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27222 ko - Contredanse

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PRATiquesser me procure plus de joie. Mais c’estprobablement ainsi parce que le butpremier des danses folk est de s’amuseralors que la danse contemporaineest une forme d’art performatif, fait pourla scène. J’aime les deux pour des raisonsdifférentes.Comment l’une peut-elle nourrirl’autre ?Cela peut être simplement au niveautechnique: on peut toujours bénéficierd’une autre pratique de danse. Celapermet de faire un mouvement de différentesmanières. Pour donner juste unexemple issu de ma propre expérience,la danse folk m’ancre plus dans le solpour la danse contemporaine, et inversement,mes mouvements en dansefolk gagnent en fluidité grâce ma pratiquede la danse contemporaine. Maisce n’est pas toujours aussi évidentqu’une forme bénéficie d’une autre;parfois, elles peuvent aller à l’encontrel’une de l’autre.Conceptuellement, ces deux dansessont aussi, selon moi, un intéressanttandem. Par leur définition, elles semblenttrès opposées. La danse folk esta priori tournée vers le passé, elle chercheà le préserver, à le lier au présent.C’est un système plutôt fermé, où l’onétudie les danses et le comportementde nos ancêtres avec le plus de précisionpossible. Nous cherchons à développerune forme d’authenticité, ce quisignifie qu’il y a un code de référencestrict qui constitue la base de notre étudede ces danses.En danse contemporaine, «tout estpossible». Chacun crée ses propresrègles et systèmes et s’ils ne conviennentplus, on peut les changer. C’estcomplètement ouvert, comme un grandloft où l’on peut construire ses propresmurs. Où l’on peut choisir aussi de nepas en construire du tout. C’est une recherchepermanente, c’est une perpétuellemise à jour, c’est ce que signifie«contemporain».Tu donnes régulièrement des stageset des animations. Qu’essayes-tu detransmettre aux amateurs?Au-delà de l’enseignement des pas,ce qui est vraiment important pour moic’est de transmettre l’esprit de la danseen question. J’encourage les gensà improviser le plus possible avec lespas (l’improvisation constitue une desbases fondamentales des danses folkhongroises et tsiganes), et même s’ilsn’en connaissent que deux ou trois, des’amuser avec autant qu’ils peuvent.Dans le cas des danses de couple, jesouligne l’importance de la relation entreles deux personnes. Il s’agit de deuxpersonnes dansant ensemble dans unsystème et pas seulement l’une à côtéde l’autre. Que ce soit en danse folk ouen danse contemporaine, c’est toujoursbien d’apprendre à être attentif auxgens autour de soi et de les prendre encompte.«Le f o l k c o m m e u n e p o r t e v e r s l a d a n s e e n g é n é r a l»D’après un entretien avec Koen Dhondt, danseur et pédagogueKoen Dhondt est passionné de dansefolk depuis son enfance. Après avoirparticipé à des performances de dansesflamandes, des Balkans et d’Israël,il se spécialise dans les danses decouple et se met à enseigner à partirde 2002 dans différentes structures(Muziekpublique, les Boombal, les BalsModernes…) avant de fonder sa propreassociation Frissefolk à Bruxelles.Peux-tu nous dire ce que l’on entendhabituellement par danse folk?J’aime reprendre les définitions des frèresChampion, des Auvergnats. Ils distinguentles danses traditionnelles desdanses folkloriques et du folk. Les premièressont propres à des sociétés rurales.La danse y est une activité socialepartagée (lors des bals et des fêtes).Chaque village a ses danses et chaquedanseur a sa spécificité qu’il peut mettreen avant en improvisant à son gré.Ces danses, tout comme ce type desociété, ont quasiment disparu en Europe.Les danses folkloriques, ont pourprincipale caractéristique d’être destinéesà la scène. Elles sont un moyende reconnaissance d’une région, maisaffichée et portée fièrement comme undrapeau que l’on montre à tous en tantque richesse culturelle. Le but est quece soit «beau», les costumes sont trèsimportants, tout le monde doit faire lesmêmes pas. Elles sont encore très activesdans certaines régions. Quant auxdanses folk, dans lesquelles je me reconnaisaujourd’hui et que j’enseigne,ce sont des danses de société héritéesde différentes cultures européennes (lesplus courantes sont la valse, la polka,la mazurka, la scottish, mais aussi lesrondeaux, les bourrées…). Dans le milieufolk, ce qui prime, c’est avant tout leplaisir de la danse. Le plaisir de la musique,de faire partie d’une grande familleaussi, où les contacts sont faciles.Tout le monde peut danser avec tout lemonde et, surtout, ce sont des dansesrelativement accessibles. Toutes ne nécessitentpas de longs apprentissagescomme le tango, par exemple. Ce quipermet