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a un eventuel controle sur place de la cnil - L'Afcdp

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1. Le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> : <strong>un</strong>e réalité qui s’impose au CILAu titre <strong>de</strong> l’article 11 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 août 2004 1 , <strong>la</strong> CNIL (Commission Nationale Informatique & Libertés) peutcharger ses agents <strong>de</strong> se rendre partout où est mis en œuvre <strong>un</strong> traitement <strong>de</strong> données à caractère personnel, afin<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s vérifications <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> comme l’indique l’article 11.2.f : « Elle peut, par décisionparticulière, charger <strong>un</strong> ou plusieurs <strong>de</strong> ses membres ou <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> ses services, dans les conditions prévuesà l’article 44, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s vérifications portant <strong>sur</strong> tous traitements et, le cas échéant, d’obtenir <strong>de</strong>s copies<strong>de</strong> tous documents ou supports d’information utiles à ses missions. »Ces missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ont pour buts d'examiner <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong>s traitements, <strong>de</strong> s'as<strong>sur</strong>er que letraitement mis en œuvre correspond au traitement ayant fait l'objet <strong>de</strong>s formalités préa<strong>la</strong>bles, <strong>de</strong> vérifier quel'ensemble <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi sont respectées.Lors <strong>de</strong> ces contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> – inopinés le plus souvent –, <strong>la</strong> délégation peut recueillir tout renseignement ettoute « justification utiles ». Elle peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> tous documents nécessaires àl’accomplissement <strong>de</strong> sa mission, quel qu’en soit le support, et en prendre copie. Elle peut accé<strong>de</strong>r auxprogrammes informatiques et aux données, ainsi qu’en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>la</strong> transcription par tout traitement appropriédans <strong>de</strong>s documents directement utilisables pour les besoins du contrôle.Lors <strong>de</strong> l’intervention <strong>de</strong> M. Guil<strong>la</strong>ume Desgens-Pasanau (à l’époque Chef du service <strong>de</strong>s Affaires juridiques <strong>de</strong><strong>la</strong> CNIL) à l’occasion <strong>de</strong> <strong>la</strong> première Université AFCDP <strong>de</strong>s Correspondants Informatique & Libertés qui s’esttenue à Paris le 23 novembre 2006, <strong>un</strong> membre <strong>de</strong> l’AFCDP a mentionné le besoin <strong>de</strong> disposer d’<strong>un</strong>e« procédure à suivre en cas <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission ».C’était justement l’<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s quatre recommandations <strong>de</strong> Monsieur Desgens-Pasanau à l’issue <strong>de</strong> sa présentation,intitulée P<strong>la</strong>intes, contrôles, sanctions : comment le Correspondant peut-il développer <strong>un</strong>e politique <strong>de</strong>conformité ?• Sensibiliser le responsable <strong>de</strong> traitement et les opérationnels à l’obligation <strong>de</strong> coopération et aux risquesencourus ;• Définir <strong>un</strong>e procédure <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s courriers CNIL garantissant <strong>un</strong>e réponse satisfaisante et rapi<strong>de</strong>aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées par <strong>la</strong> Commission ;• Tenir à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>s opérationnels <strong>un</strong>e fiche <strong>de</strong>scriptive <strong>de</strong>s droits et obligations du responsable <strong>de</strong>traitement en cas <strong>de</strong> mission <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ;• Développer <strong>un</strong>e politique <strong>de</strong> « contrôle interne ».Un groupe <strong>de</strong> travail AFCDP a donc été constitué, à l’initiative <strong>de</strong> M. Br<strong>un</strong>o Rasle. Ce groupe s’est ré<strong>un</strong>i àplusieurs reprises à partir du printemps 2007 et a travaillé principalement par auditions d’entités contrôlées.Ce groupe a choisi <strong>de</strong> se focaliser <strong>sur</strong> le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> proprement dit : d’autres travaux pourraient êtreentamés au sein <strong>de</strong> l’association quant à <strong>la</strong> phase qui suit le contrôle (jusqu’à l’éventuelle sanction).Le groupe a procédé à <strong>de</strong> multiples auditions d’organismes qui ont été contrôlés, <strong>de</strong> tout secteur.L’objet du présent document est d’ai<strong>de</strong>r les membres <strong>de</strong> l’AFCDP à produire leur propre « fiche <strong>de</strong>scriptive » età bâtir <strong>un</strong>e procédure qui vise à informer et préparer les personnels concernés à telle éventualité (comportement àadopter, <strong>de</strong>voirs et droits).Ces fiches et ces procédures sont par nature spécifique à chaque organisation, chaque entité, chaque cas <strong>de</strong>figure (voir quelques exemples à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> ce document).Ce document est défini perfectible : les membres <strong>de</strong> l’AFCDP sont invités à faire part <strong>de</strong> leurs remarques,commentaires et suggestions pour l’améliorer (par simple email : charge-mission@afcdp.net ).1 Loi re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s personnes physiques à l’égard <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> données à caractère personnel et modifiant <strong>la</strong> loi n°78-17du 6 janvier 1978 re<strong>la</strong>tive à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.Page 6 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


En respect du Règlement Intérieur <strong>de</strong> l’AFCDP, il est rappelé aux Membres qu’ils ne peuvent pas diffuser cedocument à l’extérieur <strong>de</strong> l’Association : ce document leur est strictement réservé.2. 6 août 2004 : <strong>la</strong> logique changeLa Loi du 6 janvier 1978 permettait déjà à <strong>la</strong> CNIL d’effectuer <strong>de</strong>s contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, mais <strong>la</strong> logique en cours àcette époque donnait priorité aux contrôles a priori, en privilégiant les formalités préa<strong>la</strong>bles. De 1978 à 2004,environ trois cents contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ont été effectués au total.La Loi du 6 août 2004 inverse <strong>la</strong> logique (moins d’autorisations préa<strong>la</strong>bles mais <strong>un</strong> contrôle a posteriori).La CNIL a pris soin <strong>de</strong> revoir son Règlement Intérieur pour sécuriser sa procédure <strong>de</strong> contrôle et veiller aurespect <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense et du contradictoire, ce qui explique que <strong>la</strong> première sanction rendue publiquesous le régime du nouveau texte ne l’a été qu’en juin 2006 2 (<strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte à l’origine du contrôle avait été déposée le15 novembre 2004).A savoir : La CNIL publie certaines <strong>de</strong>s sanctions qu’elle prononce <strong>sur</strong> sa page http://www.<strong>cnil</strong>.fr/en-savoirplus/<strong>de</strong>liberations/sanctionsOn peut également retrouver les décisions <strong>de</strong> sanctions <strong>sur</strong> www.legifrance.gouv.frDepuis <strong>la</strong> promulgation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi du 6 août 2004 on observe que <strong>la</strong> Commission effectue plusieurs centaines <strong>de</strong>contrôles chaque année (contre quelques dizaines auparavant), réalisés, en général, <strong>de</strong> façon inopinée.Et c’est effectivement en 2005 qu’elle a inauguré son programme <strong>de</strong> contrôles : il est intéressant <strong>de</strong> noter que,dans le rapport d’activité 2004, le mot « contrôle »… n’apparaît jamais.Ces <strong>de</strong>rnières années, <strong>la</strong> CNIL a c<strong>la</strong>irement p<strong>la</strong>cé les contrôles parmi ses priorités. L’objectif annoncé par leprési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission lors <strong>de</strong> son audition <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Commission <strong>de</strong>s affaires économiques, <strong>de</strong>l’environnement et du territoire, le 16 janvier 2008, est en passe d’être atteint : « A court terme, l’objectif est <strong>de</strong>les doubler en les portant à 350 ou 400, sachant que les Espagnols en réalisent 600 à 700 chaque année ». En2009, <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s agents embauchés participent, <strong>de</strong> près ou <strong>de</strong> loin, au programme <strong>de</strong> contrôle. Pour autant <strong>la</strong>CNIL ne se livre pas à <strong>un</strong>e ab<strong>sur</strong><strong>de</strong> « chasse aux entreprises », ce qui apparaît c<strong>la</strong>irement quand on compare lefaible nombre <strong>de</strong> sanctions prononcées par rapport à celui <strong>de</strong>s contrôles effectués.2.1. Contrôle <strong>sur</strong> pièces, <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, <strong>sur</strong> convocationCe document se focalise <strong>sur</strong> le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> proprement dit.Il faut savoir qu’il existe également <strong>un</strong>e modalité <strong>de</strong> « contrôle <strong>sur</strong> convocation » et <strong>un</strong>e modalité <strong>de</strong> « contrôle<strong>sur</strong> pièces ». Alors que le Règlement intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL encadre le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, ces <strong>de</strong>ux modalités nesont pas évoquées dans ce document 3 .Lors d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> convocation, le responsable <strong>de</strong> traitement ou le CIL est convoqué officiellement à <strong>la</strong>CNIL pour <strong>un</strong>e audition formelle en vue <strong>de</strong> recueillir tout renseignement utile.Cette procédure <strong>de</strong> convocation, prévue à l’article 44-III <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, a été utilisée par <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong>ux fois en 2005 4 et<strong>un</strong>e fois en 2006 à <strong>la</strong> suite d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> auprès d’<strong>un</strong> service déconcentré en région. Ce contrôle avaitétabli que le manquement constaté relevait <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong>s instances centrales, seules en me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong>mettre en conformité le traitement litigieux 5 .C’est par contre <strong>la</strong> modalité du contrôle <strong>sur</strong> pièces (par échange <strong>de</strong> courrier) qui a été utilisée au premiersemestre 2009 par <strong>la</strong> Commission pour étudier les pratiques en matière <strong>de</strong> recrutement, <strong>sur</strong> base d’<strong>un</strong>2 Délibération n°2006-174 du 28 juin 2006 prononçant <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire à l'encontre du Crédit Lyonnais (LCL)3 Délibération n°2006-147 du 23 mai 2006 fixant le règlement intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission nationale <strong>de</strong> l'informatique et <strong>de</strong>s libertés,accessible <strong>sur</strong> <strong>la</strong> page http://www.<strong>cnil</strong>.fr/en-savoir-plus/<strong>de</strong>liberations/reglement-interieur/4 Rapport d’activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL pour l’année 2005, page 365 Rapport d’activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL pour l’année 2006, page 36Page 7 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


questionnaire comprenant <strong>de</strong>s questions telles que « Combien <strong>de</strong> temps conservez-vous les CV <strong>de</strong>s candidats quevous n’avez pas retenu ? » ou « Avez-vous mis en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>un</strong>e politique <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité ? ». Peut-êtrepour préparer <strong>la</strong> refonte d’<strong>un</strong>e déc<strong>la</strong>ration simplifiée ?Ainsi, en 2006, dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> coopération internationale, <strong>de</strong>s contrôles <strong>sur</strong> pièces ont été conduits, à partird’<strong>un</strong> questionnaire-type établi au niveau européen, auprès <strong>de</strong> dix organismes imp<strong>la</strong>ntés en France proposant <strong>de</strong>scontrats d’as<strong>sur</strong>ance complémentaires en matière <strong>de</strong> santé. Au vu <strong>de</strong>s réponses adressées à <strong>la</strong> CNIL dans cecadre, l’<strong>un</strong> d’entre eux a fait l’objet d’<strong>un</strong>e mise en <strong>de</strong>meure. Il a été décidé, pour <strong>de</strong>ux autres d’entre eux, <strong>de</strong>vérifier <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, notamment d’<strong>un</strong> point <strong>de</strong> vue technique, que les me<strong>sur</strong>es décrites étaient effectivement misesen œuvre.Le groupe <strong>de</strong> travail AFCDP n’a – pour l’heure – pas trouvé <strong>de</strong> document décrivant <strong>de</strong> façonformelle le contrôle <strong>sur</strong> pièces (merci <strong>de</strong> vos contributions, par email à charge-mission@afcdp.net).2.2. Des règles du jeu complexesC’est l’expression utilisée par <strong>la</strong> CNIL dans <strong>la</strong> page <strong>de</strong> son site Web « Les contrôles <strong>de</strong> A à Z 6 ».Les missions <strong>de</strong> contrôle sont encadrées par les articles 11-2°- f et 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 modifiée le 6août 2004, et par les articles 61 à 69 du décret du 20 octobre 2005 modifié par le décret du 25 mars 2007.L’article 21 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi précise que les ministres, autorités publiques, dirigeants d’entreprises publiques ou privées,responsables <strong>de</strong> groupements divers et plus généralement les détenteurs ou utilisateurs <strong>de</strong> traitements ou <strong>de</strong>fichiers <strong>de</strong> données à caractère personnel ne peuvent s’opposer à l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission ou <strong>de</strong> ses membres etdoivent au contraire prendre toutes me<strong>sur</strong>es utiles afin <strong>de</strong> faciliter sa tâche.Le Règlement intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL vient apporter quelques précisions indispensables.Article 11-2 f <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 modifiée le 6 août 2004« Elle peut, par décision particulière, charger <strong>un</strong> ou plusieurs <strong>de</strong> ses membres ou <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> ses services,dans les conditions prévues à l’article 44, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s vérifications portant <strong>sur</strong> tous traitements et, le caséchéant, d’obtenir <strong>de</strong>s copies <strong>de</strong> tous documents ou supports d’information utiles à ses missions. »Article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 modifiée le 6 août 2004L’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi rénovée le 6 août 2004 précise les conditions d’exercice <strong>de</strong> ces vérifications <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> :« Article 44I. - Les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission nationale <strong>de</strong> l’informatique et <strong>de</strong>s libertés ainsi que les agents <strong>de</strong> sesservices habilités dans les conditions définies au <strong>de</strong>rnier alinéa <strong>de</strong> l’article 19 ont accès, <strong>de</strong> 6 heures à 21heures, pour l’exercice <strong>de</strong> leurs missions, aux lieux, locaux, enceintes, instal<strong>la</strong>tions ou établissements servant à<strong>la</strong> mise en œuvre d’<strong>un</strong> traitement <strong>de</strong> données à caractère personnel et qui sont à usage professionnel, àl’exclusion <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> ceux-ci affectées au domicile privé.Le procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République territorialement compétent en est préa<strong>la</strong>blement informé.II. - En cas d’opposition du responsable <strong>de</strong>s lieux, <strong>la</strong> visite ne peut se dérouler qu’avec l’autorisation duprési<strong>de</strong>nt du trib<strong>un</strong>al <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> instance dans le ressort duquel sont situés les locaux à visiter ou du jugedélégué par lui.6 http://www.<strong>cnil</strong>.fr/vos-responsabilites/les-<strong>controle</strong>s-<strong>de</strong>-a-a-zPage 8 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Ce magistrat est saisi à <strong>la</strong> requête du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission. Il statue par <strong>un</strong>e ordonnance motivée,conformément aux dispositions prévues aux articles 493 à 498 du nouveau co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure civile. Laprocédure est sans représentation obligatoire.La visite s’effectue sous l’autorité et le contrôle du juge qui l’a autorisée. Celui-ci peut se rendre dans les locauxdurant l’intervention. A tout moment, il peut déci<strong>de</strong>r l’arrêt ou <strong>la</strong> suspension <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite.III. - Les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission et les agents mentionnés au premier alinéa du I peuvent <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rcomm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> tous documents nécessaires à l’accomplissement <strong>de</strong> leur mission, quel qu’en soit le support,et en prendre copie ; ils peuvent recueillir, <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ou <strong>sur</strong> convocation, tout renseignement et toutejustification utiles ; ils peuvent accé<strong>de</strong>r aux programmes informatiques et aux données, ainsi qu’en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>la</strong>transcription par tout traitement approprié dans <strong>de</strong>s documents directement utilisables pour les besoins ducontrôle.Ils peuvent, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission, être assistés par <strong>de</strong>s experts désignés par l’autoritédont ceux-ci dépen<strong>de</strong>nt.Seul <strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin peut requérir <strong>la</strong> comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> données médicales individuelles incluses dans <strong>un</strong> traitementnécessaire aux fins <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine préventive, <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche médicale, <strong>de</strong>s diagnostics médicaux, <strong>de</strong>l’administration <strong>de</strong> soins ou <strong>de</strong> traitements, ou à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> service <strong>de</strong> santé, et qui est mis en œuvre par <strong>un</strong>membre d’<strong>un</strong>e profession <strong>de</strong> santé.Il est dressé contradictoirement procès-verbal <strong>de</strong>s vérifications et visites menées en application du présentarticle.IV. - Pour les traitements intéressant <strong>la</strong> sûreté <strong>de</strong> l’État et qui sont dispensés <strong>de</strong> <strong>la</strong> publication <strong>de</strong> l’acteréglementaire qui les autorise en application du III <strong>de</strong> l’article 26, le décret en Conseil d’État qui prévoit cettedispense peut également prévoir que le traitement n’est pas soumis aux dispositions du présent article.Article 21 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 modifiée le 6 août 2004«Article 21Dans l’exercice <strong>de</strong> leurs attributions, les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission ne reçoivent d’instruction d’auc<strong>un</strong>eautorité.Les ministres, autorités publiques, dirigeants d’entreprises publiques ou privées, responsables <strong>de</strong> groupementsdivers et plus généralement les détenteurs ou utilisateurs <strong>de</strong> traitements ou <strong>de</strong> fichiers <strong>de</strong> données à caractèrepersonnel ne peuvent s’opposer à l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission ou <strong>de</strong> ses membres et doivent au contraire prendretoutes me<strong>sur</strong>es utiles afin <strong>de</strong> faciliter sa tâche.Sauf dans les cas où elles sont astreintes au secret professionnel, les personnes interrogées dans le cadre <strong>de</strong>svérifications faites par <strong>la</strong> commission en application du f du 2° <strong>de</strong> l’article 11 sont tenues <strong>de</strong> fournir lesrenseignements <strong>de</strong>mandés par celle-ci pour l’exercice <strong>de</strong> ses missions ».Décret du 20 octobre 2005 modifié par le décret du 25 mars 2007Les articles 61 à 69 du décret du 20 octobre 2005 modifié par le décret du 25 mars 2007 précisent les modalités<strong>de</strong>s contrôles.« Article 61Lorsque <strong>la</strong> commission déci<strong>de</strong> <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, elle en informe préa<strong>la</strong>blement par écrit le procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong>République dans le ressort territorial duquel doit avoir lieu <strong>la</strong> visite ou <strong>la</strong> vérification.Le procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République est informé au plus tard vingt-quatre heures avant <strong>la</strong> date à <strong>la</strong>quelle doit avoirlieu le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>. Cet avis précise <strong>la</strong> date, l’heure, le lieu et l’objet du contrôle.Page 9 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Article 62Lorsque <strong>la</strong> commission effectue <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, elle informe au plus tard au début du contrôle leresponsable <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> l’objet <strong>de</strong>s vérifications qu’elle compte entreprendre, ainsi que <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité et <strong>de</strong> <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong>s personnes chargées du contrôle. Lorsque le responsable du traitement n’est pas présent <strong>sur</strong> les lieuxdu contrôle, ces informations sont portées à sa connaissance dans les huit jours suivant le contrôle.Dans le cadre <strong>de</strong> leurs vérifications, les personnes chargées du contrôle présentent en réponse à toute <strong>de</strong>man<strong>de</strong>leur ordre <strong>de</strong> mission et, le cas échéant, leur habilitation à procé<strong>de</strong>r aux contrôles.Article 63Lorsqu’en application <strong>de</strong> l’article 49 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 susvisée <strong>la</strong> commission procè<strong>de</strong> à <strong>de</strong>svérifications, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’<strong>un</strong>e autorité exerçant <strong>de</strong>s compétences analogues aux siennes dans <strong>un</strong> autre Etatmembre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Comm<strong>un</strong>auté européenne, elle en informe le responsable du traitement. Elle l’informe égalementque les informations recueillies ou détenues par <strong>la</strong> commission sont susceptibles d’être comm<strong>un</strong>iquées à cetteautorité.Article 64Les missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> font l’objet d’<strong>un</strong> procès-verbal.Le procès-verbal énonce <strong>la</strong> nature, le jour, l’heure et le lieu <strong>de</strong>s vérifications ou <strong>de</strong>s contrôles effectués.Il indique également l’objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission, les membres <strong>de</strong> celle-ci présents, les personnes rencontrées,le cas échéant, leurs déc<strong>la</strong>rations, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées par les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission ainsi que leséventuelles difficultés rencontrées. L’inventaire <strong>de</strong>s pièces et documents dont les personnes chargées ducontrôle ont pris copie est annexé au procès-verbal.Lorsque <strong>la</strong> visite n’a pu se dérouler, le procès-verbal mentionne les motifs qui ont empêché ou entravéson déroulement.Le procès-verbal est signé par les personnes chargées du contrôle qui y ont procédé et par leresponsable <strong>de</strong>s lieux ou par toute personne désignée par celui-ci. En cas <strong>de</strong> refus ou d’absence <strong>de</strong>celles-ci, mention en est portée au procès-verbal.Le procès-verbal est notifié au responsable <strong>de</strong>s lieux et au responsable <strong>de</strong>s traitements.Article 65Lorsque <strong>la</strong> visite a lieu avec l’autorisation et sous le contrôle du juge en application du II <strong>de</strong> l’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong>loi du 6 janvier 1978 susvisée, copie du procès-verbal <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite lui est adressée par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission.Section 3 : L’audition <strong>sur</strong> convocationArticle 66En application du premier alinéa du III <strong>de</strong> l’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 susvisée, les personneschargées du contrôle peuvent convoquer et entendre toute personne susceptible <strong>de</strong> leur fournir toutrenseignement ou toute justification utile pour l’accomplissement <strong>de</strong> leur mission.La convocation, adressée par lettre remise contre signature, ou remise en main propre contre récépissé ou acted’huissier, doit parvenir au moins huit jours avant <strong>la</strong> date <strong>de</strong> son audition.La convocation rappelle à <strong>la</strong> personne convoquée qu’elle est en droit <strong>de</strong> se faire assister d’<strong>un</strong> conseil <strong>de</strong> sonchoix.Un procès-verbal est dressé dans les conditions prévues à l’article 64. Lorsque l’intéressé ne se rend pas àl’audition, il en est fait mention dans <strong>un</strong> procès-verbal <strong>de</strong> carence établi par les personnes chargées du contrôle.Section 4 : Le recours à <strong>de</strong>s expertsPage 10 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Article 67Lorsqu’en application du <strong>de</strong>uxième alinéa du III <strong>de</strong> l’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 susvisée le prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> commission fait appel à <strong>un</strong> ou plusieurs experts, sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> définit l’objet <strong>de</strong> l’expertise et fixe le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong>sa réalisation.Préa<strong>la</strong>blement aux opérations d’expertise, le ou les experts désignés attestent auprès du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission qu’ils répon<strong>de</strong>nt aux conditions posées aux articles 57 à 60.Les in<strong>de</strong>mnités dues aux experts font, le cas échéant, l’objet d’<strong>un</strong>e convention.Le ou les experts informent le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> l’avancement <strong>de</strong>s opérations d’expertise. Celles-cisont menées contradictoirement.Le rapport d’expertise est remis au prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission qui en adresse <strong>un</strong>e copie au responsable dutraitement.Article 68Lorsque les opérations <strong>de</strong> vérification nécessitent l’accès à <strong>de</strong>s données médicales individuelles, telles que viséesau troisième alinéa du III <strong>de</strong> l’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 susvisée, le préfet dans le ressort territorialduquel doit avoir lieu le contrôle désigne, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission, <strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin inspecteur<strong>de</strong> santé publique ou <strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin inspecteur du travail chargé <strong>de</strong> requérir <strong>la</strong> comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> ces données ; leprési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission peut également désigner <strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin inscrit <strong>sur</strong> <strong>un</strong>e liste d’experts judiciaires. Leprési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission définit les conditions d’exercice <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission confiée au mé<strong>de</strong>cin selon les formesprescrites aux premier et <strong>de</strong>uxième alinéas <strong>de</strong> l’article 67.Préa<strong>la</strong>blement aux opérations <strong>de</strong> vérification requises, le mé<strong>de</strong>cin désigné atteste auprès du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission qu’il répond aux conditions posées aux articles 57 à 60.Le mé<strong>de</strong>cin présente en réponse à toute <strong>de</strong>man<strong>de</strong> son ordre <strong>de</strong> mission.Le mé<strong>de</strong>cin consigne dans <strong>un</strong> rapport les vérifications qu’il a faites sans faire état, en auc<strong>un</strong>e manière, <strong>de</strong>sdonnées médicales individuelles auxquelles il a eu accès.Le rapport est remis au prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission qui en adresse <strong>un</strong>e copie au professionnel <strong>de</strong> santéresponsable du traitement.Section 5 : Secret professionnelArticle 69Lorsqu’<strong>un</strong>e personne interrogée dans le cadre <strong>de</strong>s vérifications faites par <strong>la</strong> commission oppose le secretprofessionnel, mention <strong>de</strong> cette opposition est portée au procès-verbal établi par les personnes chargées ducontrôle. Il est alors également fait mention <strong>de</strong>s dispositions légis<strong>la</strong>tives ou réglementaires auxquelles se réfère,le cas échéant, <strong>la</strong> personne interrogée ainsi que <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s données qu’elle estime couvertes par cesdispositions ».Règlement intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL« Paragraphe 3 : Dispositions re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> formation restreinteArticle 16 Publicité <strong>de</strong>s débats en formation restreinteLes débats sont publics à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s personnes mises en cause. Toutefois, le prési<strong>de</strong>nt peutinterdire au public l'accès <strong>de</strong> <strong>la</strong> salle pendant tout ou partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance dans l'intérêt <strong>de</strong> l'ordre public, <strong>de</strong> <strong>la</strong>Page 11 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie privée <strong>de</strong> l'<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s parties concernées ou lorsque <strong>la</strong> publicité est susceptible <strong>de</strong> porteratteinte au secret <strong>de</strong>s affaires ou à tout autre secret protégé par <strong>la</strong> loi.Article 17 Election <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation restreinteL'élection <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation restreinte se fait au scrutin plurinominal. Si après trois tours <strong>de</strong> scrutin,le ou les sièges vacants n'ont pu être pourvus, <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> l'élection est reportée à <strong>la</strong> séance suivante.Article 18 DélibéréLe délibéré a lieu à huis clos. Les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation restreinte qui participent ou assistent au délibérésont soumis à l'obligation d'en respecter le secret, sous les sanctions prévues par l'article 226-13 du co<strong>de</strong> pénal.Le vote est à bulletin secret si l'<strong>un</strong> <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation restreinte en fait <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Article 37 Direction <strong>de</strong> l'expertise informatique et <strong>de</strong>s contrôlesLa direction <strong>de</strong> l'expertise informatique et <strong>de</strong>s contrôles as<strong>sur</strong>e <strong>la</strong> veille et <strong>la</strong> prospective technologiques. Elleparticipe en tant que <strong>de</strong> besoin à l'instruction <strong>de</strong>s formalités préa<strong>la</strong>bles à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong>données à caractère personnel, <strong>de</strong>s réc<strong>la</strong>mations, pétitions et p<strong>la</strong>intes, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'avis <strong>de</strong>s pouvoirs publicset <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conseil ainsi qu'à <strong>la</strong> préparation <strong>de</strong>s normes d'exonération, <strong>de</strong>s normes simplifiées, <strong>de</strong>sdécisions <strong>un</strong>iques d'autorisation et <strong>de</strong>s recommandations. Elle prépare et exécute les contrôles. Elle contribue à<strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s procédures re<strong>la</strong>tives au pouvoir <strong>de</strong> sanction <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission.Article 40 IncompatibilitésTout agent informé par son chef <strong>de</strong> service qu'il va être désigné pour effectuer <strong>un</strong>e visite ou <strong>un</strong>e vérificationauprès d'<strong>un</strong> organisme au sein duquel il détient ou a détenu, au cours <strong>de</strong>s trois années précédant <strong>la</strong> visite ou <strong>la</strong>vérification, <strong>un</strong> intérêt direct ou indirect, exerce ou a exercé, au cours <strong>de</strong> ces trois années, <strong>de</strong>s fonctions ou <strong>un</strong>eactivité professionnelle, détient ou a détenu, dans <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong>, <strong>un</strong> mandat, doit faire état par note écrite,adressée sans dé<strong>la</strong>i à son chef <strong>de</strong> service, <strong>de</strong> cette incompatibilité.Chapitre VI : Exercice <strong>de</strong>s pouvoirs <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionSection 1 : Missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>Article 59 Objet <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôleLes missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ont pour objet :• d'examiner <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité au regard <strong>de</strong>s articles 22 à 27 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 d'<strong>un</strong> traitement misen œuvre par <strong>un</strong>e ou plusieurs personnes ;• <strong>de</strong> s'as<strong>sur</strong>er que le traitement mis en œuvre correspond au traitement ayant fait l'objet <strong>de</strong>s formalitéspréa<strong>la</strong>bles et en particulier aux délibérations <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission ;• <strong>de</strong> vérifier que l'ensemble <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi sont respectées.Article 60 Information du procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> RépubliqueQuand <strong>un</strong>e mission <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> doit se dérouler en d'autres lieux que ceux initialement prévus,relevant d'<strong>un</strong> ressort judiciaire différent, <strong>la</strong> commission informe le procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République territorialementcompétent et, en cas d'urgence et <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> disparition <strong>de</strong> preuves, les vérifications utiles sont engagées sansdé<strong>la</strong>i.Article 61 HabilitationsLes agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission sont habilités à procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> par <strong>un</strong>e délibération<strong>de</strong> <strong>la</strong> commission ou du bureau publiée au Journal officiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> République française. Une carte professionnelleattestant <strong>de</strong> cette habilitation leur est délivrée.Article 62 Notification <strong>de</strong> mission <strong>de</strong> contrôlePage 12 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Lorsque <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> est notifiée préa<strong>la</strong>blement à son déroulement, il peut être joint à <strong>la</strong>lettre <strong>un</strong>e <strong>de</strong>man<strong>de</strong> visant à obtenir <strong>de</strong>s informations <strong>sur</strong> l'architecture informatique en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, <strong>la</strong> mise àdisposition <strong>de</strong>s personnels habilités à accé<strong>de</strong>r aux applications et, le cas échéant, <strong>un</strong> accès direct aux systèmes.Article 63 ExpertsLors <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, l'assistance d'experts désignés par l'autorité dont ils dépen<strong>de</strong>nt peutêtre <strong>de</strong>mandée par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission. Leurs frais et honoraires sont à <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission.Article 64 Suites <strong>de</strong>s contrôlesDans le cas où il estime que les manquements à <strong>la</strong> loi relevés sont susceptibles <strong>de</strong> conduire <strong>la</strong> commission àprononcer <strong>un</strong>e sanction, le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission soumet à <strong>la</strong> commission ces manquements dans lesconditions prévues par les articles 45 et 46 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978. Dans les autres cas, <strong>la</strong> procédure estclose par l'envoi d'<strong>un</strong>e lettre du prési<strong>de</strong>nt ou du vice-prési<strong>de</strong>nt délégué au responsable du traitement ».2.3. « Pourquoi moi ? » ou <strong>la</strong> genèse d’<strong>un</strong> contrôleC’est en effet <strong>la</strong> première question qui vient à l’esprit du Responsable <strong>de</strong> traitement contrôlé. Quel est <strong>la</strong> genèsed’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ?Les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> saisine <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission sont variés :• Auto saisine ;• Suite à instruction <strong>de</strong> p<strong>la</strong>intes émanant <strong>de</strong> ;o particuliers ;o comité d’entreprises, sa<strong>la</strong>riés, syndicats ;o autorités publiques.• Suite à <strong>un</strong>e alerte du Correspondant Informatique et Libertés ;• Suite à signalisation d’organismes avec lequel <strong>un</strong>e convention a été établie ;• A <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’<strong>un</strong>e autorité <strong>de</strong> contrôle étrangère;• Sur base du programme <strong>de</strong> contrôle annuel <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Dans <strong>un</strong>e interview que Mme Florence Fourets a accordée en mars 2008 à CIO-Online 7 , ces différentes sourcessont évoquées. Elle répondait aux questions <strong>de</strong> Bertrand Lemaire : « En quelles circonstances <strong>la</strong> CNIL opère-telle<strong>de</strong>s contrôles dans les entreprises et administrations ? » et« Comment se déroule <strong>un</strong> contrôle lui-même ? ».Un contrôle peut être décidé <strong>de</strong> façon collégiale par les membres<strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ré<strong>un</strong>is en séance plénière (à l’issue d’<strong>un</strong> vote prenanten compte <strong>la</strong> règle <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s suffrages) ou à <strong>la</strong> seuleinitiative du prési<strong>de</strong>nt ou du vice-prési<strong>de</strong>nt délégué <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. Enrevanche son déclenchement relève par contre toujours d’<strong>un</strong>edécision du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Figure 1 : Interview <strong>de</strong> Mme Florence Fourets (CNIL) <strong>sur</strong> les contrôles <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL (CIO-Online)Entendu lors <strong>de</strong>s Assises AFCDP <strong>de</strong>s Correspondants Informatique et Libertés <strong>de</strong> juin 2009 : Un représentant<strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL y a évoqué <strong>la</strong> possibilité – pour le moment hypothétique – <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s contrôles « paranalogie » : <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ayant mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> non-conformité marqués au sein d’<strong>un</strong>organisme serait suivi <strong>de</strong> contrôles au sein d’entités du même secteur d’activité, pour vérifier si les dérives sontle fait d’<strong>un</strong> seul acteur ou si elles sont comm<strong>un</strong>es à <strong>un</strong> métier.7 http://www.cio-online.com/entretiens/lire-<strong>controle</strong>s-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-<strong>cnil</strong>-le-mo<strong>de</strong>-d-emploi-264.htmlPage 13 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Auto saisineLa Commission se saisit <strong>de</strong> sa propre initiative, par exemple à <strong>la</strong> lecture d’<strong>un</strong> article <strong>de</strong> presse ou suite à <strong>un</strong>edécision <strong>de</strong> justice.En voici <strong>de</strong>ux illustrations :(fictif) Le PDG d’<strong>un</strong>e société cotée au CAC 40 se targue lors d’<strong>un</strong>e interview qu’il sous-traite <strong>un</strong>e partieimportante <strong>de</strong>s applications informatiques en In<strong>de</strong>… La CNIL n’avait reçu auc<strong>un</strong>e <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d’autorisation concernant <strong>de</strong>s flux transfrontières <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> cette entreprise.(réel) Suite à <strong>de</strong>ux décisions <strong>de</strong> justice, <strong>la</strong> Commission a procédé fin 2009 à plusieurs contrôles <strong>sur</strong><strong>p<strong>la</strong>ce</strong> auprès d’entités ayant mis en œuvre <strong>un</strong> dispositif d’alerte professionnelle afin <strong>de</strong> vérifier le strictrespect du cadre délimité dans l’autorisation <strong>un</strong>ique correspondante.Encore <strong>un</strong>e bonne raison pour le CIL <strong>de</strong> consulter avec soin <strong>la</strong> revue <strong>de</strong> presse <strong>de</strong> sa propre entreprise et <strong>de</strong> setenir informé <strong>de</strong>s récentes décisions <strong>de</strong> jurispru<strong>de</strong>nce (grâce, notamment, à <strong>la</strong> lettre d’informations <strong>de</strong> l’AFCDP).Suite à instruction <strong>de</strong> p<strong>la</strong>intesLa Commission en reçoit actuellement environ 4 500 par an (<strong>un</strong>e simple lettre suffit). Dans son rapport d’activitépour l’année 2008 <strong>la</strong> CNIL indique que « 25% <strong>de</strong>s contrôles réalisés en 2008 ont ainsi été décidés dans le cadre<strong>de</strong> l’instruction <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes reçues et permettent d’apprécier <strong>la</strong> réalité <strong>de</strong>s faits portés à <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL par les p<strong>la</strong>ignants ».Le rapport précise que « C’est dans le cadre <strong>de</strong> l’instruction <strong>de</strong> p<strong>la</strong>intes que <strong>la</strong> CNIL a effectué <strong>un</strong>e vasteopération <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> et <strong>sur</strong> pièces auprès <strong>de</strong>s sociétés proposant <strong>de</strong>s services dits <strong>de</strong> pigeimmobilière. Ces sociétés copient, <strong>de</strong> façon automatisée ou artisanale, les annonces <strong>de</strong>s particuliers publiéesdans les revues ou les sites Internet spécialisés pour les transférer aux agences abonnées à leur service. Parfoismême, certaines d’entre elles contactent les particuliers anonymement afin d’obtenir <strong>de</strong> plus amplesinformations <strong>sur</strong> le bien immobilier et enrichissent ainsi l’annonce originale. Cette pratique constituemanifestement <strong>un</strong>e collecte déloyale et illicite <strong>de</strong> données : à auc<strong>un</strong> moment, les particuliers concernés ne sontinformés <strong>de</strong> <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong> leurs données et ne peuvent s’opposer à être contactés par les agences immobilières.Plusieurs dossiers sont actuellement en cours d’instruction <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> formation contentieuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ».P<strong>la</strong>intes émanant <strong>de</strong> particuliersLe site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL comporte <strong>un</strong>e page intitulée « Contribuez aurespect <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi informatique et libertés ! » qui propose, par <strong>un</strong> simpleformu<strong>la</strong>ire, <strong>de</strong> « décrire brièvement le problème <strong>sur</strong> lequel voussouhaitez alerter <strong>la</strong> CNIL ».Ces témoignages ne constituent pas <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes et ne sont pas traitéespar <strong>la</strong> CNIL comme telles. Toutefois <strong>la</strong> Commission précise que « cestémoignages sont dénombrés, puis évalués en regard <strong>de</strong>s missions et duchamp <strong>de</strong> compétence <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. Ils permettent à <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong> mieuxconnaître <strong>la</strong> réalité <strong>de</strong>s problèmes auxquels vous êtes confrontés. Enfonction <strong>de</strong>s informations ainsi recueillies, <strong>la</strong> CNIL agit avec lesmoyens dont elle dispose, et en particulier les pouvoirs <strong>de</strong> contrôleque <strong>la</strong> loi lui a confiés ».Figure 2 : Copie d’écran site Web CNIL : « Témoignez »La procédure à suivre pour porter p<strong>la</strong>inte auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL est décrite<strong>sur</strong> <strong>un</strong>e page intitulé « La CNIL à vos côtés », dont voici <strong>la</strong> teneur :Page 14 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


La loi informatique et libertés, ça concerne tout le mon<strong>de</strong> !Tout citoyen peut saisir <strong>la</strong> CNIL pour :• Porter p<strong>la</strong>inte concernant <strong>de</strong>s difficultés à exercer ses droits, <strong>de</strong>s abus ou <strong>de</strong>s pratiques irrégulières.• Deman<strong>de</strong>r conseil avant d’utiliser <strong>de</strong>s données personnelles.• Accé<strong>de</strong>r, indirectement aux informations contenues dans <strong>de</strong>s fichiers <strong>de</strong> police ou<strong>de</strong> gendarmerie.• Deman<strong>de</strong>r les coordonnées d’<strong>un</strong> responsable <strong>de</strong> fichier auprès <strong>de</strong> qui exercer sesdroits.Lorsqu’elle est saisie par <strong>un</strong> citoyen, <strong>la</strong> CNIL peut :• Intervenir comme médiateur en vue d'<strong>un</strong> règlement amiable d’<strong>un</strong> problème, enparticulier dans l’exercice du droit d’accès à <strong>de</strong>s données et du droitd’opposition à figurer dans <strong>un</strong> traitement ou à faire l’objet <strong>de</strong> prospectioncommerciale.• Contrôler <strong>de</strong>s personnes ou <strong>de</strong>s organismes qui exploitent <strong>de</strong>s donnéespersonnelles.• Prononcer <strong>de</strong>s sanctions• Dénoncer à <strong>la</strong> Justice <strong>de</strong>s infractions graves.La CNIL précise aux personnes intéressées qu’elle n’intervient que « si vous avez d’abord exercé vosdroits auprès du responsable du fichier » et propose <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> courrier. La Commission ajoute que « Si leresponsable du fichier ne vous a pas répondu, ou <strong>de</strong> façon insatisfaisante, dans le dé<strong>la</strong>i légal <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois, vouspouvez alors nous saisir ».Pour veiller à <strong>la</strong> bonne prise en compte <strong>de</strong> ces courriers, en tant que CIL vous avez donc tout intérêt, afin d’êtretenu informé <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et réc<strong>la</strong>mations :• à vous rapprocher du service courrier <strong>de</strong> votre entreprise• à informer les secrétariats <strong>de</strong>s Directions opérationnelles pouvant recevoir ce genre <strong>de</strong> courrier (et celui,naturellement, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Direction générale)En tant que CIL, vous aurez droit à <strong>un</strong>e « secon<strong>de</strong> chance » : en effet, à <strong>la</strong> réception du courrier du p<strong>la</strong>ignant,le service <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL se met en re<strong>la</strong>tion avec vous par lettre simple en vous précisant l’objet <strong>de</strong> <strong>la</strong>p<strong>la</strong>inte (Atelier CNIL « Les modalités d’instruction d’<strong>un</strong>e p<strong>la</strong>inte »). Une première re<strong>la</strong>nce (courrierrecommandé) vous est envoyée par l’agent chargé du dossier. Une secon<strong>de</strong> re<strong>la</strong>nce (également en recommandé)provient du Secrétaire général…A nouveau, il est indispensable que le CIL veille à l’i<strong>de</strong>ntification d’<strong>un</strong> courrier CNIL par ses services courrier et<strong>de</strong> sa bonne transmission à <strong>la</strong> personne concernée – y compris en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> congés. Il <strong>de</strong>vra en sus superviser <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse apportée (contenu et respect <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is).La CNIL précise qu’elle n'attribue pas <strong>de</strong> dommages-intérêts, que <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte auprès <strong>de</strong> ses services n’est pas <strong>un</strong>dépôt <strong>de</strong> p<strong>la</strong>inte pénale et n’en constitue pas <strong>un</strong> préa<strong>la</strong>ble (« En cas <strong>de</strong> vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi informatique et libertés,vous avez à tout moment <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> déposer <strong>un</strong>e p<strong>la</strong>inte pénale auprès du procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République ou<strong>de</strong>s services <strong>de</strong> police ou <strong>de</strong> gendarmerie compétents »).Madame, Monsieur,Depuis que je suis client <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque……, je reçois fréquemment <strong>de</strong>s offres d’as<strong>sur</strong>ance <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> …Je ne suis pas intéressé par ces offres et j’ai donc <strong>de</strong>mandé à cette as<strong>sur</strong>ance <strong>de</strong> ne plus me solliciter. J’ai aussi <strong>de</strong>mandéà ma banque <strong>de</strong> leur transmettre mon souhait <strong>de</strong> ne pas être démarché.Pourtant je continue à être sollicité. C’est pourquoi je m’adresse à vous.Pouvez-vous intervenir auprès <strong>de</strong> ces entreprises pour mettre fins à ces pratiques ?Je vous en remercie par avance.Veuillez croire, Madame, Monsieur, à l’as<strong>sur</strong>ance <strong>de</strong> mes sincères salutations.Monsieur Pierre DurandFigure 3 : Exemple <strong>de</strong> courrier <strong>de</strong> p<strong>la</strong>inte reçu par <strong>la</strong> CNIL, émanant d’<strong>un</strong> particulierPage 15 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


