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Oma, ma grand-mère à moi, Peter Härtling

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<strong>O<strong>ma</strong></strong>, <strong>ma</strong> <strong>grand</strong>-mère à <strong>moi</strong>, <strong>Peter</strong> Härtling<br />

Coordinateurs :<br />

Jean-Paul Hamby, Laurence Maillet<br />

Intervenants :<br />

Ger<strong>ma</strong>ine Belot, école élémentaire P. Brossolette, Les Pavillons-sous-Bois<br />

Joëlle S<strong>ma</strong>dja, collège Eric Tabarly, Les Pavillons-sous-Bois<br />

Catherine Andureu, école élémentaire Danton, Livry-Gargan<br />

Participants :<br />

Maïté Arrillaga, collège Langevin Wallon, Rosny-sous-Bois.<br />

Célia Bissonnier, école J. B. Clément, Montfermeil.<br />

Mme Boulbès, documentaliste, collège J. Baker, Saint-Ouen.<br />

MartineThépaut, conseillère pédagogique, circonscription La Courneuve.<br />

Anne Mournetas, collège P. Picasso, Montfermeil.<br />

Marie-Louise Piquet, collège J. Baker, Saint-Ouen.<br />

Brigitte Pommier, conseillère pédagogique, circonscription Epinay.<br />

Tho<strong>ma</strong>s Stoecklé, collège Marais de Villiers, Montreuil.<br />

Géraldine Rio, école élémentaire Wallon, Bagnolet<br />

Chantal Alpha, école élémentaire Joliot Curie, Saint-Ouen<br />

Dominique Privitéra, conseillère pédagogique, circonscription de Noisy-leSec<br />

Valérie Plantet, école élémentaire Jules Ferry, Bondy<br />

I) Echanges autour d’OMA : impressions, éléments<br />

d’analyse et pistes interprétatives<br />

A) Des impressions d’ensemble contrastées et nuancées :<br />

- « Je n’ai pas beaucoup aimé » dit un enseignant (curieux cependant de découvrir d’autres<br />

avis, d’où sa présence dans l’atelier), des « réticences » sont formulées, liées à une tonalité<br />

générale de froideur et de tristesse, avec une certaine « morbidité » (mort, <strong>ma</strong>ladie,<br />

angoisse sous-jacente), des thèmes convenus (relations entre générations) et une «héroïne<br />

qui a déplu » (« je ne la trouve pas exceptionnelle »). La « façon dont c’est écrit » (un<br />

certain réalisme), une atmosphère datée (après guerre), la « juxtaposition des<br />

événements », sans véritable progression, réduits à des éléments de vie quotidienne et sans<br />

épilogue (« la <strong>grand</strong>-mère ne meurt pas ! ») ainsi que les illustrations « peu porteuses » et<br />

austères expliquent également ce sentiment global.


- Un enseignant indique que des élèves de CM2 ont « beaucoup accroché ». Il est noté<br />

qu’« une très <strong>grand</strong>e chaleur circule dans le ro<strong>ma</strong>n», que la <strong>grand</strong>-mère sort de l’ordinaire<br />

et qu’elle est rendue sympathique par le texte en italique. L’auteur « n’a pas cherché à<br />

faire joli » : <strong>O<strong>ma</strong></strong> est honnête dans sa façon d’être. Et il n’y a rien de sacralisé : les parents<br />

morts ne sont pas idéalisés. La construction progressive des deux personnages principaux,<br />

« qui prennent de plus en plus d’épaisseur », suscite de l’intérêt. Les illustrations<br />

d’Antoine Ber<strong>ma</strong>n dans l’édition Pocket jeunesse de 1995 paraissent « très réussies » :<br />

elles rendent compte d’une atmosphère, d’un monde.<br />

La dynamique des échanges est essentielle : au-delà des impressions et perceptions premières,<br />

la comparaison - voire la confrontation - des points de vue, des analyses et arguments permet<br />

à chacun de préciser, afffiner, infléchir ou modifier, <strong>ma</strong>is aussi de fonder son sentiment et ses<br />

appréciations. Il est important que les enseignants aient eux-mêmes de telles pratiques… pour<br />

pouvoir y engager leurs élèves.<br />

Les retours au texte permettent d’asseoir une compréhension conforme à ce qui est écrit et de<br />

construire des interprétations plausibles.<br />

Des observations sur les thèmes, l’écriture, les possibilités de<br />

lecture<br />

Le ro<strong>ma</strong>n met en scène deux personnages, une <strong>grand</strong>-mère (<strong>O<strong>ma</strong></strong> en alle<strong>ma</strong>nd, Mémé en<br />

français) et son petit-fils Kalle, qu’elle recueille à l’âge de cinq ans lorsque ses parents<br />

meurent accidentellement. De la disparition pré<strong>ma</strong>turée des parents de l’enfant au décès<br />

prévisible de la <strong>grand</strong>-mère, le ro<strong>ma</strong>n propose en quatorze chapitres des scènes et saynètes de<br />

la vie de Kalle et <strong>O<strong>ma</strong></strong> : événements quotidiens et épisodes qui sortent de l’ordinaire<br />

permettent à l’auteur de tisser la trame du ro<strong>ma</strong>n, dans la complexité de ses thèmes et de son<br />

écriture.<br />

Un récit réaliste<br />

Les deux personnages s’incarnent peu à peu, dans leur interrelation, faite d’élans de tendresse<br />

et de disputes, de connivence et d’incompréhension, <strong>ma</strong>is aussi dans leurs rencontres avec des<br />

personnages secondaires, dans des épisodes où la vie quotidienne est décrite dans sa banalité,<br />

parfois sa trivialité.<br />

La question centrale de l’altérité est posée à de multiples niveaux, entre les personnages euxmêmes<br />

<strong>ma</strong>is aussi entre le lecteur et les personnages du ro<strong>ma</strong>n et le monde dans lequel ils<br />

évoluent (Cf. re<strong>ma</strong>rques rapportées ci-dessus). Des dimensions fortement intriquées sont<br />

constitutives du récit, sans que celui-ci soit réductible à aucune d’entre elles :<br />

- dimension historique : la vie quotidienne en Alle<strong>ma</strong>gne au début des années 70 est très<br />

présente (nombreuses références) <strong>ma</strong>is on rencontre aussi, grâce aux récits et aux<br />

évocations de la <strong>grand</strong>-mère, l’Histoire du monde vue d’Alle<strong>ma</strong>gne : crise du début des<br />

années 30, deuxième guerre mondiale, guerre du Viêt-Nam…<br />

- dimension sociologique : <strong>O<strong>ma</strong></strong> vit chichement, en butte aux tracasseries de<br />

l’administration et aux prises avec les problèmes de la vie quotidienne, dans un milieu<br />

simple. L’évocation des parents est l’occasion de notations sur la vie du couple, avec ses<br />

difficultés et ses dérives.<br />

2


- dimension morale et politique, à travers notamment le thème de la différence (entre<br />

générations, avec les étrangers 1 , ceux qui sont autres…).<br />

- dimension psychologique : la compréhension d’autrui…et de soi-même est toujours<br />

problé<strong>ma</strong>tique, à bien des égards (Cf. dimensions qui viennent d’être évoquées).<br />

Un récit à dimension philosophique<br />

La mort inéluctable est l’horizon qui éclaire la vie présente. On peut faire du motif de « la vie<br />

qui s’en va » la « figure littéraire » essentielle de ce récit 2 . Avec les pouvoirs propres du<br />

ro<strong>ma</strong>n, la mort oriente de l’intérieur la vie des personnages et leurs relations et donne à tout le<br />

récit sa tonalité particulière, où l’humour et le tragique se côtoient. Comme cela a été noté, la<br />

mort d’<strong>O<strong>ma</strong></strong> n’a donc pas à intervenir dans le récit lui-même. 3<br />

