14 dclgé a a eKiosque inter<strong>national</strong>a n a l y s e s &d é c r y p t a g e sSud du SoudanLes étrangersinterdits demotoRobert obetia okuga,the GuardianAu motif de luttercontre la criminalité,les autorités sudsoudanaisesont interdit auxétrangers de conduire unemoto. Sur le terrain, c'est lacommunauté ougandaisequi fait les frais de cettedécision.La décision du gouvernem<strong>en</strong>tsud-soudanais d'interdirela conduite de motos –appelées boda boda – auxétrangers aurait poussé desc<strong>en</strong>taines d'Ougandais àquitter le pays. Cette interdictions'applique égalem<strong>en</strong>taux étrangers proposantdes services de mototaxi,un moy<strong>en</strong> de transporttrès populaire au Soudan duSud.Tout contrev<strong>en</strong>ant s'exposeà la confiscation de sonvéhicule et à des poursuitesjudiciaires. Cette décisionfait suite à une série de délitset d'accid<strong>en</strong>ts de la routeimpliquant des boda boda.D'après des spécialistes,cette mesure pourrait toutefoisviser à empêcher lesétrangers de pr<strong>en</strong>dre le travaildes Soudanais."Les voleurs à moton'utilis<strong>en</strong>t pas spécifiquem<strong>en</strong>tles boda boda",explique Abraham Jok, présid<strong>en</strong>tde la fédération desmotards du Soudan du Sud.Privés de leur moy<strong>en</strong> desubsistance et vivant dans lacrainte de viol<strong>en</strong>ces, d<strong>en</strong>ombreux conducteursougandais de boda bodat<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de quitter le pays.Nsumuga John, secrétairegénéral de la communautéougandaise du Soudan duSud, déclare avoir reçu desc<strong>en</strong>taines de plaintes deconducteurs de boda boda.Certains se serai<strong>en</strong>t faitconfisquer leur moto, d'autresaurai<strong>en</strong>t été battus.Certains délinquants profit<strong>en</strong>tdésormais de la décisiondu gouvernem<strong>en</strong>t pours'attaquer aux conducteursétrangers de boda boda.John indique que desnégociations <strong>en</strong>tre son association,l'ambassaded'Ouganda et les autoritéssud-soudanaises ont étéouvertes afin d'accorder auxconducteurs étrangers deboda boda – notamm<strong>en</strong>t lesOugandais – un délai detrois mois avant la mise <strong>en</strong>application de l'interdiction.Ils ont notamm<strong>en</strong>t faitvaloir que certains conducteursavai<strong>en</strong>t dû emprunterde l'arg<strong>en</strong>t pour acheter leurmoto.De prét<strong>en</strong>dus ag<strong>en</strong>ts depoliceToutefois, tous lesmotos-taxis étrangers ontreçu l'ordre d'arrêter leursactivités afin de réduire lacriminalité, explique le chefde la police, Andrew KuolNyuon. "Le ministère nevise pas seulem<strong>en</strong>t les ressortissantsougandais maistous les motos-taxis étrangers,déclare-t-il. Nousdevons lutter contre lecrime et l'insécurité, notamm<strong>en</strong>tla nuit." Selon lui, unavertissem<strong>en</strong>t a été adresséaux Sud-soudanais pour nepas harceler les étrangers.Taban Isaac Lule Tone,conducteur ougandais deboda boda, explique subv<strong>en</strong>iraux besoins de sa familleà Kampala grâce à l'arg<strong>en</strong>tde ses courses. "Je ne sais pascomm<strong>en</strong>t nous allons vivremaint<strong>en</strong>ant que nous nepouvons plus travailler auSoudan du Sud", dit-il. Lafédération de motardsd'Abraham Jok compte prèsde 5 000 lic<strong>en</strong>ciés, parmi lesquels2 100 étrangers. Ils'agit ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>td'Ougandais, d'Erythré<strong>en</strong>set d'Ethiopi<strong>en</strong>s.James Mutazibwa, unmoto-taxi ougandais deMelekia, se dit choqué par ladécision du gouvernem<strong>en</strong>t."J'ai d'abord cru que c'étaitune plaisanterie, <strong>en</strong>suite j'aivu les forces de police arrêterdes conducteurs étrangersde boda boda", racontet-il.La plupart de ses amischerch<strong>en</strong>t à quitter le pays.Plus d'une