau, puis se prosterne et murmure: *A l'ocasion du Nouvel An, de h nouvelle nous<br />

venom vous inviter grand-* no', grand'& noas et mus lion prkieux-lion #or, h soair, P der pi&la<br />

&e a la queue du mdmg v. Deug assistants sortent alors lcs masques et 1- posent sur les uouverdes des<br />

boitw h c6tC du mhg de sorte que le petit lion regarde en direction de ses v t s adopt&. Au bout d'un<br />

quart d'heure - temps d'un repas humain - As'im &nt Lcs cierges puis partage les ohdes entrc h<br />

mernbrcs du p d saak<br />

Le jour inter&e ou md dk, & rrb du rrmtin, Asaim porcc )es masques dans la pagode Aiam. Il p k<br />

Its Pu mo' na Ro' le long du mur, P gauche, pour qu'ils sufyeiknt leur fils adoptif (ce rie n'at pas OMgatoirc)<br />

a hppe sur un tambour (le ddium pcut le rernphca)- A tour de rble, deux par deu, les serviteurs<br />

de l'autel da dwdI .kg &ent le masque tt h ptau du 'lion pQ au centre de la pagode et s'extzcat,<br />

au rythme de la batteric r dansc *, a kvolue~ en cadence. Ccs danses qui rappelaient peut-he k l'origine le<br />

domprage du huve sont consid&h come dc simples exercices qui permetcront de choisir Is acteurs Its<br />

plus habiles qui auront l'honneur de dansa devant le souveraia. A I 14 les masque sont rap@, dans<br />

I'autel, sans aucun rite et plds sur 1 s couvacles. A I rk 30, deux serviteurs revEtent les masques des am&a<br />

no' - ~ ~ ei ce que n lainvocation t d'As'im sug-t, le petit lion ne va point danser au nord ni an<br />

sud - s'indinent devam le fat Pak Yam ou r'd de la Vkid qui jouxte Wjit Aram pour qne Its paroles dt<br />

l'nid ~~quikat, dit-on, de I'eficuitk, puis ils prennent place dans le uortkge des born qui, partant de Aram,<br />

se dirigc vcrs S'icng T'ong au nord. Quand le d g e amve en face de Wgt Kili, un peu avant S'ieng Tong,<br />

As'im &post sur le mur d'enceinte de la pagde, h l'wtkieur, deux comets m feuille de Mr. I1 place<br />

h main droite des aimx no' sur ces ohndes en disant: r Nous sommes Venus p i h In t&te du village, la<br />

&c dt h cid. Mainteaant [pk,rigi] n'allez pas mer, n'allez pa vous promenerI Quc tous les gens viennent<br />

st &st& ava nous i W&t S'ieng T'ong v. Ies deux a- piktkent alors Le sol pour hr Popst surnomrnk<br />

la veuve qui demeurait, auhis, dam un banian ou sur une colline, a Pempiacement oli s ' h<br />

mnintennnt la gode. Unc fois a S'ieng Tong, pmdant que les ieligieux du mdge vont asperget Ie9 bode<br />

h pagales PP mtjdium da &at; img o&e aux masques que les acteurs ont &pis clam la&cule renfermnnt<br />

le donr dc la pagodq deux plateaux contenant chacun un poulet bouilli, cinq bols de dessea et des brrri.<br />

I1 hxc dtux cierges d u sur ~ chacun des plateaux et invite les hta 4-8, Khh BdGm et Kh6n Bulong<br />

(ie & de Khih B&) h manger la mets. I1 oint ensuite, avec deux s'mi trempks dans de l'alcool, Its kvres<br />

des d m masques. Les deux danseurs se masquent pendant qu'As'im verse le contenu dcs plateaux dans nne<br />

jarra Maim du rim& &urn a masques prennent place sur l'es hde du wit. Le &urn &te sui<br />

un pait tambour la batteric sdb't- Les masques saluent puis lc pl o' acaoupi h droite dc l'aieulc &cite la<br />

fbrmule qut lors de la f h du fad. I1 supprim seulement le passage wnemant lc lion (si nous en cmyons<br />

du moins As'im, a r les deux ades au cours desqueUes nous avons hdik cetee &honk, les abcui.9 qui<br />

jouaicnt le r8k du Pu Ro' susurraient littidement le discours). Dis que la -e u danse o efmtit, Ics<br />

m&ms courent puis pikinmt tout autour dt fesplanade -en ponrsuivaot Les &ts qui &t Its fib=<br />

de leurs -us. Ccs fibrm provenant du costume des grotesques qui sem&rent jadis la paniqut panmi les<br />

&ts dcs tb& d n t P cheviller la hes des nouveam-A dans les cas de convulsions. Les andues<br />

dansent trois fois cornme au rze mois, chaque danse &ant suivie d'une pose de cinq minutes. IR cort&ge<br />

&tie 9e reforme. Au retour, m passant devant WIt Kili, les masques piEtinmt le sol et mient: e Eh, la vcuve,<br />

ne va pas emr, nt va pas te promma! r Une fois A m un servittu va chercher le masque du lion. Ia aicux ct hu hls adqd daasent do- h Wh Wis'un a@ avoir sdud le Ssf de VhitE (k lion claque la mi-<br />

&ires en sigm de dut) mais il s'agit d'une simple *tion, amsi Le Pu flo' ne rkite-t-il auclune hmuic.<br />

Les dammrs salucnt ensuite le t'd et rcgagnent l'autd. Ils posent les masques sur les couvedes tadis qu'AsYim<br />

verse Ies mas pktks antkieurcment a& an&-, P c8tk du lit. fl aligne les ski qui omaient les platmux<br />

sur It mhg, 6xc deux cicrgs all& sur le lit et indique que les aieux sont all& pieinet lesj* dc Sieng<br />

T h g (don la m&e d9As'im, ct kent *yak# qui hantaaicnt I'rmpkumnt dt cette pagodt) pour<br />

qu'h n'arent point. Les assistants se dpadssrnt ensuite h mets.<br />

Lt mntin du ~e jour de I'm& nouvelle ou sag& Wfl, jonr du u hi r royal, h roh, les habitants des<br />

pn&m de Wis'un et d'Aram appo~t des plateaux de mets suds aux &ata {mg. LC maim du r i d st<br />

tenu dt prknta un plateau spkcd contmant un poulet boa, une noix de coco, des desserts. group<br />

tw- o&%ndes devant les maques, 6m un aerge all& sur chaque plateau et invite les &dd 4-g r qui<br />

ont czcortk le seigneur du Nouvel An B, Khh BdGm et Khh Bulong & se restaurer. Il fkppe #is coup $t<br />

mhur, puis un quart d'heurc aprh retire Lcs rnets qui sont partag& en# k fidk. Les viIlageois ne<br />

d'd-, #sum phaux prennent la plact dcs'premiers. As'im i chaque &a, dcutc les m&ms decs.


h msques sont ensuite pods Q Wit Aram oh 1e petit lion, comme la veiue, rkpete son numh chodgraphique.<br />

L'apSsmidi de ce jour, en mrCi:ge, les Pu mo' ma no' se dirigent au sud de la ville vers un rnontiale<br />

ofi se dressait jadis dit-on h pagode de gemme fond& saus Fa Ngum. 11s placmt deux s'mi au pied du<br />

t- en murmurant: u Voici le Nouvel An, nous vmons pi&ner le nord et le sud du tarr'ang- Que le pays<br />

vive dam le bonheur et la tranquilliti! B 11s piktinent alors le sol - deuxy&a hntant cet emplacement -<br />

pendant que quatre bonzes de Wis'un et d'Am diposent des cierges et des 3rcci au flanc du monticule. Les<br />

&1Id l-8 regagnent Wgt T'at qui, par suite de la disparition de la pagode de gemme, marque, au Nouvel<br />

An, la limite sud de la uti. Pendant que les religieux aspergent la bouddb de la pagodc, les masques repivent<br />

un repas identiqve i dui qui leur a itk offert h WLt S'ieng Tong, puis ils dansent sur l'esplanade que<br />

hantent uny&a et lepfii de l'arcbtate mis- h mort, die-on, par le roi fondateur. Ces rites sont en tous points<br />

identiques i ceux qui ont kte-accomplis h WQt S'ieng T'ong, la veille. De retour P Ararn, un sen~iteur va chercher<br />

le masque du petit lion. Les an- et le fauve sduwt le fat de Veritk et dansent i Wiit \is'un (il s'agit<br />

cornme la veille d'une simple r+itition et le Pu ao' ne prononce aucune formule). Aprks la danse les masques<br />

saluent le fat et rewent - - l'autel (ks rites sont identiques i ceux de la veille).<br />

k lendernain, jow L la proct~sion & /'ear, ~ aZe, i 8h, As'im offre, dans sa demeure, sous le rcposoir dkdik<br />

am &atd h g , deux plateaux contenant chacun un poulet bouilli, du dessert etc. . . . et il invite Ies grandes<br />

divini&s dont les masques sont rest& clans l'autel a aller danser i WZt Wis'un, i I'est donc de la citk. A r 6h,<br />

lorsque le sourerain a aspergk les bouddhas de N'is'un, les Pu ao' Na no' et le lion dansent sur l'esplanade<br />

de la pagode que frkquentent deuxyu&i# Les rites sont en tous points id~tiques 5 ceux du I ze mois. Aucun<br />

rep n'est off& aux masques avant les danses. L'exhibition chore raphique termink, les masques sont<br />

rappd dans Paud sans mcun rite- 1Le soir, 2x4 les Pu No' Ra a o' et ie petit lion koutent le sermon<br />

i l'intkieur de Wistn et dansent dans la pagde drne en l'honneur du grand bouddha de bronze: It P'rBc%u<br />

Ong Luong. As'im incite k chef des bonzes A rkiter lrs prkeptes puis le sermon Ua b'a~&i~'t ou le Salong<br />

~ap'p'at'aa qui porte sur les rnktes que l'on acquiert en faisant des p&sents aus bonzes. Durant Ia rkitation,<br />

les acteuxs revhs des masques demmrent t& baisstk dans une attitude de parfait recueiilement. Aprks le<br />

sermon, les masques se prosternenk As'im &te le K'ahd, les bonzes ripondent par le ~vatta, les masques<br />

se prosternent trois fois et rkitent (I l'ofkande de vmux e. Le mddium fait retentir alors la batterie a xadii ,.<br />

Les masques saluent. D& que les battements pricipi& de la batterie e dame a retentissent, le lion s ' h c e<br />

en faismt claquer ses michoires. 11 h t e<br />

trois circonvolutions, puis les an&= le rejoignent. Aprh la<br />

premiire pause, As'irn he, sur le nez des a n c h et du lion, un cierge allumi pour les consacrer i I'Ornniscient.<br />

Tandis que le petit lion holne h l'intkieur de Ia pagode, les ancktz, hhnpnt leur tEte grotesque dont<br />

l'ombre fanmstique se projette sur Ies murs, se pfecipitent sm les femmes qui essaient de les faire choir en<br />

ilrritre; les masques osdllent, les cierges tombent enflammant parfois Pktoupe; da grappes humaines se<br />

suspendent aux monsaes in-; des mains fourragent dans les costumes de ramie et ravissent les prkieuses<br />

fibres, pack con@ les convuIsions. L'air pit- les anches se &vent et en titubant regagnent la natte<br />

oh leur fils adoptif les attend. Ap& la d d b e pause, As'irn place, devant les acteurs masques, quatre phtaux<br />

contenant charrun des bols de dessert, de l'aicool, deux $'mi d m cierges. Les quatre acteurs soulevant les<br />

masques mangent les mets, puis As'im oint avec un ~ 'wi trempt dans l'alcool les le- des Pu h70' Na No'<br />

en disant: u Vous venez danser en l'ho~eur de P'rEiu ong Luong e. I1 ofFre ensuite un verre d'alcool aux<br />

actcurs et fixe de nouvaux cierges sur 1e nez des masques. A ~& la troisi-e dame, ks masque saluent trois<br />

fois Ia statue du Bouddha et rrgagnent l'autel. Comrne les jows prMdents, As'irn aligne les s'ztei des plateaux<br />

praemment offerts sur le mLg, il dispose les mets px2s du lit que surmontent deux cierges dumb et indique<br />

que les an- ont daast en l'ho~m du Bouddha de Wis3ua.<br />

Trois jours plus tard, quand le souverain qui a robd les lieux saints extra-muros situis au sud et au nord<br />

va asperger le palladium du royaume &pd, i cette occasion, 2 WZt Mii, les Pu no' Ra Ro' conduits pa<br />

As'im se rendent 5 la pgode myale. Ils posent un s'b devmt la stam d; PrPbang, hent un cierge allurn& sur<br />

le porkwkge, puis aspergent le phdium avec de I'eau parfumk pr+a& par le dtre du rituel. 11s regagnwt<br />

msuite leur natte oh les attend le petit lion. Apr& le discours du Pu Ro' et les deux prernik danses. As'im<br />

pose devant les actcurs qua& plattaux de mets sum& (on ne leur o&.e point de pouh bouillis car les den<br />

yakigi de WZt MMP sont, dit-on, in&sives). Aprh la troisiLrne dame, le souverain asperge le P'ribang,<br />

statue do& d'un pouvoir mimcuhs qui peut provoquer, croit-on, la pluie, meme en pkriode de skhresse<br />

mquondk, her les &pidhies, d e r les invasions. Les masques regagnent ensuite Wit A=- Au<br />

pied du T'at de h V&it&, le gardien de k pagode dispose une natte sur laquelle Ies acteu~s - qui ont post la<br />

rnasques devant eux 1 As'im et le maurn prennent pk. Le chef de WZt s'assied en face des masques<br />

mcZtres et r&te Ies prkxptes que les aaeur~ et le personnel sad +tent en cheur. Le chef des dgkux<br />

rkite ensuite le P'dk pmi. Le gardien de la pagode pronooa le R'&i, le bonze, le Ratta. Les actcurs<br />

revbt les masques. Les deux an-, unc carafe i la main, vont as- le faat de V&ti et regagnent h r<br />

place. Pu no' kite a l'offrmde de vams e, puis Ic lion danse, bientbt suivi de ses parents adoptifs. Ap*<br />

trois danses coup8es de pauses, les anc&res duent le CM des bwzes trois fois (le lion claque des rnkhires).<br />

Aprh le salut au fat, ies masques fit@ent Pad. As'im +se les sPe qui omaient Les plateaux ojkm


& W5t wi sur le lit. . . (rite identique en tous points 5 ceux d utk apres le retour de S'ieng T'ong et de<br />

W5t Tat). I1 invite les &wfZ &g qui ont rendu hommage au P'rPbang P manger les mets, et leur demande<br />

de protkger la con& en &artant les pm-' dangereux. Les masques sont ensuite d +d, sans aucun rite, dans<br />

les coflres.<br />

Si au nouvel An du livre d'heures, la masques &ant sur l'esplanade du f'at, centre parfait du royaume<br />

d'ou myonne la vertu snuveraine, le caractire crkteur de l'me cosmogonique apse - du moins de nos<br />

jrlurs air ks cortitges de preta ct de monstres ont disparu - la fonaion purihcatrice, au nouvel An solaire<br />

par contre, ax-ant l'entrk dans la saison dm pluies marquk par les kpiddmies, la o p et ogresses surgissant<br />

de f ~ ~ para, t a boursoufflant le sol 5 l'emplacement &me des pagodes la plus +r+r&s, h fonaion purificatrice<br />

dc l'actc arch&)-pal l'emporte. Dompteurs de fauves, pourfendeurs deyaku, rnGtres des ogres qui<br />

\-cilien t dans les fllncs du P'u Si, les andtres dkrniurges doivent dks lors amhgcr le monde en sournettant,<br />

et<br />

non seulemcnt du nord au sud - axe que respecte de Luong PrHbng g &npasgk toutes les dr~rnonies<br />

rites de puriiication - 11-45 aux autres orienes, ces divinirks autochtones que le bouddhisme nvait mu assagir.<br />

