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Parce que je suis une fille - Droits des filles

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aisons qui font <strong>que</strong> les parents enlèvent<br />

leurs <strong>fille</strong>s de l’école est qu’ils craignent pour<br />

la sécurité de celles-ci quand elles atteignent<br />

leur puberté. C’est vrai à l’intérieur de l’école,<br />

sur le chemin de la maison à l’école et au<br />

retour. Leur crainte est justifiée. Des <strong>fille</strong>s<br />

ont été violées ou enlevées par <strong>des</strong> soldats<br />

embusqués; les écoles secondaires sont<br />

parfois à de gran<strong>des</strong> distances et les <strong>fille</strong>s<br />

doivent marcher à pied et seules. Le ris<strong>que</strong><br />

pour ces <strong>je</strong><strong>une</strong>s <strong>fille</strong>s peut même venir de<br />

leurs professeurs qui profitent de leur pouvoir<br />

relatif pour les exploiter sexuellement en<br />

échange de bonnes notes. Dans ce genre de<br />

situation, le mariage précoce est parfois la<br />

stratégie <strong>que</strong> leurs parents choisissent pour<br />

les protéger mais qui <strong>une</strong> fois encore résulte<br />

en abandon scolaire précoce.<br />

Quel<strong>que</strong>fois, il n’y a pas d’école où aller.<br />

Les écoles et les hôpitaux sont souvent<br />

détruits dans les combats ou ils servent à<br />

stocker <strong>des</strong> armes, cantonner <strong>des</strong> soldats<br />

ou accueillir <strong>des</strong> réfugiés. Près de 80 pour<br />

cent <strong>des</strong> écoles qui existaient au Liberia en<br />

1989 ont été détruites par la guerre civile. 46<br />

Au cours <strong>des</strong> désordres qui sévissent au<br />

Timor Oriental (Timor Leste) depuis 2007,<br />

les écoles, les espaces d’apprentissage et les<br />

aires de <strong>je</strong>u ont été détruits ou vandalisés.<br />

‘L’UNICEF est vivement préoccupée<br />

de voir qu’<strong>une</strong> fois encore ce sont les<br />

enfants qui souffrent‘, déclare Shui-Meng<br />

Ng, Représentante de l’UNICEF. ‘Nous<br />

demandons instamment aux adultes de<br />

penser à l’avenir de tous leurs enfants<br />

avant de poursuivre la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong><br />

biens publics et de continuer les désordres.<br />

Tous vos enfants pâtiront de l’absence<br />

d’un environnement sûr, de salles de classe<br />

convenables, d’espaces permettant d’étudier‘.<br />

Une étude de 2006 de l’UNESCO fait<br />

état de la pénurie de bâtiments scolaires et<br />

d’autres facteurs qui conduisent les <strong>fille</strong>s à ne<br />

pas aller à l’école dans les pério<strong>des</strong> de conflit<br />

ou de catastrophe. 47 Certains <strong>des</strong> facteurs<br />

sont liés à l’offre - <strong>des</strong> raisons extérieures,<br />

telles l’indisponibilité ou l’inadéquation <strong>des</strong><br />

écoles pour les <strong>fille</strong>s -, d’autres à la demande<br />

– de la part <strong>des</strong> familles ou <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s ellesmêmes.<br />

