Entretien avec Mme Jeanne Baillifard de Bruson, dans sa maison de ...

Et ça, ça vous occupait la matinée ?
Non, on ne faisait pas tous les jours enfin il y avait presque tous les jours de la lessive à faire
et puis le petit linge, on le rinçait quand même chez soi mais il y avait tous les jours de la
lessive. Quand il y avait les enfants, il y avait tout le temps à laver. Je vous dirai qu'alors, on
les changeait moins souvent, on leur changeait moins souvent les pullovers.
Il y avait les habits du dimanche ?
Il y avait les habits du dimanche, les habits de la semaine et puis ma foi, il fallait soigner. On
leur mettait des protèges pullovers, des protèges pantalons pour qu'ils soient moins sales et
que ce soit plus facile à laver. C'était une époque comme ça, on demandait pas autrement, on
était content de ce qu'on avait quoi. Ce que j'ai le plus apprécié, c'est la salle de bains alors, je
ne vous dis pas. C'est ici qu'on l'a eue en 58 alors tout le monde s'est rué sur cette salle de
bains, la baignoire. On n'avait pas de baignoire. J'avais un grand bassin, un grand baquet et
puis c'était à tour de rôle. On les lavait quand même, on ne les laissait pas sale mais enfin, il
fallait se débrouiller.
Vous avez toujours eu l'eau courante à la maison ?
Oui, oui alors chez nous, on a toujours eu l'eau courante, la lumière et l'eau courante si mes
souvenirs sont bons. Bon, la lumière, je me rappelle quand on était gamin, il fallait
économiser alors on allumait à la chambre mais on éteignait à la cuisine. Il y avait deux
lampes mais il fallait ….c'était l'économie. Il faudrait bien la faire maintenant aussi les
économies la même chose mais on ne fait plus ça mais à l'époque, et puis il fallait économiser
parce qu'il y avait moins de force d'électricité. Je parle quand j'étais gamine, parce qu'il n'y
avait pas tellement de force électrique, alors si toutes les lampes étaient allumées au même
moment, et bien ça diminuait la force de la lumière alors il fallait économiser. Ça, c'est vieux,
c'est tout loin.
Et puis pendant ces journées, votre mari travaillait dans différents villages ?
Mon mari s'occupait un peu de la chose publique.
Mais quand il était instituteur ?
Quand il était instituteur, il avait travaillé donc avant à Vouvry et puis ensuite, il a enseigné
au Châble. Il a toujours enseigné à Châble.
Vous ne m’avez pas dit qu'il avait enseigné à Sarreyer aussi.
Non, il n'a pas enseigné à Sarreyer. Il a eu fait un ou deux remplacements mais ce n'était
pas..non, non pas à Sarreyer. Il a enseigné à Châble, il était titulaire.
Il se déplaçait aussi à pied ?
Tout à pied lui et il avait aussi enseigné à Versegères aussi. Il montait tous les jours depuis
Versegères à pied, hiver et tout.
Quand il enseignait au Châble, il y avait déjà le car. Il ne le prenait pas ?
Non, il n'y avait encore pas le car, il n'y avait pas le car, non. Il avait une fois ou l'autre des
occasions de monter en voiture mais lui-même il n'avait pas. Par la suite, le car est venu. Bon
quand on a eu le car, on a su l'employer mais quand on ne l'avait pas, il fallait faire avec les
moyens du bord, ses jambes.