o qui ne sont pas conformes au contenu <strong>de</strong>s enregistrements tel qu’il était au moment où <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> a été formulée ;o qui ne présentent pas ce contenu sous <strong>un</strong>e forme directement accessible.• Le fait <strong>de</strong> s’opposer à l’exercice <strong>de</strong>s missions confiées aux membres ou aux agents habilités <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL. On notera le caractère extrêmement général <strong>de</strong> cette disposition, susceptible <strong>de</strong> couvrir tout actenon visé explicitement aux <strong>de</strong>ux premiers points.Les sanctions pénales applicables sont les suivantes : <strong>un</strong> an d’emprisonnement et 15.000 € d’amen<strong>de</strong>.En 2006, pour <strong>la</strong> première fois <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> refonte <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Informatique & Libertés, <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> a étéopéré en présence du Commissaire <strong>de</strong> police local, <strong>sur</strong> autorisation du Trib<strong>un</strong>al <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> instanceterritorialement compétent (Créteil), en raison du refus opposé dans <strong>un</strong> premier temps par le responsable <strong>de</strong>slieux.Des opérationnels non (suffisamment) préparés et épaulés sont susceptibles <strong>de</strong> commettre <strong>de</strong> tels actes d’entrave.C’est pourquoi, il est important <strong>de</strong> ne pas subir <strong>la</strong> situation mais au contraire <strong>de</strong> pouvoir <strong>la</strong> contrôler, ceci par <strong>un</strong>ebonne compréhension, d’<strong>un</strong>e part, <strong>de</strong>s droits et obligations <strong>de</strong>s membres/agents habilités <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL et, d’autrepart, <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s différents acteurs au sein <strong>de</strong> l’entreprise contrôlée.Le 29 janvier 2009 le trib<strong>un</strong>al correctionnel <strong>de</strong> Paris a condamné à <strong>un</strong>e amen<strong>de</strong> délictuelle <strong>de</strong> 5 000 € pour délitd’entrave le directeur général d’<strong>un</strong>e société s’étant opposé au contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Les faits : En février 2008, les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL se présente pour <strong>un</strong> contrôle inopiné <strong>de</strong>s caméras <strong>de</strong><strong>sur</strong>veil<strong>la</strong>nce dans <strong>un</strong>e société située Bd <strong>de</strong> Sébastopol, à Paris. D’abord réticent, le Directeur général <strong>de</strong>l’entreprise les autorise à procé<strong>de</strong>r au contrôle, puis s’absente en <strong>la</strong>issant les agents avec son comptable. Uneheure après, le frère du PDG (et lui-même DG <strong>de</strong> l’entreprise) leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> quitter les lieux, ce qu’ils ontfait <strong>de</strong>vant son agressivité. Le contrôle a été repris quelques temps plus tard, le PDG s’étant excusé <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong><strong>de</strong> son frère.Nota : Sur ce sujet, compte-tenu <strong>de</strong> l’annu<strong>la</strong>tion par le Conseil d’Etat en novembre 2009 <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sanctions <strong>de</strong> <strong>la</strong>CNIL, le <strong>de</strong>voir d’information désormais imposé par cette décision et <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi réprimant le délitd’entrave présentent donc certaines difficultés d’articu<strong>la</strong>tion que seule <strong>un</strong>e modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi peut résoudre.Si, selon <strong>la</strong> Commission, <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s contrôles se déroulent sereinement, il n’en est pas toujours ainsi,comme on le découvre dans l’article « Sentinelles <strong>de</strong> l’informatique », signé <strong>de</strong> Franck Johannès et publié dansle journal Le Mon<strong>de</strong> en janvier 2010 : « <strong>un</strong> auditeur se souvient avoir dû, <strong>un</strong> jour, appeler <strong>la</strong> police parce que leresponsable d'<strong>un</strong>e