P<strong>la</strong>intes émanant <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>riés, Comité d’entreprises ou SyndicatsRappelons <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cour <strong>de</strong> Cassation, Ch. criminelle, du 30 octobre 2001 8 . Le prési<strong>de</strong>nt et le directeurd’<strong>un</strong> syndicat interprofessionnel <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins du travail ont été condamnés le premier à 7.623 € (à l’époque50 000 francs) d’amen<strong>de</strong> et le second à 4.574 € d’amen<strong>de</strong>, pour absence <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>ration et pour défaut <strong>de</strong> sécurité(<strong>de</strong>s informations médicales étaient accessibles aux membres du personnel administratif, tiers non autorisés).C’est le Syndicat national professionnel <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins du travail qui avait porté p<strong>la</strong>inte.Cette procédure était judiciaire et ne faisait pas suite à <strong>un</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. Avez-vousconnaissance d’<strong>un</strong> contrôle à l’initiative <strong>de</strong>s IRP ?(merci <strong>de</strong> vos contributions, par email à charge-mission@afcdp.net).Suite à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’autorités publiquesLa CNIL a été en 2007 pour <strong>la</strong> première fois amenée à exercer son pouvoir <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sd’autorités publiques.Dans <strong>un</strong> premier cas, le Procureur <strong>de</strong> Nice a sollicité <strong>la</strong> Commission afin qu’elle exerce son pouvoir <strong>de</strong> contrôleauprès <strong>de</strong> plusieurs sociétés <strong>de</strong> sécurité officiant <strong>sur</strong> l’aéroport <strong>de</strong> cette ville à l’encontre <strong>de</strong>squelles il existait <strong>de</strong>sdoutes quant à <strong>la</strong> légalité <strong>de</strong> bases <strong>de</strong> données qu’elles avaient mises en œuvre concernant leurs sa<strong>la</strong>riés. Cescontrôles ont permis, d’<strong>un</strong>e part, à <strong>la</strong> formation restreinte d’examiner les manquements relevés et, d’autre part, adonné lieu à <strong>un</strong>e transmission au Parquet <strong>de</strong>s faits constatés, <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base <strong>de</strong> l’article 40 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédurepénale.Dans <strong>un</strong> <strong>de</strong>uxième cas, le Préfet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine-et-Marne a saisi <strong>la</strong> Commission afin qu’elle puisse contrôlerl’utilisation d’<strong>un</strong> dispositif <strong>de</strong> vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce mis en œuvre par <strong>un</strong>e police m<strong>un</strong>icipale 9 .Suite à alerte du CorrespondantLe règlement intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL comprend le passage suivant :« Section 2 : Difficultés ou manquements dans l'exercice <strong>de</strong>s missions du correspondantArticle 56 Saisine <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s difficultés rencontrées à l'occasion <strong>de</strong> l'exercice <strong>de</strong>s missions ducorrespondantLa commission est saisie, en application <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> l'article 22 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 et <strong>de</strong> l'article51 du décret du 20 octobre 2005, <strong>de</strong>s difficultés rencontrées à l'occasion <strong>de</strong> l'exercice <strong>de</strong>s missions ducorrespondant par lettre recommandée avec <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'avis <strong>de</strong> réception ou par voie électronique avec accusé<strong>de</strong> réception qui peut être adressé par <strong>la</strong> même voie. La saisine doit comporter tout élément justifiant que, selonle cas, le correspondant ou le responsable <strong>de</strong> traitement, a été informé <strong>de</strong> <strong>la</strong> saisine ».A notre connaissance, auc<strong>un</strong> contrôle n’a eu pour source l’alerte d’<strong>un</strong> CIL. Il est vrai que <strong>la</strong> CNIL n'a jamaisencouragé <strong>un</strong>e telle pratique, qui ne serait d'ailleurs pas conforme à l'esprit <strong>de</strong>s textesUn CIL Membre AFCDP a-t-il formalisé sa « procédure d’alerte », en y faisant explicitement figurer<strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> que lui offre les textes d’informer <strong>la</strong> CNIL d’<strong>un</strong> manquement ? Merci <strong>de</strong> voscontributions, par email à charge-mission@afcdp.netPar contre <strong>de</strong>s contrôles ont déjà été effectués à « l’initiative » d’<strong>un</strong> Responsable <strong>de</strong> traitement, soit que lecontrôle ait été expressément <strong>de</strong>mandé par l'entreprise (à <strong>de</strong>s fins d'audit), soit que l'évolution d'<strong>un</strong> dossierjustifie <strong>la</strong> réalisation d'<strong>un</strong> contrôle. Sur ce <strong>de</strong>rnier point, il faut néanmoins rappeler que les agents en charge duconseil et ceux en charge du contrôle n'appartiennent pas à <strong>la</strong> même direction et qu'il est d'usage, sauf cas8 http://www.juripole.fr/Jurispru<strong>de</strong>nce/J20011030-acces-aux-donnees-par-<strong>de</strong>s-tiers-non-autorises.php9 Source : « La CNIL a défini son programme annuel <strong>de</strong>s contrôles pour l’année 2008 » - site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> CommissionPage 16 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


particulier, <strong>de</strong> ne pas engager <strong>un</strong>e procédure <strong>de</strong> contrôle à l'égard d'<strong>un</strong>e entreprise qui <strong>de</strong> bonne foi vient<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r conseil auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL au sujet d'<strong>un</strong>e difficulté qu'elle rencontre.Sur signalisation d’<strong>un</strong> organisme tiersDans le cadre <strong>de</strong> conventionsLa CNIL a établi, en mai 2006, <strong>un</strong>e convention <strong>de</strong> partenariat avec <strong>la</strong> HALDE (Haute autorité <strong>de</strong> lutte contre lesdiscriminations et pour l’égalité) qui prévoit <strong>de</strong>s échanges d’informations et <strong>de</strong>s contrôles comm<strong>un</strong>s aux <strong>de</strong>uxautorités.Lors <strong>de</strong> ses propres contrôles, si les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Hal<strong>de</strong> constatent <strong>de</strong>s points importants <strong>de</strong> non-conformité« Informatique et Libertés » (comme <strong>de</strong>s collectes <strong>de</strong> données interdites telles que les données dites « raciales »),il y a comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong>s éléments d’<strong>un</strong>e autorité vers l’autre. Messieurs Alex Türk et Louis Schweitzer ontsigné le 3 mai 2006 <strong>un</strong>e convention qui prévoit – entre autres – « <strong>de</strong>s échanges d'informations entre les <strong>de</strong>uxautorités, <strong>la</strong> réalisation comm<strong>un</strong>e <strong>de</strong> missions d'information, <strong>de</strong> réflexion ou encore <strong>de</strong> contrôle ».Dans le cadre <strong>de</strong> son partenariat avec l’association SIGNAL SPAM, <strong>la</strong> CNIL a <strong>la</strong>ncé en septembre 2008 <strong>un</strong>esérie <strong>de</strong> contrôles 10 auprès d’entreprises dont les courriers électroniques <strong>de</strong> prospection ont été signalés par lesinternautes comme « spams ».Ces contrôles ont porté <strong>sur</strong> :• les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s adresses électroniques utilisées (vérification <strong>de</strong> l’origine <strong>de</strong>s données et<strong>de</strong>s éventuels fichiers utilisés pour procé<strong>de</strong>r aux envois <strong>de</strong> messages),• <strong>la</strong> validité du consentement <strong>de</strong>s personnes ainsi démarchées (respect du principe du recueil duconsentement préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong>s personnes, dit « opt-in »),• le respect du droit <strong>de</strong> s’opposer à recevoir <strong>de</strong> nouveaux messages.A <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> ces contrôles certaines entreprises i<strong>de</strong>ntifiées ont fait l’objet d’<strong>un</strong> rappel à <strong>la</strong> loi et ont été p<strong>la</strong>cées« sous <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce » par <strong>la</strong> CNIL qui a annoncé « contrôler <strong>de</strong> très près leurs futures opérations <strong>de</strong>prospection ».A <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’autorités étrangèresA <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Autorités <strong>de</strong> Contrôles Comm<strong>un</strong>es (ACC) siégeant à Bruxelles, <strong>de</strong>s contrôles ont été menés aup<strong>la</strong>n national afin <strong>de</strong> vérifier certains aspects <strong>de</strong> traitements européens relevant <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence <strong>de</strong> l’autoriténationale <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s données du pays en cause. Il en est ainsi <strong>de</strong>s conditions d’enregistrement <strong>de</strong>s donnéesà caractère personnel dans le système d’information Schengen (SIS) <strong>sur</strong> le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s article 96 (nonadmission dans l’espace Schengen) et 99 (<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce discrète) <strong>de</strong> <strong>la</strong> convention d’application <strong>de</strong> l’accordSchengen dans le système d’information <strong>de</strong>s douanes (SID) géré par <strong>la</strong> direction générale <strong>de</strong>s douanes et droitsindirects ou dans les fichiers d’Euro Pol.Lorsque le contrôle est effectué à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’<strong>un</strong> homologue d'<strong>un</strong> Etat membre <strong>de</strong> l'Union européenne, <strong>la</strong>CNIL en informe le responsable du traitement. Elle l’informe que les informations recueillies ou détenues par <strong>la</strong>CNIL sont susceptibles d’être comm<strong>un</strong>iquées à cette autorité. Il nous a été confirmé que <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong>contrôles européennes ont menés <strong>de</strong>s contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> dans <strong>de</strong>s établissements situés <strong>sur</strong> leur territoire suite à<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Pour le moment les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL n'ont compétence que <strong>sur</strong> le territoire français. Juridiquement, toutdé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>ment à l'étranger sera considéré comme <strong>un</strong>e visite, soumise au bon vouloir du responsable <strong>de</strong> traitementet <strong>de</strong>s autorités locales et <strong>la</strong> CNIL ne disposera d'auc<strong>un</strong> pouvoir contraignant. Mais l'hypothèse du dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>mentd'équipes <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL à l'étranger pourrait à terme <strong>de</strong>venir <strong>un</strong>e réalité, dans le cadre <strong>de</strong> l'exécution <strong>de</strong>sc<strong>la</strong>uses d'audit qui figurent dans les contrats types <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> données hors UE.10 Source Rubrique « En bref » <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, 29 septembre 2008.Page 17 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Sur base du programme annuel <strong>de</strong> contrôleChaque année, vers le mois d’avril, <strong>la</strong> CNIL en séance plénière sélectionne <strong>de</strong>s secteurs d’activité ou <strong>de</strong>sthématiques <strong>sur</strong> lesquels elle effectue <strong>un</strong>e série <strong>de</strong> contrôles. Cependant ces « cibles » ne sont dévoilées qu’enmilieu d’année, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> parution du rapport annuel… Ainsi, on découvrait à l’été 2009, en page 70 du rapportd’activité <strong>de</strong> l’année 2008 le passage suivant : « Enfin, le programme <strong>de</strong>s contrôles sera le reflet <strong>de</strong>spréoccupations actuelles majeures <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. D’ores et déjà, il est vraisemb<strong>la</strong>ble que les contrôles <strong>sur</strong> lesopérations <strong>de</strong> vote électronique se poursuivront ; il <strong>de</strong>vrait en être <strong>de</strong> même pour les collectivités locales. Enpoursuivant ces contrôles dans les domaines <strong>de</strong> <strong>la</strong> biométrie et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce, <strong>la</strong> Commissiondémontrera son attachement à encadrer les usages ces techniques qui peuvent porter gravement atteinte auxdroits et libertés si leur développement ne se fait pas dans le respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi ».Parallèlement, <strong>la</strong> Commission publiait le 11 juin 2009 ce texte <strong>sur</strong> son site Web : S’agissant <strong>de</strong>s thèmes quiferont l’objet <strong>de</strong> contrôles au cours <strong>de</strong> l’année 2009, les secteurs suivants seront concernés :• les constats effectués l’année <strong>de</strong>rnière à l’occasion <strong>de</strong>s contrôles opérés lors <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> voteélectronique conduiront <strong>la</strong> CNIL à poursuivre ses vérifications afin qu’elle puisse avoir <strong>un</strong>e visionprécise et globale <strong>de</strong>s pratiques en <strong>la</strong> matière ;• <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière, <strong>la</strong> Commission a estimé utile <strong>de</strong> continuer à effectuer <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôledans le secteur <strong>de</strong>s collectivités locales (comm<strong>un</strong>es, comm<strong>un</strong>autés d’agglomération, conseils générauxou régionaux) afin <strong>de</strong> veiller à <strong>la</strong> bonne application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi par celles-ci ;• le contrôle d’<strong>un</strong> fichier national <strong>de</strong> police, le fichier <strong>de</strong>s personnes recherchées (FPR) est égalementinscrit au programme <strong>de</strong> l’année 2009. Ce fichier va en effet connaître d’importants changements quantaux données pouvant y être traitées et aux personnes pouvant y enregistrer <strong>de</strong>s informations (ouvertureaux agents administratifs <strong>de</strong>s préfectures) ;• <strong>la</strong> Commission a souhaité poursuivre les travaux entamés en 2006 re<strong>la</strong>tifs aux conditions d’application<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi "informatique et libertés" par les agents <strong>de</strong> recherches privés ;• le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> prospection commerciale connaissant actuellement <strong>de</strong> nombreuses évolutions, <strong>la</strong>Commission a décidé <strong>de</strong> s’intéresser, via ses opérations <strong>de</strong> contrôle, aux nouvelles techniques utilisées(« Bluetooth », par exemple) ainsi qu’aux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong> nouveaux publics ou«comm<strong>un</strong>autés » visés (sélection ethnique) ;• enfin, <strong>la</strong> Commission a souhaité pouvoir s’as<strong>sur</strong>er <strong>de</strong> <strong>la</strong> correcte application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi pour l’ensemble<strong>de</strong>s traitements mis en œuvre par <strong>de</strong>s organismes aussi variés que les établissements <strong>de</strong> soins (<strong>la</strong>question centrale portant <strong>sur</strong> les me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> sécurité entourant les données médicales) ou <strong>de</strong>s clubs <strong>de</strong>football (problématiques <strong>de</strong>s interdits <strong>de</strong> sta<strong>de</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce avec reconnaissancebiométrique).CIL <strong>de</strong>s secteursconcernés, vous étiezprévenus !Figure 4 : « Deman<strong>de</strong>z le programme » - source : site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILPage 18 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Quels étaient les cibles du programme <strong>de</strong> contrôles <strong>de</strong>s années précé<strong>de</strong>ntes ?Annoncé en avril 2008, le programme était plus étoffé et plus précis que les années précé<strong>de</strong>ntes :• Ensemble <strong>de</strong>s fichiers mis en œuvre par les collectivités locales d’importance diverse, moins <strong>de</strong> 5.000habitants, <strong>de</strong> 5.000 à 30.000 habitants et plus <strong>de</strong> 30.000 habitants. Les secteurs visés sont les mairies etles comm<strong>un</strong>autés d’agglomération ;• Me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> sécurité mises en œuvre par les grands établissements <strong>de</strong> soins. Les objectifs affichésconcernent les droits <strong>de</strong>s patients dans le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé ;• Dispositifs <strong>de</strong> bracelets électroniques. Les secteurs visés sont les maisons <strong>de</strong> retraites et les maternités,les objectifs affichés concernent les droits <strong>de</strong>s patients.• Conditions <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s données re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> santé <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> crédit. Les secteursvisés sont les compagnies d’as<strong>sur</strong>ance, les objectifs affichés concernent les droits <strong>de</strong>s as<strong>sur</strong>és ;• Traitements <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong> frau<strong>de</strong> mis en œuvre par les caisses d’as<strong>sur</strong>ance ma<strong>la</strong>die. Les secteursvisés sont les organismes publics, les objectifs affichés concernent les droits <strong>de</strong>s as<strong>sur</strong>és ;• Conditions <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s données <strong>de</strong>s internautes dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre le piratage. Lessecteurs visés sont les organismes publics et les sites Web spécialisés, les objectifs affichés concernentles droits <strong>de</strong>s internautes ;• Conditions <strong>de</strong> confi<strong>de</strong>ntialité à l’occasion d’élections par voie électronique. Les secteurs visés sont lesprestataires techniques, les objectifs affichés concernent les droits <strong>de</strong>s citoyens 11 ;• Traitement <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s vélos mis à disposition <strong>de</strong>s usagers. Les secteurs visés sont les collectivitéslocales. Les objectifs affichés concernent le transport.• Dispositif <strong>de</strong> vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce (lieux privés et publics). Les secteurs visés sont les hôpitaux, lesétablissements sco<strong>la</strong>ires, les mairies, etc.Et effectivement, <strong>la</strong> CNIL a contrôlé <strong>un</strong>e dizaine <strong>de</strong> collectivités en 2008 : « A fin novembre 2008, <strong>la</strong> CNIL aprocédé à dix contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> en 2008, auprès <strong>de</strong> collectivités concernées (comm<strong>un</strong>es, conseils généraux etrégionaux), en application <strong>de</strong> son programme <strong>de</strong> contrôle. Les fichiers concernés sont nombreux (gestion <strong>de</strong>l’état civil, listes électorales, action sociale, police m<strong>un</strong>icipale, gestion foncière, inscriptions sco<strong>la</strong>ires, etc.) etles données qui y sont contenues doivent faire l’objet d’<strong>un</strong>e attention toute particulière. Ces contrôles, quipeuvent se dérouler <strong>sur</strong> plusieurs jours, permettent en outre aux informaticiens contrôleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILd’apprécier l’effectivité <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> sécurité apportées à ces traitements afin d’éviter que les données qui ysont contenues puissent être accessibles ou divulguées à <strong>de</strong>s tiers non autorisés. Les missions <strong>de</strong> vérificationopérées par <strong>la</strong> CNIL au sein <strong>de</strong> ces différentes collectivités démontrent que le respect <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi"informatique et libertés" n’est pas toujours parfaitement as<strong>sur</strong>é : absence d’accomplissement <strong>de</strong> formalitéspréa<strong>la</strong>bles pour certains <strong>de</strong> traitements mis en œuvre, absence <strong>de</strong> durée <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s données collectées,information insuffisante <strong>de</strong>s administrés <strong>sur</strong> leurs droits voire mise en œuvre <strong>de</strong> fichiers contraires à <strong>la</strong> loi (parexemple, constitution d’<strong>un</strong> fichier <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion à l’insu <strong>de</strong>s personnes). Les suites apportées à ces contrôlespeuvent, le cas échéant, donner lieu à <strong>un</strong> avertissement, rendu public ou non, <strong>un</strong>e mise en <strong>de</strong>meure voire <strong>un</strong>esanction péc<strong>un</strong>iaire. Au total, l’ensemble <strong>de</strong>s constatations effectuées par <strong>la</strong> CNIL dans le cadre <strong>de</strong> ces contrôlesmilite pour <strong>un</strong> meilleur engagement <strong>de</strong>s collectivités locales dans <strong>la</strong> désignation d’<strong>un</strong> correspondant"informatique et libertés" (CIL), re<strong>la</strong>is efficace afin <strong>de</strong> garantir <strong>un</strong>e correcte application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi ». Source : siteWeb <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILEn 2007, les missions <strong>de</strong> vérification <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ont porté <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s sujets tels que :• Les dispositifs biométriques <strong>de</strong>s établissements sco<strong>la</strong>ires, <strong>de</strong>s entreprises ou <strong>de</strong>s structures médicales ;• La prise en compte du droit d’opposition <strong>de</strong>s personnes à être démarchées commercialement partéléphone par <strong>de</strong>s organismes appartenant à <strong>de</strong>s secteurs d’activité très hétérogènes, que ce soit <strong>de</strong>sbanques ou <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>teurs <strong>de</strong> fenêtres ;11 Dans le rapport <strong>de</strong> l’année 2008 publié en juin 2009 on apprend que « <strong>la</strong> politique <strong>de</strong>s contrôles effectués au cours <strong>de</strong> l’année 2008 auraincontestablement été marquée par <strong>la</strong> thématique du vote électronique. Ainsi, pas moins <strong>de</strong> 20 contrôles ont été réalisés dans le cadre <strong>de</strong>sopérations <strong>de</strong> vote par voie électronique organisées par le ministère du Travail (élections prud’homales), par le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé(élections professionnelles <strong>de</strong>s infirmiers) et par <strong>la</strong> comm<strong>un</strong>e d’Issy les Moulineaux (élections <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> quartiers). Ces missionsavaient pour objet d’apprécier le secret du scrutin, le caractère personnel, libre et anonyme du vote, <strong>la</strong> sincérité <strong>de</strong>s opérations électoraleset <strong>la</strong> <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce effective du vote ».Page 19 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


• Les conditions <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s données dites « <strong>de</strong> connexion » (données re<strong>la</strong>tives au trafic <strong>de</strong>scomm<strong>un</strong>ications électroniques), en particulier au regard <strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong>s différentes réglementationsprises dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte antiterroriste ;• L’expérimentation du dossier pharmaceutique ;• Les systèmes <strong>de</strong> vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce, que ce soit par <strong>de</strong>s polices m<strong>un</strong>icipales ou par <strong>de</strong>s entreprises ;• Les fichiers concernant les sa<strong>la</strong>riés : gestion <strong>de</strong>s recrutements et <strong>de</strong>s carrières bien sûr, mais aussigéolocalisation, transfert <strong>de</strong> données à l’étranger, développement <strong>de</strong> « lignes éthiques », etc. ;• L’information <strong>de</strong>s personnes par les opérateurs <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>ications électroniques (annuaires<strong>un</strong>iversels ou services <strong>un</strong>iversels <strong>de</strong> renseignement) ;• Les fichiers dits « <strong>de</strong> police », d’importance nationaleEn 2006 le programme portait <strong>sur</strong> :• Le marketing commercial : contrôles auprès <strong>de</strong> sociétés spécialisées dans <strong>la</strong> mise à disposition <strong>de</strong> tiers<strong>de</strong> fichiers d’adresses postales ou électroniques (modalités <strong>de</strong> collecte et <strong>de</strong> mise à jour <strong>de</strong>s données) ;contrôles opérés auprès <strong>de</strong> sociétés <strong>de</strong> vente par correspondance, d’opérateurs <strong>de</strong> téléphonie fixe etmobile, <strong>de</strong> fournisseurs d’accès à Internet (gestion <strong>de</strong> leurs fichiers clients, <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong>prospection, notamment par Internet, etc.) ; contrôles <strong>de</strong> sociétés commerciales auprès <strong>de</strong>squelles lespersonnes ont <strong>de</strong>s difficultés à faire valoir leur droit d’opposition à être démarchées ;• Principaux constructeurs automobiles imp<strong>la</strong>ntés en France, afin <strong>de</strong> vérifier les modalitésd’information et d’opposition <strong>de</strong>s personnes quant à l’utilisation à <strong>de</strong>s fins commerciales <strong>de</strong>s donnéespermettant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à l’immatricu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s véhicules (fichier <strong>de</strong> l’Association auxiliaire <strong>de</strong>l’automobile).• Agents <strong>de</strong> recherches privés (gestion <strong>de</strong>s fichiers, principalement <strong>de</strong> débiteurs, et modalités <strong>de</strong> collecte<strong>de</strong>s données) ;• Recrutement (vérification <strong>de</strong>s données gérées afin <strong>de</strong> s’as<strong>sur</strong>er notamment <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> toutepolitique <strong>de</strong> discrimination) ;• Une série <strong>de</strong> contrôles a été effectuée auprès <strong>de</strong> chac<strong>un</strong> <strong>de</strong>s six hébergeurs participant àl’expérimentation du dossier médical personnel (DMP). Les constats opérés lors <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong>vérifications, auxquelles, pour <strong>la</strong> première fois <strong>de</strong>puis l’entrée en vigueur <strong>de</strong>s nouvelles dispositions <strong>de</strong><strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 modifiée le 6 août 2004 et <strong>de</strong> son décret d’application du 20 octobre 2005, <strong>de</strong>smé<strong>de</strong>cins inspecteurs <strong>de</strong> santé publique étaient associés, ont permis à <strong>la</strong> CNIL d’être mieux informée dudispositif mis en œuvre avant <strong>de</strong> se prononcer en 2007 <strong>sur</strong> sa généralisation.En 2005 le programme portait <strong>sur</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> distribution (modalités du contrôle <strong>de</strong>s paiements par chèque,tenue <strong>de</strong> fichiers <strong>de</strong> personnes <strong>sur</strong>prises en f<strong>la</strong>grant délit <strong>de</strong> vol à l’éta<strong>la</strong>ge) et le courtage d’as<strong>sur</strong>ance <strong>sur</strong>internet.La CNIL prévoit-elle <strong>de</strong> dévoiler son programme <strong>de</strong> contrôle plus tôt dans l’année ?Dernière minute (17 mars 2010) : La CNIL a publié <strong>sur</strong> son site Web l’article « Au programme 2010 : 300contrôles proches <strong>de</strong>s préoccupations quotidiennes 12 » qui indique que, ré<strong>un</strong>ie le 18 février, <strong>la</strong> Commission aexaminé le bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s contrôles réalisés en 2009 et adopté son programme pour 2010. Celui-ci confirmel'augmentation du nombre <strong>de</strong> contrôles.Ce programme annuel 2010 se décline autour <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux grands thèmes : d'<strong>un</strong>e part, <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong>stinés àapprécier l'effectivité <strong>de</strong>s décisions prises par <strong>la</strong> CNIL. Ils porteront tout particulièrement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> vérificationdu respect <strong>de</strong>s normes édictées par <strong>la</strong> Commission dans le cadre <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> simplification <strong>de</strong>s formalitéspréa<strong>la</strong>bles, <strong>la</strong> vérification du respect <strong>de</strong>s préconisations techniques définies dans le cadre <strong>de</strong> l'instruction <strong>de</strong>dossiers, d'autre part, quatre domaines particuliers qui concernent <strong>la</strong> vie quotidienne et où il apparaîtessentiel <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s contrôles afin <strong>de</strong> s'as<strong>sur</strong>er notamment du respect <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s personnes.La CNIL prévoit <strong>de</strong> contrôler les dispositifs <strong>de</strong> vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce afin <strong>de</strong> s'as<strong>sur</strong>er que les organismes quimettent en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ces dispositifs respectent le droit <strong>de</strong>s personnes prévu par <strong>la</strong> loi informatique et libertés.12 http://www.<strong>cnil</strong>.fr/nc/<strong>la</strong>-<strong>cnil</strong>/actu-<strong>cnil</strong>/article/article/85/au-programme-2010-300-<strong>controle</strong>s-proches-<strong>de</strong>s-preoccupations-quotidiennes/Page 20 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Le service <strong>de</strong>s contrôles est rattaché à Direction <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions avec les usagers et du contrôle (DUC).Cette direction comprend cinq services et <strong>un</strong>e cellule:• Service <strong>de</strong>s contrôles (créé en 2002)• Service <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes• Service <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s sanctions• Service <strong>de</strong>s Correspondants• Service Orientation & renseignement du public• Cellule Droit d'accès indirectFin 2009, le service <strong>de</strong>s contrôles était composé <strong>de</strong> onze agents (six juristes et cinqinformaticiens) qui proposent, préparent, coordonnent et analysent les missions <strong>de</strong> contrôle.En revanche les contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> peuvent être réalisés par certains <strong>de</strong>s quarante quatreagents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL qui y sont habilités, éventuellement épaulés par les dix-septcommissaires.Figure 6 : Composition du Service <strong>de</strong>s contrôles (Rapport d’activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL pour l’année 2008)2.6. Que se passe-t-il après le contrôle ?A l’issue du contrôle, <strong>la</strong> CNIL examine les documents dont <strong>un</strong>e copie aura été effectuée pour apprécier lesconditions <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi informatique et libertés.• Lorsque qu’auc<strong>un</strong> point <strong>de</strong> non conformité n’a été relevé le contrôle est clôturé par <strong>un</strong> courrier duprési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL : Lettre <strong>de</strong> clôture 13 .• Lorsque les constatations effectuées n’appellent pas d’observations particulières, cette lettre <strong>de</strong> clôturepeut contenir <strong>de</strong>s recommandations (comme <strong>un</strong>e modification <strong>de</strong>s durées <strong>de</strong> conservation, <strong>un</strong>renforcement <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> sécurité, <strong>un</strong>e amélioration <strong>de</strong> l’information <strong>de</strong>s personnes, etc.).• Lorsque les manquements relevés sont sérieux, le dossier est transmis à <strong>la</strong> formation contentieuse <strong>de</strong><strong>la</strong> CNIL, qui peut prononcer les sanctions prévues à l’article 45 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi. Cette transmission à <strong>la</strong>formation contentieuse n’est pas exclusive d’<strong>un</strong>e dénonciation au Parquet (article 40 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>procédure pénale).2.7. Le rôle clé <strong>de</strong> <strong>la</strong> Formation restreinteLa formation restreinte 14 (dite aussi « formation contentieuse) <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL est <strong>de</strong>venue opérationnelle mi-2006.Elle est composée <strong>de</strong> six membres et se ré<strong>un</strong>it mensuellement.Depuis avril 2009, cette formation restreinte est composée <strong>de</strong> : M. Alex TÜRK, prési<strong>de</strong>nt, M. Emmanuel <strong>de</strong>GIVRY, vice-prési<strong>de</strong>nt délégué, Mme Isabelle FALQUE-PIERROTIN, vice-prési<strong>de</strong>nt, Mme C<strong>la</strong>ire DAVAL, M.Sébastien HUYGHE et M. Jean-Marie COTTERET.Cette formation se ré<strong>un</strong>it au moins <strong>un</strong>e fois par mois pour déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es à prendre à l'égard <strong>de</strong>sresponsables <strong>de</strong> traitement qui ne respectent manifestement pas <strong>la</strong> loi informatique et libertés. Les dossiersexaminés font suite généralement à <strong>un</strong>e mission <strong>de</strong> contrôle effectuée par <strong>la</strong> CNIL, à <strong>la</strong> réception <strong>de</strong> p<strong>la</strong>intes ou àtoute situation dans <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> concertation n'a pas permis <strong>de</strong> rétablir <strong>un</strong>e situation conforme <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>njuridique.13 On notera que, <strong>sur</strong> <strong>la</strong> page « Les contrôles <strong>de</strong> A à Z » cette hypothèse n’est pas évoquée… et Mme Fourets, dans l’interview qu’elle aaccordé à CIO Online, sous-entend qu’il est quasiment impossible d’être en conformité parfaite.14 Dans son comm<strong>un</strong>iqué du 6 mars 2008 (re<strong>la</strong>tif aux contrôles effectués auprès <strong>de</strong> Note2be), l’expression « Formation contentieuse » estutilisée par <strong>la</strong> Commission.Page 22 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Les sessions <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation restreinte sont-elles ouvertes au public ? Elles peuvent l’être si <strong>un</strong>e <strong>de</strong>s personnesmises en cause le <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et si le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL n’y voit pas <strong>de</strong> risque pour l’ordre public, <strong>la</strong> protection<strong>de</strong> <strong>la</strong> vie privée <strong>de</strong>s personnes concernées ou le secret <strong>de</strong>s affaires 15 . Par contre le délibéré a lieu à huis clos.La formation restreinte prononce les avertissements, mises en <strong>de</strong>meure, sanctions péc<strong>un</strong>iaires et examine lessuites à donner aux missions <strong>de</strong> contrôles compte tenu <strong>de</strong>s manquements à <strong>la</strong> loi constatés lors <strong>de</strong>s vérifications<strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>. Dans les autres cas, <strong>un</strong> courrier est adressé au responsable <strong>de</strong> l’organisme contrôlé lui <strong>de</strong>mandant, leplus souvent, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong>s applications mises en œuvre.Dans l’interview qu’elle a accordée en mars 2008 à CIO-Online 16 Mme Florence Fourets répondait à <strong>la</strong>question : « Une fois le contrôle effectué, quelles sont les suites, notamment en cas <strong>de</strong> constatationd'infraction ?». Elle y indique qu’<strong>un</strong> non-respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> conservation est jugé « mineur » alors qu’<strong>un</strong>défaut <strong>de</strong> sécurité est considéré avec plus <strong>de</strong> sévérité.La procédure <strong>de</strong> sanction se déroule <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante :• Rapport proposant <strong>un</strong>e sanction (sanction péc<strong>un</strong>iaire ou injonction) ou rapport proposant <strong>un</strong>avertissement• Dé<strong>la</strong>i d’<strong>un</strong> mois <strong>la</strong>issé au Responsable du traitement pour adresser <strong>de</strong>s observations écrites• Possibilité pour le Responsable du traitement d’accé<strong>de</strong>r au dossier• Possibilité pour le Responsable du traitement <strong>de</strong> se faire assister• Possibilité pour le Responsable du traitement <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s observations orales lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance <strong>de</strong> <strong>la</strong>formation restreinte• Possibilité <strong>de</strong> recours (<strong>de</strong>vant le Conseil d’état) 172.8. Les pouvoirs coercitifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILLa formation restreinte peut infliger les sanctions suivantes ;• Avertissement 18 à l’égard du responsable <strong>de</strong> traitement fautif, dont certains peuvent être renduspublics 19• Mise en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> cesser <strong>un</strong> manquement sous <strong>un</strong> dé<strong>la</strong>i pouvant aller <strong>de</strong> dix jours à trois mois(procédure non contradictoire). Si le responsable <strong>de</strong> traitement se conforme à <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure, <strong>la</strong>procédure s'arrête et le dossier est clôturé.Si le responsable <strong>de</strong> traitement ne se conforme pas à <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, <strong>la</strong> formation contentieusepeut prononcer, après <strong>un</strong>e procédure contradictoire, durant <strong>la</strong>quelle le responsable <strong>de</strong> traitement incriminé peutprésenter <strong>de</strong>s observations orales :• Une sanction péc<strong>un</strong>iaire (sauf pour les traitements <strong>de</strong> l’Etat), d’<strong>un</strong> montant maximal <strong>de</strong> 150.000€, et encas <strong>de</strong> récidive, pouvant aller jusqu’à 300.000 € 20 . En cas <strong>de</strong> mauvaise foi, <strong>la</strong> CNIL peut ordonnerl'insertion <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> sanction dans <strong>la</strong> presse, aux frais <strong>de</strong> l’entité sanctionnée 21 .• Une injonction <strong>de</strong> cesser le traitement 22• Un retrait <strong>de</strong> l’autorisation accordée en application <strong>de</strong> l’article 25 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi15 La proposition <strong>de</strong> Loi <strong>de</strong>s Sénateurs Détraigne et Escoffier suggère, dans son article 10 <strong>de</strong> rendre publiques les audiences <strong>de</strong> <strong>la</strong>formation restreinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL « afin <strong>de</strong> tirer les conséquences d'<strong>un</strong>e ordonnance du Conseil d'État du 19 février 2008 qui reconnaît soncaractère juridictionnel ».16 http://www.cio-online.com/vi<strong>de</strong>os/lire-<strong>controle</strong>s-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-<strong>cnil</strong>-le-mo<strong>de</strong>-d-emploi-entretiens-232.html17 En février 2008, le Conseil d’Etat a déboutée <strong>de</strong> son recours <strong>un</strong>e entreprise <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong> créances qui avait été condamnée – à <strong>la</strong>suite d’<strong>un</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL – à <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire représentant, d’après son dirigeant « plus d’<strong>un</strong> an <strong>de</strong> bénéfices », et à l’arrêt dutraitement incriminé.18 A proprement parler, en faisant référence aux textes, l’avertissement et les mises en <strong>de</strong>meure ne sont pas <strong>de</strong>s sanctions et ne peuvent êtrecontestées.19 Exemple en juin 2009 : <strong>la</strong> CNIL a dévoilé qu’elle avait prononcé le 20 janvier 2009 <strong>un</strong> avertissement à l’encontre <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>de</strong>stransports urbains rennais, « considérant que le passe Korrigo ne respectait pas <strong>la</strong> vie privée et les libertés individuelles <strong>de</strong>s usagers ».20 Dans leur proposition <strong>de</strong> loi, les Sénateurs Détraigne et Escoffier proposent <strong>de</strong> porter ces montants respectivement à 300 000 et 600 000euros, précisant que « ce <strong>de</strong>rnier montant correspondant au niveau maximum <strong>de</strong> sanction susceptible d'être prononcé par l'agenceespagnole <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s données ».21 Au moins d’<strong>un</strong> l’<strong>un</strong> <strong>de</strong>s cas, <strong>la</strong> commission restreinte a <strong>de</strong>mandé <strong>la</strong> publication <strong>de</strong> <strong>la</strong> sanction <strong>sur</strong> le site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> société.22 Une société <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong> créances s’est vue condamnée – entre autres – cesser totalement <strong>de</strong> mettre en œuvre le traitement <strong>de</strong>données incriminé, qui constitue – selon son dirigeant – son outil <strong>de</strong> travail quotidien.Page 23 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


• En cas d’urgence, l’interruption <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre du traitement ou le verrouil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s données :o Interruption pour 3 mois, sauf traitements <strong>de</strong> l’État (art. 26 : sûreté, défense, sécurité publique,infractions, et art. 27)o Information du 1er Ministre pour les traitements <strong>de</strong> l’État listés à l’art 26• En cas d’atteinte grave et immédiate aux droits et libertés, le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, parréféré, à <strong>la</strong> juridiction compétente (prési<strong>de</strong>nt du TGI ou juge administratif), d’ordonner toute me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong>sécurité nécessaire (en référé).A l'issue d'<strong>un</strong>e procédure <strong>de</strong> sanction, l'organismesanctionné dispose d'<strong>un</strong> dé<strong>la</strong>i d’<strong>un</strong> mois pour adresser<strong>de</strong>s observations écrites, en ayant <strong>la</strong> possibilité d’accé<strong>de</strong>rau dossier, <strong>de</strong> se faire assister d'<strong>un</strong> avocat et <strong>de</strong> former<strong>un</strong> recours contre <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Figure 7 : Répartition <strong>de</strong>s sanctions (Rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL pour l’année 2008)Voici les montants cumulés <strong>de</strong>s sanctions péc<strong>un</strong>iaires infligées par <strong>la</strong> CNIL ces <strong>de</strong>rnières années : 168.000 € en2006, 175.000 € en 2007 et 137.100€ en 2008 (on notera que ce chiffre n’apparaît plus dans le rapport annuel). Anotre connaissance, le montant total <strong>de</strong>s sanctions pour 2009 approche les 170.000 €.Figure 8 : Aux risquespéc<strong>un</strong>iaires s’ajoutentles risques en termes« d’image » <strong>de</strong>l’entreprise, auprès <strong>de</strong>son marché et ses clients.3. En France, <strong>de</strong>s contrôles en très forte progressionTrente et <strong>un</strong> contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ont été effectués en 2003 et quarante cinq l’année suivante, le service <strong>de</strong>scontrôles ayant été suspendu pendant cinq mois en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi le 6 août 2004.On s’attendait à ce que <strong>la</strong> CNIL dévoile <strong>un</strong> nombre proche <strong>de</strong> trois cents dans son rapport d’activité pour l’année2009, soit autant que <strong>de</strong> 1978 à 2004 cumulé. Finalement, c’est dès le 17 mars 2010 que <strong>la</strong> CNIL a confirméavoir effectué 270 contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> en 2009 et vouloir en réaliser plus <strong>de</strong> 300 en 2010.Si <strong>la</strong> progression reste i<strong>de</strong>ntique, on <strong>de</strong>vrait dépasser en 2012 <strong>la</strong> barre <strong>de</strong>s 600 contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> annuels.Page 24 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Figure 9 : Nombre <strong>de</strong>contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> effectuéespar <strong>la</strong> CNIL (estimation pour2009)On voit donc que le nouvel équilibre issu <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 août 2004 conduit à <strong>un</strong> fort accroissement du nombre <strong>de</strong>contrôles, qui s’explique <strong>de</strong> par le renforcement <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Rappelons que, <strong>de</strong> sa création au 1er janvier 2005, <strong>la</strong> CNIL avait prononcé soixante et <strong>un</strong> avertissements etdénoncées trente-six organismes au parquet (Rapport CNIL activité 2004).Pour l’année 2005Le rapport d’activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL pour 2005 donne les indications suivantes :• 34 000 dossiers ont été traités par les 85 agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL (soit 580 dossiers par agent).• 7056 saisines <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission :o 1760 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> droits d’accès indirect ;o 1462 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conseil ;o 3834 p<strong>la</strong>intes avec pour motif le plus fréquent l’opposition à figurer dans <strong>un</strong> traitement.• 104 missions <strong>de</strong> contrôle (+235% par rapport à 2004) :o Dont 96 contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>.o Auc<strong>un</strong> contrôle dans le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé n’a pu être réalisé en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> présenceobligatoire d’<strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin pour accé<strong>de</strong>r aux données médicales individuelles (loi du 6 août2004 et décret d’application du 20 octobre 2005).• Auc<strong>un</strong>e entrave aux missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL n’a été relevée.• Deux personnes ont été convoquées pour recueillir tout renseignement utile (article 44-III <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6août 2004).• 36 mises en <strong>de</strong>meure (nouvelle compétence), dont 18 à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s contrôles.• 10 avertissements (secteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque et du crédit), dont trois à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s contrôles.Lors <strong>de</strong> huit ré<strong>un</strong>ions tenues en 2005, <strong>la</strong> formation restreinte a examiné cinquante dossiers, dont voici lesprincipaux griefs ;• Non-respect <strong>de</strong>s conditions d’inscription dans <strong>un</strong> fichier légal d’inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> paiement.• Difficultés pour exercer <strong>un</strong> droit d’accès ou d’opposition à recevoir <strong>de</strong> <strong>la</strong> prospection commerciale.• Existence <strong>de</strong> zones « bloc-notes » illicites.• Mise en œuvre <strong>de</strong> fichiers d’infractions.• Accès à <strong>de</strong>s données par <strong>de</strong>s tiers non autorisés• Absence <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’autorisation préa<strong>la</strong>ble à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> fichiers.• Absence <strong>de</strong> réponse dans le cadre <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s écrites lors d’<strong>un</strong>e procédure <strong>de</strong> contrôle.Pour l’année 2006Les dix nouveaux agents qui ont rejoint cette année <strong>la</strong> CNIL ont permis d’augmenter les contrôles etl’information du public.Page 25 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


En 2006, <strong>la</strong> CNIL a reçu 3572 p<strong>la</strong>intes et effectué 150 missions <strong>de</strong> contrôle (soit + 50% par rapport à 2005), dont127 <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> (+34,73% par rapport à 2005).Il en a résulté :• 94 mises en <strong>de</strong>meure• 4 avertissements 23• 7 injonctions• 11 sanctions péc<strong>un</strong>iaires pour <strong>un</strong> total <strong>de</strong> 168 000 € 24Il est précisé que ;• 25% <strong>de</strong>s 127 contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> réalisés font suite à <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes <strong>de</strong> particuliers ou <strong>de</strong>s signalementsdéposés <strong>sur</strong> le site internet <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL• 31 mises en <strong>de</strong>meure, 5 sanctions financières et 1 avertissement résultent directement <strong>de</strong> ces 127contrôlesDes cas d’entrave aux missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ont été observés.Figure 10 : Typologie <strong>de</strong>s manquements<strong>de</strong> fond constatés par <strong>la</strong> formationrestreinte <strong>de</strong> janvier à novembre 2006(Source : Rapport d’activité <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILpour 2005)En 2006, <strong>la</strong> formation restreinte s’est ré<strong>un</strong>ie à neuf reprises, et a engagé plus d’<strong>un</strong>e centaine <strong>de</strong> procédures <strong>de</strong>mise en <strong>de</strong>meure ou <strong>de</strong> sanction.Les premières sanctions financières ont été prononcées en 2006. Elles vont <strong>de</strong> 300 à 45000 euros et concernent :• quatre établissements bancaires pour non respect <strong>de</strong>s règles d’inscriptions dans les fichiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque<strong>de</strong> France dont <strong>de</strong>ux avertissements rendus publics ;• <strong>de</strong>s entreprises opérant du démarchage publicitaire « sauvage » ;• <strong>un</strong>e étu<strong>de</strong> d’huissiers <strong>de</strong> justice ;• <strong>de</strong>s organismes n’ayant pas répondu aux mises en <strong>de</strong>meure.Pour l’année 2007En 2007 <strong>la</strong> CNIL a effectué164 missions <strong>de</strong> contrôle, auprès <strong>de</strong> 140 organismes (certains d’entre eux ayant étévisités plusieurs fois) et 40% <strong>de</strong> ces missions ont été effectués à partir <strong>de</strong> p<strong>la</strong>intes.Dans <strong>un</strong> comm<strong>un</strong>iqué daté du 1er juin 2007, <strong>la</strong> CNIL indique que, <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l’année 2007, <strong>la</strong>commission a :• Consacré plus <strong>de</strong> 30 % <strong>de</strong> ses contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> à <strong>de</strong>s inspections <strong>de</strong> systèmes biométriques 25 ;• Prononcé <strong>un</strong>e dizaine <strong>de</strong> mise en <strong>de</strong>meure en application <strong>de</strong> ses pouvoirs <strong>de</strong> sanction ;• Procédé à l’examen <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 200 dossiers <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’autorisation <strong>de</strong> systèmes biométriques.23 Deux concernent <strong>de</strong>s banques et ont été rendus publics. Les <strong>de</strong>ux autres concernaient <strong>un</strong> opérateur télécoms et <strong>un</strong> parti politique.24 A comparer au 21 M € d’amen<strong>de</strong>s et sanctions infligés par l’Agencia Espano<strong>la</strong> <strong>de</strong> Proteccion <strong>de</strong> Datos (Espagne) pour <strong>la</strong> seule année2004. https://www.agpd.es/in<strong>de</strong>x.php?idSeccion=10425 Dans l’article « La biométrie s’invite à <strong>la</strong> cantine » (Le Mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Education, janvier 2008) le journaliste Benoît Lefloc’h est indiqueque <strong>la</strong> CNIL a « inspecté » en 2007 huit établissements sco<strong>la</strong>ires. Entendu lors d’<strong>un</strong> Atelier pour les CIL, en juin 2007 : « Une vingtaine <strong>de</strong>contrôles sont en cours <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s dispositifs biométriques… pas mal <strong>de</strong> mauvaises <strong>sur</strong>prises »Page 26 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


