12.07.2015 Views

Le projet artistique, au coeur d'une politique de ... - Tram

Le projet artistique, au coeur d'une politique de ... - Tram

Le projet artistique, au coeur d'une politique de ... - Tram

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

soutien à la création, <strong>de</strong> sensibilisation et <strong>de</strong> diffusion. <strong>Le</strong> centre d’art <strong>de</strong> Brétigny a la missionparticulière <strong>de</strong> sensibiliser <strong>de</strong>s publics éloignés <strong>de</strong>s offres culturelles. Cette mission me semble êtrecomplètement déjà remplie par le fait que le centre d’art se trouve à Brétigny, dans une zonegéographique possédant peu d’équipements culturels. Montrer un artiste connu ou un jeune artiste àBrétigny, c’est pour moi déjà remplir cette mission <strong>de</strong> sensibilisation. <strong>Le</strong> <strong>projet</strong> culturel se constitueensuite en fonction <strong>de</strong> cette interprétation <strong>de</strong> la situation. Il y a ici une longue histoire en lien avec laproduction d’œuvres spécifiques, développée par Xavier Franceschi. Par ailleurs, Francis Bentolilaavait développé très tôt <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> médiation axées sur la rencontre entre les publics et lesartistes. J’ai donc décidé <strong>de</strong> créer un <strong>projet</strong> pédagogique s’articulant <strong>au</strong>tour <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> création :les actions éducatives se déclinent du <strong>projet</strong> <strong>artistique</strong>. Avec Francis Bentolila, nous avons réfléchi, dufait <strong>de</strong> la situation spécifique <strong>de</strong> cet établissement associant spectacle vivant et arts plastiques, à <strong>de</strong>scroisements intéressants. Nous avons développé plusieurs actions dans ce sens avec <strong>de</strong>schorégraphes, <strong>de</strong>s metteurs en scène, <strong>de</strong>s scénographes et <strong>de</strong>rnièrement avec un <strong>de</strong>signer. <strong>Le</strong>développement du <strong>projet</strong> culturel s’est véritablement articulé <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> croisements <strong>de</strong> champs<strong>artistique</strong>s ainsi que sur les <strong>projet</strong>s d’expositions pour lesquels l’artiste est chaque fois sensibilisé à lasituation <strong>de</strong> Brétigny. Je les encourage à créer <strong>de</strong>s œuvres dont certaines pourront rester sur le site etnous ai<strong>de</strong>r à organiser les relations avec les différentes populations. J’ai développé <strong>de</strong>puis monarrivée ici un travail important pour relier l’intérieur et l’extérieur du bâtiment. En effet, ce bâtiment acomme caractéristique d’être assez replié sur lui-même. L’idée est par conséquent <strong>de</strong> travailler sur unrapport intérieur/extérieur, en particulier avec le lycée qui se trouve en face.Caroline Coll-SerorNotre budget global d’activité est <strong>de</strong> 172 000 euros, hors salaires, frais <strong>de</strong> fonctionnement etd’entretien du domaine. L’abbaye <strong>de</strong> M<strong>au</strong>buisson est composée d’une grange du XIIIème siècle, d’unpavillon d’accueil contemporain commandé dans le cadre d’une exposition, un parc <strong>de</strong> 10 hectares etce qu’il reste du carré cl<strong>au</strong>stral , à savoir l’aile est et les anciennes latrines. Nous avons fait le choix <strong>de</strong>ne présenter que <strong>de</strong>ux expositions par an qui durent cinq mois chacune, pour dégager <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong>production. Sur le budget <strong>de</strong> 172 000 euros, 100 000 euros sont consacrés à la production d’œuvres.Il me semblait plus intéressant que <strong>de</strong>s artistes interviennent et créent en fonction du lieu plutôt qued’avoir un regard <strong>de</strong> commissaire d’exposition qui réunit dans le lieu <strong>de</strong>s œuvres qui n’ont pas étéfaites pour lui. Il arrive que 80-90% <strong>de</strong>s pièces présentées soient <strong>de</strong>s pièces créées pour le lieu.Nous essayons <strong>au</strong>ssi, si cela s’avère pertinent, d’acquérir <strong>de</strong>s œuvres suite à une exposition afinqu’elles prennent place dans le parc. <strong>Le</strong>s publics qui viennent spontanément à l’abbaye ne sont pasles publics <strong>de</strong> l’art contemporain, ce sont les publics du patrimoine et les publics du parc : <strong>de</strong>smamans avec les poussettes, les enfants qui viennent jouer <strong>au</strong> foot, les joggeurs etc.