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le magazine du Beth Loubavitch - Hassidout

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A N N I V E R S A I R E 6 T I C H R ICette année-là, après Pourim, laRabbanit ‘Hanna se joignit à sonmari volontairement à l’exil deson mari. En route, el<strong>le</strong> s’arrêta àMoscou et tenta à nouveau d’obtenirla libération de son mari, mais envain. Malgré toutes <strong>le</strong>s difficultésque représentait <strong>le</strong> transit de cesobjets, el<strong>le</strong> emporta avec el<strong>le</strong> <strong>du</strong> vinet des Matsot pour Pessa’h.Pendant cet exil douloureux, commentRabbi Lévi Its’hak allait-il préserver<strong>le</strong>s rapides idées de Torahqui couraient dans son esprit? Iln’y avait ni encre ni papier pournoter ses découvertes. Aussi, laRabbanit ‘Hanna fabriqua une encreà base de jus d’herbes différentesqu’el<strong>le</strong> avait rassemblées. En guisede papier, Rabbi Lévi Its’hak se servaitdes marges des quelques livresqu’il possédait. Il fallait restreindre<strong>le</strong>s innombrab<strong>le</strong>s réf<strong>le</strong>xions dans <strong>le</strong>peu d’espace dont il possédait.Aussi écrivit-il de manière trèscondensée, se servant de beaucoupd’allusions. Pratiquement toutce que nous savonsaujourd’hui del’étude et de laprofondeur dans laconnaissance dela Torah de RabbiLévi Its’hak vientde ce qu’il écrivitpendant ces cinqannées d’exil, avecl’encre improviséepar la Rabbanit‘Hanna. Car, despages innombrab<strong>le</strong>s, des écrits deRabbi Lévi Its’hak qui remplissaientsa bibliothèque de Yekatrinistov, iln’en reste rien.Rabbi Lévi Its’hak espéra contacterpar téléphone ses fils.Malheureusement, ses espoirss’effondrèrent...Les Nazis, lors de <strong>le</strong>ur invasion dela vil<strong>le</strong>, détruisirent complètementla communauté ainsi que ses bibliothèquesinestimab<strong>le</strong>s.La sérieuse maladie dont Rabbi LéviIts’hak succomba par la suite pritracine pendant cet exil. En 1944,après avoir accompli toute sapeine , Rabbi Lévi Its’hak espérase réinstal<strong>le</strong>r dans une vil<strong>le</strong> voisineet contacter par téléphone ses fils.Malheureusement, ses espoirss’effondrèrent lorsqu’il fut décrétéqu’aucun prisonnier ne pourraitchanger de résidence jusqu’à la finde la guerre.Grâce à Rabbanit‘Hanna et à soninitiative à vouloirpartager l’épreuvede son mari et luipermettre d’exposerla Torah auxgénérations futures,nous avons <strong>le</strong>mérite d’avoir unmince aperçu de lagrandeur de RabbiLévi Its’hak et debénéficier de sa sagesse.L’espoir d’une libérationLes ‘Hassidim travaillèrentinlassab<strong>le</strong>ment pardes moyens clandestinspour obtenir des documentsnécessaires à lalibération <strong>du</strong> Rav et soninstallation dans unevil<strong>le</strong>, Alma Ata. A AlmaAta, malgré sa gravemaladie, Rabbi LéviYits’hak reprit son combatcontre l’assimilationet l’antisémitisme. Bienque tout ce monde l’honorât etveillât à tous ses besoins, ce futsa dévouée Rabbanit qui s’occupapersonnel<strong>le</strong>ment de lui, lorsque samaladie progressa. Le 20 Av, l’âmepure de Rabbi Lévi Yits’hak quittace monde.Commença alors une nouvel<strong>le</strong> périodede souffrance pour la Rabbanit‘Hanna. El<strong>le</strong> restait <strong>le</strong> cœur brisé,sans famil<strong>le</strong> et sans aucune nouvel<strong>le</strong>de ses fils. Malgré <strong>le</strong>s soinsque lui témoignèrent <strong>le</strong>s élèvesde son mari, el<strong>le</strong> se sentit isoléedans un pays malveillant, entouréede millions d’ennemis prêts àdétruire toute personne au nom deSchneersohn.Les ‘Hassidim décidèrent qu’el<strong>le</strong>devrait quitter ce pays <strong>le</strong> plus vitepossib<strong>le</strong>. Pour