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IMMOBILIER<br />
DANS LES STATIONS,<br />
DES ATTENTES NOUVELLES<br />
Dans les stations valaisannes, les pros de l’immobilier<br />
ne se cont<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de v<strong>en</strong>dre et de mettre <strong>en</strong><br />
location des murs ou d’administrer des résid<strong>en</strong>ces<br />
secondaires <strong>en</strong> PPE. Leur job, au 21 e siècle,<br />
c’est aussi de faciliter la vie des vacanciers <strong>en</strong><br />
remplissant les missions les plus diverses…<br />
Lorsque la famille D. arrive au chalet, le soir de Noël, la place de<br />
parc a été déneigée, le chauffage est à la bonne température<br />
et le sapin de Noël tout décoré trône au milieu du séjour…<br />
Chez leurs amis les F., qui lou<strong>en</strong>t un appartem<strong>en</strong>t dans la même<br />
station, les vacances aussi s’annonc<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>: dans le frigo, il y a<br />
de quoi réveillonner et demain matin, ils pourront pr<strong>en</strong>dre le<br />
petit-déjeuner au lit, car on leur livrera les croissants à domicile.<br />
Dans les stations, le travail des pros de l’immobilier s’ori<strong>en</strong>te<br />
de plus <strong>en</strong> <strong>en</strong> plus vers les services, vers ce qu’on appelle le<br />
«facility managem<strong>en</strong>t».<br />
Des logem<strong>en</strong>ts avec services hôteliers<br />
«Les demandes de la cli<strong>en</strong>tèle <strong>en</strong> services les plus divers se<br />
sont accélérées au cours de ces dernières années et cette<br />
t<strong>en</strong>dance s’observe à plus ou moins grande échelle et<br />
touche toutes les stations», not<strong>en</strong>t Daniel Guinnard, de Verbier,<br />
et Daniel Schmutz, d’Anzère, tous deux membres du comité de<br />
l’USPI-<strong>Valais</strong> (Union suisse des professionnels de l’immobilier).<br />
On a coutume de désigner par parahôtellerie le secteur<br />
de l’hébergem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ces secondaires. Avec cette ori<strong>en</strong>tation<br />
de plus <strong>en</strong> plus marquée vers les services, la notion de<br />
parahôtellerie est <strong>en</strong> train de pr<strong>en</strong>dre tout son s<strong>en</strong>s. Des logem<strong>en</strong>ts<br />
de vacances et des services hôteliers: comme s’accord<strong>en</strong>t à dire<br />
les spécialistes, l’av<strong>en</strong>ir du tourisme valaisan passera par cette<br />
formule d’accueil.<br />
Etant donné cette évolution, mettre <strong>en</strong> location un bi<strong>en</strong>, gérer les<br />
tournus de locataires, satisfaire à leurs att<strong>en</strong>tes est de plus <strong>en</strong> plus<br />
une affaire de pros.<br />
Quand les cli<strong>en</strong>ts devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des amis<br />
Mais dans les stations, les propriétaires font appel à leurs services aux<br />
services des ag<strong>en</strong>ces pour d’autres raisons <strong>en</strong>core «Nos cli<strong>en</strong>ts qui<br />
vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’ailleurs, d’autres cantons, de l’étranger, ne connaiss<strong>en</strong>t<br />
pas les réseaux locaux: banques, notaires, architectes, <strong>en</strong>treprises,<br />
etc. Ils compt<strong>en</strong>t sur nous pour faire le li<strong>en</strong>, pour représ<strong>en</strong>ter leurs<br />
intérêts», explique D. Schmutz. Et comme ils ne sont pas toujours sur<br />
place, ils doiv<strong>en</strong>t pouvoir déléguer le suivi des chantiers de construction<br />
ou de rénovation.<br />
On le voit, ce type de services nécessite une véritable relation de<br />
confiance. «Notre métier, ajoute Daniel Guinnard, exige de la disponibilité»,<br />
et pas seulem<strong>en</strong>t d’ailleurs pour régler des questions immobilières<br />
