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caractrisation du comportement hydrogologique et gochimique des ...

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CARACTÉRISATION DU COMPORTEMENT HYDROGÉOLOGIQUEET GÉOCHIMIQUE DES HALDES À STÉRILESMichel Aubertin 1 , Omar Fala 1 , John Molson 1,4 , Michel Chouteau 1 ,Olivier Anterrieu 1 , Maria Aurora Hernandez 1 , Robert P. Chapuis 1 ,Bruno Bussière 2 , Belkacem Lahmira 3 , René Lefebvre 31 École Polytechnique de Montréal,2 Université <strong>du</strong> Québec en Abitibi-Témiscamingue,3 INRS- ETE, 4 Université Laval (depuis septembre 2008)RésuméLes activités minières peuvent pro<strong>du</strong>ire de gran<strong>des</strong> quantités de roches stériles, qui sonttypiquement entreposées en surface dans <strong>des</strong> hal<strong>des</strong>. La structure interne de tels empilementsconstruits sur un terrain relativement plat comprend généralement deux zones principales. Aucœur de la halde, on r<strong>et</strong>rouve une zone formée de stratifications subhorizontales, avec <strong>des</strong>couches denses <strong>et</strong> lâches, découlant <strong>du</strong> passage <strong>des</strong> équipements lourds qui brisent <strong>et</strong>compactent les stériles. Près <strong>des</strong> flancs, aux endroits où les roches stériles ont été déversées encrête, on observe une zone de ségrégation <strong>des</strong> particules le long de la pente, avec lesmatériaux les plus grossiers au bas <strong>du</strong> talus <strong>et</strong> les particules plus fines au somm<strong>et</strong>. Cegranoclassement dépend de la séquence de mise en place, <strong>des</strong> équipements utilisés, de lahauteur <strong>des</strong> bancs, <strong>et</strong> de la distribution granulométrique <strong>des</strong> stériles. On observe aussi dansc<strong>et</strong>te zone périphérique une certaine stratification inclinée <strong>du</strong>e à l’avancement latéral <strong>du</strong> frontde déposition. Ces éléments de la structure interne influencent la distribution <strong>et</strong> le mouvementde l’eau <strong>et</strong> de l’air dans les hal<strong>des</strong> à stériles. Pour évaluer ces caractéristiques, les étu<strong>des</strong>récentes montrent que l’on devrait utiliser une combinaison de techniques complémentairesqui fournissent <strong>des</strong> informations sur les propriétés hydrogéologiques <strong>et</strong> géochimiques <strong>des</strong>roches stériles. A c<strong>et</strong> égard, certaines techniques géophysiques sont particulièrementintéressantes car elles fournissent une cartographie tridimensionnelle de la variation <strong>des</strong>propriétés. Les informations obtenues <strong>des</strong> diverses techniques d’investigation, utiliséesconjointement, peuvent alors être employées afin de construire un modèle numérique- 1 -


eprésentatif de la halde perm<strong>et</strong>tant de simuler les écoulements non saturés de l’eau, lemouvement <strong>des</strong> gaz <strong>et</strong> le transport réactif <strong>des</strong> contaminants. De telles simulations aident àmieux comprendre la réponse de la halde dans son état actuel <strong>et</strong> futur, ce qui fournit <strong>des</strong>arguments pour ajuster la séquence de déposition, pour élaborer le plan de ferm<strong>et</strong>ure <strong>et</strong> poursélectionner la stratégie d’instrumentation <strong>et</strong> de suivi de l’empilement. Plusieurs de cesaspects sont abordés dans c<strong>et</strong> article, où l’on présente <strong>des</strong> exemples tirés d’étu<strong>des</strong> récentes surune halde à stériles.AbstractMining activities can pro<strong>du</strong>ce large volumes of waste rock, which are typically deposited inpiles on the soil surface. The internal structure of a pile constructed on a relatively flat surfac<strong>et</strong>ypically inclu<strong>des</strong> two main zones. The core of the pile comprises sub-horizontalstratification, with dense and loose layers, <strong>du</strong>e to the heavy equipment traffic that pro<strong>du</strong>ceslocal breakage and compaction of waste rocks. The second zone lies near the outer edge of thepile where waste rocks are deposited by push- or end-<strong>du</strong>mping on the external flanks, causingsegregation of the particles. The size distribution along the slope then depends on thedeposition sequence, equipment used, grain size curve of the waste rock, and bench height.The peripheral construction of the pile also causes inclined stratification. These internalfeatures affect the distribution and flow of water and air in the pile. To assess the internaldistribution of material properties within a waste rock pile, a combination of several tools isusually required to provide information on the hydrogeological and geochemicalcharacteristics of the waste rock. In this regard, geophysical tools can be quite convenientbecause they can be used to generate three-dimensional maps of property variations. Theinformation gathered from a combination of appropriately selected techniques can then beused to construct representative numerical models to investigate unsaturated water flow, gasmigration, and reactive transport. Such simulations help b<strong>et</strong>ter understand the pile response inits actual and future states, which in turn provi<strong>des</strong> insight to adjust the deposition sequence, toplan for closure, and to select a monitoring strategy. Many of these aspects are addressed inthe article, which presents examples taken from an actual pile investigation.- 2 -


INTRODUCTIONL’exploitation d’une mine génère <strong>des</strong> roches stériles en quantité variable selon la méthoded’exploitation utilisée. La proportion de stériles extraite <strong>du</strong> sous sol pour atteindre la zoneminéralisée représente typiquement entre 5 <strong>et</strong> 15 % <strong>du</strong> volume de la roche extraite dans lesmines souterraines, alors que c<strong>et</strong>te proportion peut atteindre 60% (<strong>et</strong> plus) dans le cas <strong>des</strong>mines à ciel ouvert. Il n’est donc pas surprenant que certaines hal<strong>des</strong> à stériles puissentatteindre <strong>des</strong> dimensions considérables, tant en hauteur (plus de cent mètres) qu’en superficie(plusieurs dizaines d’hectares).Les empilements de roches stériles que l’on r<strong>et</strong>rouve sur les sites d’exploitations minières enroches <strong>du</strong>res sont essentiellement formés de matériaux pulvérulents à granulométrie trèsétalée. En général, la technique choisie pour la construction d’une halde est surtout dictée par<strong>des</strong> considérations pratiques <strong>et</strong> économiques. Les techniques usuelles de déposition sontsouvent propices à la pro<strong>du</strong>ction d’eaux contaminées lorsqu’il y a présence de minérauxréactifs (Aubertin <strong>et</strong> al., 2002a; Fala <strong>et</strong> al., 2003, 2006; Molson <strong>et</strong> al., 2005b, 2008a; Williams<strong>et</strong> al., 2008). Les métho<strong>des</strong> de construction les plus courantes impliquent une mise en place, àla benne ou au butoir, sur le somm<strong>et</strong> de l’empilement <strong>et</strong> en crête où ils sont déversés (« end<strong>du</strong>mping») ou poussés (« push-<strong>du</strong>mping ») vers la pente extérieure (Morin <strong>et</strong> al., 1991; Fala,2002; Aubertin <strong>et</strong> al., 2002b). De telles métho<strong>des</strong> de construction favorisent la ségrégationgranulométrique <strong>des</strong> roches stériles le long de la pente, avec les particules plus grosses qui sedéplacent plus loin vers le bas (Nichols, 1987; Shinohara, 2006). Il se forme alors ungranoclassement <strong>du</strong> bas vers le haut selon une taille décroissante <strong>des</strong> grains. La périphérie <strong>des</strong>hal<strong>des</strong> comporte aussi <strong>des</strong> stratifications inclinées, en raison de l’accroissement latéral de leurdimension (Wilson <strong>et</strong> al., 2000; Anterrieu, 2006). De plus, le passage répété de la machinerielourde engendre la création <strong>des</strong> couches de matériaux densifiés au cœur de la halde, quialternent avec <strong>des</strong> couches de matériau plus lâche (e.g. Aubertin <strong>et</strong> al., 2002a, 2005; Martin,2003; Martin <strong>et</strong> al., 2005). La figure 1 illustre schématiquement la structure interne d’unehalde ainsi construite sur un terrain plat. On y observe deux zones principales, soient le cœurde l’empilement formé de couches subhorizontales causées par le passage <strong>des</strong> équipementslourds, <strong>et</strong> la zone périphérique dominée par l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> granoclassement <strong>et</strong> par les stratificationsinclinées suite au déversement sur la pente. Ces éléments de la structure interne, qui sedéveloppent <strong>du</strong>rant la mise en place, affectent grandement l’accumulation <strong>et</strong> l’écoulement del’eau <strong>et</strong> <strong>des</strong> gaz dans la halde, ainsi que la pro<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> contaminants. Les attributsparticuliers de la structure interne dépendent <strong>des</strong> équipements utilisés pour la mise en placeainsi que <strong>des</strong> caractéristiques <strong>du</strong> site <strong>et</strong> <strong>des</strong> matériaux, qui peuvent évoluer <strong>du</strong>rant la périodede construction <strong>et</strong> au-delà.Le <strong>comportement</strong> environnemental d’une halde à stériles dépend aussi de la compositionminéralogique <strong>des</strong> matériaux qu’on y r<strong>et</strong>rouve. La présence de minéraux réactifs peut parexemple pro<strong>du</strong>ire <strong>des</strong> eaux de drainage minier aci<strong>des</strong>, DMA (Lefebvre <strong>et</strong> al., 2001a,b;Ritchie, 2003; Sracek <strong>et</strong> al., 2004, 2006) ou <strong>des</strong> eaux de drainage neutres contaminées, DNC(Stantec, 2004; Bussière <strong>et</strong> al., 2005; voir aussi Bussière <strong>et</strong> al., 2008 - ce Symposium). Ceseaux de lixiviation peuvent avoir <strong>des</strong> impacts environnementaux significatifs <strong>et</strong> ellesnécessitent donc l’adoption de mesures de contrôle appropriées. Les mesures communémentappliquées consistent à récupérer les eaux de drainage, <strong>et</strong> à les traiter avant leur réutilisationou leur r<strong>et</strong>our à l’écosystème naturel. Même si cela est encore peu fréquent, il est aussipossible d’agir en amont en planifiant la construction de façon à prévenir la contamination <strong>des</strong>eaux, notamment en limitant la percolation dans la halde <strong>et</strong> en favorisant l’écoulement <strong>du</strong>lixiviat vers les zones moins propices au transport <strong>des</strong> contaminants (Aubertin <strong>et</strong> al., 2002a,b,- 3 -


