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Couches minces d'oxyde d'étain: la localisation faible et les effets de ...

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THÈSEtel-00589730, version 1 - 1 May 2011En vue <strong>de</strong> l’obtention duDOCTORAT DE L’UNIVERSITÉDE TOULOUSEDélivré par l’Université Toulouse III - Paul SabatierDiscipline ou spécialité : PhysiquePrésentée <strong>et</strong> soutenue par Taras DAUZHENKALeTitre : <strong>Couches</strong> <strong>minces</strong> d’oxy<strong>de</strong> d’étain :<strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’interactionJURYRapporteurs : Roger Aulombard Professeur LCC, USTL (Montpellier)Henri Mari<strong>et</strong>te Directeur <strong>de</strong> Recherche Inst. Néel, CEA (Grenoble)Membres : Michel Goiran Professeur LNCMI-T, UPS (Toulouse)Niko<strong>la</strong>i A. Poklonski ProfesseurLN, UEB (Minsk)Marc Respaud Professeur LPCNO, INSA (Toulouse)Directeurs : Jean Galibert Chargé <strong>de</strong> Recherches LNCMI-T, CNRS (Toulouse)Vitaly K. Ksenevich Chercheur (HDR) LPEM, UEB (Minsk)Ecole doctorale : Sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> MatièreUnité <strong>de</strong> recherche : Laboratoire National <strong>de</strong>s Champs Magnétiques IntensesDirecteurs <strong>de</strong> Thèse : Vitaly KSENEVICH, Jean GALIBERT1 er mai 2011


Remerciementstel-00589730, version 1 - 1 May 2011Je tiens à remercier en premier lieu mes directeurs <strong>de</strong> thèse, Vitaly Ksenevich<strong>et</strong> Jean Galibert, pour m’avoir offert <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> travailler au sein<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux équipes, <strong>et</strong> d’obtenir le doctorat sous le double sceau <strong>de</strong> l’UniversitéPaul Sabatier <strong>de</strong> Toulouse <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Université d’Etat <strong>de</strong> Bé<strong>la</strong>rus <strong>de</strong> Minsk.Je leur suis infiniement reconnaissant pour leur soutien <strong>et</strong> leur patience.Je remercie Igor Bashmakov pour <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> couches<strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain.Je remercie l’Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France à Minsk <strong>et</strong> plus particulièrement sonService Culturel <strong>et</strong> <strong>de</strong> Coopération pour m’avoir octroyé une Bourse duMinistère Français <strong>de</strong>s Affaires Etrangères.Je remercie Monsieur Geert Rikken, Directeur du Laboratoire National <strong>de</strong>sChamps Magnétiques Intenses <strong>de</strong> m’avoir accueilli au sein <strong>de</strong> son <strong>la</strong>boratoire.Mes remerciements vont aussi au Professeur titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaire <strong>de</strong> Physique<strong>de</strong>s Semiconducteurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> Nanoélectronique <strong>de</strong> l’Université d’Etatdu Bé<strong>la</strong>rus, V<strong>la</strong>dimir Odzhaev, pour m’avoir soutenu dans <strong>les</strong> démarchesadministratives.Je suis très reconnaissant envers <strong>les</strong> membres du jury, Roger Aulombard,Henri Mari<strong>et</strong>te, Marc Respaud, Niko<strong>la</strong>i Poklonski <strong>et</strong> Michel Goiran, d’avoirbien voulu juger ce travail.Je remercie Grigory Minkov, Ralph Rosenbaum, <strong>et</strong> Alexandr Kuntsevichpour <strong>les</strong> discussions inestimab<strong>les</strong> portant sur <strong>la</strong> physique concernant nosmesures. Je suis infiniement reconnaissant à Grigory Minkov d’avoir accepté<strong>de</strong> passer beaucoup <strong>de</strong> temps avec moi pour me faire partager par intern<strong>et</strong>son immense connaissance du phénomène <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>.


tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Je remercie sincèrement V<strong>la</strong>dimir Rylkov, Rustem Lyubovskii, SébastienNanot <strong>et</strong> Marc Nardone <strong>de</strong> m’avoir encouragé pendant différentes pério<strong>de</strong>s<strong>de</strong> mon travail.Je remercie chaleureusement le personnel du LNCMI pour une ambianceagréable <strong>et</strong> leur patience avec mon français. Je gar<strong>de</strong> le souvenir <strong>de</strong> momentsinoubliab<strong>les</strong> avec <strong>les</strong> doctorants. Merci à V<strong>la</strong>dimir Prudkovsky <strong>et</strong> à SergeiKrishtopenko.Je remercie mes amis <strong>de</strong> Bé<strong>la</strong>rus <strong>et</strong> <strong>de</strong> Lituanie : Anton, Sasha, Valodzka,Nina, Natalka, Raman, Andrius, Veronika, Laura, Yulia, Andrus. Je mesouviens toujours <strong>de</strong> vous, du mouvement intelligent pour <strong>la</strong> liberté. Mercià Gilevochka (Olya), Arina (Polina), Shurik, Kyril, Anya, Yura, Nadya,Alexandr, Tania.Je remercie ma famille - mes parents, ainsi que Vasilina <strong>et</strong> Lyudmi<strong>la</strong>, pourm’avoir soutenu pendant ces trois ans. Sans eux je n’aurai jamais pu menerà terme ce proj<strong>et</strong>.


tel-00589730, version 1 - 1 May 2011iv


Table <strong>de</strong>s matièresTable <strong>de</strong>s figuresixtel-00589730, version 1 - 1 May 2011Liste <strong>de</strong>s tableauxxv1 Introduction 11.1 Idées généra<strong>les</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>et</strong> propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière dans l’étatcon<strong>de</strong>nsé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Présentation <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> 92.1 But général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92.2 P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 Mécanismes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charge dans <strong>les</strong> systèmes mésoscopiquesdésordonnés 133.1 Définition <strong>de</strong>s systèmes désordonnés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133.2 Les transitions <strong>de</strong> phase électroniques métal-iso<strong>la</strong>nt . . . . . . . . . . . . 153.2.1 La transition d’An<strong>de</strong>rson <strong>et</strong> le seuil <strong>de</strong> mobilité . . . . . . . . . . 163.2.1.1 La théorie d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173.2.1.2 Le modèle σ non-linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 193.2.2 La transition <strong>de</strong> Mott-Hubbard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253.3 Les corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivité . . . . . . . . . . . . . . . . 263.3.1 Fonctions <strong>de</strong> Green . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263.3.1.1 Les opérateurs <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> <strong>les</strong> fonctions <strong>de</strong> Green . 273.3.2 Formalisme <strong>de</strong> Kubo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283.3.2.1 Conductivité électrique <strong>et</strong> <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Kubo-Greenwood 313.4 Description d’un système désordonné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35v


TABLE DES MATIÈRES8 Conclusions 1638.1 La transition métal-iso<strong>la</strong>nt dans <strong>les</strong> couches granu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> SnO 2 . . . . 1639 Appendice A 1679.1 Dimensionalité effective par rapport aux corrections quantiques à <strong>la</strong>conductivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16710 Appendice B 17310.1 Publications, posters, participation à <strong>de</strong>s séminaires . . . . . . . . . . . 173Références 179tel-00589730, version 1 - 1 May 2011viii


TABLE DES FIGURES7.5 Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétorésistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2en fonction du champ magnétique (échantillon : 210308-1b). . . . . . . . 1417.6 Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétorésistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2en fonction du champ magnétique (échantillon : 210308-1b). . . . . . . . 1427.7 Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance d’une couche granu<strong>la</strong>ire en fonctiondu champ magnétique (échantillon : 210308-1b). . . . . . . . . . . . 1437.8 Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2en fonction du champ magnétique (échantillon : 1). . . . . . . . . . . . . 145tel-00589730, version 1 - 1 May 20117.9 Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2en fonction du champ magnétique normalisé (échantillon : 1). . . . . . . 1467.10 Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux couches granu<strong>la</strong>ires<strong>de</strong> SnO 2 en fonction du champ magnétique normalisé (échantillons :sample280308-1b-polikor (♯ 1) <strong>et</strong> 210308-1b (♯ 2)). . . . . . . . . . . . . 1477.11 Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur du déphasage dans une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>SnO 2 en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température (échantillon : 1). . . . . . . . . . . . 1487.12 Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur du déphasage dans une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>SnO 2 en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température (échantillon : 121005-2). . . . . . . 1497.13 Dépendance du temps <strong>de</strong> déphasage dans une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température (échantillon : 280308-1b-polikor). . . . . . 1507.14 Dépendances <strong>de</strong> magnétoconductivité d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2en fonction du champ magnétique. (échantillon : 210308-1b). . . . . . . 1527.15 Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductivité d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2en fonction du champ magnétique normalisé (échantillon : 2). . . . . . . 1537.16 Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductivité d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2en fonction du champ magnétique. (échantillon : 210308-1b). . . . . . . 1547.17 La dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 enfonction du champ magnétique à T = 3 K (échantillon : 171005-2). . . . 1567.18 Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 en fonctiondu carré du champ magnétique B 2 à T = 3 K (échantillon : 171005-2). . 1577.19 Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 en fonctiondu carré du champ magnétique B 2 à T = 1.8 K (échantillon : 171005-2). 1577.20 Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 en fonctiondu champ magnétique B 2 à T = 4.2 K (échantillon : 171005-2). . . . . . 158xii


