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27222 ko - Contredanse

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Pratiquesscientifiques) mais une réelle écouteet surtout une insatiable curiosité, unevolonté d’en savoir toujours plus sur ladanse, même si les thèmes de recherchesont parfois fort différents.Un e t h è s e s u r la d a n s e, m a i s e n-c o r e…Ma thèse propose d’analyser les modèlesthéoriques créés pour le spectaclevivant et de les confronter à la dansecontemporaine dont les spécificitésont souvent été ignorées ou écartées.L’analyse de ses spécificités permettrade mettre au point un nouveau modèlemieux adapté à la danse. L’autre pointimportant dont le modèle devra tenircompte est celui de la réception, du rôledu spectateur. Il s’agit donc d’un modèleproducto-réceptif et sémio-pragmatique.J’entame en septembre ma 4 e annéede thèse, avec cette fois un rythmeplus soutenu grâce à mon temps pleinde chercheur. Et après? C’est la questionque l’on me pose souvent mais queje me pose rarement. J’aimerais évidemmentpublier ma thèse, et pourquoipas continuer ma carrière à l’U.L.B.,mais je n’ai aucune attente à ce niveau,chaque chose en son temps… La d a n s e f o l kForce est de constater que la dansefolk reconquiert une place certainedans nos sociétés urbaines. En Belgique,les bals folk – manifestation laplus évidente de ce type de danse − ontretrouvé en quelques années une nouvellevigueur. En Flandre, les «Boombal»connaissent un succès considérable,notamment auprès des jeunes.À Bruxelles et en Wallonie également,des bals fleurissent régulièrement, organiséspar différentes associationscomme Muziekpublique ou La Cabaneau Bout du Monde. En amont de cesbals, des initiations sont le plus souventprévues, et pour les plus passionnés,des cours réguliers et des stagesspécialisés. L’enseignement de la/desÀde l’associations Frissefolk dont nousavons rencontré le fondateur. Autre signeintéressant à ce niveau: l’organisationà La Raffinerie la saison dernièred’un stage de danses Hongroises donnépar le danseur Gabor Varga, qui aégalement répondu à nos questions.Mais qu’est-ce que la danse folk? Cettequestion soulève des débats sans douteaussi complexes que ceux autour dela danse contemporaine, dès qu’on essaiede la définir. Les deux danseurs interviewésci-dessous en donnent déjà,chacun, une définition personnelle. S’iln’est pas question ici d’’entrer dansle débat, nous voudrions brièvementpointer les questions autour desquellesil s’articule, en guise de préambule,pour mieux saisir le contenu et le cadrede cette pratique de danse.la transmission orale s’étant interrompue,l’apprentissage se fait dans un cadreformel. On peut distinguer aussi àce niveau la transmission de premièremain (par un professeur ayant lui-mêmeappartenu à une société traditionnelle)et de seconde main. Peut-on toujoursqualifier de danse folk une pratique quel’on apprend au même titre que la dansejazz ou le ballet classique? Troisièmecritère: celui du respect par rapportaux formes héritées. Peut-on appelerfolk une danse qui évolue au point queparfois on ne la reconnaît plus? Unemanière de sortir des débats touchantaux définitions, est d’envisager le folk(comme la sociologue Nathalie Heinichpropose d’envisager les courantsen Histoire de l’art) comme un genre.Un genre de danse contemporaine(entendez d’aujourd’hui), indifférent aucontexte, que l’on peut apprendre commeun hobby, ou plus sérieusement, etqui évolue au rythme de ceux qui s’enemparent.C’est dans cette perspective que l’onpeut mentionner l’apparition fréquentedes danses folk sur scène. Depuis leXIX e siècle surtout, au moment où ledéclin des sociétés traditionnelles sefaisait le plus sentir, chaque pays et chaquerégion compte son ballet folkloriqueoù les danseurs costumés arborent cetélément important de leur culture. Maismême hors de ce contexte, les dansestraditionnelles ont aussi servi d’inspirationà de nombreux chorégraphesdans le cadre de représentations ditesdramatiques. Pensons au premier actede Giselle, par exemple, qui reprenddes figures et des pas de danses paysannes.Ou à Nijinsky qui s’empare dela fougue et certainement du vocabulairedes danses traditionnelles russespour son Sacre du Printemps, commeStravinsky le fit avec la musique. Plusprès de nous, la jeune compagnie LesSlovaks, composée de danseurs ayantessentiellement un parcours de dansecontemporaine, propose des pièces imprégnéesde leur culture commune. Encoreplus près de nous, Michèle-AnneDe Mey, dans 12 easy Walzes (2004)mettait à l’honneur une des danses traditionnellesles plus populaires.S’il fallait chercher une raison de lapercolation de ces danses dans nossociétés actuelles, en plus du désir depréserver un héritage, c’est peut-êtresimplement le plaisir. Le plaisir de ladanse, le plaisir de la musique, le plaisirde la convivialité, du danser ensemble.C’est ce qui apparaît notamment dansles deux interviews ci-dessous. Parlà-même, cette pratique renoue avecles origines mêmes de la danse avantqu’elle ne se réfugie sur la scène, pourfuir les accusations des moralistes ouhommes