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Il doit y avoir cinq compagnies quipeuvent payer leurs danseurs àl’année» répond Monica Klingler.«En Italie, les danseurs partagentleur temps entre d’autres jobs etl’enseignement. Le statut du danseurdans les institutions lyriques est trèsprotégé. Si un danseur a la chancede travailler dans un ballet, il est à laretraite à 50 ans. Les autres n’ont pasde statut. La figure professionnelle duchorégraphe n’existe tout simplementpas» enchaîne Chiara Castellani.Daniel Larrieu insiste sur le faitqu’en France, les revenus d’auteurreprésentent un montant important,mais qu’ils sont en conflit avec le statutd’intermittent des danseurs, que lesartistes préfèrent garder. «Il y a trèspeu de chorégraphes salariés. »José Besprosvany, chorégraphebruxellois, note que dans lesinterventions, on ne parle pas desballets et des compagnies permanentes.« Pourquoi? » Et une seconde question:«Comment un artiste qui touche àdifférentes disciplines s’en sort-il dansles autres pays que la Belgique?»Place Surlet de Chokier - BEMartine Dubois fait remarquer quela Communauté française est le seulendroit en Europe, voire au monde, oùil n’existe pas de ballet, inversement àla Flandre où il faudrait, d’après AnnOlaerts, supprimer la catégorie desarts face au pluridisciplinaire et à desartistes comme Jan Fabre qui émargeau théâtre. «Il faut regarder les chosesd’une manière fonctionnelle, c’està-diretenir compte du fait que lescompagnies ne font pas seulement dela création, mais aussi de l’éducation…C’est pour cela que nous plaidons pourune vision intégrée.» Concernant lefait de vivre de la danse, elle confirmeque le statut free lance est majoritaire,avec le problème que la plupart desdanseurs qui travaillent à Bruxellesviennent d’ailleurs et se retrouventdans des statuts illégaux.En France, il y a plein d’artistespolymorphes, répond Daniel Larrieu,mais ils ne sont pas présents dansles instruments du pouvoir, qui sontoccupés par les metteurs en scènede théâtre. Il note aussi que dans ladiffusion des spectacles, aujourd’hui,la dimension de l’image de l’événementest plus importante que le contenu. «Ilfaut faire circuler une autre parole surl’artistique, en s’emparant des outils »ajoute-t-il.En Italie, un décret de 2007 interdit authéâtre de prose d’accueillir autre choseque des spectacle de prose. D’où unegrande pétition. Un projet de loi a étérécemment rejeté parce qu’il donnaittrop de pouvoir aux régions. Un nouveaupacte de cofinancement voit les régionsdépositaires de projets spécifiques horsFUSS pour le spectacle vivant.Antoine Pickels fait remarquer que,dans la majorité des pays présents, ily a une régionalisation des moyens.Et de poser la question: «N’y a t-il pasune contradiction entre cette hyperlocalisation et l’internationalisation dela danse?»«La circulation des oeuvres et despersonnes doit être prise en compte.Il faut trouver des solutions pourles artistes qui voyagent», répondDaniel Larrieu. «Et nous y travaillons:quelles sont les propositions de loi quipeuvent améliorer la circulation destravailleurs, de l’activité de l’artiste:enseignement, création… sans lescontraintes de répertoire et en essayantd’améliorer tous les problèmes de fret,de paperasserie… ?» Sur la questionde l’hyper localisation, partant duconstat que l’argent, en France, a étédécentralisé et qu’il est aux mainsdes régions, il trouve que celles-ci ontbesoin de créer leur propre identité.En Finlande, la régionalisation de ladanse est très importante pour lescentres locaux et les tournées descompagnies, mais cela n’empêche pasles compagnies de Laponie de venir entournée à Helsinki. Seuls les soutiensdiffèrent. L’internationalisation de ladanse est aussi un aspect important: sur485 000 spectateurs de danse en 2007dont 30 000 sont d’origine étrangère.«Le futur de la danse finlandaise serade s’ouvrir davantage à l’Europe»conclut Pia Maariit Kok<strong>ko</strong>.Une nouvelle question, concernant lestatut social des danseurs mouvantsest posée dans le public. «Pourquoi pasun bureau d’intérim mondial qui gèreraitles contrats pour les danseurs?»«Il y a actuellement, au niveau européen,un projet de loi de statut d’artisteeuropéen», informe José Besprosvany,«mais pour qu’il aboutisse, il faudraitfaire du lobbying. »«Difficile de tirer à chaud des leçonsde cet état du soutien à la danse etde déterminer si un système est plusefficace qu’un autre. Il faudrait uneétude. Si il y a diversité, on note pourl’ensemble des pays l’importance duclientélisme, du local et la nécessitéde penser transfrontalier. A quand unehomogénéisation dans le contexteeuropéen et est-ce souhaitable?»interroge Antoine Pickels. Pour l’heure,le problème du statut social du danseuret du chorégraphe paraît urgent.Ce sera l’objet d’un Rond-point à luiseul BMAutour de la danseAutour d’Anna Halprin, plusieurs événementsviendront souligner le travailde cette chorégraphe et pédagogue desannées cinquante toujours en vie et quia influencé une génération d’artistespar des innovations radicales commecelle de l’utilisation des mouvementsquotidiens, l’interdisciplinarité et