C’est en 2007 que, pour <strong>la</strong> première fois, <strong>la</strong> Commission a procédé à <strong>de</strong>s contrôles à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’autoritéspubliques. Ainsi, plusieurs sociétés <strong>de</strong> sécurité officiant <strong>sur</strong> l’aéroport <strong>de</strong> Nice ont été contrôlées à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>du procureur car il existait <strong>de</strong>s doutes quant à <strong>la</strong> légalité <strong>de</strong> bases <strong>de</strong> données qu’elles avaient mis en œuvreconcernant leurs sa<strong>la</strong>riés. Le préfet <strong>de</strong> Seine et Marne a saisi <strong>la</strong> CNIL afin <strong>de</strong> faire contrôler le dispositif <strong>de</strong>vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce mis en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> par <strong>la</strong> police m<strong>un</strong>icipale d’Emerainville.La Commission a prononcé 115 sanctions :• 101 mises en <strong>de</strong>meure• 5 avertissements• 9 sanctions financières pour <strong>un</strong> montant global <strong>de</strong> 175 000 euros 26 .Le 28 juin 2007, <strong>la</strong> CNIL a condamné <strong>un</strong> cabinet d’enquêtes privées à <strong>un</strong>e amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 50 000 euros en raison,notamment, d’opérations illicites <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> données <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s débiteurs.Pour l’année 2008Dès 15 janvier 2008, <strong>la</strong> Commission annonce <strong>la</strong> couleur en publiant <strong>sur</strong> son site Web (rubrique Echos <strong>de</strong>sséances) le texte suivant : « L’année 2007 a, <strong>un</strong>e fois encore, confirmé <strong>la</strong> priorité donnée par <strong>la</strong> CNIL aucontrôle a posteriori…/…L’année 2008, avec <strong>un</strong>e augmentation significative <strong>de</strong>s moyens consacrés par <strong>la</strong> CNILà sa politique <strong>de</strong> contrôle (4 recrutements sont prévus), confirmera sans nul doute ce nouveau mo<strong>de</strong>d’intervention ».Le 5 novembre 2008, lors <strong>de</strong> son audition <strong>de</strong>vant le Sénat 27 , le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL souligne <strong>la</strong> très forteaugmentation <strong>de</strong>s contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> réalisés ces <strong>de</strong>rnières années : 96 en 2005, 127 en 2006, 164 en 2007et…218 en 2008. M. Alex Türk a rappelé que les moyens du service <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL seront doublésen 2008 (quinze postes seraient créés au total en 2008 pour l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission) et souligné queseulement trois ou quatre homologues <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL dans le mon<strong>de</strong> faisaient du contrôle. Il a indiqué que ledéveloppement <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL permettrait à terme <strong>la</strong> création <strong>de</strong> huit à douze antennes interrégionaleschargées d'effectuer les contrôles.Figure 11 : Typologie <strong>de</strong>s principaux secteursd’activité présentés en formation restreinte en2008.Parallèlement, le site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission s’estenrichi en 2008 d’<strong>un</strong> espace « contrôles » danslequel sont présentés le cadre général <strong>de</strong>smissions <strong>de</strong> contrôle exécutées par <strong>la</strong>Commission, les pouvoirs <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL en matière<strong>de</strong> contrôle et les suites qui y sont apportées. Cetespace a vocation à s’enrichir <strong>de</strong>s constats opéréslors <strong>de</strong> missions qui seront effectuées « afin d’informer l’ensemble <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> fichiers <strong>de</strong>s éventuelsmanquements constatés et <strong>de</strong>s améliorations qu’il convient d’y apporter ».Figure 12 : Typologie <strong>de</strong>s principauxdossiers présentés en formation restreinte en2008.26 Lettre InfoCNIL du 28 avril 200827 http://www.senat.fr/bulletin/20081103/lois.htmlPage 27 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Pour l’année 2009Dans l’article « Au programme 2010 : 300 contrôles proches <strong>de</strong>s préoccupations quotidiennes » qu’elle a mis enligne le 17 mars 2010 <strong>la</strong> CNIL indique avoir réalisé 270 contrôles <strong>sur</strong> l’année en cours.On retiendra comme point sail<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> vague <strong>de</strong> contrôles <strong>sur</strong> pièces <strong>sur</strong> le périmètre Ressources Humaines et <strong>la</strong>trentaine <strong>de</strong> contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> réalisées auprès <strong>de</strong>s entités ayant mis en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>un</strong> dispositif d’alerteprofessionnelle (cette information avait été signalée aux Membres AFCDP dans sa lettre d’actualités).Pour l’année 2010Dans l’article « Au programme 2010 : 300 contrôles proches <strong>de</strong>s préoccupations quotidiennes » posté par <strong>la</strong>Commission <strong>sur</strong> son site Web, il est indiqué« Concernant le programme 2010, <strong>la</strong> Commission s'est fixée comme objectif d'effectuer plus <strong>de</strong> 300 contrôles aucours <strong>de</strong> l'année 2010. Ceux-ci <strong>de</strong>vront être effectués <strong>sur</strong> l'ensemble du territoire national afin <strong>de</strong> garantir lesdroits <strong>de</strong> nos concitoyens, quel que soit le lieu où ils rési<strong>de</strong>nt.Ces 300 contrôles se répartissent <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante :• 50% consacrés à <strong>la</strong> réalisation du programme annuel ;• 25 % effectués dans le cadre <strong>de</strong> l'instruction <strong>de</strong> p<strong>la</strong>intes ;• 15 % effectués dans le cadre <strong>de</strong> suites <strong>de</strong> décisions adoptées par <strong>la</strong> formation contentieuse (vérificationdu respect <strong>de</strong>s mises en <strong>de</strong>meure ou <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> sanction) ;• 10% <strong>de</strong>s contrôles réservés à <strong>de</strong>s initiatives en lien avec l'actualité ».4. Et chez nos voisins ?Actuellement seuls dix pays européens (<strong>sur</strong> 27), dont <strong>la</strong> France, effectuent <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> le terrain. Nous noussommes penchés <strong>sur</strong> quatre d’entre eux : l’Espagne, La Gran<strong>de</strong>-Bretagne, <strong>la</strong> Pologne et l’Allemagne.Quelles sont les pratiques en matière <strong>de</strong> contrôle en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas ?Merci <strong>de</strong> vos contributions, par email à charge-mission@afcdp.netL’Espagne met l’accent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> répressionL’AGPD (Agencia Espano<strong>la</strong> <strong>de</strong> Proteccion <strong>de</strong> Datos 28 ) a visiblement choisi <strong>de</strong> mettre l’accent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> répression :Bien que comptant quinze millions d’habitants <strong>de</strong> moins que <strong>la</strong> France, l’autorité <strong>de</strong> contrôle effectue trois foisplus <strong>de</strong> contrôle.L’AGDP est passé ces <strong>de</strong>rnières années d’<strong>un</strong> total <strong>de</strong> sanctions financières <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> onze millions d’euros àplus <strong>de</strong> vingt millions d’euros, au point que les sociétés espagnoles prévoient <strong>un</strong>e ligne spécifique dans leurbudget prévisionnel, au cas où....Précisons que ces amen<strong>de</strong>s abon<strong>de</strong>nt le budget <strong>de</strong> l’AGPD, ce qui peut expliquer <strong>un</strong>e partie <strong>de</strong> ce zèle. Lessecteurs les plus sanctionnés sont l’internet, <strong>la</strong> téléphonie, <strong>la</strong> solvabilité patrimoniale, le crédit et <strong>la</strong> santé.A <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, l’AGPD publie l’intégralité <strong>de</strong> ses décisions <strong>de</strong> sanction 29 .Les membres AFCDP qui ont assisté l’an <strong>de</strong>rnier à <strong>la</strong> 31 ème Conférence internationale <strong>de</strong>s Commissaires à <strong>la</strong>protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie privée qui s’est déroulée à Madrid ont eu <strong>la</strong> <strong>sur</strong>prise <strong>de</strong> découvrir dans <strong>la</strong> presse que28 www.agpd.es29 Pour l’année 2009 : https://www.agpd.es/portalweb/resoluciones/procedimientos_sancionadores/ps_2009/in<strong>de</strong>x-i<strong>de</strong>s-idphp.phpPage 28 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


l’opérateur Telefonica venait <strong>de</strong> se voir infliger 600.000 € d’amen<strong>de</strong>. On découvre ainsi en ligne <strong>un</strong>e longue liste<strong>de</strong> sanctions, dont <strong>un</strong>e ayant frappé France Telecom España pour <strong>un</strong> total supérieur à 300.000 € 30 .La loi espagnole prévoit le montant <strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>s en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>s infractions :• Infractions légères : 601 à 60.101 €.• Infractions graves : 60.101 à 300.506 €.• Infractions très graves : 300.506 à 601.012 €.Voici quelques chiffres concernant l’activité répressive <strong>de</strong> l’AGPD ces <strong>de</strong>rnières années :En 2005 31 : 21 M € d’amen<strong>de</strong>s• 1158 « actions préa<strong>la</strong>bles <strong>de</strong> recherche » entamées (l’équivalent <strong>de</strong>s contrôles effectués par <strong>la</strong> CNIL) ;• 387 procédures <strong>de</strong> sanction pour le secteur privé ;• 52 procédures <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>ration d’infractions dans le secteur public.En 2006 : 24,4 M € d'amen<strong>de</strong>• 1282 actions préa<strong>la</strong>bles <strong>de</strong> recherche ;• 307 procédures <strong>de</strong> sanction terminées <strong>de</strong> l’AGPD ;• 56 % <strong>de</strong>s réc<strong>la</strong>mations et 46 % <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> sanction concernent les secteurs <strong>de</strong>stélécomm<strong>un</strong>ications et financier.En 2007, 19,6 M € d'amen<strong>de</strong> pour 399 sanctions.Gran<strong>de</strong>-Bretagne : <strong>de</strong>s sanctions financières d’<strong>un</strong> montant multiplié…par1000 !L’ICO (Information Commissioner’s Office 32 ), l’Autorité <strong>de</strong> contrôle Britannique fait respecter le DataProtection Act (DPA), le Freedom of Information Act (FIA), les Environmental Information Regu<strong>la</strong>tions (EIR) etles Privacy and Electronic Comm<strong>un</strong>ications Regu<strong>la</strong>tions (PECR). Ses principales fonctions consistent à éduqueret à influencer, à résoudre les problèmes et à faire appliquer <strong>la</strong> loi : « Nous avons recours à <strong>de</strong>s sanctions légalescontre ceux qui ignorent ou refusent d’accepter leurs obligations ».L’ICO mène <strong>de</strong>s états <strong>de</strong>s lieux (« assessment ») que l’on ne peut assimiler à <strong>de</strong>s contrôles au sens français, toutélément <strong>de</strong> <strong>sur</strong>prise étant soigneusement éliminé : « We work with organisations in a spirit of co-operationincluding agreeing the time, <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> and scope of any assessment ». Ces assessements sont réalisés le plus souventpar trois auditeurs <strong>de</strong> l’ICO qui restent <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> trois ou quatre jours et interviewent <strong>de</strong> douze à trentecol<strong>la</strong>borateurs. Cette faculté, l’ICO ne <strong>la</strong> détient que <strong>sur</strong> le secteur public.L’autorité britannique n’a pas (encore) le pouvoir <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> dont est doté <strong>la</strong> CNIL, mais le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>avec vigueur 33 dans les cas où <strong>un</strong>e non-conformité présente <strong>un</strong> risque pour les personnes où concerne <strong>un</strong> grandnombre <strong>de</strong> données personnelles : « The Commissioner is seeking a new inspection power based…/… TheCommissioner may inspect any personal data recor<strong>de</strong>d in any information system which he has reason to believeis used or inten<strong>de</strong>d to be used for the processing of personal data…/… The power inclu<strong>de</strong>s power to inspect,operate and test equipment which is used for the processing of personal data and power to examine policies,procedures and records re<strong>la</strong>ting to the processing of personal data ».Elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> naturellement que son éventuel pouvoir <strong>de</strong> contrôle lui permette d’auditer les acteurs du secteurprivé et l’on relève dans l’adresse <strong>de</strong> Christopher Graham, Information Commissioner, à <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong>s Lords 34<strong>un</strong>e phrase au charme typiquement britannique : « The level of risk that arises in the private sector should not be<strong>un</strong><strong>de</strong>restimated ».30 Faire <strong>un</strong>e recherche avec le mot « sanciones » <strong>sur</strong> le site Web <strong>de</strong> l’autorité.31 https://www.agpd.es/in<strong>de</strong>x.php?idSeccion=10432 www.ico.gov.uk33 http://www.ico.gov.uk/upload/documents/library/corporate/<strong>de</strong>tailed_specialist_gui<strong>de</strong>s/data_protection_powers_penalties_v1_<strong>de</strong>c07.pdf34http://www.ico.gov.uk/upload/documents/library/data_protection/<strong>de</strong>tailed_specialist_gui<strong>de</strong>s/ico_commentary_on_lords_govt_amendment_130709.pdfPage 29 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Dans ce projet on note que l’ICO <strong>de</strong>vrait faire part <strong>de</strong> son intention par courrier avant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r au contrôle etenvisage tout au plus <strong>un</strong>e centaine <strong>de</strong> contrôles par an.L’ICO serait-elle entendue ? Une part <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s vient d’être satisfaite : elle peut désormais infliger <strong>de</strong>ssanctions financières <strong>de</strong> 500.000 Livres (au lieu <strong>de</strong> …500). Ces nouveaux pouvoirs 35 seront effectifs à compterdu 6 avril 2010.l’Autorité <strong>de</strong> contrôle Britannique est réputée pour le choix affiché <strong>de</strong> l’utilisation du levier « comm<strong>un</strong>ication » :nous avons à plusieurs fois signalé dans <strong>la</strong> lettre d’informations AFCDP <strong>de</strong> savoureuse vidéo dont il est possible<strong>de</strong> se faire adresser <strong>un</strong> CD Rom. Elle ne l’est pas pour sa sévérité. A titre d’exemple, d’avril 2005 à mars 2006l’ICO n’a prononcé que quinze amen<strong>de</strong>s, al<strong>la</strong>nt chac<strong>un</strong>e <strong>de</strong> 300 à 5000 £.Par contre, comme son homologue espagnole, l'ICO publie systématiquement ses décisions <strong>de</strong> sanction.En voici quelques exemples :« A formal <strong>un</strong><strong>de</strong>rtaking has been signed by Brent Teaching Primary Care Trust. This follows the theft of two<strong>un</strong>encrypted <strong>la</strong>ptop computers containing the personal data of 389 of the Trust's patients.An Enforcement Notice was issued to Mr Ian Kerr trading as The Consulting Association. This follows an ICOinvestigation that <strong>un</strong>covered a database held by The Consulting Association containing personal <strong>de</strong>tails on3,213 construction workers. The <strong>de</strong>tails were used covertly by over 40 construction companies to vet individualsfor employment.An enforcement notice was issued against Cam<strong>de</strong>n Primary Care Trust following a breach of the DataProtection Act. Computers containing 2,500 individuals' names, addresses and medical diagnoses were leftbesi<strong>de</strong> a skip insi<strong>de</strong> the gro<strong>un</strong>ds of St. Pancras Hospital in August 2008.Since February the ICO has successfully prosecuted three London <strong>la</strong>w firms for offences of failing to notify<strong>un</strong><strong>de</strong>r the Data Protection Act : Mr Michael Robinson, a sole practitioner of a London <strong>la</strong>w firm, was fined £250and or<strong>de</strong>red to pay costs of £200 plus a victims' <strong>sur</strong>charge of £15, a total of £465. Additionally, Robert Logan,Managing Director of Clear Debt Solutions Ltd, plea<strong>de</strong>d guilty to 13 specimen charges at Manchester CityMagistrates' Court. He was fined a total of £5,200 and or<strong>de</strong>red to pay £1074.53 costs for sending <strong>un</strong>soliciteddirect marketing faxes in breach of an enforcement notice ».En choisissant « Data Protection Act 1998 » dans le champ Jurisdictional area, ces décisions notices sontlibrement accessibles <strong>sur</strong> <strong>la</strong> page http://www.informationtrib<strong>un</strong>al.gov.uk/Public/searchresults.aspxDes entreprises françaises épinglées en PologneSur le site Web du Biuro Geneeralnego Inspektora (www.giodo.gov.pl) apparaissent quelques noms <strong>de</strong> filiales <strong>de</strong>sociétés françaises apparaissent parmi les sociétés contrôlées :• En 2002 : Euro RSCG Marketing House, Accord Polska, Société Générale, Canal + Cyfrowy, EuroRSCG Dialog, Eurodirect, UPC Telewizja Kablowa, Cetelem Polska Expansion ;• En 2003 : Renault Ofion, Peugeot France Automobiles, Cetelem Polska Expansion, Canal + Cyfrowy,Dorotech PL ;• En 2004 : Géant Kredyt Polska, AXA Assistance Polska ;• En 2005 : Carrefour Polska, Auchan Polska, Accord Finance, Sygma Banque SA.Le groupe <strong>de</strong> travail AFCDP, par défaut <strong>de</strong> maitrise <strong>de</strong>s <strong>la</strong>ngues <strong>de</strong> l’Est <strong>de</strong> l’Europe, n’a pas réussi pour l’heureà évaluer <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s « nouveaux entrants » dans l’Union européenne. Peut-on leur confier sansrisque <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> sous-traitance ? Les autorités locales ont-elles <strong>un</strong>e stricte politique <strong>de</strong> contrôle ? Toutecontribution <strong>sur</strong> ce sujet est <strong>la</strong> bienvenue.35 http://www.ico.gov.uk/upload/documents/library/data_protection/<strong>de</strong>tailed_specialist_gui<strong>de</strong>s/ico_guidance_monetary_penalties.pdfPage 30 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Ebranlée par les scandales, l’Allemagne est en train <strong>de</strong> bougerJusqu’alors, les multiples autorités <strong>de</strong> contrôles alleman<strong>de</strong>s étaient réputées pour le faible nombre <strong>de</strong> sanctionsqu’elles infligent. Cependant l’<strong>un</strong>e d’entre elles a facturé en 2007 sa mission à <strong>un</strong>e entreprise contrôlée (etsanctionnée à l’issue <strong>de</strong> ce contrôle), au tarif <strong>de</strong> cent euros <strong>de</strong> l’heure. La société, qui avait porté l’affaire enjustice, a été déboutée, le juge expliquant que si l’entreprise avait été en conformité, elle n’aurait pas eu àsupporter cette charge additionnelle 36 .D’après l’étu<strong>de</strong> publiée fin 2009 par le cabinet Xamit Consulting 37 , l’écart théorique qui séparerait <strong>de</strong>uxcontrôles effectués au sein d’<strong>un</strong>e entreprise alleman<strong>de</strong> par l’<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> contrôle serait <strong>de</strong> 39.400 ans.Visiblement nos voisins – s’ils disposent d’<strong>un</strong> délégué à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s données à caractère personnel quasiobligatoire <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> trente ans – ne disposent que <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> <strong>la</strong> « pince », <strong>un</strong>e politique volontariste <strong>de</strong>contrôle leur faisant défaut. Le directeur général du cabinet commente ainsi les résultats : « Le manque <strong>de</strong>contrôle en Allemagne favorisent les entreprises qui violent systématiquement <strong>la</strong> loi <strong>sur</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>sdonnées personnelles, ce qui crée <strong>un</strong>e distorsion <strong>de</strong> concurrence vis-à-vis <strong>de</strong>s sociétés qui font <strong>de</strong>s efforts pourêtre en conformité ».Mais <strong>un</strong> changement s’annonce peut-être : le 29 janvier 2010 l’autorité fédérale a publié <strong>un</strong> comm<strong>un</strong>iqué <strong>de</strong>presse 38 dans lequel elle annonce avoir sanctionné six infractions portant <strong>sur</strong> du démarchage téléphonique, ce quiporte le total <strong>de</strong> ses procédures à neuf, <strong>un</strong>iquement pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> couvrant décembre 2009 et janvier 1010 ! Letotal cumulé <strong>de</strong>s sanctions péc<strong>un</strong>iaires prononcées pour ces seuls <strong>de</strong>ux mois est <strong>de</strong> 500 000 €.On notera que, dans <strong>la</strong> nouvelle loi promulguée en Allemagne le 1er septembre 2009, les sanctions ne sont pasp<strong>la</strong>fonnées si <strong>un</strong> avantage concurrentiel a été retire <strong>de</strong> <strong>la</strong> non-conformité. Le 23 octobre 2009 <strong>la</strong> Deutsche Bahn aannoncé qu’elle avait décidé <strong>de</strong> payer l’amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1 100 000 € qui lui a été infligé le 16 octobre 2009 parl’autorité <strong>de</strong> contrôle berlinoise 39 . Cette amen<strong>de</strong> constitue le record actuel.5. Les préliminaires : avant le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>Le groupe <strong>de</strong> travail a retenu comme sa convention <strong>la</strong> définition suivante dans le présent document : le contrôle<strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> commence quand les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL se présentent à l’accueil (du site contrôlé). L’ « avantamont» correspond donc aux phases préa<strong>la</strong>bles.D’<strong>un</strong>e façon générale – et partant <strong>de</strong> <strong>la</strong> constatation que le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> est l’aboutissement d’<strong>un</strong> cycle –nous considérons qu’il est peu normal qu’<strong>un</strong>e telle procédure (à l’exception <strong>de</strong>s missions décidées dans le cadredu programme <strong>de</strong> contrôle annuel) intervienne dans <strong>un</strong>e entité dotée d’<strong>un</strong> CIL, cette procédure <strong>de</strong> contrôle étantprécédée, <strong>la</strong> plupart du temps, par <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s émanant <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellule « P<strong>la</strong>intes » <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. Outre le faitqu’<strong>un</strong> organisme qui s’est doté d’<strong>un</strong> Correspondant se doit <strong>de</strong> mettre tout en œuvre pour respecter sesobligations, <strong>la</strong> présence du CIL doit permettre <strong>de</strong> répondre à <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>de</strong>s cas litigieux dès le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> renseignements et d’explications par <strong>la</strong> CNIL. Le CIL doit veiller à ce sta<strong>de</strong> au respect du dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong>réponse, et à <strong>la</strong> pertinence, <strong>la</strong> qualité, et l’exhaustivité <strong>de</strong> cette réponse.Au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, il y a systématiquement <strong>un</strong>e phase <strong>de</strong> préparation en interne. La présence d'<strong>un</strong> Commissairelors d'<strong>un</strong> contrôle est peu fréquente mais ceux-ci sont systématiquement informés <strong>de</strong>s procédures en cours et ont<strong>la</strong> possibilité d'y participer s'ils le souhaitent.Sommes-nous avertis par <strong>la</strong> CNIL ?Jusqu’à <strong>la</strong> décision du Conseil d’Etat qui a décidé d’annuler le 6 novembre 2009 <strong>de</strong>ux décisions <strong>de</strong> sanctionsprononcées par <strong>la</strong> CNIL à l’encontre <strong>de</strong> sociétés effectuant <strong>de</strong> <strong>la</strong> prospection commerciale par téléphone, il étaitestimé que <strong>la</strong> CNIL n’avait pas l’obligation d’informer <strong>de</strong> sa venue. Le Conseil d’Etat a considéré que, « enraison <strong>de</strong> l’ampleur <strong>de</strong>s pouvoirs » <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, « cette ingérence » n’est proportionnée que si elle a36 Source : CIL en Allemagne ou en France, même combat ? Témoignage d’<strong>un</strong> Externer Datenschutzbeauftragter - Richard BERTRAND -CIL et Datenschutzbeauftragter, Université AFCDP du 7 février 2008)37 Privacy Barometer 2009, http://www.xamit-leist<strong>un</strong>gen.<strong>de</strong>/downloads/XamitPrivacyBarometer2009Abstract.pdf38 http://www.b<strong>un</strong><strong>de</strong>snetzagentur.<strong>de</strong>/media/archive/18111.pdf39 De 2002 à 2005 l’opérateur ferroviaire avait <strong>sur</strong>veillé <strong>un</strong> grand nombre <strong>de</strong> ses sa<strong>la</strong>ries dans le cadre <strong>de</strong> sa lutte contre les frau<strong>de</strong>s, maissans en les avertir. Un dossier simi<strong>la</strong>ire est en cours d’instruction concernant Airbus.Page 31 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


été « préa<strong>la</strong>blement autorisée par <strong>un</strong> juge » ou si <strong>la</strong> personne responsable <strong>de</strong>s lieux « a été préa<strong>la</strong>blementinformée <strong>de</strong> son droit <strong>de</strong> s’opposer » au contrôle. Cette information préa<strong>la</strong>ble n’ayant pas été réalisée, le Conseild’état a annulé ces <strong>de</strong>ux décisions <strong>de</strong> sanction prises par <strong>la</strong> CNIL. Celle-ci a pris acte <strong>de</strong> cette décision et procè<strong>de</strong>dorénavant systématiquement à l’information <strong>de</strong>s personnes faisant l’objet d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>de</strong> l’ensemble<strong>de</strong>s éléments prévus à l’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi et notamment <strong>de</strong> leur droit à s’opposer à ce contrôle.La CNIL peut informer l’entité qu’elle va visiter ;• dans les dix jours qui précè<strong>de</strong>nt le contrôle, par courrier, télécopie ou téléphone ;• <strong>la</strong> veille du contrôle par télécopie adressée jusqu’à 19h00 <strong>sur</strong> le lieu du contrôle (ou tout lieu qu’ellepense être adéquat) ;• le matin même du contrôle.Elle peut également prendre l’initiative <strong>de</strong> prévenir le CIL, si elle le souhaite. En 2008 et 2009, <strong>de</strong>ux CILMembres AFCDP ont été prévenus par <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong>ux jours avant <strong>de</strong> subir <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> (secteur Santé etsecteur Industrie). Est-ce en passe <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir systématique ? C’est ce qui est indiqué lors <strong>de</strong>s Ateliers « Lesmodalités d’instruction d’<strong>un</strong>e p<strong>la</strong>inte ». Toutefois il est raisonnable <strong>de</strong> penser que <strong>la</strong> Commission ne préviendrapas le CIL si elle estime qu’il existe <strong>un</strong> risque <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction d’éléments <strong>de</strong> preuve. C’est ce qu’indiquait <strong>la</strong>directrice <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions avec les usagers dans <strong>un</strong> article paru en janvier 2010 dans le journal Le Mon<strong>de</strong> : « Quandon sent qu'il y a risque <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> preuves, on envoie le service <strong>de</strong>s contrôles ».Dans le cas où elle prévient, <strong>la</strong> CNIL peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que <strong>de</strong>s documents soient préparés (cf. Chapitre « 10 »).Dans le cas particulier <strong>de</strong> <strong>la</strong> notification préa<strong>la</strong>ble (article 62 du Règlement Intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL), <strong>la</strong> Commissionpeut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r par courrier• à disposer avant sa visite d’informations <strong>sur</strong> l’architecture informatique ;• <strong>la</strong> mise à disposition <strong>de</strong>s personnels habilités à accé<strong>de</strong>r aux applications ;• l’accès aux systèmes le jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite ;• <strong>la</strong> présence d’experts (mé<strong>de</strong>cin, par exemple).Que peut faire le CIL en amont ?Dans le cas où l’entité contrôlée n’est pas avertie <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite <strong>sur</strong> site, les points à considérer et à traiter sont lessuivants ;• Comment préparer l’entité à <strong>de</strong> tels contrôles ? Qui doit-on préparer ? De quelle façon ? Qui doit s’encharger ? Comment préparer les opérationnels à <strong>un</strong> tel contrôle ?• L’entité doit-elle constituer <strong>un</strong>e cellule <strong>de</strong> crise ? Qui en ferait partie ? Quel en serait le rôle ? Quelserait son fonctionnement ? Doit-on prévoir <strong>un</strong>e astreinte ?• L’entité peut-elle réduire les risques d’avoir à subir <strong>de</strong> tels contrôles ?o Si oui, quelles me<strong>sur</strong>es prendre pour diminuer les risques 40 ?o Aurions nous pu prévoir ce contrôle ? (cf. l’étu<strong>de</strong> du cas Tyco Healthcare France : cette sociétén’a apporté auc<strong>un</strong>e suite satisfaisante aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission réitérées par courrier enseptembre 2005 et mars 2006, avant <strong>de</strong> subir <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> en juillet 2006). Oninsistera à nouveau <strong>sur</strong> l‘impérieuse nécessité <strong>de</strong> définir <strong>un</strong>e procédure <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s courriersCNIL afin <strong>de</strong> garantir <strong>un</strong>e réponse satisfaisante et rapi<strong>de</strong> aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées par <strong>la</strong>Commission.o Aurions-nous dû détecter <strong>de</strong>s signes avant-coureurs ? Un article <strong>de</strong> presse révé<strong>la</strong>nt <strong>un</strong>einfraction, et à partir duquel <strong>la</strong> Commission peut s’autosaisir ? Des p<strong>la</strong>intes ? De <strong>la</strong> partd’associations <strong>de</strong> consommateurs ? De <strong>la</strong> part d’autorités <strong>de</strong> contrôle européennes ? Dessignalisations <strong>de</strong> conflits <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> nos filiales ? Des dossiers transmis par l’associationSignal Spam ?• Quelle est l’origine <strong>de</strong> ce contrôle ? Sa genèse ? (« Pourquoi sommes-nous contrôlés ? »)40 Le présent document ne considère pas ici toutes les me<strong>sur</strong>es prises au quotidien par l’entité, conseillée par son CorrespondantInformatique & Libertés, pour veiller au respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi ; déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong>s traitements, respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> finalité et <strong>de</strong>s durées <strong>de</strong> conservation,respect <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s personnes concernées, etc. L’on considère ici les me<strong>sur</strong>es complémentaires et spécifiques à l’évènement « contrôle »..Page 32 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


On voit donc que le Responsable <strong>de</strong> traitement, avec les conseils du CIL doit produire plusieurs procédures, dont<strong>un</strong>e dite <strong>de</strong> « mobilisation » <strong>de</strong> l’équipe pluridisciplinaire qui interviendra lors du contrôle.Il appartient au Correspondant <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r ces points, à commencer par <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s courriersémanant <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, afin <strong>de</strong> garantir <strong>un</strong>e réponse satisfaisante et rapi<strong>de</strong> aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées par <strong>la</strong>Commission.Le CIL peut également• se rapprocher <strong>de</strong> <strong>la</strong> Direction marketing pour avoir connaissance <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> type emailing,• prendre contact avec l’entité qui gère les re<strong>la</strong>tions clientèle, le service contentieux, le service qualité, lemédiateur, etc. 41• se rapprocher <strong>de</strong>s responsables Ressources humaines en charge <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions avec les IRP.Le CIL peut également développer <strong>un</strong>e politique <strong>de</strong> « contrôle interne » : on peut imaginer <strong>de</strong>s simu<strong>la</strong>tions 42 ou<strong>de</strong>s opérations analogues aux « exercices incendie », menées avec l’accord du Responsable du traitement, lors<strong>de</strong>squels le CIL joue le rôle d’<strong>un</strong> agent <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL procédant à <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> 43 . Ces opérations (résultats,problèmes rencontrés, améliorations proposées, améliorations apportées, etc.) peuvent figurer dans le bi<strong>la</strong>nannuel du CIL. Il peut également faire appel à <strong>de</strong>s organismes tiers pour réaliser ces audits.Le CIL conseillera également au Responsable du traitement <strong>de</strong> réfléchir au préa<strong>la</strong>ble <strong>sur</strong> les éventuellespossibilités d’opposer <strong>un</strong>e forme quelconque <strong>de</strong> secret à <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle, pour éviter d’en abuser (cf.module « Le secret professionnel »).Le CIL doit également prévoir son absence (congés, dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>ments, ma<strong>la</strong>die, etc.) : <strong>un</strong> col<strong>la</strong>borateur serapréa<strong>la</strong>blement désigné pour y pallier et les procédures et documents (registre <strong>de</strong>s traitements, architecture <strong>de</strong>sapplications, charte et consignes <strong>de</strong> sécurité, etc.) doivent donc être facilement accessibles.Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL peuvent procé<strong>de</strong>r par entretien et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à interroger <strong>de</strong>s employés. Enconséquence, le CIL ai<strong>de</strong>ra à i<strong>de</strong>ntifier à l’avance les personnes susceptibles d’être interrogées lors d’<strong>un</strong> contrôle(tout col<strong>la</strong>borateur ayant accès sous quelque forme que ce soit au traitement cible du contrôle, ou ayant participéà <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong>s données, ayant accès aux données, ayant accès aux archives, participant à l’exploitation dutraitement, participant à sa maintenance, participant à <strong>la</strong> sécurité du réseau, etc.).Le CIL sensibilisera/formera ces personnels en conséquence ;• à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à ce que cet entretien se fasse en présence du CIL, <strong>de</strong> son représentant local ou d’<strong>un</strong>membre du personnel local d’encadrement ;• à recourir à <strong>la</strong> reformu<strong>la</strong>tion en cas <strong>de</strong> doute <strong>sur</strong> le sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> question. ;• écouter l’intégralité <strong>de</strong> <strong>la</strong> question et ne répondre (strictement) qu’à <strong>la</strong> question posée ;• à répondre « je ne sais pas » plutôt que <strong>de</strong> fournir <strong>un</strong>e réponse imprécise ou erronée,• à prendre note <strong>de</strong> l’intégralité <strong>de</strong> l’entretien (questions et réponses) dès <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> celui-ci (pour apport aucompte-rendu)• à ne pas faire <strong>de</strong> propositions <strong>de</strong> recherche ou <strong>de</strong> tests supplémentaires : s’en tenir strictement àl’exécution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s contrôleurs.Ne pas oublier que les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ont également préparé leur intervention. Ils peuvent avoir ;• consulté les sites Internet et déjà collecté <strong>de</strong> nombreuses informations ;• questionné <strong>un</strong> sous-traitant <strong>sur</strong> ses processus <strong>de</strong> travail et les engagements qui le lient à l’entitécontrôlée.41 Un délégué à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s données audité par le groupe <strong>de</strong> travail a re<strong>la</strong>té <strong>un</strong> contrôle effectué dans son entreprise suite à p<strong>la</strong>inted’<strong>un</strong> client qui était régulièrement prospecté par téléphone, malgré ses <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s réitérées <strong>de</strong> ne plus être démarché, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s appuyées <strong>de</strong>courriers. Suite au contrôle, le délégué découvrira ces courriers en attente <strong>de</strong> traitement au sein du service contentieux...42 C’est l’<strong>un</strong> <strong>de</strong>s exercices auquel sont soumis les étudiants du Mastère Spécialisé « Informatique et Libertés » <strong>de</strong> l’ISEP : ils jouentalternativement le rôle <strong>de</strong>s contrôlés et <strong>de</strong>s agents contrôleurs.43 A manipuler cependant avec gran<strong>de</strong> précaution et attendre sans doute que <strong>la</strong> culture Informatique et Libertés ait commencé à imprégnerl’entité. Peut-être suffit-il tout simplement au CIL, dans <strong>un</strong> premier temps, d’aller s’entretenir tête à tête avec les personnes directementconcernées pour vérifier qu’elles ont au moins intégré les consignes ?Page 33 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Il est donc important <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s informations précises et fiables.6. Les agents habilités se présentent à votre accueil…Un organisme qui voit se présenter <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL dans le cadre d’<strong>un</strong>e mission <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> doitfaciliter <strong>la</strong> tâche <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission : <strong>la</strong> priorité est <strong>de</strong> leur permettre l’accès aux locaux tout ens’as<strong>sur</strong>ant qu’il s’agit bien <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL et en respectant les procédures <strong>de</strong> contrôle internes.Il convient <strong>de</strong> concevoir <strong>un</strong>e procédure <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité et <strong>de</strong>s habilitations <strong>de</strong>s membres d’<strong>un</strong>emission <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Doivent être disjoints :• le contrôle <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité qui va permettre <strong>un</strong> accès aux locaux et• le contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission.Le personnel d’accueil s’as<strong>sur</strong>e que les visiteurs qui souhaitent pénétrer dans les locaux sont bien ceux qu’ilspréten<strong>de</strong>nt être et qu’ils figurent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission. La présentation <strong>de</strong> leur carte professionnelle, d’<strong>un</strong>epièce d’i<strong>de</strong>ntité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong> remplir cette tâche et <strong>de</strong> s’as<strong>sur</strong>er qu’il ne s’agitpas <strong>de</strong> personnes se faisant passer pour <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.En janvier 2008, le site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL a été enrichi d’<strong>un</strong>e rubrique « Contrôle », qui comporte également <strong>la</strong>liste <strong>de</strong>s agents habilités 44 .Les personnels d’accueil ne <strong>de</strong>vraient pas être chargés <strong>de</strong> s’as<strong>sur</strong>er <strong>de</strong> <strong>la</strong> validité <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission.Le responsable désigné dans <strong>la</strong> procédure mise à disposition du personnel d’accueil sera chargé <strong>de</strong> ce contrôle (leresponsable <strong>de</strong>s lieux ou, le plus souvent, le directeur juridique).Avec <strong>un</strong>e procédure simple et quelques interlocuteurs correctement i<strong>de</strong>ntifiés, le personnel d’accueil peut parer àtoutes les situations même celles qui pourraient être source <strong>de</strong> difficultés, en passant notamment <strong>la</strong> main au CILen cas <strong>de</strong> problème.Les difficultés qui pourraient se présenter à ce sta<strong>de</strong> peuvent être liées :• à l’absence <strong>de</strong>s personnes désignées ;• au refus <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong> se soumettre en tout ou partie aux contrôles propres à chaqueétablissement, ce qui pourrait aboutir à leur refuser l’accès aux locaux.Il existe en fait trois types d’habilitation (auc<strong>un</strong>e indication <strong>sur</strong> <strong>la</strong> carte présentée par l’agent) :• C<strong>la</strong>ssique : Pour les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL habilités à procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s visites ou <strong>de</strong>s vérifications (contrôles)« normales ». Elles sont délivrées par le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, en séance plénière.• Police-Justice : Pour certains agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, habilités à effectuer les visites ou les vérificationsportant <strong>sur</strong> les traitements relevant <strong>de</strong> l'article 26 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n° 78-17 du 6 janvier 1978. Délivrées pardécision du Premier ministre, <strong>sur</strong> proposition du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.• Secret Défense : Pour certains agents, habilités à contrôler <strong>de</strong>s fichiers « secret défense ».6.1. Le Conseil d’Etat annule <strong>de</strong>ux sanctions <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILLe 6 novembre 2009, le Conseil d’Etat a annulé <strong>de</strong>ux sanctions prononcées par <strong>la</strong> CNIL à l’encontre <strong>de</strong>sociétés effectuant <strong>de</strong> <strong>la</strong> prospection commerciale par téléphone. Ces sanctions étaient fondées <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s constatsopérés lors <strong>de</strong> contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> que le Conseil d’Etat a jugé irréguliers.Extrait <strong>de</strong> l’<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s décisions : « Considérant qu’il n’est pas contesté que les responsables <strong>de</strong>s locaux ayant faitl’objet <strong>de</strong>s contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> qui ont permis aux membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission nationale <strong>de</strong> l’informatique et <strong>de</strong>slibertés <strong>de</strong> constater les manquements sanctionnés par <strong>la</strong> délibération attaquée n’ont pas été informés <strong>de</strong> leurdroit <strong>de</strong> s’opposer à ces visites ; qu’à cet égard <strong>la</strong> seule mention que le contrôle était effectué en application <strong>de</strong>l’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 modifiée ne saurait tenir lieu <strong>de</strong> l’information requise ; que, par suite, <strong>la</strong>société est fondée à soutenir que <strong>la</strong> sanction qui lui a été infligée, dès lors qu’elle reposait <strong>sur</strong> les faits constatés44 http://www.<strong>cnil</strong>.fr/vos-responsabilites/les-<strong>controle</strong>s-<strong>de</strong>-a-a-z/Page 34 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