c<strong>en</strong>taine de sescollègues se serai<strong>en</strong>t faitvoler leur véhicule par deprét<strong>en</strong>dus ag<strong>en</strong>ts de policequi les ont arrêtés sur laroute <strong>en</strong>tre Juba et Nimule,reliant la capitale sud-soudanaiseà la frontière ougandaise."J'ai perdu deuxmotos qui ont été confisquéeschez moi par de soidisantpoliciers", expliqueJames Mutazibwa.EtatS-uniSarmes : honteą nous !dan Friedman, new York daily <strong>news</strong>Le Congrès a trahi les morts et les vivants. Il a capituléde façon abjecte et r<strong>en</strong>oncé à l’interdiction desarmes semi-automatiques que l’Amérique réclamait àcor et cri depuis le massacre de l’école élém<strong>en</strong>taire deSandy Hook [qui a fait 26 victimes dont 20 <strong>en</strong>fants le 14décembre dernier].Et maint<strong>en</strong>ant ? Les législateurs vont-ils laissertom?ber le durcissem<strong>en</strong>t du contrôle des antécéd<strong>en</strong>ts desacqué?reurs d’armes ? Ils n’ont donc aucun courage ?Ils n’ont donc pas honte ? Le sénateur Harry Reid, chefde file de la majorité démocrate au Sénat, a vu les photographiesdes 20 innoc<strong>en</strong>ts massacrés à Newton à la unedu Daily News le 20 mars. Il a dû ress<strong>en</strong>tir la brûlure deces vingt paires d’yeux braqués sur lui,l’accusant d’avoir trahi sespromesses.L’interdiction des fusils d’assautdevait être l’hommage r<strong>en</strong>du à cesjeunes vies perdues, un testam<strong>en</strong>t qui<strong>en</strong> préserverait d’autres du carnage.Cela ne se fera pas, pas sous la tutelled’Harry Reid, pas sous la dominationde la National Rifle Association [NRA,le lobby proarmes].Columbine, Aurora, Virginia Tech,Tucson… Depuis 1999, les Etats-Unisont subi 47 massacres qui ont pris plusde 320 vies et blessé plus de 300 personnes.Les armes <strong>en</strong> cause étai<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>tdes armes semi-automatiquesdotées de chargeurs à grande capacitéqui crach<strong>en</strong>t des dizaines de balles <strong>en</strong>quelques secondes.C’était le cas quand le tueur AdamLanza a arp<strong>en</strong>té les couloirs et les sallesde classe de l’école Sandy Hook. C’était le mom<strong>en</strong>t oùl’horreur a poussé le pays à dire : ça suffit. Alors que laplaie était <strong>en</strong>core à vif, le présid<strong>en</strong>t Obama s’est r<strong>en</strong>dusur place pour réconforter les familles. Il a parlé pour lepays <strong>en</strong> déclarant : “Nous ne pouvons plus tolérer cela.[…] Les armes de guerre n’ont pas leur place dans nosALGERIE NEWS Jeudi 19 septembre 2013Et c’ est ce quirisque de se passer,y compris pour lecontrô le plus strictdes antécéd<strong>en</strong>ts desacquéreursd’ armes, unemesure pourtantsout<strong>en</strong>ue par 90 %de la population etdonc c<strong>en</strong>sée źtreadoptée facilem<strong>en</strong>t– ą moins quequelqu’ un ne selŹve pour m<strong>en</strong>erune campagn<strong>en</strong>ationale.rues ni nos écoles.” Les sceptiques ont fait remarquerqu’après les massacres précéd<strong>en</strong>ts les responsables politiquesavai<strong>en</strong>t juré d’agir, pour mieux se faire torpillerpar la NRA. L’ardeur à légiférer s’était estompée <strong>en</strong>même temps que l’émotion et le pays n’avait plus qu’àatt<strong>en</strong>dre le prochain bain de sang.Une telle abdication semblait impossible après SandyHook. Le présid<strong>en</strong>t avait mis son prestige <strong>en</strong> jeu sur laréforme. Le vice-présid<strong>en</strong>t allait convaincre le Congrès.Et les sondages montrai<strong>en</strong>t que l’opinion était favorableà un meilleur contrôle des armes : 55 % des Américainssouti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t l’interdiction des armes semi-automatiques.Mais qu’importe les sondages. La Chambre des représ<strong>en</strong>tants,à majorité républicaine, est