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Le Phare - Centre culturel suisse

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14 • conférence / architecture / le phare n° 14 / mai-juillet 2013Créationd’espace publicSa réflexion originale et sa radicalité ont convaincu les jurys. Ce jeunebureau de Barcelone a été choisi pour réaliser le nouveau Muséecantonal des beaux-arts de Lausanne. Il construira aussi l’extensiondu Bündner Kunstmuseum de Coire. Par Mireille DescombesARCHITECTUREjeudi 23.05.13 / 20 HEstudio Barozzi VeigaMusées <strong>suisse</strong>s /Nouvelles architecturesProjet pour le Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne© Estudio Barozzi VeigaEn Suisse, les musées ne se font pas en un jour. Encomptant les hésitations, les faux départs et les oppositions,cela peut même durer très longtemps. Et parfoisn’aboutir à rien. <strong>Le</strong>s Lausannois, et plus largement lesVaudois, en savent quelque chose. En 2008, le projetde nouveau Musée cantonal des beaux-arts (MCBA)au bord du lac était refusé en référendum, après desannées de luttes et de débats.Pour les milieux politiques et <strong>culturel</strong>s,pas question toutefois de baisser les bras.Sans se laisser démonter, à peine le résultatconnu, ils se sont bravement relancés dansl’aventure. Un nouvel emplacement a ététrouvé, cette fois-ci central, les ancienneshalles aux locomotives situées à l’ouest de lagare, au bord des rails. Fin 2010, un concoursétait lancé, comportant un double mandat :concevoir le nouveau Musée des beaux-artstout en développant, sur la totalité du site,un concept de pôle muséal où devraient êtreconstruits, à terme, deux autres bâtimentspour abriter le Musée de l’Élysée (spécialisédans la photographie) et le Mudac (Muséede design et d’arts appliqués contemporains).La tâche était difficile, les anciennes hallesétant peu adaptées à une reconversion muséale.Beaucoup d’architectes chevronnéss’y sont cassés les dents. À la surprise générale,c’est Estudio Barozzi Veiga (EBV), unjeune bureau espagnol, de Barcelone, qui l’aemporté avec une rare élégance en juin 2011.Projet pour le Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne. © Estudio Barozzi VeigaPour résoudre ce casse-tête architectural et faire l’unanimité,il fallait savoir penser autrement. Un art danslequel l’agence s’était illustrée à diverses reprises et quilui a valu, neuf mois plus tard – oui, la symbolique lesfait aujourd’hui sourire – de remporter le concours pourl’extension du Bündner Kunstmuseum de Coire. Un défid’une tout autre nature.De passage à Lausanne pour l’une des innombrablesréunions qui jalonnent la réalisation de tout bâtimentpublic, Fabrizio Barozzi évoque son parcours et celuide son associé.Lui-même est italien. Né à Rovereto en 1976, il a étudiéà Venise. Alberto Veiga est espagnol. Il a vu le jouren 1973 à Saint-Jacques-de-Compostelle et s’est forméà la faculté d’architecture de Navarre. <strong>Le</strong>s deux jeunesarchitectes se sont rencontrés à Séville dans le bureaude Guillermo Vazquez Consuegra. En 2004, ils s’associentet ouvrent leur propre agence… à Barcelone, villeà l’époque très dynamique.Ni l’un ni l’autre n’y ont toutefois de réseau et nepeuvent compter sur un ami ou un parent pour décrocherune petite commande ou une rénovation. Unefragilité dont ils font un atout et une philosophie.Obligés d’aller chercher des mandats hors de chez eux,ils s’engagent très vite dans une carrière internationaleet découvrent le plaisir de travailler dans différentscontextes et conditions. Après avoir construit, dans lapéninsule Ibérique, l’auditorium et centre de congrèsd’Aguilas et le siège de l’AOC Ribera del Duero à Roa, ilsréalisent aujourd’hui la Philharmonie de Szczecin enPologne. « Il y a trente ans, cela aurait été totalementimpossible pour un jeune bureau », relève l’architecteabrizio Barozzi.L’Espagne, l’Italie, deux cultures architecturales différentes? « La formation en Espagne est un peu plustechnique. En Italie, l’université reste plus humaniste,plus centrée sur l’histoire de l’architecture et la théoriede la composition. Je crois que les deux font un bonmélange. Personnellement, j’ai hérité de ma formationla volonté d’établir une relation cohérente et préciseavec le contexte, le souci de relier l’architecture à laville, à l’urbanité. » Fil conducteur de leur démarche, cedésir de toujours penser le bâtiment comme un élémentmodifié par l’espace public fait la force et la qualité deleurs deux projets de musées en Suisse.

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