2005; Fala, 2002; Fala <strong>et</strong> al., 2003, 2005, 2006; Wels <strong>et</strong> al., 2003; Williams <strong>et</strong> Rohde, 2007).La halde peut ainsi être conçue <strong>et</strong> construite afin de ré<strong>du</strong>ire les risques environnementaux<strong>du</strong>rant l’opération <strong>et</strong> à la ferm<strong>et</strong>ure. Ceci nécessite toutefois une planification détaillée de laséquence de construction, ce qui requiert une bonne connaissance <strong>des</strong> caractéristiques <strong>des</strong>roches stériles elles-mêmes (d’un point de vue hydrogéologique, géotechnique <strong>et</strong>géochimique), <strong>et</strong> le contrôle de la déposition selon un schéma optimal en termes delocalisation <strong>et</strong> de configuration. Il n’est toutefois pas simple de bien caractériser ces matériauxpour les conditions en place, compte tenu de leurs particularités qui incluent unegranulométrie variable <strong>et</strong> très étalée, une minéralogie souvent hétérogène, <strong>et</strong> une répartitionspatiale qui dépend fortement <strong>du</strong> mode déposition.FIGURE 1 : Représentation schématique <strong>des</strong> éléments de la structure interne d’une haldeconstruite sur un terrain plat, en deux bancs principaux; on y voit les couchessubhorizontales densifiées par la machinerie, <strong>et</strong> les plans inclinés avec ségrégation<strong>des</strong> particules le long <strong>des</strong> pentes de déposition (Aubertin <strong>et</strong> al., 2002a, 2005)L’évaluation <strong>des</strong> échanges d’eau <strong>et</strong> de gaz à la surface <strong>et</strong> à l’intérieur de l’empilementreprésente un autre défi de taille. Le fait que la halde soit composée de matériaux hétérogènes<strong>et</strong> qu’elle comporte <strong>des</strong> éléments structuraux, tels ceux décrits plus haut, rend le travaild’analyse particulièrement complexe. Ajoutons à cela la nature même <strong>des</strong> écoulements qui sepro<strong>du</strong>isent essentiellement en conditions non saturées (au <strong>des</strong>sus de la nappe phréatique), avec<strong>des</strong> con<strong>du</strong>ctivités (hydrauliques <strong>et</strong> pneumatiques) qui dépendent de façon non linéaire de lasuccion (pression d’eau négative) ou de la teneur en eau locale <strong>du</strong> milieu. En outre, on doitaussi tenir compte <strong>du</strong> fait que les caractéristiques <strong>des</strong> matériaux peuvent évoluer dans l<strong>et</strong>emps à l’échelle locale (par la migration <strong>des</strong> particules fines par exemple) <strong>et</strong> régionale (enraison <strong>des</strong> réactions physico-chimiques <strong>et</strong> <strong>des</strong> tassements dans la halde). La nature même deces empilements peut de plus mener à <strong>des</strong> conditions particulières d’écoulement, incluantl’apparition d’eff<strong>et</strong>s de barrières capillaires entre les couches <strong>et</strong> la formation d’écoulementspréférentiels localisés (Fala, 2002, 2008; Fala <strong>et</strong> al., 2002, 2003, 2005; Orr, 2002; Lahmira,2009). De tels phénomènes peuvent avoir une grande influence sur le mouvement de l’eau <strong>et</strong>sur la qualité <strong>du</strong> lixiviat formé par l’écoulement dans la halde <strong>et</strong> à sa périphérie. Les réactions- 4 -


physico-chimiques qui se pro<strong>du</strong>isent dans une halde sont d’ailleurs très complexes à analyser(<strong>et</strong> à prédire) en raison <strong>des</strong> divers processus impliquées (Lefebvre, 1994; Lefebvre <strong>et</strong> al.,2001a,b; Molson <strong>et</strong> al., 2005a, 2008a; Sracek <strong>et</strong> al., 2004, 2006; Lahmira <strong>et</strong> al., 2007; Fala <strong>et</strong>al., 2006, 2008; Lahmira, 2009). Ces phénomènes dépendent aussi <strong>des</strong> conditions climatiquesqui prévalent sur le site.Il y a donc plusieurs aspects qui influencent la réponse environnementale d’une halde soumiseaux conditions naturelles d’exposition. Pour une halde existante, l’analyse <strong>du</strong> <strong>comportement</strong>demande une approche multidisciplinaire impliquant la caractérisation <strong>des</strong> matériaux (enlaboratoire <strong>et</strong> sur le terrain), une détermination <strong>des</strong> propriétés à grande échelle qui tiennecompte <strong>des</strong> éléments de la structure interne, <strong>et</strong> la mise en commun de ces informations afin deconstruire un modèle conceptuel représentatif pouvant servir à l’élaboration d’un modèlenumérique pour les étu<strong>des</strong> plus détaillées. Ce modèle peut alors être utilisé afin d’évaluer le<strong>comportement</strong> <strong>du</strong> système pour diverses conditions frontières représentatives <strong>du</strong> cas étudié, <strong>et</strong>aussi pour divers scénarios alternatifs qui peuvent être envisagés afin de corriger certainsproblèmes existants <strong>et</strong> pour aider à la ferm<strong>et</strong>ure sécuritaire <strong>du</strong> site. Dans la suite, nousabordons sommairement ces divers aspects, en insistant sur quelques travaux récents qui ontété menés par les auteurs. Des informations complémentaires peuvent être trouvées dans lesréférences citées. Une mise en situation plus complète sur la problématique visée a étéprésentée dans <strong>des</strong> articles antérieurs préparés pour ce même symposium (Aubertin <strong>et</strong> al.,2002a, 2005; Chouteau <strong>et</strong> al., 2005)CARACTÉRISATION DES MATÉRIAUXLes nombreux travaux menés depuis une vingtaine d’années, en laboratoire <strong>et</strong> sur le terrain,ont permis de développer <strong>des</strong> techniques de caractérisation <strong>des</strong> roches stériles <strong>et</strong> <strong>des</strong> hal<strong>des</strong>elles-mêmes (voir les synthèses présentées par Lefebvre, 1994 ; Barbour <strong>et</strong> al., 2001; Fala,2002, 2008; Nichol, 2002 ; Hernandez, 2007; Rohde, 2008). Nous présentons icisuccinctement l’exemple d’une approche développée <strong>et</strong> utilisée pour la caractérisation <strong>des</strong>matériaux granulaires à granulométrie très étalée, incluant les roches stériles. A noter quel’emphase de c<strong>et</strong>te section est mise sur les vol<strong>et</strong>s hydrogéologique <strong>et</strong> géophysique; lestechniques de caractérisation géochimique sont abordées ailleurs (Pépin <strong>et</strong> al., 2008; Bussière<strong>et</strong> al. 2008, ce Symposium).Métho<strong>des</strong> de laboratoireUn <strong>des</strong> progrès importants <strong>des</strong> dernières années concerne les métho<strong>des</strong> de laboratoire quiperm<strong>et</strong>tent de caractériser les conditions d’écoulement de l’eau dans les roches stériles <strong>et</strong>autres matériaux analogues (Li, 2000; Gamache-Roch<strong>et</strong>te, 2004; Milczarek <strong>et</strong> al., 2006; Al-Yahyai <strong>et</strong> al., 2006; Hernandez, 2007; Feghali, 2007; Gaillot, 2007; voir aussi articles inclusdans Fourie, 2008). Ces métho<strong>des</strong> sont généralement adaptées de celles utilisées engéotechnique <strong>et</strong> en hydrogéologie pour la caractérisation <strong>des</strong> sols (Bédard, 2003; Mbonimpa<strong>et</strong> al., 2004; Chapuis <strong>et</strong> al., 2007). Les roches stériles présentent toutefois <strong>des</strong> particularitésqui rendent la détermination de leurs propriétés assez complexe, notamment parce que cesmatériaux sont formés de particules dont la taille varie sur plusieurs ordres de grandeur, dequelques microns jusqu’à <strong>des</strong> blocs de taille métrique (e.g. Eriksson <strong>et</strong> Destouni, 1997;Barbour <strong>et</strong> al., 2001). En général, cela signifie que l’on ne peut pas tester la totalité <strong>du</strong>matériau puisque seule une partie (de granulométrie tronquée) peut être prélevée <strong>et</strong> soumise à- 5 -


