Entretien avec Mme Jeanne Baillifard de Bruson, dans sa maison de ...

C'était lourd ?
Ce n'était facile. Si on allait dans une propriété bien dans le plat, ça allait bien mais dès qu'il
fallait grimper, là ça devenait pénible. On n'a pas regretté ce temps-là de la chargosse. Après
il y a eu quand même en 59, alors on a acheté un véhicule à moteur. J'avais un fils qui avait
fait l'école de Châteauneuf alors on s'est quand même équipé un peu mieux avec les nouveaux
mais à l'époque, c'était à tout bras, la faux, le râteau. On ne montait pas sur une machine avec
un bouton pour faire marcher mais enfin c'était bien.
Votre papa lui, il n'a jamais eu de véhicule ?
Non, jamais de voiture et mon mari non plus. Mon mari était contre les voitures et je pense
qu'il n'y avait pas aussi la facilité qu'on a aujourd'hui. On s'achète une voiture quand bon vous
plaise. On la change quand bon vous plaise, tandis qu'alors, il y avait d'autres problèmes à
gérer. Non, non, il a toujours fait ses déplacements à pied.
Il ne profitait pas du car postal ?
Alors, il n'y avait pas le car postal. Le car postal, il est venu bien longtemps après. Le car
postal, je crois que c'était en 53. La première année et il fallait aussi avoir une route
carrossable pour avoir un car postal. Bon la route est venue, gentiment ça s'est tout amélioré.
C'est arrivé à la même époque parce que sans route, on ne pouvait pas monter mais la toute
première fois, je crois que c'est en 53 que le car postal est arrivé à Bruson il n'y avait pas de
possibilité, c'était trop à l'étroit. Il n'y avait pas les grands cars de l'époque, il y avait des petits
cars mais il est venu, je me rappelle, c'était en 53 alors on habitait dans le village. Je sais
qu'on avait garni les allées du village avec des guirlandes et puis il avait des difficultés à
passer entre les deux murs et enfin après, ça s'est amélioré. Après bien sûr, il y a eu tellement
d'événements qui ont changé les choses de la vie, ils ont amélioré en démolissant les vieilles
bâtisses pour qu'il y ait plus de place. Maintenant, le car postal ne rentre pas au village, il reste
sur la place prévue à cet effet près de l'école mais il ne peut pas circuler dans le village.
Encore actuellement ?
Le car postal ne peut pas circuler, non, alors voilà.
Pour aller à Châble, c'était un chemin ?
Oui, c'était un chemin carrossable pour les véhicules de l'époque quoi mais il n'y avait pas la
grande route qu'on a maintenant. Je ne sais pas si vous avez vu le tableau du village, là ça
descendait tout droit tandis que maintenant ….
Donc le chemin était plus direct ?
Le chemin était direct, il descendait directement dans la campagne.
Il était plus raide alors ?
Il était plus raide, oui, bien sûr mais enfin, petit à petit, ça s'est amélioré. On a bien apprécié
tout ça.
Pour quelle occasion, vous descendiez petite à Châble ?
On descendait le dimanche surtout pour les offices. Il y avait la messe à 9 heures et demie. Il
y avait la messe à 6 heures du matin et alors on descendait mais c'était toujours à pied. Par
n'importe quel temps, c'était tout à pied. On descendait aussi pour la poste parce qu'à l'époque,
on n'avait pas de bureau de poste, il fallait aller à Châble et puis bon faire des commissions.