rapport - Faculté de Médecine

4.2.2 Kwashiorkor :
Le terme qui signifie enfant (kwashi) rouge (orkor) dans la langue des Ashanti du Ghana se
réfère à la couleur rougeâtre des enfants qui en sont frappés. Le kwashiorkor est une forme plus
avancée que le marasme, dû à une alimentation suffisamment riche en calories, mais carencée en
protides. Il survient habituellement à la période du sevrage et touche ainsi les enfants dans leur
deuxième ou troisième année de vie.
Les signes caractéristiques sont:
•un oedème bilatéral, débutant au niveau des jambes puis atteignant les cuisses, le dos, le dos des
mains, les bras, la face et les paupières, gênant l’ouverture des yeux
•un retard de croissance avec une insuffisance pondérale par rapport à l’âge de 60 à 80 % de la
médiane
•une fonte musculaire caractérisée notamment par l’hypotonie de la nuque
•il n’y a pas de fonte du tissu adipeux sous-cutané traduisant un apport glucidique satisfaisant
•une modification de la peau et des phanères : les cheveux deviennent roux et s’arrachent
facilement
•la peau est d’abord marquée par des zones hyperpigmentées puis se couvre de grandes squames,
débutant dans la région du périnée et laissant une peau hypopigmentée, fragile, atrophique et ulcérée
•des troubles digestifs : l’anorexie est constante et les fonctions d’absorption sont réduites de façon
hétérogène, engendrant des diarrhées et des vomissements. Une hépatomégalie témoigne de
l’infiltration graisseuse du foie.
•une anémie
•une hypoprotidémie, le signe biologique essentiel
•une hypovolémie
•d’importants troubles hydroélectrolytiques
•des infections, principalement urinaires
•au niveau du comportement, l’enfant est léthargique, apathique, peu expressif et semble
malheureux.
Évolution de la maladie:
En ce qui concerne l’évolution de la maladie, les formes graves évoluent vers la mort en
l’absence de traitement. L'enfant décède de diarrhée avec déshydratation ou d'infections récurrentes.
Traité, le kwashiorkor peut guérir, mais ceci non sans difficulté, et le pourcentage de décès reste de
50-60%. Le désordre hydroélectrique et l’hypovolémie engendrent des complications affectant la
plupart des organes dont le cœur, qui, avec les perturbations métaboliques, rendent le pronostic
sévère et la récupération plus difficile et plus lente que celle du marasme.
4.3 Evaluation de l’état nutritionnel :
4.3.1 Anamnèse :
Tout d’abord, il est important de noter que la plupart des enfants malnourris sont détectés
lorsque les mères emmènent leur enfant en consultation en raison d’affections secondaires, telles
que la fièvre, la diarrhée, la toux ou l’anorexie.
Dans l’anamnèse, il convient donc de rechercher :
•toute maladie aiguë ou chronique qui aurait pu influencer l’état nutritionnel du patient
• le régime alimentaire de l’enfant avant la plainte, la qualité et les changements récents
(l’allaitement) de son alimentation,
•le développement psychomoteur de l’enfant, ses changements d’activités et de comportement,
•son poids à la naissance
•les vaccins effectués
•les conditions de vie de l’enfant : le rang social et économique de la famille, le niveau d’hygiène et
12