<strong>des</strong> mesures de laboratoire. A c<strong>et</strong> égard, il faut donc combiner les résultats d’essais avec <strong>des</strong>techniques qui perm<strong>et</strong>tent d’extrapoler les résultats pour les conditions réelles de terrain (e.g.Vereecken <strong>et</strong> al., 2007; Koffi <strong>et</strong> al., 2008). Dans plusieurs cas, on doit aussi compléter lacaractérisation par <strong>des</strong> mesures in situ à plus grande échelle (e.g. Fala, 2002, 2008; Gamache-Roch<strong>et</strong>te, 2004).La figure 2 montre l’exemple d’une colonne utilisée pour déterminer la con<strong>du</strong>ctivitéhydraulique saturée (k sat ) <strong>et</strong> la courbe de rétention d’eau (CRE) en drainage de sols graveleux<strong>et</strong> de roches stériles; le détail <strong>des</strong> procé<strong>du</strong>res d’essais sont donnés dans Hernandez (2007), <strong>et</strong>Gaillot (2007). Les essais dans les colonnes instrumentées ont permis de déterminer lespropriétés de divers mélanges de sols granulaires (sables <strong>et</strong> graviers) <strong>et</strong> de roches stériles àgranulométrie contrôlée (tronquée à une fraction prédéterminée). On peut aussi obtenir <strong>des</strong>informations sur la dispersion de l’écoulement en menant <strong>des</strong> essais de traceur en colonnesaturée. Dans le cas de la CRE, la détermination complète peut demander aussi <strong>des</strong> essais àsuccion contrôlée afin d’atteindre la condition rési<strong>du</strong>elle, qui ne peut pas aisément êtreobtenue lors d’essais de <strong>du</strong>rée limitée dans les gran<strong>des</strong> colonnes.a ina outh0.82 cmATuyau de sortie (appliquéau0.29 cmFIGURE 2 : Montage utilisé pour réaliser un essai de con<strong>du</strong>ctivité hydraulique à chargevariable dans une colonne instrumentée (avec mesures de succion <strong>et</strong> de teneur en eau);ces colonnes servent aussi à obtenir la courbe de rétention d’eau en drainage(Hernandez, 2007).Les résultats obtenus ici <strong>des</strong> essais en colonnes sont systématiquement comparés aux valeursprédites de k sat , obtenues selon les modèles KCM de Mbonimpa <strong>et</strong> al. (2002) <strong>et</strong> KC deChapuis <strong>et</strong> Aubertin (2003), <strong>et</strong> de la CRE calculée selon le modèle MK de Aubertin <strong>et</strong> al.- 6 -


(2003). A titre d’exemple, le tableau 1 montre les valeurs de k sat mesurées (à chargesconstante ou variable <strong>et</strong> la moyenne entre les deux) <strong>et</strong> les valeurs obtenues avec les modèlesKC <strong>et</strong> KCM (qui utilisent la courbe granulométrique <strong>et</strong> la porosité pour estimer k sat ).TABLEAU 1: Valeurs de k sat obtenues en laboratoire <strong>et</strong> prédites selon les modèles KC <strong>et</strong>KCM (essais sur <strong>des</strong> stériles de mine Laronde; tirés de Hernandez, 2007). La taillemaximale <strong>des</strong> particules (en mm) est identifiée par le chiffre de droite dans la premièrecolonne (p.ex. LARON-56 contient <strong>des</strong> particules jusqu’à 56 mm de diamètre)Identification <strong>du</strong>solk satvariable(cm/sec)k satconstante(cm/sec)k satmoyenne*(cm/sec)k satKC(cm/sec)k satKCM(cm/sec)LARON-ORG -- -- -- -- --LARON-5 6.16E-05 -- 6.16E-05 4.14E-04 5.85E-05LARON-56 4.05E-04 1.90E-03 1.15E-03 3.55E-04 1.64E-03LARON-28 2.17E-02 2.82E-01 1.52E-01 3.01E-03 1.78E-02LARON-20 1.73E-04 3.09E-02 1.55E-02 2.00E-03 1.00E-02moyenne variable constantemoyenne variable constanteksat prédite KC (cm/s) .1.E+001.E-011.E-021.E-031.E-041.E-05LARON-5LARON-20LARON-56LARON-28ksat prédite KCM (cm/s) .1.E+001.E-011.E-021.E-031.E-041.E-05LARON-28LARON-20LARON-56LARON-51.E-051.E-041.E-031.E-021.E-01k sat mesurée (cm/s)1.E+001.E-051.E-041.E-031.E-021.E-01k sat mesurée (cm/s)1.E+00FIGURE 3: Valeurs de k sat prédites par le modèle KC (à gauche) <strong>et</strong> par le modèle KCM (àdroite) en relation avec la valeur de k sat mesurée (charges constante <strong>et</strong> variable) pour <strong>des</strong>essais sur la roche stérile de mine Laronde (Hernandez, 2007).La figure 3 montre les relations obtenues entre la con<strong>du</strong>ctivité hydraulique mesurée (à chargeconstante <strong>et</strong> à charge variable) <strong>et</strong> la valeur de la con<strong>du</strong>ctivité hydraulique prédite par lesmodèles KC <strong>et</strong> KCM. Ces essais ont été effectués sur 4 matériaux : LARON-5, LARON-20,LARON-28, LARON-58 (le chiffre indique la taille maximale <strong>des</strong> particules – en mm – pourla granulométrie tronquée). Les points définis par un triangle représentent les essais à chargeconstante, le carré correspond aux essais à charge variable <strong>et</strong> les losanges représentent lamoyenne entre les deux. La couleur rose représente les valeurs de LARON-28, la couleurverte représente LARON-20, le viol<strong>et</strong> LARON-56 <strong>et</strong> le bleu LARON-5. La valeur mesuréeest usuellement à moins d’un ordre de grandeur de celle calculée selon les modèles KC <strong>et</strong>KCM. Certains résultats expérimentaux sont toutefois à plus d’un ordre de grandeur dedifférence <strong>des</strong> valeurs obtenues de ces modèles.- 7 -