lors <strong>de</strong>s contrôles effectués, a été prise au terme d’<strong>un</strong>e procédure irrégulière et qu’elle doit pour ce motif êtreannulée ».Dans <strong>un</strong> comm<strong>un</strong>iqué publié le 2 décembre 2009, <strong>la</strong> Commission précise que ces décisions ne modifient ni lespouvoirs qu’elle possè<strong>de</strong> dans le cadre <strong>de</strong> ses contrôles ni <strong>la</strong> politique qu’elle mène : « les contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong><strong>de</strong>meurent <strong>un</strong>e priorité au service <strong>de</strong>s citoyens et du respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie privée ».Les faits : La CNIL avait prononcé, le 14 décembre 2006, <strong>de</strong>ux sanctions financières à l’encontre <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxsociétés qui commercialisent <strong>de</strong>s fenêtres en ayant recours à <strong>de</strong> <strong>la</strong> prospection téléphonique (30.000 € chac<strong>un</strong>e).Lors <strong>de</strong> ses contrôles, <strong>la</strong> CNIL avait constaté que le droit <strong>de</strong>s personnes à s’opposer à être démarchéestéléphoniquement, donc leur droit à <strong>la</strong> tranquillité, n’était pas pris en compte <strong>de</strong> manière satisfaisante.Dans sa décision du 6 novembre 2009, le Conseil d’Etat, assimi<strong>la</strong>nt les locaux d’entreprise au domicile privé, aconsidéré que, « en raison <strong>de</strong> l’ampleur <strong>de</strong>s pouvoirs » <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, « cette ingérence » n’estproportionnée que si elle a été « préa<strong>la</strong>blement autorisée par <strong>un</strong> juge » ou si <strong>la</strong> personne responsable <strong>de</strong>s lieux« a été préa<strong>la</strong>blement informée <strong>de</strong> son droit <strong>de</strong> s’opposer » au contrôle. Cette information préa<strong>la</strong>ble n’ayant pasété réalisée, le Conseil d’état a annulé ces <strong>de</strong>ux sanctions <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.La CNIL a pris acte <strong>de</strong> ces décisions et a <strong>de</strong>puis modifié ses pratiques <strong>de</strong> contrôle afin <strong>de</strong> se conformer auxexigences du Juge. Elle procè<strong>de</strong> dorénavant systématiquement à l’information <strong>de</strong>s personnes faisant l’objet d’<strong>un</strong>contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s éléments prévus à l’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi et notamment :• <strong>de</strong> leur droit à s’opposer à ce contrôle ;• dans cette hypothèse, <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité pour le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong> saisir le prési<strong>de</strong>nt du trib<strong>un</strong>al <strong>de</strong>gran<strong>de</strong> instance compétent afin que celui-ci autorise, par ordonnance, <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle, y comprisen faisant appel à <strong>la</strong> force publique 45 . Le refus du responsable oblige alors <strong>la</strong> CNIL à faire son contrôlesous <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> l'autorité judiciaire.En pratique, <strong>la</strong> CNIL doit se ménager <strong>un</strong>e preuve <strong>de</strong> <strong>la</strong> délivrance <strong>de</strong> cette information, sous peine <strong>de</strong> voir saprocédure entachée d'irrégu<strong>la</strong>rités.Enfin <strong>la</strong> CNIL a saisi le Premier Ministre et <strong>la</strong> Chancellerie afin d’envisager <strong>un</strong>e modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi. Celle-cipourrait consister à lui donner <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> se faire délivrer <strong>un</strong>e autorisation du juge judiciaire préa<strong>la</strong>blementà tout contrôle. La Commission précise dans son comm<strong>un</strong>iqué que « L’effet <strong>de</strong> <strong>sur</strong>prise pourrait ainsi êtreconservé, ce qui est très important en matière <strong>de</strong> fichiers informatiques où les preuves sont fragiles carfacilement effaçables ».6.2. La proposition <strong>de</strong> loi Détraigne-EscoffierLe 6 novembre 2009, les Sénateurs Yves Détraigne (UC, Marne) et Anne-Marie Escoffier (RDSE, Aveyron) ontdéposé <strong>un</strong>e proposition <strong>de</strong> loi 46 « visant à mieux garantir le droit à <strong>la</strong> vie privée à l’heure du numérique ». Cetteproposition modifierait <strong>la</strong> loi dite « Informatique et Libertés ».Ce texte introduit plusieurs me<strong>sur</strong>es très importantes, dont le CIL obligatoire (article 3), <strong>la</strong> notification <strong>de</strong>s failles<strong>de</strong> sécurité (article 7), le renforcement <strong>de</strong>s obligations du Responsable <strong>de</strong> traitement, (articles 6 et 8) et lerenforcement du pouvoir <strong>de</strong> sanction <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL (articles 11 à 13).Concernant plus particulièrement le sujet qui nous intéresse dans le cadre <strong>de</strong> cedocument, signalons <strong>la</strong> reformu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’article 9bis (nouveau) adopté enCommission <strong>de</strong>s lois le 24 février 2010, avant son passage en première lecture auSénat le 23 mars 2010.Figure 13 : Le Sénateur Yves Détraigne nous avait fait l’honneur, enseptembre 2009, d’intervenir lors <strong>de</strong> l’<strong>un</strong> <strong>de</strong> nos débats, <strong>sur</strong>l’Anonymisation.45 La CNIL a réaffirmé à cette occasion « son intention <strong>de</strong> saisir systématiquement l’autorité judiciaire en cas d’opposition afin <strong>de</strong>permettre <strong>la</strong> vérification <strong>de</strong> <strong>la</strong> conformité <strong>de</strong>s fichiers à <strong>la</strong> loi ».46 www.senat.fr/rap/l09-330/l09-330.htmlPage 35 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Si ce texte était promulgué, les dispositions <strong>de</strong>s I et II <strong>de</strong> l’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 précitéeseraient remp<strong>la</strong>cées par quatre alinéas ainsi rédigés :« I. — Les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission nationale <strong>de</strong> l'informatique et <strong>de</strong>s libertés ainsi que les agents <strong>de</strong> sesservices habilités dans les conditions définies au <strong>de</strong>rnier alinéa <strong>de</strong> l'article 19 ont accès, <strong>de</strong> 6 heures à 21heures, pour l'exercice <strong>de</strong> leurs missions, aux lieux, locaux, enceintes, instal<strong>la</strong>tions ou établissements servant à<strong>la</strong> mise en œuvre d'<strong>un</strong> traitement <strong>de</strong> données à caractère personnel et qui sont à usage professionnel, àl’exclusion <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> ceux-ci affectés au domicile privé.II. — Lorsque l'urgence, <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>s faits justifiant le contrôle ou le risque <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction ou <strong>de</strong> dissimu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong> documents l'exigent, <strong>la</strong> visite est préa<strong>la</strong>blement autorisée par le juge <strong>de</strong>s libertés et <strong>de</strong> <strong>la</strong> détention dutrib<strong>un</strong>al <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> instance dans le ressort duquel sont situés les locaux à visiter. Dans les autres cas, leresponsable <strong>de</strong>s lieux peut s'opposer à <strong>la</strong> visite, qui ne peut alors se dérouler qu'avec l'autorisation du juge <strong>de</strong>slibertés et <strong>de</strong> <strong>la</strong> détention. Celui-ci statue dans <strong>de</strong>s conditions fixées par décret en Conseil d’État.La visite s'effectue sous l'autorité et le contrôle du juge qui l'a autorisée, en présence <strong>de</strong> l'occupant <strong>de</strong>s lieux ou<strong>de</strong> son représentant, qui peut se faire assister d'<strong>un</strong> conseil <strong>de</strong> son choix ou, à défaut, en présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxtémoins qui ne sont pas p<strong>la</strong>cés sous l’autorité <strong>de</strong>s personnes chargées <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r au contrôle. Le juge peut, s'ill'estime utile, se rendre dans les locaux pendant l'intervention. A tout moment, il peut déci<strong>de</strong>r <strong>la</strong> suspension oul'arrêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite.L'ordonnance ayant autorisé <strong>la</strong> visite est exécutoire au seul vu <strong>de</strong> <strong>la</strong> minute. Elle mentionne que le juge ayantautorisé <strong>la</strong> visite peut être saisi à tout moment d'<strong>un</strong>e <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> suspension ou d'arrêt <strong>de</strong> cette visite et précisequ'<strong>un</strong>e telle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> n'est pas suspensive. Elle indique le dé<strong>la</strong>i et <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> recours. Elle peut faire l'objet,suivant les règles prévues par le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure civile, d'<strong>un</strong> appel <strong>de</strong>vant le premier prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> courd'appel. »Voici les commentaires qui accompagnent cette proposition :« Article 9 bis (nouveau) (art. 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi « informatique et libertés ») - Contrôles inopinés <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILA l'initiative du Gouvernement (Notre collègue M. Alex Türk a présenté <strong>un</strong> amen<strong>de</strong>ment simi<strong>la</strong>ire qui a été retiréau profit <strong>de</strong> celui du Gouvernement qui prévoyait <strong>un</strong> régime juridique plus complet.), votre commission a adopté<strong>un</strong> article 9 bis afin <strong>de</strong> donner à <strong>la</strong> CNIL <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au juge <strong>de</strong>s libertés et <strong>de</strong> <strong>la</strong> détentionl'autorisation préa<strong>la</strong>ble d'effectuer <strong>un</strong>e visite inopinée « lorsque l'urgence, <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>s faits justifiant lecontrôle ou le risque <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction ou <strong>de</strong> dissimu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> documents l'exigent ».En effet, tel qu'il est actuellement rédigé, l'article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi « informatique et libertés » dispose que leresponsable <strong>de</strong>s lieux peut s'opposer à <strong>un</strong>e visite <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission. Dans ce cas, <strong>la</strong> visite ne peut se déroulerqu'avec l'autorisation d'<strong>un</strong> prési<strong>de</strong>nt du trib<strong>un</strong>al <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> instance territorialement compétent ou du jugedélégué par lui. Ce magistrat est saisi à <strong>la</strong> requête du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission.Le Conseil d'Etat a d'ailleurs récemment conforté ce principe en estimant, <strong>sur</strong> le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l'article 8 <strong>de</strong> <strong>la</strong>Convention européenne <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l'homme re<strong>la</strong>tif à l'invio<strong>la</strong>bilité du domicile, que les responsables <strong>de</strong>slocaux dans lesquels se déroule <strong>un</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL doivent même être « informés <strong>de</strong> leur droit à s'opposer àces visites » (arrêt du 6 novembre 2009 du Conseil d'Etat, Société Inter Confort, req. N° 304300).Or, ce droit d'opposition est <strong>de</strong> nature à restreindre considérablement <strong>la</strong> portée et l'efficacité <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL puisque l'organisme contrôlé pourra bénéficier du temps nécessaire à l'obtention d'<strong>un</strong>e ordonnancejudiciaire pour effacer - ou dissimuler - <strong>de</strong>s données informatiques qui seraient contraires à <strong>la</strong> loi.En permettant au juge <strong>de</strong>s libertés et <strong>de</strong> <strong>la</strong> détention, gardien <strong>de</strong>s libertés individuelles, d'autoriser <strong>la</strong> CNIL àeffectuer <strong>un</strong> contrôle inopiné, l'amen<strong>de</strong>ment renforce l'efficacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL dans sa mission <strong>de</strong> contrôle sansporter atteinte aux droits du responsable <strong>de</strong>s lieux visités. En effet, conformément à l'article 44 précité, <strong>la</strong> visites'effectue sous l'autorité et le contrôle du juge qui l'a autorisée et celui-ci peut déci<strong>de</strong>r l'arrêt ou <strong>la</strong> suspension<strong>de</strong> <strong>la</strong> visite à tout moment ».Page 36 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Le 23 mars 2010 <strong>la</strong> « petite loi » a été votée sans vote contraire au Sénat. Les sénateurs ont modifié le <strong>de</strong>uxièmechapitre : « Le responsable <strong>de</strong>s lieux est informé <strong>de</strong> son droit d’opposition à <strong>la</strong> visite. Lorsqu’il exerce ce droit,<strong>la</strong> visite ne peut se dérouler qu’après l’autorisation du juge <strong>de</strong>s libertés et <strong>de</strong> <strong>la</strong> détention. Celui-ci statue dans<strong>de</strong>s conditions fixées par décret en Conseil d’État. Toutefois, par dérogation au I, lorsque l’urgence, <strong>la</strong> gravité<strong>de</strong>s faits justifiant le contrôle ou le risque <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction ou <strong>de</strong> dissimu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> documents l’exigent, <strong>la</strong> visite estpréa<strong>la</strong>blement autorisée par le juge <strong>de</strong>s libertés et <strong>de</strong> <strong>la</strong> détention du trib<strong>un</strong>al <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> instance dans le ressortduquel sont situés les locaux à visiter ».6.3. A quoi ressemble <strong>un</strong> agent contrôleur ?Les contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> sont as<strong>sur</strong>és a minima par <strong>de</strong>ux agents habilités <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission.Mais qui sont-ils ? Voici à quoi ressemble <strong>un</strong>e fiche <strong>de</strong> poste d’<strong>un</strong> agent contrôleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong> profil« technique » (source : Offre publiée <strong>sur</strong> le site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cnil en mai 2007) :Description du poste : Au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> Direction <strong>de</strong> l’expertise informatique et <strong>de</strong>s contrôles, le service <strong>de</strong>scontrôles prépare et procè<strong>de</strong> aux contrôles ordonnés par <strong>la</strong> CNIL. Il participe également aux autres missions <strong>de</strong><strong>la</strong> Direction. Sous <strong>la</strong> responsabilité du chef <strong>de</strong> service, le contrôleur analyse et évalue <strong>de</strong>s systèmesd’information et en détecte les éventuels dysfonctionnements au regard <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s principes et règles<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi informatique et libertés.Principales missions :• Proposer, organiser et participer à <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> systèmes d’information• Analyser les systèmes d’information et les fichiers mis en œuvre, en détecter les anomalies,• Etablir les éléments <strong>de</strong> preuve d’<strong>un</strong>e éventuelle infraction aux dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi « informatique etlibertés»• Rédiger <strong>un</strong> compte-rendu <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle qui, le cas échéant, sera transmis à <strong>la</strong> formationrestreinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ayant compétence pour prononcer <strong>de</strong>s sanctions administratives• Participer à <strong>de</strong>s ré<strong>un</strong>ions ou à <strong>de</strong>s contrôles en France ou à l’étranger organisés par d’autresorganismes.• As<strong>sur</strong>er <strong>un</strong>e veille technologique <strong>de</strong>s outils permettant d’accroître l’efficacité <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôleFormation et expérience requises :• Formation supérieure en informatique et expérience confirmée dans le secteur.• Pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong>s preuves et <strong>de</strong>s investigations• Bonne connaissance technique <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong> données, <strong>de</strong>s systèmes d’exploitation, <strong>de</strong>s réseaux etd’internet.Qualités professionnelles et personnelles :• Aptitu<strong>de</strong> à l’analyse comportementale, résistance au stress et maîtrise <strong>de</strong> soi.• Esprit d’investigation et aptitu<strong>de</strong> à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>s preuves.• Curiosité et intérêt pour les développements technologiques.• Esprit <strong>de</strong> synthèse et capacités rédactionnelles.• Organisation et métho<strong>de</strong>.• Disponibilité et souplesse horaire sont requises pour répondre aux exigences liées à l’exécution <strong>de</strong>smissions <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong>s nombreux dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>ments à Paris et en Province qu’elles peuvent entraîner.Statut et candidature :• Agent contractuel <strong>de</strong> l’état. CDD <strong>de</strong> 1 an pouvant déboucher <strong>sur</strong> <strong>un</strong> CDI.• Poste pourvu par <strong>un</strong> candidat externe ou par voie <strong>de</strong> détachement <strong>sur</strong> <strong>un</strong> poste non statutaire.• Sélection <strong>sur</strong> dossier, entretiens et jury.• Rém<strong>un</strong>ération selon profil (40 à 50 K€ brut)Page 37 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


6.4. L’importance <strong>de</strong> l’accueilIl n’est qu’<strong>un</strong>e occasion <strong>de</strong> faire <strong>un</strong>e bonne « première impression »… les auditions ont montré que certainesvisites étaient parties <strong>sur</strong> <strong>de</strong> fort mauvaises bases, suite à <strong>un</strong> accueil que les agents habilités avaient peu goûté.Il peut être utile que les personnels d’accueil aient été sensibilisés aux procédures <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL.Il est nécessaire que <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s interlocuteurs concernés en cas <strong>de</strong> visite <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ait été pré établie et que lepersonnel d’accueil soit en possession <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction et <strong>de</strong>s coordonnées <strong>de</strong> ces interlocuteurs et <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong>qui est privilégiée pour les joindre.A l’arrivée <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, le personnel d’accueil se trouve face à <strong>de</strong>s personnes étrangères à l’entreprisequi se présentent en tant qu’agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à pénétrer <strong>sur</strong> le site, le plus souvent sans y êtreattendus, afin d’effectuer <strong>de</strong>s vérifications <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>.Il sera <strong>de</strong>mandé, quelles que soient les circonstances, d’accueillir courtoisement les représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Le personnel d’accueil doit informer sans attendre le responsable désigné du site, ou l’<strong>un</strong> <strong>de</strong> ses représentants. Siles représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt à ce sta<strong>de</strong> à rencontrer <strong>un</strong>e personne dénommée, cette information <strong>de</strong>vralui être précisée.Si les bureaux ne sont pas ouverts, les consignes <strong>de</strong>vront préciser que :• le chef <strong>de</strong> mission <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL doit en être informé et invité à patienter en attendant l’arrivée rapi<strong>de</strong> duresponsable du site ou <strong>de</strong> son représentant ;• <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s agents présents pourrait néanmoins être poursuivie.Les contrôles à ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>vant simplement permettre <strong>de</strong> vérifier l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s agents et <strong>de</strong> s’as<strong>sur</strong>er qu’iesfigurent <strong>sur</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission, ce qui les autorise à pouvoir entrer dans les locaux ; le personnel d’accueil<strong>de</strong>vrait donc <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>la</strong> présentation d’<strong>un</strong>e pièce d’i<strong>de</strong>ntité, <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte professionnelle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong>mission.L'entreprise est fondée à mettre en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>un</strong> traitement d'accueil <strong>de</strong>s visiteurs, qui lui-même doit être conforme à<strong>la</strong> loi Informatique et Libertés (Figure-t-il <strong>sur</strong> votre inventaire <strong>de</strong>s traitements ?). De ce point <strong>de</strong> vue si lesprocessus prévoient habituellement qu'<strong>un</strong>e pièce d'i<strong>de</strong>ntité soit montrée; l'usage <strong>de</strong> conserver <strong>la</strong> pièce d'i<strong>de</strong>ntitéest probablement excessif… et est considéré comme tel par les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, qui le soulignent dans leprocès-verbal.En cas <strong>de</strong> difficultés dans ces contrôles, les consignes seront :• d’en informer le responsable désigné pour le site ;• et d’attendre ses instructions.Une fois ces vérifications réalisées et les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL éventuellement m<strong>un</strong>is <strong>de</strong>s documents (badge ouautres) leur permettant <strong>de</strong> circuler dans les locaux, ils seront confiés aux soins du responsable du site ou <strong>de</strong> sonreprésentant pour les accompagner. Ils ne seront jamais <strong>la</strong>issés seuls dans leur dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>ment à l’intérieur <strong>de</strong>slocaux. Les conditions particulières <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong>s badges leur seront précisées.Leurs heures d’arrivée et <strong>de</strong> départ seront soigneusement consignées.6.5. Consignes pour le responsable <strong>de</strong>s lieuxIl est indispensable que le responsable <strong>de</strong>s lieux ait été sensibilisé aux procédures <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL.Ce responsable doit disposer d’<strong>un</strong>e liste d’interlocuteurs privilégiés (CIL, Direction juridique, etc.) qui pourrontle gui<strong>de</strong>r.Le responsable <strong>de</strong>s lieux ou son représentant, sera chargé d’accueillir et d’accompagner les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL àleur arrivée et tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle.Dès qu’il est informé par le personnel d’accueil, il doit prévenir <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s personnes désignées dans et selon <strong>la</strong>procédure interne.Page 38 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Depuis <strong>la</strong> décision du Conseil d’Etat en date du 6 novembre 2009, <strong>la</strong> CNIL procè<strong>de</strong> dorénavantsystématiquement à l’information <strong>de</strong>s personnes faisant l’objet d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>séléments prévus à l’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi et notamment :• <strong>de</strong> leur droit à s’opposer à ce contrôle ;• dans cette hypothèse, <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité pour le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong> saisir le prési<strong>de</strong>nt du trib<strong>un</strong>al <strong>de</strong>gran<strong>de</strong> instance compétent afin que celui-ci autorise, par ordonnance, <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle, y comprisen faisant appel à <strong>la</strong> force publique 47 . Le refus du responsable oblige alors <strong>la</strong> CNIL a faire son contrôlesous <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> l'autorité judiciaire.En pratique, <strong>la</strong> CNIL doit se ménager <strong>un</strong>e preuve <strong>de</strong> <strong>la</strong> délivrance <strong>de</strong> cette information, sous peine <strong>de</strong> voir saprocédure entachée d'irrégu<strong>la</strong>rités.C’est le responsable <strong>de</strong>s lieux qui <strong>de</strong>vrait prendre connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission (cf. chapitre 7) qui précisele champ <strong>de</strong>s investigations. Il <strong>de</strong>vrait porter ces informations à <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s interlocuteursdésignés dans et selon <strong>la</strong> procédure interne.Il doit prendre copie <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission.Le représentant du responsable du traitement<strong>sur</strong> le site a <strong>un</strong> rôle central dans le déroulement<strong>de</strong> <strong>la</strong> mission pour son entreprise. Les principesà mettre en œuvre doivent être c<strong>la</strong>irementdéfinis dans <strong>la</strong> procédure interne qu’il doitscrupuleusement respecter (cf. chapitre « 6.5»)Tout problème qui apparaîtrait au cours dudéroulement du contrôle <strong>de</strong>vrait êtreimmédiatement transmis à <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>sinterlocuteurs désignés dans et selon <strong>la</strong>procédure interne dite <strong>de</strong> « mobilisation ».Figure 14 : Procédure mise en œuvre par <strong>un</strong>Membre AFCDP (extrait)En fin <strong>de</strong> vérification, il <strong>de</strong>vra s’as<strong>sur</strong>er que lesagents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL lui présentent <strong>un</strong> procèsverbal(cf. Chapitre 13). Celui-ci doitreprendre l’intégralité <strong>de</strong>s vérifications. Il luisera <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> le signer. Il <strong>de</strong>vraitsystématiquement prendre conseil avec [<strong>la</strong> liste<strong>de</strong>s interlocuteurs désignés] dans et selon <strong>la</strong> procédure interne pour éventuellement ajouter <strong>de</strong>s commentaires.Le procès verbal est établi par les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL en <strong>de</strong>ux exemp<strong>la</strong>ires, dont l’<strong>un</strong> revient à l’entreprise. Leresponsable du site fait parvenir à [<strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s personnes désignées] dans et selon <strong>la</strong> procédure interne <strong>un</strong>e copie<strong>de</strong> cet exemp<strong>la</strong>ire.Après le départ <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, les consignes du chapitre 14 seront appliquées par l’ensemble <strong>de</strong>s acteursinternes.47 La CNIL a réaffirmé à cette occasion « son intention <strong>de</strong> saisir systématiquement l’autorité judiciaire en cas d’opposition afin <strong>de</strong>permettre <strong>la</strong> vérification <strong>de</strong> <strong>la</strong> conformité <strong>de</strong>s fichiers à <strong>la</strong> loi ».Page 39 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


6.6. Le rôle du Correspondant Informatique & LibertésIl est probable que pendant que les contrôleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL atten<strong>de</strong>nt, ils vont observer tout ce qui est à leurportée (contrôle d’accès avec collecte <strong>de</strong> données, présence éventuelle d’<strong>un</strong> moyen <strong>de</strong> vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce,existence d’<strong>un</strong>e affiche annonçant ce dispositif, etc.) et qu’ils vérifieront par <strong>la</strong> suite que ces traitements sontdéc<strong>la</strong>rés et/ou portés au registre tenu par le Correspondant Informatique & Libertés. Le CIL aura pris soin <strong>de</strong>vérifier/faire vérifier ces points dans chaque zone d’accueil.La procédure interne re<strong>la</strong>tive au rôle du CIL <strong>de</strong>vrait prévoir les différentes situations susceptibles <strong>de</strong> se présenterdans l’entreprise et comporter <strong>un</strong>e annexe avec les coordonnées <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne en charge :• [<strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s sites] que le CIL pourrait rejoindre dès que possible pour assister à <strong>la</strong> vérification et ai<strong>de</strong>r leresponsable <strong>de</strong> l’établissement,• [<strong>la</strong> liste <strong>de</strong> sites], trop éloignés, pour lesquels il pourrait rester en contact « permanent » avec leresponsable pour lui porter assistance.Dès que le CIL a connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>sur</strong> l’<strong>un</strong> <strong>de</strong>s sites d’agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, il doit se fairecomm<strong>un</strong>iquer <strong>la</strong> teneur <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> mission, notamment <strong>sur</strong> l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérification (initiative <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ?P<strong>la</strong>inte ?) et son périmètre (si tant est que ce<strong>la</strong> soit précisé dans <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission).Quelle que soit <strong>la</strong> situation (présence physique ou contact), il apporte toute son ai<strong>de</strong> au responsable <strong>de</strong> lieux,notamment : rappel <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>voirs et droits, rappel <strong>de</strong>s consignes, informations en re<strong>la</strong>tion directe avec l’objet ducontrôle, etc.Le CIL prend <strong>la</strong>ngue avec l’agent <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL qui dirige <strong>la</strong> mission le plus rapi<strong>de</strong>ment possible après êtreinformé du contrôle. Il s’i<strong>de</strong>ntifie et liste les actions qu’il peut prendre pour faciliter sa mission.Le CIL <strong>de</strong>vrait participer, même à distance, à <strong>la</strong> ré<strong>un</strong>ion <strong>de</strong> débriefing et établir son propre rapport du contrôle(analyse, recommandations, actions) à partir <strong>de</strong> ses propres éléments s’il s’est dép<strong>la</strong>cé ou <strong>de</strong> ceux que lui fournitle responsable du site dans le cas contraire.Il doit faire état <strong>de</strong> ce contrôle dans le bi<strong>la</strong>n annuel (genèse, déroulement, analyse, critique a posteriori <strong>de</strong> <strong>la</strong>procédure, actions correctives menées, suivi, etc.).6.7. Les textes <strong>de</strong> référenceLa procédure mise en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> peut également s’appuyer <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s textes (règlement intérieur, règlement <strong>de</strong> sécurité,notes internes, …) publiés en interne à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s différents acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité.Nous reprenons ici les extraits directement liés à <strong>la</strong> première phase du contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>.Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée le 6 août 2004« Article 44 – II. - Les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission nationale <strong>de</strong> l'informatique et <strong>de</strong>s libertés 48 ainsi que les agents <strong>de</strong> sesservices habilités dans les conditions définies au <strong>de</strong>rnier alinéa <strong>de</strong> l'article 19 ont accès, <strong>de</strong> 6 heures à 21heures, pour l'exercice <strong>de</strong> leurs missions, aux lieux, locaux, enceintes, instal<strong>la</strong>tions ou établissements servant à<strong>la</strong> mise en œuvre d'<strong>un</strong> traitement <strong>de</strong> données à caractère personnel et qui sont à usage professionnel, àl'exclusion <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> ceux-ci affectées au domicile privé.Le procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République territorialement compétent en est préa<strong>la</strong>blement informé.Article 19La commission dispose <strong>de</strong> services dirigés par le prési<strong>de</strong>nt et p<strong>la</strong>cés sous son autorité.Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission sont nommés par le prési<strong>de</strong>nt.En cas <strong>de</strong> besoin, le vice-prési<strong>de</strong>nt délégué exerce les attributions du prési<strong>de</strong>nt.Le secrétaire général est chargé du fonctionnement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong>s services sous l'autorité duprési<strong>de</strong>nt.48 cf. <strong>sur</strong> le site <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation plénière : http://www.<strong>cnil</strong>.fr/in<strong>de</strong>x.php?id=68Page 40 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Ceux <strong>de</strong>s agents qui peuvent être appelés à participer à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> vérificationmentionnées à l'article 44 doivent y être habilités par <strong>la</strong> commission ; cette habilitation ne dispense pas <strong>de</strong>l'application <strong>de</strong>s dispositions définissant les procédures autorisant l'accès aux secrets protégés par <strong>la</strong> loi.Article 44 IIIIls peuvent, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission, être assistés par <strong>de</strong>s experts désignés par l’autoritédont ceux-ci dépen<strong>de</strong>nt ».Décret n° 2005-1309 du 20 octobre 2005 (modifié)« Article 57L'habilitation prévue par le <strong>de</strong>rnier alinéa <strong>de</strong> l'article 19 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 susvisée est délivrée auxagents <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission, <strong>de</strong> catégorie A ou assimilés, pour <strong>un</strong>e durée <strong>de</strong> cinq ans renouve<strong>la</strong>ble.Article 58Nul agent <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission ne peut être habilité à effectuer <strong>un</strong>e visite ou <strong>un</strong>e vérification s'il a faitl'objet d'<strong>un</strong>e condamnation à <strong>un</strong>e peine correctionnelle ou criminelle inscrite au bulletin n° 2 du casierjudiciaire, ou dans <strong>un</strong> document équivalent lorsqu'il s'agit d'<strong>un</strong> ressortissant <strong>de</strong> l'Union européenne.Article 59Nul agent <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission ne peut être désigné pour effectuer <strong>un</strong>e visite ou <strong>un</strong>e vérification auprèsd'<strong>un</strong> organisme au sein duquel :1° Il détient <strong>un</strong> intérêt direct ou indirect, exerce <strong>de</strong>s fonctions ou <strong>un</strong>e activité professionnelleou détient <strong>un</strong> mandat ;2° Il a, au cours <strong>de</strong>s trois années précédant <strong>la</strong> visite ou <strong>la</strong> vérification, détenu <strong>un</strong> intérêt directou indirect, exercé <strong>de</strong>s fonctions ou <strong>un</strong>e activité professionnelle ou détenu <strong>un</strong> mandat.Article 60Lorsque les conditions prévues aux articles 57, 58 et 59 cessent d'être remplies, il est mis fin à l'habilitationaprès que l'intéressé a été mis en me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> présenter ses observations. En cas d'urgence, <strong>la</strong> commission peutsuspendre l'habilitation pour <strong>un</strong>e durée maximale <strong>de</strong> six mois.Il est également mis fin à l'habilitation lorsque l'intéressé n'exerce plus les fonctions à raison <strong>de</strong>squelles il a étéhabilité.Article 67Lorsqu'en application du <strong>de</strong>uxième alinéa du III <strong>de</strong> l'article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 susvisée le prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> commission fait appel à <strong>un</strong> ou plusieurs experts, sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> définit l'objet <strong>de</strong> l'expertise et fixe le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong>sa réalisation.Préa<strong>la</strong>blement aux opérations d'expertise, le ou les experts désignés attestent auprès du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission qu'ils répon<strong>de</strong>nt aux conditions posées aux articles 57 à 60.Les in<strong>de</strong>mnités dues aux experts font, le cas échéant, l'objet d'<strong>un</strong>e convention ».Règlement intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL« Article 61 HabilitationsLes agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission sont habilités à procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> par <strong>un</strong>e délibération<strong>de</strong> <strong>la</strong> commission ou du bureau publiée au Journal officiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> République française. Une carte professionnelleattestant <strong>de</strong> cette habilitation leur est délivrée.Article 63 ExpertsLors <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, l’assistance d’experts désignés par l’autorité dont ils dépen<strong>de</strong>nt peutêtre <strong>de</strong>mandée par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission. Leurs frais et honoraires sont à <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission ».Page 41 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


7. Les agents vous présentent leur lettre <strong>de</strong> missionLa décision du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL est notifiée au début du contrôle au responsable <strong>de</strong>s lieux où se situent lestraitements qui font l’objet <strong>de</strong>s vérifications.Pour ce faire, les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL doivent présenter leur lettre <strong>de</strong> mission, signée 49 du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>Commission.Figure 15 : Copie d’<strong>un</strong> ordre <strong>de</strong> missionCette lettre <strong>de</strong> mission comprend les informations suivantes ;• date du contrôle ;• lieu du contrôle ;• objet du contrôle ;• liste <strong>de</strong>s personnes habilitées chargées <strong>de</strong> ce contrôle etleur fonction au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILLa lettre <strong>de</strong> mission est rarement précise. Lors du contrôle, lesagents peuvent avoir pour consigne <strong>de</strong> ne pas répondre à toutequestion quant à <strong>la</strong> genèse <strong>de</strong> leur mission et son périmètre, ceciafin <strong>de</strong> ne pas se retrouver « limités » dans leur démarche (avec <strong>un</strong>ordre <strong>de</strong> mission trop précis, <strong>un</strong>e infraction découverte « parhasard » à l’occasion du contrôle, mais située hors du champindiqué, risquerait d’échapper à toute sanction).D’après les entreprises ayant subi <strong>un</strong> contrôle que le groupe <strong>de</strong>travail a pu auditionner, cette lettre <strong>de</strong> mission indique égalementrarement <strong>la</strong> raison (genèse).Pour cette raison, il est indispensable <strong>de</strong> commencer par discuter avec les agents (« Nous serons mieux à même<strong>de</strong> vous ai<strong>de</strong>r si vous nous indiquez ce que vous cherchez »), afin• d’obtenir le plus d’informations possibles <strong>sur</strong> les raisons <strong>de</strong> ce contrôle 50• <strong>de</strong> sélectionner les bons interlocuteurs en face <strong>de</strong>s agents chargés du contrôle• <strong>de</strong> restreindre au seul périmètre détecté les informations qui vont être présentéesExemple : Si, durant cette échange initial, vous détectez que <strong>la</strong> mission est focalisée <strong>sur</strong> le périmètre« Ressources Humaines », vous êtes à même <strong>de</strong> faire intervenir les personnes concernées et <strong>de</strong> faire préparer <strong>un</strong>PC doté <strong>de</strong>s droits d’accès à ce seul périmètre.Naturellement, les agents peuvent prendre toute initiative lors <strong>de</strong> leur mission et é<strong>la</strong>rgir le champ <strong>de</strong> leursinvestigations. Ainsi, durant <strong>un</strong> contrôle focalisé <strong>sur</strong> les fichiers Ressources Humaines, les agents ont égalementcherché à détecter <strong>la</strong> présence d’outils <strong>de</strong> traçabilité (Contrôle <strong>de</strong> l’activité du sa<strong>la</strong>rié ; accès Web, contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong>messagerie, etc.).Durant cet entretien initial, on n’hésitera pas à vérifier que les agents ont <strong>un</strong>e bonne connaissance <strong>de</strong> l’entreprise,<strong>de</strong> son organisation et <strong>de</strong> ses métiers. Une entreprise contrôlée a eu <strong>la</strong> mauvaise <strong>sur</strong>prise <strong>de</strong> s’apercevoir qu’elleétait i<strong>de</strong>ntifiée à tort comme soumise à Sarbanes-Oxley.Une entreprise condamnée à <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire suite à <strong>un</strong> contrôle et ayant présenté <strong>un</strong> recours <strong>de</strong>vant leConseil d’Etat, soutenait que « seule <strong>la</strong> Commission nationale <strong>de</strong> l'informatique et <strong>de</strong>s libertés (CNIL) estcompétente pour diligenter <strong>un</strong>e mission <strong>de</strong> contrôle et non son prési<strong>de</strong>nt ». Elle a été déboutée. Dans <strong>la</strong> note <strong>de</strong>décision, on relève que « le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL est compétent pour diligenter <strong>un</strong>e mission <strong>de</strong> contrôle ».49 Comment, dans <strong>la</strong> réalité, vali<strong>de</strong>r ce point ? 1) ce<strong>la</strong> voudrait dire fournir <strong>un</strong> exemp<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> signature au personnel d’accueil et <strong>sur</strong>toutne pas oublier <strong>de</strong> les prévenir quand il y aura <strong>un</strong> changement <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt…50 Il semble que le contrôle soit <strong>la</strong> seule réelle opport<strong>un</strong>ité <strong>de</strong> recueillir auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL quelques informations concernant ce contrôle(dont <strong>la</strong> genèse et le périmètre) : après, c’est trop tard.Page 42 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


7.1. Les textes <strong>de</strong> référenceNous reprenons ici les extraits directement liés à l’ordre (ou lettre) <strong>de</strong> mission.Loi du 6 janvier 1978 modifiée le 6 août 2004« Article 44 – II. – […] ont accès, <strong>de</strong> 6 heures à 21 heures, pour l'exercice <strong>de</strong> leurs missions, aux lieux, locaux, enceintes,instal<strong>la</strong>tions ou établissements servant à <strong>la</strong> mise en œuvre d'<strong>un</strong> traitement <strong>de</strong> données à caractère personnel etqui sont à usage professionnel, à l'exclusion <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> ceux-ci affectées au domicile privé.Le procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République territorialement compétent en est préa<strong>la</strong>blement informé ».Décret n° 2005-1309 du 20 octobre 2005 (modifié)« Article 61 :Lorsque <strong>la</strong> commission déci<strong>de</strong> <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, elle en informe préa<strong>la</strong>blement par écrit le procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong>République dans le ressort territorial duquel doit avoir lieu <strong>la</strong> visite ou <strong>la</strong> vérification.Le procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République est informé au plus tard vingt-quatre heures avant <strong>la</strong> date à <strong>la</strong>quelle doit avoirlieu le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>. Cet avis précise <strong>la</strong> date, l'heure, le lieu et l'objet du contrôle.Article 62Lorsque <strong>la</strong> commission effectue <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, elle informe au plus tard au début du contrôle leresponsable <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> l'objet <strong>de</strong>s vérifications qu'elle compte entreprendre, ainsi que <strong>de</strong> l'i<strong>de</strong>ntité et <strong>de</strong> <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong>s personnes chargées du contrôle. Lorsque le responsable du traitement n'est pas présent <strong>sur</strong> les lieuxdu contrôle, ces informations sont portées à sa connaissance dans les huit jours suivant le contrôle.Dans le cadre <strong>de</strong> leurs vérifications, les personnes chargées du contrôle présentent en réponse à toute <strong>de</strong>man<strong>de</strong>leur ordre <strong>de</strong> mission et, le cas échéant, leur habilitation à procé<strong>de</strong>r aux contrôles ».Règlement intérieur (Délibération CNIL n°2006-147 du 23 mai 2006)Concernant l’Article 62 : « Notification <strong>de</strong> mission <strong>de</strong> contrôleLorsque <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> est notifiée préa<strong>la</strong>blement à son déroulement, il peut être joint à <strong>la</strong>lettre <strong>un</strong>e <strong>de</strong>man<strong>de</strong> visant à obtenir <strong>de</strong>s informations <strong>sur</strong> l'architecture informatique en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, <strong>la</strong> mise àdisposition <strong>de</strong>s personnels habilités à accé<strong>de</strong>r aux applications et, le cas échéant, <strong>un</strong> accès direct auxsystèmes ».Concernant l’Article 59 : « Objet <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôleLes missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ont pour objet :• d'examiner <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité au regard <strong>de</strong>s articles 22 à 27 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 d'<strong>un</strong> traitement misen œuvre par <strong>un</strong>e ou plusieurs personnes ;• <strong>de</strong> s'as<strong>sur</strong>er que le traitement mis en œuvre correspond au traitement ayant fait l'objet <strong>de</strong>s formalitéspréa<strong>la</strong>bles et en particulier aux délibérations <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission ;• <strong>de</strong> vérifier que l'ensemble <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi sont respectées ».8. Comment se déroule <strong>un</strong> contrôle ?Un Correspondant Informatique & Libertés auditionné par le groupe AFCDP a comm<strong>un</strong>iqué <strong>un</strong> extrait <strong>de</strong> <strong>la</strong>procédure mise en œuvre au sein <strong>de</strong> son entité (il ne s’agit que d’<strong>un</strong> exemple, dont on peut s’inspirer pour rédigersa propre procédure, en tenant compte <strong>de</strong> ses spécificités) :« L’entité contrôlée met à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ;• <strong>un</strong>e pièce, indépendante, pour effectuer le contrôle, le cas échéant <strong>de</strong> l’eau et du café à disposition ;• l’accès à <strong>un</strong>e photocopieuse ;• l’accès à <strong>un</strong> téléphone permettant les appels vers <strong>la</strong> province et les téléphones portables (il est possiblequ’ils aient besoin <strong>de</strong> joindre le responsable <strong>de</strong>s traitements ou le CIL) ;• Un poste <strong>de</strong> travail (ou terminal) <strong>sur</strong> lequel pourront être présentées les applications (en ligne) etl’accès au système ;Page 43 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


• La possibilité <strong>de</strong> consulter les divers fichiers constitués ;• Le concours <strong>de</strong> personne(s) apte(s) à l’accès aux systèmes et à <strong>la</strong> mise en œuvre technique <strong>de</strong>sapplicatifs ;• Le concours d’opérateur(s) manipu<strong>la</strong>nt <strong>sur</strong> <strong>un</strong> poste <strong>de</strong> travail (ou terminal) pour les applicationsinformatiques correspondantes à l’objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérification.Il est possible <strong>de</strong> permettre aux contrôleurs d’accé<strong>de</strong>r au restaurant d’entreprise, à leurs frais (ne pas inviter lesagents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL au restaurant).Si possible, il est souhaitable que les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission soient accueillis par <strong>un</strong> nombre au plus égal <strong>de</strong>col<strong>la</strong>borateurs. Ils sont généralement <strong>de</strong>ux ou trois ce qui revient à dire que, peuvent être présents : leresponsable du site, le responsable informatique et le re<strong>la</strong>is local du Correspondant Informatique & Libertés.Dès le début du contrôle, il convient <strong>de</strong> leur présenter [à adapter suivant chaque cas] ;• l’établissement/le site (succinctement) ;• l’organisation/organigramme <strong>de</strong> l’entité (re<strong>la</strong>tif au contrôle) ;• <strong>la</strong> cartographie <strong>de</strong>s traitements ;• <strong>la</strong> procédure qualité ;• tous documents (papier ou électroniques) montrant l’importance accordée à <strong>la</strong> loi Informatique &Libertés par l’entité (Charte <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong> l’informatique, consigne <strong>de</strong> sécurisation <strong>de</strong>s donnéestraitées, Intranet « Informatique & Libertés », etc.).Les contrôleurs peuvent <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r (liste non exhaustive) ;• d’accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s documents et d’en prendre copie ;• d’avoir <strong>de</strong>s entretiens avec toute personne ayant rapport avec les traitements ;• d’accé<strong>de</strong>r au réseau informatique ;• d’accé<strong>de</strong>r à <strong>un</strong>e application ;• comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> sécurité (gestion <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong>passe, ségrégation <strong>de</strong>s accès, moyens <strong>de</strong> sécurisation <strong>de</strong>s donnéesles plus sensibles, etc.) ;• <strong>de</strong>s précisions <strong>sur</strong> le processus <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s données ;• <strong>de</strong>s précisions <strong>sur</strong> le processus <strong>de</strong> saisie (en particulier s’il y a <strong>un</strong>ezone bloc-notes – ou zone <strong>de</strong> libre commentaire – dansl’application) ;• <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription d’éventuelles routines qui sont activées pour mettreautomatiquement à b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> l’application qui ne seraientd’auc<strong>un</strong>e utilité pour l’entité contrôlée ;• <strong>la</strong> durée d’archivage ;• etc.Figure 16 : Procédure mise en œuvre par <strong>un</strong> Membre AFCDP (extrait)Les agents peuvent accé<strong>de</strong>r à l’intégralité <strong>de</strong>s locaux du site (à l’exception <strong>de</strong>s lieux privés) : Il est recommandé<strong>de</strong> les faire accompagner d’<strong>un</strong> col<strong>la</strong>borateur (CIL, « scribe », représentant local du Responsable <strong>de</strong>straitements, etc.) qui les présentera à toute personne qu’ils souhaitent interroger. Il est déconseillé <strong>de</strong> les <strong>la</strong>issercirculer seuls afin qu’ils ne captent pas à l insu <strong>de</strong> l’entité contrôlée <strong>de</strong>s informations ».9. Les autres acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce : personnes et fonctionsconcernéesIl est important au préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> déterminer le rôle <strong>de</strong> chac<strong>un</strong>, pour éviter les oublis et les actions en double.Cette liste ne comporte que les fonctions concernées par <strong>la</strong> visite proprement dite. D’autres fonctions (dont <strong>la</strong>Direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> comm<strong>un</strong>ication ou <strong>la</strong> personne en charge <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions sociales – si le contrôle fait suite à <strong>un</strong>ep<strong>la</strong>inte d’<strong>un</strong> col<strong>la</strong>borateur ou d’<strong>un</strong> syndicat) seront naturellement intégrées au processus par <strong>la</strong> suite.Page 44 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Personnels d’accueil : Chargé <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong> contrôle d’accès au siteReprésentant du responsable du traitement (responsable du site, membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Direction juridique) :Durant toute <strong>la</strong> durée du contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, il est responsable du bon déroulement <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission. Il veilleégalement au respect <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> son entreprise.Personnels techniques informaticiens : Ils mettent leurs compétences au service du représentant du responsabledu traitement, et l’ai<strong>de</strong>nt à répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s agents habilités (notamment pour fournir <strong>de</strong>s copies <strong>de</strong>données liées aux traitements objet du contrôle, pour accé<strong>de</strong>r aux systèmes, pour manipuler <strong>un</strong> poste <strong>de</strong> travail,pour commenter <strong>un</strong> applicatif, etc.).Personnel métiers : Ils mettent leurs compétences au service du représentant du responsable du traitement, etl’ai<strong>de</strong>nt à répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s agents habilités (exemple ; responsable marketing, responsable re<strong>la</strong>tionsclientèle, DRH, etc.).Direction Juridique : Elle apporte son support au représentant du responsable du traitement durant toute <strong>la</strong>durée du contrôle.Correspondant Informatique & Libertés : Il apporte son support au représentant du responsable du traitementdurant toute <strong>la</strong> durée du contrôle.L’<strong>un</strong>e <strong>de</strong> ces personnes tiendra <strong>un</strong> journal (en mo<strong>de</strong> « chrono ») du déroulement intégral du contrôle (le« scribe ») :• heures d’arrivées et <strong>de</strong> départs journaliers <strong>de</strong>s contrôleurs,• toutes leurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s,• les réponses ou les moyens mis a disposition,• les documents comm<strong>un</strong>iqués,• les copies faites,• <strong>la</strong> transcription <strong>de</strong>s entretiens 51 ,• <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s locaux visités,• les applications accédées, etc.Cette prise <strong>de</strong> note est factuelle (elle ne comporte pas d’appréciation ni <strong>de</strong> jugement <strong>de</strong> valeur).Le choix <strong>de</strong>s personnes à mobiliser se fait principalement en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> teneur <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> mission. Lafonction <strong>de</strong>s agents y est indiquée. Cette information permet <strong>de</strong> « sélectionner » les compétences à mettre en face(informaticiens, juristes, etc.).Dans le cas fort fréquent où les agents se dispersent <strong>sur</strong> le site, on veillera à ce que chac<strong>un</strong> d’entre eux soitaccompagné et que cet « accompagnateur » prenne à son compte ce rôle <strong>de</strong> scribe.Ce<strong>la</strong> signifie que l’organisme contrôlé doit mobiliser <strong>un</strong> nombre <strong>de</strong> col<strong>la</strong>borateurs au moins égal au nombred’agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.10. Inventaire <strong>de</strong>s pièces <strong>de</strong>mandées par les agentsLa CNIL indique c<strong>la</strong>irement <strong>sur</strong> son site Web qu’<strong>un</strong>e mission <strong>de</strong> contrôle « vise prioritairement à obtenir copiedu maximum d’informations, techniques et juridiques, pour apprécier les conditions dans lesquelles sont mis enœuvre <strong>de</strong>s traitements informatiques ».Lors du contrôle, <strong>la</strong> délégation peut recueillir, <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> tout renseignement et toute « justification utile ».51 Les discussions avec les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ne sont pas retranscrites dans le Procès-verbal (au contraire <strong>de</strong>s contrôles effectués par <strong>la</strong>DGCCRF).Page 45 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Sur présentation d’<strong>un</strong>e carte professionnelle d’<strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin, les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ont accès aux fichiersmédicaux.« Les voilà… ce sont les contrôleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. Ils viennent vérifier le système bluetooth installé par <strong>la</strong> mairie.Richard S. a décroché le marché, mais sa petite entreprise peine à décoller …/… Il a déjà eu <strong>un</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong>direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, l'ex-DST), et l'a trouvé « moins pénible que celui <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL ». C'est que <strong>la</strong> commission a minutieusement exploré les interfaces du site, multiplié les copies d'écran,vérifié <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s données ».« Sentinelles <strong>de</strong> l’informatique » (extraits), Franck Johannès, Le Mon<strong>de</strong> 5 janvier 2010Voici quelques exemples <strong>de</strong> traitements, informations et données auxquels les agents peuvent <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à avoiraccès lors du contrôle :• Registre <strong>de</strong>s traitements et bi<strong>la</strong>ns annuels (tenus par le CIL)• Descriptif <strong>de</strong> l’architecture <strong>de</strong>s applications, désignation et <strong>de</strong>scriptif sommaire <strong>de</strong>s matériels etlogiciels informatiques et <strong>de</strong>s réseaux, catalogue <strong>de</strong>s données <strong>de</strong>s applicatifs (notamment noms <strong>de</strong>schamps et leur signification), liste <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s et leur signification (pour les données mémorisées dans lesfichiers sous forme codifiée) ;• Dossiers d’analyse fonctionnelle et organique, <strong>de</strong> programmation et d’exploitation, listings <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>ssources <strong>de</strong>s programmes, manuels d’exploitation, etc.• « schéma » <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong> données 52 ;• Une extraction <strong>de</strong> zones <strong>de</strong> libre commentaire ou ZLC (textes libres, blocs notes…), extrait <strong>de</strong> fichierservant à <strong>la</strong> paye, fichiers <strong>de</strong> ressources humaines, informations <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion clients,données marketing, éventuelles listes noires, etc. ;• PSSI (Politique <strong>de</strong> Sécurité du Système d’Information), Charte d’usage <strong>de</strong>s moyens NTIC, noted’application re<strong>la</strong>tive au soin à apporter aux droits d’accès et aux mots <strong>de</strong> passe ;• Note d’informations <strong>de</strong>s publics concernés (interne et externe) ;• Fichiers liés aux autocommutateurs téléphoniques, à <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> contrôle d’accès (par exemple parbadges ou cartes à mémoire), dispositif <strong>de</strong> géolocalisation, reconnaissance biométrique, etc. ;• Copies d’écran et données collectées <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s sites Web, respect <strong>de</strong>s consignes dans le cas <strong>de</strong>s Intranetau sein <strong>de</strong> groupes internationaux ;• Annuaires, organigrammes, « trombinoscopes », etc. ;• Contrats <strong>de</strong> sous-traitance (pour vérifier <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>uses ad hoc) ;• Procédures <strong>de</strong> contrôle interne ;• Procédure d’exercice du droit <strong>de</strong>s personnes (dont le droit d’accès) ;• Procédure <strong>de</strong> suppression <strong>de</strong>s fichiers commerciaux, etc.Naturellement, les agents peuvent également vérifier l’absence d’interconnexion entre fichiers <strong>de</strong> finalitésprincipale différente, l’effectivité <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> purge et le respect <strong>de</strong>s règles en matière <strong>de</strong> fluxtransfrontières.La CNIL peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> tous documents (<strong>de</strong>scriptif <strong>de</strong> l’architecture <strong>de</strong>s applications,<strong>de</strong>scriptif sommaire <strong>de</strong>s matériels et logiciels informatiques mis en œuvre par le traitement, dossier d’analysefonctionnel – <strong>de</strong> programmation – d’exploitation, programmes informatiques, données, procédures <strong>de</strong> sécurité,<strong>de</strong>scription technique d’<strong>un</strong> dispositif biométrique, journal d’accès aux informations, etc.) nécessaires àl’accomplissement <strong>de</strong> sa mission, quel qu’en soit le support, et en prendre copie (à chaque fois que c’estpossible, les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL anonymisent les données dont ils prennent copie (c.a.d qu’ils relèvent <strong>de</strong>sinformations dans <strong>un</strong> format tel que ces données ne peuvent être rattachées à <strong>un</strong>e personne).Exemples (cf. étu<strong>de</strong> du cas Tyco HealthCare France) ;• copies d’écrans,• Gui<strong>de</strong>s et mémorandum internes (« International Database Project Update, Data Auditing and NextSteps, J<strong>un</strong>e 2006 » et « Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’administrateur, Administration et traitement <strong>de</strong>s données pour <strong>la</strong>base <strong>de</strong> données internationales »),52 Certaines entreprises n’ont auc<strong>un</strong>e maîtrise en ce domaine (l’applicatif « masquant » <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données, dont elles ignorent <strong>la</strong>structure).Page 46 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Il convient <strong>de</strong> fournir <strong>la</strong> signification <strong>de</strong>s champs ainsi que <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s et leur signification (pour lesdonnées mémorisées sous forme codifiée).Dans le cas où <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>s documents/données <strong>de</strong>mandés prend du temps, indiquer le dé<strong>la</strong>i nécessaire et sajustification. Il vous appartient d’en as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> transcription par tout traitement approprié dans <strong>de</strong>s documentsdirectement utilisables pour les besoins du contrôle. Il n’est pas possible d’arguer <strong>de</strong> difficulté technique.Par précaution ;• affectez <strong>un</strong> numéro d’ordre à chaque document ;• numérotez chaque page <strong>de</strong> ces documents ;• portez <strong>un</strong>e mention « Confi<strong>de</strong>ntiel – réservé à <strong>la</strong> CNIL » <strong>sur</strong> les documents qui vous semblent les plussensibles ;• ne présentez pas les originaux <strong>de</strong>s contrats, mais fournissez <strong>un</strong>e copie <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle vous aurez retiré lesinformations hors périmètre du contrôle (par exemple <strong>de</strong>s conditions tarifaires exceptionnelles) – enprenant soin <strong>de</strong> l’expliquer aux agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ;• chaque personne chargée d’accompagner en permanence chaque agent <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL doit a) conserver<strong>un</strong>e impression papier <strong>de</strong> chaque écran visualisé lors du contrôle b) conserver <strong>un</strong>e image <strong>de</strong> chaqueécran <strong>sur</strong> <strong>un</strong>e clé USB ;• listez et conservez <strong>un</strong>e copie <strong>de</strong> tous les documents et données qu’emportent les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ;• vérifiez que ces documents/données sont bien dans leurs versions courantes/finales (information àrelever) ;• vérifiez que <strong>la</strong> liste exhaustive <strong>de</strong>s données prélevées figure bien au procès-verbal qui sera présentépour signature à l’issue du contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>.Les contrôleurs peuvent <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>la</strong> comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> documents postérieurement à leur visite. Il convient <strong>de</strong>leur adresser rapi<strong>de</strong>ment, mais <strong>de</strong> façon sécurisée.Les agents peuvent également <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> tout élément leur permettant d’apprécier le respect<strong>de</strong> l’art. 34 <strong>sur</strong> <strong>la</strong> sécurisation <strong>de</strong>s données à caractère personnel traitées : politique <strong>de</strong> sécurité, journal <strong>de</strong>s accès<strong>de</strong>s administrateurs techniques, <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> sécurité mis en œuvre, etc. A titre d’exemple, lors ducontrôle, courant 2008, d’<strong>un</strong> Centre hospitalier, les agents ont soulevé les questions suivantes : « Qui pourraitavoir accès au Système d’information ? Les administratifs ? Le contrôle <strong>de</strong> gestion ? Ce collègue là, à quellesdonnées peut-il accé<strong>de</strong>r ? Qui attribue les droits d’accès et selon quelle procédure ? Comment sont réinitialisésles mots <strong>de</strong> passe : Montrez nous ! Que <strong>de</strong>viennent les vieux PC en fin <strong>de</strong> vie ? Que <strong>de</strong>viennent les disques durs<strong>de</strong>s serveurs en panne ? ».L’<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s entreprises contrôlées a eu <strong>la</strong> <strong>sur</strong>prise <strong>de</strong> constater qu’<strong>un</strong> agent habilité utilisait <strong>un</strong> périphériqueamovible (clé USB). Une copie <strong>de</strong> son contenu a été réalisée à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission et mention en a été portée <strong>sur</strong>le procès-verbal.11. Attention au délit d’entrave !La loi du 6 Août 2004 a inséré <strong>un</strong> nouveau chapitre VIII « Dispositions pénales » dans <strong>la</strong> loi informatique etlibertés (articles non codifiés dans le co<strong>de</strong> pénal), l’article 51.Les attitu<strong>de</strong>s considérées comme <strong>de</strong>s cas d’entrave par cet article sont les suivantes :• Le refus direct ou indirect <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>ication d’informations. Sont visés, les faits ;o <strong>de</strong> refuser <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>iquer aux membres/agents habilités <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL les renseignements etdocuments utiles à leur mission ;o <strong>de</strong> dissimuler ces documents ou renseignements ;o <strong>de</strong> les faire disparaître.• La transmission d’<strong>un</strong>e information non conforme ou non compréhensible. Est visée, <strong>la</strong> comm<strong>un</strong>icationd’informations ;Page 47 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