Les ancctrcs Kc#' derenus ainsi les ~les protecteurs de la religion royde - ctr que soulignent leur place d-<br />

les cortl;ges, entre les dignitires de Wis'un et d'Am, et ws deux ajouts rituels: la b e de nuit P Wis'un et<br />

I'exhillitlon chorkgraphique devant le tbt de la Vkritk que pkEdent tati ion des pr+tes et sermofl d ese<br />

:i renfvrcer I'emllrise du bouddhisme sur le culte des deuuti /mg - en dansant aux quatre swrteurs roborent<br />

ct verrouillcnt les bastions spirituels de la cid. Mais le cara&rc &-atcur de la dame est sous-jacent. Les<br />

mtmstres ne surgissent qu'aux +odes critiques oh s'amorcc le retour aux origines, ils ne &pent que sur<br />

Ics terrcs en friche. Les ancttres dhiurges arrachent donc h I'emprise des monstrcs un dung qu'ils dent.<br />

Mais La recrhtion i hquelle ils prockdent ne part plus d'un centre parfait, le centre a &lat& a la pkriphkie,<br />

1:~ rccrCatican cst devenue sl-nthktique. Or, au nouvel An du mihime, I'acte cosmogonique autour duquel<br />

pat-itc toute ccttc cirirnonie subsume d'autres rites qui lui serveat &adjuvants et qui possedent h &me<br />

\-aloris;~tir)n ambivalente. Les lustrations constituent le premier de ces rites- On peut distinguer les lustcatiws<br />

~VCC h I'C:IU :IU ni\-eau constant a, les lustrations dts religieux et des fidkles, cells auxquelles pmckkmt les<br />

Pu Sr,' So' et les lustrations royales.<br />

L'aprcs-midi du dernier jour de ran, lc chef du quartier de Wis'un va, en co* puiser i la Nkn K'an,<br />

i I'cndroir quc protege le nap Tau K'K'Prn Li, 1'- constante. Selon le texte des iVit'm quand la deux deuxmites<br />

eurcnt plant; les piliers de fondation du futur ~~H'UHX, ils arroskrmt les bornes avec de l'au date dont ils<br />

d6posirrent le reste dans une grotte portant le nom de Nang h. Cette eau devait servir par la suite au sacre<br />

dcs rois de Luong P'rgbang. Le texte des Quaforre lruditiom prkise qu'autrefois on ahit puiser cette eau nm<br />

seulcrnent i Sang An, dans la drconscnption de S'ieng hEn, mais kgdement dans h grotte Nok h, dans le<br />

mfi'uttq t1e Nan, province de Ta Du'a (cahier t, p. 24). Avec cette mu, lc souverain allait, pdcise le texte,<br />

arroscr Ics bouddhas de toutes les pagodes ropales. De nos jouls, les deux jarres contenant l'eau au nivau<br />

constant sont pclsrks sur les autcls de WHt Wis'un et de \V.'gt Aram. Le jour interc;ilaire, quand les masques<br />

vont rlanscr i S'ieng T'ong, deux enfants poaent, en ete du cortege, ccs jam et un religieux de Wis'un<br />

arrosc, arec une partie de leur eau, les bouddbas de S'ieng T'ong. Le premier jour de I'm& nouvdk, quand<br />

les masques ront piktiner l'emplacement de la pagode de gem, la porteurs de jarres les praent i@e<br />

mcnr. Autrefois, dit-on, le restant de cette mu sacrie &it rkpandu sur le monticule. Actuellement il nc sert<br />

arroscr que Its bouddhas de WZt Tat. Cette lustration at-ec une eau qui rontient l'essene &me du territoirc<br />

ne purifie pas seulement le nord et le sud, elk rkaudise la fondation mhxe de la ut&. Mais ce rite dt purification,<br />

de fondation et de feniliti sert &introduction P des * lustrations cmisies a a~llr~uelles ~ro&ent la reiigicux nppartenant aux pagodes des quatre orients. Le jour intercalake, les bonzes de Wis'un, d ' a<br />

de \vst kf;iii, de tom Si, de wit Tat accompagnent en efkt 1- Pu 90' Ra No' Q S'ieng T'ong et ondoient<br />

avec de fcau parfum& les bauddhas de la pagode nod. Le lendemain, m e dkltgation des religim~ de S'kg<br />

Tong, Wgt ?IPi etc. . . asperge les bouddhas de Wis'un puis se rend en corege avec les Pu Ro' ma Ro' n<br />

IVgt Tmnt oh elle ondo,= les statues de la pagode sud. Toutes ces lustrations sent prM& d'un ondoie-t<br />

des reIigieux et sonr suivies d'offrandes de fleurs. k s rhidents de Wit Tat, paxent de guirlandes statues<br />

de S'ien~ Tong, ceux de S'ieng Tong les bouddhas de Wh T'at.<br />

.. -<br />

lie juur de la procession de l'eau royaie, c'est le souverain en personne qui, aprk-s ondoiement, asperge les<br />

bouddbas de Wis'un puis de S'ieng Tong. Le monarque aspet& lours suivans, les boudh de la marche<br />

sud (Singk'ilok) et de la rnarche nord (Pak U) de h citk. Trois jouts ap& h procession de I'eau rayale, les<br />

PU go* T;ia so* aspergent le F'rZbang puis k fat de V&t& Le souverain ondoie Cgalernent le plhdium du<br />

rogaume puis proc&, le dernier jour de la &monie. i l'ultime lustration da religieux des diffi%renb qwrtiers,<br />

hs h =our meme du pahis, au centre de la citk, sceht ainsi l'unid religieuse du territoire.<br />

Jadis Cchanges croicks qui pddent t la rkghkration des points du cornpas et du temps s'accompagnaient<br />

de combats orientis. Le jour in&=, les jeunes gens de WGt T'at (sud) et de Wis'un (at) attaquaient<br />

Ies jeunes gens de WPt S'ieng T'ong (nord). Le premier jour de 1'gens<br />

dr: S'icfig Tong et de Wis'un d'attaquer cem de Wiit T'at. Ces lunouvek,<br />

c'ktait au tour des jeuncs<br />

souvent sanglantes qui se &oulaient<br />

dans I'mceinte des pagoda ct qui avaient, dit-on, pour but de prouver I'&citt des ma&# de lwrs pos-


sesseurs, Iikaient en fait une force pudkatrim et &trice, ce qui rappellt hidemment ms joutes f g k<br />

dc h Chine andeane qui brtekent hs vertus n~ves et pj&t am k t s ks vertus -6.<br />

Metrant face A hce des dhents lit% h des espxs -ts, ces luttes h Luong FrSbang contrib-t g<br />

mmnsutua cet apace total, mrnique d-tC par la danse des a n h , dans son circuit aux orients (identipue<br />

d'dlmm h celui d'une des danses analysBes par Granet, Daas~~ et It@ GJ Ijb C h antfCaw~, tome I, p. r 14).<br />

Or seIon nos infofnrateurs, au I I= mois, i la sortie du a&m bouddbi ue - date P hquelle est<br />

Ie sud Lpos la course de pirogues chnrgde dc r&staurm in thee de &mar& - des combats dtuclr 6<br />

dsngereux opposaient Ies jeunes gens de bong P'rSbang divisb en trois camp: WSt Wis'un et WP Tk<br />

atquaiat, h hide de fusk, Wgt S'ieng Tong; Wat S'ieng Tong et WZt T'at attaquaient W3t Wis'un @<br />

nod et le sud iecompcwaient h i l'est); Wgt Wis'un et S'img Tong attaquaimt W5t Tat. at. p t dwc:<br />

se demander si, au r ze mois, un dime dynamique ne sous-Eendnit pas @dement la drhonie du Tat, si<br />

- -. dames<br />

que nos informaieurs iigent slli ph, h un point cadid he, n'ktakt point enen<br />

des -es croisks qui auraient hrteli &dement aux orients l'ordre via et y auraient fait ray-<br />

la vmu 1 1 0 ~ ~<br />

Selon cette vatiante rappode par la mPre d'As'im, Ies fbh ne remirent pint la grajnes de c o w<br />

aux<br />

no', ils lcs Isisslmmt mmber sur le sol. Par la suite, les their envoybt - il n'est point p* de qude fa-<br />

- des instruments qpks: doirs, mupeaupe pour les Khi, charmes, herses pour Ics Lao. La anmo'<br />

ordonnht aux ahrights de dtiver le riz sur les montagnes, puis ils higrhmt de Mu'ang A<br />

Na m u &u . . . Cette d o n ne p&ise poitlt sails furent bless& par k fauve qu'ils avaient captun$ P Shg- k'5bk. La mention de Mu'ang ThEn rkv& Mdemment une conmnimtion en= la version orale et h<br />

kite.<br />

Cf. ]L. Finot, op. cit., p. 158; Pr&'mw)'qgd, partie 70, p. 73.<br />

Wue dame &&re hit like h un quartia orient& Selon nos informateus, il n'y avait point, la p&mmtim<br />

au souverain mise & part, de *lacement des effigies en rapport avec les points dn compas.<br />

" Sous k rituel lao apparait le schb da dana chinoises && par bet. Cest i l'aide de danses qne Pon<br />

dompte les b fkoces et le monde est % &g& d& que les b&e swt dompt& et qn'ek k t *,<br />

cf. op. ci~, p. 269. Sur le lion prokctmr des vUes. d. Notton, -1 Brr Jim, I, pp. qr, 46.<br />

C€. Ua compkxe #&I: L MMS h p&.w a h, in Selected Papers of the Fifth Inmtional Congress of<br />

Anthropological and Ethnologd Sciences, Philadelphia, september . 3 84 sq. Nous cxamhmnr<br />

p-t, en dCrail, la courses de pirogucs de Luong P'ribang:vWizg6k!h, B~nsEk n song dnns un<br />

article di& originellemem pour ce volume, mais qui n'a pu &re i&, par suite de son nornbre de pages.<br />

sa Ou plus -t &at ce.dcs dahxr, cu les ophidiens, ou du moins une partie d'entrc eux, passent<br />

dans le fleuve d& la &I de la saison maquie offidellement par la sortie du &me bouddhique<br />

(r le h s ) , d'oG cette cetteonk du qui rhnkait, autrehis, tous les niga k l'intkrieur des terr;cs,<br />

avant leur d+m, a ce flottage des lcminaires qui a d \ si nous en croyons du moins k texte d c s m t<br />

ftdtim, 1- passage dans le hve, passage qu'une course de pirogues aurait dfi nomdement rkdker si<br />

lcs factems geOpphiqnes ne s'y bimt point oppo&. Is course de pirogues codmmit donc plus &elk<br />

mmt une hamation dEjh efktuke ou en partie &nuke qu'elle ne la ddisait. On peut faice h catc hypthkx<br />

sur la migration des sraia deux objections:<br />

I) l'etence de courses dc piroguw, jusqu'en 1939 environ, lors du nouvel An du milkhe. Or selon S'ieng<br />

Ung K'3m, il s'agksait de simples dgates sans aucune v k rimelk LC hit que le texte des @hqt<br />

fdh ne mentiom que deux courses en l'hom des quinze du royaume, & dn p mois et<br />

du Ite mois, semble co- mtte &gation de l'ex-chef des mmeurs royaux.<br />

z) hlors de h f& du Nouvel An, le re jour de la nouvelle mnk, i 204 en @en- de persodtds &W@XS<br />

invit& au palas pour assister aux danses dassiques, un grand H@ en papkt qu'8dsirent intkiewemmt<br />

des ampoh &ctriques est port& en processioq du sornmet de la colline sasr& jusqu'a un bassin creud<br />

dans ]a wur myale. Selw les membres du palais, il s'agirait du a@ Sisiiw qui reudrait visite uae<br />

HZ& daxwmt dam le bassin royal. Admettons - cohent a a qu'aihnent Ung K'&n et nos iafmmateurs<br />

du mmmun - que cette procession ne soit pas un simple ajout M q u e &ent mais un<br />

andeq organique, notre hypo&& s'en muverait& idmde? Ndemem, cu comparable en quelque<br />

so* au lancement des hh, le ddpot, h le bassin, du &r?$a illumint n'est qu'un *--- *me<br />

idid - cn taut qne p&guration de Ia migration a daher - et dymmique, il d*<br />

dcmhne. 11 ne nxte plus aux courses de pirogues qu'a ditkmr l'appel a la daie ljmite. Repre- k et<br />

Q& onpa<br />

elles dminent alors, au ge mok, les ophidiens jusqu'au demier.<br />

IRS lecteurs pourront s'konner que lors de la Ete du Tat, Pas&&ement dn tczriioke 1st phest<br />

du Muge que -pit le z le j- Ie d&l& des piioguiem. Rap+ ici ce que aous krivion~ 1916<br />

sujet: u Les &&nonits qui aaualisent un mythe n'obsavmt jamais Wetnent l'ordre blow du fit-<br />

A supposer m&ne gu'& l'origiat elles l'aient ob- an wurs des sitdes tous les tableaux ont & inmdw$s - -<br />

La chmnologie Moppke par le rite est donr: indkpendante de l'ordre bnohgiqut du rite h 6<br />

monk. I1 ne peut d'dkurs en h am-t, vu que les rim &mt p luri-fdd -mt dcs temps


diffhnts a *pitent le dhu1emnt dn schario en tkItsc~pant les @riodes lp (Conmhtim i I'id rkrr jdar<br />

Ti K'i, BEFEO, vol. XLVLII, fasc. I, p. z 30.)<br />

* Ea Isan, 10s de la f&e des fu& qui a lieu 3 partir du 7e jour de h lune dhissante du 6C mois, *rent<br />

*ent des~&a (cf. Prhnpra"~'~ mongk'm t'b if-, par Sompk hi P'dipi, Bangkok, 1957~ p. I 65).<br />

son ou-ge le has, de Reinach, citstnt Gosselin, p h d que c'est au rre mois qu'a lieu daas tous<br />

cenm ou milieux agticok du Laos, la fhe des fusees, op. kt., p. I 14- ~ette -sation est ividemment<br />

monk.<br />

" scion unc Upde de BasZk ikppt6.e par C3in Kun Kw, le prince K'att'Znam, q& avoii mis 1 mort le<br />

qui menawt fik du roi de C5rnpasgka ipousa cette demitre. A l'ocmsion de ce mariage, taus les<br />

$0 du ro).aume firent leur soumission et &Went, en l'hommr des ipoux, la f&e des fusk. Notm que<br />

Nmg Sim, Skpouse de K'atSPnam, avait pour mkre la fde du roi de Wieng &I; cette demdre, on nt sait<br />

pour qudle faute, fut jet& par son pEre w fieuve sur un &u. Le roi de C~rn~asgk, Pa Kkmniit'a, Ic<br />

fimdateur ligendaire de WPt Pt, la repkl-m et l'kpusa. Nang Sita, fmit de cem union, est devenue i Tomo,<br />

site d'un anuen sanctuaire khmcr, i laquelle on o&, au 6e mois, en guise de mets, une venimeuse<br />

mypk- Selon une Eg-de rappoak par Pluniar~, h He du mi de Mu'ang S'ua qni avait +oust un sauvage<br />

fut q* avec son e u x h bod d'un radeau. Nous avons fllonttk dans un article cornact& au cpde de Nang<br />

