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PAYSAGEUn s c h é m a d i r ec t e u r p o u r l a d a n s e e n Fl a n d r eÀ l’origine de ce master plan pour ladanse, il y a la première application duDécret des Arts décidé pour la période2006-2009 par Bert Anciaux, Ministrede la Culture flamande, et considéré parle secteur, comme ne représentant pasune politique réellement appropriée,face à la place qu’occupe la danse flamandesur la scène internationale. Undossier publié dans la revue du VlaamsTheater Instituut, Courant, avait permisde faire un premier tour d’horizondes problèmes. Dans ce dossier estapparue la proposition de Théo VanRompay, le directeur actuel de PARTS,de réfléchir à une politique intégréeen matière de danse, qui prendrait encompte tous ses aspects et non plus saseule production. Une journée d’étudeDinsdag Dansdag a permis de tracerles pistes à explorer et a débouché surune série d’ateliers composés d’expertsdans tous les domaines touchéspar la danse. De là, est né ce masterplan ou schéma directeur après deuxannées de travail. Un avant-proposhistorique du journaliste Pieter T’Jonckintroduit l’étude qui explore à traverssix thèmes les besoins de la danse ety joint des recommandations. Cetteremarquable analyse de presque centpages se trouve en trois langues sur lesite www.vti.be. Nous en proposons iciles grandes lignes, avec l’aimable autorisationdu VTI.Pi e t e r T’Jo n c k, La d a n s e e n Fl a n-d r e d e 1993 à 2007par ailleurs que l’application premièredu décret en 2006 ne permettait pasde soutenir des structures organiséesautour d’un seul artiste, et qu’elle redirigeaitles artistes vers les grandes maisonsde production (qui sont plus calquéessur le théâtre) qui voient ainsi enparallèle un éparpillement des moyensdans les petites structures. Quant auxévaluations, elles n’ont pas été suiviesd’une politique «à suivre». Conforme àl’analyse de terrain réalisée par le VTIet publiée en 2007, Metamorfose inpodiumland, et d’autres publiées dansla revue Courant, ce master plan veutidentifier les spécificités de la danse,ce qui revient à identifier ses fonctions(formation, création, diffusion, information,représentation…) ainsi que sesprotagonistes (producteurs, artistes,structures, compagnies,...). C’est l’objetdes chapitres suivants.La p r o d u c t i o n d e la d a n s eLe récent bilan Metamorfose in podiumlandavait déjà démontré l’importancedes changements survenus au niveaude la production de danse entre 1993et 2005. Soit une augmentation de 434% sur douze saisons pour atteindre lechiffre de 178 productions par an en2004-2005. Les autres caractéristiquesde cette évolution sont: l’hybridationdes productions, leur interdépendance(c’est-à-dire le fait qu’elles soientcréées en coproduction pour 50 %d’entre elles), leur internationalisationde la production de la danse s’expliqueen fait davantage par la croissancedes organisations liées à la productionet, plus précisément, celles situées àl’étranger, en explosion depuis 2001,mais existantes dès 1993. Avant 2000,la croissance de la production étaitdavantage le fait des structures subventionnéesdans le cadre du décret,comme les Centres d’art. C’est leur capacitéde coproduction et non de productionqui a augmenté parallèlement.En cause, une demande croissante etun éparpillement des aides. Le constatest donc un phénomène d’interdépendanceaccrue.Cette croissance de la production etl’interdépendance des productionsprésentent à la fois des opportunitéset des périls pour la danse qui souffre,plus que tout autre art, de la «maladiedes coûts». À son origine, des facteurscomme le temps, l’intensité du travail etl’espace. Suivent les premières recommandationsde ce master plan, destinéesd’une part aux autorités et d’autrepart aux protagonistes de terrain. Auxpremiers, il est proposé de trouver unéquilibre entre continuité et innovationdans le paysage de la danse, de pratiquerune approche fonctionnelle et uneévaluation qualitative intégrée, d’octroyerplus d’argent pour les projets,avec une enveloppe minimum et le coûtsalarial pour paramètre, et d’augmenterles infrastructures comme les lieux derépétition.productions et d’organisations de dansetout en étant liée à celles-ci. Autrefacteur d’explication: la forte attractionde Bruxelles comme capitale de la danse.Notons que l’emploi n’augmentepas pour autant. Dans la catégorie oùla croissance est la plus forte, à savoircelle des passants, 1.200 personnesparticipent une seule fois à une seuleproduction, ce qui traduit un éparpillementde la profession, même s’il existeun noyau d’artistes plus réguliers. Ladistinction entre vrais et faux passants,sur et hors scène… permet de confirmerque les danseurs constituent lamajeure partie des artistes en croissance.C’est une situation qui présentedes opportunités et des périls, nonseulement pour la danse mais pour lesartistes eux-mêmes. Par exemple, celacrée une diversité du paysage de ladanse, mais avec pour revers un faiblepourcentage d’élus et des conditionsde travail et de vie précaires pour lesautres. Les élus doivent