La motivation des jeunes et de leurs parents apparait comme un élément important à prendre enconsidération, notamment à cause de son rôle comme facteur pouvant améliorer les chances de succèsde l’intervention et du possible effet délétère d’un échec thérapeutique. La motivation est d’autantplus importante que l’ensemble des données probantes a été obtenu auprès de jeunes motivés et quel’efficacité des interventions n’a pas été démontrée chez des jeunes présentant une faible motivation. Enconséquence,il est recommandé queAutresgroupes visés7. le médecin et les autres professionnels de la santé et des services sociauxoffrent les interventions de façon prioritaire aux jeunes qui sont motivés oudont les parents sont motivés ;8. le médecin et les autres professionnels de la santé et des services sociauxvisent à développer la motivation avec les jeunes et les parents peu motivés.AucunQualité de la preuve : faible à très faiblePrésence d’un consensus d’experts moyenRECOMMANDATIONS FAIBLES6.2 Approches pharmacologiques6.2.1 OrlistatL’orlistat est un inhibiteur des enzymes, les lipases gastriques et pancréatiques, qui permettent ladigestion de la plupart des gras alimentaires. Il empêche donc l’absorption de ces gras par le tractusgastro-intestinal, ceux-ci se retrouvant alors dans les matières fécales. L’orlistat réduirait d’environ 30 %l’absorption des gras; l’effet sur la perte de poids serait causé par la diminution des calories absorbées.Son utilisation est approuvée par Santé Canada comme agent anti-obésité chez les personnes âgées d’aumoins 12 ans.6.2.1.1 Résultats sommaires des études sur l’orlistatLes données probantes 34 démontrent que l’effet de l’orlistat sur les paramètres de mesure de l’obésité dejeunes obèses est de petite taille (qualité de la preuve faible à modérée) dans des études menées à courtterme et qui intégraient toujours une intervention axée sur le mode de vie.L’utilisation de l’orlistat présente des risques d’effets indésirables « mineurs », mais dérangeants, quisont surtout de nature gastro-intestinale (par ex., gaz intestinaux, incontinence de substance huileuse ouselles) (qualité de la preuve élevée). Une étude a détecté un risque d’apparition de cholélithiases associéà la prise d’orlistat chez des adolescents [Chanoine et al., 2005]. Des risques potentiels d’effets hépatiqueset rénaux, graves mais rares, ont été décrits chez des adultes (qualité de la preuve très faible).Bien que peu d’études aient examiné la question, il est possible que l’absorption des vitaminesliposolubles soit compromise lors de l’utilisation de l’orlistat. La monographie du produit conseille doncaux patients, particulièrement aux enfants, de prendre une préparation de multivitamines contenant desvitamines liposolubles et du bêta-carotène.34 Revues systématiques seulement : Czernichow et al., 2010; Oude Luttikhuis et al., 2010; Viner et al., 2010; McGovern et al., 2008; Whitlocket al., 2008.25
6.2.1.2 Recommandations des guides de pratique cliniqueCinq guides de pratique ont formulé des recommandations précises à l’égard de l’utilisation demédicaments homologués pour le traitement de l’obésité chez les adolescents [SIGN, 2010; Augustet al., 2008; Lau et al., 2007; Spear et al., 2007; NICE, 2006]; l’orlistat est le seul des médicamentsrecommandés encore sur le marché.Ces cinq guides recommandent que le traitement pharmacologique soit toujours donné en complémentà une intervention axée sur le mode de vie et seulement chez les adolescents atteints d’obésité graveou chez ceux ayant des comorbidités ou des facteurs de risque cardiovasculaire. Quatre de ces guidesprécisent que l’on doit d’abord s’assurer que l’intervention axée sur le mode de vie seul a donné desrésultats insuffisants avant de prescrire un médicament et que la pharmacothérapie devrait être réaliséedans un milieu de soins spécialisés [SIGN, 2010; August et al., 2008; Spear et al., 2007; NICE, 2006].Un seul guide précise les critères aux fins de la prescription d’orlistat [SIGN, 2010]. Ainsi, selon ceguide, l’orlistat ne devrait être prescrit qu’en présence d’une obésité grave, définie par ce groupe parun percentile de l’IMC ≥ 99,6 (ce qui correspond à un score-z de l’IMC de 3,0), et de comorbidités ou enprésence d’une obésité très grave, définie dans ce cas par un score-z de l’IMC ≥ 3,5.6.2.1.3 Réflexions et préoccupations des partenairesLes partenaires et experts s’entendent pour dire qu’il faut absolument défaire le mythe que lemédicament est la solution miracle à tout problème de santé. L’utilisation d’une médication dans letraitement de l’obésité, alors qu’un changement des habitudes de vie est nécessaire, pourrait avoirdes effets négatifs chez les jeunes obèses. Cela pourrait effectivement amener une diminution de lamotivation à changer leur comportement et il pourrait s’ensuivre, chez certains, une attitude pluspassive relativement à leur condition, voire même des abus alimentaires s’ils sont médicamentés pourtraiter leur obésité.L’expérience clinique des experts et des professionnels avec l’utilisation de l’orlistat chez les adultesdémontre que ce médicament semble peu efficace, mal toléré et que l’adhésion au traitement estproblématique. Également, son usage engendre des effets indésirables qui peuvent devenir très gênants,surtout dans une période comme celle de l’adolescence. Des préoccupations sont également émises ausujet de l’efficacité et de la sécurité de l’orlistat à long terme. En effet, la légère perte de poids associée àl’utilisation de ce médicament n’est peut-être pas maintenue dans le temps, ce qui peut occasionner unsentiment de défaite ou de culpabilité chez le jeune qui arrête de perdre du poids ou qui en reprend.En conclusion, les partenaires et experts consultés sont inconfortables quant à une utilisation répanduede ce médicament pour le traitement de l’obésité des enfants et des adolescents. Ils suggèrentfortement de restreindre son utilisation aux services de troisième et quatrième ligne.6.2.1.4 RecommandationsConsidérant les effets limités de l’orlistat, tant au regard de l’ampleur que de la persistance dans letemps, la faible acceptabilité des effets indésirables les plus fréquents, les risques potentiels d’effetsgraves, ainsi que les réserves émises par les membres du Forum,il est recommandé queAutresgroupes visés9. le médecin œuvrant en première ou deuxième ligne NE prescrive PAS l’orlistat.Qualité de la preuve pour l’efficacité : faible à modéréeQualité de la preuve quant aux effets indésirables : élevéePrésence d’un consensus d’experts fortRECOMMANDATION FORTE <strong>DE</strong> NE PAS UTILISERPharmaciens,Jeunes, parents26
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