Les CRE obtenues sur ces matériaux ont également été comparées avec les courbes préditespar le modèle KCM (non montré ici). Les succès obtenus sont là aussi relativement mitigés.Plusieurs essais en colonne ont été réalisés au cours <strong>des</strong> dernières années sur diverses rochesstériles <strong>et</strong> sur <strong>des</strong> matériaux analogues. Il faut ici noter que ces essais de laboratoire sontsouvent difficiles à réaliser, notamment à cause <strong>du</strong> très grand étalement de la taille <strong>des</strong> grains.Les résultats ont notamment confirmé que les roches stériles ont souvent une granulométriequi les rend susceptibles à l’instabilité <strong>des</strong> particules fines, qui peuvent alors migrer dans lamatrice. Ceci fait en sorte que les caractéristiques hydriques évoluent <strong>du</strong>rant les essais; parexemple, on a observé une augmentation de la valeur de k sat par un facteur de 5 sur unmatériau donné, suite à un essai de perméabilité avec application prolongée <strong>du</strong> gradienthydraulique. La migration <strong>des</strong> particules fines tend à modifier localement la surfacespécifique <strong>et</strong> la porosité, ce qui peut parfois créer <strong>des</strong> chemins d’écoulement préférentiel(même à l’échelle <strong>du</strong> laboratoire). La détermination <strong>et</strong> la prédiction <strong>des</strong> propriétés hydriquesdevraient tenir compte de ce phénomène. Dans certains cas, cela signifie que la con<strong>du</strong>ctivitéhydraulique sera dominée par les écoulements dans les macropores ainsi formés, <strong>du</strong> moins àun degré de saturation élevé; lorsque le degré de saturation diminue (pour une pression d’eaunégative plus grande), ces macropores se vident rapidement <strong>et</strong> ne contribuent plus àl’écoulement. La distribution <strong>et</strong> le mouvement de l’eau est alors contrôlé entièrement par leszones où la rétention d’eau est plus marquée. Le matériau développe ainsi une structure àdouble-porosité (<strong>et</strong> double-con<strong>du</strong>ctivité). La représentation <strong>des</strong> fonctions hydriques doit tenircompte de c<strong>et</strong>te particularité; diverses approches ont été proposées à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> au cours <strong>des</strong>dernières années (e.g. Larsbo <strong>et</strong> al., 2005; Schaap <strong>et</strong> van Genuchten, 2006; Jarvis, 2007;Podgorney <strong>et</strong> Farley, 2008; Akay <strong>et</strong> al., 2008) <strong>et</strong> elles sont actuellement étudiées afind’évaluer leur pertinence pour le cas <strong>des</strong> stériles. De plus, comme on ne peut tester qu’unepartie <strong>du</strong> matériau (sans les particules les plus grossières), on doit développer une méthodeafin de corriger les valeurs de laboratoire pour le cas <strong>du</strong> stérile dans son ensemble sur l<strong>et</strong>errain. A c<strong>et</strong> égard, les théories sur les mélanges pourraient s’avérer prom<strong>et</strong>teuses (Koffi <strong>et</strong>al., 2008; Chapuis <strong>et</strong> Aubertin, 2008).Les travaux en ce sens se poursuivent, <strong>et</strong> il est permis d’espérer que <strong>des</strong> l’on aura développédans un avenir rapproché une méthode systématique pour obtenir les propriétés hydriques <strong>des</strong>matériaux qui soient représentatives <strong>des</strong> roches stériles à diverses échelles.Caractérisation sur le terrainPlusieurs étu<strong>des</strong> ont été menées au cours <strong>des</strong> dernières années afin de caractériser lespropriétés <strong>des</strong> stériles <strong>et</strong> les écoulements dans les empilements (e.g. Orr, 2002; Nichol <strong>et</strong> al.,2005; Lizama <strong>et</strong> al., 2005; Stockwell <strong>et</strong> al., 2006; Azam <strong>et</strong> al., 2007; Gallegos <strong>et</strong> al., 2007;aussi Blowes <strong>et</strong> al., 2008 - ce Symposium ; voir aussi divers articles dans Hustrulid, 2000 <strong>et</strong>dans Fourie, 2008). En plus <strong>des</strong> travaux de laboratoire décrits plus haut, les auteurs (<strong>et</strong>collaborateurs) ont aussi mené <strong>des</strong> travaux de terrain visant à caractériser les propriétés <strong>des</strong>stériles dans <strong>des</strong> hal<strong>des</strong>, à partir d’essais hydrogéologique à p<strong>et</strong>ite <strong>et</strong> à grande échelle (Fala,2002, 2008; Martin, 2003; Gamache-Roch<strong>et</strong>te, 2004; Aubertin <strong>et</strong> al., 2005; Decharte, 2007) <strong>et</strong>avec <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> géophysiques (Chouteau <strong>et</strong> al., 2005).Plusieurs de ces mesures in situ ont été réalisées sur la halde à stériles de la mine Laronde(Agnico-Eagle) en Abitibi. Les résultats obtenus sur c<strong>et</strong>te halde, d’une hauteur d’environ 25m, ont permis de démontrer que certaines techniques géophysiques ont un grand potentiel- 8 -


pour aider à définir la structure interne <strong>des</strong> hal<strong>des</strong> stériles. Chouteau <strong>et</strong> al. (2005) <strong>et</strong> Anterrieu(2006) ont décrit les principales métho<strong>des</strong> d’intérêt (<strong>et</strong> leur principe d’interprétation), soit lestechniques basées sur la mesure de la résistivité électrique (méthode d’imagerie <strong>des</strong>résistivités électriques), de la con<strong>du</strong>ctivité électrique (méthode électromagnétique à faibleparamètre d’in<strong>du</strong>ction) <strong>et</strong> de la constante diélectrique (méthode géoradar). Ces techniques ontété adaptées au cas <strong>des</strong> hal<strong>des</strong> à stériles suite à une série de mesures préliminaires menéesentre 2002 <strong>et</strong> 2005 à une échelle ré<strong>du</strong>ite, sur une p<strong>et</strong>ite superficie (20 m x 30 m), sur le <strong>des</strong>susde la halde de mine Laronde (Poisson <strong>et</strong> al., 2008). Par la suite, la caractérisation a été éten<strong>du</strong>eà l’ensemble de surface de la halde. On a aussi mené une campagne de mesures dans <strong>des</strong>forages afin de déterminer la structure sur toute la hauteur. Les mesures <strong>et</strong> les résultatsdétaillés de ces mesures ont été présentés par Chouteau <strong>et</strong> al. (2005), Anterrieu, (2006),Gloagen <strong>et</strong> al. (2007) <strong>et</strong> Anterrieu <strong>et</strong> al. (2007, 2008). On présente ici certains <strong>des</strong> résultatsobtenus à grande échelle sur le <strong>des</strong>sus de la halde <strong>et</strong> sur le flanc sud <strong>du</strong> banc supérieur.NorthboreholeInfiltration testGeophysical test siteSlope profileFIGURE 4: Schéma de la halde caractérisée par métho<strong>des</strong> géophysiques. On montre la zone testéeinitialement (rectangle 20 m x 30 m) qui a servi à la calibration <strong>des</strong> métho<strong>des</strong>. On voit aussi les 4gran<strong>des</strong> lignes de mesures sur le <strong>des</strong>sus, <strong>et</strong> 8 lignes transversales. On indique également l’endroit<strong>des</strong> mesures sur la pente sud <strong>du</strong> banc supérieur, les trous de forage, <strong>et</strong> les endroits où ont été menésles essais d’infiltration (Anterrieu <strong>et</strong> al., 2007, 2008).Quatre sections de mesures de la résistivité ont été réalisées sur la surface de la halde à lamine Laronde. La localisation est montrée sur la figure 4 <strong>et</strong> les principaux résultats sontprésentés sur la figure 5. La profondeur d’investigation est ici de l’ordre de 12 m pour cesprofils longitudinaux. Des profils transversaux (au nombre de 8) ont aussi été obtenus lors dec<strong>et</strong>te campagne (résultats non présentés ici) ; ces résultats ont permis de confirmer ceuxmontrés à la figure 5. C<strong>et</strong>te figure montre qu’il y a une forte variation de la résistivité entrel’est <strong>et</strong> l’ouest de la halde. Dans la partie ouest <strong>du</strong> banc supérieur, la résistivité esttypiquement supérieure à 300 Ω.m alors qu’elle est plus p<strong>et</strong>ite que 50 Ω.m dans la partie est.- 9 -


