06PAYSAGERo n d-p o i n t d e l a d a n s e # 2Quel soutien public pour la danse?Le but de ce deuxième Rond-pointde la danse était de faire le tour desdifférentes politiques culturelles enmatière de soutien à la danse, enrapport avec les écosystèmes propres àchaque pays. Etaient présents: MonicaKlingler (chorégraphe) pour la Suisse,Martine Dubois (présidente du Conseilde l’Art de la danse) pour la Belgiquefrancophone, Ann Oelaerts (directricedu VTI) pour la partie néerlandophonedu pays, Chiara Castellani (journalistedanse) pour l’Italie, Daniel Larrieu(chorégraphe et délégué SACD) pourla France, Sophie Hayles (arts managerau British Council) pour la Grande-Bretagne, et Pia Maariit Kok<strong>ko</strong> (culturalmanager à l’Institut culturel finlandais)pour la Finlande.Pour le premier temps de cetterencontre, son modérateur AntoinePickels (directeur de La Bellone) avaitimaginé un tour de table par pôlegéographique: pays du Sud, du Nord,chez nous, la Suisse ouvrant la rondedes interventions.Pay s a g e sHôtel de Ville Zürich -CHLa Suisse compte 17 millionsd’habitants. Il n’existe pas de subventiondirecte, mais un soutien aux lieux qui lesredistribuent aux artistes. Les donateurssont les Villes et les Cantons, avec pourconséquence que la politique dansce domaine est très différente d’uneville à l’autre. De manière générale,il y a peu d’argent étatique: situationcontrebalancée par le mécénat desfondations et des entreprises quisubventionnent l’art et qui ont toutes leurcommission. D’où davantage de travailde recherche de subventions pour lesartistes. «Ce système de soutien à lafois plus démocratique et plus diversifiéva de pair avec une diversification dela création», fait remarquer MonicaKlingler, «même si les pôles les plusimportants en danse sont les mêmes ».Comme unique structure officielledévolue à la danse, il y a la Maison dela danse à Zurich.La France possède 19 Centreschorégraphiques, 520 compagniesprofessionnelles, deux ballets d’opéra(Paris et Lyon), une Maison de ladanse à Lyon, un Centre national dela danse à Pantin, mais qui n’est pasconsidéré par la profession comme unvéritable outil, précise d’emblée DanielLarrieu. Il faut relativiser cette situationMinistère de la Culture et de la Communication- FRen apparence idyllique par la réalitésociale des danseurs, qui au sein deces structures sont tous intermittents.Côté subventions, elles suivent undécoupage administratif (Villes,Département, Région, Etat), mais uneseule commission existe et elle estnationale. Les Centres chorégraphiquesbénéficient de subventions croisées. 60à 70 % du financement de la Culturesont le fait des collectivités territorialeset non de l’Etat. La France compte 63millions d’habitants.L’Italie avec ses 60 millions d’habitantset ses 20 régions ne possède quasiaucune structure dévolue à ladanse. Seule la Sicile a un Centrechorégraphique et Florence possèdeun lieu pour la danse et la performance:Cango. Il existe un Fonds uniquepour la Danse (FUSS) depuis 1997.Auparavant et depuis 1985, la danseémargeait au même budget que lamusique. En 2007, 4 millions d’eurossont dévolus à la création, 720 000euros aux compagnies de danse,220 000 aux Académies, 70 000 à lapromotion, et 90 000 aux tournées.Soit 2,50 % du budget total du FUSS.Le pouvoir des Régions s’exprime,mais Rome est le lieu de concertationdes subventions. Les aides octroyéespar le FUSS sont triennales, mais sontdécidées chaque année.En Grande-Bretagne, le Arts Councildéfinit les priorités et les stratégiespour l’ensemble du pays, sauf pourl’Ecosse qui a son propre système desoutien à la création. Chaque disciplineest évaluée et fait l’objet d’une stratégiepour trois ans. L’argent provientdes Fonds publics et de la Loterienationale. Entre 2004 et 2007, nonanteorganisations de danse se sont partagé44 millions d’euros. Une répartition quiest aux mains du bureau principal duArts Council à Londres, et des Regionalarts boards. Il existe aussi des Nationaldance agencies dont certaines sonttrès actives comme à New Castle,Liverpool et Birmingham. Dans le Sud-Est, par exemple, Dance screen esttrès connu. Sophie Hayles note queles stratégies gouvernementales sontchangeantes et tendent actuellementvers le popularisme (Cf le film BillyElliot). Il