Une narration et des procédés discursifs complexes <strong>ma</strong>is accessibles aux élèves<br />

- La lecture du ro<strong>ma</strong>n ne présente pas de difficultés particulières en CM2 ou en 6 ème ; il est<br />

organisé en quinze chapitres de 6 à 18 pages, chacun repérable par un titre qui en donne<br />

généralement l’idée essentielle ou précise l’épisode qu’il relate. Les illustrations en<br />

pointillisme noir et blanc évoquent des scènes caractéristiques ou croquent un<br />

personnage.<br />

- Le narrateur, dans un récit à la troisième personne, adopte en fait de <strong>ma</strong>nière subtile le<br />

point de vue de Kalle. Ainsi, les descriptions et les propos rapportés donnent à entendre la<br />

surprise de Kalle : il trouve l’appartement comique (p. 15), a très peur quand il aperçoit<br />

« les dents d’<strong>O<strong>ma</strong></strong> plongées dans un verre » (p. 15) et, au petit déjeuner, « <strong>O<strong>ma</strong></strong> avait une<br />

tasse trois fois plus <strong>grand</strong>e que celle de chez lui. C’était son bol à café. Elle le remplissait<br />

à ras bord et l’aspirait bruyamment » (p. 17). L’écriture peut donner à penser que c’est<br />

plus précisément Kalle devenu adulte qui égrène ses souvenirs, en retrouvant ses<br />

étonnements et ses incompréhensions d’enfant, même si c’est avec des mots adultes :<br />

ainsi l’homme de l’Administration qui reçoit Kalle et sa <strong>grand</strong>-mère « s’expri<strong>ma</strong>it de<br />

<strong>ma</strong>nière vraiment ampoulée » (p. 35) 4 .<br />

- Le choix des temps verbaux au début du chapitre 2, avec un passage du<br />

présent (« Kalle s’habitue… ») à l’imparfait / passé simple (« …Kalle<br />

n’arrivait pas à dormir. Il se rendit… ») a pu surprendre. Il peut être relevé<br />

et interprété à l’occasion d’un exercice de réécriture, par exemple (Cf.<br />

proposition ci-dessous).<br />

- Les quatorze premiers chapitres se terminent par un discours à la première<br />

personne mis entre guillemets et écrit en italique. On y découvre les doutes,<br />

1 La lecture de Ben est amoureux d’Anna, petite polonaise immigrée (KidPocket) permettra de mieux cerner le<br />

sens de l’évocation des difficultés rencontrées par Kalle lorsqu’il est presque pris pour un Turc par ses nouveaux<br />

ca<strong>ma</strong>rades (chapitre II, p. 23)<br />

2 On se reportera au <strong>ma</strong>nuel (et au livre du <strong>ma</strong>ître) Le goût de lire, la littérature au CM2, 2004, Nathan où les<br />

œuvres sont regroupées autour d’une « figure littéraire » centrale.<br />

3 Le thème générique de « la mort » ne peut rendre compte de l’approche spécifique qui en est faite dans ce récit.<br />

4 On trouvera un exemple de restitution par un adulte écrivain qui se souvient de ses impressions et sentiments<br />

d’enfant dans le récit autobiographique de Nathalie Sarraute, Enfance, Paris, Galli<strong>ma</strong>rd, 1983, p. 54-55, par<br />

exemple.<br />

3


les hésitations, les remises en question d’une femme qui, vue de l’extérieur et<br />

dans la voix du narrateur, dans le récit qui précède, paraissait volontaire et<br />

déterminée, voire un peu trop sûre d’elle-même. Ce procédé original est une<br />

sorte de « monologue intérieur » qui transcrit dans les mouvements et<br />

méandres de la pensée, le non dit (à autrui) et la difficulté à se dire (à soimême)<br />

ou de journal intime qui vise à s’arracher des aveux et grave quelques<br />

bonnes résolutions (Je vais faire un effort et oublier que je suis vieille, p.<br />

14)…<br />

- La distance reconnue entre les apparences extérieures d’un personnage et sa<br />

réalité intérieure en dévoile la complexité et la pertinence des procédés<br />

littéraires utilisés peut être perçue.<br />

Le lecteur adulte se reportera aux œuvres de <strong>Peter</strong> Härtling qui ne sont pas destinées à la<br />

jeunesse, notamment ses <strong>grand</strong>es biographies de créateurs (Hölderlin, Schu<strong>ma</strong>nn et Schubert,<br />

par exemple), où l’on retrouve tout son art et ses techniques d’écrivain qui lui permettent<br />

d’explorer l’intériorité de ses personnages.<br />

II)<br />

Quelques activités d’écriture<br />

Les activités qui sont décrites ont été conduites dans quatre classes : une classe de CM1, deux<br />

classes de CM2, et une classe de 6 ème . Elles ne peuvent rendre compte de l’ensemble du<br />

travail qui peut être accompli autour de l’œuvre.<br />

Chaque activité se trouve précédée de travaux qui ne sont pas tous précisés ici et peuvent<br />

prendre des formes variées.<br />

Leurs suites et prolongements, qui n’ont pu être mises en œuvre faute de temps, peuvent ellesmêmes<br />

être fort diverses :<br />

- mises au point et analyses critiques des textes produits qui réclament des retours au texte<br />

et favorisent ainsi l’approfondissement de la lecture.<br />

- prolongements et réinvestissements dans d’autres activités de lecture et d’écriture, à partir<br />

d’<strong>O<strong>ma</strong></strong> ou d’autres œuvres.<br />

Dans tous les cas, ces activités favorisent la compréhension du texte lui-même et permettent<br />

des lectures nouvelles, plus précises et plus riches.<br />

Il est à noter que les travaux des classes de CM2 et de 6 ème des Pavillons-sous-Bois<br />

s’inscrivent dans le cadre de « rencontres littéraires » qui suscitent un vif intérêt de la part des<br />

élèves. Une réelle dynamique est ainsi créée : un élève de 6 ème a pu suggérer qu’elles se<br />

renouvellent avec les élèves du lycée lorsqu’ils seront en 3 ème .<br />

Les rencontres entre élèves (explication des tâches et présentation des résultats obtenus) et la<br />

perspective même de ces rencontres ont constitué de fortes motivations et donné du sens à<br />

leurs recherches.<br />

4


Poursuivre un récit interrompu :<br />

- identifier les personnages et les enjeux de la narration<br />

- faire d’autres choix narratifs<br />

Travaux conduits dans des classes<br />

Dans une classe de CM2 (école Jacob 2 de Livry-Gargan) de 23 élèves dont aucun<br />

n’avait lu le ro<strong>ma</strong>n, l’enseignant a donné à chacun une photocopie (en noir et blanc) de la<br />

couverture (première et quatrième) de l’édition de 1995.<br />

Outre le titre (<strong>O<strong>ma</strong></strong>, <strong>ma</strong> <strong>grand</strong>-mère à <strong>moi</strong>), qui dans cette édition présente une tonalité<br />

affective absente de l’édition précédente (<strong>O<strong>ma</strong></strong>) et les deux premières phrases du ro<strong>ma</strong>n<br />

reproduites sur la couverture, un texte très bref donne le sens du ro<strong>ma</strong>n : « Malgré son âge,<br />