TABLE DES FIGURES7.21 Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> pente P (7.26) en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température (échantillon :171005-2). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1598.1 Echel<strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> l’énergie pour un système désordonné <strong>et</strong> <strong>les</strong>diagrammes énergétiques pour <strong>les</strong> métaux désordonnés <strong>et</strong> <strong>les</strong> iso<strong>la</strong>nts. . 165tel-00589730, version 1 - 1 May 20119.1 Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance d’une couche granu<strong>la</strong>ire en fonctiondu champ magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1689.2 Dépendances <strong>de</strong> ((∆σ/G 0 ) fit −(∆σ/G 0 ) exp )/(∆σ/G 0 ) exp en fonction duchamp magnétique pour <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> “3D”(symbo<strong>les</strong> vi<strong>de</strong>s) <strong>et</strong> “2D”(symbo<strong>les</strong>pleins). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170xiii


TABLE DES FIGUREStel-00589730, version 1 - 1 May 2011xiv


Liste <strong>de</strong>s tableauxtel-00589730, version 1 - 1 May 20117.1 Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution à <strong>la</strong> correction à<strong>la</strong> conductivité, issue <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons - Lacomparaison <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> correcion à <strong>la</strong> conductivité,issue <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1607.2 (La suite du Tableau 7.1) Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong>contribution à <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivité, issue <strong>de</strong> l’interactionentre <strong>les</strong> électrons - La comparaison <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’analyse<strong>de</strong> <strong>la</strong> correcion à <strong>la</strong> conductivité, issue <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons. 161xv


LISTE DES TABLEAUXtel-00589730, version 1 - 1 May 2011xvi


1Introductiontel-00589730, version 1 - 1 May 20111.1 Idées généra<strong>les</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>et</strong> propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong>matière dans l’état con<strong>de</strong>nséLes propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière dans l’état con<strong>de</strong>nsé jouent un rôle très important pourl’humanité. Les propriétés électroniques gouvernent certains dispositifs <strong>de</strong> transfert<strong>et</strong> <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> l’information <strong>et</strong> d’énergie. La compréhension <strong>de</strong> ces dispositifs estfortement reliée à <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière dans l’état con<strong>de</strong>nsé <strong>et</strong><strong>de</strong>s processus microscopiques qui se réalisent dans c<strong>et</strong> état. L’apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> théoriequantique dans <strong>les</strong> années 20 du XXième siècle a été suivie par un progrès énorme <strong>de</strong><strong>la</strong> technologie qui, à son tour, a conduit à <strong>de</strong>s nouvel<strong>les</strong> découvertes fondamenta<strong>les</strong>.L’application <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique quantique au domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> physique <strong>de</strong>l’état con<strong>de</strong>nsé, notamment dans le cadre du modèle <strong>de</strong> Dru<strong>de</strong>-Sommerfeld [Sommerfeld(1928)], a permis d’expliquer <strong>et</strong> <strong>de</strong> décrire différents résultats expérimentaux, tels que :– <strong>la</strong> conduction électrique <strong>de</strong>s métaux– <strong>la</strong> lois <strong>de</strong> Wie<strong>de</strong>mann-Franz– <strong>la</strong> dépendance en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaleur spécifique– l’emission thermique <strong>de</strong>s électrons– <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états <strong>de</strong>s électrons– <strong>les</strong> valeurs d’énergie <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s électronsPourtant, certaines propriétés <strong>de</strong>s métaux (conductivité aux basses températures,supraconductivité, eff<strong>et</strong> Hall quantique) ne pouvaient pas expliquées autrement qu’entenant compte <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s provenants d’interaction entre <strong>les</strong> particu<strong>les</strong>. Il a fallu développer1


1. INTRODUCTIONtel-00589730, version 1 - 1 May 2011<strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie quantique <strong>de</strong>s champs <strong>et</strong> <strong>les</strong> adapter à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong>matière dans l’état con<strong>de</strong>nsé, ce qui est équivalent au problème à plusieurs corps Abrikosov<strong>et</strong> al. (1975); Galitsky & Migdal (1958); Martin & Schwinger (1959).Un autre domaine d’application <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie quantique <strong>de</strong>s champsest <strong>la</strong> physique <strong>de</strong>s matériaux désordonnés <strong>de</strong> dimensions réduites. La tendance à <strong>la</strong>miniaturisation <strong>de</strong>s appareils électroniques a conduit à <strong>la</strong> nécessité d’étudier <strong>et</strong> <strong>de</strong>comprendre le régime diffusif du transport électronique - un régime où <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s (totalementquantiques) provenant d’interférence <strong>et</strong> d’interaction apparaissent. Dans <strong>les</strong>années 1980, <strong>la</strong> formu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie d’échelle à un paramètre a permis d’expliquer<strong>de</strong> nombreux eff<strong>et</strong>s <strong>et</strong> résultats d’expériences obtenus pour <strong>les</strong> systèmes <strong>de</strong> dimensionsréduites <strong>et</strong> pour <strong>de</strong>s systèmes désordonnés [Altshuler & Aronov (1985); Lee & Ramakrishnan(1985); Rammer & Smith (1986)] ; l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> trouve uneexplication dans le cadre <strong>de</strong> l’approche à un électron, tandis que <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s provenant <strong>de</strong>l’interaction se manifestent dans <strong>les</strong> corrections à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états <strong>et</strong> mécanismes dudéphasage <strong>et</strong> peuvent être pris en compte dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> perturbationRammer (1991). La théorie d’échelle à un paramètre conduit à conclure que tous <strong>les</strong>états électroniques dans un système à <strong>de</strong>ux dimensions sont localisés à températurenulle <strong>et</strong>, donc, qu’il n’y a pas <strong>de</strong> métaux à <strong>de</strong>ux dimensions [Abrahams <strong>et</strong> al. (1979)].Le développement <strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s structures semiconductricesdans <strong>les</strong> décennies suivantes a permis d’obtenir <strong>les</strong> systèmes bi-dimensionnels caractériséspar <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge électrique. Dans ces structures,notamment dans <strong>les</strong> hétérostructures <strong>de</strong> haute qualité <strong>et</strong> dans <strong>les</strong> couches inversées<strong>de</strong> Si, l’état (<strong>et</strong> le comportement) métallique aux basses températures a étédécouvert. C<strong>et</strong>te découverte a mise en doute l’adéquation <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie d’échelle à unparamètre <strong>et</strong> a ouvert <strong>la</strong> voie au développement d’une théorie qui prend en compte <strong>les</strong>eff<strong>et</strong>s d’interactions entre <strong>les</strong> électrons [Abrahams <strong>et</strong> al. (2001); Hwang (2003); Pudalov(1998b, 2006)].Le désordre dans <strong>les</strong> systèmes électroniques est décrit d’habitu<strong>de</strong> par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>Ioffe-Regel k F l [Mott & Davis (1979a)]. Pour <strong>de</strong> bons conducteurs k F l ≫ 1, c’est-à-direque <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>de</strong> Broglie d’une particule (λ) est beaucoup plus gran<strong>de</strong> que le libreparcours moyen (l) <strong>et</strong> le mouvement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te particule entre <strong>les</strong> évènements <strong>de</strong> diffusionpeut être décrit par l’équation c<strong>la</strong>ssique [Altshuler & Aronov (1985)]. Pourtant, mêmepour <strong>de</strong>s systèmes où λ ≪ l, <strong>les</strong> corrections provenants <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s quantiques ne sont pas2


