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Entretien avec Mme Jeanne Baillifard de Bruson, dans sa maison de ...

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quoi. On était quand même plus à l'écart que ceux qui sont…Vous avez Champsec, Versgères,<br />

le Châble, Montagnier, ils étaient quand même sur la gran<strong>de</strong> piste <strong>de</strong> la route <strong>de</strong> la vallée<br />

tandis que nous, on était <strong>de</strong>s petits chemins.<br />

Un peu comme Sarreyer ?<br />

Oui, c'était un peu comme Sarreyer. Du reste, les Brognons, on appelle les Brognons, les<br />

Sarreyens, ça vient d'une faucille qu'ils employaient à l'époque, ils appelaient ça aller brogner,<br />

ça voulait dire aller couper l'herbe, les orties <strong>dans</strong> les cailloux parce qu'ils ne lais<strong>sa</strong>ient pas<br />

perdre une brassée d'herbe alors ils appelaient ça les Brognons et puis après, c'est venu chez<br />

nous. Eux, c'était les Brognons du Revers et les nous les Brognons <strong>de</strong> la droit. C'est pour dire<br />

qu'on avait un petit peu les mêmes complexes, les Brognons <strong>de</strong> la droit mais enfin…<br />

Brognons, c'est …<br />

C'est du patois bagnard, allà breugnier, ça veut dire couper <strong>avec</strong> la petite faucille. Je pense<br />

qu'à Sarreyer, c'était encore bien moins lottis que nous au point <strong>de</strong> vue campagne. Nous, on<br />

avait quand même <strong>de</strong> la campagne facile à travailler ici à <strong>Bruson</strong> tandis qu'à Sarreyer, c'est<br />

beaucoup plus pentu.<br />

<strong>Bruson</strong>, c'est quand même beaucoup plus plat ?<br />

C'est plat comme campagne. On di<strong>sa</strong>it toujours, les <strong>Bruson</strong>nais sont fiers parce qu'ils ont une<br />

belle campagne. On est né là, on ne veut pas changer la campagne. On était bien fier d'avoir<br />

une belle campagne mais enfin pour vous expliquer ce mot <strong>de</strong> breugnier.<br />

Qu'est-ce qu'il y avait comme culture à <strong>Bruson</strong> ?<br />

Il y a eu la culture <strong>de</strong>s fraises en 1930 alors c'est ça qui a ouvert un peu la vie du village et qui<br />

a donné un peu d'aise parce qu'alors, tout le mon<strong>de</strong> s'est mis à planter <strong>de</strong>s fraises alors c'était<br />

la gran<strong>de</strong> culture la fraise, en 1930 c'était. Chacun avait <strong>sa</strong> plantation <strong>de</strong> fraises et puis à<br />

l'automne, c'était la joie, on recevait cet argent <strong>de</strong>s fraises et puis ma foi, cet argent <strong>de</strong>s<br />

fraises, il fallait pour ci et pour ça, il était déjà tout dépensé d'avance.<br />

Qui vous achetait les fraises ?<br />

C'était une <strong>maison</strong> <strong>de</strong> Saxon, la <strong>maison</strong> Felley et après, c'était <strong>de</strong>s <strong>maison</strong>s <strong>de</strong> fruits <strong>de</strong> la<br />

plaine. Je crois que c'est la seule <strong>maison</strong> qui soit venue à <strong>Bruson</strong>. Oh, il y avait une gran<strong>de</strong><br />

quantité <strong>de</strong> fraises à <strong>Bruson</strong>.<br />

Comment ils venaient les chercher ?<br />

Avec les camions alors. Ils montaient déjà <strong>avec</strong> les camions à l'époque. Ils avaient ouvert un<br />

petit peu et ils avaient <strong>de</strong>s camions. Ce n'est pas les camions qu'ils ont maintenant. C'était <strong>de</strong>s<br />

petits camions mais enfin, ils arrivaient quand même à venir jusqu'au village <strong>avec</strong> leurs petits<br />

camions.<br />

En 1930 déjà ?<br />

Après 1930, ça a pris quelques années pour élargir cette route.<br />

Au début vous les vendiez où ces fraises ?<br />

Je crois qu'on les apportait au magasin et puis il y avait quelqu'un qui venait les prendre<br />

quand il y avait une petite quantité mais <strong>de</strong> toute <strong>de</strong> suite ça a pris. Après il y a eu Collombin,<br />

il y a eu Emile Collombin à Versegères donc il a commencé à prendre quelques cageots à<br />

droite à gauche, lui il allait les amener jusqu'à Zurich enfin c'est parti comme ça et ça a eu<br />

beaucoup d'ampleur un temps et puis après tout d'un coup, les consommateurs venaient trop

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