société <strong>de</strong> spams menaçait <strong>de</strong> se jeter par <strong>la</strong> fenêtre. L'informaticien <strong>de</strong> l'équipe, lui, s'est vuc<strong>la</strong>quer <strong>la</strong> porte au nez <strong>un</strong> matin. L'après-midi, il n'y avait plus <strong>de</strong> lumières. Il a fallu travailler dans le noir,pour ne pas que les sa<strong>la</strong>riés voient le contrôle, avec <strong>un</strong> huissier pour nous <strong>sur</strong>veiller... ».12. Peut-on se retrancher <strong>de</strong>rrière <strong>un</strong> secret ?Lors d’<strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>, quels obstacles sont susceptibles d’être opposés à <strong>la</strong> CNIL ?Le responsable du traitement peut-il refuser l’accès à certaines données au motif d’<strong>un</strong>e forme quelconque <strong>de</strong>« secret », par exemple <strong>un</strong>e c<strong>la</strong>use qui le lie contractuellement à <strong>un</strong> partenaire, à <strong>un</strong> fournisseur, à <strong>un</strong> client ?On rappellera que le Responsable <strong>de</strong> Traitement encoure <strong>de</strong>s sanctions pénales et <strong>de</strong>s sanctions administrativesen cas d’entrave à l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. L’opposition abusive d’<strong>un</strong>e forme <strong>de</strong> secret est interprétée par <strong>la</strong>Commission comme <strong>un</strong>e entrave.Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière discussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi Informatique et Libertés au Sénat en 2004, <strong>un</strong> amen<strong>de</strong>ment présenté parle député Charles Gautier et les membres du groupe Socialiste, visait à supprimer <strong>de</strong> l’article 21 <strong>la</strong> possibilitépour les personnes interrogées dans le cadre <strong>de</strong>s vérifications faites par <strong>la</strong> commission <strong>la</strong> possibilité d’invoquer<strong>un</strong> secret professionnel. L’amen<strong>de</strong>ment a été repoussé, après les propos suivants du Sénateur Alex Türk(extraits) : «Il faut bien comprendre qu'en réalité <strong>la</strong> CNIL ne sera pas moins armée après le vote <strong>de</strong> cette loiqu'elle ne l'est aujourd'hui même. Si <strong>la</strong> CNIL était confrontée à ce genre <strong>de</strong> difficultés, elle pourrait recourir à<strong>de</strong>s moyens coercitifs tels que le délit d'entrave… Et croyez-le, tout commissaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL, quelle que soit saPage 48 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net
sensibilité, non seulement continuera, mais développera sa politique <strong>de</strong> contrôle. Pour ce faire, <strong>la</strong> CNILutilisera tous les moyens nécessaires. Et l'exercice <strong>de</strong> son pouvoir <strong>de</strong> contrôle ne sera pas compromis parl'invocation du secret professionnel ».Le CIL conseillera donc au Responsable du traitement <strong>de</strong> bien réfléchir au préa<strong>la</strong>ble <strong>sur</strong> les éventuellespossibilités d’opposer <strong>un</strong>e forme quelconque <strong>de</strong> secret à <strong>la</strong> mission <strong>de</strong> contrôle.La personne qui invoque le secret professionnel est dans l’obligation <strong>de</strong> préciser les textes <strong>sur</strong> lesquels elles’appuie et <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s données couvertes par ces dispositions (article 69 du décret). Il se peut que lesagents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission ne soient en rien intéressés par ces données, et puissent poursuivre sans problème leurmission <strong>de</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong>.Ainsi, l’invocation injustifiée du secret professionnel peut constituer <strong>un</strong>e entrave à l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL (décisionConseil Constitutionnel 29 juillet 2004) : Dès lors que le contrôle a pour origine <strong>un</strong>e p<strong>la</strong>inte d’<strong>un</strong>e personneconcernée par le traitement, l’invocation du secret professionnel est considérée comme abusive.Nota : L'article 226-13 du co<strong>de</strong> pénal (secret professionnel) : La loi pénale ne précise ni <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s