1.1 Idées généra<strong>les</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>et</strong> propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière dans l’étatcon<strong>de</strong>nsétel-00589730, version 1 - 1 May 2011négligeab<strong>les</strong> <strong>et</strong> ils se manifestent dans <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductance en fonction <strong>de</strong><strong>la</strong> température, du champs magnétique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong>s échantillons [Abrahams<strong>et</strong> al. (1979); An<strong>de</strong>rson <strong>et</strong> al. (1979)]. Pour <strong>les</strong> systèmes caractérisés par <strong>de</strong>s valeursintermédiaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductance g ∼ e2 où k Fl 1, c’est-à-dire où <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’étatsélectroniques est <strong>faible</strong>, <strong>les</strong> résultats expérimentaux peuvent aussi être décrits dans lecadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie qui a été initialement développée pour k F l ≫ 1, sous <strong>la</strong> conditionque l’on prenne en compte <strong>les</strong> corrections provenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> “<strong>de</strong>uxième boucle”Minkov<strong>et</strong> al. (2004, 2010). Quand le désordre augmente, <strong>les</strong> états électroniques <strong>de</strong>viennentlocalisés [An<strong>de</strong>rson (1958)] <strong>et</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt peut avoir lieu [Mott (1990)].Dans le régime iso<strong>la</strong>nt, le transfert <strong>de</strong>s électrons est réalisé par “sauts”entre <strong>les</strong>états localisés au voisinage du niveau <strong>de</strong> Fermi à basse température [Ionov & Shlimak(1991); Mott (1990); Shklovskii & Efros (1984)]. La théorie du transport au moyen <strong>de</strong>s“sauts”(hopping transport) a été développée d’une façon très différente <strong>de</strong> celle quiavait été adoptée pour <strong>les</strong> métaux désordonnés. Au lieu d’appliquer <strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong>théorie quantique <strong>de</strong>s champs, une autre approche a été développé sur <strong>la</strong> base du réseauéquivalent <strong>de</strong>s résistances (réseau <strong>de</strong> Miller-Abrahams, voir Miller & Abrahams (1960))en partant d’états localisés <strong>et</strong> en appliquant <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> perco<strong>la</strong>tion [Ambegaokar <strong>et</strong> al.(1971); Mott (1967); Shklovskii & Efros (1984)]. C<strong>et</strong>te approche a eu un grand succèsparce qu’elle perm<strong>et</strong>tait d’expliquer un grand nombre d’observations expérimenta<strong>les</strong><strong>et</strong>, en particulier, <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> duchamp magnétique. Les eff<strong>et</strong>s d’interaction entre <strong>les</strong> électrons ont été pris en comptepar Shklovskii & Efros (1984) par l’introduction d’un gap coulombien dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsitéd’états au voisinage du niveau <strong>de</strong> Fermi, ce qui s’est traduit par le changement duparamètre <strong>de</strong> l’exposant dans <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion donnant <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance enfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température (ρ(T) = ρ 0 · exp[(T 0 /T) 1/n ]).Pourtant déjà dans <strong>les</strong> années 1980, pour certains systèmes iso<strong>la</strong>nts, où le transportse réalise par moyens <strong>de</strong>s sauts (hopping), <strong>la</strong> magnétorésistance négative a été miseen évi<strong>de</strong>nce [Hartstein <strong>et</strong> al. (1983); Laiko <strong>et</strong> al. (1987); Ovadyahu (1986); Ovadyahu& Imry (1983)]. Ce fait parut bizarre parce qu’il se trouvait en contradiction avec <strong>de</strong>sidées qu’un champ magnétique extérieur doit contribuer à <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>de</strong>s électrons(selon Shklovskii <strong>et</strong> Efros, <strong>les</strong> fonctions d’on<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s électrons localisés <strong>de</strong>vraient serétrécir dans un champ magnétique, ce qui conduit à <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> probabilité<strong>de</strong> conduction par eff<strong>et</strong> tunnel entre états localisés). Afin d’expliquer ce fait, on a3


1. INTRODUCTIONtel-00589730, version 1 - 1 May 2011cherché à appliquer <strong>la</strong> théorie quantique <strong>de</strong>s champs <strong>et</strong> le modèle <strong>de</strong> diffusion auxsystèmes fortement désordonnés Medina & Kardar (1992); Shklovskii & Pol<strong>la</strong>k (1991). Iln’existe pas actuellement un modèle général pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription d’un système fortementdésordonné (où le transport <strong>de</strong> charge se réalise par sauts) en présence d’un champmagnétique extérieur. Certains auteurs supposent que <strong>la</strong> magnétorésistance négativedans le régime <strong>de</strong> saut à distance variable (variable range hopping, VRH) est due auxinclusions <strong>de</strong> phase métallique dans l’iso<strong>la</strong>nt, <strong>les</strong> processus <strong>de</strong>s sauts étant décrits par <strong>de</strong>straj<strong>et</strong>s qui passent à travers ces “gouttes”<strong>de</strong> phase métallique [Ionov & Shlimak (1991)].En tout cas il s’agit plutôt d’un prosessus <strong>de</strong> diffusion particulier, ce qui trouve un pointcommun avec le modèle d’un métal désordonné. On peut donc constater un certainrapprochement entre <strong>les</strong> systèmes à <strong>de</strong>ux dimensions qui montrent un comportementexplicitement métallique (avec <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s d’interaction) <strong>et</strong> <strong>les</strong> systèmes explicitementiso<strong>la</strong>nts (où le régime VRH se réalise) où <strong>la</strong> magnétorésistance négative est observée.Ainsi, <strong>les</strong> propriétés d’un système électronique sont <strong>la</strong>rgement déterminées par le jeu<strong>de</strong> trois facteurs : désordre, interaction <strong>et</strong> dimensionalité.Comme on l’a dit plus haut, le paramètre k F l peut, en général, caractériser le<strong>de</strong>gré du désordre. Regardons maintenant quel paramètre pourrait caractériser le <strong>de</strong>gréd’interaction entre <strong>les</strong> électrons.Pour <strong>les</strong> systèmes à <strong>de</strong>ux dimensions le <strong>de</strong>gré d’interaction entre <strong>les</strong> électrons, r s ,est caractérisé par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’énergie d’interactionE e−e ∼ e2ε (πn)1/2 (1.1)à l’énergie <strong>de</strong> Fermi [Abrahams <strong>et</strong> al. (2001); Pudalov (2006)]ce qui donneE F = π2 n2m ∗ , (1.2)r s = E e−eE F=e 2 2mεπ 1/2 2 n 1/2 ∝ n−1/2 , (1.3)où n est <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong>s électrons. Ainsi, pour <strong>de</strong>s systèmes plus purs, une concentrationplus <strong>faible</strong> peut être atteinte dans un régime métallique <strong>et</strong>, donc, une interactionentre électrons plus forte peut se manifester. Ainsi, pour <strong>les</strong> Si MOSFETs, r s 10généralement Abrahams <strong>et</strong> al. (2001). Le comportement métallique <strong>de</strong> ces systèmes4


1.1 Idées généra<strong>les</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>et</strong> propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière dans l’étatcon<strong>de</strong>nsétel-00589730, version 1 - 1 May 2011à <strong>de</strong>ux dimensions (hétérostructures <strong>de</strong> haute qualité <strong>et</strong> couches inversées <strong>de</strong> Si) estattribué à l’interaction électron-électron [Pudalov (2006)]. Prenant (k F l) −1/2 comme<strong>de</strong>gré du désordre <strong>et</strong> r s = E e−eE Fcomme <strong>de</strong>gré d’interaction électron-électron, nous pouvonstenter une c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s systèmes électroniques (Figure (1.1)).Sur <strong>la</strong> Figure (1.1) chaque point correspond à un système particulier :– n − Si MOS Pudalov (1998a)– InGaS/InP QW Stu<strong>de</strong>nikin (2003)– couches <strong>minces</strong> <strong>de</strong> cuivre Van <strong>de</strong>n dries <strong>et</strong> al. (1981)– GaAs Hwang (2003)– Si − MOS Pudalov (1998b)– Si − MOS Bishop <strong>et</strong> al. (1980)– Si couches inversées Borzdov & P<strong>et</strong>rovich (1997)– GaAs/AlGaAs Miller <strong>et</strong> al. (2003)– Si − MOS Bishop <strong>et</strong> al. (1982)– Si − MOS Kravchenko <strong>et</strong> al. (1995)– Si couches inversées Pudalov (2006)– GaAsQW Simmons <strong>et</strong> al. (2000)Comme le désordre s’accroît, <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>de</strong> An<strong>de</strong>rson se réalise. Pour <strong>les</strong> métaux<strong>faible</strong>ment désordonnés, l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> se manifeste par <strong>la</strong> dépen<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong>conductivité en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température σ(T) ∼ ln(T) <strong>et</strong> par une magnétorésistancenégative. Dans ce régime, <strong>les</strong> interactions entre <strong>les</strong> électrons se manifestent dans <strong>les</strong>mécanismes du déphasage ou dans certain comportement inhérent aux métaux. Dansle régime <strong>de</strong> fort désordre, pour <strong>les</strong> iso<strong>la</strong>nts (par exemple - semiconducteurs dopés) l<strong>et</strong>ransfert <strong>de</strong> charge se réalise par sauts [Shklovskii & Efros (1984)](mécanisme <strong>de</strong> Mottou <strong>de</strong> Efros-Shklovskii, s’il est nécessaire <strong>de</strong> prendre en compte <strong>les</strong> interactions entre<strong>les</strong> électrons en introduisant un gap <strong>de</strong> Coulomb dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états au voisinage duniveau <strong>de</strong> Fermi). Pour <strong>de</strong>s systèmes purs (sans désordre), caractérisés par r s ∼ 37 ± 5<strong>la</strong> cristallisation Wigner <strong>de</strong>s électrons a été prédite par Tanatar & Ceperley (1989).Une suppression <strong>de</strong> <strong>la</strong> supraconductivité induite par le désordre peut avoir lieu pourcertains valeurs <strong>de</strong> r s [Belitz & Kirkpatrick (1998); Kirkpatrick & Belitz (1992)]. Dansle cas <strong>de</strong>s métaux bi-dimensionnels désordonnés, dans l’état “non-Fermi”<strong>de</strong>s électrons,<strong>les</strong> interactions peuvent empêcher <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> [Chakravarty <strong>et</strong> al. (1998); Dobrosavljević<strong>et</strong> al. (1997)]. Malgré un grand nombre <strong>de</strong> travaux consacrés à <strong>la</strong> <strong>localisation</strong>5