<strong>O<strong>ma</strong></strong> tient à élever son petit-fils orphelin. Et même si elle radote un peu avec ses histoires du<br />

passé, Kalle sait que sa <strong>grand</strong>-mère l’aime tendrement. Mais un jour, le garçon comprend<br />

qu’<strong>O<strong>ma</strong></strong> ne sera pas éternelle. » Les élèves ayant regardé et lu individuellement ce document,<br />

une lecture orale du début du premier chapitre a été faite à la classe entière, en interrompant la<br />

phrase qui annonce la mort des parents : « Kalle avait cinq ans quand… ».<br />

Les élèves sont alors invités à écrire en une page <strong>ma</strong>ximum la suite du chapitre.<br />

Il leur appartenait donc au minimum d’expliquer les raisons pour lesquelles l’enfant devient<br />

orphelin et d’introduire le personnage d’<strong>O<strong>ma</strong></strong>. Quelques éléments sur les relations entre le<br />

petit-fils (très jeune : il a cinq ans au début du ro<strong>ma</strong>n) et sa <strong>grand</strong>-mère (qui radote et vit dans<br />

le passé) peuvent être proposés ainsi que des aperçus sur le devenir de l’enfant (« <strong>O<strong>ma</strong></strong> ne<br />

sera pas éternelle »). Les parents n’ont pas à être mentionnés autrement qu’au titre de leur<br />

disparition.<br />

Les résultats sont naturellement très hétérogènes, révélant des difficultés d’écriture et de<br />

compréhension élémentaire qui doivent être travaillées de <strong>ma</strong>nière spécifique. Par exemple, le<br />

sens du mot orphelin a pu faire défaut à certains ( Ae 5 : Kalle avait cinq ans quand ses<br />

parents se sont fâchés et séparés ensuite…) : il faudrait le vérifier auprès de ceux - la <strong>moi</strong>tié<br />

de la classe ! - qui n’ont pas fait mourir les parents.<br />

Mais il peut s’agir aussi de difficultés à appréhender la logique interne du récit, l’importance<br />

de certaines notations pour la suite de l’histoire n’étant pas perçue. Certains élèves adhèrent<br />

de <strong>ma</strong>nière très affective ou univoque à un aspect du récit, qu’ils reprennent ou développent<br />

sans l’inscrire dans une vision globale :<br />

- Dn : Kalle avait cinq ans quand ses parents sont morts dans un accident de voiture. Son<br />

père avait bu et quand le couple était dans la voiture, il se mit à délirer sur les <strong>ma</strong>lheurs<br />

du monde. Il criait il faut sauver les Africains qui sont <strong>ma</strong>lades ! Et il fonça dans une<br />

phar<strong>ma</strong>cie où leur voiture s’encastra(…) Après l’accident on dit à Kalle : tu vas aller chez<br />

ta <strong>grand</strong>-mère pour quelque temps…<br />

- Mn : Kalle avait cinq ans quand sa <strong>grand</strong>-mère lui de<strong>ma</strong>nda : me trouves-tu vieille ? Non,<br />

<strong>ma</strong>mie, pourquoi tu dis ça ? Il y a longtemps tout le monde me disait plus tard tu seras<br />

une vieille femme.<br />

- Kn : Kalle avait cinq ans quand sa <strong>grand</strong>-mère mourut chez elle pendant qu’elle faisait sa<br />

petite sieste d’une heure.<br />

5 Le élèves sont désignés par l’initiale et la dernière lettre de leur prénom. La transcription des textes respecte la<br />

syntaxe et, sauf exception, la ponctuation, <strong>ma</strong>is l’orthographe est corrigée.<br />

5


- Mn L : Kalle avait cinq ans quand ses parents moururent dans un accident de train. Kalle<br />

fut mis à la DASS. 4 ans plus tard, <strong>O<strong>ma</strong></strong> envoya une lettre à Kalle en lui disant qu’elle<br />

était sa <strong>grand</strong>-mère. Kalle en avait <strong>ma</strong>rre des familles d’accueil et après avoir lu cette<br />

lettre voulut aller vivre chez elle…<br />

On fera la différence entre les développements recevables et cohérents, voire intéressants,<br />

même s’ils détournent du récit possible de la vie de Kalle avec <strong>O<strong>ma</strong></strong> (Dn ; MnL), et ceux qui<br />

ne sont pas acceptables (Mn ; Kn). Les raisons des acceptations tout autant que des critiques<br />

et des refus sont naturellement à expliquer.<br />

Un seul élève a repris l’ensemble des éléments significatifs dans un texte qui présente des<br />

mots clés tout en introduisant des notations personnelles :<br />

- Fa : Kalle avait cinq ans quand ses parents sont morts. Celui-ci est devenu<br />

orphelin. Sachant qu’il n’a plus de famille, il lui reste plus que <strong>O<strong>ma</strong></strong> sa <strong>ma</strong>mie.<br />

Elle l’aime tellement, <strong>O<strong>ma</strong></strong> est un peu vieille, elle radote. Ce jeune garçon se<br />

rendra bien compte un jour que sa <strong>grand</strong>-mère <strong>O<strong>ma</strong></strong> ne sera pas éternelle. Un<br />

jour sa <strong>O<strong>ma</strong></strong> chérie mourra, il sera alors envoyé à l’internat. Plus de famille, plus<br />

d’abri, à part l’internat.<br />

Cette activité (proposée en fin de journée, sans préparation, dans des conditions peu<br />

favorables) est apparue assez difficile aux élèves de cette classe. Tous les élèves ont bien<br />

nommé Kalle <strong>ma</strong>is cinq n’ont pas mentionné la <strong>grand</strong>-mère, une dizaine d’élèves (sur 23)<br />

n’ont pas évoqué les parents et dix seulement ont noté et pris en compte la mort des parents.<br />

Proposée dans une première séance, cette activité peut être l’occasion, à partir de données<br />

simples (début du chapitre et indications de couverture) de faire s’exercer les élèves au<br />

repérage des éléments du texte qui peuvent appeler des développements ultérieurs, en fonction<br />

d’un « horizon d’attente » de nature littéraire. Ainsi la mort des parents, qui est évoquée en six<br />

lignes, permet de créer de <strong>ma</strong>nière logique et vraisemblable le cadre du récit (Kalle est élevé<br />

par sa <strong>grand</strong>-mère) : elle a une valeur « fonctionnelle » déterminante.<br />

La relecture permet de valider les choix opérés et de faire le relevé des infor<strong>ma</strong>tions<br />

essentielles pour la compréhension de la suite de l’histoire. Une certaine forme de vigilance<br />

de lecteur peut ainsi être développée.<br />

Dans la classe de 6 ème du collège Tabarly, le professeur ayant lu à voix haute le<br />

premier et le dernier chapitre du livre, les élèves ont eu le choix entre plusieurs activités<br />

d’écriture, avec la possibilité de travailler à deux ou trois, en possession du livre.<br />

Le professeur a proposé le sujet suivant : les parents de Kalle ne meurent pas dans un accident<br />

de voiture. I<strong>ma</strong>ginez la situation où Kalle vit avec ses parents<br />

- Trois élèves de 6 ème qui ont travaillé en groupe reformulent eux-mêmes la question (« Si les<br />

parents n’étaient pas morts, que se serait-il passé ? ») et y répondent :<br />

Si les parents n’étaient pas morts Kalle n’aurait ja<strong>ma</strong>is eu cette affinité avec sa <strong>grand</strong>-mère<br />

(<strong>O<strong>ma</strong></strong>). Kalle n’aurait pas été vivre à Munich. Elle ne se serait pas autant attaché à lui. <strong>O<strong>ma</strong></strong><br />

ne lui aurait ja<strong>ma</strong>is dit qu’elle ne vivrait pas éternellement si ses parents n’étaient pas morts.<br />