existe même des reality showsen danse. Au niveau des fonds publics,il existe aussi des programmes d’aidesspécifiques comme «Danse et Santé»qui permet d’obtenir des subventionssi un projet fait le lien entre les deuxdomaines. Les autres mécanismes desoutien proviennent de Dance UK, unestructure qui défend aussi les intérêtsdes professionnels de la danse, et quiest soutenue par le Arts Council et desfondations caritatives. Actuellement, ledébat est vif au sujet des Fonds publicspour les Arts de la scène car il y a leprojet de les diminuer.En Finlande, l’argent vient du Ministèrede l’Enseignement et de l’Education, lebudget est alimenté par les recettes dela Loterie nationale. Annuellement, surenviron 400 millions d’euros (sommetotale des recettes dont 38,5 % vont àla culture), 3,5 millions d’euros ont étédévolus à la danse qui émarge au budgetThéâtre et Orchestre. La répartitionconcerne plusieurs postes: les deuxgroupes de danse officielle que sont leThéâtre national et Helsinki Dance, les11 structures (théâtres et groupes) «inloi» c’est-à-dire subventionnées par laloi et les 24 structures «hors loi», c’està-direindépendantes et subventionnéesannuellement selon certains critères,se partagent respectivement 2 millions150 000 et 432 000 euros. Il fautnoter que les nouveaux groupes sontautomatiquement hors-la-loi. Autreposte aidé directement par l’Etat: lesproductions, au nombre de 220 pour unmontant de 172 000 euros. La promotionde la danse est subventionnée à raisonde 40 000 euros, les centres locauxreçoivent 600 000 euros à répartirentre les cinq Centres nationaux de ladanse. Mais cela ne représente que lamoitié de leur budget. Le Finnish danceinformation centrum reçoit 220 000euros par an, mais essaie de trouverdes fonds ailleurs. La multiplicationdes compagnies depuis 1980 poseproblème car les subventions n’ontpas suivi au même rythme. Le ArtsCouncil salarie aussi un «professeur»pendant 5 ans dont les missions sontde créer, éduquer et promouvoir treizeartistes danseurs pendant entre 6 moiset 5 ans. Les autres aides proviennentdes Arts Councils régionaux ou locauxà concurrence de 250 000 euros. LesVilles et les Communes soutiennent lesthéâtres de la Ville et les productionsà concurrence de 842 000 euros. Ellesdonnent également 425 000 euros auxcentres régionaux de la danse. A cesfonds publics, il faut ajouter l’argent desfondations privées et les subventionseuropéennes.Vue d’Helsinki - FIEn Flandre, l’aide concerne à la fois lesstructures, les projets et les individusc’est-à-dire des compagnies, desmaisons de production, des centresd’art et de nouvelles structures commeles Weerkplaatsen. Il faut y ajouterdes subventions externes lorsque letravail a une dimension internationaleou socio-artistique de plus en plusimportante. Ce qui pose problème,puisque la Commission danse donneson avis uniquement sur la créationet pas sur les projets satellites. «Il n’ypas de vision intégrée», souligne AnnOelarts et c’est un des points du Masterplan pour la danse qui vient d’être publiépar une série d’experts. A l’origine dece rapport, le nouveau décret des artsde la scène en 2006, «désastreux pourla danse» car il a instauré un statu quoau niveau des subventions: aucunenouvelle compagnie de danse n’y a étéadmise, les subventions structurellesdes grandes compagnies ont étéplafonnées et le montant accordé auxnouvelles structures s’avère insuffisantface aux exigences artistiques deleurs artistes. Sur le terrain, il y a unetension entre les grandes structures etla position de l’artiste qui est devenuun électron libre, de moins en moinsrattaché à une compagnie. Ce secteura véritablement explosé: en 1993, 304personnes étaient liées à la danse; en2001, on en recense 1 050.En Communauté française, MartineDubois a mis en évidence l’évolutiondes budgets «danse» de 1989 (annéede création de la Commission danse)à 2007. Le plus significatif est ladiminution de l’aide au projet. En plus deces subventions, il faut ajouter 18 000euros venant de la Cocof à destinationdes scènes chorégraphiques, et noterl’absence d’une intervention de laLoterie nationale. La part de la dansereprésente 1/10e du budget des Arts dela scène.Se c o n d t e m p sQuelle traduction de ces politiquesconcrètement sur le