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Atelier de Hannie Van Genderen - ASPCo

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A propos <strong>de</strong> l’atelier <strong>de</strong> perfectionnement <strong>de</strong> l’<strong>ASPCo</strong> <strong>de</strong> <strong>Hannie</strong> <strong>Van</strong> Gen<strong>de</strong>ren<br />

18-19 janvier 2013 et 1-2 mars 2013<br />

LA THERAPIE DES SCHEMAS AVEC DES PATIENTS BORDERLINE<br />

Je me suis intéressée à suivre ce cours car son programme nous proposait l’application <strong>de</strong> la théorie<br />

<strong>de</strong>s schémas à une population que nous trouvons facilement parmi nos patients. De plus, avoir le<br />

cours distribué sur plusieurs journées permettait <strong>de</strong> mettre en pratique ce qu’on avait appris et d’en<br />

reparler avec la spécialiste.<br />

Avertissement :<br />

Ce cours fut donné en anglais ce qui explique certains anglicismes <strong>de</strong> mon texte. Je vous ai<br />

retranscrit surtout mes notes <strong>de</strong> cours selon le discours <strong>de</strong> Madame <strong>Van</strong> Gen<strong>de</strong>ren afin <strong>de</strong> ne pas<br />

perdre la richesse <strong>de</strong>s exemples et <strong>de</strong> rendre mon texte trop théorique. Ceci explique sa structure qui<br />

pourrait sembler un peu décousue.<br />

BREVE INTRODUCTION<br />

En thérapie cognitivo-comportementale, on agit principalement sur trois axes pour susciter un<br />

changement.<br />

Le faire : les techniques comportementales<br />

Le ressenti : les techniques expérimentales<br />

La pensée : les techniques cognitives<br />

Le cognitivisme sert à restructurer les pensées, le comportementalisme ai<strong>de</strong> à installer <strong>de</strong> nouveaux<br />

comportements. Parfois, avec certains patients, on se trouve dans l’impossibilité <strong>de</strong> travailler sur les<br />

pensées ou sur les émotions car le patient est sous l’emprise <strong>de</strong> celles-ci. La thérapie <strong>de</strong>s schémas,<br />

quant à elle, offre un accès privilégié au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s émotions, exprimées et absentes. Lorsque le<br />

patient ressent <strong>de</strong> trop fortes émotions, comme c’est le cas chez les patients bor<strong>de</strong>rlines, argumenter<br />

ne sert souvent à rien. Il faut pouvoir agir directement au niveau émotionnel. La thérapie <strong>de</strong>s schémas<br />

offre cette possibilité.<br />

Des schémas s’installent très tôt, dans la petite enfance et déterminent ensuite certains traits <strong>de</strong><br />

personnalité. Ils se construisent à partir <strong>de</strong> facteurs biologiques, psychologiques (ils sont acquis par<br />

<strong>de</strong>s expériences négatives <strong>de</strong> l’enfance ou <strong>de</strong> l’adolescence), sociaux (par le contact avec les pairs et<br />

les facteurs culturels) ou traumatiques. Nous avons tous développé <strong>de</strong>s schémas dont certains sont<br />

dysfonctionnels, (18 ont été répertoriés) et ils s’installent principalement dans la petite enfance.<br />

Comme thérapeutes nous nous intéresserons principalement à ces schémas dysfonctionnels.<br />

Quand un schéma s’active, la décharge émotionnelle est trop forte pour être raisonnablement<br />

comprise. Le patient se sent totalement en colère, totalement abandonné...et il est incapable <strong>de</strong><br />

rationnaliser. Dans le stress une personne peut prendre <strong>de</strong>s décisions disproportionnées au vu <strong>de</strong> la<br />

situation et par ex : donner sa démission au travail, divorcer... à cause <strong>de</strong> l’activation <strong>de</strong>s schémas.<br />

Quelques rappels <strong>de</strong> définition :<br />

Un schéma est un trait qui peut -ou pas- être activé. Actuellement, 18 schémas ont été i<strong>de</strong>ntifiés. Ces<br />

traits nous renseignent donc sur le fonctionnement général <strong>de</strong> la personne.<br />

Le mo<strong>de</strong> est un état constitué par un groupe <strong>de</strong> schémas et <strong>de</strong> stratégies activées ensemble à un<br />

moment donné. Le mo<strong>de</strong> nous indique l’état actuel <strong>de</strong> la personne.<br />

Il existe 10 mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> schémas divisés en 4 catégories.<br />

- Le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’enfant qui peut se sentir abandonné, abusé, coléreux, heureux…<br />

- Le mo<strong>de</strong> adaptatif dysfonctionnel, qui définit la manière avec laquelle on fait face au schéma par<br />

exemple en s’y soumettant, en l’évitant et en se détachant, en le compensant.