1. INTRODUCTIONtel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 1.1: Diagramme <strong>de</strong> phase <strong>de</strong>s systèmes électroniques - Une c<strong>la</strong>ssification<strong>de</strong>s systèmes électroniques bi-dimensionnels en coordonnées “désordre - interaction”(WL- weak localization - <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> ; ES-VRH - Efros-Shklovskii Variable Range Hopping).6


1.1 Idées généra<strong>les</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>et</strong> propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière dans l’étatcon<strong>de</strong>nséd’An<strong>de</strong>rson <strong>et</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt, il n’existe pas <strong>de</strong> théorie complète, y comprisdans l’approche à un électron (one-electron approach) [Ramakrishnan (1995)]. C<strong>et</strong>tedifficulté est due au fait que le seuil <strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong>s électrons se trouve dans le domainedu fort coup<strong>la</strong>ge, ce qui rend l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbations impossible(voir Figure (1.2)) [Sadovskii (2006)].tel-00589730, version 1 - 1 May 2011DOS tailstrongcoupling-E sc E sc E F cmobility edgequantiqueweakcouplingergodiqueE cdiffusionlibreapproximationdu diffusonh/ eballistiqueE FFig. 1.2: Echel<strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> l’énergie pour un système désordonné - Lediagramme supérieur représente <strong>les</strong> échel<strong>les</strong> d’énergie du <strong>faible</strong> coup<strong>la</strong>ge, du fort coup<strong>la</strong>ge <strong>et</strong>d’une queue <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états ; Le diagramme inférieur représente <strong>les</strong> échel<strong>les</strong> d’énergied’excitation. E F - niveau <strong>de</strong> Fermi, ε c - le seuil <strong>de</strong> mobilité, E sc - énergie caractéristiquedéfinissant le domaine du fort coup<strong>la</strong>ge, E c - énergie qui separe <strong>les</strong> domaines du transportergodique <strong>et</strong> <strong>de</strong> diffusion libre, ∆ - l’écart moyen entre niveaux, τ e - temps é<strong>la</strong>stique moyen.La Figure (1.2) montre <strong>les</strong> échel<strong>les</strong> d’énergie caractéristiques. Le domaine du fortcoup<strong>la</strong>ge, qui est défini par <strong>la</strong> condition γ(ε) ∼ ε, oùγ(ε) = πρϑ 2 N(E), (1.4)7


1. INTRODUCTION(ρ - concentration <strong>de</strong>s impurétés, ϑ - est le potentiel <strong>de</strong> dispersion, N(ε) est <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsitéd’états), présente un problème d’importance. C’est dans ce domaine, en eff<strong>et</strong>, que s<strong>et</strong>rouve le seuil <strong>de</strong> mobilité ε c (dans <strong>la</strong> Figure (1.2) ε c > E F ce qui correspond à uniso<strong>la</strong>nt ; si ε c < E F , le système se trouve dans un régime métallique). Pour <strong>les</strong> énergiesε < E 2Dsc = m 4(ρϑ2 ) (1.5)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbations est impossible puisque le paramètre d’expansion1/(Eτ) ne peut pas être considéré comme p<strong>et</strong>it [Sadovskii (2006)]. Dans <strong>la</strong>gamme <strong>de</strong>s énergies E sc < ε < ∆ <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbations peut être appliquée <strong>et</strong>,pour un régime métallique, elle conduit aux corrections connues sous le titre <strong>de</strong> <strong>localisation</strong><strong>faible</strong> [Altshuler & Aronov (1985); Lee & Ramakrishnan (1985); Rammer & Smith(1986)]. Pour <strong>les</strong> excitations électroniques dans <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong>s énergies ∆ < ε < E Fl’approximation <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffuson est vali<strong>de</strong>, ce qui comprend le régime <strong>de</strong> diffusion libre <strong>et</strong>le régime ballistique [Akkermans & Montambaux (2004)]. Pour <strong>les</strong> iso<strong>la</strong>nts, E F < ε c , l<strong>et</strong>ransfert <strong>de</strong> charge se réalise par sauts (hopping) au voisinage du niveau <strong>de</strong> Fermi, <strong>les</strong>résultats généraux étant obtenus dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perco<strong>la</strong>tion [Shklovskii& Efros (1984)].Cependant, beaucoup <strong>de</strong> questions concernant <strong>la</strong> magnétorésistance négative restentsans réponse. Nous abordons ces questions dans ce mémoire.Nous étudions le domaine ε < ∆, qui comprend le domaine <strong>de</strong> fort coup<strong>la</strong>ge. Nousavons abordé c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> par le biais <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> résistance <strong>et</strong> <strong>de</strong> conductivité enfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> du champ magnétique, dans <strong>les</strong> structures à base d’oxy<strong>de</strong>d’étain. Les couches d’oxy<strong>de</strong> d’étain ont été choisies comme un système modèle pour<strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s quantiques dans le transport <strong>de</strong> charge.8


2Présentation <strong>de</strong> l’étud<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 20112.1 But généralNous allons tenter d’éluci<strong>de</strong>r <strong>les</strong> dispositifs <strong>de</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt par l’étu<strong>de</strong><strong>de</strong>s mécanismes du transfert <strong>de</strong> charge dans <strong>les</strong> structures à base d’oxy<strong>de</strong> d’étain.Le dioxy<strong>de</strong> d’étain est un semiconducteur à ban<strong>de</strong> interdite <strong>la</strong>rge qui possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>spropriétés uniques parmi <strong>les</strong> oxy<strong>de</strong>s d’éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> colonne-IV, à savoir : coexistence<strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> transparence. La nature <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te coexistence dans <strong>les</strong>matériaux à base d’oxy<strong>de</strong> d’étain a suscité <strong>de</strong>s fortes discussions [Ç<strong>et</strong>in Ki li & Zunger(2002), Singh <strong>et</strong> al. (2008)]. A cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types d’oxy<strong>de</strong>s (SnO 2 <strong>et</strong>SnO), <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> Sn 4+iest favorable, ce qui mène à l’apparition <strong>de</strong>s niveaux peuprofonds dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction <strong>de</strong> SnO 2 (ε Sni (4 + /3+) = E CBM + 203meV[Ç<strong>et</strong>in Ki li & Zunger (2002)], E CMB est l’énergie du bas <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction(Conduction Band Minimum)). De plus, <strong>les</strong> <strong>la</strong>cunes d’oxygène mènent à l’apparition <strong>de</strong>niveaux donneurs dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> interdite (ε Vo (2 + /0) = E CBM − 114meV , ibid.). Les<strong>faible</strong>s valeurs <strong>de</strong>s énergies <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> ces défauts expliquent <strong>la</strong> nonstoichiométrienaturelle <strong>de</strong> SnO 2 .Une autre cause probable <strong>de</strong> <strong>la</strong> coexistence <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> transparencedans SnO 2 est <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> niveaux-donneurs peu profonds liés à l’incorporation involontaired’atomes d’hydrogène (dans <strong>les</strong> sites substitutionnels) [Singh <strong>et</strong> al. (2008)].Les cristaux parfaits <strong>de</strong> SnO 2 sont fortement conducteurs <strong>de</strong> type n [Fonstad & Rediker(1971), Nagasawa & Shionoya (1971b), Nagasawa & Shionoya (1971a), Samson &Fonstad (1973)].9


