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Communiques-tu avec d'autresdoctorants ou chercheursindépendants?Non, pas vraiment. Je suis plusen contact avec des artistes. Maisj’aimerais beaucoup rencontrer d’autreschercheurs.La r e c h e r c h e e n d a n s e p o u r u n e a p p r o c h e p l u s c o m p l è t e d el’h i s t o i r e c u lt u r e l l eD’après un entretien avec Staf Voschercheur de la FWO 1 à la K.U.L., section Histoire Culturelle Après 1750.Si tu n’avais pas eu de boursepour ta thèse, aurais-tu entamé tarecherche?Oui, elle était déjà commencée. Maisle fait d’avoir une bourse de rechercheest une forme de reconnaissance quivalorise en quelque sorte mon travail,et m’encourage à le poursuivre.Que signifie pour toi être chercheuseen danse?Cela veut dire beaucoup de choses.Pour le dire simplement, c’est peut-êtrequelqu’un qui essaie de comprendreun peu mieux la danse. Mais je pensequ’il est important de différencier leschercheurs praticiens et ceux qui seconcentrent essentiellement sur larecherche théorique ou historique. Ladémarche et la méthodologie ne sontpas les mêmes CDP1. ex. e. r. ce est un lieu de passage vers la vieprofessionnelle d’artiste chorégraphique maisprivilégie aussi d’autres passages et passerellesvers d’autres arts et d’autres façon d’envisagerces métiers. Le programme s’invente, se signed’abord autour des artistes et des personnalitésqui la créent et se pense autour d’un ensemble demoyens, d’outils et d’espaces mis à la dispositiondes étudiants.Quel a été ton parcours d’étudesavant d’entreprendre ta thèse?J’ai étudié l’Histoire moderne à la K.U.L.Pendant mes licences, je n‘ai jamais travaillésur la danse mais sur la musique.Je suis musicien amateur et j’avais prisun certain nombre de cours optionnelsen musicologie. Mon sujet de mémoireportait sur les liens entre la musique, lapolitique et l’idéologie en Belgique dela fin du 19 e jusquà 1940. Une bonnepartie était consacrée à l’esthétique dela musique en Flandre pendant l’entre-deux-guerres.Une fois licencié, jesuis allé faire un MA en Angleterre, àYork, en Cultural History. J’ai fait undeuxième mémoire, sur le Festival deYork, connu notamment pour ses reprisesde mystères médiévaux. Jusque là,aucune trace de danse donc. Puis j’aidemandé une bourse au FWO qui estla seule possibilité pour un chercheuren Histoire. Pour ce type de bourse, ilfaut concevoir et proposer un projet. Etlà j’ai fait une proposition de rechercheen Histoire de la danse. Même si je nel’avais pas étudiée.Pourquoi la danse?J’avais travaillé sur la musique mais jesentais que j’avais atteint mes limites.Je ne voyais pas dans quelle directionj’aurais pu pousser plus loin mes recherchessur le contexte belge. En plus, laconcurrence est forte en musicologie.Ayant envie de travailler sur les arts engénéral, sur la vie culturelle belge et lecroisement des disciplines, je me suisvite rendu compte que l’Histoire de ladanse pouvait m’offrir cela, avec l’avantagede rester malgré tout liée à l’Histoirede la musique. En plus, quasimentpersonne ne s’y intéressait dans les universitésbelges. Une autre motivationimportante, plus pragmatique, était queje ne voulais pas d’un sujet polémique,comme le nationalisme, les syndicats…L’histoire de la danse en Belgique m’asemblé être un havre, une petite nichepour un chercheur, où on me laisseraitÉcorces et corps #3 © Anouk Meurrenstravailler tranquillement, sans devoirrendre de comptes à trop de monde. Etj’ai eu de la chance, mon projet a été retenu.J’ai proposé un sujet susceptibled’intéresser les professeurs d’histoireet qui pouvait contribuer à l’avancée dela recherche en Histoire et en Histoireculturelle en Belgique. J’ai fait évidemmentdu «name-dropping», c’est à direque j’ai essayé de mettre en évidencedes grands noms de la culture belge decette époque comme Georges Rodenbachou Paul Van Ostaijen qui avaientd’une manière ou d’une autre des liensavec la danse. Avec le recul, et pourêtre honnête, je ne suis pas sûr quej’ai eu cette bourse parce que le sujetportait sur la danse. Mais probablementdavantage en raison de mon parcoursacadémique personnel et ses convergencesavec les opportunités académiquesdu