ou d’int<strong>en</strong>dance. «Certains cli<strong>en</strong>ts ne connaiss<strong>en</strong>t personne<br />
d’autre que nous sur place, et il arrive qu’ils nous demand<strong>en</strong>t de les<br />
accompagner pour une sortie <strong>en</strong> héliski par exemple.Parfois,nous partageons<br />
un repas, une soirée. Et c’est ainsi qu’ils devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des amis.»<br />
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«A VERBIER,<br />
IL N’Y A PAS DE LIMITES»<br />
A Verbier, les ag<strong>en</strong>ces immobilières proposant<br />
des listes de services devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un standard.<br />
Presque toutes par exemple ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à disposition<br />
des cli<strong>en</strong>ts des listes de d<strong>en</strong>rées pouvant être livrées<br />
avant l’arrivée des vacanciers.<br />
Un service apprécié certes, mais assez banal somme<br />
toutes, puisque l’on est dans un must alpin. Alors, jusqu’où<br />
peuv<strong>en</strong>t aller les demandes des cli<strong>en</strong>ts à Verbier? «Il n’y a<br />
pas de limites, répond Daniel Guinnard. Certains chalets se<br />
lou<strong>en</strong>t 350’000 francs pour cinq semaines, soit 70’000 francs la<br />
semaine, un prix de location qui compr<strong>en</strong>d un service cinq<br />
étoiles, avec chauffeur, cuisinier, masseur, et dame de ménage<br />
à demeure. C’est toute l’économie locale qui <strong>en</strong> bénéficie.»<br />
Même t<strong>en</strong>dance dans le domaine de la rénovation, une<br />
tâche d’av<strong>en</strong>ir pour les ag<strong>en</strong>ces immobilières de Verbier. En<br />
station, il n’existe quasim<strong>en</strong>t plus de terrains constructibles<br />
<strong>en</strong> effet, alors que le parc immobilier a régulièrem<strong>en</strong>t<br />
besoin d’être <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u et modernisé. «En ce qui concerne<br />
le haut de gamme, les SPA privés, les équipem<strong>en</strong>ts<br />
wellness, ont la cote. Quant au wi-fi, aux connexions<br />
Internet, ce sont aujourd’hui des standards de<br />
base. Les installations permettant de gérer le<br />
chauffage à distance se généralis<strong>en</strong>t aussi.»<br />
WANTED INVESTISSEURS<br />
POUR LE MARCHÉ LOCATIF<br />
Dans la plaine du Rhône, le marché souffre d’un manque<br />
de logem<strong>en</strong>ts locatifs. A Sion par exemple, le taux de<br />
vacance est à peine supérieur à 1% de l’<strong>en</strong>semble du<br />
parc locatif. C’est trop peu pour satisfaire la demande,<br />
d’autant plus que le <strong>Valais</strong> est <strong>en</strong> croissance démographique.<br />
«Nous avons besoin d’investisseurs hors canton qui<br />
vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t construire, acheter des immeubles locatifs,<br />
explique Daniel Fontannaz, présid<strong>en</strong>t de l’USPI-<strong>Valais</strong>.<br />
Certes les r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>ts ne sont pas aussi élevés qu’à<br />
G<strong>en</strong>ève mais les charges sont nettem<strong>en</strong>t moindres.<br />
Quant aux loyers, ils sont à niveau par rapport au reste de<br />
la Suisse. De plus le climat général <strong>en</strong>tre propriétaires et<br />
locataires est relativem<strong>en</strong>t bon <strong>en</strong> <strong>Valais</strong>; les locataires y<br />
sont moins quérul<strong>en</strong>ts qu’ailleurs. On économise ainsi de<br />
l’énergie, du temps et de l’arg<strong>en</strong>t. L’un dans l’autre, si<br />
l’on ti<strong>en</strong>t compte de tous ces élém<strong>en</strong>ts, il est tout aussi<br />
intéressant d’investir <strong>en</strong> <strong>Valais</strong> qu’ailleurs dans le marché<br />
du locatif.» L’appel est lancé.