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Communiquer pour résister (1940-1945) - Le Musée de la ...

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Carnet <strong>de</strong>s émissions et <strong>de</strong>s réceptions d’unopérateur radio, sans date (coll. Musée <strong>de</strong> <strong>la</strong>Résistance nationale/Champigny, fonds Dupuis-Faille)Gilbert Renault (Rémy), fondateur du réseauConfrérie Notre-Dame. Rapi<strong>de</strong>ment, ils sontrattachés aux services secrets britanniques(Intelligence Service – IS et Special OperationsExecutive – SOE) ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> France libre (Bureaucentral <strong>de</strong> Renseignement et d’Action– BCRA). Parallèlement, les mouvements <strong>de</strong>résistance qui se développent mettent enp<strong>la</strong>ce leurs propres services <strong>de</strong> renseignement(SR <strong>de</strong> Combat, SR <strong>de</strong> l’OCM, Service B<strong>de</strong>s FTP du Front national) qui finissent parse fondre avec les réseaux mis en p<strong>la</strong>ce parles Britanniques et <strong>la</strong> France libre (Gallia,Manipule, Pha<strong>la</strong>nx, Cohors, etc.). D’autresréseaux sont pilotés par les services secretsaméricains (Office of Strategic Services — OSS)ou soviétiques (Orchestre rouge).<strong>Le</strong>s réseaux encadrés par <strong>de</strong>s militairessont les seuls à maîtriser immédiatementles techniques du renseignement (repérage,collecte, traitement, analyse, exploitation<strong>de</strong>s informations). <strong>Le</strong> manque d’expériencea <strong>de</strong>s conséquences désastreuses en matière<strong>de</strong> sécurité : les réseaux les moins structurésPoste britannique Type 3 Mark II (coll. Musée<strong>de</strong> <strong>la</strong> Résistance nationale/Champigny).Poste utilisé à partir <strong>de</strong> 1942. Il permetd’émettre dans un rayon supérieur à800 km. Conditionné dans une valise, il estcomposé d’un récepteur, d’un émetteur,d’un adaptateur et d’une boîte <strong>de</strong> pièces<strong>de</strong> rechange, d’un manipu<strong>la</strong>teur <strong>pour</strong> lesémissions et d’un casque <strong>pour</strong> l’écoute.L’ensemble pèse plus <strong>de</strong> 13 kg.sont vite repérés et démantelés, faute <strong>de</strong> discrétionou <strong>de</strong> cloisonnement entre les activitéset les personnes.<strong>Le</strong> problème principal est <strong>la</strong> transmission<strong>de</strong>s informations. La radio est <strong>la</strong> solution <strong>la</strong>plus évi<strong>de</strong>nte. Encore faut-il <strong>de</strong>s postes, <strong>de</strong>sopérateurs capables <strong>de</strong> les utiliser, une centraleen mesure <strong>de</strong> récupérer les messages etsavoir comment <strong>la</strong> contacter. C’est <strong>pour</strong>quoiles services secrets envoient dès les <strong>de</strong>rniersmois <strong>de</strong> <strong>1940</strong> <strong>de</strong>s agents en France <strong>pour</strong> établirles contacts nécessaires. Ils sont rapi<strong>de</strong>mentéquipés <strong>de</strong> postes émetteurs. <strong>Le</strong>s résistantspeuvent aussi utiliser les ressourcesdisponibles en France même (radioamateurs,réparateurs radio, postes en état <strong>de</strong>marche ou en pièces détachées, etc.). <strong>Le</strong>sliaisons radios entre <strong>la</strong> France et <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong>-Bretagne sont durablement établies à partirdu début 1941. L’amélioration du matériel àpartir <strong>de</strong> 1942 et <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> d’émissionet <strong>de</strong> codage à partir <strong>de</strong> 1943 permettent<strong>de</strong> déjouer <strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Funkabwehrchargée du repérage goniométrique. <strong>Le</strong> taux<strong>de</strong> perte <strong>de</strong>s opérateurs radio passe <strong>de</strong> 75 %en 1941 à 25 % en 1944. Partout en France, <strong>la</strong>Résistance est en mesure <strong>de</strong> faire passer sesmessages, dont le nombre ne cesse d’augmenterjusqu’à <strong>la</strong> Libération. <strong>Le</strong>s renseignementsrassemblés contribuent à rendre lesopérations <strong>de</strong>s Alliés, dans les airs, et <strong>de</strong> <strong>la</strong>Résistance, au sol, plus efficaces (attaquescontre les défenses côtières, les instal<strong>la</strong>tionsmilitaires ou les sites industriels sensibles àpartir <strong>de</strong> 1942, contre les bases <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncement<strong>de</strong>s V1 et V2 en 1944).Recevoir <strong>de</strong>s informationsPour coordonner son action avec celle <strong>de</strong>sforces qui combattent <strong>de</strong>puis l’extérieur, <strong>la</strong>Résistance a besoin <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>s informations.L’écoute <strong>de</strong>s stations non contrôlées, enpremier lieu Radio Londres, est <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><strong>la</strong> plus utilisée. <strong>Le</strong>s messages personnels aucontenu autant surréaliste qu’incompréhensiblesont restés dans les mémoires. <strong>Le</strong>urutilisation suppose néanmoins un contactpréa<strong>la</strong>ble entre les résistants concernés etle service émetteur <strong>de</strong> chaque message, <strong>pour</strong>se mettre d’accord sur <strong>la</strong> signification dumessage en question… Pour ne pas avoir àdépendre d’un poste <strong>de</strong> radio, <strong>la</strong> Résistanceest <strong>pour</strong>vue par les Britanniques <strong>de</strong> postesuniquement récepteurs, faciles à fabriquer etdotés <strong>de</strong> batterie assurant quelques dizainesd’heures d’autonomie.La mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> liaisons radio est doncdépendante d’équipements <strong>de</strong> transmissionqui arrivent principalement par les airs. Laréussite <strong>de</strong>s atterrissages d’avions ou <strong>de</strong>sparachutages <strong>de</strong> matériel nécessite quant àelle une coordination parfaite <strong>de</strong>s équipagesen l’air et <strong>de</strong>s résistants au sol, qui ne peutse faire que par <strong>la</strong> radio. Une logistique complexeest donc indispensable <strong>pour</strong> assurer <strong>la</strong>connexion entre les résistants <strong>de</strong> l’Intérieuret leurs soutiens à l’extérieur, au niveau nationalet régional. À partir <strong>de</strong> 1943, plusieursstructures affectées à cette mission sont successivementmises en p<strong>la</strong>ce, en accord avecles Britanniques qui fournissent les moyens<strong>de</strong> transport (Service <strong>de</strong>s opérations aérienneset maritimes, Centre d’opérations <strong>de</strong>parachutages et d’atterrissages, Section <strong>de</strong>satterrissages et <strong>de</strong>s parachutages, Bureau<strong>de</strong>s opérations aériennes) (SOAM, COPA, SAP,BOA).Quand <strong>de</strong>s armes et du matériel commencentà être parachutés en masse sur <strong>la</strong>France, il <strong>de</strong>vient nécessaire <strong>de</strong> fournir lesmo<strong>de</strong>s d’emploi. Dans chaque container, <strong>de</strong>spetits livrets, dans toutes les <strong>la</strong>ngues <strong>de</strong> l’Europeoccupée, donnent les explications indispensables.Des instructeurs entraînés enGran<strong>de</strong>-Bretagne au maniement <strong>de</strong>s armeset aux techniques <strong>de</strong> sabotage sont aussi envoyésen France <strong>pour</strong> former les groupes <strong>de</strong>résistants. Parmi eux, Jeanne Bohec, jeunebretonne spécialiste du p<strong>la</strong>sticage.21RÉSISTANCE 12/13

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