… Nousessayons <strong>de</strong> les emmener vers d’<strong>au</strong>tres territoires. Notre <strong>projet</strong> est donc éminemment pédagogique :comment, en s’inspirant <strong>de</strong> ce lieu, en y travaillant, en l’investissant, créer <strong>de</strong>s œuvres qui fassentjouer <strong>au</strong> lieu un rôle dynamique par rapport à l’environnement qui se trouve <strong>au</strong>tour <strong>de</strong> nous ? Nousessayons <strong>de</strong> répondre à cette question en articulant les réalités contemporaines et la réalitépatrimoniale insolite <strong>de</strong> notre lieu. En effet <strong>au</strong> fur et à mesure <strong>de</strong> la programmation, les chosess’affinent, nous savons <strong>de</strong> mieux en mieux avec quel type d’artistes et <strong>de</strong> personnes nous avonsenvie <strong>de</strong> travailler. Nos <strong>projet</strong>s - d’Anne Deguelle en ce moment, le <strong>projet</strong> d’Eric Samakh pour laprochaine exposition - impliquent vraiment les habitants et reflètent une réflexion sur le territoire. Ence sens, bien qu’assumant la direction <strong>artistique</strong> du lieu, je me définis comme une médiatrice. Ce<strong>projet</strong> <strong>artistique</strong> ne m’intéresse que comme outil pour mettre en place <strong>de</strong>s actions, faire venir <strong>de</strong>spublics et faire en sorte qu’il se passe <strong>de</strong>s choses avec ces publics. Pour ce faire, nous avons lesmoyens suivants : 72 000 euros dédiés à l’action culturelle, l’événementiel et l’action éducative, ce qui<strong>de</strong>meure insuffisant. Treize personnes composent l’équipe. Afin d’accompagner l’équipe en interne,nous organisons pour le service tous les mois <strong>de</strong>s sorties culturelles vers d’<strong>au</strong>tres lieux d’artcontemporain. Du coté <strong>de</strong>s hôtesses d’accueil, cela fonctionne admirablement bien. Elles vont suivrele cycle <strong>de</strong> conférences sur l’art contemporain <strong>de</strong> Monsieur Pallatier et sont assidues <strong>de</strong>puis plusieursannées. Du coté <strong>de</strong>s gardiens par contre c’est très difficile et pour l’instant, force est <strong>de</strong> constater quec’est un échec. Concernant les actions en direction <strong>de</strong>s publics, nous faisons intervenir <strong>de</strong>s artistesdans le lieu. Toute l’année, nous accueillons <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> pratique amateur et tentons <strong>de</strong> faire ensorte que l’envie <strong>de</strong> pratiquer entraîne une sensibilisation et une ouverture sur l’art contemporain.Nous réalisons également un travail avec l’éducation nationale, avec qui nous menons <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>formation en direction <strong>de</strong>s enseignants à travers un stage « art et patrimoine ». Nous tentons doncd’établir une cohérence entre notre <strong>projet</strong> <strong>artistique</strong> et notre <strong>projet</strong> pédagogique. A partir <strong>de</strong> cette« entrée » patrimoine qui, a priori, est une entrée plus facile, nous essayons d’amener les gens versl’art contemporain. Nous éditions par ailleurs un livre d’artiste par exposition. Il intervient comme la<strong>de</strong>rnière pièce <strong>de</strong> l’exposition, celle qui reste et permet <strong>de</strong> constituer une mémoire <strong>de</strong> la succession<strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s, ce qui est fondamental. En mars nous in<strong>au</strong>gurerons à l’abbaye <strong>de</strong> M<strong>au</strong>buisson un espace© tram 2005 - <strong>Le</strong> <strong>projet</strong> <strong>artistique</strong>, <strong>au</strong> cœur d’une <strong>politique</strong> <strong>de</strong> sensibilisation et <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s publics 5

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!