8 ORGANISER <strong>ET</strong> MOBILISERCette section s’attarde davantage à la manière dont les interventions axées sur le mode de vie peuventêtre dispensées afin de préciser les caractéristiques favorisant une meilleure efficacité.8.1.1 Caractéristiques des interventions efficacesUne revue systématique avec méta-analyse [Whitlock et al., 2010; 2008] ainsi qu’une analyse descriptivede 24 interventions démontrées efficaces par un essai clinique randomisé 40 , décrites dans 21 articles 41 ,servent de base aux résultats présentés.Les résultats de la revue systématique indiquent que les interventions ayant un temps de contact de 26heures ou plus étaient plus souvent efficaces que celles avec un temps de contact moindre (qualité dela preuve modérée). Cette revue systématique montre de plus que si certaines interventions de faibleintensité (10 à 25 heures) pouvaient être parfois efficaces, leur effet était très modeste, alors que lesinterventions de très faible intensité (moins de 10 heures) n’étaient habituellement pas efficaces.L’examen des 24 interventions démontrées efficaces met en exergue le fait que les parentsparticipaient généralement aux interventions, en particulier chez les enfants (5 à 12 ans). Lesinterventions étaient le plus souvent faites en groupe ou combinaient des rencontres individuelles etde groupe. La taille de groupe la plus fréquente était de 5 à 8 personnes ou dyades parents-enfant.La majorité des interventions faisaient appel à un professionnel en nutrition ou en psychologie. Unmédecin n’intervenait que dans 5 des 24 interventions et une seule de ces interventions se déroulaitexclusivement dans un cabinet médical. Les interventions avaient une durée médiane de six mois, seulle tiers ayant une durée inférieure à six mois. Elles comportaient majoritairement une phase active,caractérisée par des rencontres plus fréquentes (principalement une rencontre par semaine) d’unedurée médiane de 3,5 mois, et une phase de maintien, caractérisée par des rencontres moins fréquentes(principalement une rencontre par mois) de quatre mois supplémentaires (qualité de la preuve faible).Le temps de contact médian entre les intervenants et les jeunes ou leurs parents était de 26 heures dansles études retenues.8.1.2 Recommandations des guides de pratique cliniqueUn guide de pratique recommande une intensité précise pour l’intervention, soit un temps de contact deplus de 25 heures avec le jeune, sa famille ou le jeune et sa famille sur une période de 6 mois [Barton,2010]. Un deuxième suggère une approche progressive selon le niveau d’obésité et le succès ou non desapproches précédentes; cette dernière manière de faire n’est toutefois pas appuyée par des donnéesprobantes [Spear et al., 2007].8.1.3 Réflexions et préoccupations des partenairesLes discussions portant sur les différentes modalités de mise en œuvre d’une intervention à approchesmultiples ont soulevé la notion que certaines modalités devraient être modulées localement pours’adapter aux ressources et aux partenaires locaux.Certaines ressources requises pour les interventions ou pour favoriser les habitudes de vierecommandées aux jeunes ne relèvent pas directement du réseau de la santé et des services sociaux,40 Une intervention a été considérée comme efficace si elle a produit des résultats statistiquement significatifs sur le niveau d’obésité parcomparaison à un groupe témoin randomisé, après un suivi d’au moins 6 mois à partir du début de l’intervention.41 Diaz et al., 2010; Sacher et al., 2010; Kalarchian et al., 2009; Epstein et al., 2008; Janicke et al., 2008; Johnston et al., 2007a; Johnston et al.,2007b; Kalavainen et al., 2007; Savoye et al., 2007; Golan et al., 2006; Williamson et al., 2006; Carrel et al., 2005; Nemet et al., 2005; Golanet Crow, 2004; Saelens et al., 2002; Nova et al., 2001; Flodmark et al., 1993; Epstein et al., 1989; Mellin et al., 1987; Senediak et Spence,1985; Brownell et al., 1983.35
celles pour favoriser la pratique de l’activité physique par exemple. Le développement de partenariatslocaux pourrait être une avenue à envisager.Le fait de recourir uniquement ou principalement à des professionnels dédiés, voire spécialisés,pour le traitement de l’obésité chez les enfants et les adolescents ne fait pas consensus. Le conceptde professionnel dédié, tel qu’utilisé dans les discussions, faisait référence au fait que certainsprofessionnels pourraient, dans un milieu de soins donné, être responsables de voir et de suivre tousles jeunes recevant une intervention pour l’obésité, ils seraient donc, dans les faits, « dédiés » auxinterventions pour les jeunes obèses. Une telle approche est perçue comme un facteur limitant dans desmilieux où certains types de ressources sont moins accessibles ou disponibles, d’où une possibilité pluslimitée de pouvoir dédier un ou quelques professionnels à une seule problématique. Cependant, touss’entendent à savoir que même si certains aspects de l’intervention peuvent relever de compétencescommunes à plusieurs types de professionnels, d’autres volets de l’intervention nécessitent descompétences professionnelles propres à certains types de professionnels. L’objectif serait alors derespecter le rôle propre de chaque type de professionnel tout en partageant ce qui peut l’être afind’optimiser l’utilisation des ressources disponibles.Le besoin de coordination entre les différents volets du traitement a également été noté. On mentionneque ces mécanismes devraient tenir compte des réalités locales, tout comme les autres paramètres d’unéventuel programme.La difficulté d’offrir 26 heures d’intervention a été soulevée par certains ainsi que la question quant àsavoir si, dans l’impossibilité d’offrir une telle intensité, il serait adéquat d’offrir une intervention moinsintense. De même, plusieurs experts appuyaient la notion que les interventions doivent se poursuivresur une longue période, en précisant parfois plus de six mois, bien que la difficulté d’organiser de telssuivis ait été notée.Finalement, plusieurs experts ont rappelé, lors de la consultation, l’impact des environnements sociauxet bâtis sur les habitudes de vie et ont suggéré d’inclure une composante d’action sur ces déterminantsdans les services offerts pour traiter l’obésité.8.1.4 RecommandationsLes données probantes, soient celles provenant d’une revue systématique publiée et de notre proprerevue systématique, indiquent que les interventions avec un temps de contact entre les intervenants etles jeunes ou leurs parents d’au moins 26 heures sont plus souvent efficaces. Notre analyse, de mêmeque les recommandations d’un guide de pratique, indiquent que l’intervention devrait idéalement durerau moins six mois.Les discussions avec les différents partenaires ont cependant fait ressortir une série d’élémentsimportants à considérer : l’importance d’une équipe multidisciplinaire dans la mise en œuvre d’uneintervention dont certains aspects relèvent de compétences professionnelles spécifiques ainsi que lebesoin de coordination entre les différents volets du traitement.36
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