peuplée de zélotesproarmes et paralysée. Les démocrates dispos<strong>en</strong>t de 55voix au Sénat, mais il <strong>en</strong> faut 60 pourfaire avancer une réforme significative.Harry Reid a déclaré ne pas pouvoirtrouver 5 voix républi?caines et a doncdécidé de séparer l’interdiction desarmes semi-automatiques du reste duprojet de loi et de la prés<strong>en</strong>ter indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>tau vote sous la forme d’unam<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t qui devrait être rejeté.Harry Reid vi<strong>en</strong>t du Nevada, il estlui-même possesseur d’armes et c<strong>en</strong>’est pas lui qui allait m<strong>en</strong>er unegrande campagne <strong>national</strong>e pour l’interdictiondes fusils d’assaut. Il préfèreque toute cette affaire se tasse le plusrapidem<strong>en</strong>t possible. Et c’est ce quirisque de se passer, y compris pour lecontrôle plus strict des antécéd<strong>en</strong>ts desacquéreurs d’armes, une mesure pourtantsout<strong>en</strong>ue par 90 % de la populationet donc c<strong>en</strong>sée être adoptée facilem<strong>en</strong>t– à moins que quelqu’un ne se lève pour m<strong>en</strong>erune campagne <strong>national</strong>e.Les familles de Newton et les victimes à v<strong>en</strong>ir ne peuv<strong>en</strong>tqu’espérer qu’Obama jouera ce rôle, le rôle qu’ilavait promis. Il a le devoir de le faire.D. F.
Kiosque inter<strong>national</strong> dclgéa aa n a l y s e s &d é c r y p t a g e se15amina Sbouē :La Fem<strong>en</strong> rep<strong>en</strong>tieHouda Belabd, ahram HebdoPour alerter l’ opinionpublique, elle avait poséseins nus sur Facebook.Aujourd’ hui, aprŹsavoir claqué la porte desFem<strong>en</strong>, la Tunisi<strong>en</strong>neAmina Sbouē a décidé depoursuivre ses études <strong>en</strong>France. A 19 ans, elle nesouhaite plus qu’ unechose : se débarrasser deson étiquetted’ islamophobe etcomm<strong>en</strong>cer un<strong>en</strong>ouvelle vie …Amina Sbouï a claqué la porte duFem<strong>en</strong> et <strong>en</strong> a mis la clé sous lepaillasson. Elle a tourné la <strong>page</strong>de son insurrection contre lemonde et souhaite aller vers l’avant.Bouleversée, confuse, vidée de ses mots. Telest son état d’âme actuel, à <strong>en</strong> croire lamanière avec laquelle elle se décrit : « Jesuis déboussolée. Je ne suis plus capable derev<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> arrière et de raconter, <strong>en</strong> détail,le processus de mon incarcération, de maremise <strong>en</strong> liberté et de l’att<strong>en</strong>te de la datede mon deuxième procès. La pression psychologiquem’a épuisée et l’opinionpublique arabe est acerbe ». Elle a <strong>en</strong>vie defaire court. Les détails n’ont plus aucunesignification pour elle. Tout ce qu’elle saitet tout ce qu’elle veut faire passer, c’estqu’elle n’est plus une Fem<strong>en</strong>.« Dire que je m’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ais à l’islamquand je faisais partie du Fem<strong>en</strong> est archifaux.Je ne me suis jamais opposée aux religions,mais à certains religieux. Je suis etj’ai toujours été contre l’obscurantisme.Contre les sociétés patriarcales et contre lesfemmes qui se soumett<strong>en</strong>t à des moeursarchaïques », se déf<strong>en</strong>d-elle, avant d’<strong>en</strong>chaîner: « J’ai tourné mon dos au mouvem<strong>en</strong>tle jour où j’ai comm<strong>en</strong>cé à avoir desdoutes sur ses sources de financem<strong>en</strong>t. Estilfinancé par Israël ? Par les Etats-Unis ? J<strong>en</strong>’<strong>en</strong> sais ri<strong>en</strong>, autant partir ! ».Elle poursuit : « Contrairem<strong>en</strong>t à ce quecertains médias racont<strong>en</strong>t, je n’ai pas quittéle réseau sous la pression de ma famille. Jesuis majeure et vaccinée. J’ai rejoint lemouvem<strong>en</strong>t