o qui ne sont pas conformes au contenu <strong>de</strong>s enregistrements tel qu’il était au moment où <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> a été formulée ;o qui ne présentent pas ce contenu sous <strong>un</strong>e forme directement accessible.• Le fait <strong>de</strong> s’opposer à l’exercice <strong>de</strong>s missions confiées aux membres ou aux agents habilités <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL. On notera le caractère extrêmement général <strong>de</strong> cette disposition, susceptible <strong>de</strong> couvrir tout actenon visé explicitement aux <strong>de</strong>ux premiers points.Les sanctions pénales applicables sont les suivantes : <strong>un</strong> an d’emprisonnement et 15.000 € d’amen<strong>de</strong>.En 2006, pour <strong>la</strong> première fois <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> refonte <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Informatique & Libertés, <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> a étéopéré en présence du Commissaire <strong>de</strong> police local, <strong>sur</strong> autorisation du Trib<strong>un</strong>al <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> instanceterritorialement compétent (Créteil), en raison du refus opposé dans <strong>un</strong> premier temps par le responsable <strong>de</strong>slieux.Des opérationnels non (suffisamment) préparés et épaulés sont susceptibles <strong>de</strong> commettre <strong>de</strong> tels actes d’entrave.C’est pourquoi, il est important <strong>de</strong> ne pas subir <strong>la</strong> situation mais au contraire <strong>de</strong> pouvoir <strong>la</strong> contrôler, ceci par <strong>un</strong>ebonne compréhension, d’<strong>un</strong>e part, <strong>de</strong>s droits et obligations <strong>de</strong>s membres/agents habilités <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL et, d’autrepart, <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s différents acteurs au sein <strong>de</strong> l’entreprise contrôlée.Le 29 janvier 2009 le trib<strong>un</strong>al correctionnel <strong>de</strong> Paris a condamné à <strong>un</strong>e amen<strong>de</strong> délictuelle <strong>de</strong> 5 000 € pour délitd’entrave le directeur général d’<strong>un</strong>e société s’étant opposé au contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Les faits : En février 2008, les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL se présente pour <strong>un</strong> contrôle inopiné <strong>de</strong>s caméras <strong>de</strong><strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce dans <strong>un</strong>e société située Bd <strong>de</strong> Sébastopol, à Paris. D’abord réticent, le Directeur général <strong>de</strong>l’entreprise les autorise à procé<strong>de</strong>r au contrôle, puis s’absente en <strong>la</strong>issant les agents avec son comptable. Uneheure après, le frère du PDG (et lui-même DG <strong>de</strong> l’entreprise) leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> quitter les lieux, ce qu’ils ontfait <strong>de</strong>vant son agressivité. Le contrôle a été repris quelques temps plus tard, le PDG s’étant excusé <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong><strong>de</strong> son frère.Nota : Sur ce sujet, compte-tenu <strong>de</strong> l’annu<strong>la</strong>tion par le Conseil d’Etat en novembre 2009 <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sanctions <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL, le <strong>de</strong>voir d’information désormais imposé par cette décision et <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi réprimant le délitd’entrave présentent donc certaines difficultés d’articu<strong>la</strong>tion que seule <strong>un</strong>e modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi peut résoudre.Si, selon <strong>la</strong> Commission, <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s contrôles se déroulent sereinement, il n’en est pas toujours ainsi,comme on le découvre dans l’article « Sentinelles <strong>de</strong> l’informatique », signé <strong>de</strong> Franck Johannès et publié dansle journal Le Mon<strong>de</strong> en janvier 2010 : « <strong>un</strong> auditeur se souvient avoir dû, <strong>un</strong> jour, appeler <strong>la</strong> police parce que leresponsable d'<strong>un</strong>e société <strong>de</strong> spams menaçait <strong>de</strong> se jeter par <strong>la</strong> fenêtre. L'informaticien <strong>de</strong> l'équipe, lui, s'est vuc<strong>la</strong>quer <strong>la</strong> porte au nez <strong>un</strong> matin. L'après-midi, il n'y avait plus <strong>de</strong> lumières. Il a fallu travailler dans le noir,pour ne pas que les sa<strong>la</strong>riés voient le contrôle, avec <strong>un</strong> huissier pour nous <strong>sur</strong>veiller... ».12. Peut-on se retrancher <strong>de</strong>rrière <strong>un</strong> secret ?Lors d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, quels obstacles sont susceptibles d’être opposés à <strong>la</strong> CNIL ?Le responsable du traitement peut-il refuser l’accès à certaines données au motif d’<strong>un</strong>e forme quelconque <strong>de</strong>« secret », par exemple <strong>un</strong>e c<strong>la</strong>use qui le lie contractuellement à <strong>un</strong> partenaire, à <strong>un</strong> fournisseur, à <strong>un</strong> client ?On rappellera que le Responsable <strong>de</strong> Traitement encoure <strong>de</strong>s sanctions pénales et <strong>de</strong>s sanctions administrativesen cas d’entrave à l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. L’opposition abusive d’<strong>un</strong>e forme <strong>de</strong> secret est interprétée par <strong>la</strong>Commission comme <strong>un</strong>e entrave.Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière discussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi Informatique et Libertés au Sénat en 2004, <strong>un</strong> amen<strong>de</strong>ment présenté parle député Charles Gautier et les membres du groupe Socialiste, visait à supprimer <strong>de</strong> l’article 21 <strong>la</strong> possibilitépour les personnes interrogées dans le cadre <strong>de</strong>s vérifications faites par <strong>la</strong> commission <strong>la</strong> possibilité d’invoquer<strong>un</strong> secret professionnel. L’amen<strong>de</strong>ment a été repoussé, après les propos suivants du Sénateur Alex Türk(extraits) : «Il faut bien comprendre qu'en réalité <strong>la</strong> CNIL ne sera pas moins armée après le vote <strong>de</strong> cette loiqu'elle ne l'est aujourd'hui même. Si <strong>la</strong> CNIL était confrontée à ce genre <strong>de</strong> difficultés, elle pourrait recourir à<strong>de</strong>s moyens coercitifs tels que le délit d'entrave… Et croyez-le, tout commissaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, quelle que soit saPage 48 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


sensibilité, non seulement continuera, mais développera sa politique <strong>de</strong> contrôle. Pour ce faire, <strong>la</strong> CNILutilisera tous les moyens nécessaires. Et l'exercice <strong>de</strong> son pouvoir <strong>de</strong> contrôle ne sera pas compromis parl'invocation du secret professionnel ».Le CIL conseillera donc au Responsable du traitement <strong>de</strong> bien réfléchir au préa<strong>la</strong>ble <strong>sur</strong> les éventuellespossibilités d’opposer <strong>un</strong>e forme quelconque <strong>de</strong> secret à <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle.La personne qui invoque le secret professionnel est dans l’obligation <strong>de</strong> préciser les textes <strong>sur</strong> lesquels elles’appuie et <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s données couvertes par ces dispositions (article 69 du décret). Il se peut que lesagents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission ne soient en rien intéressés par ces données, et puissent poursuivre sans problème leurmission <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>.Ainsi, l’invocation injustifiée du secret professionnel peut constituer <strong>un</strong>e entrave à l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL (décisionConseil Constitutionnel 29 juillet 2004) : Dès lors que le contrôle a pour origine <strong>un</strong>e p<strong>la</strong>inte d’<strong>un</strong>e personneconcernée par le traitement, l’invocation du secret professionnel est considérée comme abusive.Nota : L'article 226-13 du co<strong>de</strong> pénal (secret professionnel) : La loi pénale ne précise ni <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s professionsni <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l'information à caractère secret, elle se contente d'établir l'interdiction <strong>de</strong> leur révé<strong>la</strong>tion. Lajurispru<strong>de</strong>nce s'est chargée <strong>de</strong> définir <strong>sur</strong> les bases <strong>de</strong> l'ancien article 378 du Co<strong>de</strong> pénal ces différentes notions.12.1. Invoquer le secret bancaire ?Dans sa délibération n° 2006-174 du 28 juin 2006 prononçant <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire à l’encontre d’<strong>un</strong>e banque,<strong>la</strong> CNIL rappe<strong>la</strong>it que « Si les données à caractère personnel concernant <strong>un</strong> client bancaire sont effectivementprotégées par le secret professionnel en application <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> l'article L 511-33 du co<strong>de</strong> monétaire etfinancier, force est <strong>de</strong> constater que ce secret a pour vocation <strong>de</strong> protéger le titu<strong>la</strong>ire du compte lui-même ».Ainsi, dès lors que le titu<strong>la</strong>ire d’<strong>un</strong> compte bancaire adresse à <strong>la</strong> CNIL <strong>un</strong> courrier écrit par lequel il dépose <strong>un</strong>eréc<strong>la</strong>mation auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s vérifications auprès d’<strong>un</strong> responsable <strong>de</strong>traitement, opposer à <strong>la</strong> CNIL l’existence du secret bancaire, c’est l’opposer au titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s comptes « qu’elle aen charge <strong>de</strong> protéger, ce qui vi<strong>de</strong>rait cette disposition <strong>de</strong> sa raison d’être ».En l’espèce l’invocation du secret bancaire est donc susceptible <strong>de</strong> constituer <strong>un</strong>e entrave à l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Réflexions soulevées lors d’<strong>un</strong>e audition effectuée par le groupe AFCDP :Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL effectuent <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> suite à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte d’<strong>un</strong> client, sollicité commercialementpar téléphone alors qu’il a <strong>de</strong>mandé à ne pas l’être.a) Lors <strong>de</strong> ce contrôle, les agents prennent connaissance <strong>de</strong> « l’assise financière » <strong>de</strong> ce client. Mais en obtenant<strong>un</strong>e copie d’écran <strong>de</strong> l’application, ils prennent également connaissance <strong>de</strong> données financières concernantd’autres clients.b) La p<strong>la</strong>inte initiale ne concerne en rien les données financières – le p<strong>la</strong>ignant a-t-il expressément autorisé lesagents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission à accé<strong>de</strong>r à ces informations spécifiques ?Pour apprécier <strong>la</strong> marge <strong>de</strong> manœuvre, étroite, du Responsable <strong>de</strong> traitement, il convient d’indiquer que l’ordre<strong>de</strong> mission dans ce cas ne donnait auc<strong>un</strong>e indication quant à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte et au contexte, rendant ainsi délicatel’appréciation <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s investigations <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. A posteriori, le Responsable <strong>de</strong> traitement aestimé que les données financières concernant d’autres clients que celui s’étant p<strong>la</strong>int à <strong>la</strong> CNIL auraient du êtreanonymisées.12.2. Invoquer le secret professionnel <strong>de</strong>s huissiers ?Dans sa délibération n°2006-173 du 28 juin 2006 prononçant <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire à l’encontre <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCP X 53 ,<strong>la</strong> CNIL notait que« La SCP X indique enfin qu’elle est bien soumise au secret professionnel et qu’elle était donc fondée à refuser53 http://www.<strong>cnil</strong>.fr/in<strong>de</strong>x.php?id=2141Page 49 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


<strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> formulée par <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong> <strong>la</strong> copie d'<strong>un</strong>e cassette informatique <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s données <strong>sur</strong> lesdébiteurs au motif <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence, <strong>sur</strong> cette cassette, <strong>de</strong> <strong>la</strong> comptabilité <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.Interrogée <strong>sur</strong> le fon<strong>de</strong>ment juridique du secret professionnel opposé aux agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, <strong>la</strong> SCP X a invoquéauprès <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation restreinte, lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> ré<strong>un</strong>ion du 28 juin 2006, l’existence <strong>de</strong> l’article 226-13 du co<strong>de</strong> pénal.La Commission observe d’<strong>un</strong>e part que <strong>la</strong> seule référence aux dispositions du co<strong>de</strong> pénal n’est pas suffisante àdémontrer <strong>de</strong> l’existence, au profit <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCP X, d’<strong>un</strong>e disposition légis<strong>la</strong>tive ou réglementaire lui permettant <strong>de</strong>s’opposer aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées par <strong>la</strong> CNIL dans l’exercice <strong>de</strong> ses missions visées à l’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du6 janvier 1978 modifiée le 6 août 2004.La Commission observe d’autre part que l’existence éventuelle du secret professionnel ne saurait en auc<strong>un</strong>emanière protéger les données re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> comptabilité <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Par conséquent, <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s données que<strong>la</strong> SCP X estimait couvertes par le secret professionnel, tel que ce<strong>la</strong> ressort notamment du procès verbal <strong>de</strong>contrôle n° 2005-083C, n’était manifestement pas à même <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r va<strong>la</strong>blement le refus <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>iqueraux agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL les informations qu’ils <strong>de</strong>mandaient dans l’exercice <strong>de</strong> leurs missions. Il convient <strong>de</strong>rappeler que ce refus a eu pour conséquence d’empêcher <strong>la</strong> délégation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>un</strong> contrôleexhaustif du contenu <strong>de</strong>s fichiers utilisés par <strong>la</strong> SCP X.La Commission relève par conséquent que <strong>la</strong> SCP X ne s’est pas conformée à <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure du 24 janvier2006 puisqu’elle n’a en auc<strong>un</strong>e manière apporté <strong>de</strong>s garanties permettant <strong>de</strong> considérer qu’il n’y avait pas eu,lors du contrôle, <strong>de</strong> dissimu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> preuve ou <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>ication à <strong>la</strong> délégation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL d’informations ou<strong>de</strong> documents non conformes au contenu <strong>de</strong>s enregistrements tel qu’il était au moment où les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>copies <strong>de</strong> documents ont été formulées par <strong>la</strong> délégation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ».12.3. Invoquer le secret professionnel <strong>de</strong>s avocats ?Il résulte <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> l'article 226-13 du Co<strong>de</strong> pénal 54 ainsi que <strong>de</strong> celles du règlement intérieur national<strong>de</strong> <strong>la</strong> profession que l'avocat est tenu par <strong>un</strong> secret professionnel absolu et d'ordre public. Ce secret est illimitédans le temps. Ce secret couvre toutes les matières dont l'avocat est amené à connaître dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion avec son client.Sont, à titre d'exemple, concernés par le secret : les consultations adressés par <strong>un</strong> avocat à son client ou <strong>de</strong>stinéesà celui-ci ; les correspondances échangées entre le client et son avocat, entre l'avocat et ses confrères ; les notesd'entretien et plus généralement toutes les pièces du dossier, toutes les informations et confi<strong>de</strong>nces reçues parl'avocat dans l'exercice <strong>de</strong> sa profession ; le nom <strong>de</strong>s clients et l'agenda <strong>de</strong> l'avocat.Ce secret professionnel s'impose donc à <strong>la</strong> CNIL qui ne peut contraindre en auc<strong>un</strong>e manière l'avocat à répondre à<strong>de</strong>s questions, quand bien même l'avocat serait présent aux côtés <strong>de</strong> son client dans le cadre d'<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong><strong>p<strong>la</strong>ce</strong>.Depuis <strong>la</strong> décision du Conseil National <strong>de</strong>s Barreaux du 28 mai 2009, <strong>un</strong> CIL externe peut êtrechoisi parmi les avocats. Or le CIL, s’il constate <strong>un</strong>e irrégu<strong>la</strong>rité et s’il n’est pas entendu – y comprispar le Responsable <strong>de</strong> traitement —, peut aller jusqu’à saisir <strong>la</strong> CNIL… et peut-être provoquer <strong>un</strong>contrôle ! Pour pallier cette difficulté, le règlement intérieur national <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession précise que dans ce casl’avocat doit mettre <strong>un</strong> terme à sa mission <strong>de</strong> CIL externe en se démettant <strong>de</strong> ses fonctions12.4. Invoquer le secret médical ?Dans le cadre d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> santé, le secret médical peut-il être opposé en l’absence <strong>de</strong>mé<strong>de</strong>cin habilité à effectuer le contrôle ?L’article 44-III <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi précise que « Seul <strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin peut requérir <strong>la</strong> comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> données médicalesindividuelles incluses dans <strong>un</strong> traitement nécessaire aux fins <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine préventive, <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherchemédicale, <strong>de</strong>s diagnostics médicaux, <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> soins ou <strong>de</strong> traitements, ou à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> service <strong>de</strong>54 « La révé<strong>la</strong>tion d’<strong>un</strong>e information à caractère secret par <strong>un</strong>e personne qui en est dépositaire soit par état ou par profession, soit en raisond’<strong>un</strong>e mission ou d’<strong>un</strong>e fonction temporaire (…) » peut être p<strong>un</strong>ie d’emprisonnement et d’amen<strong>de</strong> ».Page 50 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


santé, et qui est mis en œuvre par <strong>un</strong> membre d’<strong>un</strong>e profession <strong>de</strong> santé » tandis que l’article 68 du décretautorise le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission à désigner <strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin à partir d’<strong>un</strong>e liste d’experts judiciaires.Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL doit définir les conditions d’exercice <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission confiée au mé<strong>de</strong>cin selon les formesprescrites aux premier et <strong>de</strong>uxième alinéas <strong>de</strong> l’article 67. Préa<strong>la</strong>blement aux opérations <strong>de</strong> vérification requises,le mé<strong>de</strong>cin désigné atteste auprès du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission qu’il répond aux conditions posées aux articles57 à 60. A l’issue du contrôle, le mé<strong>de</strong>cin consigne dans <strong>un</strong> rapport les vérifications qu’il a faites sans faire état,en auc<strong>un</strong>e manière, <strong>de</strong>s données médicales individuelles auxquelles il a eu accès. Ce rapport est remis auprési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission qui en adresse <strong>un</strong>e copie au professionnel <strong>de</strong> santé responsable du traitement.Une lecture a contrario <strong>de</strong> l’article 44-III <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi pourrait <strong>la</strong>isser penser que si le responsable d’<strong>un</strong> traitementn’est pas <strong>un</strong> professionnel <strong>de</strong> santé (mé<strong>de</strong>cin, pharmacien, profession para-médicale) et que les finalités neconcernent pas <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine préventive, <strong>la</strong> recherche médicale, <strong>de</strong>s diagnostics médicaux, l’administration <strong>de</strong>soins ou <strong>de</strong> traitements, ou à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> service <strong>de</strong> santé, <strong>la</strong> présence d’<strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin n’est pas obligatoire lorsd’<strong>un</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. Il semble que les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL adoptent cette lecture lors <strong>de</strong> leurs contrôles.Toutefois l’esprit du texte et <strong>la</strong> combinaison <strong>de</strong>s articles 8 et 44-III <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong>vraient permettre d’inclure cetteobligation à l’ensemble <strong>de</strong>s traitements contenant <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> santé.Entendu lors d’<strong>un</strong>e audition AFCDP : « Notre entreprise manipulent <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> santé. Lors <strong>de</strong> notrecontrôle, nous nous sommes étonnés <strong>de</strong> l’absence d’<strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin accompagnant les agents. Ceux-ci nous ontexpliqué qu’ils avaient <strong>un</strong>e lecture <strong>de</strong> l’article 44-III qui va dans leur sens : si le responsable d’<strong>un</strong> traitementn’est pas <strong>un</strong> professionnel <strong>de</strong> santé et que les finalités ne concernent pas <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine préventive, <strong>la</strong> recherchemédicale, <strong>de</strong>s diagnostics médicaux, l’administration <strong>de</strong> soins ou <strong>de</strong> traitements, ou à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> service <strong>de</strong>santé, <strong>la</strong> présence d’<strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin n’est pas obligatoire. J’ai noté <strong>un</strong> changement <strong>de</strong> ton très net <strong>de</strong> mesinterlocuteurs, qui ont immédiatement évoqué le délit d’entrave… »Réflexion par <strong>un</strong> membre du groupe <strong>de</strong> travail AFCDP :« Si l'application contenant les données <strong>de</strong> santé n'est pas sous le contrôle <strong>de</strong> professionnels <strong>de</strong> santé, je ne voispas comment on pourrait opposer le secret médical à <strong>la</strong> CNIL alors qu'en interne l'application est accessible à<strong>de</strong>s personnes qui n'y sont pas soumis. Il y a à mon sens <strong>un</strong>e distinction à faire entre responsable du traitementet personne mettant en œuvre : le responsable <strong>de</strong>s traitements peut avoir donné son accord <strong>sur</strong> <strong>un</strong>e application(au vue d'écrans vi<strong>de</strong>s, sans auc<strong>un</strong>e données réelles <strong>de</strong> santé) et le mé<strong>de</strong>cin utiliser l'application, personned'autres n'y ayant accès. A titre d’exemple, notre mé<strong>de</strong>cine du travail est as<strong>sur</strong>ée par <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins sa<strong>la</strong>riés,soumis comme tout mé<strong>de</strong>cin au secret médical. Notre responsable <strong>de</strong> traitements a validé le contenu et <strong>la</strong>fonctionnalité <strong>de</strong> l'application mais il n'a auc<strong>un</strong> accès aux données. Ces mé<strong>de</strong>cins ne sont pas <strong>de</strong>s responsables<strong>de</strong> traitements au sens <strong>de</strong> l'article 3 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi. Ils ne sont que responsables <strong>de</strong>s données mais n’ont auc<strong>un</strong> poidsni <strong>sur</strong> <strong>la</strong> finalité ni <strong>sur</strong> les moyens ».A savoir : La convention AERAS 55 (S'As<strong>sur</strong>er et Empr<strong>un</strong>ter avec <strong>un</strong> Risque Aggravé <strong>de</strong> Santé) a pour objet <strong>de</strong>proposer <strong>un</strong> grand nombre <strong>de</strong> solutions pour é<strong>la</strong>rgir l'accès à l'as<strong>sur</strong>ance et à l'empr<strong>un</strong>t <strong>de</strong>s personnes ayant ouayant eu <strong>un</strong> problème grave <strong>de</strong> santé. Signée par les pouvoirs publics, les fédérations professionnelles <strong>de</strong> <strong>la</strong>banque, <strong>de</strong> l'as<strong>sur</strong>ance et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mutualité et les associations <strong>de</strong> ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s et <strong>de</strong> consommateurs, elle est en vigueur<strong>de</strong>puis le 6 janvier 2007. La convention AERAS concerne les prêts professionnels, les prêts immobiliers et lescrédits à <strong>la</strong> consommation dédiés. Cette convention donne le droit – sous certaines conditions – à quelqu’<strong>un</strong> quin'est pas mé<strong>de</strong>cin d'avoir accès aux données médicales.Rappelons également l’article L. 1110-4 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique :« Toute personne prise en charge par <strong>un</strong> professionnel, <strong>un</strong> établissement, <strong>un</strong> réseau <strong>de</strong> santé ou tout autreorganisme participant à <strong>la</strong> prévention et aux soins a droit au respect <strong>de</strong> sa vie privée et du secret <strong>de</strong>sinformations <strong>la</strong> concernant. Excepté dans les cas <strong>de</strong> dérogation, expressément prévus par <strong>la</strong> loi, ce secret couvrel'ensemble <strong>de</strong>s informations concernant <strong>la</strong> personne venues à <strong>la</strong> connaissance du professionnel <strong>de</strong> santé, <strong>de</strong> tout55 www.aeras-infos.frPage 51 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


membre du personnel <strong>de</strong> ces établissements ou organismes et <strong>de</strong> toute autre personne en re<strong>la</strong>tion, <strong>de</strong> par sesactivités, avec ces établissements ou organismes. Il s'impose à tout professionnel <strong>de</strong> santé, ainsi qu'à tous lesprofessionnels intervenant dans le système <strong>de</strong> santé. Deux ou plusieurs professionnels <strong>de</strong> santé peuvent toutefois,sauf opposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne dûment avertie, échanger <strong>de</strong>s informations re<strong>la</strong>tives à <strong>un</strong>e même personne priseen charge, afin d'as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong>s soins ou <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> meilleure prise en charge sanitaire possible.Lorsque <strong>la</strong> personne est prise en charge par <strong>un</strong>e équipe <strong>de</strong> soins dans <strong>un</strong> établissement <strong>de</strong> santé, lesinformations <strong>la</strong> concernant sont réputées confiées par le ma<strong>la</strong><strong>de</strong> à l'ensemble <strong>de</strong> l'équipe. …/… Le fait d'obtenirou <strong>de</strong> tenter d'obtenir <strong>la</strong> comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> ces informations en vio<strong>la</strong>tion du présent article est p<strong>un</strong>i d'<strong>un</strong> and'emprisonnement et <strong>de</strong> 15 000 Euros d'amen<strong>de</strong>. …/… Le secret médical ne fait pas obstacle à ce que lesinformations concernant <strong>un</strong>e personne décédée soient délivrées à ses ayants droit, dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où elles leursont nécessaires pour leur permettre <strong>de</strong> connaître les causes <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort, <strong>de</strong> défendre <strong>la</strong> mémoire du déf<strong>un</strong>t ou <strong>de</strong>faire valoir leurs droits, sauf volonté contraire exprimée par <strong>la</strong> personne avant son décès ».13. Le Procès-Verbal doit être le reflet du contrôleLes agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL rédigent <strong>un</strong> procès verbal (manuscrit ou tapé <strong>sur</strong> <strong>un</strong> PC portable et édité <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>) en fin<strong>de</strong> mission dans lequel ils décrivent tout ce qui a été fait, y compris <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s vérifications faites et les piècesdont ils emportent <strong>un</strong>e copie.Cette rédaction est répartie entre lesagents, suivant leurs compétences.Tous les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL qui ont prispart au contrôle paraphent et signent ceProcès-verbal, ainsi que les éventuelsexperts tiers figurant <strong>sur</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong>mission. Par contre les éventuels« observateurs » (par exemple <strong>de</strong>smagistrats en formation) ne signent pasle document.Seul le représentant local du responsable<strong>de</strong>s traitements (ou le CPDP ou le CILs’il est présent) le signe, après l’avoirrelu et comparé avec ce que le scribe anoté.Figure 17 : Copie d’<strong>un</strong> procès-verbalétabli à l’issue d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.La loi fait état du caractèrecontradictoire <strong>de</strong> ce procès-verbal : les points <strong>de</strong> divergence peuvent donc donner lieu à <strong>un</strong> échange avec lescontrôleurs qui restent libres d’annoter ou <strong>de</strong> modifier le document 56 . Dans <strong>la</strong> négative et si le responsable <strong>de</strong>straitements ou le CIL le juge utile, il l’indique en observation à coté <strong>de</strong> leur signature.Pour l’entité contrôlée, le Procès-verbal est signé par le responsable <strong>de</strong>s traitements, à défaut le CIL, à défaut ledirecteur local, qui en gar<strong>de</strong> <strong>un</strong> exemp<strong>la</strong>ire.Une société contrôlée en 2006 et condamnée à <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire représentant, selon son dirigeant « plusd’<strong>un</strong>e année <strong>de</strong> bénéfices », a présenté <strong>un</strong> recours <strong>de</strong>vant le Conseil d’Etat, <strong>sur</strong> plusieurs motifs, dont certainsconcernent le Procès-verbal ; « les procès-verbaux établis sont entachés d'irrégu<strong>la</strong>rités, en ce qu'ils ne portentque <strong>de</strong> manière stéréotypée l'objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission, qu'ils ne sont pas régulièrement signés et ne lui ont pas été56 Il a été difficile pour le groupe <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> réelle marge <strong>de</strong> manœuvre <strong>sur</strong> ce point précis. Il ne faut pas hésiter à ce sta<strong>de</strong> àse faire épauler <strong>de</strong> <strong>la</strong> Direction juridique (même à distance) avant signature.Page 52 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


égulièrement notifiés ». La société a été déboutée. La note du Conseil d’Etat indique « qu'en l'absence <strong>de</strong> griefspécifique, le défaut <strong>de</strong> signature <strong>de</strong> certains membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> délégation ne peut entraîner <strong>la</strong> nullité du procèsverbal».13.1. Les textes <strong>de</strong> référenceL’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Informatique & Libertés du 6 août 2004 précise qu’ « Il est dressé contradictoirementprocès-verbal <strong>de</strong>s vérifications et visites menées en application du présent article ».Le décret n° 2005-1309 du 20 octobre 2005 précise dans son article 64 <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> ce procès-verbal : « Leprocès-verbal énonce <strong>la</strong> nature, le jour, l'heure et le lieu <strong>de</strong>s vérifications ou <strong>de</strong>s contrôles effectués. Il indiqueégalement l'objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission, les membres <strong>de</strong> celle-ci présents, les personnes rencontrées, le cas échéant,leurs déc<strong>la</strong>rations, les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées par les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission ainsi que les éventuelles difficultésrencontrées. L'inventaire <strong>de</strong>s pièces et documents dont les personnes chargées du contrôle ont pris copie estannexé au procès-verbal ».Lorsque <strong>la</strong> visite n'a pu se dérouler, le procès-verbal mentionne les motifs qui ont empêché ou entravé sondéroulement.Le procès-verbal est signé par les personnes chargées du contrôle qui y ont procédé et par le responsable <strong>de</strong>slieux ou par toute personne désignée par celui-ci. En cas <strong>de</strong> refus ou d'absence <strong>de</strong> celles-ci, mention en est portéeau procès-verbal.Le procès-verbal est notifié au responsable <strong>de</strong>s lieux et au responsable <strong>de</strong>s traitements.14. « Ouf ! Ils sont partis » - Une urgence, tenir <strong>un</strong>eré<strong>un</strong>ion <strong>de</strong> <strong>de</strong>briefingDans ce document, le groupe <strong>de</strong> travail AFCDP retient comme sa convention <strong>la</strong> définition suivante : le contrôle<strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> se termine quand les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL quittent le site (<strong>la</strong> procédure en elle-même ne prend pasnaturellement fin à ce moment). L’ « après-aval » correspond aux phases qui suivent ce départ.Les points principaux qui doivent être traités sont les suivants ;• Que faire en cas d'erreur <strong>sur</strong> le procès verbal <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL (ou PV incomplet) ?• Que faire si <strong>un</strong>e irrégu<strong>la</strong>rité a été détectée par <strong>la</strong> CNIL durant son contrôle (mentionnée oralement et/o<strong>un</strong>otifié <strong>sur</strong> le PV) ? Anticiper et corriger ?• Répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL : Qui, comment et quand ?• Que va-t-il se passer « après » ?Après le départ <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, il est recommandé <strong>de</strong> ré<strong>un</strong>ir immédiatement les col<strong>la</strong>borateurs ayantparticipé au contrôle et d’établir <strong>un</strong> compte-rendu détaillé, qui sera adressé au responsable <strong>de</strong>s traitements et auCIL.Le journal (chrono) est immédiatement relu, commenté et enrichi (avec gestion <strong>de</strong> version, pour distinguer lesajouts a posteriori).Ce compte-rendu doit comprendrea. Un rappel <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> mission (périmètre, objectif, etc.) ;b. Une re<strong>la</strong>tion <strong>la</strong> plus précise possible <strong>de</strong>s faits et dires <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL pendant leurcontrôle : métho<strong>de</strong>s et outils utilisés, ambiance, etc. (Ces « détails » qui ne sont généralementpas portés au procès-verbal peuvent prendre toute leur importance par <strong>la</strong> suite) ;c. La liste <strong>de</strong>s documents et données emportés par ces agents ;d. Les actions prises par l’entité contrôlée (Qui a fait quoi, dans quelles conditions, avec quelsrésultats ?) ;e. Le journal (chrono) est annexé au compte-rendu.Page 53 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Si <strong>de</strong>s insuffisances manifestes ont été détectées lors du contrôle, le CIL fera rechercher les traitements simi<strong>la</strong>iressouffrant <strong>de</strong>s mêmes points perfectibles, y compris dans ses établissements à l’étranger.Dans le cas d’<strong>un</strong> contrôle se dérou<strong>la</strong>nt <strong>sur</strong> plusieurs jours, <strong>un</strong>e ré<strong>un</strong>ion <strong>de</strong> débriefing intermédiaire se tiendrachaque fin <strong>de</strong> journée (se gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> porter modification aux traitements objets du contrôle), entre autres pourinformation du Responsable <strong>de</strong> Traitement.Il est recommandé <strong>de</strong> commencer à travailler immédiatement <strong>sur</strong> les réponses qu’il faudra apporter à <strong>la</strong> CNIL :• pendant que tout est encore frais dans les mémoires ;• pour pouvoir répondre au plus vite afin <strong>de</strong> montrer sa bonne foi.15. Et <strong>la</strong> suite ?15.1. Que va faire <strong>la</strong> CNIL ?Dans les jours qui suivent le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL peuvent <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s précisions auResponsable <strong>de</strong> traitement par messagerie électronique : il convient donc <strong>de</strong> s'organiser pour vali<strong>de</strong>r lesréponses avant <strong>de</strong> les émettre, d’étudier <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> les envoyer après signature et en mo<strong>de</strong> chiffré, d’engar<strong>de</strong>r <strong>la</strong> trace, d’utiliser systématiquement <strong>la</strong> fonction « accusé <strong>de</strong> réception » <strong>sur</strong> ces emails et <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r <strong>la</strong>trace <strong>de</strong>s accusés.Si <strong>un</strong>e p<strong>la</strong>inte est à l’origine du contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, il convient <strong>de</strong> noter que <strong>la</strong> CNIL peut conseiller <strong>un</strong> p<strong>la</strong>ignant<strong>sur</strong> l’opport<strong>un</strong>ité <strong>de</strong> saisir le juge <strong>de</strong>s Prud’hommes ou le trib<strong>un</strong>al <strong>de</strong> commerce. La CNIL peut égalementconseiller au p<strong>la</strong>ignant <strong>de</strong> saisir le Trib<strong>un</strong>al administratif pour tous les traitements opérés par <strong>de</strong>s entitéspubliques.La CNIL peut saisir le juge pénal en application <strong>de</strong> l’article 40 du nouveau Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure pénale.Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL rédigent <strong>un</strong> rapport comm<strong>un</strong>iqué à <strong>la</strong> formation restreinte. La CNIL adresse <strong>un</strong>e copie <strong>de</strong>ce rapport au Responsable <strong>de</strong> Traitement.Le Responsable <strong>de</strong> Traitement dispose d’<strong>un</strong> dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> quinze jours à compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> réception pour faire connaîtreses observations et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à être entendu par <strong>la</strong> CNIL.Le CIL participe aux ré<strong>un</strong>ions préparatoires (rédaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse à adresser à <strong>la</strong> CNIL, préparation <strong>de</strong>l’audition).Audition d’<strong>un</strong> Centre hospitalier contrôlé :« Suite à <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>de</strong> plusieurs jours nous avons reçu <strong>un</strong> courrier <strong>de</strong> mise en <strong>de</strong>meure accompagnédu rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission. Parmi les reproches qui nous étaient formulées figuraient – entre autres – <strong>un</strong>einformation insuffisante <strong>de</strong>s personnes (« ne pas se contenter <strong>de</strong>s affiches »), <strong>un</strong>e gestion <strong>de</strong>s accès aux donnéespersonnelles à revoir (existence <strong>de</strong> droits d’accès orphelins, après le départ <strong>de</strong> collègues) et <strong>de</strong>s locauxd’archives insuffisamment protégés (« il <strong>de</strong>vrait y avoir <strong>un</strong> registre <strong>sur</strong> lequel sont portées les entrées etsorties »). De plus, quelques col<strong>la</strong>borateurs informaticiens avaient accès aux données <strong>de</strong> santé sans êtreprofessionnels <strong>de</strong> santé : nous leur avons fait signer <strong>un</strong> engagement personnel <strong>de</strong> confi<strong>de</strong>ntialité. Répondre à cecourrier nous a <strong>de</strong>mandé <strong>un</strong> travail très important, car il fal<strong>la</strong>it nous engager <strong>sur</strong> <strong>un</strong> p<strong>la</strong>n d’actions et <strong>sur</strong> <strong>un</strong>p<strong>la</strong>nning. Dans notre cas, celui-ci est étalé <strong>sur</strong> plusieurs mois car nous sommes obligés d’apporter <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>smodifications à <strong>de</strong>s applications informations anciennes… »La formation restreinte peut également souhaiter entendre le responsable <strong>de</strong>s traitements. Celui-ci reçoit alors<strong>un</strong>e convocation à <strong>la</strong>quelle il doit se rendre. Il dispose <strong>de</strong> quinze jours pour répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s qui lui sontfaites. Lors <strong>de</strong> l’audition par <strong>la</strong> formation restreinte, le responsable <strong>de</strong>s traitements et le CIL se dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>nt.Page 54 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Ils peuvent prendre connaissance du dossier comme ce<strong>la</strong> leur est proposé afin <strong>de</strong> savoir d’où vient <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inteet donc ce qui a été relevé. Ils doivent disposer d’arguments et d’<strong>un</strong> p<strong>la</strong>n d’amélioration avec <strong>de</strong>s dates <strong>de</strong>réalisation.Un procès verbal d’audition sera rédigé par <strong>la</strong> commission.Ensuite <strong>la</strong> formation restreinte délibère et rédige <strong>un</strong> compte rendu.Dans le cas où les informations fournies ou le p<strong>la</strong>n d’amélioration présenté ne satisfait pas <strong>la</strong> CNIL, <strong>la</strong> formationrestreinte peut infliger <strong>de</strong>s sanctions : Avertissement, mise en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> faire cesser le manquement, injonctiond’arrêter le traitement, sanction péc<strong>un</strong>iaire, publicité dans <strong>la</strong> presse en cas <strong>de</strong> délit d’entrave.Cette délibération est publiée <strong>sur</strong> www.legifrance.gouv.fr et <strong>sur</strong> le site <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. Il s’agit d’<strong>un</strong>e décisionadministrative qui peut être attaquée <strong>de</strong>vant le juge administratif.Il est important <strong>de</strong> vérifier que les contrôleurs ne participent pas à <strong>la</strong> délibération (ceci constitue <strong>un</strong> vice <strong>de</strong>procédure).Une fois <strong>la</strong> mission terminée, le responsable <strong>de</strong>s traitements recevra 57 :- <strong>un</strong>e lettre <strong>de</strong> clôture, dans le cas où auc<strong>un</strong>e anomalie n’a été constatée- <strong>un</strong> courrier d’observation si <strong>de</strong>s manquements <strong>de</strong> faible gravité ont été relevés (<strong>un</strong>e ou plusieursrecommandations peuvent y être jointes)- <strong>un</strong>e lettre d’avertissement si <strong>un</strong>e ou plusieurs anomalies significatives ont été constatées. Si lesmanquements sont graves, le dossier est transmis au service <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s sanctions.- <strong>un</strong>e lettre <strong>de</strong> mise en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> cesser le traitement si au moins <strong>un</strong>e anomalie grave a été constatée.Le dé<strong>la</strong>i d’exécution <strong>la</strong>issé par <strong>la</strong> CNIL est <strong>de</strong> 10 jours à trois mois.Au terme <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> contrôle, le CIL archive toutes les pièces du contrôle (copie <strong>de</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission,compte-rendu fait par le scribe, procès-verbal <strong>de</strong>s contrôleurs, courrier avec <strong>la</strong> CNIL). Après le prononcé <strong>de</strong> <strong>la</strong>sanction, l’entité contrôlée a <strong>de</strong>ux mois pour faire appel.15.2. Enrichir son bi<strong>la</strong>n annuelLe CIL fera naturellement état <strong>de</strong> ce contrôle dans son bi<strong>la</strong>n annuel, <strong>de</strong> façon é<strong>la</strong>rgie (genèse, analyse aposteriori, me<strong>sur</strong>es prises, etc.).L’AFCDP met à disposition <strong>de</strong> ses Membres <strong>un</strong> bi<strong>la</strong>n type accompagné d’<strong>un</strong>e FAQ très opérationnelle (partieprivative du site Web www.afcdp.net).16. Mille questions se posentCette procédure <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> effectué par l’autorité existe-t-il chez nos voisins ?Actuellement seuls dix pays européens – dont <strong>la</strong> France – effectuent <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> le terrain. La Directiveeuropéenne 95/46 ne contraignait pas <strong>la</strong> France à adopter <strong>un</strong>e telle démarche.Peut-on estimer <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> subir <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ?En Allemagne, comme l’indique le rapport du cabinet Xamit, le <strong>la</strong>ps <strong>de</strong> temps théorique entre <strong>de</strong>ux contrôles est<strong>de</strong> 39.400 ans. Ce risque n’a pas fait l’objet d’estimation pour <strong>la</strong> France. Néanmoins il peut être utile pour le CIL<strong>de</strong> se constituer <strong>un</strong> « cockpit » (technique inspirée <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> l’intelligence économique) à partir <strong>de</strong>sp<strong>la</strong>intes reçues par le service <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tion clients, <strong>de</strong>s courriers reçus <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cnil, du programme <strong>de</strong> contrôle publiépar <strong>la</strong> Cnil, <strong>de</strong>s informations distillées par l’AFCDP 58 , par <strong>la</strong> publication <strong>de</strong>s articles <strong>de</strong> presse par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> sonentreprise, etc.).57 Lors <strong>de</strong>s auditions menées par le groupe <strong>de</strong> travail AFCDP, <strong>de</strong>s entreprises attendaient encore <strong>un</strong> tel document, plus d’<strong>un</strong> an après lecontrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>.58 A l’automne 2009 l’AFCDP a informé ses membres que <strong>la</strong> CNIL avait entamé <strong>un</strong>e série d’<strong>un</strong>e trentaine <strong>de</strong> contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> auprèsd’entités ayant mis en œuvre <strong>de</strong>s dispositifs d’alerte professionnelle.Page 55 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Une entité disposant d’<strong>un</strong> CIL est à l’abri d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ?En auc<strong>un</strong> cas. Chaque année, dans le cadre d’<strong>un</strong> programme décidé en commission plénière, <strong>la</strong> Commissiondéci<strong>de</strong> <strong>de</strong> mener <strong>de</strong>s contrôles dans <strong>un</strong> secteur particulier.Une entité disposant d’<strong>un</strong> CIL a-t-elle déjà fait l’objet d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ?Oui. Le fait d’avoir désigné <strong>un</strong> Correspondant n’est en rien <strong>un</strong>e protection contre les contrôles <strong>de</strong> <strong>la</strong>Commission.Une entité disposant d’<strong>un</strong> CIL a-t-elle déjà fait l’objet <strong>de</strong> sanctions suite à <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ?Oui, mais le Correspondant Informatique et Libertés a été désigné par le Responsable <strong>de</strong> traitement après lecontrôle (cf. Délibération CNIL n° 2008-187 du 3 juillet 2008).L’action du CIL peut-elle être « évaluée » à l’occasion <strong>de</strong> ce contrôle ?Oui. La CNIL indique c<strong>la</strong>irement, dans son programme <strong>de</strong> contrôle pour 2010, vouloir profiter <strong>de</strong>s contrôles <strong>sur</strong><strong>p<strong>la</strong>ce</strong> pour « apprécier l’efficacité <strong>de</strong>s CIL ».Des organismes ont-ils été contrôlés plusieurs fois ?Oui. Début 2008, <strong>la</strong> Commission a indiqué qu’elle avait procédé courant 2007 à 164 missions <strong>de</strong> contrôle auprès<strong>de</strong> 140 organismes, certains d’entre eux ayant fait l’objet <strong>de</strong> plusieurs visites <strong>de</strong>s agents habilités 59 .Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL se présentent-ils forcément au siège <strong>de</strong> l’entité contrôlée ?Pas toujours. Ils peuvent se présenter, par exemple, à <strong>un</strong>e agence, <strong>un</strong>e direction régionale ou départementale, outout autre site secondaire.Notre Correspondant Informatique & Libertés a dû être prévenu <strong>de</strong> ce contrôle ?Pas forcément. Dans l’absolu – et dans l’attente <strong>de</strong>s modifications qui <strong>de</strong>vraient être introduites suite à <strong>la</strong>décision du Conseil d’Etat du 6 novembre 2009, seul le Procureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République en a été informé aupréa<strong>la</strong>ble. Ces contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> se font en général à l’improviste et en tout état <strong>de</strong> cause, il est raisonnable <strong>de</strong>penser que <strong>la</strong> Commission ne préviendra pas le CIL si elle estime qu’il existe <strong>un</strong> risque <strong>de</strong> <strong>de</strong>structiond’éléments <strong>de</strong> preuve. C’est ce qu’indiquait <strong>la</strong> directrice <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions avec les usagers dans <strong>un</strong> article paru enjanvier 2010 dans le journal Le Mon<strong>de</strong> : « Quand on sent qu'il y a risque <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> preuves, on envoie leservice <strong>de</strong>s contrôles ».Toutefois, en 2008 et 2009, <strong>de</strong>ux CIL Membres AFCDP ont été prévenus par <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong>ux jours avant <strong>de</strong> subir<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> (secteur Santé et secteur Industrie). Est-ce en passe <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir systématique ?Pouvons-nous nous faire assister durant le contrôle ?Oui. Mais• les agents ne retar<strong>de</strong>ront en rien leur mission pour attendre votre conseil (avocat ou huissier, parexemple) ;• il apparaît <strong>de</strong>s auditions menées par le groupe <strong>de</strong> travail AFCDP que <strong>la</strong> moindre allusion à <strong>un</strong> conseilentraîne <strong>un</strong>e dégradation du climat dans lequel se déroule le contrôle.La décision est donc à peser soigneusement (prévoir en amont le cas <strong>de</strong> figure et formaliser <strong>un</strong>e procédure : quiprend <strong>la</strong> décision et quels sont les critères déterminants ?).La présence <strong>de</strong> l'avocat lors <strong>de</strong> perquisitions effectuées à domicile par <strong>de</strong>s autorités administratives estconsidérée par les trib<strong>un</strong>aux comme <strong>un</strong>e garantie fondamentale <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne contrôlée. Par ailleurs,si le CIL ne s'estime pas en capacité <strong>de</strong> vérifier par lui-même que les conditions juridiques du contrôle sontrespectées par les contrôleurs, c'est son intérêt <strong>de</strong> faire appel à <strong>un</strong> avocat qui vérifiera le contenu du PV, lesconditions <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> copie <strong>de</strong> documents ou <strong>de</strong> fichiers, etc. ce qui peut éviter ensuite l'engagement d'<strong>un</strong>eprocédure <strong>de</strong> sanction administrative. I<strong>de</strong>m si le contrôle tourne mal ou qu'il y a <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong>comm<strong>un</strong>ication entre le contrôleur et le contrôlé, l'avocat pouvant as<strong>sur</strong>er <strong>un</strong>e forme <strong>de</strong> médiation.59 Le groupe <strong>de</strong> réflexions AFCDP a procédé à l’audition <strong>de</strong> l’<strong>un</strong> <strong>de</strong> ces organismes.Page 56 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