Ua qut I'exposition sur un radeau ou sur une pirogue &it un chgtiment dservk aux p&cesses qui avaient<br />

hut& en paiticulier ave des aborighes rqdsmtants de la sexualitd i P&t pur assirnib d day+a. II est donc<br />

possible que la phase de wieng& ait usmrnis une tclle faute. Cette contamination expliquernit l'inq&tmtc<br />

persomahi de Nang Sit&<br />

LC roman T'& K'att'd-m cxpliqut de la fagon suivante I'origk des fusk: un ermitc pria K'att'ham,<br />

consid& comme un Bdhisath.a, dc mwtm sur It Mne. Puis faisant appel par la pens& h m e pierre magique,<br />

il chnrgea cette g e m de convoquez les &, les nap, 1cs gamhw, le mi thy+, Qva et tous les @es<br />

pour qu'ih rendtnt hommage P K'atSham et &brcnt we f&e en son honneur. Toutes ces divinitb accoururent<br />

immediatemtnt ava: lcurs innombrables sujets ct, pendant sept jo& et sept nuits, damus et ~ w c e r ~<br />

w succ&d&rent dans la fodt de 1'Himalaya Les @a se riunirent ensuite pour fabriquer les fu-. Us rempliient<br />

da bambous de poudre bicn rash a 6rent des fus& de dXkntes tailles et de diErents poids. Puis ils<br />

bouchhent la biagf'lii avcc un mClange dc ik cuit, de riz au a de fe& parhdes. Ensuite les divinitis<br />

fabriquerent lcs mkhes, Ies tubes qut l'on he autour du corps send des fuh, la queues des bhg f &. Ih<br />

orntrent les fusk de pierres de scpt couleurs, de feuilles d'm a d'arpt, de papier do& et argent& ][Re<br />

&, la nip, les gandbna, Ic roi desyaka et tous Its pdi o&irent ces fusk P K'att'km et les dudrent<br />

sur le mont K'its'akut. Toutes ccs fusk, au nombre de un million, s'hckrmt vers le uel sans retomber.<br />

Ell= montPrcnt pendant deux ou trois jours jusqu'4 l'hge des tbh. En voyant -, la habitants de<br />

at &age dcste crurent i une attaquc da hommcs. Ils allat aussitbt avertir le roi des ffib qui dkhha<br />

con- Its bang f di k pluic et un e vent coupant cwltnc un moir a. Le vent brisa ks fusk dont il disloqua<br />

k queucs, la pierces a les ornemcnts. En retobf les pi-, les papiers do& et argenh s'acc~d~hent<br />

am bradqp ou se ttpandirent sur le sol ct se dmdrent en fdge, en Aeurs, m fruits. . . D'autres<br />

pimcs ainsi qut Its feuill- d'or a d'argent s'@arpillZxent dans 1- rivib, lcs ~ments, lea &seam, les<br />

hgs, les marais et donntrent naissancc k dcs mints de gemme, #or et d'argent. Quant aux fuh, en retombant<br />

dans Its foras, les plain-, les montagncs, ella se *of~hrnkmt en arb= fmitiers de toutes so-;<br />

d'autres changerent 1'- dcs pits cn dIlicicux brevtge . . . d'autres enh creusbent des puits, foitrmt d e<br />

murces . . . Dcpuis cmt mue, les hommcs irnitant les pbi hbriqn&rent toutes soae~ dc hk; les fusBes<br />

qui toument, les fish-fleurs, ks fusk qui kclatent en gerbes multicolores (aandt no 473 du Wgt Ltr&eu,<br />

pbasi 6, feuikts r 5-18. Nous instrons id la hcaduction qu'a bicn vouh nous faire parvenu M. H. Jou*<br />

magistrat A Vientiane).<br />

A Bas5klk, la fete dts hsk n'est &b& que tons les trois m, gh-t Iors dc la lune &croisgnnte du<br />

7e mois. Les bdr~g f di' sont fibriquts dans la locaIit& m e pat & relighx appaaenant l'un des villages<br />

de drconscription. un roultment est op&k tous les is am. Les fusk au nombre de quatone sent dkp~& sw dm suppotts A Wst Tong, pgode princike, dans le pavillon &ervi am sermons. Le jour fixk psli le<br />

-ae adminiswatif, les villagmis mansportent les fusk sur leurs supports et les dkposent devmt It bureau<br />

du *#$ag. h chef du rndmg rcM)uvre la fuskes du premier support Aervt am thh d'une kto& h h t e -<br />

couleur dcs grands @a - par la familk pin&. Puis prkkd& des porteurs de fusk, il se rend en<br />

coasge aux autek de la prioupauti pour prisenta les bdilgf'd aua Wes. Les deux suppo- sont pb<br />

i 4 rautcl a, rbidence des divinitks. Les jeunes gens de Urenm qu;urtiets dansent devant les fu*,<br />

mut en frap~t sur des boites en fer blanc. Les uns portent de~ parapluies hots d'usage pour indiquer qut la<br />

&ho& a put but k provoquer i pluie, d'autres des per& bods de verts rameaux s~rnboli-t<br />

le r&vd de h mmre. V h de haillons, le visage enduit de noir de fun&, ils pomt am doip de volumi-<br />

-=S bgucs dc form phallique et, en sautoir, da phallus en bis d& sur une cordelette qu'oment am<br />

=tdd&, en guise de dddons, des vulvs sur lesquelles des &S ont & colk. Ceaains &me poacnt,<br />

A bmgu-, de coloriks qu'ils mvrent & l'aide d'une ficelle 6xk au mob ou h Yun


des ortcils. Le maitre du rituel monte dans l'autel dit des u pdptifs 8 qui mnht les reposoh des @-<br />

- ~ 'at dans cer autel out-ert au public qu'ont lieu les &monies - et d avertit les tbbir. U redescmd, verse<br />

de l'alcool sur le suppa des fush des fhh et invite les gmds gbk B accumpagmx jusqu'i WGt Tong<br />

la procession ds bdjlg f '&. h mddium qui n'incmm aucun we s'assied en tadleur sur la daie 6x& i<br />

du support. En main, il tiat la wupe d'oihndes qui a semi i avertir les dim. Pricidi de deux porn d ' h<br />

dards ou u cerfs-vohts , fait d'une peau d'hreuil voht (animal de la &herase) tendue sur un ca& a<br />

de quatre tambour* qui ploient sous le poids de deux volurnineux tambours de concours (kg +)<br />

Eel& sur des perches, le mdium porn! par six hornrnes acmmplit la pra&&i@ autour des deux au&.<br />

DerrikeI sib-at le maitre du rimel¶ ses adjoints, le dd du mdmg, les poaeurs du deuxkm support - dent<br />

les fu& pay& par Les fonctionnaires et les rick wrnmerpnts repeentent re mu'ang xftr'r& sgnrrc - et les<br />

rep&mtants des villages voisins portant sur l'ipaule fusk et tambours. La procession gap h<br />

Des autels i Wgt Tong, sur 4 km, les villageois, sur le pas de leur demeure, oht au d u r n par l'ena du maitre du rituel, cierges, hrs et abo1. Le flim verse un peu de cet alcool & terre en hvitant Lcs ghia<br />

d se dkaltker, puis il ofie L reste au midiurn et i ses assistants. La praah&i#I autour de h pagode une fois<br />

dectuk, les supports sont plxk en face du t'at du grand-*= du prince de ~ hpas~k. Ia coupe # oh&<br />

est dkposke dans un pavillon tempomire dit de a ricepion s &lev& par la famille peke dans la tizikre seignewde.<br />

Le fn'm invite les ginies i reposer h s ce pavillon. Dans la corn de Ia pee, il fait &er ensuite<br />

les tambours de concours de Basgk. Sur la peau de l'un d'eux, iI phce un plateau OM par la fade prkikre<br />

contenant une jupe, une &hqe, une tresse de chweux, un rniroir, un peigne, un bracelet, des boucles d'omih.<br />

Ce plateau est &die am pbi des tambours, ghk fbhins qui perturberaient, pense-t-on, la &&nonit s'ils<br />

n'hent point propitib au pr&dable. II verse un peu d'alcaol sur les tambours, puis oint la peau avec dts<br />

auk frais. Pendant ce temps, les maitre du ritud des villages environnants exkutent ks mhs rites sur<br />

leurs kong &g. Si ces rim &ent omis, si la peau dez tambours d d t dure et ciaquek, non swhent<br />

la f& d&ghhmait en hue, mais fait plus grave, h gBcheresse t d a i t les jeunes plants de riz. k s a jwnes<br />

Mes-tambours * rassasiies, les jeunes gens se groupent autour des h g Grg qu'ils madlent de baguettes A<br />

extrbid de plomb de fapn i faire Mmir le feuillage td-dit-on a le so& du vent prbrswr de l'orage a<br />

et k attirer dans les rizikes Les pluies kk6ques. A@s ce concert, f u k et tambours sont dkpCs dans<br />

Pubosot. La soir de ce jour, le pasomel s d est invitt L diner chez le prince.. Cette consommation dt biens<br />

doit assurer la multiplication des m c e s dans la rizike seigneuriale, rizike primordiale, source de<br />

pour le reste du mdm~. Sous le + du prince, 1e psonnd sacd devait mhe passer la nuit dans le pavillon<br />

de rhption.<br />

Le lendemain matin, i sept ou huit heures, k maitre du rime1 a scs adjoints sortent, dans h wur de la pgode,<br />

les supports de fu&, puis d+sent, h e le pavillon de rkeptlon, une thee, un crachoir en argent, un<br />

hsaire i chiquer, un petit oder - couche des g&es - et une mupe de e demande de pardon s aintenaut<br />

khevau de coton, cierges, dre, barns &argent; toutes ces ohdes q~i ont t~ remises pat la familk prinu-<br />

soulignent les liens qui unissent la chefkie aux tbh k Le du ritud retire la coupe d'ofhnde~<br />

diposk la veille dans le pavillon, fixe dew uerges d d sur ette coupe qu'il place sur le support & fwk des bin et verse de l'alml le long d'un des montants en iavitant )es ghies i aaompagner la prodon. Le<br />

maurn qui n'incame aucun @e s'assied, wmme la veille, s u le ~ support puis le cor&ge s'kbd<br />

t&e marchent deux jeunes gens dont le chd at d d'un &em chapeau -st que surmonte m e plume de<br />

paon destinck, dit-on, k attirer les &m. Le premier porte le nom de a protmeur a, le second celui de<br />

* docteur en balayage *. Ils sont char* d'expulser les influences malignes. A c6tk d'm &eminent des pfa masqub et un vie.dhrd portant en bandodike des lamelles de bambou sur lesquelles est p v k la parodic<br />

pornographique d'un sermon qui sera Iu h h de la c&moniee Dmiiirq viennent les portem de tambow,<br />

le pmonnel sad qui encadre It &urn assis sur Ie snppoa, le chef du d m ~ le , second groupe de fnsb et tous dgeois. Le co*ge exhte lapad&inI aumr de WIt Tong puis coupant P travels ks rizih<br />

inondh - il est formellement interdit de suivre le sentier sous peine de provoquer la &hem= - pgae<br />

I'autel de r&eption Le mkdium descend du support, et tenant la coupe s'assied clans k pavillon. Les tambours<br />

sont dhd16 et &s violemment, Apds ce mcours, deug jeunes gens dont la brawetee s'ome d'un<br />

v~lurnineux phallus grimpent sur la rarnpe de lancement &lgk s?n nord-ouest de l'autd de Les<br />

fuk - cell= des tbb en premier - aont &es de lem supports et likes au montant de Ia mpe au moyen<br />

d'un anneau de barnbou qui enserre la fusk et l'ext&mit& du montant. Une mkhe at kk a l 'md<br />

inf&e~fe de chaque fu& Dh qu'une fits& est Ian&, une mire est immCdiatement tkk i L ~arnpe. Au a<br />

oh une fude c ons4 aux tb& ferait long feu, il fiudcait asperget, selon C h Kun Non, les bonzes dd<br />

pour hter la skhmesse. Quant a m fuskes du second groupe, si l'une d'entre elfa ne p pas, son p e &<br />

take P dOit olEk P bok & la ronde ou se laisser aspcrger. Q-d toutcs k fush de Bas& ont & tirh, les<br />

paysans des environs posent 1- frisk dans les buissons et mettent le feu am mkcha. Ap* le -t<br />

des fuk, le a protecteur , recueilk parmi les bhd f & des rhb^a celui qui a atteint h plus hnte altitude a dvi<br />

de son acolyte et du porteur de manusuit, il se dirige vcrs la demeure princik Ii, la fusk sur l'kpaule<br />

il daase au pied de l'esder, puis saisissant le Bhg f f par la hampe, il en pose l'extrhit6 sui la mnrcEte sn*


mue. Son pke p e qua& est &e. 11 croit B tort qu'elle a uae tumeur. Il prend de~ fines de k'm<br />

et lui oint k ventre pour qu'il &den mais il ne diminue pas de volume. Alors il lui oint le ventre avec: des<br />

racines de & pit, puis il lui d-e k hire me dkoction de p'ang k'i rnais le ventre ne &enfle point. &tre<br />

le 8e et le mois, elle s'krie cp'elle sodlie un peu des yeux puis que le ma1 s'aggrave. Mbe si elle est assise<br />

P ne rien fakeI & se plaint #&re contbatunk, qu'elle ne peut remuer ni 2 droite ni i gauche. Son ventre est<br />

si edit qu'il touche le mu. Avec douleur, le pkre en6n a compris: I1 semble que ce soit le phallus qui ait its<br />

& mal ma fille, le phallus au cou rouge l'aura per&. Que les chiens &em ma mhe! Cela me cause bien &<br />

tourments. Le ventre de ma fdle va dater dans quelqua joursl<br />

u Il y a qudques instants, c d e h plat ventte, elle se plaignait de dbmngeaisons, eUe se couch sur le<br />

dos et se plaignit de douleurs abdminales. Quad elle est acaoupie, elle a ma1 P b tEte, aux yeux, aux souruls.<br />

Elle a l'air k@; sa vulve ~t contract&, c'est btable de la voir ainsi &is& a. I1 invite alms ses parents<br />

ii venir masser les jambes, les moUets dt Ja parturiente. 11 la invite i venir l'ausculter. Les parents du nord<br />

et du sud accourent pour la soigna. Tous sont presents, la jeune fdle ne peut derneurer en place; son ventre<br />

est sur le pint d'&hter. Elle ne peut pas s'wxoir; ses mains essaient de s'accrocher am doisons, ii la mrde<br />

(i h laq- se suspendent les parturientes au Laos). Ses mains errent et s'accrochent & h perche qui soutient<br />

les habits. De sa main gauche, elle essuie ses larmes, de sa main droite, elle messe son \-en- Parfois elk<br />

pousw des cris de doulmr: % Of! Of! Autrefois j'itais bien portante, aujourd'hui par contre je &ns de mowk.<br />

Mon rentre va klater, p t&e i cause de ce malheureux e gibier des esprits rr (la verge) qui m'a per&, h<br />

=use de ce malheureux au cou rouge qui m'a trod. Jadis quand je faisais l'amour, j'&s & heureuse;<br />

peutae me suis-je trop rkjouie, c'at pour cette mison que j'ai ma1 B. Pendant ce temps, ses parents la con-<br />

solent w lui citant l'exemple des autrcs: e Vous & mmme une telle, une telle est comme vous! 3<br />

F& ne peut s'adosser aux oreillers, ni s'asswir compbent, car elle a ma1 aux fesses. Peu de temps ap r&,<br />

les eaux surgissent, la vessie &te avec bruit: 2 4 Eok, &k! p~! ses intestins sortent, longs, longs; l'eau bhe<br />

suinte melk aux secritions qui -citent a l'arnour, kpaisse cornme l'eau des vmnicelles frais. Elle pcte, d&que,<br />

urine. Propre comme je suis, je ne peux maapprocher, car elle empeste et cette puanteuc se dpmd jusqu'au<br />

uel des #bin. Auditeursl *<br />

Le sermon nkitk, la dtresse de maison tend une coupe d'eau au &zitant qui en verse quelques gouttes i<br />

term, parodiant ainsi le geste du bonze qui aammplit Ia transmission des mkrites. Les protecteurs et leur<br />

acolyte repivent ensuite de l'bl, une certaine sornrne d'argent et, accompag&s de tout un m&ge vont<br />

adcuter le mhe rite chez tous les notabk, ainsi que chez les veuves et Ies &vo& du quartier nord jusqu?<br />