de mon plein gré et c’est decette manière aussi que je lui ai tourné ledos (…) Je ne fais plus partie de ce courantparce que je me suis r<strong>en</strong>du compte qu’il estislamophobe, antireligieux voire extrémiste.Je n’ai jamais été fière d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre lesféministes europé<strong>en</strong>nes scander AminaAkbar ou A bas l’islam. Il est vrai que je nesuis pas religieuse, mais j’ai beaucoup derespect pour la liberté de croire. Je respectetoutes les religions et tous les croyants, àl’exception des islamistes et autres extrémistes,bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t ».Elle s’appelle Amina Sbouï. Mais c’estsous son pseudonyme Amina Tyler qu’elles’est fait connaître auprès des internautesdu globe <strong>en</strong>tier. A 18 ans, cette jeuneTunisi<strong>en</strong>ne a posé <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ue d’Eve à deuxreprises. La première fois date du mois demars dernier. Amina a posté une photod’elle sur sa <strong>page</strong> Facebook, seins nus, <strong>en</strong>pr<strong>en</strong>ant le soin de marquer sur sa poitrine,à l’<strong>en</strong>cre de la colère : « Mon corps m’apparti<strong>en</strong>tet n’est source d’honneur pourpersonne ». Une phrase qui a causé l’ire desislamistes tunisi<strong>en</strong>s, non sans mettre <strong>en</strong>émoi les activistes de Fem<strong>en</strong>. Un tohubohuhors norme et un énorme tollémédiatique s’<strong>en</strong> sont suivis. La justice,quant à elle, a crié à l’outrage et le gouvernem<strong>en</strong>ttunisi<strong>en</strong> a exprimé son indignationface à cette « dégradation des moeurs communes». Les salafistes l’ont m<strong>en</strong>acée demort et sa famille l’a <strong>en</strong>levée, puis séquestréequelque part à Kairouan.L’affaire ne s’est, hélas, pas arrêtée surun chemin si inextricable. Le mouvem<strong>en</strong>tFem<strong>en</strong> est bi<strong>en</strong> plus influ<strong>en</strong>t qu’il puisse <strong>en</strong>avoir l’air, et ce, malgré les admonestationsde ses opposants. Eneffet, alors que lesmédias du monde arabe<strong>en</strong> étai<strong>en</strong>t aux discoursC’ est nous qu’ ilfaut combattre, alors,et non les vraiescatastrophes socialesqui empźch<strong>en</strong>t lepays d’ avancer »,conclut Amina Sbouē.ALGERIE NEWS Jeudi 19 septembre 2013moralisateurs, AminaSbouï est remise <strong>en</strong>liberté, le 1er août, sousla pression de l’opinionpublique inter<strong>national</strong>e.Une pression qui a comm<strong>en</strong>céà se faire s<strong>en</strong>tirquelques semaines plustôt. Ce fut à l’occasion d’une visite diplomatiquedu présid<strong>en</strong>t François Hollande<strong>en</strong> Tunisie. Ce dernier, <strong>en</strong>couragé parHuman Rights Watch et la Fédérationinter<strong>national</strong>e des Ligues des droits del’homme, a exigé la libération de la jeunefemme. A sa sortie de la prison de Sousse,elle prépare, hélas, son deuxième coup.Aussitôt décidé, aussitôt fait. En effet,Amina publie sur la toile un deuxième clichéd’elle, seins nus, sur lequel elle allumeun cocktail Molotov avec une cigarette.Quelques semaines plus tard, elle constate,soudainem<strong>en</strong>t, que Fem<strong>en</strong> est antireligieux…Il faut dire qu’il y a anguille sous roche.Car le mouvem<strong>en</strong>t est, par définition, antireligieux.En Europe, il s’oppose à la représ<strong>en</strong>tationmême de l’Eglise catholique. Deplus, ses membres dénonc<strong>en</strong>t, par leursrev<strong>en</strong>dications, le monopole des figuresmasculines dans le domaine religieux. Enmême temps, il est bi<strong>en</strong> vrai que les Fem<strong>en</strong>rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>t la liberté pour tout le monde,y compris pour les croyants …« Il est vrai que je ne fais plus partie desFem<strong>en</strong>, mais