La « petite loi » votée le 23 mars 2010 par le Sénat visant à modifier <strong>la</strong> loi « Informatique et Libertés » précised’ailleurs dans son article 9bis « La visite s’effectue sous l’autorité et le contrôle du juge qui l’a autorisée, enprésence <strong>de</strong> l’occupant <strong>de</strong>s lieux ou son représentant, qui peut se faire assister d’<strong>un</strong> conseil <strong>de</strong> son choix ou, àdéfaut, en présence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux témoins qui ne sont pas p<strong>la</strong>cés sous l’autorité <strong>de</strong>s personnes chargées <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>rau contrôle ».Certains départements français sont-ils à l’abri <strong>de</strong>s contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ?Depuis 2004, <strong>la</strong> CNIL s’est dép<strong>la</strong>cée dans soixante-sept départements et à effectué environ neuf cents missions<strong>de</strong> contrôle. Le rapport d’activité pour 2008 comprend <strong>un</strong>e carte <strong>de</strong> France en sa page 70. Les départements enb<strong>la</strong>nc n’ont jamais été visités par les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission.Le texte indique que « D’autre part, <strong>la</strong> CNIL tendra à as<strong>sur</strong>er <strong>un</strong>e effectivité <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>sur</strong> l’ensemble duterritoire, notamment en effectuant <strong>de</strong>s contrôles dans <strong>de</strong>srégions ou villes dans lesquelles elle n’avait jamais eul’occasion <strong>de</strong> se rendre jusqu’à présent. Ainsi, <strong>la</strong> CNILs’affirmera comme <strong>un</strong>e autorité soucieuse d’as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong>protection <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s citoyens…/… Il fautnéanmoins reconnaître que les effectifs encore insuffisants<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission ne permettent pas d’exercer <strong>un</strong>eprésence effective <strong>sur</strong> tout le territoire, et que ce<strong>la</strong> peutimpliquer malheureusement <strong>un</strong>e certaine inégalité <strong>de</strong>traitement <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s citoyens. Là rési<strong>de</strong> sans nul doute<strong>un</strong> axe d’évolution important en matière <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL ».Figure 18 : Carte représentant les départements danslesquels <strong>un</strong> contrôle a déjà été effectué (source :Rapport d’activité pour 2008).On notera également que, fréquemment, le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL appelle <strong>de</strong> ses vœux l’ouverture <strong>de</strong> bureaux régionaux « afin <strong>de</strong> pouvoir effectuer <strong>de</strong>s contrôles,enregistrer <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes et mener <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> conseils 60 ».Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL qui effectuent le contrôle savent-ils que nous avons désigné <strong>un</strong> CIL ?Ce n’était visiblement pas le cas par le passé, mais <strong>de</strong>puis plusieurs mois ils en sont systématiquement informés,le service <strong>de</strong>s contrôles avertissant le service <strong>de</strong>s Correspondants Informatique et Libertés <strong>de</strong>s visites qu’il vaeffectuer.Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL sont-ils tenus d’attendre que le Correspondant Informatique & Libertés soitprésent <strong>sur</strong> le site pour effectuer leur contrôle ?Non. Mais si besoin le CIL peut naturellement apporter son ai<strong>de</strong> par téléphone.Si l’organisme ne bénéficie pas d’<strong>un</strong> CIL, quel service est le mieux à même <strong>de</strong> gérer cette situation ?A priori <strong>la</strong> Direction juridique.Que risque-t-il <strong>de</strong> se passer si l’on refuse l’accès au site ?Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission n’ont pas autorité pour pénétrer <strong>de</strong> force dans l’établissement. En cas d’oppositionle Prési<strong>de</strong>nt du Trib<strong>un</strong>al <strong>de</strong> Gran<strong>de</strong> Instance <strong>de</strong>vra alors autoriser <strong>la</strong> visite <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, aux termes d’<strong>un</strong>eordonnance motivée ; les agents reviendront après appel au Juge, assistés <strong>de</strong> l’autorité judiciaire.Peut-on refuser le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> au motif que le responsable <strong>de</strong>s traitements est absent ?Non, <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 2004 n’impose pas sa présence comme <strong>un</strong> pré requis <strong>de</strong> légalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> procédure Ce n’est donc pas<strong>un</strong> motif légitime pour refuser le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>. L’article 62 du décret d’application précise que le «responsable <strong>de</strong>s lieux », terme plus générique, est au même titre que le responsable du traitement habilité à60 Audition <strong>de</strong> M. Alex Türk, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> Commission <strong>de</strong>s affaires économiques, <strong>de</strong> l’environnement et du territoire, 16janvier 2008.Page 57 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


ecevoir l’ordre <strong>de</strong> mission et à signer le procès-verbal <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> l’agent <strong>de</strong> contrôle (art. 64 décret). Dans cecas le responsable <strong>de</strong>s traitements doit être informé par écrit par <strong>la</strong> Commission et dans les huit jours qui suiventle contrôle <strong>de</strong> l’objet <strong>de</strong> ce contrôle, <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité et qualité <strong>de</strong>s personnes chargées du contrôle.Le responsable <strong>de</strong>s traitements au sens juridique n’est pas présent <strong>sur</strong> le site et auc<strong>un</strong> col<strong>la</strong>borateur neveut jouer le rôle du « responsable <strong>de</strong>s lieux », appelé à signer le procès-verbal à l’issue du contrôle. Quese passe-t-il dans ce cas ?Lors <strong>de</strong>s « Ateliers <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL », il a été entendu que, dans ce cas, « les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission en désigne <strong>un</strong>d’office » ( ?).Peut-on refuser le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> au motif que l’agent <strong>de</strong> contrôle se présente avant 6 heure du matinou après 9 heure du soir ?L’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi dite « Informatique et Libertés » du 6 août 2004 statue en son I que « Les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong>Commission nationale <strong>de</strong> l’informatique et <strong>de</strong>s libertés ainsi que les agents <strong>de</strong> ses services habilités dans lesconditions définies au <strong>de</strong>rnier alinéa <strong>de</strong> l’article 19 ont accès, <strong>de</strong> 6 heures à 21 heures, pour l’exercice <strong>de</strong> leursmissions, aux lieux, locaux, enceintes, instal<strong>la</strong>tions ou établissements servant à <strong>la</strong> mise en œuvre d’<strong>un</strong> traitement<strong>de</strong> données à caractère personnel et qui sont à usage professionnel, à l’exclusion <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong> ceux-ci affectéesau domicile privé ».Le contrôle a commencé avant 21h00. Les agents peuvent-ils le poursuivre au-<strong>de</strong>là ?Le règlement intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission indique au <strong>de</strong>rnier alinéa <strong>de</strong> son article 19 que les agents habilités « ontaccès, <strong>de</strong> 6 heures à 21 heures, pour l'exercice <strong>de</strong> leurs missions, aux lieux, locaux, enceintes, instal<strong>la</strong>tions ouétablissements servant à <strong>la</strong> mise en œuvre d'<strong>un</strong> traitement <strong>de</strong> données à caractère personnel ». Lors <strong>de</strong>s« Ateliers <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL », il a été entendu que « les agents peuvent poursuivre leur contrôle après 21h00 ». C’estpour le moins sujet à débat.Peut-on refuser le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> au motif que l’agent <strong>de</strong> contrôle ne présente pas sa carted’habilitation et/ou ordre <strong>de</strong> mission ?Oui, c’est <strong>un</strong> motif légitime pour refuser l’entrée <strong>sur</strong> le site <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission. Toutefois les membres<strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ne semblent pas <strong>de</strong>voir être porteur d’<strong>un</strong>e telle habilitation dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où ils sont habilités <strong>de</strong> partleur fonction.En cas <strong>de</strong> désignation d’<strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin ou expert extérieur à <strong>la</strong> CNIL, ce <strong>de</strong>rnier doit en réponse à toute <strong>de</strong>man<strong>de</strong>présenter son ordre <strong>de</strong> mission signé du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL et définissant l’objet <strong>de</strong> l’expertise et le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> saréalisation (art. 67 et 68 décret). A défaut, le refus <strong>de</strong> contrôle est légitime.NB : il existe également <strong>de</strong>s incompatibilités si l’agent habilité (art. 59 décret) :1° Il détient <strong>un</strong> intérêt direct ou indirect, exerce <strong>de</strong>s fonctions ou <strong>un</strong>e activité professionnelle ou détient <strong>un</strong>mandat ;2° Il a, au cours <strong>de</strong>s trois années précédant <strong>la</strong> visite ou <strong>la</strong> vérification, détenu <strong>un</strong> intérêt direct ou indirect, exercé<strong>de</strong>s fonctions ou <strong>un</strong>e activité professionnelle ou détenu <strong>un</strong> mandat.Courant janvier 2008, le site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL a été enrichi d’<strong>un</strong>e rubrique « Contrôle », qui comporte <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>sagents habilités 61 .Qu’est-ce qui constitue <strong>un</strong> délit d’entrave ?On réduit trop souvent, à tort, le délit d’entrave au fait <strong>de</strong> ne pas <strong>la</strong>isser les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL pénétrer <strong>sur</strong> le site.En fait l'entrave à l'action <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL est réalisée dans trois cas :61 http://www.<strong>cnil</strong>.fr/vos-responsabilites/les-<strong>controle</strong>s-<strong>de</strong>-a-a-z/Page 58 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


• opposition à l’exercice <strong>de</strong>s missions confiées aux membres ou agents habilités en application du <strong>de</strong>rnieralinéa <strong>de</strong> l’article 19 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi ;• refus <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>iquer, dissimu<strong>la</strong>tion ou <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s renseignements et documents utiles à <strong>la</strong>mission <strong>de</strong> contrôle ;• comm<strong>un</strong>ication d'informations non conformes au contenu <strong>de</strong>s enregistrements tel qu’il était au momentoù <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL a été formulée ou présentation d'<strong>un</strong> contenu pas directement accessible.Combien <strong>de</strong> temps dure <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ?Lors <strong>de</strong>s auditions menées par le groupe <strong>de</strong> travail AFCDP, il nous été indiqué <strong>de</strong>s durées al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> cinq à huitheures.Un contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> peut-il se dérouler <strong>sur</strong> plusieurs jours ?Oui. Une audition a porté <strong>sur</strong> <strong>un</strong> contrôle qui a duré trois jours. Faut-il organiser <strong>un</strong>e forme <strong>de</strong> séquestre <strong>de</strong>straitements durant les interruptions ?Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL peuvent ils espacer les jours <strong>de</strong> leur contrôle ?Oui (cf. missions effectuées les 13 et 18 février 2008 auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> société éditrice du site Web Note2be en février2008).A quelle heure se présentent habituellement les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ?Lors <strong>de</strong>s auditions menées par le groupe <strong>de</strong> travail AFCDP, il nous été indiqué à plusieurs reprises <strong>de</strong>s horairestypiques <strong>de</strong> début <strong>de</strong> journée ouvrées (8h30 à 9h30).Un contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> peut-il se dérouler simultanément <strong>sur</strong> plusieurs <strong>de</strong> nos sites ?Oui. Les agents habilités se présenteront <strong>sur</strong> les sites concernés avec <strong>un</strong>e lettre <strong>de</strong> mission adéquate. Un procèsverbaldoit être établi pour chac<strong>un</strong> <strong>de</strong> ces sites. La difficulté supplémentaire, pour l’entité contrôlée (et son CIL)est <strong>de</strong> veiller à <strong>la</strong> cohérence <strong>de</strong>s réponses apportées aux agents habilités et <strong>de</strong>s documents fournis.Les agents habilités peuvent-ils se dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>r <strong>sur</strong> plusieurs <strong>de</strong> nos sites ?Oui. Il n’est pas rare d’assister au déploiement <strong>de</strong> contrôles multiples et impromptus au sein <strong>de</strong> différentsétablissements géographiquement distincts d’<strong>un</strong> responsable <strong>de</strong> traitement. Un procès-verbal doit être établi pourchac<strong>un</strong> <strong>de</strong> ces sites.Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL peuvent-ils effectuer <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> dans l’<strong>un</strong> <strong>de</strong> nos sites européen, ycompris dans <strong>de</strong>s pays qui n’ont pas doté leur autorité <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> pouvoirs <strong>de</strong> visite ?Non, les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL n'ont compétence que <strong>sur</strong> le territoire français. Juridiquement, tout dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>ment àl'étranger sera considéré comme <strong>un</strong>e visite, soumise au bon vouloir du responsable <strong>de</strong> traitement et <strong>de</strong>s autoritéslocales et <strong>la</strong> CNIL ne disposera d'auc<strong>un</strong> pouvoir contraignant. L'hypothèse du dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>ment d'équipes <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILà l'étranger va à court terme <strong>de</strong>venir <strong>un</strong>e réalité, dans le cadre <strong>de</strong> l'exécution <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>uses d'audit qui figurent dansles contrats types <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> données hors UE.Combien d’agents habilités sont présents lors d’<strong>un</strong> contrôle ?Leur nombre est variable. Deux est <strong>un</strong> minimum. Trois agents ont mené à bien les missions effectuées auprès <strong>de</strong><strong>la</strong> société éditrice du site Web Note2be en février 2008. Lors <strong>de</strong>s auditions menées par le groupe <strong>de</strong> travailAFCDP, <strong>un</strong>e entreprise a indiqué avoir été contrôlée par huit agents.Page 59 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Les contrôleurs ont-ils accès à l’intégralité <strong>de</strong>s locaux du site ?Les contrôleurs peuvent se dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>r dans tous les locaux du site, à l’exception <strong>de</strong>s lieux privés (appartement <strong>de</strong>fonction).Où « installer » les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ?Il est recommandé <strong>de</strong> les installer dans <strong>un</strong>e pièce prévue à cet effet, neutre (éviter les bureaux, à commencer parles open space). On pensera également à prévoir le chemin menant à ce local.Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL peuvent-ils prendre l’initiative lors <strong>de</strong> leur contrôle <strong>de</strong> se dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>r du sitementionné <strong>sur</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission vers <strong>un</strong> autre site ?Oui. Les contrôleurs peuvent se dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>r <strong>sur</strong> tous les sites <strong>de</strong> l’entité contrôlée qu’ils jugent utiles pour mener àbien leur mission. L’<strong>un</strong> <strong>de</strong>s délégués à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s données auditionné par le groupe <strong>de</strong> travail AFCDP aindiqué <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL <strong>sur</strong> <strong>un</strong> premier site en matinée : leurs investigations ayant rapi<strong>de</strong>mentmontré que le traitement incriminé était hébergé <strong>sur</strong> <strong>un</strong> second site, ils s’y sont rendus aussitôt.Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL peuvent-ils prendre l’initiative lors <strong>de</strong> leur contrôle <strong>de</strong> se dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>r du sitementionné <strong>sur</strong> <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission vers le site d’<strong>un</strong> sous-traitant, et ceci sans que <strong>la</strong> lettre <strong>de</strong> mission leprévoie ?Oui. Les contrôleurs peuvent se dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>r <strong>sur</strong> tous les sites <strong>de</strong> l’entité contrôlée qu’ils jugent utiles pour mener àbien leur mission.Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL prennent-ils en compte les impondérables et situations particulières (<strong>un</strong>e sociétéauditionnée par le groupe <strong>de</strong> travail AFCDP a indiqué que nul ne peut pénétrer dans ses enceintes en cas<strong>de</strong> passage au seuil « Ecar<strong>la</strong>te » du p<strong>la</strong>n Vigie Pirate auquel ils sont soumis) ?Lorsque l'entreprise est <strong>de</strong> bonne foi et apporte <strong>un</strong>e justification satisfaisante, il est d'usage que <strong>la</strong> délégation <strong>de</strong><strong>la</strong> CNIL fasse preuve <strong>de</strong> souplesse même si rien ne l'y oblige <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n juridique.Peut-on refuser le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> au motif qu’auc<strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin n’accompagne les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILalors que les traitements contiennent <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> santé et que le contrôle porte <strong>sur</strong> celles-ci ?Selon l’article 44-III <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi « Seul <strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin peut requérir <strong>la</strong> comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> données médicalesindividuelles incluses dans <strong>un</strong> traitement nécessaire aux fins <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine préventive, <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherchemédicale, <strong>de</strong>s diagnostics médicaux, <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> soins ou <strong>de</strong> traitements, ou à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> service <strong>de</strong>santé, et qui est mis en œuvre par <strong>un</strong> membre d’<strong>un</strong>e profession <strong>de</strong> santé ». En l’absence <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cin, le refus estdonc légitime, sous réserve que le contrôle vise ce type <strong>de</strong> traitement.A contrario, si le responsable d’<strong>un</strong> traitement n’est pas <strong>un</strong> professionnel <strong>de</strong> santé (mé<strong>de</strong>cin, pharmacien,profession paramédicale) et que les finalités ne concernent pas <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine préventive, <strong>la</strong> recherche médicale,<strong>de</strong>s diagnostics médicaux, l’administration <strong>de</strong> soins ou <strong>de</strong> traitements, ou à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> service <strong>de</strong> santé, <strong>la</strong>présence d’<strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin n’est pas obligatoire, et il est impossible <strong>de</strong> s’opposer au contrôle.NB : Toutefois l’esprit du texte <strong>de</strong>vrait permettre d’inclure les traitements <strong>de</strong>s intermédiaires <strong>de</strong> santé (as<strong>sur</strong>ance,mutuelle) dont <strong>la</strong> finalité du traitement est <strong>de</strong> gérer <strong>un</strong> service <strong>de</strong> santé.NB : L’article 68 du décret autorise le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission à désigner <strong>un</strong> mé<strong>de</strong>cin à partir d’<strong>un</strong>e listed’experts judiciairesLes agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL peuvent-ils être accompagnés d’experts techniques tiers ?Oui. Lors <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, l’assistance d’experts désignés par l’autorité dont ils dépen<strong>de</strong>ntpeut être <strong>de</strong>mandée par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission. Leurs frais et honoraires sont à <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> <strong>la</strong>Commission (article 63 du règlement intérieur – délibération CNIL n°2006-147 du 23 mai 2006).Page 60 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Les commissaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL peuvent-ils prendre part aux contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ?Oui. Les 17 commissaires peuvent procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle en sus <strong>de</strong>s 44 agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL qui sonthabilités par <strong>la</strong> CNIL à participer à <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> contrôle 62 (dont 28 agents sont habilités à participer aucontrôle <strong>de</strong> fichiers <strong>de</strong> police et <strong>de</strong> justice et dont certains sont habilités « secret-défense»).Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL peuvent-ils être accompagnés d’observateurs ?Les auditions ont montré qu’il arrive que les agents habilités soient accompagnés d’observateurs : magistrats enformation, membre <strong>de</strong>s entités chargées <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> cybercriminalité, etc. Ces personnes ne peuvent enauc<strong>un</strong> cas prendre part au contrôle et, en conséquence, ne signent pas le procès-verbal. Le groupe AFCDP n’apas – pour le moment – obtenu <strong>de</strong> réponses aux questions suivantes : Le Responsable <strong>de</strong> traitement peut-ils’opposer à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> ces observateurs, et s’il s’y oppose quelles en sont les conséquences ? Quelle est <strong>la</strong>garantie <strong>de</strong> confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong> ces observateurs ?Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL peuvent-ils être accompagnés <strong>de</strong> journalistes ?C’est visiblement ce qui s’est passé lors d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> effectué en 2009 à <strong>la</strong> mairie d’<strong>un</strong>e gran<strong>de</strong> ville<strong>de</strong> Bretagne. Cette procédure a été re<strong>la</strong>tée par le journaliste Franck Johannès dans <strong>un</strong> article intitulé « Sentinelles<strong>de</strong> l’informatique » paru dans Le Mon<strong>de</strong> du 5 janvier 2010.« Il a sorti son costume du dimanche qui le serre <strong>un</strong> peu et il sue à grosses gouttes. Richard S. sait qu'il joue sachemise dans l'histoire. Les voilà. Les trois je<strong>un</strong>es gens, parfaitement courtois et sérieux comme <strong>de</strong>s papes, seprésentent d'<strong>un</strong>e voix douce et lui ten<strong>de</strong>nt leur lettre <strong>de</strong> mission : ce sont les contrôleurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commissionnationale <strong>de</strong> l'informatique et <strong>de</strong>s libertés. Ils viennent vérifier le système bluetooth installé par <strong>la</strong> mairie : septbornes, disséminées dans <strong>la</strong> ville, envoient <strong>un</strong> message <strong>sur</strong> les portables lorsqu'on passe <strong>de</strong>vant …/… La mairieet son prestataire vont recevoir <strong>un</strong>e mise en <strong>de</strong>meure, comme dans 90 % <strong>de</strong>s contrôles, avec <strong>de</strong>srecommandations c<strong>la</strong>ssiques : le fichier doit être déc<strong>la</strong>ré, puisqu'il s'agit du traitement d'informationspersonnelles; les bornes doivent signaler aux passants qu'ils peuvent accé<strong>de</strong>r à leurs données personnelles et <strong>la</strong>sécurité informatique doit être renforcée. Richard S. s'éponge le front. Rien <strong>de</strong> bien méchant. L'équipe <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL s'en retourne à Paris, rue Vivienne, dans l'hôtel particulier <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission. L'immense majorité <strong>de</strong>scontrôles <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL - plus <strong>de</strong> 200 par an, presque tous inopinés - se passe paisiblement ».« Sentinelles <strong>de</strong> l’informatique » (extraits), Franck Johannès, Le Mon<strong>de</strong> 5 janvier 2010.Il a également été reporté que <strong>la</strong> CNIL avait <strong>de</strong>mandé à <strong>un</strong>e société contrôlée si elle acceptait <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>camera <strong>de</strong> télévision. La société a refusé.Dans le cas où le contrôle est effectué suite à <strong>un</strong>e p<strong>la</strong>inte, quand prend-t-on connaissance <strong>de</strong>s détails <strong>de</strong>celle-ci ?D’après les auditions effectuées par le groupe AFCDP, il semble que les lettres <strong>de</strong> mission ne donnent auc<strong>un</strong>einformation quant à <strong>la</strong> genèse du contrôle. Ce n’est que lors <strong>de</strong> celui-ci, au fur et à me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> son déroulement, àpartir <strong>de</strong>s questions posées par les agents et l’i<strong>de</strong>ntification du traitement visé que le Responsable <strong>de</strong> traitementpeut commencer à se faire <strong>un</strong>e idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> raison à l’origine <strong>de</strong> ce contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>.Que doit-on mettre à disposition <strong>de</strong> l’agent <strong>de</strong> contrôle ?Comme l’indique l’article 21 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Informatique & Libertés, « Les ministres, autorités publiques, dirigeantsd’entreprises publiques ou privées, responsables <strong>de</strong> groupements divers et plus généralement les détenteurs ouutilisateurs <strong>de</strong> traitements ou <strong>de</strong> fichiers <strong>de</strong> données à caractère personnel ne peuvent s’opposer à l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission ou <strong>de</strong> ses membres et doivent au contraire prendre toutes me<strong>sur</strong>es utiles afin <strong>de</strong> faciliter sa tâche ».Plus concrètement, il convient <strong>de</strong> prévoir ;• <strong>un</strong> poste <strong>de</strong> travail pouvant être mis rapi<strong>de</strong>ment à disposition62 Source : Entendu lors d’<strong>un</strong> Atelier <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILPage 61 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


• <strong>un</strong> « profil » (droit d’en connaître) restreint au périmètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle• <strong>de</strong>s « droits » à affecter aux agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL 63L’agent <strong>de</strong> contrôle a-t-il accès à toutes les données ?Dans le cadre <strong>de</strong> sa lettre <strong>de</strong> mission, <strong>la</strong> délégation peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> tous documents nécessairesà l’accomplissement <strong>de</strong> sa mission, quel qu’en soit le support, et en prendre copie. Elle peut accé<strong>de</strong>r auxprogrammes informatiques et aux données, ainsi qu’en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>la</strong> transcription par tout traitement appropriédans <strong>de</strong>s documents directement utilisables pour les besoins du contrôle.On signalera pour mémoire le décret n° 2007-914 du 15 mai 2007 pris en application <strong>de</strong> l'article 30 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi n°78-17 du 6 janvier 1978 re<strong>la</strong>tive à l'informatique, aux fichiers et aux libertés (J.O n° 113 du 16 mai 2007 page9185), qui soustrait du pouvoir <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL les :• fichiers gérés par <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce du territoire• fichiers mis en œuvre par <strong>la</strong> direction générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité extérieure ;• fichiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense ;• fichiers d'informations nominatives mis en œuvre par <strong>la</strong> direction du renseignement militaire;• traitements automatisés d'informations nominatives mis en œuvre par <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection et <strong>de</strong> <strong>la</strong>sécurité <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense ;• traitements automatisés d'informations nominatives « fichier <strong>de</strong> <strong>la</strong> DGSE» mis en œuvre par <strong>la</strong> directiongénérale <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité extérieure ;• traitements automatisés d'informations nominatives « fichier du personnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> DGSE » mis en œuvre par <strong>la</strong>direction générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité extérieure ;• traitements automatisés d'informations nominatives <strong>de</strong> personnes étrangères mis en œuvre par <strong>la</strong> directiondu renseignement militaire.L’agent <strong>de</strong> contrôle peut-il accé<strong>de</strong>r aux sauvegar<strong>de</strong>s et aux archives ?Oui. Il faut penser à prévenir le prestataire concerné si ces données sont hébergées par <strong>de</strong>s tiers (il recevra peutêtre<strong>la</strong> visite <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL).L’agent <strong>de</strong> contrôle opère-t-il lui-même aux recherches ?C’est souvent le cas. L’<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s entreprises contrôlées a eu <strong>la</strong> <strong>sur</strong>prise <strong>de</strong> constater qu’<strong>un</strong> agent habilité utilisait<strong>un</strong> périphérique amovible (clé USB). La présence d’administrateurs ou d’opérateurs techniques est doncimpérativement requise.Réflexions soulevées au sein du groupe <strong>de</strong> travail AFCDP :« Nous avons mis en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>un</strong> strict dispositif <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntités et <strong>de</strong>s accès. Toute action <strong>sur</strong> les donnéesles plus sensibles est tracée. En conséquence il n’est pas envisageable que, lors d’<strong>un</strong> contrôle, les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL utilisent les droits <strong>de</strong> l’<strong>un</strong> <strong>de</strong> nos col<strong>la</strong>borateurs. Il nous faudra prévoir, au cas où, <strong>de</strong>s droitsspécifiques ».Que risque-t-on à fournir <strong>de</strong> fausses informations ?Si <strong>la</strong> CNIL n'a pu exercer son contrôle normalement, l’article 51 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi p<strong>un</strong>it d’<strong>un</strong> an d’emprisonnement et <strong>de</strong>15 000 € d’amen<strong>de</strong> l’entrave à l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. La comm<strong>un</strong>ication d'informations non conformes au contenu<strong>de</strong>s enregistrements tel qu’il était au moment où <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL a été formulée est considérée comme<strong>un</strong>e entrave.Le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Association Spirituelle <strong>de</strong> l’Eglise <strong>de</strong> Scientologie d’Ile <strong>de</strong> France (ASESIF) a été condamné à5.000 € avec <strong>sur</strong>sis 64 pour avoir « envoyé volontairement à <strong>la</strong> Cnil <strong>de</strong>s informations qu’il savait inexactes »,montrant ainsi « <strong>la</strong> volonté d’élu<strong>de</strong>r le contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission » (Cour <strong>de</strong> Cassation Criminelle. 28 septembre2004 Pourvoi n° 03-86604)63 Des droits spécifiques temporaires, ou bien les <strong>la</strong>isse-t-on « u<strong>sur</strong>per » les droits d’<strong>un</strong> col<strong>la</strong>borateur ?64 http://www.droit<strong>de</strong>sreligions.net/juris/ccass/20042809.htmPage 62 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