- Le mo<strong>de</strong> du parent qui peut être dysfonctionnel, punitif, exigeant…<br />

- Le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’adulte sain, pondéré, modéré soutenant, celui que nous essayons <strong>de</strong> développer<br />

activement par le travail psychothérapeutique.<br />

Pour chaque patient il faut définir le mo<strong>de</strong>.<br />

Les mo<strong>de</strong>s enfantins sont <strong>de</strong>s comportements adaptés et normaux pour l'enfant, mais inadaptés<br />

pour l’adulte qui <strong>de</strong>vrait avoir acquis la compréhension <strong>de</strong>s règles ainsi que l’autonomie.<br />

Les mo<strong>de</strong>s adaptatifs sont une manière <strong>de</strong> s’adapter aux schémas, soit en s’y soumettant, soit en se<br />

battant contre pour prouver le contraire, soit par l’évitement.<br />

Les mo<strong>de</strong>s parentaux sont une internalisation <strong>de</strong> trop d’exigences éducatives amenant la culpabilité<br />

et le sentiment <strong>de</strong> ne jamais en faire assez.<br />

QUELS SONT LES MODES DES PATIENTS BORDERLINES ? COMMENT LES UTILISER ?<br />

LES PATIENTS BORDERLINES<br />

Un trouble bor<strong>de</strong>rline est un trouble <strong>de</strong> la personnalité qui apparaît souvent suite à <strong>de</strong>s traumatismes<br />

ou <strong>de</strong>s abus. La situation traumatisante peut aussi être la conséquence <strong>de</strong> messages négatifs,<br />

répétitifs « fais toujours mieux », « tu es nul » ... donnés parfois par les parents...parfois par les<br />

enseignants ou les pairs...permettant la mise en place <strong>de</strong>s schémas et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s.<br />

LES SIX MODES DU PATIENT BORDERLINE<br />

Le mo<strong>de</strong> *<strong>de</strong>tached protector* : il n’est pas concerné, il oublie les séances, il fuit dans le sommeil,<br />

tout va bien, il ne ressent rien.<br />

Le mo<strong>de</strong> *parent punitif*: il critique le patient, le nie, le punit, le méprise pour ses faiblesses et se<br />

moque <strong>de</strong> lui.<br />

Le mo<strong>de</strong> *enfant fâché et impulsif* : il est en colère, il revendique comportement suicidaire, automutilateur,<br />

il exprime <strong>de</strong>s sentiments négatifs d’une manière inadaptée.<br />

Le mo<strong>de</strong> *enfant abusé et abandonné* : il se sent en détresse, démuni, régressé<br />

Le mo<strong>de</strong> *adulte sain*<br />

Le mo<strong>de</strong> *enfant heureux*<br />

Le passage d’un mo<strong>de</strong> à l’autre peut être très rapi<strong>de</strong>. La thérapie <strong>de</strong>s schémas facilite le travail avec<br />

<strong>de</strong>s patients bor<strong>de</strong>rlines car la difficulté principale du patient bor<strong>de</strong>rline est le clivage. Celui-ci ayant<br />

toujours une vision clivée <strong>de</strong>s situations, va vivre <strong>de</strong>s réactions émotionnelles intenses car elles ne<br />

sont pas pondérées par les différents aspects <strong>de</strong> la situation permettant ainsi <strong>de</strong> relativiser. Le patient<br />

se sent parfois un peu comme une balle <strong>de</strong> flipper, Il passe <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> en mo<strong>de</strong>.<br />

En séance, si nous argumentons logiquement avec un tel patient, le risque est qu’il ne se sente pas<br />

entendu dans sa souffrance ou qu’il interprète notre intervention comme le fait que nous prenons parti<br />

pour la partie adverse. Ceci risque <strong>de</strong> nuire à la relation thérapeutique.<br />

COMMENT PEUT-ON UTILISER LES SCHEMAS EN THERAPIE?<br />

Définissons pour commencer nos besoins fondamentaux :<br />

- L’attachement sécurisant et un sentiment <strong>de</strong> sécurité<br />

- L’autonomie, la compétence et le sentiment d’i<strong>de</strong>ntité<br />

- La liberté d’exprimer ses besoins et ses émotions<br />

. La spontanéité<br />

- La compréhension <strong>de</strong>s limites réalistes ainsi que <strong>de</strong> la capacité d’auto-contrôle.<br />

Méthodologie :<br />

- Construire une relation <strong>de</strong> confiance permettant la relation <strong>de</strong> s’installer.<br />

- Expliquer au patient ce que sont les schémas après environ 5 séances.


