UNE C ~ R ~ MONIE EN L'HONNEUR DES GENIES DE LA MINE ...

Khiin Lo descendit les eaux vertes de la Nbn U pour prendre possession du territoire que
son p&re lui avait assign6, il trouva l'endroit occupi par les Khi (aborigknes) et par les descendants
de Pogresse Nang Kang Hi. 11 chassa les aborighe, dMsit les ogres - reprkentants
kvidernment de vie= cultes locaux - mais reconnaissant implidtement le hit du premier
occupant, il donna & son fiJs Ie nom m&me du chef khk qui avait fond6 un mdmg sur u ses
terres B: Khiin S'ua. Par la suite, Mu'ang S'ua devint I'm des noms du myaume.
Mais c'est i F'i Ngum, dmxmdant de Khh Lo et crbteur de l'unitg lao, que devait rev&
le soin, au 14" sikle, d'expliciter nettement le droit ritud des aborighes sut le sol. Ap&
s'&e fait comnner mi ii S'ieng Dong S'ieng T'ong, non seulement il rbstalla dans le territoire
1m.m descendants de ces KhB qui, sous Khh Lo, avaient fui jusqu'aux frontih du pays
Lu', b s il chargea encore un aborigh &lev& i la dignit6 de P'ya Phsac (ou KZss'ak) d'administrer
tous les Khi du royaume. Or ce dignitaire mnsid&r6, selon les versions, come le
cornpapon ou le parent nourricier de F'k Ngume6 devait loger dans une maison situke en
wntrebas du palais royal. Introduisant pds du souverain ceux qui dhiraient une audience,
pQlhant avant le monarque dans k palais, prenant place avant lui sur le trBnCB, ce P'ya
K&sYak avait, pour charge principale, le sacre des rois du I& S'kg. 1 y a une vin@
d'amies, tous les trois am, au Nouvel h du rnillisime ( lee mois), 1 jour mhe oh tous ies
dignitaires prisentaient leurs hornmages au roi, un descendant de ce P'ya Kiss'ak venai~ en
grand corttge, offrir au souverain a les fruits de robustesse - les fruits de longivitt s, ainsi
que de prkieuses ktoffes, des korces i chiquer, des tubercules, du riz, aliments qui recdaient
dit-on une puissance magique. Se prosternmt devant le monarque, il pAentait, par l'intermBdiaire
d'un dignitaire lao, au nom de tous les KM, ohndes et voeux au souverain. Ce rite
d'digeance, que complktait In riv&tion des pronostics pour la nou~reUe am&, soulignait en
hit que les aborigtnes bimt les d&enteurs de la prospkritk du royaurne et de la vie du souveh.
Or, faire ratifier le droit du premier occupant par les conqu6rmts lao, tout en assurant
h reconnaissance par les aborigkes du droit nouveau, tde ktait peutare la fonction devalue
autrefois au Ti K'i, ce jeu de mail rituel qui h S'ieng Khwang opposait naguhe, i l'occasion
de la fEte du T'at prkistment, le dm des aborighes et le clan des P'uon conqutmts, jw qui
met encore de nos jours am ptises, & Wieng Ch, la gardiens du reliquaire royal, substituts des
aborighes, et les reprisentants de l'administration'7. Attest6 par le texte des Quatorze tm&tions
qui le mentionne dans la liste des jeux diurnm du I je jour, le Ti K'i buong P'rgbang
cornme 5 Wieng tikt retrapit - du mobs pat-on le supposer - toute l'kvolution du droit.
Soulignant la valeur des vieux titres de propriktd dhus par les Khi, il rendait visible 4 tous
l'ht d'indistinction qui prk& l'hblissement des cadres sociaux par Khiin Lo. Mais s'il
Iaissait place i la brousse, aux autochtones et i leurs cultes locaux, c'ktait en vue du dibroussaillement,
de l'ktablissement d'm hit royal et divin reconnu par h population elle-meme.
Or, ce faisant, il opdrait la rhstauration de la chefkrie. Si i Wieng Ciin les esclaves du Tat, les
gens de la brousse, aprts avoir rempoak les deux premieres parties aident le clan des s envahisseurs
*, des fonaionnaires, h gaper la deb&, reconmissant ainsi une hikrarchie qu'ils
mntribuent i ttablir, cette hitrarchie est instituie et reconnue en bloc. A Luong P'rgbang, h
supposer que les rcgles du jeu aient iti les mema, dm autres rites devaient servir #adjuvants
au Ti K'i dans cette phase d'&ablissement des cadres de la chderie: la course de pirogues et
le lanment des fusies qui pdcisaient l'ordre bi&archique. Les cornpktitions nautiques ktaient