6


Kalle avait envie de venir habiter chez <strong>O<strong>ma</strong></strong>, il connaissait peu sa <strong>grand</strong>-mère. Elle ne<br />

l’aurait pas élevé. Elle n’aurait ja<strong>ma</strong>is connu les sensations du foot-ball. <strong>O<strong>ma</strong></strong> n’aurait<br />

ja<strong>ma</strong>is vu la mer avec son petit-fils.<br />

Ces élèves n’ont pas répondu à l’invitation qui leur était faite de construire un autre récit en<br />

prenant la posture de l’écrivain qui fait des choix pour engager son récit et ses personnages<br />

dans une direction déterminée. A partir de leur propre formulation de la consigne, ils ont<br />

conduit une réflexion sur les conséquences de la décision de l’auteur de faire disparaître les<br />

parents. Et de fait, cette mort imprime à la vie de Kalle et d’<strong>O<strong>ma</strong></strong> un cours imprévu, occasion<br />

de rencontres et d’expériences variées. Celles qui sont recensées sont significatives <strong>ma</strong>is<br />

de<strong>ma</strong>ndent à être éclairées et interprétées pour que les découvertes les plus profondes que<br />

feront Kalle et <strong>O<strong>ma</strong></strong> sur le sens de la vie, des relations et de l’attachement à autrui soient<br />

perçues. Belle occasion de faire découvrir aux élèves l’importance des choix narratifs que fait<br />

l’auteur.<br />

- Un groupe d’élèves propose un vrai récit :<br />

Peu après, les parents de Kalle ne s’entendaient plus. La mère qui n’arrête pas de nettoyer, le<br />

père qui rentre tout le temps tard. Kalle en avait <strong>ma</strong>rre de les entendre se cha<strong>ma</strong>iller le soir<br />

quand il allait se coucher. Il décida de faire une sorte de réunion pour parler à ses parents. Il<br />

leur expliqua qu’il en avait <strong>ma</strong>rre et qu’il fallait qu’ils arrêtent. Mais ce soir là, les parents<br />

lui annonçaient qu’ils voulaient divorcer. Kalle était triste <strong>ma</strong>is il pensa que c’était mieux<br />

pour ses parents. Il se disait qu’il pourrait voir son père tous les week-ends et rester avec sa<br />

mère la se<strong>ma</strong>ine. Mais bon il aurait préféré rester avec les deux et qu’ils arrêtent de se<br />

cha<strong>ma</strong>iller. Une se<strong>ma</strong>ine plus tard, un après-midi, lui et ses parents partirent chez le juge.<br />

L’utilisation des temps (passé simple et imparfait) peut être précisée et des corrections<br />

apportées. Mais le plus intéressant porte sur le choix de l’intrigue. Le récit prend très<br />

précisément en compte les comportements des parents décrits dans le début du ro<strong>ma</strong>n et les<br />

développements sont tout à fait vraisemblables. Un peu trop attendus même pour susciter par<br />

eux-mêmes la surprise. Certes, la <strong>ma</strong>nière de raconter peut donner du sel au récit (on notera<br />

les raisonnements de Kalle : …<strong>ma</strong>is bon… ) et apporter des éclairages à une question connue<br />

(le « vécu » est reconnaissable) <strong>ma</strong>is ce peut être l’occasion d’une réflexion collective sur<br />

l’importance de la surprise dans tout récit. Comme le rappelle Bruner : « une histoire<br />

commence lorsqu’apparaît une sorte de brèche dans l’ordre des choses auquel nous nous<br />

attendons. Quelque chose va de travers, sinon il n’y aurait rien à raconter. » 6<br />

Dans les deux situations d’écriture, l’activité des élèves est sensiblement différente :<br />

- rester dans la logique et la cohérence du récit tel qu’il s’est construit, <strong>ma</strong>is<br />

sans repères a priori sur le projet du ro<strong>ma</strong>ncier et la suite qu’il va donner au<br />

récit (CM2) ;<br />

- rester dans la logique et la cohérence du récit tel qu’il s’est construit, <strong>ma</strong>is en<br />

détournant volontairement le projet du ro<strong>ma</strong>ncier, qui est connu (6 ème ).<br />

Dans les deux cas, l’activité est l’occasion pour les élèves de s’exercer à prendre en compte<br />

les infor<strong>ma</strong>tions mises en place dans le récit (indices parfois non repérés à une première<br />

6 Jérome BRUNER, Pourquoi, nous racontons des histoires ?, Retz, 2002, P.19.<br />

7


lecture, qui se révèlent déterminants dans la suite de l’histoire ou qui éclairent des épisodes<br />

ultérieurs).<br />

La relecture du récit se trouve enrichie par les écarts ou les détournements constatés qui sont<br />

analysés et qui permettent de mieux mesurer l’art de l’écrivain : les activités de<br />

compréhension et d’interprétation (par le lecteur) se trouvent elles-mêmes mieux situées.<br />

Autres possibilités d’activité :<br />

- À partir d’un début de ro<strong>ma</strong>n qui est donné, i<strong>ma</strong>giner des suites différentes, qui soient aussi<br />

surpenantes que possible <strong>ma</strong>is toutes en continuté logique avec les éléments posés dans le<br />

début du récit.<br />

Ecrire un résumé<br />

1. Travaux conduits en classse<br />

Dans la classe de CM2 de Mme Belot (école Brossolette, Les Pavillons-sous-Bois),<br />

après la découverte et la lecture du ro<strong>ma</strong>n par toute la classe pendant trois se<strong>ma</strong>ines, plusieurs<br />

activités d’écriture ont été proposées. L’écriture du résumé du récit à l’intention des élèves de<br />

6 ème est choisie par sept élèves. Il leur est de<strong>ma</strong>ndé de bien « refléter le contenu du livre » et<br />

de donner à leurs lecteurs « l’envie de le lire ».<br />

Cet exercice particulièrement difficile met en jeu des compétences d’analyse, d’interprétation,<br />

de reformulation d’un texte littéraire. Il convient de donner au résumé une intention (pour<br />

quoi faire ?), un ton (dra<strong>ma</strong>tique, humoristique..), de faire des choix narratifs (que raconter ?)<br />

et d’analyser leur pertinence en donnant à lire le résumé à des personnes qui n’ont pas lu le<br />

ro<strong>ma</strong>n.<br />

Les élèves ont à identifier et distinguer le résumé du texte « d’accroche » : le résumé donne<br />

des éléments permettant de comprendre l’essentiel d’une histoire (la fin y comprise) alors que<br />

le texte « d’accroche », dont l’objectif est d’inciter à lire et éventuellement à acheter, ne<br />

donne que des éléments « vendeurs », émouvants, sensationnels, parfois en défor<strong>ma</strong>nt le sens<br />

général de l’œuvre. On rapprochera utilement le texte « d’accroche » du catalogue, de la<br />

quatrième de couverture ou de la bande-annonce d’un film.<br />

L’élaboration de résumé a déjà été l’objet dans la classe d’exercices antérieurs. La capacité à<br />

faire des choix peut donc être réinvestie dans le cas particulier d’un ro<strong>ma</strong>n (personnages<br />

principaux, événements significatifs, atmosphère, genre,…).<br />

Une documentaliste note que les élèves de collège sont très de<strong>ma</strong>ndeurs de résumés tout faits<br />

pouvant leur éviter la lecture des textes entiers. Les activités autour du résumé peuvent donc<br />

être l’occasion d’une réflexion – à partir d’un exemple précis – sur l’intérêt, les limites et la<br />

diversité possible des résumés.<br />

La plupart des élèves ont respecté la consigne clairement rappelée d’écrire un texte court.<br />