P'Zph rap&-midi, protectems et k rkitant prkidis du prince: et de ses f&rm se rendent P W5t Tat<br />

au sud. Tout le long du ch- mndis que l a exorcistes exkmtent chez les notables, veures, etc . . . le pit<br />

bhg f a'i, les jeunes gens du cortege e t h l'intkieui des demeures recueillat, sur les marmi=, de la<br />

suie dont ils enduisent le visage des jeunes mes, pour chasser les rnauvaises influences. Au retour, en psant<br />

le profond arroyo qui swre le quartier de Bas& de WGt Tat, ks protectem font chavirer la barque dans<br />

laqudle le prince a pris place, de fapn it provoquer la pluic<br />

" Ih fete des f u s k commande un meme cycle triennal P W5t Ltu - lieu saint par excellence de l'ex-ropume<br />

de Cbpas&k - que protkge CZU Nbi, le beau-pke du chef des fhb de Basrk et P D6n Tahq village de la<br />

famille rnaternelle du p k de Chps~k que surveille CEU Fk Sadu'ang, dagut pat la thin de Bas& pur<br />

assurer la protection de la parent& prinake. Comme ces localit&, vu le lien qui unit leurs @es ceu~ de<br />

hPk, ont pour mddium dui des autels de Ciimp~zk, le psonnel sad de Bas& ppitside 5 la fh des fu*<br />

dont le rituel est dam ses grand= lignes identique d dui de tknpas~k. A Wgt Pu, le brra Bhg f t a lieu le<br />

loe jour de h lune croissante du 6e mois, immtdiamnent ap& l'ohde de poulets bouillis aux @es de<br />

la ldd. A D6n Talat, P 1'0-ion de cette drhonie, Czu Fh Sadu'ang s'incune dans le mdium qui pred<br />

place sur le support des fusk consacks aux ti&. A Wf P'u, &u Nhi s'ttant dei i n d dans le maium.<br />

au 60 mois, lois du sacrifice du b de (offert par les fill=-&es de h marche aborig- de Sukhuma, et faisant<br />

pendant au sadce du buffle du I ze mois ofkt par les filles-mhes du m'rmg lao de Bas&) point n'est besoin<br />

de lainviter h nouveau u h chwaucher sa terrestre monture a.<br />

Si la Ete des fusk &gle le changement saisonnier, comment expliquer qu'elle n'ait lieu que tous les mis<br />

ans et non point tous la ans come dam le moyen Laos? Selon nos informteurs, Ia raison en serait que<br />

Yen* dans la saison pluvieuse at ass& annuell-t au 6e mois par le s d c e du bde h W'Zt F'u 0~<br />

se Wssent alors tous les @es de I'm-royaume: de Ciirupas&kUr. Mais ce cyde annuel doit &re hi-mw<br />

rkgle par le cycle triennal du h bliirg f Zi qui le subsume, tel un muage d'horloee qui wmmandbt un<br />

second engrenage. Ornettrait-on & dtbrer k bm b&gf'&, k cycle annuel b t dkdgli et ah pendant<br />

tiois ms.<br />

67 A 3.h Soi, p& de Lat Bua, l'avant-veille de h drhouit #ordination et d'htion au grade suew<br />

(bm k g Pot) qui a lieu entre le 4= a le Ge mois, les habitants constmisent, au centre d'une rizikre jomt la pagode, un vaste hangar oh & ikk au miliw duquel se drcsse une &ire. Autour du mt ~@<br />

de pits abris &tin& aux jeunes 6lle dc la con& qui participeront aux cows d'amour. Des embhe<br />

d'inmdits Wtent laenceinte sade am qua= orients de la *. La vde, on &e, a la lisih nord-e~t,


des rgosoirs consacrks aux ginies protecteurs des rn~hng de la province et aux monarques thin de S'ieng<br />

Khwang, mtt'a~g fondamental. L'organisation rituelle au Trinninh ayant iti calquie sur celle de Luong<br />

PYr5hang, ces reposoirs sont au nombre de douze et representent les aucels - tombcs Fur h plupart aujourzhui<br />

en ruine - dcs centres des principaux mu'nttg. Pendant ce temps, les bonzes confectionnent, dans la pgode,<br />

la fusie du village. Tx Irri~


Rite de purification, le I halayage cle la fuske * est fplernent un n t de ~ fkconditi, ce qu'indique le *pGt<br />

executi i Wit 1-uong Kau, a 6 km au sud ilc Basik. I.'acolyte du o dacteur en I,als\-agc r dcnommk a d+hant<br />

domestique * (~'iq 10) place l'estremitl de la fusee sur la n~arclle iilfCricurc dc Is dcmeurc, tandis que le *docteur<br />

* balaie la marche supi.rieure arec un nmeau feuiIIu, de I'inti-rieur cers I'wterieur en disant: r Que les<br />

influences malkfiques soient I>alayces! n. Puis il halaie de l'estkrieur vcrs 1'inti.ricur cn s'ecriant : e Quc Ics intluences<br />

lwhaques entrent! 1~. I1 frappc ensuite ayec le rameau la fusee clui repose sur hi-nmrclie infcrieure en s'kcriant:<br />

e Si tu es en travers, tu n'as qu'a faire du ma1 aux PlCphnts sau\-qcs Ii-has! Je pllritie, je balaie! o 1.'~ ilbphant<br />

domestjque a, qui a pour mission de neutnliser les influences mali.1-olentes en les canalisant sur lcs iliphants<br />

sauvagcs, dkplace alors la fusie dont il intrduit I'extrCmite cntre Ic prelnicre ct la der~nienlc rnarche et il hurle<br />

avec les participants: s naisez! r 11 place alors Ia fusee sur la sctconde marche. 1.e adocteur . tape sur la fusie<br />

en disant: 4 Si tu veux causer la rnort, cause la mort dcs lltrufs auz cornes tordues li-bas, je purifie, jc balaie! s.<br />

Le $'ring lo intrduit la fu& entre la secc,nde et la troisitme m~rchc et s'ecric: * Hai sez! r Puis il phce 11 fusee<br />

sur la troisitme rnarche. Le docteur tape sur la fusk en prclnnnqant: o Si tu reus pr)usser, pnusse dans l'orifice<br />

du vagin! Je purifie, je balaie *. Ia forrnule varic pour chaque marche. Ainsi pour la quatriClne il dit: r Des<br />

deux pieds, j'appuie sur la fourche de I'anus! n; pilur la cinquklne: Jc i-ais fimccr Ixmr que lesphi s'cniuient *;<br />

pour la sixieme: e Si les pbi ne s'enfuient pas, je vais les haiscr a,-ec mrm ~lhallus cixr,urcux! a. 1'in:tIcment la<br />

fusk est p1aci.e sur le plancher de la demeure ct le ariprit Im!;~ic de l'intkrieur \-ers l'extericur et de I'esterieur<br />

vers l'intkrieur en demandant que tous les mdheurs disparaissent ct clue-le bonheur ~GnCtrc dans cette maison.<br />

59 La formule rki& i WZt Luong Kau-Fake, exapimle de C~rn~aslili, est i cet cpard particulicrement rev&<br />

latrice:<br />

(I Om hing bhg mradBtr bring bdng! ping = rnasquer, interposer un &ran). XiEme si 1o.ooo buffles s'apprktent<br />

a donner dcs coups de corne, je vais intqoser un kraa MLme si les rr:zi'll'nX: (~knies ophidiens) s'appri-tent i<br />

mordre ro.ooo piques, je vais interposer un tcran. Mtme si les tigres s'apprctent i dcucjrer ro.030 chevwx,<br />

je vats interposer up &ran. Mime sl la foudre r7a frapper a+-= des milliers de haches, je rais interposer un kcran.<br />

Si le chwreuil (animal de la skheresse) croque Ies fruits enk kok, je vais interposer un &ran. Si 1'Ccurcuil<br />

crilclue la pousses dc barnlou, je vais interposer un &ran. Si le t-agin crnque le phnllus dilate, je ~ais intcrprtser<br />

un &ran. OM bang h%g WJAZ bing! Ow p'nk p'nk iu pbi pbi! Si Ics prlils de la rulre sont tachetts (cornnle<br />

ceux des yn&+i, arrachez-les! S'ils sont fournis (cornme ceuz des-y&i!rr') coupez-lm! . . . P'II~ $trk p'oi<br />

p'ai! Ta vuhe est tachetk cornme le gccko (telle la vulr-e despnkinr), je Is purifie, ie la Lalaie. Ta culve est<br />

noire comme le bleu indigo, je la purifie, je la Lahie. Ta vul\.e ntrec ses gnnds li.1-rcs rrsse~nhle au cou du<br />

crapaud buffle, je la purifie, je la balaie! Ta vulveest dilatie comme le manche de la hache, je 13 puritie, ic la<br />

Waic. Ta vulve at pendante camme le rnanche du balai, je la purifie, je la hahie. Moi je me nonlmr le a singe ~e.<br />

Mon @re me nomme e crocodile et ma fusee porte le nom de r qui se tromp de tcou *. Xlon maitre Sin<br />

S'ai au phallus vioureux divisl en quatre, en cinq parties m'a donn6 I'ordre de pLnktrer dans les rul\-es . . .<br />

Si je n'agis pas ainsi, cela prtera nuisance aus canards, aux poulets, aus mgins, aus clitoris . . . 1.e~ mauvais<br />

esprits qui imanent des vnglns en chaleur vont poser dcs tuberculrrs aua gaines noires, je les expulse. Les esprits<br />

posent les monfra qui rendcnt arnoureux, je les expulse . . . Si les phi ne partent pas, je rais les percer arm le<br />

rameau kpineux, si les phi ne partent pas, je \rats les enfiler avcc mon phallus rigoureux. Si vous ne partez pas,<br />

je vais vtjus dire, vous explicluer, esprits: w C'est rnoi le chef des rnagiciens de la ctlur, c'est moi qui suis le plus<br />

vieux dcs chefs, ?at mo! le e grimpeur des palmiers i sucre e, rr I'essaimeur r (ces espressjons designent les<br />

@NS ahrigen=, semiteurs desphi t'ai, ce qui iaisse supposer qu'autrcfois lcs ductcurs en extjrcismes chargcs<br />

dupititnimtdes abori@na). C'est moi qui fais I'amour arrec les dangereusesplripp en leur exposant le clitoris<br />

sur les charpentes. Cest moi qui fais lirnour avec les pbipicq en leur exposant le clitoris sur les haies. C'est<br />

moi qui ffis l'amour P\,BC les dangereuses fl~i pop en leur mettant le clitoris sur les souches. Si le vagin se<br />

contracte, mon phaIlus l'oblige i se dkendre . . . o<br />

Apres =haclue pit on procede i la &iration du sermon. Ce texte qui n'cst qu'un resume de celui de Bas&<br />

contiat tmis phr-s qui &&rent le sens de la &monie des fttsk: o. faire l'amour dans les rai donne de<br />

lYmu dans les champs. 1:aire I'amour &ns les champs donne dcs poissons aux barrages. Faire l'amour sur les<br />

liancs rend rendroit en friche (les Lanes poussant en abndance) n. Durant le sermon, l'acol!-te du rkcitant<br />

fait le sirnulacre de peser des racines mkdicamenteuses - dont le norn figure dans le texte -- dans unc curieuse<br />

balance faite demi nnix de CMO ividie et suspendue par deua fils a un tube de bambou. Sous le pids<br />

des n~edi~~mmt~, deus phallus de bois articulks sur le tube se dressent. Autour du a x-endeur B de mtdiaments<br />

se presse une foule d'acheteurs qui, mol-ennant une modique somme d'argent et de l'alcool, se procure les<br />

plantes qui chasseront les malefices.<br />

1x5 factcurs historjque et culturels que nous acons analysk en &tail dans norre article sur lahistoire de<br />

cgmpasgk (cf. J.11., 1961, pp. 5 19 sq.) et dans notre ktude sur les cosmo~onies ko (up. sir.,) permettkent<br />

&-idemment de rendre cornpte de cette suspicion dont le sese ferninin cst i'objet ainsi que de ces fantasmes<br />

Erotiques qui trahissent I'eEroi des caracteristiques scleuelles feminines, fanmsmes en lesquels un psychanalyste<br />

rerrait rindice d'une virilite peu sfire d'elle-meme cherchant a masquer, par des rites ostensatoires survalon-t<br />

l'organe rnge - en fait a le rnalheureux gibier des esprits s du sermon de BasPk! - sa propre faiblesse.


Cme &iientle h un comph culd swque appelle toutefois dcs r k e . A Si K'ai m de<br />

Wieng GI, lors de la fete des fusk, le maitre du rituel mde un frag-m-t de pa oh nous -UVpour<br />

mot un passage de Ia formule rkcitke 1 Mu'ang Kau-P*: e Ton vagin est cornme eo,<br />

jc lc purifie, jc le bahie. Ton vagin st noir comme le bleu indigo, je Le pde, je le M a Ton vagin a-<br />

sa grandes livres ressemble au cou du crapud but%, je le pur&q je le bdaie *. ces f0-d- du<br />

ont vopgk, rnais comme nous ignorons tout des de fusBes cdkbh entre Mu'ang Kau et Wieng 8" h<br />

le mieux et de rkerver ce probhe de diffusioa D'dleurs, r n h si cette diffusion &t La suite prod,<br />

le fait que la formule a it& adopt& sans alnhtion et que h suite du pa souligne, avec jacmc~ la ~uisme<br />

dd membre viril semblent bien hder un complexe psychologique mobs marq~ Peut-&tre mais du<br />

ordre que celui que nous pouvons Mer dans le sud Nous laissuns a m psychologues le soin de *udre<br />

ce problkne, sur le terrain ividcmment.<br />

Ce rite qui rte le nom de h'k ou mvoi da pbi est &cute le second jour de la ddrnonie. A Si Kai,<br />

dc Wicng g, a@ l'ohnde de mets i Upaguta, au gtnic du village tat^ Kim Ia - dont les aud tunporaires<br />

ont & kigk e s de la s d de ~ la pagode - et i la pirogue de courses, les fu& SOU^ e dans<br />

la cour du wit. Un assistant du fim p+re douze rhipients en mnc de bananier ou Mt'q qu'd emplit dt<br />

riz colori&, de chiques, de flwm et de dergcs. 11 aIigne ce fitsong sur la berge du fleuve ii I'exceph d'un sed<br />

qu'il remet 5 Sau Dam, la medium de K h La, dans h cow de la pagde. Cellm prmd dews sabres.<br />

introduit h lame de l'un d'eur dans l'anse du Mt'mg et tout en faisant virevolter l'autre sabre, de h main<br />

gauche, elle fait kvoiuer le &t'@ (et non tous les kdt'mg, ainsi que nous l'avons kit eme~ dnn~ notrt<br />

article sur la f?te du T'at P S'ieng Khwang, op. lit., p. 197, note 3) devant la t&e des fusk pour attirer tone<br />

les pestilences et influences rnaIt%quts que les bhgf'di' ont agglutinies sur mx, la veille, lors de lenr procegsion<br />

a travers Ic village. La medium laisse ensuite tombet k kifm~ a tcrre, devant le fdm qui I ' v e d'w<br />

se sur la berge du fleuve dmant la onat autres dcipients. Sau Dam et les ddiums s m h<br />

g;A.d1% Kam l i et dle de CZU N6i) qui ont suivi Ie N"r dnnsmt, sabres m mains, &ant la kgt'~lff&<br />

fixmt des cierges allurn& sur ks rkipients en tram de banartier et lampent des gorgBes d'alcool qu'elles<br />

crachent sur I= kit'ong. Le Ledm prend ensuite un sabre et de la pointe il projette la Wmg dans I'eau puis il<br />

trace: avec l'arme, un derni-de sur la berge, pour fermer ainsi la porte du tarpl'm~g aux rnauvais Wes. Ce<br />

rite d'expulsion accompli, les &dim danswt autour du suppoa des fusk quaelk aspergent d'd-4<br />

