triticale…) sont plus ou moins affectéesaussi il convient de ne pas lesnégliger. L’avoine par contre ne seraitpas atteinte par la carie.Visuellement, selon l'aspect des planteson distingue deux types de caries :la carie commune et la carie naine,cette dernière s’extériorisant par unnanisme prononcé. En France, Tilletiacaries et, en de moindres mesuresTilletia foetida, sont les espèces decarie commune les plus fréquemmentretrouvées sur céréales. Le tableau 1résume les espèces de carie citéesdans la littérature, présentes en Franceou d’autres pays.Enfin, quelques autres caries existentaussi sur les graminées sauvages(exemple : T. walkeri sur ray-grass),L'avoine ne serait pas atteinte par la carie.<strong>ITAB</strong>mais elles ne sont pas censées attaquerle blé naturellement.A noter que des analyses de séquencede gènes et des comparaisons de plasmidesprésents dans le mycéliumont montré la grande parenté destrois espèces T. caries, T. foetida etT. controversa. Des études ont établiune possibilité d’hybridation entreT. caries et T. controversa et entreT. caries et T. foetida. De plus, il existeplusieurs races physiologiques à l’intérieurde chaque espèce de carie,liées au grand potentiel d’adaptation<strong>du</strong> genre Tilletia qui contourne assezvite les résistances variétales.Ceci expliquerait les différences devirulence observées suivant l’origine,donc la race, de la carie.Tableau 1 - Les espèces de caries sont multiples et répan<strong>du</strong>es dans tous les pays (liste indicative)Nom<strong>Carie</strong>s se trouvant en France• <strong>Carie</strong> communeTilletia caries (syn. Tilletia tritici)• <strong>Carie</strong> communeTilletia foetida(syn. Tilletia laevis)• <strong>Carie</strong> naineTilletia controversa(syn. Tilletia brevifaciens)Zones de prédilectionRégions tempérées. Fréquente sur l’ensemble<strong>du</strong> territoire français.Parasite de climat chaud qui se trouve surtouten zone méditerranéenne, mais on l’observejusque dans le nord, de façon éparse.Parasite des pays froids qui s’observe trèsrarement, localisé dans les zones d’altitudemoyenne régulièrement enneigées.Conséquences, commentairesGrains cariés qui en éclatant contaminent les grainssains et le sol.Grains cariés et nanisme prononcé des plantes.Les grains, <strong>du</strong>rs, n’éclatent pas, mais les débriscontaminent le sol.<strong>Carie</strong>s ne se trouvant pas en France mais dans des pays plus ou moins proches et qui peuvent inquiéter• <strong>Carie</strong> de KarnalTilletia indica(syn. Neovossia indica)• <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> seigleTilletia secalis• <strong>Carie</strong> de l’orgeTilletia Pancicii• <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> rizTilletia horridaDu nord <strong>du</strong> Moyen-Orient à l’Inde, et danscertains pays d’Amérique centrale.Fréquemment observée en Europe centrale eten Europe de l’est ; affecte aussi le triticale.Sur orge en Europe centrale.Sur riz en Extrême-Orient, en Asie <strong>du</strong> sud-estet en Amérique.Baisse importante <strong>du</strong> rendement et de la qualité desrécoltes. Pas de moyen de lutte efficace par le traitementde semences : parasite de quarantaine en France.Très proche de T. caries(ou un pathotype de cette espèce)Très proche de T. caries(ou un pathotype de cette espèce)● Les symptômes chez le bléLes blés atteints de carie communepassent pratiquement inaperçusavant l'épiaison. Il faut observer attentivementla végétation pourdétecter un léger raccourcissementdes plantes, accompagné par uneaugmentation <strong>du</strong> tallage avec desbrins mous, des épis grêles ou stériles,abaissant le nombre de tigesépiées par pied. Bien que souvent faible,le raccourcissement est fonctiondes races de T. caries et de la variétéatteinte. Il peut parfois dépasser 30%avec diminution <strong>du</strong> nombre d'entrenoeuds.T. foetida semble moinsaffecter les plantes.