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Le projet artistique, au coeur d'une politique de ... - Tram

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Claire le RestifEffectivement, chacun s’<strong>au</strong>torise souvent à donner son point <strong>de</strong> vue sur <strong>de</strong>s champsd’expérimentations ou <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> connaissance qui ne sont pas les leurs. Sur la question <strong>de</strong> l’art,il ne f<strong>au</strong>t pas sombrer dans la prétention du discours et dire « C’est notre champ d’expérimentation etnous en sommes les gardiens du temple ». Au contraire, nous faisons toujours preuve <strong>de</strong> notre désir<strong>de</strong> partage et nous nous interrogeons toujours sur le fait que les <strong>au</strong>tres ne soient pas intéressésNéanmoins, il f<strong>au</strong>t maintenir le dialogue en sachant bien exposer et communiquer <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> ce quesont nos activités.Caroline Coll-SerorSur le territoire sur lequel je me trouve, il est impossible <strong>de</strong> fonctionner sur le mo<strong>de</strong> du laboratoire.Nous fonctionnons forcément comme laboratoire sur le plan <strong>artistique</strong> car c’est une discipline qui esttrès contemporaine, expérimentale et en <strong>de</strong>venir permanent. Pour ce qui est d’exister sur un territoire,nous n’existons qu’à partir d’une masse critique d’activités et du nombre <strong>de</strong> personnes touchées. Jecrois be<strong>au</strong>coup <strong>au</strong> fait que compte tenu <strong>de</strong> ce que sont nos structures et nos compétences, on doitavoir un positionnement stratégique en travaillant énormément la question <strong>de</strong>s relais : se faire relayerpar <strong>de</strong>s éducateurs, <strong>de</strong>s correspondants <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> académique ou <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> rectoral sur l’éducationnationale, etc.…Claire <strong>Le</strong>grandL’objectif <strong>de</strong> cette table ron<strong>de</strong> était <strong>de</strong> mettre en lumière le fait que les <strong>projet</strong>s <strong>artistique</strong>s et lesobjectifs ne sont pas les mêmes en fonction <strong>de</strong>s lieux. Peut-être est-il temps <strong>de</strong> dire que toutes lesstructures n’ont pas les mêmes fonctions, les mêmes rôles et ne peuvent pas s’adresser à leur public<strong>de</strong> la même façon. Il existe une infinité <strong>de</strong> propositions et <strong>de</strong> missions en relation avec <strong>de</strong>s territoiresqui sont pris en compte à <strong>de</strong>s nive<strong>au</strong>x divers.Jérôme Glicenstein, Université <strong>de</strong> Paris VIIIJe suis très content qu’il y ait cette table ron<strong>de</strong>, laquelle n’<strong>au</strong>rait pu avoir lieu il y a vingt ans. En effet,il y a eu une prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> la médiation, ce qui est une bonne chose.Lorsqu’à été créé le ministère <strong>de</strong> la culture il y a 45 ans, on avait l’impression que les œuvres d’art sedonnaient d’elles mêmes. Malr<strong>au</strong>x mettait en avant le fait qu’il n’avait pas reçu d’éducation lui même,et que tout un chacun pouvait avoir accès à toutes les œuvres. C’est en réalité impossible, <strong>de</strong>s outils<strong>de</strong> compréhension sont indispensables. La difficulté est d’acquérir une bonne image vis à vis du publicet <strong>de</strong>s élus. <strong>Le</strong> problème n’est pas tellement la quantité du public mais davantage la visibilité : <strong>de</strong>savoir que le lieu existe, qu’il est ouvert potentiellement, que les choses ne sont pas imposées maisproposées, que chacun est libre <strong>de</strong> s’y rendre ou pas, etc. Faire en sorte que le lieu ait une bonneimage. Tout le mon<strong>de</strong> ne se rend pas <strong>au</strong> CNRS, pourtant ce <strong>de</strong>rnier a une bonne image. L’enjeu est<strong>de</strong> ne pas imposer <strong>au</strong>x gens « d’avoir <strong>de</strong> l’art contemporain à tous les repas » mais <strong>de</strong> faire en sortequ’ils puissent obtenir <strong>de</strong>s informations s’ils le souhaitent. La m<strong>au</strong>vaise image <strong>de</strong> l’art contemporain<strong>au</strong>jourd’hui, c’est l’hermétisme : <strong>de</strong>s lieux où l’on est mal accueilli, où il n’y a pas <strong>de</strong> médiation, etc.…Nous <strong>de</strong>vons combattre cette idée que les œuvres d’art se donnent d’elles-mêmes à tous les publics,que tous les artistes peuvent parler <strong>de</strong> leur travail. Il f<strong>au</strong>t parvenir à faire en sorte que même les gensqui ne vont pas dans les centres d’art se disent : « je peux y aller, je ne méprise pas ce lieu, je saisqu’il y a quelque chose qui s’y passe et même si ça ne me concerne pas je n’ai rien contre ».Claire le RestifNotre leitmotiv <strong>au</strong> crédac est : « Toujours communiquer et parfois transmettre »Bernard Mathonnat, directeur <strong>de</strong>s affaires culturellesNous avons le <strong>projet</strong> d’ouvrir un centre d’art contemporain à Gonesse. Suite à cette table ron<strong>de</strong>, j’aicompris qu’il existe un complexe <strong>de</strong>s arts plastiques par rapport <strong>au</strong> reste <strong>de</strong> l’action culturelle. En tantque meneur <strong>de</strong> <strong>projet</strong>s <strong>artistique</strong>s, <strong>de</strong> « passeur », j’ai conscience que l’art contemporain peut êtreinstrumentalisé : c’est un acte poétique qui ne doit pas s’expliquer, un lieu <strong>de</strong> recherchefondamentale, un objet <strong>politique</strong>, un objet social pour certains artistes, un instrument pédagogiquepour certains enseignants, etc. Cela n’est pas contradictoire. Nous pouvons mener <strong>de</strong>s actionsparallèles, qui parfois vont se rencontrer et d’<strong>au</strong>tres fois non. J’ai appris que ce que je croyais parfoisêtre très proche <strong>de</strong>s gens était très loin, et inversement ce que je croyais être très loin était trèsproche. Dans mes quartiers je mène be<strong>au</strong>coup d’actions avec l’éducation nationale. Cela ne signifiepas pour <strong>au</strong>tant que les enfants vont venir voir l’œuvre contemporaine exposée. Peut-être un jourviendront-ils et ce n’est pas parce qu’ils ne viennent pas que je dois arrêter <strong>de</strong> monter <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s. On© tram 2005 - <strong>Le</strong> <strong>projet</strong> <strong>artistique</strong>, <strong>au</strong> cœur d’une <strong>politique</strong> <strong>de</strong> sensibilisation et <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s publics 10

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