12 RÉGION L’ARC JURASSIEN VU DU CIEL 2 VU D’AVION Une région entre nature et patrimoine bâti 1 Une terre <strong>de</strong> contrastes entre lac et sapins, entre patrimoine bâti et pâturages boisés: vu du ciel, l’Arc jurassien correspond parfaitement à cette définition. Notre photographe Richard Leuenberger a pu monter mercredi à bord d’un Pilatus, mis à disposition par l’Aéro-club <strong>de</strong> <strong>La</strong> Ch<strong>aux</strong>-<strong>de</strong>-Fonds. Ses images témoignent <strong>de</strong> la richesse <strong>de</strong>s paysages d’une région où l’automne n’a pas encore réussi à mettre ses couleurs. Ces photos permettent aussi <strong>de</strong> se rendre compte <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> certains chantiers, passés ou futurs, comme à Neuchâtel le «trou» <strong>de</strong> Microcity, futur bâtiment <strong>de</strong> la microtechnique neuchâteloise, ou du quartier <strong>de</strong> la gare. Et, bien sûr, <strong>de</strong> jouer au petit jeu du «Je cherche ma maison». Qui retrouvera la sienne? � RÉD 4 3 5 6 7 L'IMPARTIAL SAMEDI 27 AOÛT 2011 1 LA CHAUX-DE-FONDS Espacité et la tour <strong>de</strong> la gare rivalisent <strong>de</strong> hauteur. 2 CRÊT DE CHASSERAL Comme si une vague verte s’apprêtait à déferler sur le pâturage... 3 LE LOCLE <strong>La</strong> Mère-Commune dans son écrin <strong>de</strong> nature. 4 NEUCHÂTEL Avec le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Maladière et le trou béant du chantier <strong>de</strong> Microcity. 5 CHASSERAL Une antenne si familière... 6 NEUCHÂTEL Comme elles ont l’air petites, les piscines du Nid-du-Crô! 7 SAINT-IMIER Avec la centrale solaire <strong>de</strong> Mont-Soleil et les éoliennes <strong>de</strong> Mont-Crosin. Photos: Richard Leuenberger
SP JEUX Roulez, petits boli<strong>de</strong>s! «Cars 2» n’excelle pas pour la qualité <strong>de</strong> ses graphismes mais prend toute son ampleur grâce à une jouabilité exemplaire. PAGE 16 SAMEDI 27 AOÛT 2011 L’EXPRESS - L’IMPARTIAL LE MAG JARDINS MUSICAUX Rencontre avec Christophe Desjardins, musicien virtuose. «Le secret <strong>de</strong> l’alto m’attirait» PROPOS RECUEILLIS PAR DOMINIQUE BOSSHARD Un altiste en chair et en os, dont le g<strong>est</strong>e <strong>est</strong> capté par un dispositif <strong>de</strong>pointe.Desuniversdéveloppés par un instrument séculaire, et amplifiés, multipliés par l’électronique. Un jeu intrigant <strong>de</strong> sonorités réactives à l’archet tenu par Christophe Desjardins, pareilles, parfois «à <strong>de</strong>s toupies», a imagé le compositeur Philippe Manoury. C’<strong>est</strong> à une surprenante immersion dans un bain <strong>de</strong> cor<strong>de</strong>s que les spectateurs <strong>de</strong>s Jardins music<strong>aux</strong>sesontlivrés,jeudisoiràCernier. Christophe Desjardins, après la création contemporaine présentée jeudi à la Grange <strong>aux</strong> concerts, vous abor<strong>de</strong>z aujourd’hui le répertoire baroque. Deux programmes pour le moins contrastés... Il me paraît très important <strong>de</strong> ne pas séparer la création et la musique contemporaine du répertoire. Il y a une continuité, pour l’interprèted’abord,quipuisesesracines dans le répertoire; pour le public ensuite,àquij’aiàcœur<strong>de</strong>montrer ces liens. Dans ces <strong>de</strong>ux concerts en particulier, j’interprète une «Partita». Celle <strong>de</strong> Philippe Manoury<strong>est</strong>unepiècemonumentale pour alto et électronique, dont chacune <strong>de</strong>s sept parties explore unmo<strong>de</strong><strong>de</strong>jeu:letrille,letrémolo, les sons harmoniques, les doubles cor<strong>de</strong>s... Pour moi, il s’agit d’une pièce charnière, <strong>de</strong> par l’utilisation <strong>de</strong> l’électronique et <strong>de</strong> par sa capacité à développer au <strong>plus</strong> loin le langage <strong>de</strong> chaque section. C’<strong>est</strong> une avancée dans l’écriture <strong>de</strong> l’instrument. Et quelles sont les particularités<strong>de</strong>la«Partita»<strong>de</strong>Bach, jouée aujourd’hui à la chapelle d’Enges? Il s’agit <strong>de</strong> la 2e Partita pour violon, une page très célèbre <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> la musique. Je l’ai transcrite pour alto, et ce g<strong>est</strong>e <strong>de</strong> transcription, je pense, correspond bien à l’instrument, car la pièce elle-même possè<strong>de</strong> déjà