puis Sau Dam verse de l'alcool sur h proue de la pirogue, tandis que les villageois posent les fu- h t<br />

l'csquif sad (on notera ici le rapport en- la pirogue* et les fu& ophidiofom). Les fusk demcmmt<br />

li jusqu'i r lh, puis sont prtk jusquaA la ramp de lancemcnt<br />

Ce rite du k'k est inGgr& sous dcs forms plus ou -ins partid& dans de irornbmuscs &&monies du<br />

moyen Laos. Une des plus curieuses at ceaainement c& du bdk qui dBture le sadce du bde au village<br />

du T'at Luong, &honie qui a lieu tous les trois ans au be mois. Ap& le dcc, A I& 30, le mdtre da<br />

rid, aid6 des % p-triccs 3, ripartit devant Ia pillon de hse, en quatre group orient&, des U'mg<br />

contenant de b viande, du poisson, de la soupe, du riz colorik des petits fagots Enie de brindilh &elk,<br />

da petits pafiers d eau (repr&en& par fruits vats dans Zesquels on a ins&& une minuscule anse) et des<br />

figurines en brnlmu, miles et femelles que ceint une mince be. Ces &faorqg qui ont & a p e db I rh.<br />

par les habitants du village - chaque hrnile h t f o d le den - ont 6 au pruble sn~dus dam<br />

les buissons, aux alentours de l'autel, de fapn h captcr tous les a&& par I'odeur des chairs, insi que<br />

toutes les influences rnalignes qui rbdent autour du village. La dptition effectu&, un uerge dd est M<br />

sur chacun des kit'wg. Les &urns portant chacun deux sabres sur ksquds swt a s de9 uerges all&<br />

soaent alors du pavillon de danse et suivies d'un joueur d'orgue h bouche (&.in), elIes dan-t, sautent nutow<br />

des kit'oag, tout en faisant vkvoItcr leu- armes. Aprb avoir t o d<br />

trois fois autout & &pien&, &IS le<br />

-<br />

sen5 contraire des aiguilles d'une montre, elks se placent rn ligne prh de l'aud Le f.. &mne<br />

d'elles un mf sur lquel elles sodent, tout en prononFt intkiwrement une fom& magique qui doit<br />

pvoquet l'expulsion des mauvais &nies. Elles j w t alon les wds en didon des U'm- {oe dte est<br />

comparable h celui &td clans le sud Lam pour le chok de l'emplacement d'un bather). Si un des d<br />

ne se cassc point, il doit ewe bnci i nouveau car, pense-t-on, lcs idums malign- que ly& doit eXP<br />

se sont introduites sous la coquille. Quand tow les mfs ont dti bE&, on consih que l'qulsi* est<br />

accompfie. Disormais Its habitants du village seront a l'abri de tout danga.<br />

Le k'k ~t constituet i lui seul mute une ckhonic. Ainsi ce bdk bh ou mvoi des mau- @a &<br />

village que I'on accomplit au HA kg, en bordure du M*khong, Wieng Ch, Ie p iou & lune -b<br />

smte du 7 mois et qui groupe les ddiums des prinupaux centres cultuels : Cf~u F'g NSura. ciu wgwon%,<br />

Cnu Suarat Siwanak'ut, Cgu K'ZIII ht, am IX, Cgu AIIU, CSU HH~, ~ia, Ciu HO Kang, tgu &lapa. A*<br />

les danses qui se dkroulent toutc la matink, clans un padlon sWal&& pds de raua vm midi, oa +t<br />

sur une tab4 devant le pavillon, un plateau contenant uru t&te de porc bouillia Sow la tabk sont pU<br />

-<br />

deux plateaux de mets su&. Les midiurns dansenf A nouveau d aspergent la t& de port avec de Pd-1.<br />

hs femmcs des principus fonaionnaim de la citi appoawt chacnne un kflIrag c0n-t -, 0- a<br />

%tints qu'ell~ phcent pies de la h e . Lcs rddiums dansent avec des sabres et passeat la poke &


CHARLES ARCHAIMBAULT<br />

<strong>LA</strong> FETE DU T'AT A S'I<strong>EN</strong>G KHWANG (<strong>LA</strong>OS)*<br />

Cmbtr'b#fio# d Pifd~ rjZI Ti k"i<br />

L e 1qe jour de la luae croissante du lze mois, 5 g h du matin, le chef de la provine, C?Lu Sai<br />

K'Zm - descendant du roi &u Nbi - et les notables se rendent A la pagode Si P'om. Ils<br />

s'alignent 2 droite de Ia nef, tan& que les gens du peuple se tiennent i gauche. En hce d'eux<br />

sont assis les bonzes, devant deux bols 5 aumbnes ou u bata remplis d'eau. Ces a bat^ sont recouverts<br />

d'une armature rectangulaire en bambou o& de fedage. Devant les bols i aum6nes<br />

pfennent place l'ab qui lira la formule du serrnent et deux fondodes. Un sabre est plad<br />

i c6t6 de cham des deux assistants. L'ab kite unamofi et la demmde des prhptes. Les<br />

bonzes donnent les prkeptes. L'ab he sur cham des 61 bat* un cierge allumC, puis recite 1e<br />

texte pdi du cl SHem et la formule du serment, courte formule stirhwe qui est adresste,<br />

quelques jours avant la ukirnonie, h tous les chefs -de provinms par l'adrninistration de Wieng<br />

&in. Les bonzes rkirent le ~s'apnton. Dts le debut de la fitation, les d m fonctionnaires<br />

assis i cbtt de i'ab plongent les sabres dans les tr bats. 11s les trempent h nouveau quand la<br />

religieux sont arri~is au milieu du texte et une tmisikme fois 5 la fin de la &itation. Puis ds<br />

versent l'eau des r batn dans des verres qu'ils prkentent au chef de province et aux notables.<br />

La ckrkmonie se termine sur la r&itation du u iiattan2.<br />

L'aprts-midi de ce jour, vers 15 h, les habitants des villages voisins dhbulent dans la<br />

grande rue de S'ieng Khwang portant sur leurs tr+ieds hauts de 4 m, les immezlses fusees longues<br />

de 10 m qu'ils ont fabriquksl. Ib agitent les supports garnis de sodes, tan& que des<br />

des joueurs de gongs fiappent sans arret sur leurs instruments. Ces fusk au nombre de quatre<br />

ou cinq sont d6posi.t~ ham la maison du chef de province, h queue toumke vers la fapde,<br />

de fason h balayer les pestilences. Elles demeureront lh jusqu'au lendemain. Le chef de province<br />

fait phktrer la porteurs dans la co! .t de sa demeure et leur fiit offrir 5 boire, mais il sert person-<br />

nellement les habitants de Bin Na Hu - village situk A quatre kilomitres A rest de S'ieng<br />

Khwang - qui seuls sont invitk h entrer dans la sde de keption. Cet honneur est da au fait<br />

que les ghies proteaeurs de ce viUage, qui portent le nom de uPbi Khonn* ou de r Dm&-<br />

Sing Khonns, sont lies aux amonarques-Thknb de l'ancien royaume et sont pdculitrement<br />

puissmts. I1 y a utle centaine d'annies en &et ces Wes, ditan, itaient repr6entGs par unq<br />

masques qui reposaient dans l'autel de Na Hu. Quels ktaient ces masques? On ne sit exaaement.<br />

La tradition n'a retern que Ie nom de d m d'entre eux: I( Sing Kb, le lion de cristd, et u Nu<br />

Nu'as. Deux des effigies reprkntaient des fernmes. Chaque annee, le I j jour de la lune croissante<br />

du lze mois, le personnel sacs de l'autel de Na Hu revhait ces masques et, en cortGge,<br />

* S'ieng K h g Weng Khouang), centre de l'anden ropume hen; les Pton (alias Phou Eun) sont une subdivision<br />

dupeuplek.


dait inviter Ies devatii de l'autel de S'ieng Khwang A participer h la c&honie. F~suite ils allaient<br />

se prosterner sur l'esplanade du Tat devant les princa du Trk-ninh, et le lion de cristal<br />

dansait. Si au murs de l'exhibition chortgraphique, le masque du lion se d+lapit, laissant<br />

entrevoir le visage de I'acteur, on pronostiquait que l ' d serait nkfaste. Lors de l'invasion<br />

des H8 (Yiimais), en 1873, la masques furent bdts et dksormais l'autel demeura vide. Il<br />

est donc probable qu'il existait autrefois S'ieng Khwang un mlte semblable i celui des devatii<br />

luong de Luong P'dbang. Sing KEu en det n'est autre que Sing KEu Sing KYh~. @ant h Nu<br />

Nu'a, c'est prkisement I'un des sumoms du Pu no'. Ce qui semble prouvex d'autre par^<br />

rexisten= d'un culte des devatii luong, dest la cosrnogonie - fort proche de celIe que retrace le<br />

Pu fio' dans son discoud - i hqude fait allusion i'invocation am devatii kitte d S'ieng<br />

Khwang, au 6e mois, lors du sacrifice du bde:<br />

~Aieul qui avez ct& k ciel de la grandeur de l'opercule d'un mquillage, aieul qui avez<br />

crkk la terse, les cokes de la grandeur d'une empreinte d'agouti-n<br />

Or don un fragment de lkgende rmeiUi h S'ieng Khwang, au debut de la &tion, il<br />

n'existait sur terre que les Pu Roy ma Bo' qui plantht un arbre grand cornme un cierge sur<br />

une terre minuscule9. Ce rapprochement co&e donc l'existence d'une tradition ancienne<br />

aujourd'hui disparue, fort pmche de celle du Nord et dont l'origine doit &re recherch* en<br />

rkgion t'gi.<br />

hfais quels Ctaient les autres &sques? Aucun indice ne peut nous mettre sur la voie. Remarquons<br />

toutefois que dans les versions Ccrites de =?in Bul6m figurent deux personnages Enigmatiques:<br />

Th5u Lai et Me h;i6tlo qui en coupant le banian autour duquel s'itait enrod& la liane<br />

mdifique aiderent les Pu Ro' dans leur tgche. Us p&rirent kgalement victirnes de leur devouement<br />

et devinrent, disent les texts, des devat5 luong au mhe titre que ks den andtres. Or la<br />

tradition orale du Nord n'a point gardt trace de ces personnages, cornme si I'+isode du banian<br />

Etait un Clement secondaire, et aucun culte n'est rendu h Luong P'dbang i rn auxiliaires. On<br />

pourrait donc supposer que le folklore p'uon les avait retenus. MJs m e hypothhe, vu 1'Ctat<br />

de nos connaissances amella, est purement gratuite.<br />

Le 15 jour de la lune croissante, i 8 du matin, Tit brn Si, k am ou maltre du rituel du<br />

H6 hi8 Hb S'ieng Khwang-S'ieng K'un (l'autel des maitres du rituel, l'autd de S'ieng Khwang<br />

- S'ieng K'un) et Ie taseng (chef de canton) se rendent i l'autel des ghies protecteurs du rnu'ang~~<br />

simt sur la colline qui domine S'ieng Khwang. Le E h tient une boite bime en laque<br />

contenant des fleurs de tournesols et vingt-sept s'uei (comets en feuille de bananier)h laquels<br />

sont insCr6s des cierges et des noix d'arec. Urn kharpe p'uon muvre le tout. Maitre du ritue.1<br />

et tashg sont prkddb d'un joueur de gong et de quatre chevaux nomk u chevaux des devatiin<br />

dont les oreilles sont om& de petits drapeaux lao en papier &is i la mentomiere et kmis,<br />

par le sornmet. Deux personnes tenant des bouquets de fleurs dcielles, quatre poaeun de<br />

parasols tricolornu, ainsi que quatre porteurs de parasols h hga, ferment la marche.<br />

Qumd le cortcge arrive au Hb, le &m pin& seul A l'intirieur. Sur le xebord de charrune<br />

des deux loges creusEes dans la paroi et servant de reposoirs, il he deux cierges durn&, il se<br />

prosterne trois fois devant le reposoir des monarques-Thh en appuyant la tEte sur l'extr&nitd<br />

de I'aarpe couvrant la boite birmane, et xnurmure:<br />

Salut ! J'invite tous les deva~ qui Aident dans l'autel des maitres, dans l'autel de S'ieng<br />

Khwang-S'ieng K'un i descendre nous visiter, nous cherir, ainsi que nous les en convions- En


I'lrr. 7<br />

I.CI ~hr~arrx rlcc dct zti dcrant un cIc~ autrls tcmnnrsiwr.


ce jour d'offmdes, j'invite tous les devatg qui r6sident dans les palais divins des quatorze &ages<br />

destes, des quinze ttages de Brahman. Qu'ils se rijouissent en ce jour parfait ! Qu'ils dscendent<br />

ainsi que nous le dtsirons ! Le roi et ses sujets viennent inviter tous les devati des dome<br />

autels des -tres, de l'autel de S'ieng K'un, h aller s'installer sur le tt8ne, h voltiger au dessus<br />

de l'oreiller dans les autels de la cour royale. Venez !B<br />

Le &m tteint ensuite les cierges, puis, la boite birmane h la main, rejoint le codge. Quand<br />

le dtre du rimel, le tashg, les porteurs de parasols, les chevaux parviennent b grand-rue, ils<br />

attendent, devant l'ancienne hiaison de France, le chefde province et Ies notables qui se joignent<br />

au w*. Pendant ce temps, des habitants des villages voisins vont ckcher les f u k exposies<br />

devant h maison du chef de province et les placent sur leurs supports, en face des bureaux de<br />

Padministration, en queue du coa*. Des foncticmnak portant des arbres de cire garnis de<br />

cafetikres, de cahiers, de cigarettes se placent derrikre ies portwrs de parasols. A 10 h, le tort*<br />

s'kbranle et gagne l'esplanade du Tat: situk h I km au nord de h maison du chef de province.<br />

Cette esplanade qui pose le nom de Na Do: rizi6re p r a n'est dominie en fait par aucun<br />

t'at. Aucun vestige de monument bouddhique mEme ne subsiste. hhis autrefois un t'at, dit-n,<br />

s78evxit en ce lieu ; i quel endroit exaaement? On ne sait. Ce reliquaire, selon la t.radition, aurait<br />

kt6 ardk par les aborigtmes Phu T'eng ou Kha Khmu du village de Huei hg, 1 dtk de Na Do.<br />

Dks que le cort2ge arrive i Nn Do, il se didgc au sud du terrain oh n tte Cdge un hanw<br />

sous lequel ont pris place les bmes de WZt Si Porn. Le chef de province et les fonctionmhs<br />

d+osent-les arbres de ure devant le hangar. Les fu&s sont ph&s en retrait, h droite. Lcs<br />

bonzes &tent alors le cs'ayanto~, les fideles offrent la arbres de ure, puis les religieux rkitent<br />

le r fiattan. Pendant ce temps, le maitre du rimel et les porteurs de parasols montent sur une butte<br />

qi limite le terpain, au Sud, h gauche du pavillon des bonzes. Un petit autel tempomire, ou H6<br />

Skam Luong: l'autel de h cow myale, consacrk aux @es protecteurs de Mu'ang K'un et<br />

reposant sur quatre piquets, surmonte ce remblai. Dominant les chevaux alignCs au pied de h<br />

butte, le maitre du rime1 place la boite birmane dans l'autel, puis il h e aux quawe wins, A<br />

I'&ttrieur, deux parasols blatlcs, bleus, jaunes et deux parasols & &.ages. I1 se prosteme trois<br />

fois et mains jointes ete: a Sdut f Le mi qui est le premier de tous les souverainsu nous a chargb de venir pdsenter<br />

les a&-andes: chiques, ubk~ (nkipients en feuille de bananier), fleurs, derges, aux devatii, dms<br />

l'autel de la cour royale, ici. J'invite tous les devaa 4 demmcer sur le &ne, h voltiger au bus de I'order dans le reposoir, dans I'autel. Que personne ne manque . . . Cest maintemmt le<br />

momat de pkenter de boa ceur les d d e s pxkcieuses. Que tous les devaa viment prodget<br />

le peuple, les sujets de h terre I Que cwx-ci obtiennmt la victoire ahi qu'ils le dksirent Ir<br />