professionsni <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> l'information à caractère secret, elle se contente d'établir l'interdiction <strong>de</strong> leur révé<strong>la</strong>tion. Lajurispru<strong>de</strong>nce s'est chargée <strong>de</strong> définir <strong>sur</strong> les bases <strong>de</strong> l'ancien article 378 du Co<strong>de</strong> pénal ces différentes notions.12.1. Invoquer le secret bancaire ?Dans sa délibération n° 2006-174 du 28 juin 2006 prononçant <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire à l’encontre d’<strong>un</strong>e banque,<strong>la</strong> CNIL rappe<strong>la</strong>it que « Si les données à caractère personnel concernant <strong>un</strong> client bancaire sont effectivementprotégées par le secret professionnel en application <strong>de</strong>s dispositions <strong>de</strong> l'article L 511-33 du co<strong>de</strong> monétaire etfinancier, force est <strong>de</strong> constater que ce secret a pour vocation <strong>de</strong> protéger le titu<strong>la</strong>ire du compte lui-même ».Ainsi, dès lors que le titu<strong>la</strong>ire d’<strong>un</strong> compte bancaire adresse à <strong>la</strong> CNIL <strong>un</strong> courrier écrit par lequel il dépose <strong>un</strong>eréc<strong>la</strong>mation auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s vérifications auprès d’<strong>un</strong> responsable <strong>de</strong>traitement, opposer à <strong>la</strong> CNIL l’existence du secret bancaire, c’est l’opposer au titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>s comptes « qu’elle aen charge <strong>de</strong> protéger, ce qui vi<strong>de</strong>rait cette disposition <strong>de</strong> sa raison d’être ».En l’espèce l’invocation du secret bancaire est donc susceptible <strong>de</strong> constituer <strong>un</strong>e entrave à l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL.Réflexions soulevées lors d’<strong>un</strong>e audition effectuée par le groupe AFCDP :Les agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL effectuent <strong>un</strong> contrôle <strong>sur</strong> <strong>p<strong>la</strong>ce</strong> suite à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte d’<strong>un</strong> client, sollicité commercialementpar téléphone alors qu’il a <strong>de</strong>mandé à ne pas l’être.a) Lors <strong>de</strong> ce contrôle, les agents prennent connaissance <strong>de</strong> « l’assise financière » <strong>de</strong> ce client. Mais en obtenant<strong>un</strong>e copie d’écran <strong>de</strong> l’application, ils prennent également connaissance <strong>de</strong> données financières concernantd’autres clients.b) La p<strong>la</strong>inte initiale ne concerne en rien les données financières – le p<strong>la</strong>ignant a-t-il expressément autorisé lesagents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission à accé<strong>de</strong>r à ces informations spécifiques ?Pour apprécier <strong>la</strong> marge <strong>de</strong> manœuvre, étroite, du Responsable <strong>de</strong> traitement, il convient d’indiquer que l’ordre<strong>de</strong> mission dans ce cas ne donnait auc<strong>un</strong>e indication quant à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte et au contexte, rendant ainsi délicatel’appréciation <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong>s investigations <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> <strong>la</strong> CNIL. A posteriori, le Responsable <strong>de</strong> traitement aestimé que les données financières concernant d’autres clients que celui s’étant p<strong>la</strong>int à <strong>la</strong> CNIL auraient du êtreanonymisées.12.2. Invoquer le secret professionnel <strong>de</strong>s huissiers ?Dans sa délibération n°2006-173 du 28 juin 2006 prononçant <strong>un</strong>e sanction péc<strong>un</strong>iaire à l’encontre <strong>de</strong> <strong>la</strong> SCP X 53 ,<strong>la</strong> CNIL notait que« La SCP X indique enfin qu’elle est bien soumise au secret professionnel et qu’elle était donc fondée à refuser53 http://www.<strong>cnil</strong>.fr/in<strong>de</strong>x.php?id=2141Page 49 <strong>sur</strong> 82AFCDP, Association Française <strong>de</strong>s Correspondants à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s Données à caractère Personnelwww.afcdp.net