2004/03/24 Mercredi : LIMPARTIAL : LIMPARTIALLIMPARTIAL

MERCREDI
24 MARS 2004
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GRAND ANGLE 3
L’IMPARTIAL
«L’alarmisme n’est pas de saison!»
Sécurité � Avec un nombre de délits stable, et malgré une violence en hausse, la police cantonale
estime que l’an 2003 fut normal et dédramatise. La sécurité routière sera, elle, renforcée
Par
Nicolas Huber
volontairement
développé par
«L’alarmisme
certains n’est pas de
saison: les chiffres sont stables.» Le
commandant Laurent Krügel
insiste bien là-dessus, comme
tous ceux qui ont participé,
hier, à la présentation du bilan
2003 de la police cantonale
neuchâteloise (PCN). Une année
normale, donc. Mais à
quoi ressemble la criminalité
d’une année normale dans un
petit canton romand? Réponse
en quelques exemples, tirés des
dizaines de tableaux statistiques
présentés hier.
Délits. Le nombre des délits
est resté stable (-0,2%).
Soit un peu plus de 12.000
(comme en ville de Lausanne).
Il en arrive un toutes
les 44 minutes. Par contre, la
violence (coups et blessures)
est en augmentation de 3%
(un cas toutes les 15 heures).
Si les gens se tapent de plus en
plus dessus depuis 20 ans
(+357% de lésions corporelles),
les menaces verbales sont
un autre signe de tension générale:
3046% de progression
depuis 1983 (aussi parce que
l’on porte plainte plus facilement
qu’avant). A la baisse: affaires
de moeurs (tous les 2,5
jours), vols de véhicules (tou-
Vers plus de contrôles
1990, le nombre
d’accidents con-
«Depuis
naît une réjouissante
tendanceàlabaisse»,tonne le
commandant de la gendarmerie
neuchâteloise René
Germanier. Une baisse de
56% d’autant plus réjouissante
que le nombre de véhicules,
lui, ne cesse d’augmenter.
Le nombre de blessés
suit la même courbe
(-18%). Celle du nombre de
tués aussi, sauf l’année dernière.
Dix-neuf morts en 2003: un
«point noir» queRenéGermanier
veut enlever. Même s’il se
souvient des 69 morts de 1970,
alors qu’il y avait deux fois
moins de véhicules qu’aujourd’hui
dans le canton.
«Nous n’acceptons pas la thèse de
la fatalité: les accidents n’arrivent
pas, ils sont provoqués.» La vitesse
est impliquée dans 10 des
19 cas, l’alcool dans 5: c’est là
quelecantonvafrapper.
Quatre campagnes de sensibilisation,
«avec présence visibledelapolice»,sont
prévues.
En avril, juin, septembre et
octobre. L’occasion de rappeler
les règles, de distribuer des
éthylomètres... et les sanctions:
les contrôles de vitesse
seront augmentés de 25%,
notamment sur les grands
axes et la nuit. «Nous analyserons
les résultats et retournerons là
où il y a des problèmes, avertit
René Germanier. Aussi souvent
qu’il faudra.» L’occasion «de
préparer les conducteurs à l’introduction
au 0,5 pour mille le 1er
janvier 2005.» /nhu
La vitesse fera l’objet d’une attention inédite en 2004.
Rayonner à l’extérieur
Journée citoyenne � Le RUN
fait sa promotion dans le Haut
La Chaux-de-Fonds accueillera
demain jeudi
la deuxième des trois
journées citoyennes mises sur
pied par le canton de Neuchâtel
et destinées à mieux faire
connaître les enjeux du RUN,
Réseau urbain neuchâtelois.
Ce deuxième round de discussions,gratuitetouvertau
grand public, a pour thème «le
RUN, facteur de rayonnement
extérieur». Il y sera notamment
question d’image du canton,
de promotion économique, de
formation, de culture et de
sport.
Deux conseillers d’Etat seront
associés à cette journée: le
président du gouvernement,
Thierry Béguin, et le chef de
l’Economie publique, Bernard
Soguel. Jean-Pierre Hocké, ancien
chef des affaires extérieuresducantondeVaud,serain-
vité à faire part d’un point de
vue extérieur au canton. Le
matin sera consacré à des débats
et parties questions-réponses,
alors que trois ateliers seront
organisés l’après-midi.
Avant qu’une table ronde ne
réunisse tout le monde pour
un bilan.
Bilan qui ne sera d’ailleurs
qu’intermédiaire: une troisième
et dernière journée citoyenne
sera mise sur pied le
20 avril sur le thème de l’alliance
des villes et de régions.
/frk
«Le RUN, facteur de
rayonnement extérieur»,
jeudi 25 mars, Club 44, La
Chaux-de-Fonds, de 9h30 à
18h15. Inscriptions pour les
ateliers auprès de Françoise
Voillat, à l’adresse internet
www.unine.ch/irer
tes les 12 heures), brigandage
(tous les 15,5 jours), incendies
intentionnels (un par semaine)...
A la hausse: dommage
à la propriété (toutes les
4,5 heures), vols (toutes les 1,8
heure), viols (21 cas)...
Homicides. Huit personnes
ont été tuées en 2003. Dans
presque tous les cas, la victime
connaissait bien son agresseur
puisqu’il s’agit d’affaire de
couples, séparés ou non.
Lieux. Les villes de Neuchâtel
et de La Chaux-de-Fonds
concentrent 70% de la criminalité.
Le Locle reste sous-représenté.
Auteurs. Seuls 16% des auteurs
de délits sont des femmes.
La délinquance juvénile
a baissé de 35% par rapport à
2002, «mais les jeunes continuent
de devenir plus violents», regrettent
le chef de la sûreté Olivier
Guéniat. Ils sont impliqués
dans 23% des délits. Les
étrangers sont responsables
de moins de la moitié des délits,
y compris dans les infractions
de la loi sur les stupéfiants.