Il prend alm quatre tls'ueis dans la boite, b d le talus et, p&d des achevaux des<br />

&vatin, gagne la limite nord de l'esplaaade oh est &&$, sur me thinence, un second a d de la<br />

cow myale &we aux deva~ protecteurs des mu'mg diems. I1 dkpose ks a s'ueim b l'int&<br />

rieur, ainsi que deux bouquets de fleurs artifidles que lui tendent deux assistants, tixe sur les<br />

cbtk dm pamsols bleus, jaunes et verts et deux parasols A ttages. 11 se prosterne trois fois et<br />

prono- l'invoation rki& pr&dernm: devant l'autd sud.<br />

Les conductems de chevaux 6-t ensuite les petits drapeam qui paraient les matures des<br />

devatii et la ofbit A deux notables assis a &d du chef de province, dans la tribune des officiels,<br />

l'ouest de l'esplmade. Ces notables prennent les drapux, =tent sur deux des h u r t et


caramlent mis fois autour de l'esplanade de gauche A dmite. Ce rite porte le nom de =p%t<br />

kh~gn, c'est-i-dire balayer, chasser les puissances malkfiques qui peaurbent l'ordre. Quand<br />

les trois tours sont ahv6, les chevaux sont reconduits devant l'autel nord. Un assistant du<br />

maitre du rituel apporte alors au i%m un @er de riz gluant, me bouteille d'alcool et deux<br />

gmds plateaux contenant chacun un pordet bouilli, deux verres, des ghux. Le IL?Cm place<br />

un des plateaux dans l'autel nord et porte Ie second au H6 Sham Luong ki& au sud En plus<br />

du plateau, il place dans le repsoir un petit senu contenant le sang da victimes, verse de<br />

l'aloool dms Ies verres, se prosterne trois fois et murmure:<br />

K Salut ! Voici le jour splendide, e t : , faste, aussi vous ofhorn-nous un beau porc bien<br />

gras pour vous restam selon la tradition, Pantique coutume. Voici ardvt le x 5 jour de la<br />

pleine lune du 1 2 mois, ~ aussi nous so--nous dmis pour nous amuser sur I'esplatl;rde<br />

royale. Je vous & ces mets en present et je vaus invite tous, seigneurs, P venir vaus assembler,<br />

vous asseoir sur le trbne de l'autel de la cow myale, pdsentement. Protkgez-nous durant dix<br />

ans, durant cent ans ! Que nous soyons en pak, P l'avenir, comme mahemat 1 Que & sait 11<br />

11 se li-ve, prend du riz dans la corbeille et wit cinq bodettes qu'il p k sur le plateau<br />

en disant :<br />

u j'invite tous Ies devatii, seigneurs des dome autels des maitres, de l'autel de Sieng K'un.<br />

Vcnez mos chiquer ic pool vow parfumer la booche, vem rastiquer ks chi* pour<br />

vous @er le pier ! Touchez l'atrkdt& des baguettes, saisissez l'extrhid des baguetm<br />

lpour manger] ! Que personne ne manque f B<br />

II va ensuite I l'autel nord et accomplit le &me rite en kitant les mbes formules14. Vers<br />

I I h, le %n be les plateaux et en mange le contenu avec les mnducteurs de chevaux et les por-<br />

teurs de gongs, de parasols. I1 6te la boite birmme, rnais Use deux a s'ueim dam l'autel.<br />

A 14 h, un notable va chez le chef de provinm demander la bode-pxonostics (tpak sieng)<br />

autrernent dit, la bode de Ti K'ils. Cette bode enduite de chauq consem& dans la remise du<br />

chef de pmvina, est donnk sans aucun rite au notable qui la porte aux joueurs sur l'esplanade.<br />

Cwx-ci h posent sur le paquet de crosses qu'ils viennmt juste de miller7 au Sud du terrain.<br />

A I 5 h, la &ci& gagnent la tribune-<br />

lies joueurs se divisent en deux amps: celui de Murang K 'b qui rephte la &vole h<br />

tdison ou le peuple, et celui de hlu'ang K'un, dest-Adire S'ieng Khwang, qui feprksente<br />

l'autoritk cent.de, les mandarins. Chaque iquipe rxlmprend vingt joueurs env- rnais, de<br />

mhe qu'& N'ieng &n, le nombre n'est pas limit& La bode est phc&, sans a m rik au centre<br />

de l'esplanade et la mise en jeu at efFectu6.e par le tasbg de Mu'ang K'im et celui de Mu'ang<br />

K'un avec des mnnes + mes de toute deur rituelle. Les buts sont marqds par un fad<br />

me& h la limite de l'esphde. Ceux de Mu'ang K'un sont au sud, ceux de Mu'ang K'kq au<br />

nordl6. Lors de la mise en jeu, les 4uipes sont align& sur deux rangs vis-A-vis, l'est et h<br />

I'ouest. Quand les ta&g ont mid trois fois leurs mes7 1s rangs alors se disloquent et se<br />

donnent ex1 direction des buts]>. Le match ne comporte que deux parties s e par une mitemps,<br />

au cows de Iaquelle les = ehevaux des devath qui ont accompli le matin le rite du &fit<br />

khuangn galopent a nouveau autour du terrain pour expk les esprits malaques; les deux<br />

made ne sont pas &gl&s, mais librefpent, iprement &put&. Si Mu'ang K'W gape les<br />

deux parties, des mtastrophes se prduiront, dit-w, au cours de l'annkela. Ia victoire de


Mu'ang K'an par mime at un signe certain de pros@t&. Si les h camps font match nul,<br />

&&nements &tes et heuret~x se sucddemnt. Ahi le renvemmmt qui doit &e &disk Wieng<br />

b l 9 pout =sum la pmp&id du pays ende au cantraitt S'hg Khwang des &t&<br />

si, pa malheur, il vimt h sepwdire. Or h tradition orale afhne qu'h m e -ue anu- la<br />

balle-pronostics et la ctosses - qui possddzient dsemblablement alors une valwr ri& -<br />

bent gad& par le chef des Phu T8ng de Huei Geng qui dktmdt ainsi une des phgatives<br />

&ervks, 2 Wieng &I, au dtre du rimel de Bin Tat Luong. On peut donc supposer qu'originellement<br />

le Ti K'i 1 Mu*ang Puon se jollpit ep~~&t enm aborig- gnrdims du Tat et<br />

P'uon. Comment expliquer alors P&o1uti0~1 qu'a subie le jeu de mail et la dinterprkation dont<br />

il a &k robjet?<br />

Selon la croyance populaite, k Ti K'i aumit pour but d'errpulser la esprits daques en<br />

frappant s u ce ache de Pbin qu'cst la bode blanchie. Une lkgende nous explique cette assimilation.<br />

Autrefois, ditde, vivait h Mu'ang P'uon me vieille femme qui ne saet point retenir<br />

sa langue. Une armti, le myaurae fit en proie h la famine et le mmque iui-&me dut maJlger<br />

du son. La vide I'apprit mais la aahte la retauit de confier son secret aux gens du village. Un<br />

jour qu'elle d t du his nwrt dans la b&, c;omme la langue lui dhnmgeit, elle s'&<br />

d m un grand ahre qui poussait 1A: aLe mi mange da son-lrn Or par la suite, cet arbre fut<br />

coup&, &id& et dd en un superbe tambour qui fut ofkt au roi. D& que le suuverain<br />

eut dome le prunier coup de baguette, le tamborn Mais sa rhanance hit paaim-<br />

lib: u W h<br />

1 h'h lnm, dm-adire: r Du son 1 du son In semblait dire le tambour. Le mi fit<br />

f5reune~qtGteetlavieillefut~. EJleavwaetfutdhpitke. Son&demeuradansh<br />

lade expod au vent, A la pluie, au sold. Peu de temps apds ce hhemmts, des bonzes qui<br />

demeuraient dans deux pagoda, & p&tk de Ja lande, se cbndhemt. Un jour ils<br />

muphent des ti& de bambou a fiikmt en venit lux mains qmmd I'm #em, qui ehit thin,<br />

leur montpa le ah bhchi et leur dit: aC'est un phi maldiqw: log6 dans ce aim qui &me<br />

parmi nous la diswrde, expulsons-le fr Aussit6t la rtligieux mphmt a bras n~~~urcis sur le<br />

crine de k via. Telle est, conclat la Ikgende p'uon, rorigine du Ti K"i.<br />

M s m t sur la balle les sentiments d'agressivitd et de dvolte qui pobent germer h<br />

* .<br />

le cx~ur des admm&s, le Ti K'i 0pti.erait aimi annudement uae atharsh collective. Or si, P<br />

Wieng &I, la M e at him le si8ge d'M esprit puissant, cet esprit &ant Pagent du dhamm, le<br />

jeu n'a point pour funtion de lib des bergies dques~~. Qude est donc l'origine de cettc<br />

foncdcm qu'il a quise, semble-t-il, S'ieng Khwang? Copposition dc Mu7mg K'un ct Be<br />

Mu'ang K'h va noas la dvder.<br />

Selon une version des annals dc S'ieng m, en I 823 m Iw & Ma'ang<br />

K'Hm c o m p l cone ~ leur sowerah &u N6i. fi ttnhirent ce dcmier et le &eat cmprisoaner<br />

par &u Anti, le mi de Wmg &=. Or stlw h &tion or& le Ti K'i aurait &d moditie<br />

sous Nbi Fervent mvalier qui ne dut d'nillnus, ninsi que now 1'apprexmmt les tcrta, sa<br />

libtion qu'P SES dents d'hyer, il aurait transfond It jeu de d en jm & polo. On p t<br />

snppser que les modihcsltions introduiites pat ce roi k t beaucoup plus impomnta Un d c<br />

partick am & ddvolu au Ti K'i: x&cmaha l'+tion des vassaux cone k sazeraitl<br />

et l i b ahmi, au chngmt said, ton- Ies forces ndkfques dish&. Ce jeo fut<br />

dors l'objet d'me dheqmbticw flapulaire qui laissc trans- le fait histoiqw; et c'est<br />

l e ~ ~ d t c e t ~ ~ t q u i ~ k ~ ~ 9 ~


de Mu'ang K'b, car si le Ti K'i ne tendait qu'h d&oumer, par une syrnbolique rituelle, l'esprit<br />

de rkvolte de son objet, B h hn du match, mhe en as de victoire des adversaires de Mu'ang<br />

K'un, toute agressivitt devrait Etre liquidk. Or il n'en est pas ainsia parce que le Ti K'i mime<br />

rnoins une rkvolte possible, qu'il ne rkmalise la rebellion de Mu'ang K'im, et la victoire de ce<br />

mmp r&se la d&ie de la chefferie.<br />

Sdon le tme bistorique -cite, h Gvolte de Mu'ang K'h ne fit que pkkder la trahison du<br />

premier ministre P'Ma S'ieng Di, ce Wtaire qui, selon Bautrcs versions, entrains 1 sa suite<br />

plus de trente conjh. Ouwant ainsi h vaie la reWon, Mu'ang K'h apparait comme k<br />

chef de He des Mu'ang ext&eurs. D'o~ cette bipartition des autels temporaires, projection sur<br />

le sol de la &partition des devatii dam le grand autel de S'ieng Khwang, ks jours de &&mnie:<br />

d'u c8tk les monarques-Th& protecteurs du clan royal, dont le H6 Sham Luong se dresse h<br />

proximi& du pavillm des bonzes - rep-tants du dharrna - et des fusks protdces, de<br />

l'autre les devatii gardiens de Mu'ang K'h et de tous les territoires environnants. Sous la myauG,<br />

ap& la trahison des vassaux et la LiEmtion de Nhi, l'opposition dut do= porter<br />

entre le suzerain et les vassaux toujours susp de quelque conjuration. Lorsque la structure<br />

afkodalem de hfu'ang P'uon se fut don& et que Ies mu7ang dmiment de simples circonscrip<br />

tions, les reprkntatlts du peuple-se substitutrent aux reprkntants des vassaux, mais le amctere<br />

de suspicion attach4 5 Mu'ang K'h demwra. C'est ce qui explique qu'en defendant<br />

d'autres mdeurs, le dan adverse des dirig-ts mta marquk de la flhissure dont les princes de<br />

Mu'mg K'b avaient entad& si l'on peut dire, lwr Mason.<br />

Jeu complexe, le Ti K'i aurait ainsi oppost, A Porigine, ies Phu T'Eng aux- P'uon puis<br />

substitud, au dkbut du XMe sikle, en fondon d'un faaeur historique.4, le clan des grands<br />

vassaux aux aborighes et & rnis en prksence, au XXe sikle, les champions du peuple et Ies<br />

repksentants de I'adminismtion. Mais sous l'interpdtaaon mte: aLes petits ne peuvent<br />

vaincre les grands sans que ceIa n'entraine des malheurs pour la contr&~ transparait encore<br />

l'interprhtbn ancienne: le clan du vassal fklon et des gouvaeurs suspea~ ne peuvent l'emporter<br />

sux le dm du souverain sans que cette victoire ne viue le fadement du bit et ne perturbe<br />

l'ordre social et naturel.<br />

Ox si nous reckchons derrikre le rid les thhes qui gouvement les rktions des rep6<br />

sentants de la M e n'existerait-il pas, par deli les raisons p-emment invoquh, ua motif<br />

incondent qui fit continuer 1 attribuer au jeu de mail, ap& la disparition de au N& le cuact2re<br />

d'une lutte antre un clan fdon? Autrement dit, la &terpr&ation dont le Ti K'i fut<br />

I'objet aph la trahison des vassaux, n'auraitae point kt& conservke jusqu'h nos jours parce<br />

qu'elle permemit-h la chefferie de masquer l'accusation d'une autre trahison dont le souvenir<br />

lui hit insupportable? West-il point hange en ef€a que la chefkrie p'uon.mnsidkre chaque<br />

mte, sur l'esplanade du Tat, le clan de Mu'ang K'im come celui des traitres, dors que cett~<br />

chderie descend ellemhe de &u N6i qui, suspect d'avoir livrk aux Siamois son suzerain, le<br />

mi de Wieng &I, p&it en Annam d'une mod infamante?~ Quad on connait la m-ce des<br />

Lao h l'kgard des descendants de &u N& et des P'uon en ghal, quad on connait &dement<br />

la susceptibditt des prince p'uon dgs que l'on abode k problkme de &u N64 on peut se demander<br />

si en txaquant avec une telle constance la Glonie in-& ddhitivement dam les repdsentants<br />

de Mu'ang K'h, la chdkie inmmuemment nyessaie point de se libErer de l'accusation<br />

qui p&e sur elle depuis la capture de &u Anft.