préparer son départ,la Rabbanit ‘Hanna retourna illéga<strong>le</strong>mentà Moscou en 5706 (1946)et attendit plusieurs mois un visa.Ceux-là mêmes qui l’aidaient,vivaient dans la crainte perpétuel<strong>le</strong>pour <strong>le</strong>ur propre vie. Chaque jour,el<strong>le</strong> changeait de demeure. El<strong>le</strong> nepouvait passer deux nuits dans <strong>le</strong>même endroit. Fina<strong>le</strong>ment el<strong>le</strong> putobtenir un faux passeport.De la tristesse à la joieMais même pendant ces périodesdiffici<strong>le</strong>s, personne n’entendit laRabbanit se plaindre. Son visagen’était pas triste, ses yeux n’exprimaientpas l’amertume. Sa dou<strong>le</strong>urétait cachée dans son cœur tue àtout <strong>le</strong> monde. El<strong>le</strong> ne p<strong>le</strong>ura mêmepas à la disparition de son mari,parce qu’il lui avait enjoint à ne pasp<strong>le</strong>urer. Seu<strong>le</strong>s ses lèvres prononcèrentsi<strong>le</strong>ncieusement une prièreintérieure : “ mes lèvres bougeaient,mais on n’entendait pas ma voix ”.Fina<strong>le</strong>ment, l’année 5707 vit une finà ses tribulations. El<strong>le</strong> put se réjouird’être réunie à son fils, <strong>le</strong> Rabbi.El<strong>le</strong> put voir avec ses propres yeuxla grandeur et l’éclat de son filscomme “ <strong>le</strong>ader ” d’Israël et el<strong>le</strong> putjouir pendant dix-sept années glorieusesd’un bonheur de mère.Après la prière de Chabbat et YomTov, la Rabbanit ‘Hanna rentraitdans <strong>le</strong> bureau des Ye’hidout <strong>du</strong>Rabbi pour dire “ Gout Chabbes ”.Quand el<strong>le</strong> se bougeait vers laporte, <strong>le</strong> Rabbi l’escortait. Toujoursà la porte, il la regardait, jusqu’à cequ’el<strong>le</strong> tourne <strong>le</strong> coin de la rue et nesoit plus visib<strong>le</strong>. En voyant ce respectet cette fierté mutuels, la relationsi cha<strong>le</strong>ureuse entre cette mèreet son fils exceptionnel, quelqu’unpouvait-il rester insensib<strong>le</strong> ?Le respect d’un fisQu’il p<strong>le</strong>uve ou qu’il fasse beau, quece soit la semaine ou Chabbat, <strong>le</strong>Rabbi rendait visite chaque jour à samère, malgré son emploi <strong>du</strong> tempssurchargé. Cette visite était pourel<strong>le</strong> <strong>le</strong> moment <strong>le</strong> plus important desa journée. Revêtue de ses habits deChabbat, la Rabbanit ‘Hanna attendaitla visite non simp<strong>le</strong>ment de sonfils, mais de la royauté.Vous ne savez pas queltrésor vous possédez !El<strong>le</strong> suivait tous <strong>le</strong>s projets <strong>du</strong> Rabbiet <strong>le</strong>s progrès de ses “ chlou’him ”,ses envoyés, avec <strong>le</strong> plus grandintérêt. “ Vous ne savez pas queltrésor vous possédez ” disait-el<strong>le</strong>aux ‘Hassidim avec une appréciationprofonde. En parlant de sonadmirab<strong>le</strong> fils, el<strong>le</strong> ne laissa jamaissoupçonner la moindre trace devanité, mais seu<strong>le</strong>ment une véritab<strong>le</strong>humilité dans ses remerciements àDieu… Le chant de ‘Hanna. Commeun fil d’or, <strong>le</strong> chant de ‘Hanna futtissé tout au long de sa vie. El<strong>le</strong>accepta <strong>le</strong>s années diffici<strong>le</strong>s comme<strong>le</strong>s années heureuses et ne cessade remercier Dieu.Nombreux sont ceux qui se rappel<strong>le</strong>ntde Rabbanit ‘Hanna commed’une femme sympathique, personnel<strong>le</strong>mentintéressée par <strong>le</strong>s gens et<strong>le</strong>urs problèmes. Beaucoup lui ontLe chant de ‘Hanna.Comme un fil d’or,<strong>le</strong> chant de ‘Hanna futtissé tout au longde sa vie42 | 09-2006 09-2008 || 09-2008 | 43

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