2. PRÉSENTATION DE L’ÉTUDESignalons, en outre, que le dioxy<strong>de</strong> d’étain est utilisé comme un conducteur transparentdans <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> photovoltaïques <strong>et</strong> dans le développement <strong>de</strong>scapteurs <strong>de</strong> gaz [Batzill & Diebold (2005), Jarzebski & Marton (1976)].Nos recherches préliminaires ont révélé que <strong>les</strong> couches polycristallines <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong>d’étain peuvent se comporter soit comme un iso<strong>la</strong>nt, soit comme un métal, en fonctiondu <strong>de</strong>gré du désordre. En outre, l’étain pur est un supraconducteur (T c = 3.7K) [Allen<strong>et</strong> al. (1950)], ce qui peut conduire à <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s particuliers si ces particu<strong>les</strong> puresfont partie d’une couche. Le SnO 2 est un candidat idéal pour l’observation <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s,dus au jeu du désordre, d’interaction <strong>et</strong> <strong>de</strong> dimensionalité, qui pourraient éluci<strong>de</strong>r<strong>les</strong> processus dans le domaine ε < ∆ (voir Figure (1.2)). Un fort champ magnétiqu<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011présente un moyen privilégié inestimable pour <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s excitations électroniquesdans ce domaine.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance électrique en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température<strong>et</strong> du champ magnétique nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> contributions données par <strong>les</strong>eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons qui ont lieu dans <strong>les</strong>couches <strong>de</strong> SnO 2 . La détermination <strong>de</strong>s paramètres microscopiques, tels que <strong>la</strong> longueurdu déphasage L φ <strong>et</strong> <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> l’interaction F0 σ , perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> relier <strong>les</strong> résultatsexpérimentaux aux bases théoriques <strong>et</strong>, donc, <strong>de</strong> vérifier <strong>les</strong> hypothèses faites pour <strong>la</strong><strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt.2.2 P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèseDans c<strong>et</strong>te thèse je donne un aperçu aussi exhaustif que possible <strong>de</strong>s résultats obtenusdans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt. Je me rends compte que c<strong>et</strong>te tâches’étend au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> thèse <strong>et</strong>, par conséquent, je me restreigne à <strong>la</strong> discussion <strong>la</strong> pluscomplète possible pour ce qui concerne nos étu<strong>de</strong>s expérimenta<strong>les</strong> <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> SnO 2 .Les couches <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain constituent un matériau nouveau pour ce qui concernel’observation <strong>de</strong>s corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivité. Par conséquent, j’examineraià quel <strong>de</strong>gré <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivité, dans ces formu<strong>la</strong>tionsdifférentes, peut être utilisée pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s nos données expérimenta<strong>les</strong>.Dans le Chapitre (3) nous rappelons <strong>les</strong> concepts <strong>de</strong>s systèmes désordonnés <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>transition métal-iso<strong>la</strong>nt, ainsi que <strong>les</strong> moyens <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s systèmes désordonnéspar <strong>les</strong> fonctions <strong>de</strong> Green. Je démontre comment <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité10


2.2 P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> thès<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> du champ magnétique peuvent être obtenues à partir<strong>de</strong> <strong>la</strong> considération <strong>de</strong> processus microscopiques. Dans ce chapitre, cependant, <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s<strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons ne seront pas pris en compte (ce<strong>la</strong> fera l’obj<strong>et</strong> duChapitre (4)).Dans le Chapitre (4), prenant en compte <strong>les</strong> interactions entre quasi-particu<strong>les</strong>, j’enprésente leurs eff<strong>et</strong>s sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états <strong>et</strong> <strong>la</strong> conductivité. Je montre <strong>les</strong> origines <strong>et</strong> <strong>les</strong>limites <strong>de</strong> validité <strong>de</strong>s expressions pour <strong>la</strong> conductivité, que nous avons utilisées pouranalyser nos données expérimenta<strong>les</strong>.Dans le Chapitre (5) je présente l’aperçu <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>scouches <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain, ainsi que <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>scouches que nous avons étudiées. Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong>s couches obtenues sontprésentées à <strong>la</strong> fin du chapitre.Le Chapitre (6) est consacré à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>s propriétés électriques<strong>et</strong>, plus particulièrement, à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s procédures du traitement <strong>de</strong> données,obtenues en champs magnétiques pulsés.Le <strong>de</strong>rnier Chapitre (7) est consacré à <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> nos résultats obtenus enchamps magnétique statique <strong>et</strong> pulsé. Je présente <strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s d’extraction <strong>de</strong>s correctionsà <strong>la</strong> conductivité, issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’interaction électronélectron,ainsi que <strong>les</strong> résultats d’estimation <strong>de</strong>s paramètres microscopiques tels que :<strong>la</strong> longueur (L φ ) <strong>et</strong> le temps (τ φ ) du déphasage, <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> l’interaction F0 σ.Dans l’Appendice (9.1) je considére <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> dimensionalité effective <strong>de</strong> noséchantillons par rapport aux corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivité.11


2. PRÉSENTATION DE L’ÉTUDEtel-00589730, version 1 - 1 May 201112


3tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Mécanismes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>charge dans <strong>les</strong> systèmesmésoscopiques désordonnés3.1 Définition <strong>de</strong>s systèmes désordonnésAvant d’abor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> discussion sur <strong>les</strong> mécanismes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charge, il estnécessaire <strong>de</strong> définir ce qui sera appelé <strong>les</strong> systèmes désordonnés. Par systèmes désordonnéson comprend <strong>les</strong> matériaux dans l’état con<strong>de</strong>nsé qui ne présentent pas un ordre atomiquerigoureux à longue distance. Les semiconducteurs cristallins dopés, ainsi que <strong>les</strong>semiconducteurs polycristallins sont, à basse température, <strong>de</strong>s systèmes désordonnésdu point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> leurs propriétés électroniques. Dans le cas <strong>de</strong>s semiconducteurs cristallins,<strong>les</strong> impur<strong>et</strong>és chaotiquement distribuées créent un potentiel aléatoire, qui peutfortement influencer le mouvement <strong>de</strong>s électrons <strong>et</strong> perturber le transfert <strong>de</strong> charge.Dans le cas <strong>de</strong>s semiconducteurs polycristallins, le potentiel aléatoire est créé par <strong>les</strong>bords <strong>de</strong>s cristallites. L’analyse <strong>de</strong>s propriétés électroniques <strong>de</strong>s systèmes désordonnésmontre que, grâce à l’existence <strong>de</strong> l’ordre voisin, il est possible <strong>de</strong> faire une <strong>de</strong>scriptionapproximative <strong>de</strong> ces systèmes en termes <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s énergétiques. Les nombreux défautsdans le réseau cristallin, inhérents aux systèmes désordonnés, mènent à <strong>la</strong> formationd’états électroniques dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> interdite, alors que <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états ne disparaîtpas au bord d’une ban<strong>de</strong> permise, mais diminue <strong>de</strong> manière continue en profon<strong>de</strong>urd’une ban<strong>de</strong> interdite [Lifshits <strong>et</strong> al. (1990)]. Parmi <strong>les</strong> propriétés <strong>les</strong> plus importantes13


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉS<strong>de</strong>s systèmes désordonnés il faut soulignertel-00589730, version 1 - 1 May 2011– l’homogénéité spatiale en moyenne,– <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>tions statistiques entre <strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> ces systèmesà longue distance.Les propriétés marquées déterminent l’automoyennage <strong>de</strong>s quantités spécifiques extensives(<strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états, <strong>la</strong> conductivité, <strong>et</strong>c.). Il est admis que <strong>les</strong> expressions fondamenta<strong>les</strong>pour <strong>la</strong> conductivité <strong>et</strong> <strong>la</strong> mobilité <strong>de</strong> Hall peuvent être appliquées au cas<strong>de</strong> systèmes désordonnés [Datta (1980)]. Auquel cas, <strong>la</strong> masse effective, <strong>la</strong> vitesse <strong>et</strong> l<strong>et</strong>emps <strong>de</strong> vie trouvent leurs sens dans le cadre <strong>de</strong> l’approche basée sur le concept <strong>de</strong> <strong>la</strong>matrice <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité [ibid.].Quand le <strong>de</strong>gré du désordre augmente, <strong>les</strong> états électroniques <strong>de</strong>viennent localisés<strong>et</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt peut avoir lieu [An<strong>de</strong>rson (1958); Mott (1990)]. La c<strong>la</strong>ssificationstricte <strong>de</strong> matériaux entre métaux <strong>et</strong> iso<strong>la</strong>nts n’est possible qu’à <strong>la</strong> températurenulle :– σ(T = 0) ≠ 0 : un métal,– σ(T = 0) = 0 : un iso<strong>la</strong>nt.Les transitions entre <strong>les</strong> états métalliques <strong>et</strong> iso<strong>la</strong>nts peuvent être décrites par <strong>de</strong>scritères suivants Edwards <strong>et</strong> al. (1995), Garc’ia Garc’ia (2008) :– le critère <strong>de</strong> Hertzfeld [Herzfeld (1927), Edwards <strong>et</strong> al. (1995)] : R V = 1 (où R =(4π/3)Nα 0 - <strong>la</strong> po<strong>la</strong>risabilité mo<strong>la</strong>ire, V - le volume, N - le nombre <strong>de</strong> porteurs<strong>de</strong> charge) ;– le critère <strong>de</strong> Mott [Mott (1961)] : n 1/3c a H = 0.25 (où n c - est <strong>la</strong> concentrationcritique <strong>de</strong> porteurs, a H - est le rayon <strong>de</strong> Bohr d’un centre isolé);– conductivité métallique minimale σ min à T = 0, ibid., qui contredit <strong>les</strong> résultats<strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l’échelle à un paramètre Abrahams <strong>et</strong> al. (1979)– <strong>la</strong> multi-fractalité <strong>de</strong>s fonctions propres [Schreiber & Grussbach (1991), Aoki(1983), Evers & Mirlin (2000), Mirlin <strong>et</strong> al. (1996), Fyodorov & Mirlin (1991)] ;particulièrement, le “scaling”anomal P q = ∫ d d r|ψ(r)| 2q ∝ L −Dq(q−1) par rapportà <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> l’échantillon L (où D q < d - est l’ensemble <strong>de</strong>s exposants, quidécrivent <strong>la</strong> transition) [Garc’ia Garc’ia (2008)]– l’invariance <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tions spectra<strong>les</strong> [Shklovskii <strong>et</strong> al. (1993)]14