Le Ti K'i IiErant des forces malkfiques, des rites pu&cateurs doivent sucdxh au jeu de<br />

mail. Aussi, d2s la fin du match, vers 16 h, des cavaliers se livrent i des courses rituelles auxquelles<br />

partidpent 1s chevam des devattii. Si ces courses n'avaient pas lieu, dit+n, de p d s rnalhews<br />

frapperaient la province.<br />

A 18 h 30, aprb un match de foot-ball, les porteufs de fus& vont au sud du terrain chercher<br />

les a bikg f'5n qu'ils ont posh le matin, p& du padon des bonzes. Sans marquer aucun<br />

temps bur& ddwant l'autel sud, ils traversent Pesplanade en agitant ies fustcs et en remuant les<br />

sodes des supports. Arrives H I'autel nord, ils brandissent fihitiquement les rb%g f&.<br />

dmt un quart d'heure pour expdser tous les dhents d&ques lib&& par Mu'ang K'im.<br />

Ils sortent ensuite de Isesplanade, 6tent les ornemmts.qui parent les fusks et les pkt, Pune<br />

aprh Pautre, sur une ramp &gEe au nord-est. A la nuit tombante, les fuk sont al&.<br />

Cet ultime rite de purihcation marque la fin de la &honk.<br />

La fete du T'at & Luong P'dbang, r&ctualismt un shario historim-mythique, nous fit<br />

assister h la gen2se du monde par les ancetres danseurs, A l'adnapent d'un territoire conquis<br />

sur la aborigtnes et h l'instauration de la chderie. La chderie dinstaurke, le monarque bb&ciaire<br />

d'un &it nouveau (le Dharma) joue en tant que descendant de Khh BdGrn,<br />

divin, un r6le fondamental dans cette pi& ride; +t mr le Tat I'ordre nature4 juridique<br />

et moral, il robore le royaume. Les rites amomplis, c'at sur un univers renouvele rajeuni, que<br />

le monarpue &pee, serein, dans un &ernel present.<br />

La f&e du T'at h Wieng &n dkgagke de b cosmogonie de Kh-iin BulGm n'a retenu qu'un<br />

rite, le jeu de mail qui promeut une phase ultirieure de la &tion: l'ktablissement des chefferies.<br />

En consamant la viaoire des gardiem du T'at, ie Ti K'i visualise l'implantation sur terre<br />

de la loi suphe, essence concrete de la royauG; mais en tant que a gardiens, substituts des<br />

aborigknes, sont les dgenseurs d'tm droit antirkur plus primitif, dui des premiers occupauts<br />

du sol, il fait reconnaitre ce droit qui doit &re mt%C par les envahisseurs s'ils veulent que le<br />

cours des doses continue P dhder normalementa6.<br />

A S'ieng Khwang, par suite d'un &i:nement historique valoris& par suite igalement de la<br />

dispyition du &quaire n du culte dcs masques, h f& du eat n'n plus pour but de kctualiser<br />

le temps de arch&ypes, ni la fondation d'un royaume conquis sur les aborighes, mais de faire<br />

revivre la Iutte que soutint le mi &u N6i contre les vassaux fklons, lutte qui p& i'&ndrement<br />

de la chderie. A l'aaivite agonde chargk de ratifier les hits du premier occupant pour<br />

permeme l'6tablissement d'un dtoit royal et divin reconnu par la population elle-mhe, s'est<br />

substitute ainsi une com*tition qui, oppmt vioJemm&t les dans, s'est char* d'agressivitd<br />

et requkt un rituel de pdcttion partider. A la conscknce padie des monarques du nord<br />

fait place dks lors m e conscience m& qui, se &voilant mmme une conscience coupable,<br />

tmuve dans le rite une disculpadon lilkratrice.


Sclon l'hagiographie Lao, quand le Bouddha fut dtdt, le Mahihssapathera ou Aqoka en pcrsonne transpvrtkrent, au<br />

Iaos, certain- de ses reliques, et lcs dcposErcnt en dcs Iicux dtja cc)nsacr&s pm une tradition antkrieurc. Ainsi i WTieng<br />

Cgn, le T'at 1-.uong qui esr am& contenir une dcs appartcnanccs du Bouddha aurait &ti. &rig& sur une mare habirie par<br />

dcux Nip. A 1.uong P'ribmg lc Tht aurait L-tC constmit sur l'emplacement dtne for& de citronniers bande par un<br />

yaksa. Dans chacune des principdes prwinces du I~cls, il cxistc une dc ccs constructions privili-giks r*, chaque annte,<br />

au rte mois, une dri.monic cst oC1th1-k pm+s dc ccs rcliquaires pour commkmorer, dit-on, I'kection des 84.- stiipa<br />

par le pieulr Agoka.<br />

I-c Tat, ainsi que li montrC P. Mus pourant etre conside& c ome un risenmir de Dh- Crigi: par un mi fnndatwr<br />

prmr l'cxcrcice dc son autoriG poliuque, la cCSmonie du r ze mois ne peut avoir pour autre fonction, nu changcmcnt<br />

saisonnier, que de rkgler, A nou-reau, Ie mynume sur cct suniscrs allCgotiqucs qu'cst le stiipa. ;\Iditant pres dc ce dharma<br />

architectural^, E souverain du Laos - qu'imiraient autrefois Its reprCsentsnts des diffircntcs chcffcric^s - s'identifie,<br />

chaque annix, par deli Its premicrs mandataires du dharma, i Asoka. I1 maitrise les orients et laisse Ruer en lui Pordre<br />

wsrnique qu'il @and ensuite sur le royaume. Mais cctte instauration abstraite se double d'une instauration concrkte<br />

(fondatinn dc la chcffcrie ct dc ses cadres administratifs) qui ne peut etre actualiie qu'apgs Ia recreation du temtnire.<br />

Wota un cnscmbIe de rites en rapport avec les myth- d'origine, les Ikgendes de fondation, qui debode le &re bouddhiquc<br />

ct varie selon les sou~cultures Lao.<br />

A Luong I''rZban~, la fete du T'at que sous-entend la geste des F'u fro' &a No' - 1- ancerres danseurs - npCre dlabord<br />

Ic gliswment de l'urdre vicG au chaos, l'abolition momentank du quotidien dans la grande nuit du temps primitif.<br />

I) TeUc etait du rnoins Ia premikre phase du srinario qu'acmalisait, il y a une trcntainc d'mnk, un curicux dCiilC de<br />

pirngucs rnonkes sur roues. Sirnutant l'ammtage, recberchant un emplacement pour la nuit, les piroguicrs qui Ies montaient.<br />

re-ient en fait les tkkbres originelles.<br />

2) I-a dansc, sur l'esplanade du T'at, des acteurs rnasqub repmduisant la dmse archcrypale par laquellc Ies Dcvati Luong,<br />

c'est-idire les grandes divinitk: l'aieul et la grand'dre go', fircnt jadlir la tcrrc dcs caux, constituc 1s phaw centralc<br />

de la ckkrnonie (Cf. La ~ssaarc dn mod seion ks trar6:n'ms h, in ~\~m~mnce ak i%f~nde, c!Ati~>ns du Seuil, p. 3 81 -414).<br />

Acte crkateur, la danse amkne 1c m d c P la 1urniCrc tout cn expulsant Ics monstrcs Bchappfs a l'igc du chaos qui, sclrrn<br />

la tradition kite - on nntera ici k syn~smc dcs tiaditions - hantaicnt uric tcrrc alnr~. vidc d'izrcs hummins. Iln<br />

tmt qu'elle asskche les eaux, la danse des acteurs masques avait autrcfois un adju~ant dans un autrc rite: la wursc dc<br />

pirogues qui assurait la migmtian des NSga (~f.. Urn rompLexc n'twl: La cow% dp piropes lanr, in nSelccted Papcrs of<br />

the Fifth International Cmgrcss of Anthropological and Ethnological Sciences., Philadtlphia, J 93 6, p. 384-389). tandis<br />

que dans sa fonctitm purificttrice, elle est encore, de nos jours, doublie par un rite seimndaire: le-lancement de fud.<br />

R-ant le mnndc, la danseurs s d s procirdent kgdement au partage des territoircs - cet acte de partage faisant<br />

pendant h ccIui de Khiin Bddm dam la tradition kite - et A I'instauration des chefferies. Or cette instauration substi-<br />

tuait - si Ilon en ctoit Ics textes-i la lutte qui oppsa les conquerants lao et les aborigkncs et dnmcura cn dehors dcs<br />

borncs dc la culture, un jeu agonal : le jeu de mad ou Ti K'i char+ de rkintmduire les bgrhares au sein de la communautk<br />

er de retracer I'&volution d'un dmit eadusivement foncier.<br />

L'ancien rojxume de \Vieng &n ayant perdu mute tradition cosmogonique n'a plus menu que w jcu agonal qui met<br />

aux prises, chaquc annk, sur l'esplanade du Tat kuong, les gardiens du T'at substituts des aborienes et le clan dcs<br />

fonctionnaires myaux (Cf. P. Ilvy : Ti Kbi, nn jeu de maiI ritwi au Lam, Annuaire EP1IE I 95 2-1 3, p. 3-1 5 ; Archaimbult<br />

: brm rekiaronie m I'hnew despkic~ Be L mim & sel de Ban fin; cotztribIIIion ri I'itd du Ti Ki in BEFEO Tome X I..Ylll.<br />

I 95 6 p. zz I -23 1). C'est ce jeu quc nous retrouvons a S'icng Khwang, centre de l'ancicn rngaume P'uon mais dmu, fiit particuIierement inttrcssanr, par suitc de fmctcurs histc~riques, I'objet d'unc rtintcrprdtntion.<br />

= Lc tcxte du grand sermcnt p'um a disparu dcpuis fort longtcmps. LC texte qui hit kcirk avant I'indkpendance lao a<br />

disparu tgalemcnt, mais Rqez nous en a conserv& la traduction (d. A. Raqucz, Pass imlime~, IIanoi, Schneider.<br />

I yx, p. 3 87-3 88). Quand cct auteur passa au has en I goo, le segment avait dCpIa& par les autoritcs franpixp. au<br />

7e mois Ian !<br />

3 13ans lc rnoyen et le sud Ins, Ic Ianccrnent dcs f k h s donm lieu 1 une &&nonie spkciale (bun bing f'fi) qui a pour<br />

fonction, au 6e ou au 7c mois, de pmvoquer la pluie et d'assurer la feconditc dcs rkikrcs cn projetant, dans les points<br />

d'eau intkieurs, les Kiga tout en e~pdsant<br />

les pestilmccs (germcs d'&pidi.mies et d'+izaoties) l&s au rctuur dc la<br />

saison des pIuk.<br />

mans la rtigion de W:ieng &n (village de Sikhai) la fttc des fixdm dure deux jours. Le premier jour, la habitants con-<br />

struiscnt, dans la cour dc Ia pagode, deux autels temporaim: I'un pour le genie du viIIage, I'autre pour Upagutta. Quand<br />

Ies bonzes ont ache*+ la confection des fudxs, les jeunes gens pomn de phalIus en bois, de rnarionnctt~x mimant Ic<br />

coit, transpc3rtcnt lcs a bing Flin derant le grand autel du ghie pmtmeur, h l'o& du village. Le maim du ritucl va inviter<br />

la rnhliurn. Celle-ci blana: asa coupe d'inritation a audessus dc sa tEte et i-ne son genie. Elle quittc sa dcmcure et<br />

rlansr dans l'autel du village. I;es fusCes une fois pkscntks au gkic scmt promcnks dans tout Ie rillagc, puis plades h<br />

cote dc la pirogue dc ctruws. dans la cour de la pagode. 1.a &diurn dansc aumur des fuka et de 1a pirome. Lcs h@es<br />

sont cnsuite port& en procession autwr dc la p ee. h medium, en tete, accomplit la pradaksina, puis Ics fusees sont<br />

dcpokes dans la Sala ou ont licu habitudement Ies wrnons. Pcndant cc temps, un notablc va invitcr Upagutta qu'd<br />

di-?osc sous la iormc rlc trois picrrcs dans Ic parillon tcmpocaire. Le Iendemain, le maitre du riruel, prCscntc A la mkdium,<br />

dr 13 part dcs hahitants, unc coupc d'invitation. La rnkdium incamant son gkie gape la pagode, escort& pat h jcunes


gens pom-~rs dc tilets usag6s Jnnt se serrcrlt ks pa!-sans pm1lr @her dans Its rizirires inondecs, de pipcs gipntesques<br />

dCcurEcs de carapaces de tr)rtu- (s~mbt~le au I .ans du scxc fcrninin). La rndium dansr dcvant Ics fustes dkpkes dans<br />

la cour de la pagrldcb, armte dc sahrcs, eIlc rcrucillz, a1 cc la pin= dcs armcs, dcs rccipicnts crl trtmc dc hananicr remplis<br />

dc mets a pnks sur le sol qu'cIle bit Cr--r,lucr derant Ics FusCcs prlur attircr ruus lrs mauvais esprits. Ics influcnccs mlil?;nes<br />

dont ccl1a-ci se sont chargees, la vcillc, lors dc lcur transport I travers Ic rillage. Les fukrs wnt ensuitc aspcrj$cs<br />

d'alcml et les rkipents sont jet& i l'cau. Avant dc lancer lcs fuuiii.cs, Ics jcvncs gens 1cs brandisscnt devant Ics jcur?cs<br />

filles. Tout cn flagellant Ics fusees prlur chasscr lc~ mau\-aiscs influcnccs ils chantcnt: 0 Les esprits ricnncnr poscr dcs tubcrcules<br />

aux pines noirt.5, jc supprimc l~vr cfticacir2, j'annihilc lcur prmvoir rnalcliquc. Je rais montcr sur la rxinc rlc.<br />

l'arbre ct mnntrer le gland dc mrw phallus pmr supprimcr ccs rnaurakcs inilucncc~~ (allusion i la fusk-phallus que<br />

l'on va attacher sur le support pour la lancer).<br />

Ilans le sud 1-aos les rntdiums monti-s sur supports d ~% fu&cs snnt pr,rtbs cn prclccssinn a trarers Ic rillage. Ensuitc<br />

Ic- fusk sont introduites cntre les marchcs de.~ cscalicrs dcs dcrneurcs -en particulicr chez les ~ ~~wves ct lcs divorci-ts -<br />

tandis quc les admeurs du halayagc~ balai~nt 1~ f~ss+es-~hallus et liscnt dcs panxli~r, ohsctnes du Vcssantara-Jhka.<br />

I.'un de ces .-scrmons* traite du ere de Roucldha dont la fillc fur misc a ma1 par lcs xphailus au cou rouge qui font la<br />

rouc et se dilatcnta et qui de~int fille-m&e.<br />

hu 'I'mn-ninh rlu pro\-ince dc S'ieng Khwang, le lancernent dcs fusks nc constime plus quc I'un dcs rites de la fete du<br />

T'at (ct,mme i !.uong P'rabang) nu des certmonies d'ordinatir~n (entre le 4C et k 6e mois). r-.n ce dernkr cas, les fu*5<br />

juchecs sw dcs suppons irnmcnses et surmonttes de bnugics aIIumkes, sont promenks de nuir de~ant Ies bonzes pour<br />

ch=scr lcs mauvaiscs influences qui menacent. cn cettc pirrindc critique, la futun odonncs.<br />

Si la fuke cst un Naga, eile cst &:anent, cn tant que &rvc d'tltments vita!isants, un phallus embrasi: - que pour sa<br />

fabrication nu son lanccment, l'on Fsse appel aux hmzes, aux nouvcaux ordonnes, c'esta4ire i des gens qui rkprimant<br />

en tux tout dkir ont transmui: en fcu intCrieur Ic pr~urr)ir fecontknt n'est pas sans si~nincatinn - dont la scrnence attirera<br />

I'61kmcnt ferninin correspondant: I'cau. Ce feu, cctte attirance dcs tlernents, expliquent Ics rnktamorphosvs de la fuke<br />

et I'aggrkgat dcs ritcs de fkmditc qui se cc>nstitue autour d'cllc. Alais le ftu cst egalerncnt un 61Cment purificateur<br />

suxeptihle d'btre sublimt. D'abord phalhs emhra.., la fuee soummra sexucllcrne~~t les esprits fernelles dangereus pour<br />

ne plus consumer 5 la limite que d'ant~nymes pestilcnccs. Ce sont ccq &Erenrs niwcaur uu jouc I'irnagination du fcu que<br />

nous retrnurons dans le rimel de la fEte - nu du lancement - dcx fusk5; ccrtaines soussultures (sud et moyen Laos)<br />

opkant uniquement la substitution d'une sexualit6 st~ia1isi.e i une sexualitt brute, tan& que d'autres (Luong P'ribang,<br />