8


Une élève a fait un texte de plus de deux pages qui reprend des détails assez anecdotiques sur<br />

la vie quotidienne et les événements vécus par Kalle et <strong>O<strong>ma</strong></strong> (quand <strong>O<strong>ma</strong></strong> devait aller à<br />

l’administration, elle mettait toujours sa robe du di<strong>ma</strong>nche), restituant ainsi de <strong>ma</strong>nière<br />

positive les relations affectives entre l’enfant et sa <strong>grand</strong>-mère. Mais les enjeux essentiels ne<br />

sont pas mentionnés : la mort attendue de la <strong>grand</strong>-mère n’est pas évoquée (<strong>O<strong>ma</strong></strong> guérit vite<br />

d’une <strong>ma</strong>ladie bénigne et le texte se termine sur une notation euphorique : « …c’était super :<br />

juste le jour de son anniversaire ».<br />

Les autres textes ne font pas plus d’une demi-page :<br />

- <strong>O<strong>ma</strong></strong> est une dame âgée qui désire comme toutes les autres femmes rester<br />

jeune. Toutefois même si elle ne le sait pas, elle devra faire face à l’arrivée<br />

de son petit-fils dans sa vie à la suite de la mort de ses parents. Pour<br />

l’instant, Kalle n’a que 9 ans <strong>ma</strong>is déjà elle sait que leur histoire à tous les<br />

deux sera longue et pleine d’aventures. La première arrive le jour où elle<br />

reçoit une lettre adressée à Kalle qu’elle n’ose pas ouvrir même si elle sait<br />

que ça changera sa vie. Très vite, <strong>O<strong>ma</strong></strong> et son petit-fils apprennent à se<br />

connaître. Ainsi, le jour où <strong>O<strong>ma</strong></strong> tombe <strong>ma</strong>lade, Kalle prévient le médecin et<br />

accompagne sa <strong>grand</strong>-mère dans l’ambulance. Il décide d’attendre son<br />

retour en habitant chez les voisins et lorsque sa <strong>grand</strong>-mère guérit, Kalle a<br />

tout juste 10 ans.<br />

- C’est une histoire qui parle d’une <strong>grand</strong>-mère âgée qui doit élever son petitfils<br />

qui est orphelin. Elle raconte toujours des histoires du passé, ça<br />

n’intéresse pas énormément Kalle. Mais Kalle et sa <strong>grand</strong>-mère s’aiment<br />

énormément l’un et l’autre.<br />

- <strong>O<strong>ma</strong></strong> est une <strong>grand</strong>-mère. Son petit-fils s’appelle Kalle. Il habite chez elle il<br />

est orphelin. Kalle et <strong>O<strong>ma</strong></strong> ne s’entendent pas très bien. Mais un jour il se<br />

doute bien qu’elle ne sera pas éternelle.<br />

L’étude de ces textes avec les élèves, au-delà des observations formelles d’écriture, pourrait<br />

notamment permettre de relever :<br />

Les notations inutiles ou incongrues (elle veut rester jeune « comme toutes les autres<br />

femmes ») et celles dont le sens n’est pas donné ou <strong>ma</strong>l perçu (la <strong>ma</strong>ladie d’<strong>O<strong>ma</strong></strong> n’est<br />

pas un simple épisode désagréable : elle fait redouter et annonce l’issue fatale<br />

attendue) ;<br />

Des infor<strong>ma</strong>tions essentielles qui ne sont pas données (la disparition inéluctable d’<strong>O<strong>ma</strong></strong>)<br />

Des notations qui n’ont pas à être reprises (Kalle prévient le médecin…), notamment<br />

celles qui contribuent à faire le portrait d’un personnage (le caractère de la <strong>grand</strong>mère)<br />

ou à dessiner une atmosphère.<br />

Les retours au texte qui s’avèrent nécessaires pour ces mises au point permettent de<br />

développer et exercer de nouvelles compétences de lecteur.<br />

9


On notera le contraste entre le premier texte (syntaxe correcte et style fluide <strong>ma</strong>is dont le<br />

contenu est assez anecdotique et qui comporte un contresens <strong>ma</strong>jeur : <strong>O<strong>ma</strong></strong> sait que leur<br />

histoire sera longue) et le troisième texte, à l’écriture (syntaxe et orthographe) et au<br />

graphisme défectueux, <strong>ma</strong>is dans lequel des ressorts fondamentaux du récit sont identifiés.<br />

L’auteur de ce dernier texte, qui rencontre d’évidentes difficultés, a largement repris la<br />

dernière phrase du texte de présentation, <strong>ma</strong>is en se l’appropriant (il comprend devient il se<br />

doute) et en faisant un choix pertinent.<br />

Le doigté de l’enseignant est nécessaire pour permettre à chaque élève d’avoir conscience de<br />

ses réussites et de prendre la mesure des progrès qu’il doit accomplir.<br />

2. Autres possibilités d’activité :<br />

- Écrire le résumé d’un ou plusieurs chapitres.<br />

- Refaire le titrage des chapitres en adoptant d’autres formulations (Où …… ;<br />

nominalisations…)<br />

- Ecrire un titre/chapeau un peu développé qui annonce le contenu d’un chapitre. Une sorte<br />

de som<strong>ma</strong>ire détaillé peut être constitué de l’ensemble des présentations.<br />

- Effecter un (des) choix parmi plusieurs résumés proposés, en explicitant les critères<br />

utilisés.<br />

- Recopier quelques passages judicieusement sélectionnés pour faire découvrir le ton et<br />

l’intérêt du livre.<br />

Ecrire une fin au ro<strong>ma</strong>n, un XVI ème chapitre<br />

1. Travaux conduits en classe<br />

En CM2, dans la classe de Mme Belot, les élèves ont été invités à i<strong>ma</strong>giner un chapitre<br />

supplémentaire, le XVI ème , qui serait le vrai dernier chapitre du livre. Sept textes d’une page<br />

environ ont été écrits au cours d’une séance d’une heure.<br />

Plusieurs situent la scène quelques années plus tard :<br />

- Kalle a 25 ans, il s’est <strong>ma</strong>rié avec une belle jeune fille qui s’appelle Flavia.<br />

Ils ont des enfants…<br />

- Kalle a <strong>ma</strong>intenant dix-huit ans<br />

- Kalle a <strong>ma</strong>intenant 15 ans. Il vit avec <strong>O<strong>ma</strong></strong> depuis 10 ans…<br />

- Quand Kalle eut 15 ans, <strong>O<strong>ma</strong></strong> tenait debout difficilement, et un drame se<br />

passa…<br />

- Aujourd’hui Kalle passe en 6 ème …<br />

- Kalle retrouve sa <strong>grand</strong>-mère. Le lende<strong>ma</strong>in, c’est la rentrée. Kalle rentre<br />

en sixième…<br />

- Plus tard, après l’anniversaire…<br />

10


Les récits sont vivants et évoquent la vie quotidienne, en suivant le plus souvent le destin de<br />

Kalle…jusqu’à la mort de celui-ci dans deux textes, <strong>O<strong>ma</strong></strong> étant même oubliée dans l’un<br />

d’eux :<br />

Vr et Jn : Kalle a 25 ans, il s’est <strong>ma</strong>rié avec une belle jeune fille qui s’appelle Flavia. Ils ont<br />

des enfants. L’aîné se prénomme Pierre, le cadet se nomme Johan. Pierre a dix ans et Johan<br />

6. (….) Kalle est <strong>ma</strong>intenant <strong>grand</strong>-père, Pierre a eu un bébé avec Caroline. Kalle mourit à<br />