Un grand nombre d’écoles sont<br />

détruites au cours d’un conflit alors <strong>que</strong><br />

l’article 8 du Statut de Rome stipule <strong>que</strong> tout<br />

bombardement ou atta<strong>que</strong> délibérés d’<strong>une</strong><br />

installation éducative est un crime de guerre.<br />

Giacomo Pirozzi/ Panos Pictures<br />

Facteurs liés à l’offre<br />

• Lors<strong>que</strong> les écoles sont détruites, les<br />

enfants sont obligés d’ effectuer de longs<br />

- et parfois dangereux parcours – pour<br />

se rendre dans l’établissement encore<br />

opérationnel le plus proche, dans ce cas<br />

on incite davantage les <strong>fille</strong>s à rester à<br />

la maison.<br />

• Lors<strong>que</strong> les écoles sont endommagées, ne<br />

sont plus entretenues et qu’il n’y a plus<br />

d’installations sanitaires, les <strong>fille</strong>s – les<br />

adolescentes surtout – sont pénalisées et<br />

man<strong>que</strong>nt l’école pendant leurs règles.<br />

• Les garçons courent le ris<strong>que</strong> d’enlèvement<br />

et de recrutement forcé par <strong>des</strong> forces<br />

armées à l’école et sur le chemin de<br />

l’école, mais le ris<strong>que</strong> d’enlèvement et de<br />

recrutement forcé est majoré pour les <strong>fille</strong>s<br />

par la violence et l’exploitation sexuelles.<br />

• Dans les situations d’urgences, il y a<br />

généralement moins d’enseignantes<br />

féminines en mesure de faire leur<br />

travail et les <strong>fille</strong>s sont désavantagées<br />

lors<strong>que</strong> les écoles sont dominées par <strong>des</strong><br />

enseignants masculins.<br />

• Les écoles ne sont pas <strong>des</strong> lieux de<br />

neutralité en temps de conflit. S’il devrait<br />

être bon pour <strong>une</strong> <strong>fille</strong> d’aller à l’école,<br />

celle-ci peut également devenir un lieu où<br />

les différences ethni<strong>que</strong>s, religieuses et<br />

même de genre se renforcent. 48<br />

Facteurs liés à la demande<br />

• Lors<strong>que</strong> <strong>des</strong> parents ne sont pas<br />

en mesure de payer la scolarité de<br />

leurs enfants et le matériel scolaire<br />

Quel<strong>que</strong>s<br />

<strong>une</strong>s <strong>des</strong> plus<br />

chanceuses,<br />

<strong>des</strong> <strong>fille</strong>s<br />

dans <strong>une</strong><br />

classe<br />

primaire en<br />

Iraq.<br />

indispensables, les garçons sont plus <strong>que</strong><br />

les <strong>fille</strong>s à même – et c’est plus sûr pour<br />

eux –de chercher à l’extérieur <strong>une</strong> activité<br />

rémunératrice afin de payer eux-mêmes<br />

leurs frais de scolarité.<br />

• Chez les réfugiés, les personnes déplacées<br />

(IDP) et les autres victimes de crises, le<br />

pouvoir symboli<strong>que</strong> de l’éducation comme<br />

levier de changement et comme passeport<br />

pour <strong>une</strong> vie meilleure est particulièrement<br />

puissant ; les enfants veulent souvent<br />

aller à l’école à n’importe <strong>que</strong>l prix. Les<br />

<strong>fille</strong>s qui veulent désespérément aller à<br />

l’école et avoir de bonnes notes peuvent<br />

avoir à passer par <strong>des</strong> relations sexuelles<br />

intéressées avec <strong>des</strong> hommes plus âgés – y<br />

compris leurs enseignants – pour payer<br />

l’inscription et les frais de leur scolarité, ou<br />

pour obtenir de bonnes notes, ce qui les<br />

expose au ris<strong>que</strong> de maladies sexuellement<br />

transmissibles (MST) et de contamination<br />

par le VIH.<br />

• Les enfants séparés de leurs familles ou<br />

vivant provisoirement avec <strong>des</strong> parents ou<br />

<strong>des</strong> familles d’accueil ne sont pas toujours<br />

soutenus et encouragés à poursuivre leur<br />

éducation. C’est particulièrement vrai pour<br />

les <strong>fille</strong>s dont on attend souvent <strong>une</strong> aide<br />

aux tâches ménagères qui ne leur donne<br />

pas le temps d’étudier.<br />

• Les taux de grossesses chez les adolescentes<br />

sont souvent élevés dans les camps de<br />

réfugiés, et les <strong>fille</strong>s qui ont <strong>des</strong> bébés<br />

sont souvent tenues à l’écart à cause de<br />

politi<strong>que</strong>s d’exclusion, de stigmatisation<br />

sociale, de l’absence de familles étendues<br />

pour s’occuper du nourrisson et l’absence<br />

de locaux appropriés.<br />

• On garde généralement à la maison,<br />

souvent à l’abri <strong>des</strong> regards étrangers, les<br />

<strong>fille</strong>s invali<strong>des</strong>, défigurées ou atteintes de<br />