terrain? Quelssont les problèmes qui se posentdans chaque pays? Les politiquescorrespondent-elles à la réalité? Qu’enest-il de la diversité des danses? Est-cequ’il y a une organisation des milieuxde la danse? Voilà les questions quepropose Antoine Pickels après ce tourd’horizon.Pour Daniel Larrieu, il y a en Franceun manque d’ambition à occuper lespostes à responsabilité. «Nous avonstous hérité de terrains qui sont occupéspar d’autres arts, et qui eux ne se posentjamais la question de la légitimité. Noussommes légitimes et en plus victimes.Les auteurs chorégraphes veulent laresponsabilité des outils.»Chiara Castellani souligne qu’enItalie, il y a 150 organisations « horsla-loi» qui voudraient partager lesressources et qu’il existe des réseauxen danse contemporaine actifs dans ledomaine de la recherche et des petitesproductions. Elle rappelle que la loimère qui gère la danse date de 1967et que le découpage entre les arts poseproblème car il ne correspond plus àla réalité. «Il faudrait un réseau pourles performances qui soit productif. Ilfaudrait une figure professionnelle quisoit non seulement programmateur,mais aussi médiateur, entre le marchéet les institutions publiques, lescompagnies. »En Grande-Bretagne, il existe Dance UKqui est la voix de la danse et qui exercedes pressions au niveau politique. Cettestructure regroupe des organisationsde danse très différentes, aussi biende ballet que de danse contemporaine.Mais en même temps, le rapport duDepartment for Culture, Media andSport intitulé Supporting Excellencein the Arts affirme que la tradition estimportante et qu’elle est une inspirationpour les nouvelles générations. «Il y aun décalage entre les gens innovantset la tradition» précise Sophie Hayles.En Finlande, les chiffres mentionnésconcernent toutes les formes de danseet les associations de danse en tempsque loisir. Tout est subventionné, alorsqu’au début il n’y avait que le ballet.«Chez nous le dialogue existe», affirmePia Maariit Kok<strong>ko</strong>.En Belgique et ailleurs, ces mondesse côtoient mais dialoguent peu, faitremarquer Antoine Pickels.En Suisse, Monica Klingler note que leseul ballet, abrité par le Théâtre de laville de Genève, n’a pas de lien avecla danse contemporaine et qu’il n’y apas de groupe de ballet indépendant.«La danse classique et contemporainese mélangent peu car il y a une grandedifférence de soutien. »Bud Blumenthal soulève la question: Lesdanseurs vivent-ils de la danse? D’oùviennent les salaires des danseurs?De la danse, du chômage ou des droitsd’auteur?»«En Suisse, les danseurs ont tous unautre job. On ne vit pas de la danse.
Il doit y avoir cinq compagnies quipeuvent payer leurs danseurs àl’année» répond Monica Klingler.«En Italie, les danseurs partagentleur temps entre d’autres jobs etl’enseignement. Le statut du danseurdans les institutions lyriques est trèsprotégé. Si un danseur a la chancede travailler dans un ballet, il est à laretraite à 50 ans. Les autres n’ont pasde statut. La figure professionnelle duchorégraphe n’existe tout simplementpas» enchaîne Chiara Castellani.Daniel Larrieu insiste sur le faitqu’en France, les revenus d’auteurreprésentent un montant important,mais qu’ils sont en conflit avec le statutd’intermittent des danseurs, que lesartistes préfèrent garder. «Il y a trèspeu de chorégraphes salariés. »José Besprosvany, chorégraphebruxellois, note que dans lesinterventions, on ne parle pas desballets et des compagnies permanentes.« Pourquoi? » Et une seconde question:«Comment un artiste qui touche àdifférentes disciplines s’en sort-il dansles autres pays que la Belgique?»Place Surlet de Chokier - BEMartine Dubois fait remarquer quela Communauté française est le seulendroit en Europe, voire au monde, oùil n’existe pas de ballet, inversement àla Flandre où il faudrait, d’après AnnOlaerts, supprimer la catégorie desarts face au pluridisciplinaire et à desartistes comme Jan Fabre qui émargeau théâtre. «Il faut regarder les chosesd’une manière fonctionnelle, c’està-diretenir compte du fait que lescompagnies ne font pas seulement dela création, mais aussi de l’éducation…C’est pour cela que nous plaidons pourune vision intégrée.» Concernant lefait de vivre de la danse, elle confirmeque le statut free lance est