j’avoue une chose : j’ai beaucoupappris de cette expéri<strong>en</strong>ce. Il est vraique la philosophie du courant ne me siedplus, mais je suis touchée par leur solidarité.Je ne savais pas que mon adhésion aumouvem<strong>en</strong>t Fem<strong>en</strong> allait m’ouvrir les yeuxsur des choses pareilles,mais, au-delà du modede financem<strong>en</strong>t et desmessages islamophobes,il faut avouer que leurunion est une belleleçon. Autrem<strong>en</strong>t dit,même si la vision de cesfemmes est différ<strong>en</strong>te dela mi<strong>en</strong>ne, je m’estimeheureuse d’avoir étéépaulée par elles »,déclare Amina. Et d’ajouter : « A vrai dire,contrairem<strong>en</strong>t à ce que certains médias seplais<strong>en</strong>t à inv<strong>en</strong>ter, je ne regrette pasd’avoir publié ces photos. Si elles étai<strong>en</strong>t àrefaire, je les aurais refaites … ».Aujourd’hui, elle vit au pays de laliberté. La France, un pays dont le ministèredes Affaires étrangères a promis de ladéf<strong>en</strong>dre contre tous ceux qui mett<strong>en</strong>t àl’index sa liberté d’agir. Cep<strong>en</strong>dant, elleappréh<strong>en</strong>de son prochain procès dont ladate est <strong>en</strong>core inconnue. « Je ne sais pas cequi pourrait bi<strong>en</strong> m’att<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> Tunisie. Ici<strong>en</strong> France, je prépare mon baccalauréat.Autrem<strong>en</strong>t dit, il s’agit d’une année décisivedans ma vie. De leur côté, les faux gardi<strong>en</strong>sde la révolution du Jasmin <strong>en</strong> sont<strong>en</strong>core à mes deux photos nues. Je ne suispas prête à perdre ma scolarité à caused’une histoire pareille. Et si je n’ai plusconfiance <strong>en</strong> la justice tunisi<strong>en</strong>ne, c’estparce qu’il s’agit d’une justice qui exécute,à la lettre, les ordres des islamistes qui sontaux commandes du pays. La Tunisie est àdes années lumières de l’indép<strong>en</strong>dance dela justice », affirme-t-elle.En outre, la célèbre Fem<strong>en</strong> ukraini<strong>en</strong>ne,Inna Shevch<strong>en</strong>ko, a réagi sur son compteTwitter <strong>en</strong> dénonçant la trahison d’Amina.Pour elle, la Fem<strong>en</strong> rep<strong>en</strong>tie a trahi toutesles femmes qui ont agi pour sa libération.Celles qui se sont mobilisées corps et âmedurant la campagne Free Amina, mais aussices 3 militantes europé<strong>en</strong>nes qui avai<strong>en</strong>tpassé un mois <strong>en</strong> prison à Tunis pour avoirmanifesté la poitrine dénudée. « Elles voulai<strong>en</strong>tm’aider, mais cela a aggravé mon cas.Si seulem<strong>en</strong>t elles s’étai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>seignéesauprès de mes avocats avant de s’av<strong>en</strong>turerainsi », s’interroge Amina Sbouï.Cette affaire, a priori pas comme lesautres, continue de faire couler beaucoupd’<strong>en</strong>cre <strong>en</strong> Tunisie. Ce constat est d’autantplus vrai que Fem<strong>en</strong> Tunisia compte, maint<strong>en</strong>ant,une deuxième recrue. Il s’agit deMeryem, une jeune Tunisi<strong>en</strong>ne qui a choiside marcher sur les pas d’Amina. De ce fait,les islamistes radicaux ont décidé de combattrece phénomène « gênant ». De même,des pirates informatiques de la mouvanceEnnahda ont piraté la <strong>page</strong> Facebook dugroupe néoféministe Fem<strong>en</strong> Tunisia.« La Tunisie islamiste est bi<strong>en</strong> pire quecelle de B<strong>en</strong> Ali. Parce que les membres duparti d’Ennahda sont davantage choquéspar les femmes nues que par la famine, lapauvreté, l’ignorance et la cherté de la viequi séviss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Tunisie. C’est nous qu’ilfaut combattre, alors, et non les vraiescatastrophes sociales qui empêch<strong>en</strong>t lepays d’avancer », conclut Amina Sbouï.