98 ans.<br />

Dans ce texte, comme dans plusieurs autres, on trouve un récit assez vivant de la vie qui se<br />

déroule (l’arrivée au collège et la découverte des professeurs) avec parfois des événements<br />

exceptionnels (un nouveau voyage au bord de la mer, avec récit du voyage (<strong>O<strong>ma</strong></strong>, toujours<br />

réveillée la première, prépare ses affaires et celles de Kalle…) et de la vie à la plage (pour se<br />

baigner, jouer avec le sable, faire des châteaux).<br />

Plusieurs textes font le récit tragique de la mort d’<strong>O<strong>ma</strong></strong> (« Quand Kalle eut 15 ans, <strong>O<strong>ma</strong></strong> tenait<br />

debout difficilement et un drame se passa »), qui laisse Kalle à nouveau seul, engagé dans une<br />

nouvelle vie : « Il essuya vite ses larmes et vit de <strong>grand</strong>es personnes jeunes. Elles lui<br />

annoncèrent alors qu’elles allaient être ses parents adoptifs. »<br />

Mais dans tous ces récits, la « figure littéraire » du « temps qui s’en va » est nettement oubliée<br />

au profit de « la vie ensemble » de Kalle et sa <strong>grand</strong>-mère ou de l’événement tragique de la<br />

disparition des protagonistes. Le travail sur les textes des élèves et les réécritures possibles<br />

pourraient favoriser une meilleure prise en compte de cette dimension essentielle, en donnant<br />

au lecteur davantage <strong>ma</strong>tière à interprétation.<br />

En 6 ème , Mme S<strong>ma</strong>dja a lu à sa classe le premier et le dernier chapitre du livre. Les<br />

élèves ont eu le choix entre plusieurs activités d’écriture, avec la possibilité de travailler à<br />

deux ou trois. Une douzaine ont choisi cette activité et se sont le plus souvent regroupés à<br />

deux ou plus. Ils se sont montrés d’emblée particulièrement actifs. Ayant à leur disposition le<br />

livre qu’ils n’avaient pas lu, ils s’y sont plongés souvent avec fébrilité pour y trouver des<br />

indices utiles. Ils n’ont pas effectué une lecture linéaire du texte <strong>ma</strong>is, par tâtonnements, avec<br />

des va-et-vient, des échanges vifs, ils ont glané des infor<strong>ma</strong>tions dont ils ont tenu compte.<br />

On retiendra deux textes très différents écrits avec beaucoup d’enthousiame :<br />

- texte de quatre élèves : Deux jours après cette discussion, Kalle fut invité à l’anniversaire de<br />

son ami. Il avait hâte d’y être pour s’amuser avec ses copains et prendre du recul par rapport<br />

à cette discussion. Il était inquiet à l’idée que sa <strong>grand</strong>-mère puisse mourir un jour. Enfin<br />

arrivé à l’anniversaire de son ami, Kalle put donner son cadeau à Kümmel et ils se mirent à<br />

jouer au football. A la fin de la fête Kalle rentra chez lui tout content d’avoir mis des buts<br />

chez son copain Kümmel. Un événement tragique arriva. Kalle vit sa <strong>grand</strong>-mère étalée par<br />

terre avec un verre cassé et un mot avec écrit dessus « Je t’aime, au revoir » ; Mais Kalle ne<br />

reconnut pas l’écriture et fut obligé d’appeler la police. Trois jours après Kalle fut placé dans<br />

un orphelinat en apprenant que sa tante venait le chercher le jour même. Elle était moche et<br />

toute ridée. Chez sa tante Kalle avait peur, <strong>ma</strong>is il vit une lettre écrite de la <strong>ma</strong>in de sa tante,<br />

il reconnut l’écriture du mot.<br />

Episode un peu énig<strong>ma</strong>tique qui <strong>ma</strong>nque sans doute de cohérence, au <strong>moi</strong>ns dans l’exposition,<br />

<strong>ma</strong>is qui <strong>ma</strong>intient une certaine atmosphère et donne une tonalité de mystère (qui permettrait<br />

de rebondir) à un épilogue qui sans cela resterait convenu.<br />

11


- Texte écrit par un élève en très <strong>grand</strong>e diffficulté en lecture et en écriture :<br />

Et soudain elle moura puis elle parta au royaume des morts et Kalle se retrouva sans rien et<br />

sans sa <strong>grand</strong>-mère et il part vivre dehors comme un pauvre. Un jour une personne passe<br />

dans la rue de Kalle allongé sur le sol et la personne l’emmena à un docteur et kalle vu que<br />

c’était une dame et l’emmena à l’orphelinat<br />

Malgré des difficultés <strong>ma</strong>jeures d’expression (notamment de syntaxe, de morphologie,<br />

d’orthographe – qui a été corrigée) cet élève reste dans le thème du récit et propose un<br />

épilogue logique sinon plausible, proposant une fin heureuse qui oublie (ou dénie ? il peut y<br />

avoir <strong>ma</strong>tière à débat), comme presque tous les autres textes, la dimension centrale que nous y<br />

avons repérée. La possibilité offerte à cet élève d’écrire un texte est à porter au crédit du<br />

projet d’écriture tel qu’il a été proposé.<br />

En réalité, l’invitation à écrire une autre « fin » présente une difficulté, dans la mesure où,<br />

comme nous l’avons vu, l’absence d’épilogue fait sens. Il importe donc de bien situer cette<br />

activité d’écriture par rapport au projet de l’auteur.<br />

Autres possibilités d’activité :<br />

Ecrire un autre chapitre, qui ne soit pas le dernier, dont le titre serait imposé ou<br />

choisi.<br />

Adopter le point de vue d’un personnage : monologue<br />

intérieur ou narration « en je »<br />

1. Travaux conduits en classe<br />

I<strong>ma</strong>giner le monologue intérieur de Kalle à la fin du dernier chapitre<br />

Dans la classe de CM2 de Mme Belot, les élèves ont eu la possibilité de choisir cette activité<br />

d’écriture en prenant appui sur les « monologues intérieurs » d’<strong>O<strong>ma</strong></strong>, écrits en italique à la fin<br />

de chaque chapitre.<br />

Cette proposition d’activité est un moyen pour l’enseignant de vérifier la compréhension fine<br />

de l’ouvrage. L’écriture facilite l’identification des sentiments de l’enfant tout en mettant à<br />

distance les émotions suscitées par l’angoisse d’abandon.<br />

Mais cet exercice ne peut être premier. Pour favoriser l’appropriation par les élèves du geste<br />

mental et verbal accompli par <strong>O<strong>ma</strong></strong> dans les textes en italique, la mise en voix de son discours<br />

se révèlera tout à fait efficace. Il faut mettre en scène le trouble, les interrogations et les<br />

12


hypothèses de la <strong>grand</strong>-mère. Le dialogue intérieur qui se construit alors dessine un autre<br />

portrait psychologique, plus nuancé et plus complexe du personnage. Le procédé littéraire lui<br />

fait gagner en profondeur.<br />

Le texte à écrire, avec ses ruptures et retours, est lui-même fait pour être dit : il doit être mis à<br />

l’épreuve d’une lecture à haute voix.<br />

Cinq élèves (deux équipes de deux élèves et un élève seul) ont choisi cette activité :<br />