majoritaire,avec le problème que la plupart desdanseurs qui travaillent à Bruxellesviennent d’ailleurs et se retrouventdans des statuts illégaux.En France, il y a plein d’artistespolymorphes, répond Daniel Larrieu,mais ils ne sont pas présents dansles instruments du pouvoir, qui sontoccupés par les metteurs en scènede théâtre. Il note aussi que dans ladiffusion des spectacles, aujourd’hui,la dimension de l’image de l’événementest plus importante que le contenu. «Ilfaut faire circuler une autre parole surl’artistique, en s’emparant des outils »ajoute-t-il.En Italie, un décret de 2007 interdit authéâtre de prose d’accueillir autre choseque des spectacle de prose. D’où unegrande pétition. Un projet de loi a étérécemment rejeté parce qu’il donnaittrop de pouvoir aux régions. Un nouveaupacte de cofinancement voit les régionsdépositaires de projets spécifiques horsFUSS pour le spectacle vivant.Antoine Pickels fait remarquer que,dans la majorité des pays présents, ily a une régionalisation des moyens.Et de poser la question: «N’y a t-il pasune contradiction entre cette hyperlocalisation et l’internationalisation dela danse?»«La circulation des oeuvres et despersonnes doit être prise en compte.Il faut trouver des solutions pourles artistes qui voyagent», répondDaniel Larrieu. «Et nous y travaillons:quelles sont les propositions de loi quipeuvent améliorer la circulation destravailleurs, de l’activité de l’artiste:enseignement, création… sans lescontraintes de répertoire et en essayantd’améliorer tous les problèmes de fret,de paperasserie… ?» Sur la questionde l’hyper localisation, partant duconstat que l’argent, en France, a étédécentralisé et qu’il est aux mainsdes régions, il trouve que celles-ci ontbesoin de créer leur propre identité.En Finlande, la régionalisation de ladanse est très importante pour lescentres locaux et les tournées descompagnies, mais cela n’empêche pasles compagnies de Laponie de venir entournée à Helsinki. Seuls les soutiensdiffèrent. L’internationalisation de ladanse est aussi un aspect important: sur485 000 spectateurs de danse en 2007dont 30 000 sont d’origine étrangère.«Le futur de la danse finlandaise serade s’ouvrir davantage à l’Europe»conclut Pia Maariit Kok<strong>ko</strong>.Une nouvelle question, concernant lestatut social des danseurs mouvantsest posée dans le public. «Pourquoi pasun bureau d’intérim mondial qui gèreraitles contrats pour les danseurs?»«Il y a actuellement, au niveau européen,un projet de loi de statut d’artisteeuropéen», informe José Besprosvany,«mais pour qu’il aboutisse, il faudraitfaire du lobbying. »«Difficile de tirer à chaud des leçonsde cet état du soutien à la danse etde déterminer si un système est plusefficace qu’un autre. Il faudrait uneétude. Si il y a diversité, on note pourl’ensemble des pays l’importance duclientélisme, du local et la nécessitéde penser transfrontalier. A quand unehomogénéisation dans le contexteeuropéen et est-ce souhaitable?»interroge Antoine Pickels. Pour l’heure,le problème du statut social du danseuret du chorégraphe paraît urgent.Ce sera l’objet d’un Rond-point à luiseul BMAutour de la danseAutour d’Anna Halprin, plusieurs événementsviendront souligner le travailde cette chorégraphe et pédagogue desannées cinquante toujours en vie et quia influencé une génération d’artistespar des innovations radicales commecelle de l’utilisation des mouvementsquotidiens, l’interdisciplinarité et l’improvisationau départ de «tâches» physiques.Parades and Changes (1965)est la première création collective dela Californienne, interdite pendant 20ans aux États-Unis à cause des scènesde nudité, et connue surtout poursa structure faite au départ de partitionsd’improvisations... C’est cette pièce, réinterprétée, qui sera présentée au Kaaitheaterles 3 et 4 octobre et qui sera accompagnéed’autres événements. Pourles professionnels, un master class.Pour tous les publics, deux films: l’un,du chorégraphe et danseur françaisAlain Buffard, qui raconte sous la formed’un portrait et d’un dialogue performésa rencontre avec Anna Halprin, interrogeantses processus de travail et sesexpérimentations. Le second, de JacquelineCaux, rend compte des apportsou plutôt des ruptures que la chorégraphea amenées dans le champ de