un côté assez sombre, un peu dramatique. Ici, chacun <strong>de</strong>s mouvements développe l’idée d’une danse: l’alleman<strong>de</strong>, la courante, la saraban<strong>de</strong>... jusqu’à la très fameuse chaconne, l’un <strong>de</strong>s sommets <strong>de</strong> la littérature pour instruments à cor<strong>de</strong>s. Bach a poussé à son maximum toute la virtuosité connue à son époque. Avant le 20e siècle, le répertoire pour alto n’existe pratiquement pas. Une raison à cela? Au départ, c’étaient toujours <strong>de</strong>s violonistes qui jouaient <strong>de</strong> l’alto, <strong>de</strong> manière occasionnelle. L’instrument avait la réputation d’être moins virtuose que le violon, moins sonore et moins brillant quelevioloncelle.Dansl’écritureà cinq voix, les parties d’alto étaient vraiment <strong>de</strong> complément. Petit à petit,c’<strong>est</strong>parlebiais<strong>de</strong>lamusique <strong>de</strong>chambreet<strong>de</strong>l’orch<strong>est</strong>requ’ila commencé à intéresser les compositeurs. Berlioz, par exemple, <strong>est</strong> l’un <strong>de</strong>s premiers à mettre en relief la singularité du timbre <strong>de</strong> l’alto.Etc’<strong>est</strong>effectivementàpartir du 20e siècle que l’on commence à entendre <strong>de</strong>s altistes virtuoses: Paul Hin<strong>de</strong>mith en Allemagne, William Primrose <strong>aux</strong> Etats-Unis, Maurice Vieux en France, Lionel Tertis en Angleterre. C’<strong>est</strong> aussi le début d’un répertoire soliste, avec Hin<strong>de</strong>mith, Bartok, Walton... Aujourd’hui, tous les compositeurs que je rencontre ont, je crois, une petite faiblesse pour l’alto. Il <strong>est</strong> aimé dans le répertoire contemporain, pour son timbre à la fois très unifié, donc très i<strong>de</strong>ntifiable, et multiple. Manoury vous a dédié sa «Partita», vous avez créé <strong>de</strong> nombreuses autres pages contemporaines, <strong>de</strong> Boulez, Berio, Nunes, Rihm... Une exploration que vous menez surtout en soliste? Jusqu’ici, j’étais membre <strong>de</strong> l’Ensemble intercontemporain. Cet ensemble <strong>de</strong> 31 musiciens réunis par Pierre Boulez, à la pointe <strong>de</strong> la création contemporaine, a connu une aventure tout à fait unique. Parallèlement à ces activités, j’ai développé <strong>de</strong> nombreux projets en soliste. C’<strong>est</strong> pour m’y consacrer <strong>plus</strong> entièrement qu’aujourd’hui je quitte l’ensemble. Les enfants s’intéressent sans doute <strong>plus</strong> couramment au piano ou au violon qu’à l’alto. Comment avez-vous rencontré cet instrument? MUSIQUE Le mythique bluesman américain se produira <strong>de</strong>main en soirée au f<strong>est</strong>ival <strong>de</strong> jazz d’Auvernier. Eric Bibb, un gentleman du blues à la voix d’ange Il n’y a pas <strong>de</strong> statistiques à ce sujet-là, mais y a-t-il réellement <strong>de</strong>s chances <strong>de</strong> ne pas finir musicien quand Bob Dylan passe souvent chez vous et que vous rencontrez parfois Woody Guthrie, père <strong>de</strong> la folk musique? Eric Bibb, qui sera sur la scène <strong>de</strong> l’Auvernier jazz f<strong>est</strong>ival <strong>de</strong>main, avait un père musicien, voilà tout. Alors il décida <strong>de</strong> l’imiter... «Je n’ai jamais vraiment lâché la guitare <strong>de</strong> mes mains dans ma vie», déclare le musicien par téléphone <strong>de</strong>puis les environs... d’Helsinki, où il habite <strong>de</strong>puis peu. «<strong>La</strong> guitare acoustique, c’<strong>est</strong> vraiment une passion, une extension <strong>de</strong> ma personnalité», confie celui qui s’inscrit dans la tradition <strong>de</strong>s pionniers du blues – notamment Robert Johnson et son Christophe Desjardins défend à la fois la création contemporaine et le répertoire. SP-ERIC BESNIER mentor Son House, qu’il a rencontré – tout en injectant une dose <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnité. «Le blues traditionnel <strong>est</strong> une part <strong>de</strong> mon inspiration, mais je puise aussi dans la country, la soul, la musique populaire.» A New York, où il naît en 1951, Eric Bibb se souvient avoir grandi au cœur d’une «belle et puissante renaissance musicale, avec <strong>de</strong>s types qui n’étaient pas encore connus, mais qui après sont <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s légen<strong>de</strong>s, comme