UNE C ~ R ~ MONIE EN L'HONNEUR DES GENIES DE LA MINE ...

noire, recomais-le. Quand il te comrnande, ne te montre pas rCtify quand il te donne un ordre,
ne sois pas oublieux. Que cet ordre demeure au plus profond de tes entrailles et ne l'oublie
pas dans ton somrneil. Tourne la tOte vers ton maitre, rnais ne lui prksente pas tes defenses. Que
tu vives longtemps pendant 1oo.000 ans et que tu sois le soutien du pays! fi
Le cornac, s'aidant de son crochet, fait tourner l'dldphant de fason qu'il prgsente l'oreille
gauche. Le P'Pfia S'hg saisit l'oreille et chuchote:
4 La gauche se prisente, la droite s'est presentee. Rappelle-toi ton mdtre, ton cornac. Si tu
ne te souviens pas de ton mdtre, de ton cornac, j'irai te vendre au pays des H& pour obtenir
des tissus, j'irai te vendre A Mu'ang LE pour acquMr des chevaux, j'irai te vendre aux aborigknes
dont les oreilles sont largement trouies. Que tu vives longtemps, 1oo.000 ans et que tu
sois le soutien du pays! n
I1 accomplit ce rite pour chacun des pachydermes puis, lentement, le troupeau se didge vers
la pagode royale de S'ieng T'hng qui possMe kgdement un montoir. Le chef du quartier offre
au P'iiia S'hg un plateau de composition identique A celui pr6entt par le chef du quartier
de WPt Mgi. Le chef des cornacs execute les rites pricedemment accomplis, puis il conduit les
klkphanti dans la cour du palais. Le roi parait au balmn, le cornac s'indine et fait baisser k
tere aux pachydermes. Apr& ce salut au souverain, les anirnaux regagnent Bin Na Luong.
Le lendemain, une procession identique a lieu, mais le P'giia S'hg n'aligne aucune offrande
sur le montant des /dk B'o'F. D'autre part, il ne prisente pas les kldphants au roi.
Le I I jour ~ de la lune croissante, aprcs la rtcitation des formules aux montoirs de Wgt Mgi
et de W3t S'ieng T'bng, Ic PY3iia S'hg conduit les kliphants A W3t Wis'una, pagode royale
devant l'enceinte de laquelle se dresse kgalement un idk R'w'i. Le P'iiiia S'ing resoit du chef
de ce quartier des offrandes identiques A celles qui lui furent prisentkes le ge jour par les chefs
de quartier de W2r M3i et de WPt S'ieng T'Bng. I1 procide aux memes rites et chuchote les
mEmes formules d& l'oreille droite et gauche de chaque ilephnntg.
Selon la tradition, lors de la fondation des pagodes royales, des montoirs auraient it6 irigis
pour perrnettre au souverain de venir, i dos d'iltphant, assister aux cdrtmonies ou visiter les
bonzes. Quant A la procession actuelle, elle aurait pour but d'honorer les gardiens
(ara'k m~ang) du territoire pour qu'ils prothgent le royaumelO. Selon le chef des cornacs, ces
rites s'adresseraient non seulement aux ardk mvatlg mais au gtnie des elephants, Cgu Nai, et
viseraient la protection des cornacs et du troupeau royalll. Quant la suj--ivance du mot
4 cheval)) dans une des formules, elle attesterait la participation, i une epoque andenne, des
coursiers royaux au ddfdC. Cette tradition est fort interessante, car ellc nous permet de rapprocher
cette procession de l'aspersion des diphants et des chevaux royaux qui avah lieu autrefois
au Siam, deux fois l'an.
Selon les Ckrhwonies des do~xe noism, au mois, durant trois jours, tous lea &quipages ropux,
dkphmts et chevauu, d6fdaient devant le souverain sur la grande esplanade de la capit&.
Cornacs et cavaliers sYarr6taient devant le pavuon royal et saluaient le lei, puis des brahmanes
et des lettrts royaux, assis sur des montoirs, aspergeaient les animaux avec de Yeau consacr-e.
Ce rite, dit-on, avait pour but d'assurer la protection des &quipages rnilitaires et, d'auue put,
de rivder, A ~OUS les vassaux rkunis B cette occasion, la puissance du monarque, ktouffant
ainsi toute vell6ite d'indkpendance et toute humeur guerri2re. Les rites lao a siamois pr-sentenf
donc une certaine ressemblance qui n'est peut-Etre pas fortuitela.