3.2 Les transitions <strong>de</strong> phase électroniques métal-iso<strong>la</strong>nttel-00589730, version 1 - 1 May 2011– <strong>la</strong> dépendance linéaire Σ 2 (l) = 〈(N l − 〈N l 〉)〉 χl en fonction <strong>de</strong> l, où N l - est lenombre <strong>de</strong>s valeurs propres dans <strong>la</strong> gamme l ≫ 1, <strong>et</strong> 〈...〉 - signifie <strong>la</strong> moyennesur l’ensemble [Altshuler <strong>et</strong> al. (1988)].– <strong>la</strong> valeur critique du désordre 1k F l = d−2, quand <strong>la</strong> transition d’An<strong>de</strong>rson(π d−2 d) 1/(d−1)a lieu dans un système à d-dimensions (dans le cadre <strong>de</strong> l’approche, basée sur <strong>la</strong>théorie self-consistante <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l’échelle à un paramètre)[Garc’ia Garc’ia (2008)]S– <strong>la</strong> conductivité adimensionnelle critique : g c = d. d - <strong>la</strong> dimensionalitéπ(d−2)(2π) ddu système, S d - <strong>la</strong> surface d’une sphère dans l’espace à d-dimensions (ibid.).Dès que le désordre augmente, <strong>les</strong> mouvements <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> <strong>de</strong>viennent corrélés<strong>et</strong> il est nécessaire d’en tenir compte [Rammer (2007)].Considérons un cristal idéal (un système composé <strong>de</strong> N atomes). Dans le cas où ily a une interaction entre atomes, une migration <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> l’excitation commence<strong>et</strong>, finalement, un état stationnaire apparaît, dans lequel c<strong>et</strong>te excitation passera surchaque atome une partie N −1 <strong>de</strong> son temps <strong>de</strong> vie. Il y a donc N fonctions propres|Ψ i 〉 cryst (i = 1 à N) <strong>de</strong> l’Hamiltonien du cristal Ĥ cryst , qui correspon<strong>de</strong>nt à <strong>la</strong> mêmevaleur propre E cryst mais qui décrivent <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l’excitation sur un <strong>de</strong>s N atomes.Ce système est donc N fois dégénéré. Dans le cas où le champ cristallin, dans lequel s<strong>et</strong>rouvent <strong>les</strong> électrons, possè<strong>de</strong> une symétrie complète <strong>de</strong> trans<strong>la</strong>tion du réseau, ce champne peut pas mener à l’interaction entre <strong>les</strong> excitations, caractérisées par <strong>les</strong> vecteursd’on<strong>de</strong> k non-équivalents [Noks & Gold (1964)]. On dit que <strong>les</strong> fonctions d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>ype ne s’accrochent pas. Dans le cas où le champ cristallin (<strong>et</strong> l’Hamiltonien) présenteune symétrie incomplète par trans<strong>la</strong>tion du réseau (quand le système est désordonné),ses fonctions propres seront spécifiques <strong>et</strong> ne sont pas <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> Bloch; il y aaccrochement. Dans ce cas il est nécessaire d’introduire <strong>les</strong> valeurs quasi-moyennes pourcoefficients cinétiques [(y.) Bogoliubov & Sadovnikov (1975)].3.2 Les transitions <strong>de</strong> phase électroniques métal-iso<strong>la</strong>ntLes transitions métal-iso<strong>la</strong>nt (MIT) jouent un rôle spécial dans le domaine <strong>de</strong>s transitions<strong>de</strong> phase continues. Tout d’abord el<strong>les</strong> ne sont pas bien comprises ni théoriquement,ni <strong>de</strong> point <strong>de</strong> vue expérimental, comme <strong>les</strong> exemp<strong>les</strong> c<strong>la</strong>ssiques du point critique liqui<strong>de</strong>gaz,point <strong>de</strong> Curie, point λ <strong>de</strong> 4 He, <strong>et</strong>c. [Belitz & Kirkpatrick (1994)].15


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉStel-00589730, version 1 - 1 May 2011Les transitions métal-iso<strong>la</strong>nt peuvent être c<strong>la</strong>ssifiées en <strong>de</strong>ux catégories [Mott (1990)] :<strong>les</strong> transitions <strong>de</strong> phase structura<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> transitions <strong>de</strong> phase électroniques. Pour <strong>la</strong>première catégorie, <strong>les</strong> changements dans le réseau ionique mènent au fractionnement<strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction <strong>et</strong>, par conséquence, à <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt. Pour <strong>la</strong><strong>de</strong>uxième catégorie l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition est purement électronique <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te transitionpeut être décrite par <strong>de</strong>s modè<strong>les</strong> où le réseau est soit fixé, soit absent comme dans<strong>les</strong> modè<strong>les</strong> <strong>de</strong> type “jellium”[Tosi (2000)]. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>uxième catégorie, <strong>les</strong> transitions <strong>de</strong>phase électroniques, peut elle même être divisée en <strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>sses : l’une où <strong>la</strong> transitionest gouvernée par <strong>les</strong> corré<strong>la</strong>tions entre <strong>les</strong> électrons, <strong>et</strong> l’autre, où <strong>la</strong> transition est gouvernéepar le désordre. Le premier cas est connu comme <strong>la</strong> transition <strong>de</strong> Mott-Hubbard<strong>et</strong> le <strong>de</strong>uxième - comme <strong>la</strong> transition d’An<strong>de</strong>rson.3.2.1 La transition d’An<strong>de</strong>rson <strong>et</strong> le seuil <strong>de</strong> mobilitéAn<strong>de</strong>rson (1958) a montré que dans certains potentiels aléatoires, <strong>la</strong> fonction d’on<strong>de</strong>à une particule peut être localisée. Si V 0 désigne le potentiel caractéristique du désordre<strong>et</strong> t <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>, il existe, selon An<strong>de</strong>rson, une valeur critique du paramètre(V 0 /t) crit , telle que si (V/t) > (V 0 /t) crit , <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>vient impossible à T = 0 K.Si ce critère d’An<strong>de</strong>rson n’est pas satisfait, il existe une énergie critique E c (dite, <strong>les</strong>euil <strong>de</strong> mobilité Cohen <strong>et</strong> al. (1969)) qui sépare <strong>les</strong> états localisés dans <strong>la</strong> queue <strong>de</strong>ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>s états non-localisés (Figure (3.1)) Mott (1966). La définition <strong>la</strong> plus simpledu paramètre E c en termes du comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité σ(E) est <strong>la</strong> suivante :σ(E) = 0, (E < E c ),σ(E) > 0, (E < E c ).Par une variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> composition <strong>de</strong>s matériaux ou grâce aux eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> pression ou<strong>de</strong> champ magnétique, l’énergie <strong>de</strong> Fermi E F peut traverser le niveau E c , menant à <strong>la</strong>transition d’un état métallique (où <strong>les</strong> valeur <strong>de</strong> σ(E F ) sont finies, à l’exception du casE F = E c ) à un état iso<strong>la</strong>nt (où σ(E F ) = 0). La transition d’An<strong>de</strong>rson peut être décritepar l’Hamiltonien :Ĥ = t ∑ 〈i,j〉â + i âj + ∑ iε i â + i âi (3.1)16