- Faire passer les questionnaires pour définir les mo<strong>de</strong>s du patient.<br />

- Utiliser l’imagerie ainsi que les techniques cognitives.<br />

L’objectif thérapeutique n’est pas <strong>de</strong> changer un schéma car un schéma ne peut pas être modifié. Par<br />

contre on travaille avec le patient <strong>de</strong> manière à ce qu’il apprenne à les reconnaître, les i<strong>de</strong>ntifier, et<br />

qu’il puisse peu à peu y réagir différemment.<br />

Les schémas et les mo<strong>de</strong>s peuvent être nommés dans la terminologie du patient. Ceci me semble<br />

important <strong>de</strong> choisir avec le patient comment nommer ces différentes parties <strong>de</strong> lui afin d’éviter que ça<br />

lui semble trop artificiel.<br />

Les questionnaires <strong>de</strong>s schémas sont traduits dans plusieurs langues. Il existe aussi <strong>de</strong>s<br />

questionnaires qui s’adressent aux parents <strong>de</strong> nos jeunes patients.<br />

On ne peut pas effacer nos schémas<br />

Face à <strong>de</strong>s schémas, il y a trois manières dysfonctionnelles d’y réagir :<br />

- On peut surcompenser.<br />

- On peut abandonner et laisser tomber<br />

- On peut éviter la situation.<br />

Avec les patients bor<strong>de</strong>rlines, il est nécessaire d’utiliser les questionnaires pour définir les schémas,<br />

puis on passe assez rapi<strong>de</strong>ment sur les mo<strong>de</strong>s.<br />

COMMENT PEUT-ON DEFINIR LES MODES CHEZ LES PATIENTS BORDERLINES?<br />

Un patient bor<strong>de</strong>rline peut d’abord être la *personne détachée* (*<strong>de</strong>tached protector mo<strong>de</strong>*) puis<br />

<strong>de</strong>venir *le parent punitif* et finalement <strong>de</strong>venir *l’enfant agressif*. Le passage d’un mo<strong>de</strong> à l’autre<br />

peut se faire rapi<strong>de</strong>ment et sans transition claire.<br />

Seule une longue pratique permet <strong>de</strong> reconnaître ces différents mo<strong>de</strong>s ainsi que le passage d’un<br />

mo<strong>de</strong> à l’autre. Idéalement dans une thérapie, il faudrait permettre au patient <strong>de</strong> surmonter le mo<strong>de</strong><br />

*détaché protecteur* pour laisser l’enfant exprimer ses besoins puis le laisser grandir tout en faisant<br />

taire *l’adulte désapprobateur* et trop exigeant.<br />

Pendant la thérapie, le thérapeute endosse un rôle *parental modérateur* adapté aux besoins du<br />

patient, et celui <strong>de</strong> *l’adulte sain* pour que le patient puisse peu à peu s’y i<strong>de</strong>ntifier.<br />

LE TRAVAIL SUR LES RESISTANCES<br />

Plusieurs obstacles peuvent entraver notre travail.<br />

1.Les résistances <strong>de</strong>s patients qui collaborent difficilement.<br />

- La première étape est d’ai<strong>de</strong>r le patient à surmonter son envie <strong>de</strong> rester dans sa bulle (évaluer les<br />

‘pour’ et les ‘contre’ d’y rester dans le moment présent).<br />

Le 1 er sta<strong>de</strong> consiste à chercher l’enfant qui est en l’adulte <strong>de</strong>vant nous.<br />

Le 2 ème sta<strong>de</strong> consiste à i<strong>de</strong>ntifier les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement du patient.<br />

2. Les interférences <strong>de</strong> schémas avec ceux du thérapeute :<br />

Les patients ont <strong>de</strong>s schémas dysfonctionnels, nous avons les nôtres. Lors d’une prise ne charge, il<br />

faut aussi tenir compte <strong>de</strong> l’interaction existant entre les schémas du patient et ceux du thérapeute qui<br />

peuvent être les mêmes, parfois différents, ou complémentaires. Ca joue un rôle dans l’évolution.<br />