S'ieng Khwang) ont transcende ce plan.<br />

4 sPhir (esprits) masques.<br />

5 Devati au masque de lion. Toutefois, dsns I'invacatbn aux devati kcitk i S'ieng Khwang, lots du sacrifice du buffle,<br />

ils fiprent swlcment wus lc titre vape dc Dcvat5 Bin Na llu. 11 scmhlc en outre que ws ghies devaient 6tn: sournis<br />

aux nrnnnarques-divinisk~ puisqu'ils daicnt Ies convicr a assister P Ia dremonie.<br />

Si i !.umg P'rihang, seuls les dcsccndants dirccts de Khfin Bulbrn, le rds du mi dm Thk, et les monarques dont l'histoire<br />

rCci.1~ le destin enceptinnnel posskdcnt des autcls pmrticuliers et dcmeurent figs pour I'Ctcmitk - en dkpit des<br />

crrIyancc5 bouddhistes - dana lcur fonction dc DevarP protcctcurs, h S'ieng Khwang, plus de trcnte monarqucs-Thtn<br />

figurent sur la liste des genies du Xiu'ang recikc lors du sacrifice du buffle. nr ces monarqucs di\=inises qui portent le nom<br />

crdlecrif Jc ~Scigneurs la hl'ima - le num mEme de la cheffcrie t'ii-nnir - sont design& comme *I:& hlu'angr, c'est-<br />

I-dire pilicr dc Ia ville, et sont ccn&s resider en permanence dans I'auteI dc S'icng Kba-ng oh un repusoir leur est consacn?.<br />

I.nm du sacrifice du bufflc, la iamille princikre doit foumir les oifrandcs destink a ces motmrques ancirtrcs, et Ic<br />

chr+ de prox=incr ainsi que son adjoint doivent placer leur veste sur le reposoir. Ces caractLristique5 sufiscnr a r&&lcr,<br />

dcrricre Ie rrultc dcs monarqurs 'l'hk, un cultc du Jak JIu'ang dc type t'G-noir mais hypertrophic. Projection sur le<br />

ptan du sack dc l'rtrhre gh4ogiquc dcs familles Ptnn, ce J-ak Uu'ang a pour fr~nction d'assurer la protection du Afu'ang<br />

fdrmcntal instaure non point par I- Kim mis par &t Cu'mjz, le fils dc Ghh Uulom et le frirrc du fondatcur de<br />

1-uong P'ribang. I.'adr>ption dc h tradition lao du ~CJNI cntraina vrajsemblablement celle du cuke des monarques divinisCs<br />

qui se grcffa sur celui du gardicn du sol prsrinnel. Ses pousoirs renfn&s, sa +ennit6 assurkc, Ie I+ak hlu'mg<br />

cclnstitua dks Iors I'assiw cle In strwfztr~ rcligieuse P'uon.<br />

Sr,trms que I'impottancc accordte aux nmnaryues divinisk devait faciliter par la suite le glisscment des tcmps mythiques<br />

aux tcmps hist~ri~ucs. I1 suftira qu'un 6ve.lsrnent dtcisif pour la chderir st produise au cours des siircles pour que les<br />

ritcs char+ dclc rcpitcr uu soi.narir, cl~xi~ue (fondatinn de la cheffcrie) sc di-rt~ulant dans un temps quasi lkgendaire se<br />

blrlqucnt sur une phse ckrerrnink dc I'histoiirc.<br />

7 Ir licm de cristal, Ic lirm d'rlr. Lei X'u KO' Ra Xu' cumt scpt fils entrc Iesquels ils partagerent le monde. Derneures seuls.<br />

lcs deux Thi-n allkrcnt se pmrncncr dans la furi-r dc I'Jlimalayz ot ils capturcrcnt un pctit lion qu'ils nomrnerent lion<br />

dc cristal, lion d'or. 11s l'appri~oiercnt ct I'ernrncnkrcnt avec eux. Avant leur mom, ils recommandcrcnt aux habitdr<br />

iairc dcs cfiigies les repksentant cus & leur fils doptif, Sing Kku Sing Kim. Chaquc annee, pkiskrent-b. vous<br />

fcrcz rianscr ccs masques aux dcux cxtri.miti.s de Is 1-ilk, sans cpoi 1- Yak- dc5ruiront lc pays.<br />

V ~r,rs dc la fctc du Tat ct dc la ci.ri.rnunic du Lout-el An, avant de danscr, le portcur du masquc du Pu Ro' declare,<br />

dctant 1c rcprirscntant du sour-crain: .:Padonne-mmi, mon nnm at wt-i~ux protectcur dc la communaukc, j'habitc sous<br />

Ic cicl, sur la tcrrc, jc n'ai rp'un c s<br />

,st qu'unc peau (c'tst-it-dirc ic suis un etrc i-ma&, on rapprochera cctte caractcristique<br />

d~ la pcrsonnaliti: dcs ancerres fondatcurs des dynasties royalcs cn Chine, sclun Granet), [et cela] dcpuis quc le ciel fut


c& de la grandcur dc I'opermle dtn cuquillage, depuis que Its rnonts et I e cnUines Furcnr cri-i-s dr la mnJcur d'unc<br />

emprcintc d'agouri. J'ai scpt fils ct autant dc coupe-ctlupc, d'arbalktcs ct de lances que i'ai dc tils. J'ai r,rdr,nnC 4 l'un de<br />

mcs tils d'allcr rCgncr sur liu'ang K'Cp kK'& la-bas. J'ai ordonnc m l'un Jcur d'dlrr &gner i Mu'ang 1-iIa ka!fing Ii-has.<br />

j'ai r,rdrlnnc i l'un d'cux d'aller rtgncr a hlu'an~ Sisakct. Ii-has. J'ai nrtlonnc a I'un d'cux d'allcr +ncr a hlu'alls P=r<br />

ct I"au Ililnp Nang. la-bas. j'ai ordonne a l'un d'eua d'aller rkgncr a llu'ang S'iin~ S'an~ Lin Nim, Ii-bas. J'ai nrdonni.<br />

i 1'11n d'~ua d'allcr rtigncr dam la foet dc I'Hirnalaya la-bas. 13cmcurks sculs a llu'nng S'ua ( I*.uong I"ribanE) nms<br />

dcus, \-cis ricus csclax-cs, nous mmrnes dl& chasscr dans In fun3 dc 1'1 limala!-a pcndanc plvsicurs jours. 3-0~s ax-rms<br />

slrms caprurc un petit animl milt, nous rayons dompk pcndanr plusleurs annkrs; cnnn il cst dr~nlptC. On nc put pas<br />

dire quc cc soit :e petit dtn vi~vx tigre. Cenainement c'cst un pctit lion, ct jc 1Hi cclnduit Fur qu'il jouc dcr-ant sa majcsti<br />

5 I'uccasion dc la fkc du . . .n mik. Puissc w maicsti- 1-irrt longtemps, fisqu'a r.=:~ ans ! Pard~nncz-mni ! J'ai<br />

conduit Sing KCu Sing L'Im pour qu'il danse dcvant sa majcsk [ici Ie nom du lku: Tat I:uon~ ou Wit U;-istlun, sdnc<br />

I'csccasinn]. l'ersonne nc pcut I'imiter. Z1 a six orcillcs, six huit parrcx, jdculi membrcs d11 pcrsonncl sack rcrctcnt la<br />

dcpouillc du pctit lion) un seul car. Moi je mc nommc T'au Xu liu'a ( = Chose qui pcut sc tordrc dans ttms lcs scns<br />

ctlrnrnc un tlastiquc). Quand je me dirige ~ crs Ic Sud, les jcunes iillcs 1-culent m'cnlacer. @and jc I-ais cn direction du<br />

norrl, lcs jcvncs iillcs rculcm se marier a\=cc mi. LlCmc si elks sax-cnt quc j'ai le fnmr large, ICS di~orcCes, les rcurcs<br />

s'atrachcnt i moi. Obtcnez la xictt~irc et la idicitem.<br />

Ce discours fait allusion i une genkse UL~S ditfi-rcntr Jc la cosmclgonic dcs a~lnalcs et de cellc rappnrrke par la Iegcndc<br />

cultudlc (cf. La x,zissms~ i mot& JPIGW irs traEiti+ss Lor,, irl articlc cite) mais fort prochc, par contre. dc la gencsc dcs<br />

T'ii-St*irs dc Xghia 1.0 nu dc ccllc des 'I"% des Hu'a P'an rappr>rtCc par lla cl Br~urlet. Dans I'un cr l'autrc cac<br />

nous arrms stfaire i un cosmos cn miniamre, i run rnondc ik~min2a. La rt.rCrnnnic Ju l"at i 1-uong P'ribanp oifrc dtmr<br />

un ccritablc syncri.tismc dcs diifkrcntes traditions.<br />

Cf.: 1x1 irchlii~rrir<br />

ritwiit-s d~ fa+ch dnp810°'m, BEFLO. I. SLIS, fasc. 1, p. 297-535.<br />

10 Alrxs qut lcs annalca font dcscendrc Khiin Bulhmaprks Ic dklugc qui submcrgcs la terrc, pour gouvcrner 1cs ctrcs humains<br />

issus dcs cnurges, les 1-ersions dc la gcste de Khun Uulfim, omrrtant l'tpistdc du deluge, font drwndre khan Bulfim<br />

aprc" la dclirnitariarl Ju terriroirc par deux crmitcs. C'est sculcmcnt apes !'instaltation dc khan Bulhnl dans lc mr~ndc<br />

d'crl has qxe les crres hurnains naquircnt a I'intcrieur dc dcux courgcs dent la limc cnlapnt le rrnnc d'un brnian (tit<br />

coup.+ pnr Ics aicur aidcs d'un autre couplc Jc Tbk: T'iu I-ai ct llc Mixt (Cf. articlc cite in la Nni_sarrair dr, Mr.81,;~ p.<br />

487-.+ihj. Clr chcz lcs T'ii-Rouges, les fcmmcs qui conjurent Ic mnuvais sort portent Ic nrlm dc .Me ,Mot- [ci. R. Robtrt:<br />

Akt~ ,-rr lir 7%) Drq h h C-hb. I I I-.H.. n 1, I 941, p. (I r). Au Siam les diums sc nornrncnt nanp mot r (c.<br />

Via Anuman, R:t'asrions spirituelsm de la viUc dc S'icng Khu-ang er leurs enits n'etaient quc la rhcfs dc cmarchcs*<br />

dc-c grxcdr rn4,nsrqucs thkn, protectcurs de la famillc princPre trt dc I'ancicn myaume qui rtsidaicnr, cua, dails I'autcl<br />

rcrlsral dc S'icns K hu- an^ nomrnb dots I-Ifi H6 S'icng Khu- an^. Chaquc annCc, Irxs du sacrifice du hufdc, Ics maitrcs<br />

du rir~lcl dcs Ho I'hi Han crigeaicnt,ptix du grand autrl dc S'icng Khw-ang.un abritcmporairc. rcprtducrir>n cn miniature<br />

dc lcur {lo dc ril!age. A Ia suitn dcs dCportarions effcctuks par lcs Siarnois et d= pcrturbnticlns causCes pzt Ics hordcs<br />

h. dc nl~mbrcux villagpfurcnt abandomes et les autcls dc genies delaissCs. Seul lc cultc du 116 suhsista. Pmr la suiuite,<br />

SOUS Ir prt~tcct4>rat franqais, K'im Sgom ct son !krc Saicau-ons. etits-fils dc Ciu Sbi, trcnt rcconstruirc lc 1Iil yo cn<br />

dur. I r mnitrc cllr riwcl dcmanda alrlrs qu'on etablir a I'int2ricur, u~?ix rcpcxu>ifi: I'un pour les gknies dc S'icnc Khu-ang,<br />

I'autrc dcl;~inc aux I'hi Bin conriCs aux drcmonies. Cc sccc~nli rcpclsnir dc~int ainsi un sut>stitut dm onzc petits autcls<br />

2riqi.s xutrcir,is lnrs du sacrijicc du hufflc par les pripnsks aux rites dcs ditfPrcnts mu'ang. Il'aurrc psrt, Ic Mu'ans S'icng<br />

Khw~ip Ct;1!1t dcrcnu sous I1mpatirm frangaise ;\f';;zng li'un, lc nurn dc I'aurcl fut moditie cn Ild S'icng K'url.<br />

'' Ilcus p:imsn~ls srlnr stries dc bandcs blsnchcs, hlcucs ct jaunes, 1- dcux autres de handci: vcnes, isuncs ct hlcucs.<br />

1' 011 ntltcra Ic dAut de cetre ic~mcatic>n qui rappclle ct soulignc l'importance de I'cxihcfferic p'uon. N'ouhlir~:~~ pas qu'anr.alcr<br />

cr fr>rmuIcs ritucHcs r&clent,derritrc l'unitc factice du I.atls, un puzzle de rrryaumcs cn margc, cl~s sur cus-mcmcs,<br />

cnupcs du rcste du rnonde.<br />

I.'inviration aux dcvars, Srigneurs dcs 12 autcls, qui hprc dans I'une de ces fnrmulcs nc serait en contradiction arcc In<br />

hip:~rriricii~ dcs pinics IMonarques-Then - mics prntcctcurs dcs llu'ang exti.ricurs) qur ai certc hipxrtitiun etait pcr1si-c<br />

cn rcrmc-s d'nntagonismc. Or qucls quc sricnt lcs MCrcnds qui, dans I'llistoire, ont clppc& le X-i-lu'anc ccrrtral sun -Wu'ang<br />

cxtcricurs. trwt se passe cnmmr si lcs Monarques Thtn suhsumaient Ics ~Cnics gamlicns dcs Mu'an~ cnti-ricurs. Dans<br />

I'autcl sud E ~ la C cour royalen, les dc~~tn pnltcctcurs dcs llu'ang sc protilent dcrricrc Its mnnarqucs-Then dc mCme que<br />

Ics i~~r~~~arqucs-'l-hi.n sc protilcnt dcrrikrc lrs der-at% des llu'anp catcric~~rs, dans I'autcl dc la crmr r~,!-alcy krigc au nard.<br />

'5 .%,I 5i:nnl dCs 1c hIVP sictle, unc x-ariantc dc ce jeu esr atrcstk clans 1r kclr \lmnt'icnhan. I,c ri-mc jclur dc la lunc croissnntc<br />

nu rtmc mois Ie roi assistait i un icu dc prdo ritucl (c'i,n~ Ii'tjnj sur I'csp1ar.d~ ror-alc. L-11 dcs camps cr,mprcnait<br />

lcs tils du rt*i dcmeurant dans la capitale; 1c camp dulrcrsc cnrnprenait pcur-ttrc lcs rcprc-wntants dcs quatrc gands<br />

Mu'anq. c'c-st-l-dirc de la ~rurincc - (cf. Lot Mun5'ienban in Prhrmrp K ~fh~di Rac'uLn t'i I, Bangkok 1938, p. I r 1-1 I j,


livrer car je &hg que des troublm n'tciatent dans rnon myanme. A ce mormnt, Les Sipmois chaqkrmt le &u Mu'ang<br />

de Mu'ang Nan de pmrsuivre &u Anii et de l'ter. Le9 troupes &aht ~~ h mi-chemin et mrr le point de mptuter<br />

C%u Ana quand le roi de S'hg Khwang mvoya ses h o w s'empater de ce decnier et Ie fit limrer aux Shoi lands i sa poursuite* (Cf. Lei d i & l'-ca tom & Siq Khq, documedts EFEO, p. 33-34). Art& pztr lep<br />

Annarnites h la dernande des &i et petits-& de &u Anii, &u N6i fut jugk puis &tk en Annam. Pendant tr& ans<br />

sa femrne et ses en fan^ subirent de douloweux &vices. D'es I'examen des text= il a p e que Ics Annamites ayant<br />

aband-6 € 2 Anii ~ dk le debut de sa lutte contre le Siam et ks troupes du mi de Lucmg P'rZbang ayant *$ h<br />

sa capture, &u Nbi, qui ne livra son d quc sous la oontraintq & en fait de bow hissah.<br />

BEFEO, Tome XLVm fascicule 1, p. 227-231.

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