d’Églises la jugeant dangereuse:celle de la fête. CDPLes Folkloristes, qu’ils soient théoriciensou praticiens, tentent le plus souventde définir le folk suivant trois critères.Le premier: le cadre spatio-temporel.S’oppose ici à la société rurale,la société contemporaine, et au bal, lascène ou la salle de cours. Certains dirontque dès qu’elle est sortie de soncadre traditionnel, la danse ne peut plusêtre dite folk. Les plus modérés distinguerontdeux «degrés d’existence» dufolk: le premier, lorsque les danses sontdans leur cadre original (pour la plupartdisparu), le second, lorsque les dansessont adaptées à un autre contexte.Deuxième critère: la manière dont cesdanses sont transmises. À l’origine,ces danses s’apprenaient de manière«fonctionnelle», sur le tas. Aujourd’hui,Boombal festival 2008 © Jeroen Van der Meeren«La d a n s e f o l k e t l a d a n s e c o n t e m p o r a i n e c o n s t i t u e n t u n i n t é r e s sa n t ta n d e m»Quelques questions à Gabor Varga, danseur et pédagogueGabor Varga (H) est danseur et performeur.Après ses débuts comme danseuramateur de danses hongroises et tsiganes,il entre à la Talentum InternationalSchool of Dance and Musical Art deBudapest. Il travaille ensuite avec différentsensembles folk et contemporainsen Hongrie, avant d’entamer un cursusde quatre ans à PARTS où il a l’occasionde développer des projets personnels.Depuis 2005 il travaille avec différentschorégraphes dont notammentMichèle-Anne De Mey, Gabriella Koutchoumova,Mette Ingvartsen et WilliamForsythe, tout en continuant à pratiqueret enseigner les danses hongroises.Les définitions du folk peuvent parfoisvarier considérablement. Qu’entends-tu,toi, par danse folk?Personnellement, j’entends par dansefolk toute danse traditionnelle, de n’importequel pays ou n’importe quellerégion. Bien sûr, ce que cela recouvrepeut varier d’une nation à une autre enfonction de la manière dont chacuneregarde ses propres traditions. Qu’ellessubsistent en tant que compositionshéritées à présenter en spectacle(comme en Russie), ou qu’elles soientpratiquées pour le plaisir comme c’estle cas en Belgique ou en Hongrie, lesdanses folk ont toujours un lien fortavec l’identité d’une nation. C’est exactementcomme la nourriture, commeles plats nationaux. Et la nourriture etla danse sont censées refléter le plaisirde vivre des gens, elles sont destinéesà être appréciées d’une manière trèsbasique, très simple.À quand remonte ta pratique de ladanse folk?J’avais onze ans lorsque j’ai commencéà danser les danse traditionnelles hongroisesà l’école. Je dois dire que l’idéene m’enthousiasmait pas vraiment audébut. L’ado que j’étais ne trouvait pasça vraiment «cool», de sauter danstous les sens sur une musique un peugrinçante, mais après seulement quelquessemaines de pratique, j’ai réaliséque c’était probablement la meilleuremanière de passer mon temps libre.Les pas que nous apprenions étaientvraiment très élaborés et l’improvisationpropre aux danses traditionnelleshongroises permet beaucoup de créativité.Sans même parler de la possibilitéd’apprendre à danser pour du vrai!Cette tradition n’est pas un héritagefamilial pour moi, mais j’espère pouvoir«contaminer» mes enfants et leur donnerle goût de la musique et de la dansehongroise.La pratique de ces danses est-ellepour toi une manière de retrouver teracines?Oui, elles peuvent servir de moyen pourse rapprocher de ses racines, maisla plupart des danses que je pratiqueproviennent de régions très différentesde Hongrie et de Roumanie, donc je nepeux pas vraiment dire qu’elles sontmes racines. Néanmoins, elles appartiennentà ma culture et à d’autres culturesvivant en symbiose avec la mienne,et elles représentent un trésor énorme.J’ai eu de la chance d’avoir appris cesdanses avec de très bons professeurset d’avoir vu et hérité la plupart d’entreelles de première main.Comment te situes-tu par rapport aurespect de la tradition? Te considères-tucomme un puriste?J’aime la tradition hongroise et je penseque je contribue à la diffusion de nosdanses et de notre musique en Eu-rope, je cuisine des plats traditionnelsde temps en temps, mais je suis loind’être un puriste. Et je ne pense pasque je voudrais le devenir un jour. Maisje traite ma tradition avec respect, et ily a même eu une période de ma vie oùje portais des parties de nos costumestraditionnels tous les jours.Est-ce la pratique des danses hongroisesqui t’a amené à la dansecontemporaine?Oui, les danses folk hongroises ont jouéun grand rôle dans le fait que je suis devenuun danseur traditionnel et je suisassez sûr que c’est parce que j’en aidansé quelques-unes lors de l’auditionà PARTS que j’ai été pris. En tant quedanseur contemporain, les danses folkm’aident beaucoup au niveau du rythme.Et c’est là que mon amour de ladanse a réellement commencé.Fais-tu une différence entre ces deuxpratiques lorsque tu danses, ou tedis-tu simplement, « je danse»?La plupart du temps, je peux dire simplementque je danse, mais mêmemaintenant, je sens les danses folkplus proches de mon cœur, et les dan-19

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