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Numéro 52 - Le libraire

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français. Il n’en fallait pas moins pourque l’essai fasse un tabac et qu’ils’écoule à plus de 40 000 exemplaires.Selon Pascal Assathiany, qui connaîtbien les deux marchés pour avoirvécu en France avant de devenirdirecteur littéraire chez Boréal, leproblème est d’ordre culturel et commercial.Ainsi, la langue québécoise ades tonalités différentes, et notremarché répond aussi à des règles différentes.On a beau dire que notrelangue doit garder sa couleur, certainsde nos mots sont tout simplement inconnusdes Français. Pierre Bourdon,directeur des Éditions de l’Homme, abonde dans lemême sens : « Nos livres ne sont pas adaptés pour laFrance, comme c’est le cas pour les livres étrangers 1 . »Ainsi, les ouvrages canadiens-anglais réussissent souventmieux, parce que les traductions correspondent àla réalité, linguistique en particulier, des lecteursfrançais. « Il faut adapter les livres pour leur marché »,explique Louise Loiselle, directrice de FlammarionQuébec. À la di Stasio, le best-seller de Josée di Stasio,a ainsi été réintitulé Si simple, si bon pour l’édition impriméepar la maison© Hermance TriayBertrand Visage, <strong>Le</strong> Seuilmère, Flammarion.Hélène Derome, directricede La courteéchelle, perçoitégalement la France comme un marchéétranger, et non comme un voisin familier.« Il est faux de croire que la France estnotre marché d’exportation naturel grâceà la langue », ajoute Pierre Bourdon.Selon lui, en effet, les Québécois sontbeaucoup plus proches de la réalité duCanada anglais.Pourtant, l’Association pour l’exportationdu livre canadien confirme que, parmi lesventes de titres québécois réalisées enFrance en 2006 et qui totalisent environ10,5M$, 8 M$ sont attribuables aux publicationsvendues telles quelles, contreenviron 1M$ à la cession de droits et 1M$aux auteurs étrangers. Comme quoi le livre québécois sevend tout de même bien dans sa version originale!Louise Loiselle,Flammarion Québec<strong>Le</strong>s bons vendeurs québécoisComment déterminer qu’un livre possède le potentielpour séduire la France? Louise Loiselle possède unelongue expérience, ayant travaillé quatorze ans chezStanké avant de fonder les éditions Flammarion Québecen 1998, qui publient une vingtaine de titres par année.« On est tous à la recherche du moule, mais c’est dansl’originalité que ça marche, dans les approches qui sedistinguent. <strong>Le</strong>s formules gagnantes s’essoufflent. Deplus, les réussites sont basées sur la confiance et lorsqueles gens changent de poste, ilfaut tout reprendre à zéro. »« <strong>Le</strong>s ententes entre Boréal et <strong>Le</strong>Seuil sont basées sur des rapportshumains, une confiance littéraire etune complicité de longue date. »Bertrand VisageIl y a aussi des chassesgardées dans le milieu dulivre français. Il est difficilede rivaliser avecLarousse dans ledomaine des dictionnaires,par exemple.Pourtant, QuébecAmérique a réussi à imposerson Dictionnaire visuel. Il s’agit souvent de trouverune nouvelle approche, de combler un manque. SelonPascal Assathiany, du Boréal, l’édition nord-américaine(ce qui inclut bien sûr le Québec) est à l’avant-garde dulivre pratique.<strong>Le</strong>s Éditions de l’Homme, qui cumulent de très bonnesventes en France, y ont ouvert un bureau et élaboré uncatalogue international, spécialisé dans les sciences humaines,« un genre qui répond aux besoins du marchéfrançais, explique Pierre Bourdon, vice-président à l’édition.Nous amenons desauteurs québécois enFrance et des auteursfrançais au Québec ».©Martine DoyonLouis-Frédéric Gaudet,de Lux Éditeur, a aussiconquis un milieu spécifique,celui du livrepolitique. « Lux se positionneà mi-cheminentre les traditions universitairesfrançaise etanglo-saxonne », expliquel’éditeur, qui croit Pascal Assathiany, Boréalque cette « pensée hybride» répond au besoin de renouvellement d’uneFrance intellectuellement sclérosée. Isabelle Gagnonconfirme, elle, que les meilleurs vendeurs en Francesont les livres pratiques et de sciences humaines.« Nous avons une bonne réputation parce que noussommes moins théoriques que les Français, quiont souvent la manie de tout intellectualiser », indiquet-elle.Notre approche plus pragmatique constituemanifestement un atout. À preuve, Librex vend trèsbien La santé par le plaisir de bien manger, des Dr.Béliveau et Gingras, repris là-bas par Solar. FlammarionQuébec a pour sa part vendu à J’ai lu <strong>Le</strong>s secrets de lavitalité de Nicole Gratton et Guérir sans guerre deJohanne <strong>Le</strong>doux. Quant aux « bons vendeurs en FranceNORA ATALLAROBERT GENESTLE LIBRAIRE • AVRIL - MAI 2009 • 36ROMAN – 120 PAGES – 19,95 $ROMAN –190 PAGES – 24,95 $ ROMAN –180 PAGES – 24,95 $ RÉCITBIOGRAPHIQUE – 504 PAGES – 29,95 $LES ÉDITIONS GID – Tél. : 418 877-3110 – editions@gidweb.com – leseditionsgid.comRAYMOND BREAULISE VEKEMAN

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