ladanse, via des conversations, des extraitsde répétitions, de performances,d’archives. Les 2 et 3 octobre à la Raffineriepuisque Charleroi/Danses estcoorganisateur de l’événement. Enfin,un colloque intitulé Reconstitution dela danse: reconstruction ou interventioncritique abordera la question des«traces» et de leur traitement dans lecontexte des performances de danse.Qu’en est-il de l’adaptation, de l’exécution,de la réappropriation d’une piècede danse comme celle d’Anna Halprin?Une rencontre à laquelle s’est associéel’Université de Gand (Dpt PerformanceStudies and film). Le 3 octobre égalementà la Raffinerie. Pour plus de détails,voir notre agenda. Infos: 071/3112 12 ou www. charleroi-danses. be ouwww. kaaitheater. beCe trimestre, le Musée de la Moded’Hasselt offre un panorama de prèsde nonante ans de costumes de danseréalisés par des artistes connus etmoins connus pour des compagniesflamandes et bruxelloises. Suite àl’impulsion de Serge Diaghilev quifit appel à des artistes de granderenommée comme Picasso, Matisseou Coco Chanel pour la scénographieet les costumes de ses Ballets russes,de nombreuses autres compagnieseuropéennes feront également appel àdes peintres, sculpteurs et stylistes. EnBelgique, ce furent entre autres JamesEnsor pour le ballet La Gamme d’Amourou Marcel Baugniet et Anto Carte quicollaborèrent avec Akarova. Plus prèsde nous, pensons par exemple à JanFabre qui tantôt dessine lui-même sesdécors et costumes tantôt collaboreavec Daphne Kitsen ou Pol Engels, ouà Anne Teresa de Keersmaeker et AnkeLoh ou Dries Van Noten. L’expositionTen dans gevraagd (Invitation à ladanse) nous montre des costumesoriginaux et des dessins réalisés pourune trentaine de productions de danse,mais aussi des photos et des filmsdes spectacles, pour donner une idéedes costumes incarnés. Une séried’activités sont proposées en marge del’exposition dont plusieurs conférencespar Rina Barbier et Katie Verstockt (ennéerlandais), un concert-récital desplus célèbres compositions musicalesde ballet par le pianiste et musicologueWaldo Geuns, une visite des ateliersde décors et costumes du Ballet desFlandres et, pour les plus jeunes, unatelier de réalisation de costumesde danse (voir Agenda). Jusqu’au 4janvier. Infos: 011/23 95 43 ou www.modemuseumhasselt. beAutour de la musique et de la danse,cette fois, c’est à une exposition deses photographies que Sergine Lalouxinvite le public. Connue pour ses clichésde danse, l’artiste s’est mise à couvrirles concerts de jazz il y a quelquesannées. Une scène où elle a retrouvéle goût de l’improvisation et la liberté dugeste, pas très éloignées somme toutede celle de la danse contemporaine. Etl’histoire de la danse chez nous regorged’exemples de ce lien entre musiqueet danse improvisée. C’est ainsi que,tout récemment, Sergine Laloux a suivila création de Bud Blumental, Into theRiff, présentée au festival Danse à laBalsa en juin dernier. Ses photos ainsique d’autres constituent l’expositioncorps et accords qui se tiendra auThéâtre Marni du 2 décembre au 19janvier. Infos: 02/639 09 80 ou www.theatremarni.comImage[s] de la danse est le titreexplicite d’une exposition qui se tient àParis sur l’initiative de la Bibliothèquenationale de France depuis juin dernier.Soit la représentation de la danseà travers une centaine de dessins,Parades & changes, replays Anna Halprin / Anne Collod & guests © Bertrand Prévostestampes, photographies, sculptureset tableaux, qui témoignent de la trèsgrande richesse du fonds. Si l’expositionsuit le fil historique de la danse, son butn’est pas d’en rendre compte, maisde s’attacher aux représentations quil’ont accompagnée et de proposerdes pistes d’interprétation de cetteiconographie. Que ce soit celle produitepar l’art nouveau ou les Futuristes,les photographes d’avant-garde telsque Man Ray ou Arturo Bragaglia, lessculpteurs et les peintres de l’époqueromantique en danse, les caricaturistesou les producteurs d’images du XX esiècle. Belle danse, ballet pantomime,danse romantique, moderne,néoclassique…mais, étonnamment ounon, point de danse contemporaine.N’aurait-elle inspiré aucun artistede renommée? L’exposition estaccompagnée d’un très beau cataloguetandis que la revue de la Bibliothèquenationale consacre plusieurs articles07