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rapport d'activités 2003-2008 - RQMP

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Viscoélasticité des élastomères<br />

Chercheurs : Mark Sutton et Luc Piché<br />

Collaborateurs : F. Livet, F. Bley (I.N.P.G), F. Ehrburger-Dolle, E. Geissler et I. Morfin (U. Joseph Fourier)<br />

Contact : Mark Sutton, McGill; mark@physics.mcgill.ca; www.physics.mcgill.ca/~mark/<br />

Partant de notre technique de spectroscopie des fluctuations d’intensité de rayons X, on construit<br />

une cellule de force in situ pour sonder l’origine microscopique de la viscoélasticité des élastomères<br />

caoutchoucs. Notre approche hétérodyne distingue écoulement local et processus dissipatifs.<br />

76 | <strong>RQMP</strong> | projets | Fabrication et caractérisation de nouveaux matériaux<br />

Le réseau formé par les enchevêtrements des chaînes polymères<br />

avec des noeuds fixés par réticulation ou par greffage<br />

sur des additifs de particules solides confère aux élastomères<br />

caoutchoucs leur réponse élastique et réversible même<br />

devant les grandes déformations. Ici, il n’y a qu’à penser aux<br />

applications pour les pneumatiques. En vue de sonder l’origine<br />

microscopique de ces propriétés globales, on complète<br />

notre technique de spectroscopie des fluctuations d’intensité<br />

des rayons X (XFIS) par des mesures effort déformation<br />

simultanées.<br />

Figure 1. Exemple d’ajustement par fonction de corrélation simple (noir) puis corrigée<br />

pour la taille finie des zones de moyennage (rouge).<br />

Les hypothèses récentes attribuent l’origine des propriétés<br />

d’élasticité entropique des caoutchoucs à un effet couplé des<br />

réseaux moléculaires interpénétrés et des agrégats filamentaires<br />

formés par les particules d’additifs. En particulier, on fait<br />

référence à l’idée de blocage (jamming), par analogie avec les<br />

écoulements granulaires où la dynamique est freinée par les<br />

encombrements associés à la proximité des particules [1].<br />

Les expériences sont réalisées sur la ligne IMMY/XOR-CAT<br />

(8-ID) du synchrotron de l’APS (Argonne, IL, USA) [2]. On fait<br />

appel à une technique que nous avons développée récem-<br />

ment : l’échantillon est éclairé avec des rayons X cohérents et<br />

les fluctuations d’intensité sont évaluées par spectroscopie<br />

hétérodyne [3].<br />

Une série de systèmes modèles sont étudiés. Les polymères<br />

de base sont, soit une résine éthylène propylène (EPR) ou un<br />

composé similaire d’éthylène propylène avec un diène non<br />

conjugué (EPDM). Les additifs de particules solides proviennent<br />

de noir de carbone ou de fumée de silice. En jouant sur le<br />

taux de réticulation et la teneur en additifs, on ajuste les paramètres<br />

qui fixent les propriétés élastiques.<br />

S’il y a écoulement de la matière, la fonction de corrélation<br />

obtenue en mode hétérodyne va présenter une série d’oscillations<br />

amorties dont l’enveloppe est une mesure directe de<br />

la dissipation. Ainsi, en mode hétérodyne la technique XIFS<br />

permet de mesurer à la fois les effets d’advection et de dissipation<br />

qui définissent l’équation de mouvement. L’approche se<br />

présente donc comme un outil puissant pour étudier les mécanismes<br />

à l’origine de la viscoélasticité.<br />

Ici, on illustre la méthode à partir de résultats préliminaires<br />

obtenus avec des résines EPDM réticulées contenant des<br />

particules de silice. Les fonctions de corrélation dépendent du<br />

vecteur d’onde et de l’angle f avec la direction de l’écoulement<br />

local. À titre d’exemple, à la figure 1, l’échelle des intensités<br />

indique le degré de corrélation : on voit nettement apparaître<br />

les oscillations et la dépendance à l’angle f. On a ajouté les<br />

lignes de contour obtenues par ajustement avec une fonction<br />

exponentielle amortie où la fréquence dépend de f. Les résultats<br />

sont probants; en particulier on peut estimer la direction,<br />

f 0 = 291.7°, ainsi que la vitesse v = 3.09 Å/s de l’écoulement<br />

local (t = 88.03 s pour q = .008 Å -1 ). Évidemment, il reste encore<br />

beaucoup à faire; néanmoins il est manifeste que la méthode<br />

produit des résultats nouveaux concernant l’origine microscopique<br />

de la viscoélasticité dans les élastomères.<br />

Références<br />

[1] “Jamming is not cool anymore”, A.J. Liu et S.R. Nagel,<br />

Nature 396, 21 (1998).<br />

[2] “Structure and dynamics of concentrated dispersions of polystyrene<br />

latex spheres in glycerol: Static and dynamic x-ray scattering”,<br />

D. Lumma, L.B. Lurio, M.A. Borthwick, P. Falus et S.G. Mochrie,<br />

Phys. Rev. E 62, 8258 (2000).<br />

[3] “X-ray intensity fluctuation spectroscopy by heterodyne detection”,<br />

F. Livet, F. Bley, F. Ehrburger-Dolle, I. Morfin, E. Geissler et M. Sutton,<br />

J. Synch. Rad. 13, 453 (2006).

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