L’agent <strong>de</strong> contrôle peut-il questionner n’importe quel sa<strong>la</strong>rié ?La délégation peut recueillir, <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ou <strong>sur</strong> convocation 65 , tout renseignement et toute justification utiles.Lors <strong>de</strong>s contrôles, il n’est pas rare <strong>de</strong> voir les col<strong>la</strong>borateurs <strong>de</strong> l’organisme « rô<strong>de</strong>r » spontanément autour <strong>de</strong>sagents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. Il est recommandé d’inviter au plus vite les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission dans <strong>un</strong> local neutreprévu à cet effet.Peut-on <strong>la</strong>isser l’agent <strong>de</strong> contrôle seul durant sa mission ?Ce n’est pas recommandé.Entendu lors d’<strong>un</strong>e formation : « Il est arrivé <strong>un</strong>e fois que les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL se retrouvent seuls, livrés àeux-mêmes lors d’<strong>un</strong> contrôle ! Tout le personnel du site, persuadé qu’ils étaient accompagnés par <strong>un</strong> collègue,avait débauché… ».Peut-on refuser <strong>de</strong> signer le procès-verbal ?Oui. Le défaut <strong>de</strong> signature ne fait pas obstacle à l’établissement du procès-verbal, ce <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>vant simplementporter mention du refus (art. 64 décret).L’ambiance dans <strong>la</strong>quelle le contrôle s’est déroulé donne-t-elle <strong>un</strong>e indication fiable <strong>de</strong> <strong>la</strong> suite qui seradonnée ?Non. Les auditions AFCDP ont montré <strong>de</strong>s cas dans lesquels le contrôle s’est déroulé <strong>de</strong> façon tendue mais sansconséquence par <strong>la</strong> suite, et d’autres cas où, en dépit d’<strong>un</strong>e ambiance détendue les suites se sont révélées moinssouriantes.Peut-on être informé du résultat d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> que l’on a subi en lisant <strong>la</strong> presse ?C’est ce qui est arrivé à <strong>la</strong> RATP le 4 février 2010, <strong>la</strong> CNIL lui ayant adressé ses conclusions en même tempsqu’elle diffusait son comm<strong>un</strong>iqué <strong>de</strong> presse intitulé « Deuxième contrôle <strong>de</strong>s passes anonymes NAVIGO ».Peut-on arguer du fait que <strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> sanction est mal fondée si celle-ci ne s’appuie <strong>sur</strong> auc<strong>un</strong>e miseen <strong>de</strong>meure préa<strong>la</strong>ble, mais <strong>un</strong>iquement <strong>sur</strong> <strong>un</strong>e mission <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ?Non. Lors <strong>de</strong> son audition du 14 décembre 2006, <strong>la</strong> société Tyco Healthcare France a tenté <strong>de</strong> soutenir que <strong>la</strong>proposition <strong>de</strong> sanction proposée par le rapporteur serait mal fondée <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>n juridique dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e oùcelle-ci ne s’appuierait <strong>sur</strong> auc<strong>un</strong>e mise en <strong>de</strong>meure préa<strong>la</strong>ble mais <strong>un</strong>iquement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission <strong>de</strong>contrôle réalisée en ses locaux le 12 juillet 2006. Sur ce point, <strong>la</strong> Commission a observé qu’<strong>un</strong>e procédure <strong>de</strong>sanction peut être engagée lorsque le responsable d’<strong>un</strong> traitement ne se conforme pas à <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure quilui est adressée (article 45 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 modifiée le 6 août 2004). La procédure <strong>de</strong> sanction engagées’appuyait donc <strong>sur</strong> <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure prononcée par <strong>la</strong> CNIL le 10 mai 2006 et <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réponse adressée par <strong>la</strong>société Tyco le 1er juin 2006. La Commission estime à cet égard que les informations transmises par <strong>la</strong> sociétéTyco Healthcare France dans son courrier du 1er juin 2006 ne permettaient pas <strong>de</strong> connaître le sort exact ayantété réservé au traitement objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure du 10 mai 2006.Peut-on opposer le fait que <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> mission <strong>de</strong> contrôle ne vise pas formellement <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meurepréa<strong>la</strong>ble ?Non. (cf. cas Tyco Healthcare) La Commission a estimé que l’existence d’<strong>un</strong>e procédure <strong>de</strong> mise en <strong>de</strong>meure n’aauc<strong>un</strong>e inci<strong>de</strong>nce <strong>sur</strong> le formalisme à respecter pour <strong>la</strong> réalisation d’<strong>un</strong>e telle mission <strong>de</strong> contrôle et a considéréque <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> sanction était pleinement régulière.65Cette procédure <strong>de</strong> convocation figure à l’article 44-III. L’article 66 du décret définit c<strong>la</strong>irement ce type <strong>de</strong> contrôle : « en application dupremier alinéa du III <strong>de</strong> l’article 44 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 susvisée, les personnes chargées du contrôle peuvent convoquer et entendretoute personne susceptible <strong>de</strong> leur fournir tout renseignement ou toute justification utile pour l’accomplissement <strong>de</strong> leur mission ». Laconvocation, adressée par lettre remise contre signature, ou remise en main propre contre récépissé ou acte d’huissier, doit parvenir aumoins huit jours avant <strong>la</strong> date <strong>de</strong> son audition. La convocation rappelle à <strong>la</strong> personne convoquée qu’elle est en droit <strong>de</strong> se faire assister d’<strong>un</strong>conseil <strong>de</strong> son choix. Un procès verbal est dressé dans les conditions prévues à l’article 64. Lorsque l’intéressé ne se rend pas à l’audition, ilen est fait mention dans <strong>un</strong> procès-verbal <strong>de</strong> carence établi par les personnes chargées du contrôle.Page 63 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Qui supporte les frais provoqués directement par le contrôle ?L’entité contrôlée. A ce jour, <strong>la</strong> CNIL estime que ses exigences, lors <strong>de</strong> ces missions, n’a jamais engagé <strong>de</strong> fraisexagérés (par exemple, lorsque les agents <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>un</strong>e copie <strong>de</strong> données). Les frais <strong>de</strong> conseils (avocats) et <strong>de</strong>dé<strong>p<strong>la</strong>ce</strong>ment du CIL <strong>sur</strong> les lieux du contrôle restent naturellement à <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> l’entité contrôlée.En Allemagne, <strong>un</strong>e entreprise <strong>de</strong> <strong>la</strong> Région <strong>de</strong> Nie<strong>de</strong>rsachsen a été contrôlée et s’est vue infligée <strong>un</strong>e amen<strong>de</strong>pour non respect du B<strong>un</strong><strong>de</strong>sdatenschutzgesetz. L’autorité <strong>de</strong> contrôle lui a en plus facturé le tempsd’intervention <strong>de</strong> ses agents au taux horaire <strong>de</strong> 100€. L’entreprise a porté l’affaire en justice : Le trib<strong>un</strong>al adonné raison à l’Autorité Administrative et a informé le p<strong>la</strong>ignant que s’il avait été en conformité il n’aurait paseu à régler cette facture.Les frais et honoraires <strong>de</strong>s experts qui accompagnent les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL sont à <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission.Un contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> peut-il faire suite à <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> pièces ?Oui, les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission peuvent venir vérifier <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>la</strong> véracité <strong>de</strong>s réponses apportées parl’entreprise dans le cadre d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> pièces. Le cas s’est produit par exemple pour <strong>un</strong>e entreprisecommercialisant <strong>de</strong>s fenêtres. En juin 2007 <strong>un</strong>e mission <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> pièces avait été réalisée auprès <strong>de</strong> cetteentité sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> l’envoi d’<strong>un</strong> courrier portant <strong>sur</strong> <strong>la</strong> politique commerciale mise en œuvre au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong>société. La CNIL lui a notamment <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> préciser <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> prospection réalisées, lesdonnées utilisées et les conditions <strong>de</strong> prise en compte du droit d’opposition. La commission, s’estimantinsuffisamment informée par <strong>la</strong> réponse fournie par <strong>la</strong> société a décidé <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>un</strong>e mission <strong>de</strong> vérification<strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> en novembre, visite qui a mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s écarts entre annonces et faits.Un contrôle CNIL peut-il avoir pour origine <strong>la</strong> HALDE ?Oui. La CNIL a établi, en mai 2006, <strong>un</strong>e convention <strong>de</strong> partenariat avec <strong>la</strong> HALDE (Haute autorité <strong>de</strong> luttecontre les discriminations et pour l’égalité) qui prévoit échanges d’informations et contrôles comm<strong>un</strong>s aux <strong>de</strong>uxautorités. www.hal<strong>de</strong>.frLors <strong>de</strong> ses propres contrôles, si les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Hal<strong>de</strong> constatent <strong>de</strong>s points importants <strong>de</strong> non-conformité« Informatique et Libertés » (comme <strong>de</strong>s collectes <strong>de</strong> données interdites telles que les données dites « raciales »),il y a comm<strong>un</strong>ications <strong>de</strong>s éléments d’<strong>un</strong>e autorité vers l’autre. Messieurs Alex Türk et Louis Schweitzer ontsigné le 3 mai 2006 <strong>un</strong>e convention qui prévoit – entre autres – « <strong>de</strong>s échanges d'informations entre les <strong>de</strong>uxautorités, <strong>la</strong> réalisation comm<strong>un</strong>e <strong>de</strong> missions d'information, <strong>de</strong> réflexion ou encore <strong>de</strong> contrôle ».Pouvez-vous indiquer quelques manquements relevés à l’occasion <strong>de</strong> contrôles <strong>sur</strong> le périmètreRessources Humaines ?• dossiers papier Ressources humaines comportant <strong>de</strong>s CV d’anciens candidats ou <strong>de</strong>s copies <strong>de</strong>diplômes ;• outils <strong>de</strong> CRM (gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion clients) non déc<strong>la</strong>rés ;• dispositifs <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> documents (shred<strong>de</strong>r) non-effectifs (Courant 2009, lors d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong><strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ont tenu à « recadrer » <strong>un</strong> dispositif <strong>de</strong> ce type, pas assez sécurisé à leurgoût au sein d’<strong>un</strong> acteur du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé).Nous avons fait l’objet d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> il y a déjà plusieurs mois et auc<strong>un</strong>e suite n’a été donnée.Ce<strong>la</strong> signifie-t-il que <strong>la</strong> procédure est terminée ?En auc<strong>un</strong>e façon. Lors <strong>de</strong>s auditions menées par l’AFCDP, plusieurs entités nous ont indiqué avoir reçu <strong>un</strong>elettre <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL plus d’<strong>un</strong> an après <strong>la</strong> visite. Dans le cas <strong>de</strong> clôture, apparemment rien n’oblige <strong>la</strong> Commission àtenir informée l’entité contrôlé <strong>de</strong>s suites données : celle-ci se retrouve ainsi dans <strong>un</strong>e situation bieninconfortable. Tant qu’<strong>un</strong> courrier <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL n’est pas parvenu, le CIL ne peut as<strong>sur</strong>er à son Responsable <strong>de</strong>traitement que l’inci<strong>de</strong>nt est définitivement clos. Le Correspondant a donc intérêt, passé <strong>un</strong> dé<strong>la</strong>i raisonnable, <strong>de</strong>prendre attache avec <strong>la</strong> Commission.Page 64 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Par contre, dans le cas où <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte a été déclenchée par <strong>un</strong>e p<strong>la</strong>inte, le p<strong>la</strong>ignant est informé <strong>de</strong>s suites données :« Vous avez déposé <strong>un</strong>e p<strong>la</strong>inte il y a plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois, et vous souhaitez être informé <strong>de</strong>s suites données par <strong>la</strong>CNIL. Vous pouvez nous contacter par téléphone (01 53 73 22 22) en rappe<strong>la</strong>nt le numéro <strong>de</strong> votre dossier quifigure <strong>sur</strong> l’accusé <strong>de</strong> réception qui vous a été adressé » (site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL).Le CIL est-il en copie du courrier adressé par <strong>la</strong> CNIL au Responsable <strong>de</strong> traitement suite au contrôle ?Par le passé ça n’a pas toujours été le cas. Le Service <strong>de</strong>s Correspondants Informatique et Libertés <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL yremédie mais il est conseillé aux CIL <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à leur Responsable <strong>de</strong> traitements <strong>de</strong> les informersystématiquement <strong>de</strong>s courriers qu’ils reçoivent <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission.La CNIL peut-elle procé<strong>de</strong>r à <strong>un</strong> nouveau contrôle pour vérifier que ses « recommandations » suite à <strong>un</strong>premier contrôle ont bien été appliquées ?Oui. La formation contentieuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL a condamné en juillet 2009 <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s pour avoir enregistré <strong>de</strong>sinformations excessives dans leur fichier <strong>de</strong> débiteurs. A <strong>la</strong> suite d'<strong>un</strong> premier contrôle, il est apparu que <strong>de</strong>uxSCP d'huissiers <strong>de</strong> Montpellier partageaient les mêmes locaux et aussi le même fichier <strong>de</strong> débiteurs. Ce fichiercomprenait <strong>de</strong>s commentaires qui n’auraient pas dû s’y trouver. Mis en <strong>de</strong>meure, les <strong>de</strong>ux organismes s'étaientengagés en mars 2007 à effacer les termes illicites <strong>de</strong> leur fichier. Toutefois, <strong>un</strong> second contrôle, réalisé en 2009,a permis <strong>de</strong> constater que le fichier contenait toujours <strong>de</strong>s renseignements excessifs concernant l'état <strong>de</strong> santé etles infractions commises par les débiteurs. Compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> réitération <strong>de</strong>s manquements et du non-respect <strong>de</strong>sengagements pris en 2007, <strong>la</strong> Commission a prononcé le 9 juillet 2009 <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire <strong>de</strong> 10 000 euros àl'encontre <strong>de</strong> chac<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s faits constatés, cette affaire illustre ainsi <strong>la</strong> vigi<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILdans le cadre <strong>de</strong> ses pouvoirs <strong>de</strong> contrôle a posteriori. Elle rappelle aussi sa faculté <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong> nouveauxcontrôles et, le cas échéant, <strong>de</strong> sanctionner les manquements persistants. Si <strong>un</strong> organisme mis en <strong>de</strong>meure peutéchapper à <strong>un</strong>e sanction, c'est à <strong>la</strong> condition que les modifications qu'il s'est engagé à effectuer soient réelles etconcrètes. (source : « Des huissiers persistent, <strong>la</strong> CNIL sanctionne ! » Site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL le 22 février 2010).On peut également citer <strong>la</strong> société <strong>de</strong> prêt-à-porter qui a fait l’objet le 16 avril 2009 d’<strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaired’<strong>un</strong> montant <strong>de</strong> 10 000 euros et qui avait fait l’objet <strong>de</strong> plusieurs contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>.Sur quels critères <strong>la</strong> CNIL déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> rendre publique ses sanctions ?Comme <strong>la</strong> Loi le lui permet, <strong>la</strong> Commission rend publique les sanctions qu’elle inflige en cas <strong>de</strong> mauvaise foi.Une fois au moins, cependant, c’est l’entité sanctionnée qui a provoqué cette publication 66 !Notons que l’article 10 <strong>de</strong> <strong>la</strong> proposition <strong>de</strong> loi <strong>de</strong>sSénateurs Yves Détraigne et Anne-Marie Escoffier 67 vise àrendre publique les séances <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission restreinte <strong>de</strong><strong>la</strong> CNIL « afin <strong>de</strong> tirer les conséquences d'<strong>un</strong>e ordonnancedu Conseil d'État du 19 février 2008 qui reconnaît soncaractère juridictionnel ».Figure 19 : Page du site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL listant lessanctions.Vaut-il mieux être contrôlé par <strong>la</strong> CNIL ou saisi <strong>de</strong>vant<strong>un</strong> juge ?Des auditions menées par le groupe <strong>de</strong> réflexion AFCDP –notamment d’organismes ayant vécu ces <strong>de</strong>ux expériences –il apparaît que <strong>la</strong> procédure CNIL <strong>la</strong>isse plus <strong>de</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> pour<strong>la</strong> discussion et le contradictoire.66 « Dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e où le responsable <strong>de</strong> Palmares.com met en cause cette décision <strong>sur</strong> son site, <strong>la</strong> CNIL a décidé, à titre exceptionnel, <strong>de</strong>rendre publique cette mise en <strong>de</strong>meure ».http://www.<strong>cnil</strong>.fr/<strong>la</strong>-<strong>cnil</strong>/actu-<strong>cnil</strong>/article/article/2/<strong>la</strong>-<strong>cnil</strong>-ninterdit-rien-mais-veille-au-respect-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-loi/67 http://www.senat.fr/leg/ppl09-093.htmlPage 65 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Subir <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, pour <strong>un</strong> CIL, est-ce <strong>un</strong>e bonne chose ?C’est à coup sûr <strong>un</strong>e expérience stressante, mais si auc<strong>un</strong>e non-conformité sérieuse n’a été relevée, ce<strong>la</strong> peuts’avérer très productif. Comme nous l’a indiqué <strong>un</strong> CIL qui a vécu cette situation : « Je sens désormais que l’onm’écoute davantage et ma position est renforcée – et je n’entends plus <strong>de</strong> réponse désabusée du style « Tu sais,<strong>la</strong> CNIL… ». Il y a c<strong>la</strong>irement <strong>un</strong> avant et <strong>un</strong> après le contrôle ». Les CIL vont-ils bientôt souhaiter d’êtrecontrôlés ?Dans son rapport d’activité 2005 <strong>la</strong> CNIL s’était félicitée du fait qu’<strong>un</strong> contrôle opéré dans <strong>un</strong> seul établissement« a eu <strong>de</strong>s répercussions au sein <strong>de</strong> l’ensemble d’<strong>un</strong> groupe hôtelier international qui a adopté <strong>un</strong> p<strong>la</strong>n d’actiongénéral <strong>de</strong>stiné à garantir le respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi informatique et libertés ».Des contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ont-ils déjà été effectués suite à <strong>un</strong>e alerte du CIL ou <strong>sur</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du Responsable<strong>de</strong> traitement ?La situation s'est déjà produite, soit que le contrôle ait été expressément <strong>de</strong>mandé par l'entreprise (à <strong>de</strong>s finsd'audit), soit que l'évolution d'<strong>un</strong> dossier justifie <strong>la</strong> réalisation d'<strong>un</strong> contrôle. Sur ce <strong>de</strong>rnier point, il fautnéanmoins rappeler que les agents en charge du conseil et ceux en charge du contrôle n'appartiennent pas à <strong>la</strong>même direction et qu'il est d'usage, sauf cas particulier, <strong>de</strong> ne pas engager <strong>un</strong>e procédure <strong>de</strong> contrôle à l'égardd'<strong>un</strong>e entreprise qui <strong>de</strong> bonne foi vient <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r conseil auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL au sujet d'<strong>un</strong>e difficulté qu'ellerencontre.Il manque, d’après vous, <strong>un</strong>e question à cette F.A.Q ?Merci <strong>de</strong> nous <strong>la</strong> suggérer, par email à charge-mission@afcdp.net17. Contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> effectuées par d’autres autoritésIl peut être intéressant <strong>de</strong> prendre connaissance <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong>s contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> qui sont effectués pard’autres autorités, mais <strong>un</strong>iquement pour en dégager les enseignements qui pourraient être utiles auCorrespondant Informatique et Libertés, par analogie, afin <strong>de</strong> se préparer sereinement à <strong>un</strong> éventuel contrôle <strong>de</strong><strong>la</strong> CNIL.Merci <strong>de</strong> vos contributions, par email à charge-mission@afcdp.net17.1. Contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> menés par <strong>la</strong> HALDE17.2. Contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> menés par <strong>la</strong> DGCCRF17.3. Contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> menés par l’ACAMIssue <strong>de</strong> <strong>la</strong> fusion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s as<strong>sur</strong>ances et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s mutuelles et<strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> prévoyance, l’Autorité <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s as<strong>sur</strong>ances et <strong>de</strong>s mutuelles (ACAM) est chargé <strong>de</strong>contrôler l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs du marché français <strong>de</strong> l’as<strong>sur</strong>ance et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mutualité.En synthèse, voici les caractéristiques <strong>de</strong> ces contrôles :• Les acteurs sont soumis à <strong>un</strong> contrôle permanent, <strong>sur</strong> pièces et <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>.• Les contrôles sont effectués par <strong>de</strong>s contrôleurs <strong>de</strong> l’ACAM répartis en « briga<strong>de</strong>s » afin d’as<strong>sur</strong>er <strong>un</strong>suivi personnalité auprès <strong>de</strong> chaque organisme.• Ces briga<strong>de</strong>s peuvent bénéficier du concours <strong>de</strong> cellules spécialisées dans <strong>la</strong> lutte anti-b<strong>la</strong>nchiment.• Un programme <strong>de</strong> contrôles est arrêté chaque année, <strong>sur</strong> proposition du Secrétaire général.• Le programme ne fait pas obstacle à <strong>de</strong>s contrôles « en urgence ».• Les agents <strong>de</strong> l’ACAM appelés à effectuer <strong>de</strong>s contrôles y sont habilités et présentent <strong>un</strong> ordre <strong>de</strong>mission. Quand il intervient auprès d’<strong>un</strong> organisme relevant <strong>de</strong> sa briga<strong>de</strong>, le contrôleur n’a pas àjustifier <strong>un</strong> ordre <strong>de</strong> mission. Il peut, si nécessaire, effectuer <strong>de</strong>s contrôles inopinés.Page 66 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


• Les contrôleurs sont tenus au secret professionnel. Ils ne sauraient accepter auc<strong>un</strong> ca<strong>de</strong>aux ou avantaged’<strong>un</strong> organisme p<strong>la</strong>cé sous le contrôle <strong>de</strong> l’ACAM.• Les contrôleurs informent les organismes contrôlés du déroulement <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> vérification. Unedurée indicative est comm<strong>un</strong>iquée.• L’organisme contrôlé peut se faire assister par toute personne <strong>de</strong> son choix.• L’organisme contrôlé doit coopérer et répondre avec diligence et professionnalisme à toute <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong>s contrôleurs.• Les contrôleurs ont accès aux locaux et peuvent se faire remettre tout document utile.• L’ACAM peut porter à <strong>la</strong> connaissance du public toutes les informations qu’elle estime nécessaires.• Tout obstacle au contrôle ou toute entrave sont constitutifs <strong>de</strong> délits (<strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> prison et 300.000 €d’amen<strong>de</strong>).• Les personnes morales peuvent être déc<strong>la</strong>rées pénalement responsables et encourent <strong>la</strong> peine d’amen<strong>de</strong>prévue par le co<strong>de</strong>.• A l’issue d’<strong>un</strong> contrôle plusieurs me<strong>sur</strong>es peuvent être adoptées (me<strong>sur</strong>es d’urgence, recommandation,sanction, etc.). Les décisions <strong>de</strong> l’ACAM sont susceptibles <strong>de</strong> recours.• L’ACAM peut déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise sous <strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce spéciale et exiger <strong>la</strong> mise en œuvre d’<strong>un</strong> programme<strong>de</strong> rétablissement.• L’ACAM peut prononcer <strong>de</strong>s sanctions disciplinaires à l’égard <strong>de</strong>s personnes, al<strong>la</strong>nt du simpleavertissement au retrait total <strong>de</strong>s agréments. Elle peut prononcer en outre <strong>de</strong>s sanctions péc<strong>un</strong>iaires. Lesdirigeants peuvent faire l’objet d’<strong>un</strong>e sanction à raison <strong>de</strong> leurs agissements personnels. Dans ce cas, lessanctions comprennent <strong>la</strong> suspension temporaire ou <strong>la</strong> démission d’office.• L’ACAM peut rendre publique ses décisions, aux frais <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne sanctionnée.• Lorsqu’elle relève <strong>de</strong>s faits <strong>de</strong> nature à justifier <strong>de</strong>s poursuites pénales, l’ACAM transmet <strong>de</strong> dossier auProcureur <strong>de</strong> <strong>la</strong> République. Cette saisine intervient sans préjudice <strong>de</strong> sanctions que l’ACAM peutprononcer à l’encontre <strong>de</strong> l’organisme ou <strong>de</strong> ses dirigeants.18. Analyse <strong>de</strong> quelques cas <strong>de</strong> sanctionSur son site Web <strong>la</strong> CNIL dresse <strong>un</strong> inventaire <strong>de</strong>s sanctions qu’elle prononce 68 .Le groupe <strong>de</strong> travail AFCDP s’est penché <strong>sur</strong> quelques cas notables.18.1. Quand <strong>la</strong> CNIL choisit <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>iquerLa CNIL a choisi <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>iquer <strong>sur</strong> certaines <strong>de</strong> ses sanctions.On perçoit à travers ces choix les différents messages que <strong>la</strong> commission veut faire passer ;• Crédit Lyonnais : « Vous voyez, désormais personne ne peut se sentir à l’abri <strong>de</strong>s sanctions <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL,et nous n’avons pas peur <strong>de</strong> pénaliser <strong>un</strong>e société très connue, du secteur bancaire <strong>de</strong> <strong>sur</strong>croît »,• Huissier X : « Mais nous pouvons aussi nous attaquer à <strong>de</strong>s structures plus petites et à <strong>de</strong>s métiers quiauraient pu se croire au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s lois »,• HealthCare : « Avant <strong>de</strong> respecter les consignes <strong>de</strong> sa direction américaine, <strong>un</strong>e société basée enFrance doit respecter <strong>la</strong> loi européenne… »Sur ce <strong>de</strong>rnier exemple, le directeur informatique <strong>de</strong> <strong>la</strong> filiale française d’<strong>un</strong> (très) grand groupe américain nous aconfié que sa direction Corporate a changé d’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> façon radicale, suite à <strong>la</strong> condamnation d’HealthCareFrance. Alors que ses recommandations étaient restées jusque là lettre morte, il a été invité à « prendre touteme<strong>sur</strong>e nécessaire » pour que sa société ne se retrouve pas dans <strong>un</strong>e situation simi<strong>la</strong>ire. C’est le risque <strong>de</strong>dégradation <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> l’entreprise (impact « business ») qui prédomine ici.Dans son rapport d’activité pour l’année 2008, <strong>la</strong> CNIL souligne que « C’est même parfois tout <strong>un</strong> secteur outoute <strong>un</strong>e profession qui tirent les leçons <strong>de</strong> l’intervention <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation restreinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ».68 http://www.<strong>cnil</strong>.fr/en-savoir-plus/<strong>de</strong>liberations/sanctions/Page 67 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


18.2. De <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> sortir du FICPDélibération n°2006-174, en date du 28 juin 2006Type <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision : Sanction péc<strong>un</strong>iairePremier griefLes faits : Une personne a été inscrite au Fichier national <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits auxparticuliers (FICP) par le Crédit Lyonnais suite à <strong>un</strong> inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> paiement. La résolution <strong>de</strong> cet inci<strong>de</strong>nt a étéconfirmée ultérieurement à cette personne par LCL. Pourtant, <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France a confirmé à <strong>la</strong> CNIL quel’inscription au FICP était encore active plusieurs mois après, malgré <strong>la</strong> levée <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> paiement.Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL : La CNIL a <strong>de</strong>mandé à LCL <strong>de</strong> lui préciser <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> paiement àl’origine <strong>de</strong> l’inscription au FICP, et <strong>de</strong> lui expliquer pourquoi celle-ci n’a pas été levée lors <strong>de</strong> leurrégu<strong>la</strong>risation. LCL a répondu à ces interrogations en expliquant simplement que cette inscription avait été faiteen raison d’ « anomalies » et que les inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> paiement étaient bien régu<strong>la</strong>risés.La CNIL a renouvelé sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour obtenir <strong>de</strong>s précisions complémentaires, mais LCL a indiqué ne pas êtreen me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> les lui fournir, arguant du fait que ces informations n’avaient pas été archivées ni historisées.Les démarches <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL : La CNIL a effectué <strong>un</strong>e première opération <strong>de</strong> vérification au niveau <strong>de</strong>l’agence gestionnaire du compte bancaire litigieux. Le compte ayant été fermé, il n’était a priori pas possibled’obtenir <strong>de</strong>s informations <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>. A cette occasion, LCL a invoqué dans ses correspondances l’existence d’<strong>un</strong>« droit à l’oubli » <strong>de</strong> ses anciens clients.La CNIL a alors <strong>de</strong>mandé à LCL les coordonnées <strong>de</strong> ses centres informatiques. LCL s’est contenté <strong>de</strong> seprononcer <strong>sur</strong> <strong>la</strong> nature du compte litigieux sans donner <strong>de</strong> précision concernant <strong>la</strong> localisation <strong>de</strong> ses servicesinformatiques, information néanmoins obtenue après <strong>de</strong> nombreux échanges téléphoniques.Lors d’<strong>un</strong>e nouvelle visite, <strong>la</strong> CNIL a découvert que LCL avait bien conservé <strong>un</strong>e trace informatique <strong>de</strong>l’inscription au FICP qui étaient donc effectivement archivées et historisées. Elle a par ailleurs appris que <strong>la</strong>mainlevée <strong>de</strong> l’inscription au FICP avait été tardive en raison d’<strong>un</strong> changement <strong>de</strong> prestataire empêchant ledéfichage automatique <strong>de</strong> certains clients, et entraînant <strong>de</strong>s difficultés techniques dont <strong>la</strong> CNIL n’a pas étéavisée.La CNIL a mis LCL en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> justifier ces anomalies et <strong>de</strong> démontrer qu’il n’y a pas eu dissimu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>preuve. LCL a expliqué que l’application informatique en cause était protégée et que les col<strong>la</strong>borateurs yaccédant n’étaient pas i<strong>de</strong>ntifiés <strong>de</strong> manière adéquate. LCL s’est engagé à revoir cette organisation.Second griefLes faits : La CNIL a reçu en 2005 trois p<strong>la</strong>intes émanant d’inscrits au fichier <strong>de</strong>s retraits "CB" (Banque <strong>de</strong>France).Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL : La CNIL a <strong>de</strong>mandé à LCL <strong>de</strong> lui indiquer <strong>la</strong> nature exacte <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>fonctionnement <strong>de</strong>s comptes bancaires <strong>de</strong> ces personnes, résultant <strong>de</strong> l’usage d’<strong>un</strong>e carte, et ayant entraîné leurinscription dans ce fichier.Les démarches <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL : Le Crédit Lyonnais n’a apporté auc<strong>un</strong>e suite à ces <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et a opposé à <strong>la</strong> CNILle secret professionnel. Celle-ci a objecté que l’opposabilité du secret professionnel n’était pas recevable lorsque<strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> vérification avait été formulée directement auprès d’elle par le titu<strong>la</strong>ire du compte bancaire luimême.La CNIL a alors mis LCL en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> fournir tout information <strong>sur</strong> l’origine <strong>de</strong> l’inscription <strong>de</strong> ces personnesau fichier <strong>de</strong>s retraits CB. LCL a bien comm<strong>un</strong>iqué à <strong>la</strong> CNIL diverses informations, mais sans présenter lesinci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s comptes à l’origine <strong>de</strong> l’inscription.Les références <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi Informatique et LibertésPage 68 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Article 11-2°-c prévoyant que <strong>la</strong> CNIL reçoit les p<strong>la</strong>intes re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> donnéesà caractère personnel.Article 21 al. 2 disposant notamment que « les […] dirigeants d’entreprises publiques ou privées, responsables<strong>de</strong> groupements divers et plus généralement les détenteurs ou utilisateurs <strong>de</strong> traitements ou <strong>de</strong> fichiers <strong>de</strong>données à caractère personnel ne peuvent s’opposer à l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission ou <strong>de</strong> ses membres et doiventau contraire prendre toutes me<strong>sur</strong>es utiles afin <strong>de</strong> faciliter sa tâche ».Article 51 disposant « qu’est p<strong>un</strong>i d’<strong>un</strong> an d’emprisonnement et <strong>de</strong> 15 000 € d’amen<strong>de</strong> le fait d’entraver l’action<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission nationale <strong>de</strong> l’informatique et <strong>de</strong>s libertés : 2° en dissimu<strong>la</strong>nt [<strong>de</strong>s] documents ourenseignements, ou en les faisant disparaître ; 3° Soit en comm<strong>un</strong>iquant <strong>de</strong>s informations qui ne sont pasconformes au contenu <strong>de</strong>s enregistrements tel qu’il était au moment où <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> a été formulée ou qui neprésentent pas ce contenu sous <strong>un</strong>e forme directement accessible ».Les sanctionsLa CNIL remarque que LCL n’avait ni justifié les incohérences entre les faits relevés lors <strong>de</strong>s visites et lesréponses apportées (<strong>de</strong> manière inexacte pendant près d’<strong>un</strong> an), ni démontré qu’il n’y avait pas eu dissimu<strong>la</strong>tion<strong>de</strong> preuve (premier grief), et qu’il n’avait pas non plus comm<strong>un</strong>iqué les informations exigées et portant <strong>sur</strong> lespersonnes inscrites au fichier <strong>de</strong>s retraits CB. Il a été relevé que LCL avait pourtant bien ces informations en sapossession.Au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>s éléments constatés, <strong>la</strong> CNIL a prononcé <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire <strong>de</strong> 45.000 euroscorrespondant au triple <strong>de</strong> <strong>la</strong> somme mise en recouvrement concernant le premier grief (soit 30.000 euros) à<strong>la</strong>quelle s’ajoute <strong>la</strong> somme forfaitaire <strong>de</strong> 5.000 euros pour chac<strong>un</strong>e <strong>de</strong>s autres p<strong>la</strong>intes relevant du secondgrief (soit 15.000 euros).La CNIL a également décidé <strong>de</strong> sanctionner <strong>la</strong> mauvaise foi <strong>de</strong> LCL par <strong>la</strong> publication d’<strong>un</strong> extrait <strong>de</strong> sadécision dans les quotidiens Le Figaro et La Trib<strong>un</strong>e.La comm<strong>un</strong>ication <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILDans son rapport annuel 2006 (dévoilé le 9 juillet 2007), <strong>la</strong> CNIL a décidé <strong>de</strong> consacrer <strong>un</strong>e interview <strong>de</strong>Monsieur Philippe Nogrix (Sénateur <strong>de</strong> l’Ille-et-Vi<strong>la</strong>ine, Commissaire en charge du secteur «Monnaie et crédit»et Rapporteur en formation restreinte dans le dossier Crédit Lyonnais) à cette sanction :En quoi <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> sanction du Crédit Lyonnais vous paraît- elle exemp<strong>la</strong>ire ?Philippe Nogrix : « La décision <strong>de</strong> sanction financière d’<strong>un</strong> montant <strong>de</strong> 45000 euros prise à l’encontre du CréditLyonnais est fondamentale, et ceci pour <strong>de</strong>ux raisons. La CNIL a tout d’abord sanctionné <strong>un</strong>e pratique qu’elleestime être particulièrement stigmatisante pour les personnes concernées, à savoir le fichage abusif dans lesfichiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France. Ce faisant, <strong>la</strong> CNIL entend utiliser ses nouveaux pouvoirs <strong>de</strong> sanction afin <strong>de</strong>garantir le respect <strong>de</strong>s droits fondamentaux <strong>de</strong>s personnes. Mais <strong>la</strong> CNIL a également sanctionné le manque <strong>de</strong>coopération dont il avait été fait preuve dans le cas d’espèce. Il convient ainsi <strong>de</strong> rappeler qu’aux termes <strong>de</strong> <strong>la</strong>loi informatique et libertés, tout responsable <strong>de</strong> traitement est tenu à <strong>un</strong>e stricte obligation <strong>de</strong> col<strong>la</strong>boration et <strong>de</strong>transparence vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Au-<strong>de</strong>là, je crois au caractère pédagogique <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> sanction prononcées par <strong>la</strong> CNIL. Par <strong>la</strong> prise <strong>de</strong>conscience qu’elle a entraînée, <strong>la</strong> décision Crédit Lyonnais a eu <strong>de</strong>s répercussions positives au sein <strong>de</strong>l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession bancaire ».À <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong> cette première expérience, considérez-vous que <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> prononcer <strong>de</strong>s sanctionspéc<strong>un</strong>iaires va changer le rapport CNIL/responsables <strong>de</strong> traitement ?Philippe Nogrix : « La CNIL est <strong>un</strong>e institution multiforme qui dispose, par <strong>la</strong> loi, d’<strong>un</strong>e multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>compétences très différentes. Tenue à <strong>un</strong>e obligation <strong>de</strong> conseil à l’égard <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> traitement, elle estégalement <strong>un</strong>e autorité <strong>de</strong> contrôle (contrôle <strong>de</strong>s déc<strong>la</strong>rations, instruction <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>intes et missions <strong>de</strong> vérification<strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>) et, désormais, <strong>un</strong>e autorité <strong>de</strong> sanction.Page 69 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Dans ce contexte, <strong>la</strong> CNIL s’engage, vis-à-vis <strong>de</strong> ses interlocuteurs, dans <strong>un</strong>e démarche cohérente où <strong>la</strong> mise enœuvre d’<strong>un</strong>e procédure <strong>de</strong> sanction n’est que l’aboutissement d’<strong>un</strong> long processus, lorsque les étapes préa<strong>la</strong>blesdu conseil et du contrôle se sont avérées insuffisantes à engager par exemple <strong>un</strong>e entreprise dans <strong>un</strong>e démarche<strong>de</strong> mise en conformité.Le conseil, <strong>la</strong> recommandation et <strong>la</strong> persuasion sont préférables à l’injonction et à <strong>la</strong> contrainte. C’est donc lebon sens et l’intérêt stratégique qui justifient tout d’abord <strong>la</strong> mise en œuvre d’<strong>un</strong> partenariat entre <strong>la</strong> CNIL et lesresponsables <strong>de</strong> traitement. Pour autant, il faut c<strong>la</strong>irement reconnaître que les nouveaux pouvoirs dont disposeaujourd’hui <strong>la</strong> CNIL modifient le regard que portent les responsables <strong>de</strong> traitement <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réglementation. Eneffet, il est indéniable que le risque d’image et le risque juridique liés à l’exploitation <strong>de</strong> données personnellessont plus importants qu’ils ne l’étaient hier ».18.3. Du danger <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> libre commentaireDélibération n°2006-173, en date du 28 juin 2006Type <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision : Sanction péc<strong>un</strong>iaireLes faitsUn particulier reçoit courant 2005 <strong>un</strong>e injonction <strong>de</strong> payer <strong>de</strong> <strong>la</strong> part d’<strong>un</strong>e étu<strong>de</strong> d’huissier avec l’indication« méchant imbécile » saisie à côté <strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntité.Les démarches <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILLa CNIL a effectué <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> afin <strong>de</strong> consulter les commentaires saisis dans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> bloc-notes.Après avoir <strong>de</strong>mandé <strong>un</strong>e extraction <strong>sur</strong> support papier, elle a constaté <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> nombreux commentairesfaisant notamment apparaître <strong>de</strong>s références re<strong>la</strong>tives à l’état <strong>de</strong> santé <strong>de</strong>s personnes, à leurs traits <strong>de</strong> caractère,ou à l’existence <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>es d’ordre pénal. Or ces commentaires sont dénués <strong>de</strong> toute objectivité et <strong>de</strong> pertinenceau regard du traitement mis en œuvre.La CNIL a également découvert dans <strong>la</strong> version informatisée du fichier <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> commentairessupplémentaires, qui ne figuraient pas dans le fichier papier.Elle a enfin constaté que ce traitement n’avait pas été déc<strong>la</strong>ré auprès <strong>de</strong> ses services.Les échanges avec <strong>la</strong> CNILLa CNIL a mis cette étu<strong>de</strong> en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r dans <strong>un</strong> dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 10 jours à <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>s mentionssusceptibles <strong>de</strong> ne pas être conformes à <strong>la</strong> Loi Informatique et Libertés.L’étu<strong>de</strong> a as<strong>sur</strong>é avoir épuré les zones <strong>de</strong> commentaires <strong>de</strong>s observations visées par <strong>la</strong> CNIL dans sa <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Elle a également sensibilisé les utilisateurs <strong>sur</strong> l’usage <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> commentaires par voie d’affichage.La CNIL estime que l’étu<strong>de</strong> ne démontre pas que l’ensemble du fichier a été contrôlé, ni que <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es pourl’avenir ont été adoptées pour éviter <strong>de</strong> tels manquements. Un simple affichage constitue <strong>un</strong>e me<strong>sur</strong>einsuffisante, ne constituant pas <strong>un</strong>e démarche corrective significative.La CNIL a également <strong>de</strong>mandé à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> justifier <strong>la</strong> différence d’inscription entre le fichier informatisé et saversion papier, et <strong>de</strong> lui garantir qu’elle n’a pas tenté <strong>de</strong> dissimuler <strong>de</strong>s preuves ou <strong>de</strong>s informations qui auraientdû être comm<strong>un</strong>iquées à <strong>la</strong> délégation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.L’étu<strong>de</strong> avait refusé <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>iquer le support informatique <strong>sur</strong> lequel se trouvaient <strong>de</strong>s données re<strong>la</strong>tives à sesclients aux motifs que <strong>de</strong>s informations d’ordre comptable, soumises au secret professionnel, s’y trouvaientégalement. De plus, le prestataire désigné par l’étu<strong>de</strong> et susceptible <strong>de</strong> réaliser cette opération n’était plusjoignable.Page 70 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


La CNIL estime <strong>de</strong> ce fait que les conditions du contrôle ne permettaient pas <strong>de</strong> démontrer l’absence d’<strong>un</strong>evolonté <strong>de</strong> dissimuler <strong>de</strong>s informations à sa délégation, et que le secret professionnel ne pouvait lui être opposéqu’en vertu <strong>de</strong> dispositions légis<strong>la</strong>tives ou réglementaires spéciales qui n’avaient pas été rapportées en l’espèce.La CNIL a mis en <strong>de</strong>meure l’étu<strong>de</strong> d’huissiers <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r sous 10 jours à <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> son fichier clients.L’étu<strong>de</strong> a indiqué qu’elle utilisait <strong>un</strong> logiciel agréé par <strong>la</strong> Chambre Nationale <strong>de</strong>s Huissiers <strong>de</strong> Justice, et quel’étu<strong>de</strong> précé<strong>de</strong>nte, rachetée vingt ans auparavant, avait fait <strong>un</strong>e déc<strong>la</strong>ration dont <strong>la</strong> CNIL aurait dû se satisfaire.La CNIL a répondu que l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>vait procé<strong>de</strong>r à <strong>un</strong>e déc<strong>la</strong>ration, en sa qualité <strong>de</strong> responsable du traitement, carelle en détermine <strong>la</strong> finalité et les moyens. La déc<strong>la</strong>ration précé<strong>de</strong>nte n’ayant pas été mise à jour, elle ne visaitpas l’actuelle activité <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.Les références <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi Informatique et LibertésArticle 6-1° disposant que « les données sont collectées et traitées <strong>de</strong> manière loyale et licite »Article 6-3° disposant que « [les données] sont adéquates, pertinentes et non excessives au regard <strong>de</strong>s finalitéspour lesquelles elles sont collectées et leurs traitements ultérieurs »Article 8° disposant que « il est interdit <strong>de</strong> collecter ou <strong>de</strong> traiter <strong>de</strong>s données à caractère personnel qui fontapparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques,philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale <strong>de</strong>s personnes, ou qui sont re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> santé ou à <strong>la</strong>vie sexuelle <strong>de</strong> celles-ci »Article 9-2° disposant que « les traitements <strong>de</strong> données à caractère personnel re<strong>la</strong>tives aux infractions,condamnations et me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> sûreté ne peuvent être mis en œuvre que par […] les auxiliaires <strong>de</strong> justice, pour lesstricts besoin <strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong>s missions qui leur sont confiées par <strong>la</strong> loi ».Les sanctionsLa CNIL remarque que l’étu<strong>de</strong> d’huissiers ne s’était pas conformée à <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure lui <strong>de</strong>mandant <strong>de</strong>prendre toute me<strong>sur</strong>e permettant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>s mentions litigieuses dans les zones <strong>de</strong>commentaire, <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>rer son fichier clients, et <strong>de</strong> démontrer qu’elle n’avait pas dissimulé <strong>de</strong> preuves oud’informations à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>s éléments constatés, <strong>la</strong> CNIL a prononcé <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire <strong>de</strong> 5.000 euros.18.4. Fichier <strong>de</strong> ressources humaines et flux transfrontièresDélibération n°2006-281, en date du 14 décembre 2006Type <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision : Sanction péc<strong>un</strong>iaireLes faitsMise en <strong>de</strong>meure d’apporter <strong>de</strong>s précisions <strong>sur</strong> l’existence d’<strong>un</strong> fichier concernant <strong>un</strong> fichier international <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong>s ressources humaines <strong>de</strong> ses 450 sa<strong>la</strong>riés, <strong>la</strong> société Tyco Healthcare France, spécialisée dans <strong>la</strong>fabrication <strong>de</strong> matériel médical, a comm<strong>un</strong>iqué à <strong>la</strong> CNIL <strong>de</strong>s informations erronées, en indiquant avoirsuspendu <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> ce fichier.Les démarches <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILCe fichier avait été déc<strong>la</strong>ré par <strong>la</strong> société Tyco Healthcare France à <strong>la</strong> Commission en septembre 2004. La CNILa <strong>de</strong>mandé en février 2005 par courrier certains éléments d’information indispensables à l’instruction <strong>de</strong> cedossier. La société Tyco Healthcare France n’a apporté auc<strong>un</strong>e suite satisfaisante aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong>Commission réitérées par courrier en septembre 2005 et mars 2006. En effet, <strong>la</strong> réponse adressée par <strong>la</strong> sociétéTyco Healthcare France le 4 avril 2006 n’a pas permis d’apporter les réponses à l’ensemble <strong>de</strong>s questionsformulées par les services <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL dans le cadre <strong>de</strong> l’instruction du dossier <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>ration (le <strong>de</strong>scriptif précis<strong>de</strong>s finalités exactes recherchées, les cas précis dans lesquels <strong>de</strong>s données à caractère personnel sont envoyées enGran<strong>de</strong>-Bretagne et aux Etats-Unis, les lieux exacts d’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong>s serveurs et <strong>de</strong>s systèmes, lesPage 71 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


fonctionnalités précises <strong>de</strong> l’application, les <strong>de</strong>stinataires exacts <strong>de</strong>s données, les me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> sécurité as<strong>sur</strong>ant <strong>la</strong>confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong>s données et <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s données).Au regard <strong>de</strong>s faits précités, <strong>la</strong> Commission a, par délibération adoptée le 10 mai 2006, mis en <strong>de</strong>meure <strong>la</strong>société Tyco, sous dix jours, <strong>de</strong> répondre aux questions posées par <strong>la</strong> CNIL dans ses courriers (courriers <strong>de</strong>s 21février, 19 septembre 2005, 21 mars 2006) ou <strong>de</strong> lui indiquer que le traitement précité avait été abandonné. Enréponse à cette mise en <strong>de</strong>meure, <strong>la</strong> société Tyco Healthcare France a indiqué, par courrier du 1er juin 2006, que« Le groupe Tyco au niveau international <strong>de</strong>vait scin<strong>de</strong>r les 4 secteurs d’activités qui le constituent actuellementen entités indépendantes. Cette scission doit intervenir d’ici <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’année calendaire. Par conséquent lesprocédures et les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’information qui avaient été mises en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> sont dans les circonstances actuellessuspendues ».La CNIL ne s’estimant pas suffisamment informée par cette réponse <strong>sur</strong> le sort exact ayant été finalementréservé au traitement objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure a fait procé<strong>de</strong>r à <strong>un</strong>e mission <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> le 12juillet 2006 dans les locaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> société Tyco Healthcare France. À cette occasion, les services <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILont constaté que le traitement objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure, contrairement à ce qui avait été affirmé, était bienutilisé par <strong>la</strong> société Tyco Healthcare France.Au regard <strong>de</strong>s documents comm<strong>un</strong>iqués (« International Database Project Update, Data Auditing and NextSteps, J<strong>un</strong>e 2006 » et « Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’administrateur, Administration et traitement <strong>de</strong>s données pour <strong>la</strong> base <strong>de</strong>données internationales »), le traitement précité apparaît comme <strong>un</strong> outil <strong>de</strong> gestion essentiel, au p<strong>la</strong>n mondial,<strong>de</strong> <strong>la</strong> politique sa<strong>la</strong>riale du groupe Tyco dont les finalités dépassent <strong>la</strong>rgement <strong>la</strong> finalité <strong>de</strong> « reporting » viséedans <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration du 22 septembre 2004 (« <strong>la</strong> finalité <strong>de</strong> cette base <strong>de</strong> données est purement celle d’<strong>un</strong> «reporting » vis à vis <strong>de</strong> notre hiérarchie européenne en ressources humaines »). Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle<strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, il a également été constaté que <strong>de</strong> strictes et récentes procédures étaient mises en œuvre pour que <strong>la</strong>société Tyco Healthcare France alimente <strong>de</strong> façon régulière <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données avec les informations concernantles sa<strong>la</strong>riés français.Un document interne datant <strong>de</strong> juin 2006 comm<strong>un</strong>iqué aux services <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle du12 juillet 2006 indiquait pourtant, concernant le traitement précité, que celui-ci sert à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s stockoptions,<strong>la</strong> formation professionnelle, le niveau <strong>de</strong>s rém<strong>un</strong>érations, <strong>la</strong> comm<strong>un</strong>ication professionnelle, etc. LaCommission ne s’estimait donc pas informée <strong>sur</strong> le <strong>de</strong>scriptif précis <strong>de</strong>s finalités recherchées par le traitementdéc<strong>la</strong>ré le 22 septembre 2004 par <strong>la</strong> société Tyco Healthcare France comme ce<strong>la</strong> était pourtant <strong>de</strong>mandé dans <strong>la</strong>mise en <strong>de</strong>meure du 10 mai 2006.S’agissant ensuite <strong>de</strong>s cas précis dans lesquels <strong>de</strong>s données à caractère personnel sont envoyées en Gran<strong>de</strong>-Bretagne et aux Etats-Unis, le courrier du 4 avril 2006 se limitait à indiquer que « ces données peuvent êtretransmises du Royaume-Uni aux Etats-Unis si notre hiérarchie juge opport<strong>un</strong> <strong>de</strong> le faire ». Si le contrôle du 12juillet 2006 a permis d’établir <strong>un</strong>e comm<strong>un</strong>ication d’informations concernant le traitement objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en<strong>de</strong>meure entre <strong>la</strong> société Tyco Healthcare France et les locaux du groupe Tyco en Angleterre et aux Etats-Unis, iln’a pas été possible d’obtenir <strong>de</strong>s informations précises <strong>sur</strong> les motifs liés à cet envoi d’informations. LaCommission ne s’estimait pas correctement informée <strong>de</strong>s cas précis où <strong>de</strong>s données à caractère personnel sontenvoyées dans les locaux du groupe Tyco en Gran<strong>de</strong>-Bretagne et aux Etats-Unis comme ce<strong>la</strong> était pourtant<strong>de</strong>mandé dans <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure du 10 mai 2006.S’agissant encore <strong>de</strong>s lieux exacts d’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong>s serveurs et <strong>de</strong>s systèmes, seul <strong>un</strong> schéma technique aété comm<strong>un</strong>iqué aux services <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission (« Schéma <strong>de</strong> fonctionnement informatique Tyco HealthcareFrance ») mais les adresses exactes <strong>de</strong>s centres informatiques n’ont pas été comm<strong>un</strong>iquées à ce jour.S’agissant <strong>de</strong>s questions posées concernant les <strong>de</strong>stinataires exacts <strong>de</strong>s données et <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> conservation<strong>de</strong>s données, <strong>la</strong> Commission ne dispose à ce jour d’auc<strong>un</strong>e réponse précise.S’agissant enfin <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> sécurité as<strong>sur</strong>ant <strong>la</strong> confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong>s données, si <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle du12 juillet 2006 a permis d’établir que l’accès aux ordinateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> société Tyco Healthcare France est sécurisépar mot <strong>de</strong> passe, <strong>la</strong> Commission ne dispose à ce jour d’auc<strong>un</strong>e information technique précise <strong>sur</strong> les conditions<strong>de</strong> sécurité liées à <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>s données en Angleterre et aux Etats-Unis. Dès lors, <strong>la</strong> Commission nes’estime toujours pas correctement informée <strong>sur</strong> les lieux exacts d’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong>s serveurs et <strong>de</strong>s systèmes, lesPage 72 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