troubles mentaux graves à la suite <strong>des</strong><br />

crises; elles n’ont guère de chances non<br />

plus de pouvoir aller à l’école.<br />

PERDRE LEUR AVENIR OU PERDRE<br />

LEUR VIE…<br />

Le faible taux de fré<strong>que</strong>ntation scolaire<br />

<strong>des</strong> <strong>fille</strong>s en Iraq inquiète les spécialistes<br />

de l’éducation.<br />

“La crainte de perdre leurs enfants à<br />

cause de la violence conduit beaucoup de<br />

familles à les garder à la maison, surtout<br />

les <strong>fille</strong>s qui restent en plus grand nombre<br />

car, outre le problème de sécurité, les<br />

familles les obligent à participer aux<br />

travaux de ménage,” dit Sinan Zuhair<br />

attachée de communication du Ministère<br />

du Travail et <strong>des</strong> Affaires Sociales.<br />

“De nombreuses familles ont perdu un<br />

père ou <strong>une</strong> mère et on attend <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s<br />

qu’elles restent à la maison pour aider à<br />

faire la cuisine, la lessive et le ménage. Ce<br />

sont elles qui paient le prix de la violence<br />

car pour aider leurs frères à préparer leur<br />

avenir, elles doivent sacrifier le leur,”<br />

dit Zuhair. “Le problème est encore plus<br />

aigu dans les zones rurales où les pères<br />

s’appuient sur la religion pour justifier<br />

<strong>que</strong> les <strong>fille</strong>s quittent l’école.”<br />

Selon Mustafa Jaboury, porte-parole<br />

du Ministère de l’Éducation, dans les<br />

provinces méridionales, le rapport de<br />

fré<strong>que</strong>ntation scolaire <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s est tombé<br />

à <strong>une</strong> <strong>fille</strong> pour quatre garçons.<br />

“La situation est un peu meilleure<br />

dans les provinces du nord du pays<br />

encore qu’il ne s’agisse <strong>que</strong> <strong>des</strong> villes ;<br />

dans beaucoup de villages les <strong>fille</strong>s n’ont<br />

jamais été scolarisées ou leurs parents les<br />

ont forcées à quitter l’école. À Bagdad,<br />

la situation était relativement équilibrée,<br />

mais comme l’année scolaire a débuté<br />

en septembre, nous avons observé <strong>que</strong><br />

le nombre <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s présentes dans les<br />

écoles primaires et secondaires avait<br />

dramati<strong>que</strong>ment baissé ce qui soulève<br />

de graves inquiétu<strong>des</strong> pour l’avenir <strong>des</strong><br />

femmes de ce pays,” ajoute-t-il.<br />

Mayada Mayada Marouf, porte-parole<br />

d’<strong>une</strong> ONG locale, Maintenir les enfants<br />

Chapter<br />

en vie (KCA),<br />

4<br />

déclare <strong>que</strong> les <strong>fille</strong>s sont<br />

Taux de mortalité<br />

<strong>des</strong> moins de 5 ans<br />

(Décès pour 1.000<br />

naissances viables)<br />

Pays<br />

Conflit<br />

282 Sierra Leone 1991-2000<br />

260 Angola 1975-2002, en cours<br />

257 Afghanistan 1978 – en cours<br />

256 Niger 1992-1997<br />

235 Liberia 1989-2003<br />

225 Somalie 1978-2006; en cours<br />

218 Mali 1990-1994<br />

208 Tchad 1988 – en cours<br />

205 Rép.Dém.Congo 1996 – 2001<br />

205 Guinée Équatoriale Pas de conflit armé<br />

UNICEF Situation <strong>des</strong> Enfants dans le Monde 2007. Base de données d’Uppsala sur les<br />

conflits: Base de données de Save the Children : Situation <strong>des</strong> mères dans le monde, 2007.<br />

52 L a Situation <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s dans le monde 53

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