- Ge et Dn : Je me de<strong>ma</strong>nde pourquoi <strong>O<strong>ma</strong></strong> se cache quand elle se lave, je<br />

pense qu’à son époque, on ne se lavait pas trop. Je me de<strong>ma</strong>nde pourquoi <strong>O<strong>ma</strong></strong><br />

m’a fait croire qu’elle n’était pas <strong>ma</strong>lade ? Je crois que c’est pour ne pas me<br />

laisser seul. Je me de<strong>ma</strong>nde pourquoi <strong>O<strong>ma</strong></strong> m’a adopté ? Je pense que c’est car<br />

elle me voyait très peu et qu’elle voulait me connaître plus. Je me de<strong>ma</strong>nde<br />

pourquoi elle n’arrêtait pas de rouspéter au moment du tirage au sort ? je pense<br />

que c’est parce que j’avais eu le billet et elle était jalouse.<br />

- Ce et Td : Depuis qu’<strong>O<strong>ma</strong></strong> est revenue à la <strong>ma</strong>ison, je me pose plein de<br />

questions : est-ce que <strong>O<strong>ma</strong></strong> saura jouer au foot ? Est-ce qu’elle relèverait le défi<br />

de prendre l’avion ? De sauter en parachute ? Est-ce qu’elle aimerait changer<br />

de look ? Je me de<strong>ma</strong>nde si elle a un rêve que je pourrais réaliser ! Depuis ce<br />

temps-là, je m’entraîne devant le miroir pour lui poser ces questions. Je pense<br />

que j’irai lui poser ces questions de<strong>ma</strong>in.<br />

- Ee: Bon je sais que <strong>ma</strong> <strong>grand</strong>-mère n’est pas éternelle et qu’elle peut<br />

mourir d’un jour à l’autre. Alors, ce que je ne sais pas d’elle, il faut que je lui<br />

de<strong>ma</strong>nde. Maintenant, j’aimerais beaucoup savoir pourquoi <strong>ma</strong> <strong>grand</strong>-mère,<br />

depuis cinq ans, ne m’a ja<strong>ma</strong>is pris dans ses bras et pourquoi elle me prend<br />

<strong>ma</strong>intenant ? Sans doute car elle avait peur que je lui dise que je suis <strong>grand</strong><br />

<strong>ma</strong>intenant. J’aimerais aussi savoir pourquoi elle a décidé de me prendre et pas<br />

quelqu’un d’autre(…). Pourquoi <strong>O<strong>ma</strong></strong> m’a obligé à aller à la <strong>ma</strong>ison de<br />

retraite ? Elle m’avait obligé à y aller car elle pensait qu’un jour, elle serait<br />

obligée d’y aller et <strong>moi</strong>, je devrais aller la voir.<br />

Les texte de Ge et Dn et de Ce et Td sont bien écrits à la première personne et Kalle se pose<br />

plein de questions, <strong>ma</strong>is celles-ci restent formelles avec, pour le premier texte, le recours à<br />

une formule introductive (je me de<strong>ma</strong>nde), habile certes, <strong>ma</strong>is qui rend difficiles les<br />

mouvements discursifs attendus.<br />

On notera dans le texte de Ee les mots qui ponctuent les cheminements de la réflexion (bon,<br />

alors, <strong>ma</strong>intenant) ainsi que les nuances et modalisations (sans doute, aussi, peut-être).<br />

Tous les textes sont davantage tournés vers le questionnement et la compréhension d’<strong>O<strong>ma</strong></strong>, de<br />

ses comportements qui étonnent, plutôt que vers l’enfant lui-même. Ce constat pourrait être<br />

l’occasion de la relecture d’un chapitre pour y repérer toutes les incertitudes et les<br />

questionnements personnels de Kalle qui se trouvent disséminés dans la narration, laquelle<br />

épouse plutôt le point de vue de Kalle, comme cela a été noté.<br />

13


Autres possibilités d’activité :<br />

Ecrire à la fin du chapitre 10 (les disputes de Kalle et <strong>O<strong>ma</strong></strong> à propos de la mère de<br />

Kalle) le monologue intérieur de Kalle.<br />

Écrire le monologue intérieur de Ralph après (ou pendant) l’épisode du pantalon<br />

déchiré (chapitre 5)<br />

Faire raconter par Mme Wendelin la visite que lui a rendue sa vieille amie Erna Bittel<br />

(<strong>O<strong>ma</strong></strong>) et son petit fis Kalle, dans sa <strong>ma</strong>ison de retraite (chapitre XII)<br />

Réécrire le début du chapitre II en faisant raconter l’histoire par Kalle devenu adulte,<br />

qui se souvient.<br />

Transformer le récit en texte dialogue pouvant être joué<br />

1. Travaux conduits en classe<br />

Mme S<strong>ma</strong>dja a lu à sa classe de 6 ème du collège Tabarly des Pavillons-sous-Bois le<br />

premier et le dernier chapitre du livre. Les élèves ont eu le choix entre plusieurs activités<br />

d’écriture, avec la possibilité de travailler à deux ou trois. Quatre élèves se sont réunis et<br />

reprennent des éléments du début du chapitre VII pour écrire un texte dialogué pouvant être<br />

joué, le thème en étant les devoirs à la <strong>ma</strong>ison et les difficultés scolaires de Kalle qui<br />

provoqueront la visite de l’assistante sociale (titre du chapitre).<br />

Ae, Mu, Ke et Nm :<br />

Kalle rentre chez lui<br />

Kalle : Bonjour gand-mère, ça fait du bien de retourner chez soi après une telle journée<br />

d’école.<br />

<strong>O<strong>ma</strong></strong> : Bonjour mon petit.<br />

Kalle : Je vais goûter <strong>grand</strong>-mère.<br />

<strong>O<strong>ma</strong></strong> : N’oublie pas de faire tes devoirs, je vais repasser le linge.<br />

Kalle : T’inquiète Mamie, faut pas être stressée de la vie.<br />

10 minutes plus tard<br />

<strong>O<strong>ma</strong></strong> : Ça yest gamin, tu vois que je ne suis pas stressé de la vie, as-tu fini tes devoirs ?<br />

Kalle : Non, je n’y arrive pô.<br />

<strong>O<strong>ma</strong></strong> : Attends jeune homme, je vais t’aider.<br />

2 minutes plus tard<br />

<strong>O<strong>ma</strong></strong> : Oh, la la c’est du chinois, je ne comprends pôa.<br />

Kalle : Je vais essayer de faire au <strong>moi</strong>ns la <strong>moi</strong>tié. Va te reposer <strong>grand</strong>-mère.<br />

<strong>O<strong>ma</strong></strong> : De<strong>ma</strong>in je vais prendre rendez-vous avec Mme Riemer ton institutrice, pour pouvoir<br />

mieux t’aider dans tes devoirs.<br />

Le lende<strong>ma</strong>in<br />

14


<strong>O<strong>ma</strong></strong> : Bonjour Mme Riemer.<br />

Mme Riemer : Ah oui bonjour c’est vous la <strong>grand</strong>-mère de Kalle !<br />

<strong>O<strong>ma</strong></strong> : Oui, c’est <strong>moi</strong> qui ai pris ce rendez-vous pour savoir comment aider mon petit-fils<br />

Kalle.<br />

Elles sont interrompues :<br />

Pikachu : Maîtresse, oh la la ! Kalle s’est enfui de l’école !<br />

Mme Riemer : Sais-tu pourquoi il s’est enfui ?<br />

Pikachu : Il m’a dit qu’il avait trop honte.<br />

Les élèves ont débattu entre eux et interrogé l’enseignante pour trouver les moyens de<br />

restituer dans les discours à la première personne les sentiments ou jugements des<br />

personnages. Un ton quotidien voire familier est utilisé, avec plus ou <strong>moi</strong>ns de bonheur (pôa,<br />

pô).<br />

Les scènes ont été jouées devant la classe, à l’issue de la séance d’écriture.<br />