<strong>de</strong>stinataires exacts <strong>de</strong>s données, <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s données et les me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> sécurité as<strong>sur</strong>ant <strong>la</strong>confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong>s données comme ce<strong>la</strong> était pourtant <strong>de</strong>mandé dans <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure du 10 mai 2006.Au final, les services <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ont constaté lors du contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> que non seulement <strong>la</strong> mise en œuvre dufichier n’était pas suspendue, mais que celui-ci était très régulièrement utilisé et mis à jour, en dépit <strong>de</strong>snombreuses incertitu<strong>de</strong>s juridiques relevées par <strong>la</strong> CNIL (finalités du fichier, transmission du fichier <strong>sur</strong> le p<strong>la</strong>ninternational et me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> sécurité notamment).Les sanctionsLa Commission observe à cet égard que <strong>la</strong> société Tyco Healthcare France n’a manifestement pas pris <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e<strong>de</strong> <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>s manquements qui lui sont reprochés concernant son manque <strong>de</strong> coopération (pouvantconstituer <strong>un</strong>e infraction pénale d’entrave) et <strong>de</strong> transparence. Par ailleurs, <strong>la</strong> Commission enjoint <strong>la</strong> sociétéTyco Healthcare France <strong>de</strong> répondre, sous dix jour à compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente délibération, àl’ensemble <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées par <strong>la</strong> CNIL dans sa mise en <strong>de</strong>meure du 10 mai 2006.La CNIL, en application <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong>s articles 45 et suivants <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 modifiée le 6 août2004• a prononcé <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire <strong>de</strong> 30.000 euros à l’encontre <strong>de</strong> cette société,• a décidé <strong>la</strong> suspension <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> ce fichier,• a décidé <strong>de</strong> rendre publique sa décision.Les faits18.5. Du bon usage <strong>de</strong>s données bancaires collectées par leshôtelsA <strong>la</strong> suite d’<strong>un</strong> contrôle au sein d’<strong>un</strong> hôtel, <strong>la</strong> CNIL a rappelé en mai 2007 les règles encadrant le traitement <strong>de</strong>sdonnées bancaires <strong>de</strong>s clients. Ces données doivent faire l’objet <strong>de</strong> me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> sécurité particulières et leurconservation doit être limitée dans le temps. Ces rappels concernent aussi <strong>un</strong> grand nombre <strong>de</strong> professionnelsdisposant <strong>de</strong> fichiers clients.Le contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL avait pour objet <strong>de</strong> vérifier le respect par <strong>un</strong> hôtel <strong>de</strong> ses obligations en matière<strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> ses fichiers « clientèle ».Les manquements relevésParmi les manquements relevés, il a été constaté : l’absence d’<strong>un</strong>e politique d’effacement <strong>de</strong>s données collectées(certaines données étaient conservées <strong>de</strong>puis près <strong>de</strong> quinze ans), <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es <strong>de</strong> sécurité insuffisantes au regard<strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s données enregistrées (numéros <strong>de</strong> carte bancaire notamment) et <strong>un</strong> défaut d’information <strong>de</strong>sclients <strong>sur</strong> les conditions <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> leurs données et <strong>de</strong>s droits qui leur sont reconnus par <strong>la</strong> loi (droitd’accès par exemple).La Commission a insisté <strong>sur</strong> <strong>la</strong> nécessité d’effacer les données bancaires <strong>un</strong>e fois <strong>la</strong> transaction réalisée, c’est-àdireaprès le paiement effectif. Cette exigence est <strong>de</strong>stinée à limiter les cas d’utilisation frauduleuse <strong>de</strong> numéros<strong>de</strong> cartes bancaires. Seul le consentement exprès du client, préa<strong>la</strong>blement informé <strong>de</strong> l’objectif poursuivi(faciliter le paiement par les clients réguliers <strong>de</strong> l’hôtel) peut justifier que les données soient conservées pluslongtemps.En outre, toutes les me<strong>sur</strong>es garantissant <strong>la</strong> sécurité et <strong>la</strong> confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong>s informations doivent être prises : àsavoir, protéger par <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> passe l’accès aux fichiers « clientèle » et aux logiciels, chiffrer les donnéesbancaires stockées et sécuriser les accès et les liaisons aux sites <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> réservations en ligne (login, mots<strong>de</strong> passe, protocole sécurisé).Enfin, <strong>la</strong> CNIL a précisé que les clients doivent être informés par <strong>de</strong>s formu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> réservation en ligne, par lesfactures ou par voie d’affichage, <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité du responsable <strong>de</strong>s traitements, <strong>de</strong> leurs finalités, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinatairesPage 73 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


<strong>de</strong>s données, du caractère obligatoire ou facultatif <strong>de</strong>s réponses et <strong>de</strong>s modalités d’exercice <strong>de</strong>s droits d’accès, <strong>de</strong>rectification et d’opposition.Les me<strong>sur</strong>es prisesA l’issue du contrôle, <strong>la</strong> CNIL a pris contact avec <strong>la</strong> société éditrice du logiciel hôtelier, qui l’a modifié <strong>de</strong>manière à chiffrer les données clientèles et bancaires. Cette société a également informé l’ensemble <strong>de</strong> ses clients<strong>sur</strong> leurs obligations légales en matière <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s données personnelles.18.6. Défaut d’information et listes noiresPlusieurs hypermarchés mis en <strong>de</strong>meure pour <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s paiements par chèques (publié le 30octobre 2006 <strong>sur</strong> le site Web <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL).Les faitsA l’occasion <strong>de</strong> plusieurs contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, <strong>la</strong> CNIL a relevé plusieurs infractions ; manquement à l’obligationd’information, établissement <strong>de</strong> listes noires sans auc<strong>un</strong>e autorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission, non respect du droit àl’oubli.Les manquements relevésA l’occasion <strong>de</strong> plusieurs contrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, <strong>la</strong> CNIL a constaté que les caisses <strong>de</strong> nombreux hypermarchés sontéquipées d’<strong>un</strong> dispositif permettant <strong>de</strong> contrôler <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong>s chèques présentés en paiement par <strong>la</strong>clientèle grâce à <strong>la</strong> consultation du fichier national <strong>de</strong>s chèques irréguliers (FNCI) mis en œuvre par <strong>la</strong> Banque<strong>de</strong> France. Or, auc<strong>un</strong>e mention d’information ne figurait aux caisses concernant l’utilisation <strong>de</strong> ce dispositif.La CNIL a également relevé l’existence, au sein <strong>de</strong> ces hypermarchés, <strong>de</strong> listes noires <strong>de</strong> mauvais payeursdirectement accessibles par les différentes caisses <strong>de</strong>s magasins sans autorisation préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL niinformation <strong>de</strong>s clients.L’article 25 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 soumet pourtant à l’autorisation préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>telles listes noires qui, bien que légitimes, sont néanmoins susceptibles, <strong>de</strong> par leur portée ou leur finalité,d’exclure les personnes du bénéfice d’<strong>un</strong> contrat. De même, l’article 32 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi fait obligation à toutresponsable <strong>de</strong> traitement d’informer les clients, par exemple par voie d’affichage aux caisses du magasin, <strong>de</strong>sdispositifs <strong>de</strong> contrôle mis en œuvre.La CNIL a par ailleurs rappelé que, s’il est possible au commerçant consultant le FNCI, via le service « Résist »,<strong>de</strong> conserver <strong>la</strong> trace <strong>de</strong> l’interrogation du fichier, en revanche, l’information re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> situation d’interdictionbancaire d’<strong>un</strong> client (« Resist rouge ») ne peut être mémorisée. Le FNCI est en effet <strong>un</strong> fichier mis à jour enpermanence et <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>s impayés imputables à <strong>un</strong>e personne a pour conséquence son effacementimmédiat du fichier. Cette mémorisation est, par conséquent, contraire aux dispositions <strong>de</strong> l’article 6 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loiinformatique et libertés, qui pose le principe du droit à l’oubli. Cette mémorisation fait obstacle à l’ensemble <strong>de</strong>sgaranties prévues par <strong>la</strong> loi concernant <strong>la</strong> mise en œuvre du FNCI.Les me<strong>sur</strong>es prisesLors <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance du 21 septembre 2006, <strong>la</strong> formation restreinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL a mis en <strong>de</strong>meure plusieurshypermarchés <strong>de</strong> modifier leurs dispositifs <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s paiements par chèques qui avaient été installés sansautorisation préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ni information <strong>de</strong> <strong>la</strong> clientèle.Les hypermarchés contrôlés ont donc été mis en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> faire cesser ces différents manquements constatésdans <strong>un</strong> dé<strong>la</strong>i d’<strong>un</strong> mois. A l’issue <strong>de</strong> ce dé<strong>la</strong>i, <strong>un</strong>e procédure <strong>de</strong> sanction péc<strong>un</strong>iaire aurait pu être engagée si leshypermarchés ne s’étaient pas mis en conformité aux termes <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meurePage 74 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


18.7. Collecte <strong>de</strong> données personnelles avec u<strong>sur</strong>pation <strong>de</strong>titreDélibération en date du 27 avril 2006Type <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision : Sanction péc<strong>un</strong>iaireA <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> p<strong>la</strong>intes concernant les métho<strong>de</strong>s utilisées par <strong>de</strong>s détectives privés pour retrouver les coordonnées<strong>de</strong> débiteurs, <strong>la</strong> CNIL a réalisé cinq missions <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> afin <strong>de</strong> s'informer <strong>sur</strong> les pratiques et lestraitements <strong>de</strong> données mis en œuvre par ces professionnels.Les contrôles effectués ont révélé <strong>un</strong>e gran<strong>de</strong> diversité dans les pratiques observées. Si certains professionnelsont bien pris en compte les dispositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Informatique et Libertés dans le traitement <strong>de</strong>s donnéesconcernant leurs «clients», d'autres n'ont manifestement pas connaissance <strong>de</strong>s règles à respecter.Les manquements relevésSur <strong>la</strong> base d’<strong>un</strong> rapport d’ensemble dont les principaux extraits sont mis en ligne <strong>sur</strong> le site <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, lessociétés contrôlées ont notamment été mises en <strong>de</strong>meure :• <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s enquêtes ;• d’apporter à <strong>la</strong> CNIL toute garantie permettant <strong>de</strong> considérer que, pour l’avenir, les modalités mises enœuvre pour <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>s débiteurs, seront conformes aux dispositions <strong>de</strong> l’article 6-1° <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6janvier 1978 modifiée le 6 août 2004 et que, notamment, il ne sera plus procédé à l'u<strong>sur</strong>pation <strong>de</strong>titres ou <strong>de</strong> fonctions ainsi qu’à <strong>de</strong>s appels téléphoniques à <strong>de</strong>s personnes soumises au secretprofessionnel afin d'obtenir <strong>de</strong>s informations à caractère confi<strong>de</strong>ntiel ;• <strong>de</strong> prendre toute me<strong>sur</strong>e nécessaire pour que, dans l’ensemble <strong>de</strong> ses traitements, les mentionsmanifestement contraires à <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 modifiée (numéro <strong>de</strong> sécurité sociale, donnéesre<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> santé <strong>de</strong>s personnes ou à leur passé judiciaire) soient supprimées ;• <strong>de</strong> limiter <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s données <strong>sur</strong> les débiteurs à <strong>la</strong> durée du mandat concernant <strong>la</strong>recherche d'<strong>un</strong> débiteur particulier, <strong>de</strong> définir <strong>un</strong>e politique d’archivage <strong>de</strong>s rapports écrits adressés auxcréanciers ou aux cabinets <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong> créances et <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r, par voie <strong>de</strong> conséquence, à <strong>la</strong>purge <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s informations re<strong>la</strong>tives à <strong>de</strong>s enquêtes clôturées ;• d’apporter à <strong>la</strong> CNIL toute garantie permettant <strong>de</strong> considérer que <strong>la</strong> sécurité et <strong>la</strong> confi<strong>de</strong>ntialité sontas<strong>sur</strong>ées <strong>sur</strong> les données conservées dans les traitements mis en œuvre (niveaux d’habilitation,journalisation <strong>de</strong>s accès, sécurisation <strong>de</strong>s échanges par internet, c<strong>la</strong>uses <strong>de</strong> confi<strong>de</strong>ntialité dans lescontrats clients ou sa<strong>la</strong>riés).Les me<strong>sur</strong>es prisesLors <strong>de</strong> sa séance du 27 avril 2006, <strong>la</strong> formation restreinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, chargée <strong>de</strong> prononcer <strong>de</strong>s sanctions, aadopté plusieurs mises en <strong>de</strong>meure à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> contrôles réalisés dans <strong>de</strong>s cabinets <strong>de</strong> détectives privés.La CNIL a précisé que ces dossiers étaient susceptibles <strong>de</strong> donner lieu à <strong>de</strong>s sanctions (injonction <strong>de</strong> cesser <strong>la</strong>mise en œuvre d’<strong>un</strong> traitement et sanction financière notamment) si les sociétés contrôlées ne régu<strong>la</strong>risaient pas,dans le dé<strong>la</strong>i imparti par <strong>la</strong> CNIL, les manquements qui ont pu être constatés.18.8. Auc<strong>un</strong>e possibilité d’exprimer son consentementDélibération en date du 6 mars 2008Type <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision : Comm<strong>un</strong>icationDébut 2008, le site Web Note2be propose aux élèves <strong>de</strong> noter leurs enseignants, en indiquant leur i<strong>de</strong>ntité, leurétablissement d’affectation et <strong>la</strong> matière enseignée.La CNIL est saisie <strong>de</strong> plusieurs centaines <strong>de</strong> p<strong>la</strong>intes et procè<strong>de</strong>, les 13 et 18 février 2008 à <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>(effectué par trois agents habilités). Parallèlement, plusieurs p<strong>la</strong>intes sont déposées, dont celle du Syndicatnational <strong>de</strong>s enseignants du second <strong>de</strong>gré, auprès du juge <strong>de</strong>s référés.Page 75 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


La presse et <strong>la</strong> télévision ont fait <strong>la</strong>rgement écho <strong>de</strong> ces faits.Les manquements relevésDans son comm<strong>un</strong>iqué du 6 mars 2008, <strong>la</strong> CNIL relève le manquement à l’article 7 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi informatique etlibertés ; « les enseignants doivent en effet être en me<strong>sur</strong>e d’exprimer leur consentement ».Les me<strong>sur</strong>es prisesLe 3 mars 2008, le site est condamné par le juge <strong>de</strong>s Référés du Trib<strong>un</strong>al <strong>de</strong> Gran<strong>de</strong> Instance <strong>de</strong> Paris àrembourser les frais <strong>de</strong> justice à hauteur <strong>de</strong> 3.000 euros au Snes et à « suspendre l’utilisation <strong>de</strong> donnéesnominatives d’enseignants aux fins <strong>de</strong> leur notation et leur traitement ». Cette suspension doit se faire sousastreinte provisoire d’<strong>un</strong>e durée <strong>de</strong> trois semaines, avec 1.000 euros par infraction et jour <strong>de</strong> retard à compter <strong>de</strong>l’expiration d’<strong>un</strong> dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 48h après <strong>la</strong> signification <strong>de</strong> sa décision. Cette suspension s’étend également au forumassocié au site, qui <strong>de</strong>vra « porter <strong>un</strong>e modération préa<strong>la</strong>ble à <strong>la</strong> publication ». La société est égalementcondamnée à verser à chac<strong>un</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs <strong>un</strong> euro à titre d’in<strong>de</strong>mnisation provisionnelle.Quelques jours plus tard, <strong>la</strong> Commission Nationale Informatique & Libertés a publié son analyse suite à sescontrôles <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> :Les contrôles effectués par <strong>la</strong> CNIL les 13 et 18 février 2008 ont permis <strong>de</strong> constater que le système <strong>de</strong> notation<strong>de</strong>s enseignants <strong>de</strong> <strong>la</strong> société note2be.com poursuit <strong>un</strong>e activité commerciale reposant <strong>sur</strong> l’audience d’<strong>un</strong> siteinternet qui ne lui confère pas <strong>la</strong> légitimité nécessaire, au sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi, pour procé<strong>de</strong>r ou faire procé<strong>de</strong>r à <strong>un</strong>enotation individuelle <strong>de</strong>s enseignants susceptible <strong>de</strong> créer <strong>un</strong>e confusion, dans l’esprit du public, avec <strong>un</strong> régime<strong>de</strong> notation officiel. La CNIL a également relevé que cette note était attribuée <strong>de</strong> façon subjective par <strong>de</strong>s tiersdont on ne peut vérifier <strong>la</strong> qualité.Conformément à ce que prévoit l’article 7 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi informatique et libertés, les enseignants doivent en effet êtreen me<strong>sur</strong>e d’exprimer leur consentement. Dès lors, <strong>la</strong> société note2be.com ne saurait se prévaloir d’<strong>un</strong> «intérêt légitime » pour justifier l’absence <strong>de</strong> recueil du consentement <strong>de</strong>s enseignants dont les données seraientdiffusées <strong>sur</strong> son site internet.Ceci étant, tenant compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> publication <strong>de</strong> l’ordonnance du juge <strong>de</strong>s référés du 3 mars 2008, <strong>la</strong> formationcontentieuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, lors <strong>de</strong> sa séance du 6 mars 2008, n’a pas jugé utile <strong>de</strong> faire usage <strong>de</strong> son pouvoir <strong>de</strong>sanction. Toutefois, compte tenu du fait que <strong>la</strong> mise en ligne <strong>sur</strong> internet <strong>de</strong> <strong>la</strong> notation d’enseignants et <strong>de</strong> leurétablissement d’activité était susceptible <strong>de</strong> porter atteinte à leur vie privée en diffusant <strong>un</strong>e affectation qu’ils ontpu souhaiter conserver confi<strong>de</strong>ntielle pour protéger leur vie privée, leur famille ou leur intégrité physique, <strong>la</strong>CNIL se réserve <strong>la</strong> possibilité d’user <strong>de</strong> son pouvoir <strong>de</strong> sanction en cas <strong>de</strong> nouveau manquement constaté 69 .A <strong>la</strong> date du 6 mars 2008, le site Note2be comportait <strong>un</strong> message <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux fondateurs « Note2be cen<strong>sur</strong>é…leTGI <strong>de</strong> Paris a également sanctionné Note2be par <strong>un</strong>e obligation <strong>de</strong> modération du forum « a priori », ce quirevient à le cen<strong>sur</strong>er complètement compte tenu du très grand nombre <strong>de</strong> sujets postés, et <strong>de</strong> l’impossibilité <strong>de</strong>tous les examiner avant leur publication. Cette décision remet en cause le fonctionnement même <strong>de</strong> tous lesforums <strong>de</strong> discussion, blogs et sites comm<strong>un</strong>autaires où les internautes pouvaient s’exprimer librement <strong>sur</strong> le netfrançais. La société Note2be a fait appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision du 3 mars » et annonce <strong>un</strong>e nouvelle ouverture du sitepour le 12 mars 2008. En date du 28 février 2010 ce site est en ligne.Figure 20 : Paged’accueil du sitewww.note2be.com69 Comm<strong>un</strong>iqué CNIL du 6 mars 2008 « La CNIL se prononce : le site note2be.com est illégitime au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi informatique etlibertés »Page 76 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Le droit d’accès s’exerce désormais… au Brésil !Figure 21 : Mentionsaffichées par le site WebNote2be18.9. Défaut <strong>de</strong> sécuritéDécision <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL en date du 20 mai 2008Type <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision : Avertissement et comm<strong>un</strong>icationLe site internet entreparticuliers.com a pour but <strong>de</strong> mettre en re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s particuliers, ven<strong>de</strong>urs et acheteurs <strong>de</strong>biens immobiliers.La CNIL a été saisie <strong>de</strong> p<strong>la</strong>intes d'annonceurs particuliers, dénonçant <strong>de</strong>s failles <strong>de</strong> sécurité (ils arrivaient àaccé<strong>de</strong>r au compte d'autres annonceurs), l'absence <strong>de</strong> prise en compte <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> suppression <strong>de</strong> leursdonnées personnelles, ainsi que leur démarchage par <strong>de</strong>s agences immobilières.Après avoir mis en <strong>de</strong>meure <strong>la</strong> société d'améliorer l'information <strong>de</strong> ses clients <strong>sur</strong> les droits offerts par <strong>la</strong> loiinformatique et libertés et <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es afin <strong>de</strong> sécuriser ses traitements informatiques, <strong>la</strong> CNIL aeffectué <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> dans les locaux <strong>de</strong> cette société.Les manquements relevésCe contrôle a permis <strong>de</strong> constater les manquements suivants : <strong>un</strong>e faille <strong>de</strong> sécurité permettant d'accé<strong>de</strong>r àl'espace personnel <strong>de</strong>s particuliers annonceurs (données <strong>de</strong> facturation, possibilité <strong>de</strong> modifier les annonces àleur insu…), l'absence <strong>de</strong> durée <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s données à caractère personnel, <strong>de</strong>s carences en matièred'information <strong>sur</strong> les droits offerts par <strong>la</strong> loi informatique et libertés, en particulier l'absence <strong>de</strong> prise en comptedu droit d'opposition ou <strong>de</strong>s mentions d'informations insuffisantes <strong>sur</strong> les formu<strong>la</strong>ires en ligne, <strong>de</strong>s campagnes <strong>de</strong>prospection commerciale par SMS ou courriel sans recueil du consentement préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong>s personnes contactées(en vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'article L. 34-5 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s postes et télécomm<strong>un</strong>ications).Les sanctionsEn raison <strong>de</strong> ces manquements à <strong>la</strong> loi informatique et libertés, par décision du 20 mai 2008, <strong>la</strong> CNIL, aprononcé <strong>un</strong> avertissement à l'égard <strong>de</strong> <strong>la</strong> société entreparticuliers.com18.10. Vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce « sauvage »Délibération n° 2008-187 du 3 juillet 2008Type <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision : Sanction péc<strong>un</strong>iaire et publicitéLa société ARCYDIS, dont le nom commercial est « Centre E-Leclerc », regroupe <strong>un</strong> hypermarché, <strong>un</strong>eparapharmacie, <strong>un</strong>e station <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> carburant, <strong>un</strong> centre automobile ainsi qu'<strong>un</strong>e cafétéria.Page 77 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


La CNIL a été saisie d'<strong>un</strong>e p<strong>la</strong>inte d'<strong>un</strong>e personne ayant confié son véhicule au centre automobile, dont l'<strong>un</strong> <strong>de</strong>sven<strong>de</strong>urs l'a avertie qu'elle était l'objet <strong>de</strong> commentaires inscrits <strong>sur</strong> sa fiche client.Une délégation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL a procédé à <strong>un</strong>e mission <strong>de</strong> vérification <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> le 16 janvier 2008.Les manquements relevésLa délégation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL a tout d'abord constaté que <strong>la</strong> société est équipée d'<strong>un</strong> dispositif <strong>de</strong> vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce,composé <strong>de</strong> 47 caméras, qui filme <strong>la</strong> réserve, les lignes <strong>de</strong> caisse et le parking. Une autorisation préfectorale aété délivrée. Cependant, le système <strong>de</strong> vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce enregistrant et conservant, dans <strong>un</strong> traitementautomatisé, <strong>de</strong>s images prises dans <strong>de</strong>s lieux non ouverts au public n'a pas été déc<strong>la</strong>ré auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNILpréa<strong>la</strong>blement à sa mise en œuvre. En outre, le public n'est pas informé.La délégation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL a ensuite constaté que le centre automobile <strong>de</strong> <strong>la</strong> société utilise <strong>un</strong> logiciel pour <strong>la</strong>gestion <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong> <strong>de</strong>vis, <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong> réparation et <strong>de</strong>s factures. Des commentaires sont enregistrés dans lechamp « remarque » <strong>de</strong> cette base <strong>de</strong> données afin <strong>de</strong> constituer au sein du centre automobile <strong>un</strong>e liste <strong>de</strong>sclients indésirables, dont fait partie le p<strong>la</strong>ignant.Les commentaires suivants ont ainsi pu être i<strong>de</strong>ntifiés : « Attention le monsieur est policier », « Attention client àproblème mari avocat maître chanteur voir monsieur R. avant intervention », « Attention ne rien vendre à ceclient suite problème montage jante date juillet 2007 », « Attention ne plus intervenir <strong>sur</strong> le véhicule client <strong>de</strong>mauvaise foi problème crédit », « Attention faire signer l'ordre <strong>de</strong> réparation avant chaque intervention cliente aproblème».Auc<strong>un</strong>e information n'est délivrée aux clients concernés par ce traitement <strong>de</strong> données à caractère personnel etauc<strong>un</strong>e durée <strong>de</strong> conservation n'a été définie. Une déc<strong>la</strong>ration simplifiée avait bien été déposée, mais cetraitement aurait dû faire l'objet d'<strong>un</strong>e autorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL préa<strong>la</strong>blement à sa mise en œuvre dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>eoù <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s clients est susceptible d'exclure <strong>un</strong>e personne du bénéfice d'<strong>un</strong>e prestation ou d'<strong>un</strong> contrat.Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL ont relevé par ailleurs que <strong>la</strong> société dispose d'<strong>un</strong> fichier <strong>de</strong>s clients interpellés en cas <strong>de</strong>f<strong>la</strong>grant délit <strong>de</strong> vol. Sont consignés dans ce traitement manuel, l'i<strong>de</strong>ntité civile, les date et lieu <strong>de</strong> naissance,l'adresse <strong>de</strong>s personnes concernées, le jour et l'heure <strong>de</strong>s interpel<strong>la</strong>tions, ainsi que les numéros <strong>de</strong>s piècesd'i<strong>de</strong>ntité. Auc<strong>un</strong>e formalité préa<strong>la</strong>ble n'a été effectuée auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL concernant ce fichier. La durée <strong>de</strong>conservation <strong>de</strong>s informations recueillies n'a pas été définie, et les personnes concernées ne bénéficient d'auc<strong>un</strong>einformation.Enfin, <strong>la</strong> délégation a constaté que le logiciel permettant <strong>de</strong> gérer le temps <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>riés était mis enœuvre sans que les formalités nécessaires <strong>de</strong> déc<strong>la</strong>ration auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL n'aient été accomplies.Les me<strong>sur</strong>es prisesPar délibération du 6 mars 2008, <strong>la</strong> CNIL a mis en <strong>de</strong>meure <strong>la</strong> société <strong>la</strong> société, sous <strong>un</strong> dé<strong>la</strong>i d'<strong>un</strong> mois, <strong>de</strong>procé<strong>de</strong>r à l'accomplissement <strong>de</strong>s formalités préa<strong>la</strong>bles pour l'ensemble <strong>de</strong>s traitements automatisés <strong>de</strong> données àcaractère personnel mis en œuvre, <strong>de</strong> déposer auprès <strong>de</strong> ses services <strong>un</strong>e <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d'autorisation d'<strong>un</strong> fichier <strong>de</strong>clients au sein duquel <strong>la</strong> société enregistre <strong>de</strong>s commentaires concernant <strong>de</strong>s personnes pour qui elle ne souhaiteplus effectuer <strong>de</strong> réparations automobiles, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>s commentairessusceptibles <strong>de</strong> ne pas être conformes <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 modifiée, <strong>de</strong> lui comm<strong>un</strong>iquer l'intégralité <strong>de</strong>sme<strong>sur</strong>es prises pour respecter les dispositions <strong>de</strong> l'article 32 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 (droit à l'information), <strong>de</strong>définir <strong>un</strong>e durée <strong>de</strong> conservation proportionnée à <strong>la</strong> finalité <strong>de</strong> ses fichiers et <strong>de</strong> justifier auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL quel'ensemble <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s précitées a bien été respecté.La société n'a adressé auc<strong>un</strong>e correspondance à <strong>la</strong> CNIL re<strong>la</strong>tive à cette mise en <strong>de</strong>meure mais a adressé à <strong>la</strong>Commission <strong>un</strong> formu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> désignation d'<strong>un</strong> correspondant informatique et libertés.Une proposition <strong>de</strong> sanction péc<strong>un</strong>iaire a été notifiée par huissier à <strong>la</strong> société le 2 juin 2008, à <strong>la</strong>quelle était jointe<strong>la</strong> convocation à l'audience du 3 juillet 2008. Lors <strong>de</strong> cette audience <strong>la</strong> société a présenté à <strong>la</strong> formation restreintePage 78 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


les différentes me<strong>sur</strong>es prises pour se conformer aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées par <strong>la</strong> Commission dans sa mise en<strong>de</strong>meure.Les sanctionsS'agissant du fichier <strong>de</strong>s personnes interpellées en f<strong>la</strong>grant délit, relevant <strong>de</strong> l'article 25 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi précitée(autorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL), <strong>la</strong> société a indiqué à <strong>la</strong> Commission avoir procédé à sa suppression.S'agissant du traitement qui comportait <strong>un</strong>e liste d'exclusion <strong>la</strong> société a précisé avoir supprimé les commentairesexcessifs qui excluaient certains clients <strong>de</strong> toute prestation. Le rapporteur a considéré cependant qu'il revenait à<strong>la</strong> société <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s critères objectifs permettant au centre automobile <strong>de</strong> signaler <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts intervenus<strong>sur</strong> <strong>de</strong>s réparations automobiles antérieures sans enregistrer <strong>de</strong> qualificatifs <strong>sur</strong> les clients concernés, afin d'évitertoute discrimination ou propos excessif au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> finalité du traitement <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong> réparation,<strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong> <strong>de</strong>vis et <strong>de</strong>s factures. Il a relevé qu'en l'absence <strong>de</strong> toute réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> société, cette <strong>de</strong>rnièren'avait pas respecté <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure <strong>sur</strong> ce point.Sur le manquement à l'obligation d'information <strong>de</strong>s personnes, <strong>la</strong> Commission constate qu'auc<strong>un</strong>e me<strong>sur</strong>ed'information n'a été prise, vis-à-vis du personnel, concernant <strong>la</strong> vidéo<strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce dans les espaces non ouvertsau public (les réserves, en l'espèce), ce qui a été admis lors <strong>de</strong> l'audience par <strong>la</strong> société. Elle rappelle que sa<strong>de</strong>man<strong>de</strong> portait, dans <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure, <strong>sur</strong> « l'intégralité <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es prises au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> société visant àrespecter les dispositions <strong>de</strong> l'article 32 … ». Or, elle constate que pour tous les autres traitements, dont <strong>la</strong> liste aété fournie dans ses observations écrites du 6 juin 2008, auc<strong>un</strong>e précision n'est apportée <strong>sur</strong> les me<strong>sur</strong>esd'information mises en œuvre. La société pouvait aisément joindre copies <strong>de</strong>s documents, <strong>de</strong>s notes internes oumentions types qui auraient pu être réalisées, en particulier pour les traitements <strong>de</strong> ressources humaines, <strong>de</strong>contrôles <strong>de</strong>s connexions à internet, <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s clients, etc. La Commission constate, par conséquent, que <strong>la</strong>société ne se conforme pas à <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure <strong>sur</strong> ce point. Ce manquement est d'autant plus grave que <strong>la</strong>société emploie près <strong>de</strong> 500 personnes et qu'elle gère <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> clients (l'extraction du fichier client fournipar <strong>la</strong> société comportait 114 501 noms).Sur <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s données, le rapporteur a constaté que <strong>la</strong> société n'avait pris auc<strong>un</strong>e me<strong>sur</strong>e pourdéfinir <strong>un</strong>e durée <strong>de</strong> conservation pour l'ensemble <strong>de</strong>s données à caractère personnel traitées dans le fichier <strong>de</strong>clients pour <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong> réparation, <strong>de</strong> <strong>de</strong>vis et <strong>de</strong>s factures et dans le fichier manuel <strong>de</strong>s personnesinterpellées en cas <strong>de</strong> f<strong>la</strong>grant délit <strong>de</strong> vol, en l'absence <strong>de</strong> réponse à <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure. Il a considéré que <strong>la</strong>société ne s'était pas conformée <strong>sur</strong> ce point.Pour le suivi <strong>de</strong> ses clients <strong>la</strong> société a décidé <strong>de</strong> fixer <strong>un</strong>e durée <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> quatre annéespour les clients « inactifs » puis <strong>un</strong> archivage <strong>de</strong> six ans. La société a indiqué, lors <strong>de</strong> l'audience, que <strong>la</strong> durée <strong>de</strong>quatre ans était justifiée par les dispositions en vigueur en matière <strong>de</strong> contrôle technique et qu'elle souhaitaitconserver les données <strong>de</strong>s clients <strong>sur</strong> <strong>un</strong>e durée <strong>de</strong> dix ans, archivage compris, car ce<strong>la</strong> correspondait à <strong>la</strong> duréelégale <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s factures et correspondances commerciales. La Commission considère, cependant, que<strong>la</strong> durée <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> quatre années paraît excessive, sachant que les données re<strong>la</strong>tives auxclients doivent être supprimées, nonobstant <strong>un</strong>e possibilité d'archivage à <strong>de</strong>s fins comptables, immédiatement<strong>un</strong>e fois <strong>la</strong> prestation réalisée sauf si parmi les finalités du traitement il y a <strong>un</strong>e finalité <strong>de</strong> prospectioncommerciale (re<strong>la</strong>nce, propositions <strong>de</strong> tarifs…), ce qui n'a pas été précisé par <strong>la</strong> société. De <strong>sur</strong>croît, <strong>la</strong> société nedéfinit pas ce qu'est <strong>un</strong> client « inactif ». Ce statut étant certainement acquis après <strong>un</strong>e pério<strong>de</strong> – non définie – oùle client n'aura pas eu recours aux services <strong>de</strong> <strong>la</strong> société pour <strong>un</strong>e réparation ou <strong>un</strong> contrôle technique <strong>sur</strong> <strong>un</strong>véhicule, <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> conservation réelle sera bien supérieure aux quatre ans. La Commission observe que lecontrôle technique <strong>de</strong>s véhicules doit avoir lieu tous les <strong>de</strong>ux ans. La Commission souligne que si l'article L.123-22 alinéa 2 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> commerce prévoit effectivement <strong>un</strong>e conservation <strong>de</strong>s documents comptablespendant dix ans, cette prescription peut être satisfaite par <strong>un</strong> archivage informatique <strong>de</strong>s données <strong>sur</strong> <strong>un</strong> supportdistinct qui sera, en outre, <strong>de</strong> nature à en as<strong>sur</strong>er <strong>la</strong> pérennité. La durée <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s données actives seraainsi réduite. La Commission ne retient pas, en l'état, <strong>de</strong> manquement à <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure <strong>sur</strong> ce point.Sur le manquement à l'obligation <strong>de</strong> répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, <strong>la</strong> Commission considère que l’absence<strong>de</strong> réponse à <strong>la</strong> mise en <strong>de</strong>meure du 6 mars 2008 met en évi<strong>de</strong>nce <strong>un</strong>e absence <strong>de</strong> procédure <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, d'autant plus grave compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> <strong>la</strong> société et du nombre <strong>de</strong> personnesphysiques concernées (employés et clients).Page 79 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


Les sanctionsLa Commission constate que si <strong>la</strong> société a pris plusieurs me<strong>sur</strong>es correctives afin <strong>de</strong> respecter les dispositions<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi « informatique et libertés », elles n'en <strong>de</strong>meurent pas moins partielles. Par ces motifs, <strong>la</strong> CNIL aprononcé à l'encontre <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire <strong>de</strong> 30 000 euros, doublée d’<strong>un</strong>e publication <strong>de</strong> <strong>la</strong>décision <strong>sur</strong> son site internet et <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base « Légifrance ».18.11. Difficultés à exercer son droit d’accèsDélibération n° 2008-163 du 12 juin 2008Type <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision : Sanction péc<strong>un</strong>iaire et publicitéMlle B., abonnée <strong>de</strong> <strong>la</strong> société CLUB INTERNET, a souhaité exercer son droit d'accès auprès <strong>de</strong> cefournisseur d'accès à internet, à plusieurs reprises. La société a d'abord expliqué ne pas être en me<strong>sur</strong>e <strong>de</strong> luicomm<strong>un</strong>iquer ces informations pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> confi<strong>de</strong>ntialité et <strong>de</strong> sécurité. La requérante continuant à fairevaloir son droit d'accès, <strong>la</strong> société a finalement expliqué pouvoir lui comm<strong>un</strong>iquer par téléphone ses données àcaractère personnel, en appe<strong>la</strong>nt <strong>un</strong> numéro <strong>sur</strong>taxé, ce que <strong>la</strong> requérante a refusé <strong>de</strong> faire. Mlle B. a par ailleurssignalé sa décision <strong>de</strong> saisir <strong>la</strong> CNIL.Melle B. a par <strong>la</strong> suite reçu <strong>un</strong> courrier papier dans lequel <strong>la</strong> société lui a délivré les informations qu'elle leuravait transmis lors <strong>de</strong> son abonnement, à savoir ses nom, prénom, adresse, numéro <strong>de</strong> carte bancaire et date <strong>de</strong>l'ouverture <strong>de</strong> son compte. Mlle B. a alors relevé qu'il ne s'agissait pas d'<strong>un</strong>e copie <strong>de</strong> l'intégralité <strong>de</strong> ses donnéesà caractère personnel. Elle a précisé que les informations étaient erronées et incomplètes, dans <strong>la</strong> me<strong>sur</strong>e oùrien ne lui avait été comm<strong>un</strong>iqué <strong>sur</strong> ses facturations, ses paiements, ses comm<strong>un</strong>ications et re<strong>la</strong>tions avec leservice clientèle <strong>de</strong> <strong>la</strong> société.N'ayant pas obtenu <strong>de</strong> réponses précises répondant à ses attentes <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> société, Mlle B. a saisi <strong>la</strong> CNIL.La procédurePar courrier <strong>la</strong> CNIL a <strong>de</strong>mandé à <strong>la</strong> société <strong>de</strong> faire parvenir à <strong>la</strong> requérante <strong>un</strong>e copie <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong>sdonnées <strong>la</strong> concernant. La société n'a apporté auc<strong>un</strong>e suite à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission, réitérée dans <strong>de</strong>uxcourriers. En conséquence <strong>la</strong> formation restreinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission a mis en <strong>de</strong>meure <strong>la</strong> société Club Internet,sous <strong>un</strong> dé<strong>la</strong>i d'<strong>un</strong> mois à compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> notification <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision (le 31 mars 2008) d’ adresser à Melle B. <strong>la</strong>copie <strong>de</strong> l'intégralité <strong>de</strong>s documents contenant <strong>de</strong>s données à caractère personnel <strong>la</strong> concernant; d’informer <strong>la</strong>Commission <strong>sur</strong> les raisons pour lesquelles <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Melle B. d'exercer son droit d'accès n'a pas été priseen compte ainsi que celles pour lesquelles auc<strong>un</strong>e réponse n'a été apportée aux courriers adressés par <strong>la</strong> CNIL, <strong>de</strong>comm<strong>un</strong>iquer à <strong>la</strong> CNIL l'intégralité <strong>de</strong>s procédures mises en œuvre au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> société visant à respecter lesdispositions <strong>de</strong>s articles 32 (droit à l'information), 38 (droit d'opposition), 39 (droit d'accès) et 40 (droit <strong>de</strong>rectification) <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978 et <strong>de</strong> justifier auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL que l'ensemble <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s précitéesont bien été respectées, et ce dans le dé<strong>la</strong>i imparti.En réponse à cette mise en <strong>de</strong>meure, <strong>la</strong> société Neuf Cegetel a adressé, le 1er avril 2008, à <strong>la</strong> CNIL <strong>un</strong> courrier àl'en-tête « Neuf-Club internet », <strong>la</strong> société Neuf Cegetel ayant absorbé entre temps <strong>la</strong> société Club Internet, luicomm<strong>un</strong>iquant copie d'<strong>un</strong>e lettre adressée à Melle B. mais n'apportant auc<strong>un</strong>e réponse <strong>sur</strong> les autres points <strong>de</strong> <strong>la</strong>mise en <strong>de</strong>meure.Sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> ces faits, <strong>un</strong>e proposition <strong>de</strong> sanction péc<strong>un</strong>iaire a été notifiée par huissier à <strong>la</strong> société NeufCegetel le 9 mai 2008, à <strong>la</strong>quelle était jointe <strong>la</strong> convocation à l'audience du 12 juin 2008. Le rapport <strong>de</strong> sanctionfaisait état du manquement constaté à <strong>la</strong> loi « informatique et libertés » re<strong>la</strong>tif au droit d'accès.Les manquements relevésLa société Neuf Cegetel a adressé ses observations écrites en réponse au rapport. Elle a indiqué notamment queles dysfonctionnements constatés étaient dus à <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d'acquisition <strong>de</strong> Club internet par Neuf-Cegetel et quel'application aux clients <strong>de</strong> Club internet <strong>de</strong>s procédures CNIL <strong>de</strong> Neuf Cegetel avait imposé <strong>de</strong>s changementsPage 80 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


importants ayant eux-mêmes engendré <strong>de</strong>s difficultés techniques dans <strong>la</strong> transmission <strong>de</strong> l'information et <strong>la</strong>centralisation <strong>de</strong>s réponses aux abonnés.La Commission a pris acte <strong>de</strong>s difficultés organisationnelles considère que ce<strong>la</strong> n'empêchait nullement d'apporter<strong>un</strong>e réponse complète à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Melle B., ni <strong>de</strong> justifier auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission par <strong>un</strong> simple courrierles raisons pour lesquelles les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s successives <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ignante, ainsi que celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, n'avaient pasété prises en compte.Le rapporteur a également souligné que <strong>la</strong> société n'avait apporté auc<strong>un</strong> élément permettant <strong>de</strong> considérerqu'elle avait mis en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> <strong>un</strong> système efficace <strong>de</strong> gestion du droit d'accès <strong>de</strong> ses abonnés. La société adétaillé à <strong>la</strong> formation restreinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, lors <strong>de</strong> l'audience, les me<strong>sur</strong>es, figurant déjà dans son courrier, afin<strong>de</strong> garantir le droit d'accès. Elle a également précisé <strong>la</strong> procédure <strong>de</strong> contrôle interne mise en <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> ainsi que lesme<strong>sur</strong>es prises pour permettre <strong>un</strong> exercice immédiat du droit d'opposition en matière <strong>de</strong> prospectioncommerciale par courriel ou par téléphone. La société a également produit à l'appui <strong>de</strong> son courrier les me<strong>sur</strong>esd'information <strong>de</strong> ses abonnés <strong>sur</strong> les droits offerts par <strong>la</strong> loi. Elle a aussi adressé <strong>de</strong>ux projets <strong>de</strong> chartes« données personnelles » <strong>de</strong>stinées aux prospects et aux clients.La Commission rappelle qu'elle a déjà décidé, par <strong>un</strong>e délibération n° 2007-046 du 15 mars 2007 <strong>un</strong>e sanctionpéc<strong>un</strong>iaire <strong>de</strong> 10 000 euros contre <strong>la</strong> société Neuf-Cegetel pour ne pas avoir répondu complètement à <strong>un</strong>e miseen <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL portant également <strong>sur</strong> <strong>un</strong>e difficulté d'exercice du droit d'accès par <strong>un</strong> client. A cetteoccasion, <strong>la</strong> société avait, dans <strong>un</strong> courrier du 1er mars 2007, déjà présenté les mêmes me<strong>sur</strong>es à <strong>la</strong> Commission.S'il n'est pas anormal que ces me<strong>sur</strong>es soient i<strong>de</strong>ntiques plus d'<strong>un</strong> après, elle constate, notamment, que les chartes« données personnelles », annoncées dans le courrier du 27 mars 2008, étaient déjà <strong>de</strong>s projets en mars 2007.A <strong>la</strong> lumière <strong>de</strong>s faits qui lui ont été soumis <strong>la</strong> Commission relève, par conséquent, qu'elle ne dispose que <strong>de</strong>faibles garanties <strong>sur</strong> <strong>la</strong> réelle mise en œuvre <strong>de</strong>s me<strong>sur</strong>es annoncées par <strong>la</strong> société.La Commission estime que les observations, tant écrites qu'orales, ainsi formulées par <strong>la</strong> société neuf Cegetel nesont pas <strong>de</strong> nature à supprimer totalement le manquement au respect <strong>de</strong> l'article 39 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 6 janvier 1978modifiée justifiant le prononcé d'<strong>un</strong>e sanction.Les sanctionsPar ces motifs, <strong>la</strong> CNIL a décidé <strong>de</strong> prononcer à l'encontre <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire <strong>de</strong> 7000 euros,doublée <strong>de</strong> l’obligation <strong>de</strong> publier <strong>la</strong> décision <strong>sur</strong> son site internet et <strong>sur</strong> <strong>la</strong> base « Légifrance ».19. In<strong>de</strong>xL’in<strong>de</strong>x sera réalisé dans <strong>la</strong> version enrichie, <strong>un</strong>e fois les remarques <strong>de</strong>s Membres AFCDPintégrées.20. AvertissementLe présent document établi dans le cadre d'<strong>un</strong> groupe <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> l'AFCDP revêt <strong>un</strong> caractère strictementinformatif et pédagogique. Du fait <strong>de</strong> son caractère général, ce document ne constitue en auc<strong>un</strong> cas <strong>un</strong>econsultation ou <strong>un</strong> avis juridique.Les informations qui figurent dans ce document font donc l'objet d'<strong>un</strong>e c<strong>la</strong>use <strong>de</strong> non-responsabilitéLe présent document <strong>de</strong> l’AFCDP vise à formaliser les informations collectées et analysées par son groupe <strong>de</strong>travail « Se préparer à <strong>un</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL » et à comm<strong>un</strong>iquer ces informations à l’ensemble <strong>de</strong> sesMembres.Page 81 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net


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