Seuls 19% des auteurs
de trafic de drogue sont des
requérants d’asile (34% sont
suisses), précise Olivier Guéniat,soucieuxdetordrelecou
aux préjugés. Par contre, seuls
3% des auteurs qui ne consomment
pas (donc qui trafiquent
uniquement pour l’argent)
sont suisses.
Interprétations. Les responsables
de la police cantonale
l’ont relevé à maintes reprises.
Une comparaison
avec l’année précédente
n’est pas toujours pertinente.
L’augmentation constatée
peut cacher une baisse (parfois
très forte) par rapport à
une année de référence plus
ancienne. Ainsi, la criminalité
est en baisse de 9% par
rapport à 1997. Et la délinquance
juvénile est plus
haute que dans les années
1990, mais, contrairement à
une impression très partagée,
bien plus basse que dans
les années 1980. /NHU
Pas de répit pour les policiers du canton (ici à l’entraînement): même lors des années «normales»,
plus de 12.000 délits sont dénoncés. PHOTOS ARCH-GALLEY
plutôt sûre d’elle
que la police canto-
C’est
nale neuchâteloise a
présenté son bilan. Raison de
cette satisfaction? «La PCN va
bien, répond la cheffe de la Justice
Monika Dusong. Comme l’a
montré la Commission d’enquête
parlementaire qui l’a examinée
pendant quinze mois.» Au détour
des chiffres, d’autres raisons
de sourire apparaissent, même
s’il n’est bien sûr «pas question
de se passer la brosse à reluire».
Les Neuchâtelois affichent
un taux de résolution d’enquête
deux fois plus élevé
Satisfaction affichée
qu’ailleurs. Le nombre de
vols, relèvent-ils notamment,
est resté le même depuis 20
ans, mais leurs auteurs sont
dénoncés deux fois plus souvent.
Concernant les auteurs
de trafics de drogue, cette
hausse serait de 35 pour cent.
«Et nous identifions aujourd’hui
huit auteurs de brigandage sur
dix», ajoute Olivier Guéniat.
Le métier reste difficile
Suffisant pour conclure à
une belle efficacité de la police
neuchâteloise? Il semblerait
bien: preuve d’une cer-
Offre enrichie grâce à l’AI
Handicapés � Uneannée2004prometteuse
pour l’association Cerebral Neuchâtel
Le nouveau système de
subventionnement pratiqué
par l’assurance invalidité
(AI) permettra notamment
à l’association Cerebral
Neuchâtel d’offrir quelques
prestations supplémentaires à
ses membres, en particulier
aux enfants handicapés mentaux
ou moteurs-cérébraux
qu’elle aide. Le président Michel
Diacon a décrit comment
vendredi dernier, lors de l’assemblée
générale 2004 de l’association.
«Auparavant, explique-t-il,
l’AI nous subventionnait en fonction
de ce que nous avions fait.
Maintenant, elle le fait en fonction
de notre programme pour les trois
prochaines années. Concrètement,
ce nouveau système nous permet
d’offrir deux week-ends supplémentaires
aux enfants, ainsi que deux
camps, l’un au printemps, l’autre
en automne, dont la durée a été portée
à sept jours.»
En plus de réaliser ce programme
d’activités renforcé,
Cerebral Neuchâtel s’est notamment
donné pour objectif,
durant l’année en cours, de
mieux se faire connaître. Notamment
des communes et des
personnes chargées des visites
préalables à l’obtention d’une
allocation d’impotence.
150 et 150
Michel Diacon signale par
ailleurs qu’un souci évoqué lors
de l’assemblée 2003 a été levé:
Cerebral Neuchâtel fait maintenant
partie de la commission
consultative de l’intégration
des élèves handicapés, comme
l’Associaton neuchâteloise de
parents de personnes mentalement
handicapées (ANPPMH).
Les deux associations ont par
ailleurs collaboré dans l’organisation
d’après-midi de loisirs.
Fondé il y a 42 ans, Cerebral
Neuchâtel compte 150 membres
actifs et 150 membres soutien.
L’association est un
groupe régional de l’association
Cerebral Suisse.
Selon ses statuts, elle a pour
but «de réunir les parents d’enfants
souffrant de troubles moteurs
cérébraux ou d’autres handicaps,
les adultes atteints des mêmes troubles,
les spécialistes de ces problèmes
et toutes personnes intéressées à son
activité». Elle s’efforce notamment
de garantir aux enfants,
adolescents et adultes souffrant
de ces troubles «la formation
scolaire et professionnelle, le
développement, les possibilités d’occupation,
l’intégration sociale et
l’assistance dont ils ont besoin».
/JMP
taine reconnaissance, ses cadres
supérieurs trustent les
instances romandes. Ils sont
aussi invités plus souvent qu’à
leur tour à jouer les experts
auprès de leurs collègues suisses
ou devant les médias. «Ce
n’est pas encore un véritable
rayonnement», s’empresse de
préciser Laurent Krügel.
Le métier reste pourtant
difficile et la rotation des effectifs
est importante. Les policiers
ne sont notamment pas
protégés par la loi sur le travail,
ce que l’Etat espère corriger
bientôt. /nhu
EN BREF
CONFÉRENCE � Les secrets
de la cuisson. La plupart de
nos aliments sont consommés
cuits, une opération induisant
des transformations thermiques,
enzymatiques ou physicochimiques
qui affectent le goût
et la couleur des plats. Comment?
Jean-Claude Spadone
l’explique de main (17h, institut
de chimie, av. Bellevaux 21,
Neuchâtel) dans le cadre du cycle
de conférences de gastronomie
moléculaire. /comm
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