Les élèves se sont posé le problème du recours à des didascalies, la notion ayant été abordée<br />

en classe : bonne occasion, à travers l’analyse du texte proposé d’en préciser le sens et les<br />

usages (il s’agit des instructions de jeu données par l’auteur à ses futurs interprètes) et à<br />

l’occasion de leur emploi de (re)faire une lecture du récit pour en extraire les infor<strong>ma</strong>tions<br />

utiles.<br />

Autres possibilités d’activité :<br />

- Relever dans un chapitre tous les discours directs et transcrire en discours à la première<br />

personne tous les discours indirects ou indirects libres ainsi que les récits qui peuvent être<br />

réécrits en JE.<br />

- Proposer des didascalies à partir du seul texte des élèves (et de la connaissance du<br />

ro<strong>ma</strong>n) ;<br />

- Proposer des didascalies à partir de l’interprétation donnée par les auteurs du texte.<br />

- Ecrire et jouer sous forme d’aparté les monologues intérieurs de plusieurs personnages et<br />

les intégrer à une scène.<br />

Transformer le récit en Bande Dessinée<br />

Travaux conduits en classe<br />

Classe de CM1 de Catherine Andureu, école Danton de Livry-Gargan<br />

Activités préalables :<br />

- visites à la bibliothèque municipale et participation à un projet de découverte de BD<br />

- lecture par les élèves de plusieurs BD d’auteurs et de styles différents<br />

15


- lecture du ro<strong>ma</strong>n <strong>O<strong>ma</strong></strong>, <strong>ma</strong> <strong>grand</strong>-mère à <strong>moi</strong>, de <strong>Peter</strong> Härtling ; activités liées à la<br />

compréhension du texte, au repérage des personnages …<br />

I - Projet initial : transformer le ro<strong>ma</strong>n en BD<br />

Modalités : Les élèves préfèrent travailler seuls sur ce projet.<br />

Question du groupe : Comment faire pour tout raconter ?<br />

Réponse choisie : Sélectionner les moments les plus importants et les représenter.<br />

Bilan des réalisations :<br />

1) Bilan des difficultés rencontrées pour la réalisation de sa propre BD.<br />

2) Analyse des productions affichées. Réponse à un questionnaire-guide<br />

a. Appréciation générale<br />

Que penses-tu de la BD ? Est-ce qu’elle te plaît – ou non ? Explique pourquoi.<br />

b. La BD elle-même<br />

Est-ce qu’elle représente bien l’histoire ? Analyse les dessins, les bulles, le texte.<br />

Synthèse des réponses :<br />

1) Difficultés rencontrées<br />

Ce n’est pas facile de raconter un livre en BD, de " trouver " le texte à écrire.<br />

Ça prend beaucoup de temps.<br />

On rencontre des problèmes techniques : les dessins, les " cases ", les bulles, le coloriage …<br />

2) Analyse des productions affichées<br />

À propos de l’histoire<br />

On ne comprend pas l’histoire.<br />

Des étapes importantes sont oubliées. D’autres sont trop détaillées. Les choix de<br />

représentation sont contestés.<br />

La BD n’est pas fidèle au ro<strong>ma</strong>n. Elle est incomplète. Si l’on ne connaît pas déjà le ro<strong>ma</strong>n, on<br />

n’y comprend rien.<br />

Sur la réalisation en BD<br />

Il n’y a pas de titre.<br />

Dans les bulles, le texte est parfois : incorrect, incompréhensible, illisible, <strong>ma</strong>l écrit, <strong>ma</strong>l<br />

disposé.<br />

La taille et le nombre des vignettes ne sont pas choisis en fonction de l’importance des<br />

événements racontés.<br />

Certains dessins ne sont pas nets ou sont incomplets. Il <strong>ma</strong>nque notamment les éléments de<br />

décor qui indiquent où la scène se passe.<br />

Il est difficile de reconnaître et de suivre les personnages : le dessin, les vêtements, les<br />

couleurs varient.<br />

Les personnages sont représentés de <strong>ma</strong>nière statique. Ils ne bougent pas.<br />

16


II – Qu’est-ce qu’une BD ?<br />

Séance de réflexion orale collective.<br />

1- Une histoire racontée en i<strong>ma</strong>ges<br />

2- Le récit est découpé, organisé en vignettes.<br />

3- Les vignettes sont disposées dans le sens de la lecture du pays d’origine (de<br />

gauche à droite et de haut en bas). Les <strong>ma</strong>ngas japonaises se lisent de haut en<br />

bas et de gauche à droite.<br />

4- Les bulles servent à indiquer quel personnage parle et comment il parle : en<br />

dialogue, en monologue, en pensée ou en aparté, en colère…<br />

5- Les ono<strong>ma</strong>topées indiquent les sons, les bruits.<br />

6- Le temps de l’histoire apparaît dans l’ordre de la BD, dans les paroles des<br />

personnages ou dans des indications en haut ou en bas des vignettes.<br />

7- Les personnages présentent des invariants (mêmes vêtements, mêmes couleurs,<br />

même coiffure,…) et des éléments variables (l’expression du visage, la<br />

position du corps, certains accessoires, …)<br />

8- Le décor est soit représenté seul et vide de personnage, soit, et le plus souvent,<br />

il apparaît en arrière-plan. Il correspond aux descriptions dans le récit.<br />

9- Le cadrage des i<strong>ma</strong>ges est comparable à celui des plans de ciné<strong>ma</strong> (du<br />

panoramique au plan de détail, plongée / contre-plongée, champ / contrechamp<br />

) et correspond à des intentions précises du narrateur.<br />

III – Transformer un chapitre en BD : chapitre V, <strong>O<strong>ma</strong></strong> veut que justice soit faite<br />

Distribution du texte du chapitre V repris en traitement de texte par l’enseignante.<br />

Les élèves prévoient l’organisation de leur BD en effectuant un découpage du texte, puis ils<br />

réalisent les vignettes. Ils travaillent seuls.<br />

Les deux bandes dessinées de chaque élève sont regroupées (celle du ro<strong>ma</strong>n entier et celle du<br />

chapitre V) et proposées à l’analyse d’un autre élève de la classe. Les re<strong>ma</strong>rques écrites<br />

recueillies sont plus précises, mieux argumentées. Les élèves vérifient :<br />

- la conformité au sens du texte du ro<strong>ma</strong>n,<br />

- le respect des critères du genre BD<br />

- l’aspect esthétique<br />

sans oublier de prendre acte des progrès accomplis et de dispenser des encouragements.<br />

Re<strong>ma</strong>rque :<br />

- Les bandes dessinées sont mieux organisées, mieux finalisées et plus esthétiques. Le<br />

découpage du chapitre est logique et cohérent chez tous les élèves, y compris chez ceux qui<br />

ont des difficultés.<br />

- Les dialogues sont soit repris du ro<strong>ma</strong>n, soit transformés ou reformulés correctement. Seules<br />

restent des erreurs orthographiques. Les élèves ne se sont pas tous inquiétés de la correction<br />

de ce qu’ils écrivaient.<br />

- Quelques techniques de cadrage évoquées dans la deuxième partie de la séquence ont été<br />

utilisées (gros plans, plans de détail). Les mouvements des personnages sont souvent rendus.<br />

17


- Le texte est disposé horizontalement dans les bulles. L’écriture « en caractères<br />

d’imprimerie » a été souvent comprise (et exécutée) en <strong>ma</strong>juscules d’imprimerie, ce qui rend<br />

la lecture parfois <strong>ma</strong>laisée.<br />

18


ANNEXES<br />

19


Retour<br />

20


Retour<br />

23


Retour<br />

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