l’improvisationau départ de «tâches» physiques.Parades and Changes (1965)est la première création collective dela Californienne, interdite pendant 20ans aux États-Unis à cause des scènesde nudité, et connue surtout poursa structure faite au départ de partitionsd’improvisations... C’est cette pièce, réinterprétée, qui sera présentée au Kaaitheaterles 3 et 4 octobre et qui sera accompagnéed’autres événements. Pourles professionnels, un master class.Pour tous les publics, deux films: l’un,du chorégraphe et danseur françaisAlain Buffard, qui raconte sous la formed’un portrait et d’un dialogue performésa rencontre avec Anna Halprin, interrogeantses processus de travail et sesexpérimentations. Le second, de JacquelineCaux, rend compte des apportsou plutôt des ruptures que la chorégraphea amenées dans le champ de ladanse, via des conversations, des extraitsde répétitions, de performances,d’archives. Les 2 et 3 octobre à la Raffineriepuisque Charleroi/Danses estcoorganisateur de l’événement. Enfin,un colloque intitulé Reconstitution dela danse: reconstruction ou interventioncritique abordera la question des«traces» et de leur traitement dans lecontexte des performances de danse.Qu’en est-il de l’adaptation, de l’exécution,de la réappropriation d’une piècede danse comme celle d’Anna Halprin?Une rencontre à laquelle s’est associéel’Université de Gand (Dpt PerformanceStudies and film). Le 3 octobre égalementà la Raffinerie. Pour plus de détails,voir notre agenda. Infos: 071/3112 12 ou www. charleroi-danses. be ouwww. kaaitheater. beCe trimestre, le Musée de la Moded’Hasselt offre un panorama de prèsde nonante ans de costumes de danseréalisés par des artistes connus etmoins connus pour des compagniesflamandes et bruxelloises. Suite àl’impulsion de Serge Diaghilev quifit appel à des artistes de granderenommée comme Picasso, Matisseou Coco Chanel pour la scénographieet les costumes de ses Ballets russes,de nombreuses autres compagnieseuropéennes feront également appel àdes peintres, sculpteurs et stylistes. EnBelgique, ce furent entre autres JamesEnsor pour le ballet La Gamme d’Amourou Marcel Baugniet et Anto Carte quicollaborèrent avec Akarova. Plus prèsde nous, pensons par exemple à JanFabre qui tantôt dessine lui-même sesdécors et costumes tantôt collaboreavec Daphne Kitsen ou Pol Engels, ouà Anne Teresa de Keersmaeker et AnkeLoh ou Dries Van Noten. L’expositionTen dans gevraagd (Invitation à ladanse) nous montre des costumesoriginaux et des dessins réalisés pourune trentaine de productions de danse,mais aussi des photos et des filmsdes spectacles, pour donner une idéedes costumes incarnés. Une séried’activités sont proposées en marge del’exposition dont plusieurs conférencespar Rina Barbier et Katie Verstockt (ennéerlandais), un concert-récital desplus célèbres compositions musicalesde ballet par le pianiste et musicologueWaldo Geuns, une visite des ateliersde décors et costumes du Ballet desFlandres et, pour les plus jeunes, unatelier de réalisation de costumesde danse (voir Agenda). Jusqu’au 4janvier. Infos: 011/23 95 43 ou www.modemuseumhasselt. beAutour de la musique et de la danse,cette fois, c’est à une exposition deses photographies que Sergine Lalouxinvite le public. Connue pour ses clichésde danse, l’artiste s’est mise à couvrirles concerts de jazz il y a quelquesannées. Une scène où elle a retrouvéle goût de l’improvisation et la liberté dugeste, pas très éloignées somme toutede celle de la danse contemporaine. Etl’histoire de la danse chez nous regorged’exemples de ce lien entre musiqueet danse improvisée. C’est ainsi que,tout récemment, Sergine Laloux a suivila création de Bud Blumental, Into theRiff, présentée au festival Danse à laBalsa en juin dernier. Ses photos ainsique d’autres constituent l’expositioncorps et accords qui se tiendra auThéâtre Marni du 2 décembre au 19janvier. Infos: 02/639 09 80 ou www.theatremarni.comImage[s] de la danse est le titreexplicite d’une exposition qui se tient àParis sur l’initiative de la Bibliothèquenationale de France depuis juin dernier.Soit la représentation de la danseà travers une centaine de dessins,Parades & changes, replays Anna Halprin / Anne Collod & guests © Bertrand Prévostestampes, photographies, sculptureset tableaux, qui témoignent de la trèsgrande richesse du fonds. Si l’expositionsuit le fil historique de la danse, son butn’est pas d’en rendre compte, maisde s’attacher aux représentations quil’ont accompagnée et de proposerdes pistes d’interprétation de cetteiconographie. Que ce soit celle produitepar l’art nouveau ou les Futuristes,les photographes d’avant-garde telsque Man Ray ou Arturo Bragaglia, lessculpteurs et les peintres de l’époqueromantique en danse, les caricaturistesou les producteurs d’images du XX esiècle. Belle danse, ballet pantomime,danse romantique, moderne,néoclassique…mais, étonnamment ounon, point de danse contemporaine.N’aurait-elle inspiré aucun artistede renommée? L’exposition estaccompagnée d’un très beau cataloguetandis que la revue de la Bibliothèquenationale consacre plusieurs articles07

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