À l'épiaison, les symptômes sont bienétablis et selon les variétés une colorationbleu-verdâtre (glauque) peutmarquer les feuilles et les gaines. Surles épis cette coloration glauque estplus visible.Les épis cariés épient un peu avantles plantes saines, mais gardent pluslongtemps leur coloration vert glauqueet semblent présenter un retardau moment de la maturation. Cettecoloration est présente sur toutes lesparties de l'épi et se manifeste plusparticulièrement sur le rachis et labase des glumes.L’épi carié est déformé par rapportà l’épi sain et souvent différent enlongueur (il est la plupart <strong>du</strong> tempsplus court mais selon les conditions,il peut aussi être plus long). Au début,les glumes sont plaquées sur le rachiset l'épi semble aplati. Au fur età mesure <strong>du</strong> développement <strong>du</strong> parasite,les glumes se redressent ets'écartent anormalement pour finir2 <strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong> - <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> Blé
Chambre d’Agriculture de Seine-et-MarneFigure 1 - Le cycle de la carie commune <strong>du</strong> blé(source : ARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétal)Grains cariés.par donner à l'épi un aspect ébouriffécaractéristique qui laisseapercevoir les grains malades.Pratiquement tous les grains de l'épisont atteints.Le mycélium <strong>du</strong> champignon atteintles ovaires et les remplace. Sous lepéricarpe, le mycélium croît à la placedes cellules <strong>du</strong> grain qui prend uneteinte olivâtre. Les grains cariés sontplus courts et plus arrondis que lesgrains sains. Le mycélium qui remplitle grain se fragmente en sporesrondes (teliospores) qui brunissentet foncent. À la récolte les grains cariéssont très légers, trapus à la base,bruns gris et ridés, leur sillon est àpeine visible. Ils s'écrasent à la moindrepression en libérant unepoussière de spores noires qui vacontaminer les grains sains et le solau battage.Epi carié à gauche avec aspect ébouriffé,les grains gonflés écartant les glumelles, etépi sain à droite.ARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétal● Le cycle <strong>du</strong> champignonLes spores représentent la phase deconservation et de dissémination <strong>du</strong>champignon.Au moment des semis d’automne, lesconditions de température et d’humidité<strong>du</strong> sol sont souvent réuniespour provoquer la germination desspores : T.caries germe entre 2° et 29°Cavec un optimum à 11°C ; l'optimumd'humidité des sols est compris entre40 et 50% de leur pouvoir de rétentionen eau ; un pH légèrement alcalin estfavorable. T. foetida germe avec unEpi carié à gauche, plus petit et de couleurbleutée par rapport à un épi sain, à droite.ARVALIS-Institut <strong>du</strong> Végétaloptimum de température comprisentre 15 et 20°C.Les spores pénètrent alors dans le coléoptilede la céréale avant la levée (lecoléoptile est l’étui qui protège l’apexcaulinaire et les jeunes feuilles).Une fois l’infection accomplie, lechampignon progresse à l’intérieurdes tissus de la plante pour ensuitecontaminer l’ébauche de l’épi et plusparticulièrement les fleurs dès leurformation, puis envahir l’ovaire pourenfin pro<strong>du</strong>ire une masse de spores.Les autres organes de l’épi tels que lesglumes, les glumelles et le rachis nesont pas atteints.C’est à partir <strong>du</strong> stade « deux feuilles »que le blé devient résistant : à ce stade,le mycélium ne peut plus pénétrer laplantule dont les parois sont tropépaisses. L'infection ressemble doncà une course entre la plante et leparasite, les températures en déterminantl'issue. Le parasite doitaccumuler une certaine somme detempératures pour germer et des températuresfraîches sont plus favorablesà la germination <strong>du</strong> parasite qu'à lacroissance des plantes. Plus le tempsqui sépare le semis <strong>du</strong> stade deuxfeuilles sera long, plus le risque seraélevé. Les semis tardifs sont toujoursplus contaminés que les semis précocesd'automne ou les semis deprintemps. Un semis profond est aussiun facteur de risque supplémentaire.<strong>CAHIER</strong> <strong>TECHNIQUE</strong> - <strong>Carie</strong> <strong>du</strong> Blé3