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Décryptage<br />
Analyses &<br />
Décryptages<br />
Enfants<br />
Violence, maltraitance<br />
ALGERIE NEWS Mercredi 20 mars 2013<br />
La liste des violences à l’égard des<br />
enfants ne cesse de s’allonger. 50<br />
000 enfants maltraités, 10 000<br />
violés, 350 000 travaillant au<br />
noir, 20 000 livrés à eux-mêmes<br />
et 15 000 présentés devant les tribunaux<br />
pour divers délits ; ces chiffres effrayants<br />
représentent 25% des enfants algériens. De<br />
plus, selon l’Observatoire des droits de<br />
l’enfant (ODE), entre 3 000 et 5 000<br />
enfants naissent sous X par an. Dans un<br />
entretien accordé à un quotidien national,<br />
Mme Kheïra Messaoudène, qui est chargée<br />
<strong>du</strong> Bureau national de la protection de<br />
l'enfance et de la délinquance juvénile à la<br />
direction de la Police judiciaire, a déclaré<br />
que les services de la police nationale ont<br />
recensé 5 495 enfants victimes de violence<br />
au niveau national, pour l’année 2012. La<br />
violence physique vient en première position<br />
avec 3 222 enfants dont 2 469 garçons<br />
et 753 filles. Vient ensuite, la violence<br />
sexuelle avec<br />
1 608 victimes dont 924 filles et 684 garçons.<br />
A ces cas, s'ajoutent les mauvais traitements<br />
avec 433 cas et enfin les enlèvements<br />
avec 186 kidnappings et détournements<br />
de mineurs. Toutes ces violences ont<br />
causé la mort de 28 enfants. Cela d'une<br />
part, de l'autre, 18 enfants ont été victimes<br />
d'homicide volontaire dont des infanticides<br />
(des parents qui tuent leurs enfants<br />
parce qu'ils ne trouvent pas de quoi les<br />
nourrir).<br />
Elle déclare également : «On a enregistré<br />
un cas pareil d'une maman qui a tué ces<br />
deux enfants et s'est ren<strong>du</strong>e ensuite aux<br />
services de police.» En 2010, près de 10 000<br />
enfants ont été victimes d’agressions<br />
sexuelles, dont 80% sont enregistrés dans<br />
le milieu familial, 15% des enfants quittent<br />
l’école avant la fin <strong>du</strong> cycle primaire.<br />
L’Unicef estime que 27,2% des enfants<br />
algériens de moins de 15 ans sont des analphabètes.<br />
Cependant, en 2011, la Gendarmerie<br />
nationale a enregistré une augmentation<br />
<strong>du</strong> phénomène de la violence juvénile, soit<br />
3 281 mineurs arrêtés, dont 141 de sexe<br />
féminin, qui ont commis différents actes de<br />
violence et/ou crimes. Ces chiffres reflètent<br />
l'extrême violence que les enfants subissent<br />
au quotidien dans notre société.<br />
Ainsi, chaque année, en Algérie, les<br />
autorités et la société civile assistent, sans<br />
bouger un doigt, aux crimes commis à<br />
l’égard des enfants (de même pour les femmes,<br />
les personnes âgées,...), des milliers de<br />
victimes de viols et d’agressions sexuelles,<br />
des dizaines de milliers sont victimes de<br />
mauvais traitements qu’il s’agisse de maltraitances<br />
physiques, de maltraitances psychologiques,<br />
de manipulations affectives,<br />
de confrontations destructrices à des violences<br />
familiales, de défauts de soins lesquels<br />
doivent être décidément considérés<br />
comme maltraitances avérées car un enfant<br />
ne peut se construire que si ses besoins<br />
affectifs, psychologiques, é<strong>du</strong>catifs, sont<br />
convenablement couverts. Si on veut bien<br />
prendre en compte ce que nous apporte<br />
l’approche clinique de toutes formes de<br />
violences, à savoir que tous les a<strong>du</strong>ltes violents<br />
ont été des enfants violentés, de<br />
même les a<strong>du</strong>ltes maltraitants ont été des<br />
enfants maltraités, que les grand criminels<br />
d’Etat (Hitler, Staline, Franco,...) ont été<br />
des enfants maltraités, il paraît légitime,<br />
écrit Pierre Lassus, de se poser la question<br />
de savoir si les maltraitances de l’«Histoire»<br />
ne trouvent pas leur origine principale<br />
dans les histoires de maltraitances infligées<br />
aux enfants. C’est un sujet qui nécessite un