On remarque aussi sur les profils longitudinaux au nord (au haut à droite de la figure 5) uneanomalie superficielle (résistivité > 300 Ω.m); c<strong>et</strong>te anomalie correspond à de p<strong>et</strong>its tas deroches stériles déposés en surface à l’état lâche.FIGURE 5 : Sections de mesure de résistivité (obtenues d’une inversion en 2D) pour les 4lignes est-ouest; la profondeur maximale d’exploration est de l’ordre de 12 m (Anterrieu,2006).Des tranchées d’environ 3 m de profondeur ont aussi été excavées sur le <strong>des</strong>sus de la haldeafin de prélever <strong>des</strong> échantillons (soumis à <strong>des</strong> analyses de labo), pour réaliser <strong>des</strong>observations visuelles, pour déterminer certaines propriétés en place (poids unitaire, teneur eneau, minéralogie), <strong>et</strong> aussi pour réaliser quelques mesures géophysiques complémentairessous la surface. Ceci a permis d’établir certains liens entre les mesures géophysiques, lesmesures hydrogéologiques, <strong>et</strong> les propriétés <strong>des</strong> matériaux. Ces résultats ont notammentmontré que le changement <strong>des</strong> propriétés géophysiques d’est en ouest pouvait être relié à <strong>des</strong>différences au niveau <strong>des</strong> matériaux qui sont généralement plus fins, plus denses <strong>et</strong> plusréactifs vers l’est (Anterrieu, 2006).Des mesures de profils de résistivité ont également été réalisées sur le flanc sud <strong>du</strong> bancsupérieur de la halde. Les principaux résultats sont montrés à la figure 6. On constate ici quela résistivité décroit de la crête (< 50 Ω.m) vers la base (> 300 Ω.m) de l’empilement. Cecipeut être relié au granoclassement précité, qui fait en sorte que les particules grossières sontplus abondantes dans le bas. Ceci engendre en r<strong>et</strong>our une capacité de drainage plus marquéeau pied de la pente, <strong>et</strong> une capacité de rétention d’eau plus grande dans le haut Ces profilstendent donc à valider le modèle conceptuel de départ (présenté à la figure 1).Enfin, <strong>des</strong> mesures en forage, réalisées dans la partie ouest de la halde, ont montré que celle-cicomporte <strong>des</strong> strates de résistivité variable sur pratiquement toute la hauteur (Gloagen <strong>et</strong> al.,2007); à nouveau, ces résultats sont conformes au modèle conceptuel.- 10 -


FIGURE 6 : Trois profils de résistivité obtenus le long de la pente <strong>du</strong> banc supérieur de lahalde de mine Laronde; la résistivité tend à décroitre en remontant la pente (Anterrieu,2006; Anterrieu <strong>et</strong> al., 2008).Ces diverses mesures ont ensuite permis d’élaborer un modèle général qui représente lesétapes de construction de la halde, <strong>et</strong> les composantes principales qui forment la structureinterne (Anterrieu, 2006). Ces travaux ont aussi permis de démontrer le potentiel trèsintéressant offert par les métho<strong>des</strong> géophysiques pour caractériser la structure interne à grandeéchelle <strong>des</strong> hal<strong>des</strong> à stériles. Ces travaux se poursuivent actuellement sur un autre site quiprésente <strong>des</strong> particularités très différentes. L’étude en cours perm<strong>et</strong>tra d’évaluer dans quellemesure les techniques présentées ici peuvent être utilisées sous d’autres conditions.SIMULATIONS NUMÉRIQUESDevant la taille <strong>et</strong> la complexité de la structure interne <strong>des</strong> hal<strong>des</strong>, <strong>et</strong> compte tenu de la naturemême <strong>comportement</strong> hydrogéologique <strong>et</strong> géochimique <strong>des</strong> roches stériles en conditions nonsaturées, l’analyse <strong>des</strong> écoulements de l’eau <strong>et</strong> <strong>du</strong> transport <strong>des</strong> contaminants doitgénéralement impliquer l’utilisation de métho<strong>des</strong> numériques.Modélisation <strong>des</strong> écoulements de l’eauAu cours <strong>des</strong> dernières années, plusieurs étu<strong>des</strong> numériques ont été menées par les auteurs (<strong>et</strong>collaborateurs) afin d’évaluer les mouvements de l’eau dans les hal<strong>des</strong>. Les principauxrésultats ont été résumés dans Aubertin <strong>et</strong> al. (2002a, 2005) ; <strong>des</strong> résultats plus détaillés ontété présentés dans Fala <strong>et</strong> al. (2003, 2005, 2006, 2008) <strong>et</strong> Martin <strong>et</strong> al. (2004, 2005). Certainsrésultats obtenus récemment sont présentés dans ce qui suit afin d’illustrer quelques élémentsparticuliers qui affectent le <strong>comportement</strong> <strong>des</strong> hal<strong>des</strong>.Les résultats présentés ici ont été obtenus avec le code d’éléments finis HYDRUS-2D(Simunek <strong>et</strong> al., 1999). Ce code utilise l’équation de Richards (1931) pour analyser lesécoulements :- 11 -


∂ ⎛⎜k∂x⎝( ) + k ( ψ )x( ψ )∂ψ⎞ ∂ ⎛ ∂ψ⎞ ∂ kz ∂θψ ⎟ ⎜ z ⎟ − = −(1)∂x⎠ ∂z⎝ ∂z⎠ ∂z∂toù ψ est la succion (charge L), θ est la teneur en eau volumique (-), t est le temps (T), k x <strong>et</strong> k z(L/T) sont les composantes horizontale <strong>et</strong> verticale de la con<strong>du</strong>ctivité hydraulique (quidépendent de la succion).Le cas analysé est celui d’une halde d’une hauteur de 20 m <strong>et</strong> d’une demi-largeur de 45 m; ilest librement inspiré <strong>du</strong> cas de mine Laronde. La taille <strong>du</strong> maillage (formé d’élémentstriangulaires) <strong>et</strong> les paramètres de convergence ont été ajustés afin d’assurer la stabiliténumérique <strong>des</strong> calculs (Fala, 2002 ; Fala <strong>et</strong> al., 2005). Le bilan de masse <strong>et</strong> la concordance <strong>des</strong>fonctions d’entrée <strong>et</strong> de sortie ont été vérifiés systématiquement (selon une approche décritedans Chapuis <strong>et</strong> al., 2001 <strong>et</strong> Fala, 2002). A la frontière supérieure <strong>du</strong> modèle, on applique <strong>des</strong>conditions basées sur une recharge correspondant aux données climatiques de la stationmétéorologique de Latulipe (Qc) mesurées entre 1981 <strong>et</strong> 2001.Les fonctions hydriques intro<strong>du</strong>ites dans le code sont celles d’un rej<strong>et</strong> sableux (appelé SBL).La CRE est lissée à l’aide de l’équation de van Genuchten (1980) (éq. 2). La fonction deperméabilité (éq. 3) est obtenue à partir de c<strong>et</strong>te dernière <strong>et</strong> <strong>du</strong> modèle de Mualem (1976).θkeθ −θ⎡r1= =⎢θs − θr ⎢⎣1+ ( αψν )l1( θ ) =⎡1−( 1−mvek sθeθe)⎢⎣mnvv⎤⎥⎦mv⎤⎥ (2)⎥⎦2où θ e est le teneur en eau effective, θ s est la teneur en eau à saturation, θ r est la teneur en eaurési<strong>du</strong>elle; les paramètres <strong>du</strong> matériau sont α v, m v , n v (avec m v = 1 – 1/n v ) ; k(θ e ) est lacon<strong>du</strong>ctivité hydraulique qui dépend <strong>du</strong> degré de saturation; k s est la con<strong>du</strong>ctivité hydrauliquesaturée ; l’exposant l est lié à la connectivité <strong>des</strong> pores (on utilise l = 0.5). Le tableau 2 donneles valeurs <strong>des</strong> paramètres de ces fonctions pour le rej<strong>et</strong> SBL. Ces propriétés ont été choisiesen fonction d’étu<strong>des</strong> préalables réalisées en laboratoire <strong>et</strong> sur le terrain.TABLEAU 2 : Paramètres <strong>du</strong> modèle de van Genuchten (1980) utilisés dans HYDRUS2DMatériau θ r θ s α v (m -1 ) n v k s (m/s)SBL 0.01 0.29 3 3.72 5.1×10 -5(3)Plusieurs simulations ont été réalisées afin d’évaluer l’écoulement de l’eau dans la halde type.Les calculs ont été réalisés d’abord pour <strong>des</strong> propriétés déterministes uniformes (Fala <strong>et</strong> al.,2003, 2005, 2006), <strong>et</strong> ensuite pour <strong>des</strong> propriétés variables fixées selon une distributionstochastique (considérée comme plus représentative de la réalité; Fala, 2008).- 12 -