moment.Ton choix n’était donc pas lié à unepratique personnelle de la danse?Non, je n’ai jamais pratiqué la danse.J’ai un handicap moteur d’ailleurs etje dois avouer que c’est assez loin demoi. Mon intérêt pour la danse était plutôtintellectuel. Et je ne suis pas sûr qu’ilsoit indispensable de pratiquer la dansepour mon sujet, qui traite plus de laréception et des discours sur la danse.Ce qui me manque, par contre, ce sontdes connaissances en matière de techniquede danse, qui peuvent être utilespour comprendre les discours.Et ta pratique de spectateur?Je pense qu’assister à des spectaclesaujourd’hui me fait prendre consciencede la nécessité pour un historien de nepas juger si une pièce est bonne oumauvaise, que ce soit dans le passéou dans le présent. Son travail consisteà essayer de comprendre le cadredans lequel une création s’inscrit. Parailleurs, assister à des recréations deballets historiques m’est très utile,même si je dois, une fois de plus restervigilant au cadre actuel de la reconstructionpour éviter des anachronismesd’interprétation.Peux tu dire brièvement sur quoiporte ta recherche?Sur la «danse artistique» de 1890 à1960 en Belgique. Je travaille sur quatreniveaux. 1) Ce qui s’est passé enBelgique de 1890 à 1960. Depuis lepassage de Loïe Fuller jusqu’à Béjart.Et notamment comment on s’est appropriéici la danse «moderne» venued’ailleurs. 2) La réception par les critiqueset l’analyse des discours sur ladanse (verbaux et visuels). 3) La relationavec les autres arts. L’influence dela danse sur l’esthétique et la philo etnotamment les débats sur la hiérarchiedes arts… 4) L’appropriation et l’expressionpar la danse des valeurs etdiscours d’autres domaines comme lapolitique, la religion, l’éducation…Trouves-tu que l’université fournitun cadre optimal pour ta recherche?Je vois à la fois des avantages et desinconvénients au cadre universitaire.Ce qu’il m’offre d’abord, c’est le cadrestructurel et financier. Sans cela, jen’aurais pas entrepris cette thèse. Enplus de ça, je suis entouré de collèguesqui travaillent dans d’autres domaineset avec qui j’ai l’occasion de discuter.Et puis, une autre chose très importante:l’université m’offre l’occasion d’enseigner,dans le cadre de séminaires,d’écrire et de publier des articles, et desuperviser des travaux d’élèves. Lesinconvénients maintenant. Personneà la K.U.L. ne peut vraiment m’aidersur les questions de danse proprementdites. Je suis en contact avec unprofesseur de l’Université de Leyden,spécialiste des danses de l’Antiquité,avec qui j’ai des discussions d’ordreméthodologique. Mais en Belgique jeme sens isolé. Ensuite, la rechercheen Histoire de la danse n’offre pas devéritable débouché académiques ici. Ilsera probablement difficile de faire unpost-doctorat avec ce sujet car il n’y apas de perspective de création de postede professeur ordinaire en danse àla K.U.L.. Si je veux avancer dans lesrecherches sur l’Histoire de la danseen Belgique, je devrai probablement lefaire hors université. Á moins de le réorienter,ce dont je n’ai pas envie. Et ceciest un autre problème de la rechercheen danse à l’université: le manque deliberté individuelle dû aux obligationsdu parcours académique. Or j’ai envied’écrire sur ce qui m’intéresse, et pasnécessairement de faire du lobbyinginternational, par exemple, comme ilva de soi quand on brigue une carrièreuniversitaire. Mais il va sans dire que,pour le moment, dans le cadre de mondoctorat, l’université m’apporte un soutientrès précieux.Penses-tu que l’université en Belgiquedevrait faire d’avantage de placeà la danse dans ses programmes?L’absence de cours sur la danse t’at-ellemanqué?De mon point de vue, je crois que le faitque la danse ne figure pratiquementpas dans les cursus universitaires belgesn’est pas spécialement grave. Ál’Université d’Anvers, il y a quelquescours d’Histoire de la danse et d’Esthétique.Mais personnellement, je n’en aipas eu besoin. Une autre chose aussi,qui aurait pu m’être utile, ce sont desstages pour développer mes connaissancestechniques. Par exemple descours en Labanotation, ou en RythmiqueDalcroze… Mais pour ça je pour-17

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