3. Les mo<strong>de</strong>s du patient et ceux du thérapeute<br />

Ils peuvent être symétriques avec les combinaisons suivantes :<br />

Le schéma <strong>de</strong> méfiance avec celui <strong>de</strong> l’abus<br />

Le schéma <strong>de</strong> méfiance avec celui <strong>de</strong> la peur <strong>de</strong> l’abandon<br />

La dépendance / subjugation - en faire <strong>de</strong> plus en plus pour faire avancer la thérapie.<br />

Le schéma <strong>de</strong> l’échec avec celui <strong>de</strong> l’échec


Ils peuvent être complémentaires avec les combinaisons suivantes :<br />

Une attente irréaliste <strong>de</strong> la part du thérapeute / le patient trop exigeant<br />

Sentiment d’échec et d’abandon du thérapeute/ le patient hautement performant, il peut interrompre le<br />

travail trouvant le thérapeute trop faible<br />

Un thérapeute qui se sacrifie/ un patient dépendant<br />

La confrontation empathique:<br />

Nous pouvons exprimer <strong>de</strong> la compréhension pour les résistances...tout en luttant contre.<br />

Prenons un exemple, celui <strong>de</strong>s arrivées tardives régulières. Qu’éprouve t-on?<br />

Comment se sent-on comme thérapeutes lorsque la séance est régulièrement amputée d’une partie?<br />

Nous pouvons nous sentir irrité, impuissant, frustré. Nous pouvons confronter le patient <strong>de</strong> manière<br />

non moralisante en parlant <strong>de</strong> nous et <strong>de</strong> notre frustration. (disclosure)<br />

LA TECHNIQUE DES DEUX CHAISES<br />

La technique <strong>de</strong>s chaises, comme nous l’avons déjà illustré ci-<strong>de</strong>ssus, consiste à utiliser <strong>de</strong>ux chaises<br />

pour bien clarifier les <strong>de</strong>ux parts <strong>de</strong> la personne.<br />

Notre relation au patient et notre mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> communication<br />

- Il faut trouver un bon mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> communication, ne pas être trop excité, fâché ou contrarié, ni trop<br />

passif ou soumis…dans le ton, le discours, le choix <strong>de</strong>s mots.<br />

- Il est nécessaire parfois d’adapter les gestes et les comportements liés aux humeurs du patient. Au<br />

lieu d’interdire, sanctionner certains gestes tels que, par exemple, le recours à l’auto-mutilation en cas<br />

<strong>de</strong> fortes émotions, on peut conseiller au patient d’utiliser <strong>de</strong>s glaçons plutôt que <strong>de</strong>s couteaux ou <strong>de</strong>s<br />

lames, d’aller faire le tour du quartier au pas <strong>de</strong> course en cas <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> colère…l’émotion est là,<br />

c’est impossible <strong>de</strong> la nier, il faut lui donner une issue qui ne nuit pas au patient.<br />

- Soyons toujours aussi attentifs et conscients <strong>de</strong> nos propres schémas qui peuvent être<br />

complémentaires ou symétriques à ceux du patient.<br />

L’empathie<br />

Lorsque le thérapeute se trouve trop en empathie avec son patient, il est nécessaire d’en parler en<br />

supervision afin d’éviter qu’il entre dans un cercle vicieux avec son patient. Lorsqu’on adopte un<br />

comportement différent avec un patient ou qu’on tolère différemment certains actes qu’avec d’autres il<br />

faut être vigilant. Peut-être sommes-nous trop en empathie avec notre patient.<br />

LES TECHNIQUES EXPERIMENTALES<br />

Les exercices pratiques dans <strong>de</strong>s petits groupes ont ensuite servies à nous familiariser avec les<br />

différents mo<strong>de</strong>s.<br />

En conclusion, j’ai trouvé ce cours intéressant <strong>de</strong> par son aspect pratique et immédiatement utilisable<br />

que j’essaye <strong>de</strong> vous transmettre. Toutefois, travaillant en pratique privée, la population <strong>de</strong> mes<br />

patients est un peu différente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Madame <strong>Van</strong> Gen<strong>de</strong>ren qui elle travaille en pratique<br />

institutionnelle d’où je chercherai à faire quelques arrangements.<br />

Fait par Anne Tomassini

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