On montre ici l’exemple de l’analyse d’une halde dont les propriétés hydrogéologiques sontgénérées par un algorithme de variabilité spatiale (selon la méthode de Mejia <strong>et</strong> Rodriguez-Iturbe, 1974), qui est déjà inclus dans le code HYDRUS2D. On utilise alors <strong>des</strong> facteursd’échelle générés en 2D pour représenter la variabilité <strong>des</strong> paramètres <strong>des</strong> fonctions hydriquesselon <strong>des</strong> facteurs d’échelle pour la con<strong>du</strong>ctivité hydraulique ( αk), la succion ( αψ) <strong>et</strong> lateneur en eau volumique ( αθ). Ces facteurs d’échelle sont liés à la longueur de corrélation( 1 /αA[L], où αAreprésente le paramètre d’autocorrélation de la propriété A). La longueur decorrélation (obtenue <strong>du</strong> coefficient d’autocorrélation ρA) représente la distance l entre chaquepoint de mesure, selon la relation suivante (e.g. Freeze, 1980; El Kadi, 1986):ρ ( l)= exp( −αl)(4)AAL’équation 4 représente un modèle empirique relativement général qui est souvent utilisé pourla fonction d’autocorrélation de la distribution spatiale <strong>des</strong> propriétés <strong>des</strong> matériauxgéologiques (Smith and Freeze, 1979).Le cas illustré plus bas est tiré d’une série de simulations où les propriétés hydriques <strong>des</strong>stériles sont définies par le modèle de van Genuchten (1980). Les valeurs <strong>du</strong> tableau 2représentent les valeurs moyennes <strong>des</strong> propriétés utilisées (Fala, 2008). On applique un écarttypeà ces valeurs pour la con<strong>du</strong>ctivité hydraulique saturée σk(= 10), pour la succion σψ(=10) <strong>et</strong> pour la teneur en eau σθ(= 0.1) Dans le cas présenté ici, la forte corrélation est mixtesuivant une orientation oblique (tel qu’observée près de pentes – voir figure 1 ; e.g. Aubertin<strong>et</strong> al., 2005; Azam <strong>et</strong> al., 2007). Les longueurs de corrélation adoptées dans ce calcul sont :Pour k : Cor-x = 100 m (axe horizontal), Cor-z = 90 m (axe vertical).Pour ψ : Cor-x = 100 m, Cor-z = 90 m.Pour θ : Cor-x = 100 m, Cor-z = 90 m.La distribution <strong>des</strong> facteurs d’échelle pour c<strong>et</strong>te simulation est montrée à la figure 7. Desrésultats sélectionnés sont montrés à la figure 8. Ces résultats, <strong>et</strong> d’autres présentés par Fala(2008) <strong>et</strong> Fala <strong>et</strong> al. (2008), montrent que la distribution de l’eau dans une halde n’est pasuniforme <strong>et</strong> qu’elle tend à suivre la distribution <strong>des</strong> propriétés hydriques. En ce sens, lesteneurs en eau sont fortement corrélées selon <strong>des</strong> axes inclinés lorsque les corrélations sontimposées selon c<strong>et</strong>te direction (c’est également vrai pour <strong>des</strong> corrélations menant à <strong>des</strong>distributions préférentielles <strong>des</strong> propriétés hydriques selon <strong>des</strong> axes horizontaux <strong>et</strong> verticaux).Contrairement au cas homogène (Fala <strong>et</strong> al., 2003, 2005), le front de mouillage d’une haldeavec <strong>des</strong> propriétés distribuées de façon stochastique n’est pas uniformément réparti.Typiquement, <strong>des</strong> écart-types plus élevés (appliqués aux propriétés hydriques) favorisent unmouvement plus marqué le long <strong>des</strong> trajectoires préférentielles. Le débit d’eau localisédevient alors plus important <strong>et</strong> il s’avance plus vite dans la halde.- 13 -


a)b)c)FIGURE 7 : Distribution <strong>des</strong> facteurs d’échelle dans la halde simulée pour la con<strong>du</strong>ctivitéhydraulique (a), la succion (b) <strong>et</strong> la teneur en eau volumique (c) (Fala, 2008)Des résultats de simulation allant dans le même sens ont aussi été présentés par Lahmira <strong>et</strong> al.(2007; voir aussi Lahmira, 2009). Les simulations réalisées par ces derniers, avec le codeTOUGH-AMD (e.g. Lefebvre, 1994; Lefebvre <strong>et</strong> al., 2001b), prennent en comptel’hétérogénéité <strong>des</strong> propriétés qui pourrait être causée par le mode de déposition <strong>des</strong> stériles.Le modèle intro<strong>du</strong>it ainsi une anisotropie de perméabilité qui varie selon la position dans lahalde <strong>et</strong> qui engendre l’apparition de chemins d’écoulement préférentiel marqués. Il estintéressant de noter que les calculs menés avec TOUGH-AMD, qui analyse aussi lesécoulements gazeux, ont également mis en évidence la création de zones où la circulationpréférentielle de l’air par convection est très importante. Lahmira (2009) a aussi réalisé <strong>des</strong>simulations portant spécifiquement sur le mouvement <strong>des</strong> gaz dans une halde (voir aussiLahmira <strong>et</strong> al., ICARD 2009, en préparation). Le résultat de ces calculs numériques montreque le mouvement de l’air dans une halde se fait majoritairement dans les zones où lesmatériaux sont plus grossiers, avec un degré de saturation plus faible (<strong>et</strong> donc unecon<strong>du</strong>ctivité pneumatique plus élevée). Lorsque les gradients de pression sont élevés (enraison de fluctuation de température <strong>et</strong> de densité de l’air extérieur, ou de changement de lapression barométrique), les calculs montrent que la vitesse <strong>des</strong> gaz peut devenir très élevéedans les zones les plus con<strong>du</strong>ctrices (de l’ordre <strong>du</strong> mètre par seconde). Si l’air qui circule a étéen contact avec <strong>des</strong> minéraux réactifs, il se vide d’oxygène moléculaire <strong>et</strong> il peut se charger deCO 2 . Ce type de situation peut alors engendrer <strong>des</strong> conditions très dangereuses, comme il a étéconstaté au site de la mine Sullivan de Teck Cominco, en Colombie-Britannique (où 4personnes sont décédées en mai 2006).- 14 -


a).b)FIGURE 8 : Contours de teneur en eau en fin d’année (a) <strong>et</strong> vitesse de l’eau (b) en cm/jour(Fala, 2008)Le mouvement <strong>des</strong> gaz <strong>et</strong> les fluctuations de température qui y sont associées, ont aussi faitl’obj<strong>et</strong> d’étu<strong>des</strong> détaillées dans le cas de la mine Doyon (Lefebvre, 1994). Des résultatsrécents, obtenus par Lahmira (2009), montrent que la baisse progressive de température dansc<strong>et</strong>te halde pourrait être reliée à une évolution <strong>des</strong> propriétés de la roche stérile. L’oxydation<strong>des</strong> minéraux réactifs combinée à la précipitation de minéraux secondaire aurait dans ce caspour eff<strong>et</strong> de ré<strong>du</strong>ire la con<strong>du</strong>ctivité hydraulique (<strong>et</strong> pneumatique) <strong>et</strong> d’augmenter la capacitéde rétention d’eau. Ceci ré<strong>du</strong>it le flux gazeux qui circule dans la halde, diminuant ainsi le tauxd’oxydation <strong>et</strong> la génération de chaleur. Les simulations réalisées par Lahmira (2009)montrent une bonne concordance entre la température mesurée <strong>et</strong> celle calculée avec <strong>des</strong>propriétés modifiées.Comme on peut le constater, les simulations numériques sur le transport de l’eau (<strong>et</strong> <strong>des</strong> gaz)perm<strong>et</strong> de décrire <strong>et</strong>, dans certains cas, de mieux comprendre le <strong>comportement</strong> global d’unehalde <strong>et</strong> d’évaluer comment les propriétés <strong>des</strong> matériaux peuvent affecter la pro<strong>du</strong>ction d’unlixiviat potentiellement contaminé. Mais pour évaluer plus spécifiquement la qualité de l’eauqui percole au travers les stériles, il faut ajouter la composante géochimique aux analyseshydrogéologique de la halde. C<strong>et</strong> aspect est abordé brièvement dans ce qui suit.- 15 -


