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la lettre - Filmer en Alsace

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trans-productionJacques, Jean-Bernard et Jean, <strong>en</strong> plus d’être un film dont <strong>la</strong> réalisatrice t<strong>en</strong>te un procédé audacieux(nous faire r<strong>en</strong>contrer trois membres de sa famille <strong>en</strong> les iso<strong>la</strong>nt les uns des autres pour mieux nouspermettre de les relier), est égalem<strong>en</strong>t une histoire de production atypique. Un reflet de l’ingéniosité dontil faut faire preuve aujourd’hui pour produire des docum<strong>en</strong>taires de création <strong>en</strong> dép<strong>la</strong>çant les frontièresadministratives. Entreti<strong>en</strong> avec <strong>la</strong> réalisatrice Anna Feillou (résidant <strong>en</strong> Aquitaine) et Josiane Schauner(Bix films, Strasbourg), coproductrice du film.Anna Feillou DR8Regard versus sujetJulia Laur<strong>en</strong>ceau : Comm<strong>en</strong>t vous êtes-vous r<strong>en</strong>contrées ?Anna Feillou : Jacques, Jean-Bernard et Jean est mon premier film réalisé“seule”, après deux précéd<strong>en</strong>tes coréalisations. Or sur cette idée de filmavec ma famille, il me paraissait indisp<strong>en</strong>sable de rapidem<strong>en</strong>t me confronterà des regards extérieurs. Et ce, même si j’avais dès le début l’idée dudispositif du film, qui constituait pour moi une réelle question : Est-ce quesi je filme toujours séparém<strong>en</strong>t des personnes d’une même famille, trèsproches, le cinéma peut permettre de révéler leurs li<strong>en</strong>s de façon plus fortequ’<strong>en</strong> les filmant <strong>en</strong>semble ? J’ai prés<strong>en</strong>té le projet à l’atelier docum<strong>en</strong>tairede La Fémis et j’y suis <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> mai 2008. Ma participation à cet ateliera été très précieuse et m’a permis d’affirmer <strong>la</strong> forme triptyque du film.J’ai ainsi obt<strong>en</strong>u l’aide à l’écriture de <strong>la</strong> Région Aquitaine fin 2008. J’airapidem<strong>en</strong>t proposé à l’association dont je fais partie, Têtes à c<strong>la</strong>p, deproduire le film. Raphaëlle Rio a pris <strong>en</strong> charge le projet, notre règle étant d<strong>en</strong>’être jamais à <strong>la</strong> fois réalisateur et producteur sur un film de l’association.Mais j’étais ouverte à une coproduction pour travailler dans des conditionsplus confortables, par exemple <strong>en</strong> termes d’accès aux chaînes et à certainsfinancem<strong>en</strong>ts réservés aux sociétés. À <strong>la</strong> fin de l’atelier de La Fémis, lesprojets étai<strong>en</strong>t lus et comm<strong>en</strong>tés notamm<strong>en</strong>t par des producteurs. Le mi<strong>en</strong>s’est retrouvé dans les mains de Josiane et l’a intéressée.Josiane Schauner : Effectivem<strong>en</strong>t, l’écriture d’Anna m’a immédiatem<strong>en</strong>t plu,mais c’est surtout ce qu’elle <strong>en</strong> a dit qui m’a convaincue. Réaliser un filmavec sa famille n’est pas évid<strong>en</strong>t, et j’ai ress<strong>en</strong>ti qu’Anna avait <strong>la</strong> maturitépour le faire et qu’elle irait jusqu’au bout. J’ai cep<strong>en</strong>dant craint <strong>la</strong>coproduction avec une association, de n’être qu’une “boîte aux <strong>lettre</strong>s”pour décrocher les diffuseurs ou les aides et il n’était pas question pourmoi de travailler ainsi. Avec Anna, ce sujet a été abordé très rapidem<strong>en</strong>t etsans tabou. Nous étions tout à fait d’accord sur le principe que Bix filmsait un réel rôle de producteur, tout <strong>en</strong> <strong>la</strong>issant à Têtes à c<strong>la</strong>p son importanceet sa légitimité puisque l’association l’accompagnait depuis le débutdu projet.JL : C’était audacieux pour une société alsaci<strong>en</strong>ne de produire un docum<strong>en</strong>taire d’uneréalisatrice borde<strong>la</strong>ise qui se déroule <strong>en</strong> Aquitaine…JS : Eh bi<strong>en</strong>, oui et non ! Le projet était éligible à <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> et à<strong>la</strong> Communauté urbaine de Strasbourg (CUS), et au regard des dép<strong>en</strong>seseffectuées ici sur le film, les 120 % de retour minimum à justifier sur lesaides accordées l’aurai<strong>en</strong>t été <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t ! Maisnous n’avons eu d’aide ni de <strong>la</strong> Région <strong>Alsace</strong> nide <strong>la</strong> CUS, malgré un avis plutôt favorable sur leprojet. J’ai cru compr<strong>en</strong>dre qu’il était considéréqu’il n’y aurait pas assez de dép<strong>en</strong>ses sur leterritoire… Ce<strong>la</strong> m’a énormém<strong>en</strong>t déçue de nepas être sout<strong>en</strong>ue par nos instances régionales,alors que l’Aquitaine a sout<strong>en</strong>u le projet, <strong>la</strong>Région C<strong>en</strong>tre égalem<strong>en</strong>t, et ce, pour cettedernière, sans li<strong>en</strong> géographique avec le sujetdu film ! Or il fut un temps où l’on suggéraitfortem<strong>en</strong>t aux producteurs <strong>en</strong> <strong>Alsace</strong> d’innover,de monter des coproductions interrégionales etau-delà, de ne pas se cont<strong>en</strong>ter uniquem<strong>en</strong>t duschéma c<strong>la</strong>ssique France 3 <strong>Alsace</strong>, CNC, CUS,Région. Donc forcém<strong>en</strong>t rageant ! Mais on nes’est pas <strong>la</strong>issé démonter, et le projet a été financécorrectem<strong>en</strong>t. Nous avons été sout<strong>en</strong>us par leCNC, <strong>la</strong> Procirep/Angoa, <strong>la</strong> Région Aquitaine avectrois aides (écriture, développem<strong>en</strong>t, pro duction)et <strong>la</strong> Région C<strong>en</strong>tre via BIP TV (télé vision localede service public <strong>en</strong> Région C<strong>en</strong>tre diffusée surle canal hertzi<strong>en</strong> et <strong>la</strong> TNT) et <strong>en</strong>fin, TV Tours.Je me suis dép<strong>la</strong>cée à Bordeaux pour travailleravec Anna et pour l’oral mis <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce par <strong>la</strong>Région Aquitaine pour <strong>la</strong> sélection du projet <strong>en</strong>aide à <strong>la</strong> production ; à Paris pour visionner lemontage fait à Bordeaux à Têtes à c<strong>la</strong>p, et pour<strong>la</strong> postproduction. Anna est v<strong>en</strong>ue à Strasbourg.Le film s’est matérialisé sur un axe Bordeaux-Strasbourg-Paris-Issoudun-Tours…AF : À Bordeaux, les commissions avai<strong>en</strong>t aussibesoin de compr<strong>en</strong>dre <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce de Bix films. Car<strong>en</strong> plus, ils savai<strong>en</strong>t que j’avais déjà tourné deschoses. Mais depuis l’arrivée de Jean-RaymondGarcia à <strong>la</strong> direction cinéma de l'ag<strong>en</strong>ce culturelleÉc<strong>la</strong> Aquitaine, il est tout à fait admisqu’on ait pu faire des tournages conservatoires

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