Pete Seeger ou Bob Dylan». Après quelques atermoiements, lui aussi trace sa voie. Il découvre l’Europe dans les années 1970 puis s’établit pendant longtemps en Suè<strong>de</strong>. «J’aime vraiment beaucoup la Scandinavie, surtout pendant les ru<strong>de</strong>s hi- Eric Bibb ne se sépare jamais ni <strong>de</strong> sa guitare, ni <strong>de</strong> son chapeau. SP INSTRUMENT RARE «Un timbre très racé». «Un son qui parle tout le temps». C’<strong>est</strong> en ces termes que Christophe Desjardins situe la qualité <strong>de</strong> son instrument, un alto <strong>de</strong> Goffriller fabriqué au début du 18e siècle à Venise. «Les be<strong>aux</strong> altos sont encore <strong>plus</strong> difficiles à trouver que les be<strong>aux</strong> violons, surtout en raison <strong>de</strong> leur taille variable. Au 17e siècle notamment, on fabriquait <strong>de</strong> très grands altos, peu agiles, bridant, donc, la virtuosité. Les instruments suffisamment grands pour sonner au mieux mais suffisamment petits pour être jouables sont très peu nombreux.» � DBO vers», confesse-t-il. S’il enregistre quelques disques avant 1994, il se fait surtout connaître du grand public avec son disque «Spirit and the Blues», où il reprend <strong>de</strong>s classiques. Depuis, il s’<strong>est</strong> bâti une carrière musicale soli<strong>de</strong>, avec notamment la sortie <strong>de</strong> «Booker’s Guitar» l’année <strong>de</strong>rnière, disque encensé par la critique. Pour Eric Bibb, les années passent mais le plaisir d’être sur scène <strong>de</strong>meure intact. «C’<strong>est</strong> la meilleure partie <strong>de</strong> mon job», assure-t-il. «Le blues, c’<strong>est</strong> <strong>plus</strong> que <strong>de</strong> la musique, c’<strong>est</strong> un genre immortel, universel, spirituel. Une vraie philosophie. Alors j’essaie <strong>de</strong> transmettre toute cette énergie positive <strong>aux</strong> gens à travers mes chansons.» � NICOLAS DONNER CE WEEK-END SAMEDI «Morceau <strong>de</strong> nuit», opéra comique; création <strong>de</strong> François Cattin sur un livret d’Odile Cornuz; Grange <strong>aux</strong> concerts à 14h. «Madrig<strong>aux</strong>», Neue Vocalsolisten Stuttgart; Grange <strong>aux</strong> concerts à 17h30. «<strong>La</strong> Strada»; Grange <strong>aux</strong> concerts à 20h30. DIMANCHE «Objets trouvés», ensemble baBel; Grange <strong>aux</strong> concerts à 11h. «Viva Verdi!», Guy Bovet; temple <strong>de</strong> Dombresson à 15h. Bala<strong>de</strong> à 13h30. www.jardinsmusic<strong>aux</strong>.ch J’ai commencé, effectivement, par le piano. Je ne suis pas issu d’une famille <strong>de</strong> musiciens mais, par bonheur, mes parents nous ont proposé <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la musique. Nous étions six enfants, trois sont <strong>de</strong>venus professionnels, <strong>de</strong>ux autres amateurs! Assez vite, j’ai voulu avoir mon instrument à moi(sourire).Jenesavaispasvraiment ce qu’était un alto, mais je connaissais sa place, son côté un peucaché,intermédiaire.Ilyavait là un secret à découvrir qui m’attirait. Il faut préciser aussi que j’avais 10 ans, un âge auquel on ne peutpasjouerunalto<strong>de</strong>taillenormale.Avantd’avoiruninstrument digne<strong>de</strong>cenom,onvitdonctoute une pério<strong>de</strong> d’attente, le temps <strong>de</strong> se dire: «Si je persévère, il me sera donné <strong>de</strong> toucher ce timbre si particulier <strong>de</strong> l’alto»; un timbre qui vient essentiellement <strong>de</strong> sa cor<strong>de</strong> grave, la cor<strong>de</strong> d’ut, celle que les violons n’ont pas (rire). � INFO+ Chapelle d’Enges: Gabrielli, cinq Ricercare; Bach, Partita no2 en ré mineur; aujourd’hui à 12h. Bala<strong>de</strong> à 10h30. MÉMENTO CORCELLES Vernissage. Aujourd’hui dès 16h30, la galerie Arcane inaugure sa nouvelle exposition consacrée à Marcel Schweizer et Jean-Michel Degoumois (photo). A voir jusqu’au 17 septembre. NEUCHÂTEL Vous avez dit Pantillon? Un concert exceptionnel réunissant trois générations <strong>de</strong> Pantillon – soit huit musiciens <strong>de</strong> haut vol – aura lieu mardi à 20h30 au temple du Bas, en l’honneur <strong>de</strong>s 80 ans du patriarche, Georges-Henri. Nous reviendrons dans une prochaine édition sur le parcours <strong>de</strong> celui qui dirigea pendant 30 ans les chorales <strong>de</strong>s gymnases du canton.