Transport réactifDivers outils numériques ont été développés au cours <strong>des</strong> dernières années afin de pouvoirévaluer la qualité de l’eau sur les sites miniers (e.g. Mayer <strong>et</strong> al., 2002; Jurjovec <strong>et</strong> al., 2004;Linklater <strong>et</strong> al., 2005; Molson <strong>et</strong> al., 2005a, 2008b; Brookfield <strong>et</strong> al., 2006; Malmström <strong>et</strong> al.,2006). Les auteurs ont réalisés <strong>des</strong> calculs de ce type afin d’évaluer la pro<strong>du</strong>ction decontaminants (liés au DMA) dans les hal<strong>des</strong> (Molson <strong>et</strong> al., 2005b, 2008a). Le codedéveloppé à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, POLYMIN (Molson <strong>et</strong> al., 2005a), perm<strong>et</strong> d’analyser le transportréactif. Ce code traite plusieurs phénomènes couplés, incluant le mouvement de l’eau (enconditions saturées <strong>et</strong> non saturées lorsque lié avec le code HYDRUS), la diffusion del’oxygène, l’oxydation <strong>des</strong> sulfures, le transport <strong>des</strong> contaminants par advection <strong>et</strong> dispersion,ainsi que les réactions géochimiques d’équilibre (incluant la dissolution <strong>et</strong> la précipitation deminéraux secondaires).Un exemple de calcul est montré ici pour illustrer la nature <strong>des</strong> résultats obtenus. Le casprésenté s’inspire de celui simulé à la section précédente (figures 7 <strong>et</strong> 8). Il s’agit d’une haldeavec <strong>des</strong> propriétés distribuées de façon stochastique avec une orientation mixte, donnant unedirection oblique préférentielle. Ici, la variabilité <strong>des</strong> propriétés est appliquée à la taille <strong>des</strong>grains, la teneur en sulfures, <strong>et</strong> les propriétés hydriques. Les distributions utilisées sontmontrées à la figure 9 (graphiques de gauche). Sur c<strong>et</strong>te figure, on voit aussi (graphique degauche en bas) la vitesse de l’eau <strong>et</strong> (graphiques de droite) la distribution de l’oxygène, lesvaleurs de pH <strong>et</strong> les concentrations en sulfate <strong>et</strong> en fer après une période de 20 ans. Cesvaleurs sont largement influencées par la distribution <strong>des</strong> propriétés imposées <strong>et</strong> elles sont trèsdifférentes <strong>des</strong> cas où l’on impose <strong>des</strong> propriétés moyennes seulement. Ceci démontrel’importance de pouvoir prendre en compte le fait que les propriétés <strong>des</strong> matériaux dans unehalde ne sont pas homogènes ni isotropes. D’autres exemples de calculs sont présentés dansles références précitées; les travaux sur c<strong>et</strong> aspect se poursuivent.DISCUSSION ET CONCLUSIONLes résultats présentés plus haut, <strong>et</strong> ceux inclus dans les articles en référence, montrent que<strong>des</strong> progrès importants ont été réalisés au cours <strong>des</strong> dernières années relativement àl’obtention <strong>des</strong> propriétés <strong>des</strong> roches stériles par <strong>des</strong> techniques de laboratoire <strong>et</strong> de terrain. Ac<strong>et</strong> égard, la combinaison de mesures hydrogéologiques <strong>et</strong> géophysiques constitue uneapproche particulièrement intéressante car elle perm<strong>et</strong> potentiellement de déterminer ladistribution tridimensionnelle <strong>des</strong> propriétés <strong>des</strong> matériaux en place, Une approcherelativement générale pour obtenir c<strong>et</strong>te distribution a d’ailleurs été proposée récemment(Anterrieu, 2006), <strong>et</strong> elle est actuellement utilisée sur d’autres sites afin de la raffiner pour unemeilleure caractérisation <strong>des</strong> hal<strong>des</strong> existantes. Comme les éléments structuraux influencentgrandement le mouvement de l’eau, de l’air <strong>et</strong> <strong>des</strong> contaminants dans les hal<strong>des</strong>, lestechniques géophysiques apparaissent essentielles pour l’analyse <strong>du</strong> <strong>comportement</strong> <strong>des</strong> hal<strong>des</strong>dont la construction s’est faite (souvent avec peu de contrôle) par les métho<strong>des</strong>conventionnelles. Néanmoins, malgré ces avancées significatives, quelques éléments doiventencore être étudiés pour mieux caractériser les hal<strong>des</strong> existantes. A c<strong>et</strong> égard, on doitnotamment poursuivre les travaux afin d’établir un lien plus étroit entre les propriétésgéophysiques (résistivité, con<strong>du</strong>ctivité, constante diélectrique, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> les propriétés hydrogéotechniques<strong>et</strong> géochimiques <strong>des</strong> matériaux dans une halde.- 16 -


FIGURE 9 : Distribution <strong>des</strong> propriétés <strong>des</strong> matériaux dans la halde (à gauche : taillemoyenne de grains, teneur en sulfures, teneur en eau), <strong>et</strong> résultats <strong>des</strong> simulations après 20ans (à gauche : vitesse d’écoulement; à droite : concentration en oxygène, pH de l’eau, <strong>et</strong>concentrations en sulfate <strong>et</strong> en fer); résultats tirés de Molson <strong>et</strong> al., 2008).Parmi les aspects importants à considérer pour la caractérisation d’une halde existante, lesrésultats présentés plus haut montrent qu’il est essentiel de tenter d’identifier les zones où sedéveloppent les eff<strong>et</strong>s de barrière capillaire, qui ont tendance à favoriser l’accumulation d’eau<strong>et</strong> l’apparition d’écoulements localisés. Ces phénomènes peuvent se pro<strong>du</strong>ire naturellementcomme résultat de la méthode de construction, mais ils peuvent aussi être in<strong>du</strong>itsvolontairement lors de la construction de la halde, en contrôlant par exemple la position <strong>et</strong> laconfiguration (<strong>et</strong> les propriétés) <strong>des</strong> couches denses. Dans certains cas, ces eff<strong>et</strong>s de barrièrecapillaire peuvent perm<strong>et</strong>tre de dévier l’eau vers l’extérieur de la halde (Aubertin <strong>et</strong> al.,2002a ; Fala <strong>et</strong> al., 2003, 2005, 2006), aidant ainsi à mieux contrôler la qualité <strong>des</strong> eaux depercolation (Molson <strong>et</strong> al., 2005b).Ceci nous amène à insister sur le besoin de bien planifier la conception <strong>et</strong> la construction <strong>des</strong>hal<strong>des</strong>, comme on le fait pour d’autres ouvrages servant à l’entreposage <strong>des</strong> rej<strong>et</strong>s sur les sitesminiers. En ce sens, diverses propositions ont été mises de l’avant au fil <strong>des</strong> ans afind’améliorer les métho<strong>des</strong> de construction <strong>des</strong> hal<strong>des</strong>, en y insérant par exemple <strong>des</strong> zones- 17 -


