Entretien avec Mme Jeanne Baillifard de Bruson, dans sa maison de ...

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Quand votre mari était encore instituteur, il pouvait rester deux semaines aux mayens ? Oui mais alors il y avait encore les vendanges alors il fallait combiner parce qu'on avait aussi des vignes. On avait des vignes à Fully alors on se partageait. Les uns allaient à Fully pour le temps des vendanges et puis l'équipe restait aux mayens pour surveiller le bétail. Et puis votre mari, il faisait la classe quand ? C'était au mois de novembre mais après ça avait augmenté jusqu'au 15 octobre. Oui, alors, il fallait jongler. Je ne sais pas en quelle année, elle a augmenté la scolarité l'automne mais après, c'est tout de suite venu en septembre l'école et maintenant, c'est déjà au mois d'août. Voyez, comme tout est bouleversé. Alors, c'était avril, novembre, avril, et donc après, ils ont eu l'augmentation en mai déjà l'augmentation des écoles pour l'année scolaire. Mon mari enseignait encore, c'était jusqu'à la fin mai qu'ils enseignaient. Et puis les vignes à Fully, vous en aviez beaucoup ? Pour les besoins de la maison, on en vendait quand même et on tâchait de se partager notre part pour la famille et un petit peu pour payer un peu les frais d'entretien de la vigne parce qu'il y avait quand même des frais. Il fallait aller à Fully et puis souvent, si on ne pouvait pas faire le travail, il fallait quelqu'un pour le sulfatage et souvent, on ne pouvait pas arriver suivant le travail qu'on faisait et on faisait exécuter par des personnes sur place. On n'avait pas des gros vignobles. Vous le vendez à qui le raisin ? Aux marchands de vin à Fully, il y avait assez de marchands de vin. On était pas emprunté tandis que maintenant, ça a mais changé. Alors d'un côté, c'était quand même le beau temps, quand on voit maintenant comme tout est bouleversé et puis il n'y a plus quelque chose de vraiment racine, on oublie tout. On nous dit : qu'est-ce que vous voulez vous occuper de ça, laissez tomber le mayen, laissez tomber les prés mais qu'est-ce que ça peut faire tandis que nous, on était ….c'était plus sentimental que quelque chose qui nous fait vivre mais c'était sentimental. C'était un héritage qu'on avait reçu de nos grands-parents, nos parents, c'était quelque chose de sacré tandis que maintenant, où est-ce qu'il est ce temps-là ? Non, les jeunes, mais maman, mais qu'est-ce que tu veux faire de ce mayen, tu vends ce mayen, tu vends ce pré, mais qu'est-ce que ça peut faire mais à moi, c'était tout le contraire, ça me coûtait quand même de vendre et je me rappelle qu'après quand ils ont fait la montagne, ils ont vendu des mayens tout au sommet, juste en dessous des alpages, ils ont agrandi les alpages alors ils ont vendu ces mayens et ils ont fait une montagne basse alors mon papa a dit : on est obligé de vendre ce mayen, oh, non, non. C'était quelque chose de dramatique mais maintenant, on est les seuls, tout le monde a vendu, on sera obligé de le vendre aussi. Alors, maintenant, les enfants me disent : mais pourquoi est-ce que vous avez vendu ? J'ai dit mais alors, on était obligé, c'était par la force des choses parce que ça avait été organisé de façon à augmenter cette surface pour le temps de l'alpage alors il fallait liquider ça. Je me rappelle mon papa, il avait les larmes aux yeux. C'était son mayen et qui venait de ses parents, de ses grands-parents mais les enfants d'aujourd'hui…. Ce sont des mayens qui ont été démolis alors ? Oui, en tout cas le nôtre. Oui, presque toutes ces granges ont été démolies. Le nôtre, c'était placé juste où il y a le restaurant de Moy alors on était là. Bon, nous, on garde des souvenirs merveilleux de tout ce temps. Pour nous, on n'avait quand même pas beaucoup de
distractions, on n'allait pas courir à Martigny pour aller au cinéma ou bien voir d'autres choses culturelles à droite à gauche, il n'y avait rien. On était là. Ces mayens, ils étaient habitables ? Oui, oui, oh, habitables, c'était des mayens. C'était une grange, une chambre et un petit coin pour faire du feu et puis suspendre sa marmite à la crémaillère et faire la soupe. Maintenant, nous, on voit ça avec le beau temps maintenant. Vous faisiez quoi dans les mayens le soir ? Oh, ben alors, on veillait, on se réunissait parce qu'on était plusieurs groupes alors on se rencontrait le soir, on jouait aux cartes ou un jouait une musique à bouche, un qui chantait et il y avait des personnes plus âgées que nous, elles nous chantaient des vieilles chansons et on les écoutait alors voilà la soirée passait. Vous restiez les deux semaines ? Oui, on restait deux semaines là-haut. Mais vous ne montiez pas le reste de l'année ? Non, on montait pour faire le temps des foins parce qu'il fallait quand même couper les foins parce qu'il y avait des parcelles qui étaient bien délimitées alors celle-ci on la laisse pour couper les foins pour l'hiver et l'autre c'était pour brouter le printemps. Tout était bien calculé tandis que l'automne alors, c'était tout pour le bétail. Il fallait faire une répartition pour qu'on puisse ressortir le bétail avec une allure vraiment convenable parce que si les vaches n'avaient pas été bien soignées, il n'y avait rien dans la crèche, il fallait du foin. Le bétail dormait jour et nuit dehors ou bien au mayen ? Non, on avait des petites écuries maintenant, ce n'est plus autorisé. Donc dans le même mayen, il y avait les écuries ? Oui, en-dessous, dans le même bâtiment. Oui, alors il y avait quand même la chaleur du dessous, c'était le chauffage électrique de l'époque. Et puis vous faisiez la traite avant de les lâcher le matin ? Oui, on faisait la traite et puis on faisait des petits fromages parce qu'on faisait chacun son petit fromage. L'hiver, on portait à la laiterie le lait mais au mayen, chacun faisait sa petite tomme alors on avait des tommes pour l'été. C'était une réserve de fromages pour l 'été. Vous parliez de la laiterie, c'était donc la laiterie de Bruson ? Ah, oui, oui. Elle est toujours au même endroit ? Oui, oui, il y avait 3 laiteries dans le village. C'est pour vous dire qu'il y avait plus de bétail, le bétail rendait moins que maintenant. Ils ne recevaient pas les mêmes soins mais enfin et puis la race a été améliorée. Il y avait quand même ces 3 laiteries et puis après, il n'y a eu plus qu'une seule laiterie. Maintenant, elle est toujours là, c'est toujours la même. Elle a été construite en 29. Oh, elle a été transformée, améliorée mais maintenant, ce n'est plus qu'une seule personne qui s'occupe de ce lait. Il l'achète le lait, il vend le lait. Ils amènent le lait tous les jours.
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