eux, adopterparallèlement un profil d’entrepreneur,jonglant entre autres avec la législationpour assurer la pérennité de leurstructure. La première recommandationdu rapport destinée aux autoritéspubliques est ainsi une meilleure répartitiondes compétences entres leursdifférents niveaux ainsi que plus detransparence. La création récente dessubventions d’accompagnement autrajet par la Vlaamse Gemeenschapscommissieà Bruxelles témoigne d’unecertaine prise de conscience. Pour favoriserla mobilité internationale desCette partie contextualise les évolutionsdans le secteur de la danse en Flandredepuis 1993, date du premier décret surles arts de la scène. «Un décret fait surmesure pour le théâtre», fait remarquerle journaliste Pieter T’Jonck, et qui anéanmoins été suivi du grand boum dela danse contemporaine en Belgique.Effet d’une politique en danse? «Non»,répond-il, car la majeure partie desmoyens de la danse vient de l’étranger,via les coproductions et les résidences.Les subventions se contentant, sil’on peut dire, de faire office de leviers.Pieter T’Jonck aborde ensuite le rôlede PARTS, les origines des nouveauxchorégraphes, le fait que la dansecontemporaine soit devenue un champde pratiques diverses, que l’offre soit àla fois plus étendue et hybride. Pointd’orgue de ce rapide tour d’horizon, lechangement de cap du Koninklijk Balletvan Vlaanderen sous la houlettede Katryn Bennetts. Et Pieter T’Jonckconclut: «Le point faible de la dansen’est ni sa production ni la qualité desa production mais sa renommée et sadiffusion en Belgique même, où les jeuneschorégraphes ne peuvent percer».Le ton est donné.Bi-Polar de David Hernandez© Tine De Clerck04In t r o d u c t i o nPartant du constat qu’il est difficile dedéfinir le concept de danse contemporainetant sa pratique hybride se faitcroissante, ce qui ne l’empêche pasd’avoir une identité et des caractéristiques,dont l’impact sur ses conditionsde production, de diffusion et de communicationest important, le groupede travail du master plan en fait deuxautres: primo, que le processus créatifde la danse est coûteux et, secundo,qu’elle opère dans un contexte international.Il revient ensuite sur la rondedes décrets, dont la dernière versiona institué un statu quo pour la danse,puisqu’aucune nouvelle structure n’aété acceptée dans le système des subventionsstructurelles pluriannuelles etce, même si un rattrapage en juin 2007a concédé des agréments de deux ansà trois jeunes compagnies. Soulignantet leur individualisation c’est-à-dire lefait qu’elles concernent surtout des artistesde passage et non plus des artistes«maison».Nous n’allons pas entrer ici dans le détaildes chiffres, mais relayer la questionque pose le rapport et les réponsesqui y sont apportées: comment expliquerune telle croissance? L’augmentationdes subventions dès 1993, dateà laquelle la danse obtient un soutiendécrétal, est importante mais n’expliquepas tout. Depuis 1997, on a bienvu une augmentation du budget en termesabsolus, mais aucune augmentationrelative dans le contexte du budgetglobal pour les arts de la scène. Parallèlement,la croissance de la productionde la danse est beaucoup plus élevéeque dans les autres secteurs des artsde la scène. Il y a donc un décalageentre l’évolution des productions etcelle des subventions. La croissanceAux seconds, le master plan recommanded’effectuer une sélection dansla perspective de donner plus, à moinsd’artistes, de prêter davantage attentionaux pré et postproductions, dans lesens d’une plus grande diversité, maisdéfinie clairement, et de favoriser lesinitiatives personnelles en matière d’occupationd’infrastructures.L’a r t i s t e e n ta n t q u’i n d i v i d uPremière constatation, il y a un tiersd’artistes en plus depuis 2002, quasiexclusivement dans la catégorie despassants, c’est-à-dire qui ne travaillentpas régulièrement dans le secteur (flamand).En effet, la majorité des artistestravaillent différemment d’il y a quinzeans, c’est-à-dire en free lance pourplusieurs compagnies et non plus pourune seule. Cette croissance est cependantinférieure à celle du nombre dedanseurs, il faudrait uniformiser et décomplexifierla législation relative à lacirculation des personnes dans l’UE ycompris celle d’artistes non européens.La convention collective du secteur desarts de la scène devrait elle, être adaptéeà la pratique en free lance. Pratiquequi doit retenir également l’attention dudroit du travail, ne serait-ce que pourles législations fiscales. L’accompagnementde la carrière de l’artiste est présentdans certains travaux et concertationssocioprofessionnelles, mais ilfaut aller plus loin… par exemple encréant un certificat d’expérience. Quantà la reconversion, sans programme detransition adaptée, elle reste marginaleet illusoire. Le plan de reconversion offertpar le Ballet royal de Flandre estune exception. L’adaptation de la politiqueculturelle a un rôle à jouer dansles points évoqués plus haut, mais ilfaut aussi adapter les bourses aux freelance, améliorer les délais des deman-

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