3.2 Les transitions <strong>de</strong> phase électroniques métal-iso<strong>la</strong>nttel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 3.1: Représentation schématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états N en fonction <strong>de</strong>l’énergie dans le modèle d’An<strong>de</strong>rson - Ec1,2 sont <strong>les</strong> seuils <strong>de</strong> mobilité. Les étatsombrés sont localisés. crédit Belitz & Kirkpatrick (1994).Dans ce modèle <strong>de</strong>s électrons sans interaction, le spin peut être pris en compte par <strong>les</strong>facteurs triviaux. Les valeurs ε i sont <strong>les</strong> énergies <strong>de</strong> sites <strong>de</strong>s électrons distribuées d’unemanière aléatoire <strong>et</strong> caractérisées par <strong>la</strong> longeur <strong>de</strong> distribution V 0 .3.2.1.1 La théorie d’échelleLa théorie d’échelle décrit <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> en considérant <strong>la</strong> conductance g en fonction<strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> système L (g(L)), ou en fonction <strong>de</strong>s autres paramètres d’échelle.La fonction g(L) a <strong>de</strong>ux formes très différentes, qui correspon<strong>de</strong>nt aux différentsdégrés du désordre microscopique à L ≫ l (où l est le libre carcours moyen). Dansle cas où le potentiel aléatoire est <strong>faible</strong>, ou <strong>la</strong> concentraction <strong>de</strong>s défauts est p<strong>et</strong>ite,<strong>la</strong> fonction d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’électron est étendue <strong>et</strong> le libre parcours moyen l est grand àl’égard du vecteur d’on<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi k −1F. La théorie conventionnelle du transport, baséesur <strong>la</strong> dispersion <strong>faible</strong>, i.e., (k F l) −1 ≪ 1 comme le paramètre <strong>de</strong> l’expansion, mène àl’équation suivante pour <strong>la</strong> conductivitéσ = ne2 τm = ne2 l= e2k F ( nkF2 )(k F l), (3.2)où n est <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s électrons, τ = l/v F est le temps <strong>de</strong> re<strong>la</strong>xation <strong>de</strong> l’impulsion.L’expression (3.2) est vali<strong>de</strong> à l’ordre principal <strong>de</strong> (k F l) −1 . Alors, <strong>la</strong> conductivité σ ne17


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSdépend pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille L si L ≫ l. La conductance d’un échantillon métallique <strong>de</strong> taillemacroscopique est donnée par <strong>la</strong> loi d’Ohm, qui, pour un hypercube à d dimensions <strong>et</strong>L ≫ l, prend <strong>la</strong> forme :g(L) = σL d−2 . (3.3)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Dans le cas où <strong>les</strong> états électroniques au voisinage du niveau <strong>de</strong> Fermi ε F sont localisés,le transport se réalise au moyen <strong>de</strong> sauts entre <strong>les</strong> états occupés <strong>et</strong> <strong>les</strong> états vacants,qui ont <strong>de</strong>s énergies proches. Les éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice <strong>de</strong> “hopping”sont exponentiellementp<strong>et</strong>its parce que <strong>les</strong> états localisés sont éloignés <strong>les</strong> uns <strong>de</strong>s autres, l’échel<strong>les</strong>patiale étant <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> ξ. Dans ce régime, pour L ≫ ξg(L) ∝ exp(−L/ξ). (3.4)Dans <strong>la</strong> réalisation d’un désordre particulier, g(L) évolue lentement avec <strong>la</strong> croissance<strong>de</strong> L au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l <strong>et</strong> prend <strong>la</strong> forme soit <strong>de</strong> (3.3), soit <strong>de</strong> (3.4). Le comportement finaldépend du désordre microscopique <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> dimensionalité.Abrahams <strong>et</strong> al. (1979) ont suggéré que <strong>la</strong> fonctionβ(g) = d lngd lnL = L dgg dL(3.5)ne dépend que <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductance g. C<strong>et</strong>te fonction sous-entend que le changementdu <strong>de</strong>gré du désordre effectif en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille du système est déterminé par savaleur à l’échelle spatiale précé<strong>de</strong>nte ; le seul paramètre du désordre effectif étant <strong>la</strong>conductance.La Figure (3.2) présente <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> l’échelle β(g) pour différentes dimensionalités.Quand <strong>la</strong> conductance g est gran<strong>de</strong>, <strong>la</strong> fonction β(g) donne <strong>de</strong>s valeurs positives à troisdimensions, zero à <strong>de</strong>ux dimensions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s valeurs négatives à une dimension. Quandtout <strong>les</strong> états sont localisés (régime <strong>de</strong> forte <strong>localisation</strong>), g diminue exponentiellementavec <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> l’échantillon <strong>et</strong> β(g) donne <strong>de</strong>s valeurs négatives. A trois dimensions<strong>la</strong> fonction β(g ∗ ) donne <strong>la</strong> valeur 0 pour une certaine valeur g ∗ , associée au seuil <strong>de</strong>mobilité. A basses dimensions il n’existe pas <strong>de</strong> vraie transition parce que <strong>la</strong> conductancediminue toujours avec <strong>la</strong> taille du système Lee & Ramakrishnan (1985). Un système bidimensionnelpeut se comporter comme un métal dans un régime d’états quasi-étendus,18


3.2 Les transitions <strong>de</strong> phase électroniques métal-iso<strong>la</strong>ntFig. 3.2: La fonction d’échelle β(g) pour différentes dimensionalités - crédit Lagendijk<strong>et</strong> al. (2009).tel-00589730, version 1 - 1 May 2011alors qu’en réalité tout ces états sont localisés si l’échantillon considéré est suffisamentgrand Lagendijk <strong>et</strong> al. (2009).Les résultats obtenus dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie d’échelle ont été corroborés par<strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> perturbation Abrahams & Ramakrishnan (1980); An<strong>de</strong>rson <strong>et</strong> al. (1979);Gor’kov <strong>et</strong> al. (1979); Sheng (1995) <strong>et</strong> par l’analyse au moyens <strong>de</strong> groupe <strong>de</strong> renormalisationWegner (1979).3.2.1.2 Le modèle σ non-linéaireWegner (1976) a montré que <strong>la</strong> conductivité statique disparaît à <strong>la</strong> transition métaliso<strong>la</strong>ntavec l’exposant caractéristique s = ν(d − 2) (où ν est un exposant inconnu <strong>de</strong><strong>la</strong> longeur <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion, d - est <strong>la</strong> dimensionalité du système) <strong>et</strong> que <strong>la</strong> conductivitédynamique se comporte comme Ω (d−2)/d au point critique (où Ω est <strong>la</strong> fréquence). Cerésultat a prouvé que <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt peut être considérée dans le cadre<strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s phénomènes critiques keng Ma (2000) <strong>et</strong> le problème <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>d’An<strong>de</strong>rson peut être formulé comme une théorie <strong>de</strong> champ effectif [Wegner (1979)].Regardons maintenant comment le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> peut être décrit dansle cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s champs. L’action pour le système désordonné peut être écritesous forme suivante (à l’exactitiu<strong>de</strong> <strong>de</strong> termes <strong>de</strong> l’ordre (▽Q) 4 , Ω 2 , Ω(▽Q) 2 ) Belitz &Kirkpatrick (1994) :S[Q] = − π ∫8 ν FDdx(▽Q(x)) 2 + πν F2∫dx[ΩQ(x)] + S int [Q], (3.6)où ν F est <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états au niveau <strong>de</strong> Fermi, D = vF 2 τ/d est le coefficient <strong>de</strong>diffusion (d est <strong>la</strong> dimensionalité), Q sont <strong>les</strong> fonctions (matrices) du champ, Ω est <strong>la</strong>19


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSfréquence. Dans c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière expression on a négligé <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> S int en fonction<strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence Ω, ainsi que <strong>les</strong> fluctuations <strong>de</strong> Q nm avec n, m 0 <strong>et</strong> n, m −1. Ilfaut noter que si <strong>la</strong> fréquence Ω = 0 <strong>et</strong>, par conséquence, S int = 0, <strong>les</strong> fluctuationshomogènes <strong>de</strong> Q, qui satisfont <strong>la</strong> condition Q 2 = 1, ne changent pas l’énergie libre.Dans ce cas, ce sont uniquement <strong>les</strong> gradients <strong>de</strong> Q qui contribuent à l’action. Ce<strong>la</strong>signifie que le premier terme dans l’expression (3.6) est adéquat si on se restreint auxmatrices qui obéissent àQ 2 = 1. (3.7)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011On peut supprimer <strong>les</strong> fluctuations massives par l’exigence suivante :Q = 0. (3.8)Si <strong>les</strong> conditions (3.7) <strong>et</strong> (3.8) sont satisfaites, <strong>la</strong> matrice Q peut être considérée commeune matrice Q nm générale Belitz & Kirkpatrick (1994).Les équations (3.6)-(3.8) (avec S int = 0), initialement obtenues par Wegner (1979),constituent le modèle σ non-linéaire. Ces équations (3.6)-(3.8) paramètrent le modèlecomplètement.En choisissant une paramétrisation particulière pour <strong>les</strong> matrices Q, on peut écrirel’action sous <strong>la</strong> forme Belitz & Kirkpatrick (1994) :S[Q] = − 1 ∫2G∫dx(▽Q(x)) 2 + 2Hdx(ΩQ(x)) + S int [Q], (3.9)où <strong>les</strong> constantes <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge sont G = 4/(πN F D) = 8/(πg) (g = σ est <strong>la</strong> conductivité)<strong>et</strong> H = πN F /4 (H joue le rôle du paramètre <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> fréquence). Dans le cadredu schéma général, on considére <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> q −q Belitz & Kirkpatrick(1994)G 2 = 〈qq〉 = 1 ∫∞∑D[q]qq exp[ S n [q]] = 1 ∫D[q]qq exp[S 2 [q]](1+S 4 [q]+ 1 ZZ2 (S 3[q]) 2 +S 6 [q]+...).n=2(3.10)Il est commo<strong>de</strong> <strong>de</strong> présenter <strong>les</strong> termes dans <strong>la</strong> décomposition <strong>de</strong> l’expression précé<strong>de</strong>ntesous forme <strong>de</strong>s diagrammes. Si on présente S n [q] comme un point, d’où viennent nlignes (avec <strong>les</strong> propagateurs présentés comme <strong>de</strong>s lignes jointes), <strong>les</strong> quatre premiers20