favorisant un drainage contrôlé (e.g. Eger <strong>et</strong> al., 1984 ; Phelps <strong>et</strong> al., 1985) <strong>et</strong> en ré<strong>du</strong>isant lesinfiltrations profon<strong>des</strong> <strong>et</strong> l’accumulation d’eau au cœur <strong>des</strong> empilements (Fala 2002 ;Aubertin <strong>et</strong> al., 2002a ; Wels <strong>et</strong> al., 2003 ; Br<strong>et</strong>t, 2007 ; Williams <strong>et</strong> al., 2008). Mais cesmétho<strong>des</strong> sont peu utilisées en pratique, <strong>et</strong> la construction <strong>des</strong> hal<strong>des</strong> demeure encoreaujourd’hui largement dictée par <strong>des</strong> considérations opérationnelles <strong>et</strong> financières, qui sontsurtout basées sur <strong>des</strong> analyses à court terme. À plus long terme, il est toutefois avantageux demieux planifier la construction <strong>des</strong> empilements pour minimiser les problèmes de natureshydro-géotechnique <strong>et</strong> géochimique pendant <strong>et</strong> après l’opération de la mine. Les outils demodélisation présentés plus haut peuvent d’ailleurs servir à étudier <strong>et</strong> à comparer diversscénarios afin d’en arriver à une conception optimale (Fala, 2008).Pour guider la conception <strong>des</strong> hal<strong>des</strong>, il est utile de rappeler sommairement certains principesgénéraux qui découlent <strong>des</strong> travaux précités.Rappelons d’abord qu’une mine souterraine qui pro<strong>du</strong>it <strong>des</strong> roches stériles réactives (pouvantgénérer <strong>du</strong> DMA ou <strong>du</strong> DNC) a tout intérêt à ne pas créer de halde permanente. Dans un telcas, il souvent préférable d’entreposer les stériles réactifs dans le parc à rési<strong>du</strong>s miniers où ilspeuvent servir au renforcement <strong>des</strong> ouvrages <strong>et</strong> au drainage <strong>des</strong> rej<strong>et</strong>s de concentrateur(Aubertin <strong>et</strong> al., 2002c). En r<strong>et</strong>our, la teneur en eau élevée <strong>des</strong> rési<strong>du</strong>s ré<strong>du</strong>it les risquesd’oxydation <strong>des</strong> minéraux sulfureux, ce qui limite la pro<strong>du</strong>ction d’eaux contaminées pendantl’opération de la mine <strong>et</strong> à la ferm<strong>et</strong>ure. La quantité de roches stériles typiquement pro<strong>du</strong>itepar une mine souterraine est généralement compatible avec c<strong>et</strong>te approche.Lorsque l’on doit procéder à la construction d’une halde (cas d’une mine à ciel ouvert parexemple), celle-ci devrait être soigneusement planifiée. Les minéraux réactifs devraient alorsêtre entreposés de façon à minimiser leur contact avec l’eau <strong>et</strong> l’oxygène. En se sens, ondevrait adopter <strong>des</strong> techniques qui ré<strong>du</strong>isent la quantité d’eau qui y percole, en favorisant leruissellement <strong>et</strong> l’écoulement vers la périphérie <strong>des</strong> hal<strong>des</strong> (par une densification contrôlée <strong>et</strong>profilage <strong>des</strong> surfaces par exemple). Le pourtour <strong>des</strong> halde devrait en r<strong>et</strong>our être constitué dematériaux peu (ou pas) réactifs. Dans certains cas, on peut ceinturer les hal<strong>des</strong> par <strong>des</strong> rochesstériles ayant un pouvoir neutralisant, ou absorbant, ce qui engendre un eff<strong>et</strong> bénéfique sur laqualité <strong>du</strong> lixiviat. Il peut aussi s’avérer utile de contrôler la taille <strong>des</strong> particules (partamisage) dans les zones critiques, <strong>et</strong> de limiter la ségrégation (en ré<strong>du</strong>isant l’énergi<strong>et</strong>ransmise au déversement).On peut aussi utiliser les techniques de mélanges afin de créer <strong>des</strong> matériaux qui combinentles propriétés les plus avantageuses <strong>des</strong> roches stériles <strong>et</strong> <strong>des</strong> rej<strong>et</strong>s de concentrateur (e.g.Wilson <strong>et</strong> al., 2003, 2006; Bussière, 2007; voir aussi Wilson <strong>et</strong> al., ce Symposium). Cesmélanges peuvent notamment servir pour limiter les infiltrations de l’eau <strong>et</strong> le mouvement <strong>des</strong>gaz dans les rej<strong>et</strong>s. Une autre alternative consiste à placer les matériaux réactifs sous l’eau,dans les fosses ennoyées par exemple (e.g. Abdelghani <strong>et</strong> al., 2007).Durant la construction d’une halde, on devrait enregistrer la répartition spatiale <strong>des</strong> matériauxdéposés, à partir <strong>des</strong> informations fournies par la pro<strong>du</strong>ction, en notant la minéralogie <strong>et</strong> lespropriétés de base; le recueil de données devrait aussi inclure <strong>des</strong> photos (à diverses échelles)qui pourraient être utilisées afin de compléter l’identification <strong>et</strong> la caractérisation in situ (paranalyse d’image par exemple). Ces informations visent à construire un modèle structuralreprésentatif de la halde, qui tient compte de la répartition <strong>des</strong> caractéristiques (géologiques,géochimiques, hydro-géotechniques) <strong>des</strong> matériaux. Ce modèle peut ensuite servir à l’analysedétaillé <strong>des</strong> scénarios de déposition à long terme <strong>et</strong> pour la ferm<strong>et</strong>ure.- 18 -


Il faut par ailleurs suivre le <strong>comportement</strong> <strong>des</strong> hal<strong>des</strong>, à l’aide d’observations <strong>et</strong> d’uneinstrumentation appropriée. À c<strong>et</strong> égard, le travail se poursuit afin d’améliorer les instrumentsdisponibles pour le suivi hydro-géotechnique <strong>et</strong> géochimique. Des données représentatives<strong>des</strong> conditions de terrain, en termes de distribution de l’humidité, de profils de température, <strong>et</strong>de la qualité <strong>du</strong> lixiviat, sont notamment requises afin de calibrer <strong>et</strong> de valider les modèlesnumériques, qui ont été développés au cours <strong>des</strong> dernières années, <strong>et</strong> qui peuvent être utiliséspour planifier les étapes subséquentes de construction <strong>et</strong> de restauration.Au niveau <strong>des</strong> travaux de restauration, il est utile de rappeler ici que les principales techniquesdéveloppées pour les parcs à rési<strong>du</strong>s miniers ne sont généralement pas applicablesdirectement, de sorte qu’elles doivent être adaptées aux cas <strong>des</strong> hal<strong>des</strong> (e.g. Aubertin <strong>et</strong> al.,2006; Cifuentes <strong>et</strong> al., 2006).Il faut par ailleurs remarquer que peu de travaux ont été menés afin d’évaluer <strong>et</strong> de mieuxcontrôler les risques d’instabilité géotechnique <strong>des</strong> empilements (malgré les événementsmalheureux qui se sont pro<strong>du</strong>its au cours <strong>des</strong> dernières années sur quelques sites miniers). Ilest utile de rappeler que l’inclinaison de la pente <strong>des</strong> bancs d’une halde correspond à l’anglede déposition au repos de la roche stérile. Ceci fait en sorte que le facteur de sécurité local,face aux instabilités <strong>des</strong> pentes, est souvent très faible (proche de l’unité). Ceci laisse peu demarge de manœuvre lorsque les propriétés de matériaux changent, lorsque les conditionshydriques deviennent critiques (suite à la fonte <strong>des</strong> neige ou à <strong>des</strong> précipitations importantes)ou s’il y a accumulation d’eau (avec accroissement <strong>des</strong> pressions interstitielles) dans <strong>des</strong>zones localisées près <strong>des</strong> bor<strong>du</strong>res externes. Afin de ré<strong>du</strong>ire les risques s’instabilité, il estsouhaitable de ré<strong>du</strong>ire la hauteur de bancs de déposition, <strong>et</strong> de favoriser une extension latéralede la halde. La présence de couches densifiées peut aussi être utilisée afin d’améliorer lefacteur de sécurité local <strong>et</strong> global de la halde.Malgré les défis qui subsistent, on peut se réjouir <strong>des</strong> progrès considérables qui ont étéréalisés depuis une vingtaine d’années relativement à notre compréhension <strong>du</strong> <strong>comportement</strong><strong>des</strong> hal<strong>des</strong>. Les résultats présentés ici, <strong>et</strong> dans les références citées, sont très encourageants.Mais l’enjeu est important, <strong>et</strong> il requiert la poursuite <strong>des</strong> travaux. Le succès ne sera obtenuqu’au prix d’efforts soutenus impliquant à la fois les opérateurs, les firmes spécialisées <strong>et</strong> lesorganisations qui développent la technologie.REMERCIEMENTSLes auteurs voudraient remercier le personnel de la mine Laronde d'Agnico-Eagle Ltd <strong>et</strong> lespartenaires de la Chaire in<strong>du</strong>strielle CRSNG Polytechnique-UQAT en environnement <strong>et</strong>gestion <strong>des</strong> rej<strong>et</strong>s miniers.- 19 -


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