à tout un chacun de se lancerquand il le souhaite. Une autre spécificitédu milieu folk, c’est que l’on se permetde danser des danses de partout.La liberté des danseurs est égalementimportante.La tradition est un point de départ, etlibre à chacun de la faire évoluer, enfonction de son bagage de danseur etde ses goûts.Comment en es-tu venu à pratiquerla danse folk?Durant mon enfance et mon adolescence,j’étais dans un groupe de dansesfolkloriques d’un assez bon niveau,à Lier. C’est ma tante qui donnait lescours. Nous dansions des danses flamandes,mais aussi internationales,des Balkans notamment, et le groupeorganisait régulièrement des voyagesen Europe et même au Brésil, ou auCanada, où nous allions montrer nosdanses. C’était très convivial. Et puis,pendant une année d’études à Lisbonne,j’ai découvert les danses folk, lorsd’une soirée organisée dans un bar.C’était la première fois que je dansaislibrement des danses de couple. Et j’yai vraiment mordu. Ce que j’ai découvert,c’était le plaisir d’improviser audépart d’un code traditionnel. Après ça,je me suis très vite familiarisé avec lemilieu. On me parlait de tel ou tel grandfestival en France ou au Portugal, et jeles ai tous faits.Tu as eu envie de transmettre cettepassion, quelles étaient tes motivations?À partir de 2002, j’ai commencé à donnerdes cours à Bruxelles. Il y avait unvide à combler, je pense. Quelquespersonnes donnaient des cours isolément,mais sans véritable promotionau-delà du bouche à oreille du milieufolk, très restreint à l’époque. J’ai donccréé mon association Frissefolk, qui adémarré lentement, mais qui maintenantcompte environ 230 élèves. Quantau désir d’enseigner, je suis professeurde langue aussi, donc j‘aime ça. C’estaussi très enthousiasmant de voir sedévelopper une pratique quasi disparueà Bruxelles.Qu’apporte selon toi la pratique dufolk au grand public? Qui sont tesélèves?Je vois le folk comme une porte vers ladanse en général, par son accès facile.L’ambiance des bals et des cours seveut relax, sans pression. C’est un lieusocial, d’échanges. Le public de mescours est assez diversifié. Entre 25 et50 ans pour la plupart. Je dirais 60 %de femmes et 40 % d’hommes.Un équilibre raisonnable. Et pour le milieusocial, c’est très varié aussi. Ce nesont pas des hippies. Je dirais mêmequ’ils deviennent rares dans le folk.Que souhaites-tu transmettre à tesélèves?Je leur apprends les bases nécessairespour pouvoir danser en bal. C’est-à-direles danses de couples ou en cercle traditionnellescomme la valse, la mazurka,la scottish, la gigue, l’andro… Après,il y a moyen d’approfondir telle ou telledanse. Comme la bourrée, par exemple,où il y a de nombreuses varianteset techniques d’improvisation. En dehorsde la transmission de ce répertoirespécifique, j’essaie d’être assez analytique.Je parle de la posture individuelleet du couple. De la gestion de l’espace,qui concerne plus les hommes que lesfemmes et qui n’est vraiment pas facile.J’essaie de faire prendre conscience dela musique aussi. Mais tout le monden’arrive pas à prendre conscience detous ces aspects en même temps.Te considères-tu comme un «puriste»?Ça dépend. Moi-même, en bal, j’improvisebeaucoup et je mélange des danses.Je danse du tango depuis cinq anset ça m’arrive d’en utiliser des pas oudes techniques pour la valse, la scottishou la mazurka. C’est ça le plaisir,pouvoir circuler entre toutes les formesde danse. D’autre part, il y a des dansesrégionales, comme la bourrée duBerry ou la bourrée d’Auvergne, quisont dansées d’une façon spécifique.Je trouve très dommage que beaucoupde jeunes dansent ces bourrées n’importecomment, en imitant des amis, etsans avoir vu la façon ou les façons originalesde les danser. Ce n’est pas pourdes raisons puristes que je condamneces versions «bâtardes» de la bourrée.Je ne pense pas qu’il faille imiter exactementle modèle traditionnel. C’est justeparce que je pense qu’ils passent àcôté de quelque chose, vu qu’il y a destechniques de mouvement et d’improvisationdans l’original, dont ils ignorentl’existence.Je suis pour l’improvisation, mais avecdu respect pour la musicalité et en partantde «l’essence» de la danse originale CDPConnais-tu d’autres danseurscontemporains professionnels quiexplorent ce genre de répertoire.Qu’en retirent-ils ?De nombreux danseurs pratiquent différentstypes de danses traditionnellesautour de moi comme le tango, la salsa,les danses galiciennes… Comme je l’aidit précédemment, je pense que l’on nepeut que tirer profit d’un répertoire pluscoloré. Au minimum, cela donne la possibilité,si l’un vous ennuie, de rebondirsur l’autre. CDP20Boombal festival 2008 © Jeroen Van der Meeren

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