3.2 Les transitions <strong>de</strong> phase électroniques métal-iso<strong>la</strong>nttermes <strong>de</strong> l’expression (3.10) prennent <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure (3.3) (il faut noter que cesdiagrammes sont différents <strong>de</strong> ceux utilisés dans <strong>la</strong> théorie du transport).tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 3.3: Les diagrammes pour le propagateur G 2 à l’ordre <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième boucle- Les points vi<strong>de</strong>s correspon<strong>de</strong>nt aux S 2 [q] <strong>et</strong> <strong>les</strong> lignes jointes - aux propagateurs <strong>de</strong> typegaussien. crédit Belitz & Kirkpatrick (1994).Les diagrammes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure (3.3) peuvent être c<strong>la</strong>ssifiés en fonction du nombre<strong>de</strong>s bouc<strong>les</strong> fermées qu’ils contiennent. En utilisant <strong>les</strong> propagateurs <strong>et</strong> en comptant <strong>les</strong>ordres <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge G, on voit que le nombre <strong>de</strong>s bouc<strong>les</strong> est corrélé avecle nombre <strong>de</strong>s ordres <strong>de</strong> G. Alors, l’expression (3.10) donne une expansion systématiqueen termes <strong>de</strong> G, qui est connue comme l’expansion <strong>de</strong> boucle (loop-expansion). C<strong>et</strong>teexpansion peut être reproduite terme à terme dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbationsà plusieurs corps.A <strong>de</strong>ux dimensions, quand d → 2, c<strong>et</strong>te expansion contient <strong>de</strong>s divergences. Ce<strong>la</strong>signifie que le théorie <strong>de</strong> perturbation n’est plus vali<strong>de</strong> <strong>et</strong>, désormais, il faut procé<strong>de</strong>rà une resommation (au moyen du groupe <strong>de</strong> renormalisation). Notons que <strong>la</strong> renormalisabilitédu modèle (3.9) en présence <strong>de</strong> l’interaction n’a pas été prouvée Belitz &Kirkpatrick (1994). Pourtant, le modèle avec S int = 0 est connu comme étant renormalisableavec <strong>de</strong>ux constantes <strong>de</strong> renormalisation (une pour G <strong>et</strong> une constante pourle champ) Brézin <strong>et</strong> al. (1976).La renormalisation du modèle σ non-linéaire <strong>et</strong> <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivité.Ces <strong>de</strong>ux constantes <strong>de</strong> renormalisation sont <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> renormalisationdu champ Z <strong>et</strong> <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> renormalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge Z g Brézin<strong>et</strong> al. (1976). Dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> “replica”, on trouve que Z = 1. Le sens21


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSphysique <strong>de</strong> ce résultat est que <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états n’est pas critique au voisinage <strong>de</strong><strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt Wegner (1981). La constante Z g lie <strong>la</strong> résistivité G à <strong>la</strong>conductivité renormalisée Belitz & Kirkpatrick (1994) :G = κ −ε Z g1g , (3.11)où ε = d − 2, <strong>et</strong> κ est l’échelle <strong>de</strong> l’impulsion du groupe <strong>de</strong> renormalisation (GR). Z gdétermine <strong>la</strong> fonction d’échell<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011(1989).β(g) = ∂ lng−1∂ lnκ =εg −11 + g −1 (d lnZ g )/dg−1. (3.12)La fonction β a été calculée directement à l’ordre <strong>de</strong> quatrième-boucle WegnerRegardons maintenant comment ces résultats sont liés à <strong>la</strong> correctionà <strong>la</strong> conductivité. Pour <strong>les</strong> valeurs du paramètre k F l intermédiaires <strong>et</strong> p<strong>et</strong>ites, <strong>les</strong>corrections d’ordres supérieurs en 1/g doivent être prises en compte. Ce<strong>la</strong> est possibledans le cadre <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s corrections quantiques à l’ordre supérieur, dues auxtermes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième boucle dans <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> Minkov <strong>et</strong> al.(2004). Le sens physique <strong>de</strong> ces corrections <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième boucle est le suivant : <strong>les</strong>on<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s électrons interfèrent sur <strong>de</strong>s trajectoires qui forment <strong>de</strong>ux bouc<strong>les</strong> (au lieud’une seule boucle dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> au premier ordre).Il est connu que <strong>la</strong> fonction β(g) (3.12) dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence du champ magnétiqueBrézin (1980); Hikami (1981); Lee & Ramakrishnan (1985); Wegner (1979, 1989) : <strong>les</strong>ystème est décrit par l’ensemble unitaire <strong>de</strong>s matrices hermitiennes (<strong>de</strong>s nombres complexes)en présence du champ, <strong>et</strong> par l’ensemble orthogonal <strong>de</strong>s matrices hermitiennesen absence du champ Altshuler & Simons (1996). Quand <strong>la</strong> conductance g est gran<strong>de</strong>,seuls <strong>les</strong> premiers termes dans <strong>la</strong> décomposition <strong>de</strong> β(g) en 1/g sont essentiels. Enmême temps, il est évi<strong>de</strong>nt que le GR ne peut pas être utilisé dans <strong>la</strong> région où g 1.Néanmoins, certains résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité peuvent être obtenus en étudiant <strong>la</strong>transition entre <strong>les</strong> ensemb<strong>les</strong> orthogonal <strong>et</strong> unitaire Minkov <strong>et</strong> al. (2004). Dans l’ensembleunitaire le Cooperon-terme (une boucle) dans <strong>la</strong> fonction β disparaît, alors pourg ≫ 1 on obtient Brézin (1980); Hikami (1981); Wegner (1979, 1989) :β U (g) = − 12g 2 + O( 1 g4). (3.13)22


3.2 Les transitions <strong>de</strong> phase électroniques métal-iso<strong>la</strong>ntD’après <strong>les</strong> expressions (3.12) <strong>et</strong> (3.13) on obtient pour g ≫ 1g = g 0 − 1 ln( L ), (3.14)2g 0 loù g 0 = πk F l/2. La conductivité est donnée par Minkov <strong>et</strong> al. (2004)σ = 2G 0 g = σ 0 −e2 12π 2 πk F l ln(τD φτ), (3.15)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011où G 0 = e 2 /(2π 2 ) <strong>et</strong> <strong>la</strong> longueur du déphasage L = L D φ = √Dτ D φle paramètre <strong>de</strong> “cut-off”.a été utilisée commeDans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> perturbation, <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivité due à une<strong>de</strong>uxième boucle est produite par <strong>les</strong> diagrammes ayant <strong>de</strong>ux <strong>et</strong> trois diffusons Gor’kov<strong>et</strong> al. (1979); Minkov <strong>et</strong> al. (2004)δσ2 D = − G2 0ln( τD φσ 0 τ). (3.16)Il faut noter que le temps du déphasage, qui détermine <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième boucle δσ 2 en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température T est donnée par <strong>la</strong> mêmeexpression que dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> conventionnelle Minkov <strong>et</strong> al. (2004);Polyakov & Samokhin (1998)1τ D φ= 1 = k BTτ φ g ln(k BTτ φ). (3.17)Dans l’ensemble orthogonal, <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> est exprimée par Hikami (1981);Minkov <strong>et</strong> al. (2004); Wegner (1979, 1989)β O (g) = − 1 g + O( 1 g4). (3.18)Le terme O(1/g 2 ) disparaît parce que <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong>s diagrammes contenants <strong>les</strong>Cooperons δσ C 2 = (G2 0 /σ)ln(τ φ/τ) annulent <strong>la</strong> contribution du diffuson (qui déterminele résultat dans l’ensemble unitaire).Quand le champ magnétique augmente, <strong>les</strong> Cooperons sont supprimés <strong>et</strong> ne subsisteque <strong>la</strong> contribution du diffuson δσ D 2 pour B ≫ B tr (B tr = /(4eDτ)).23


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSDans le régime <strong>de</strong> cross-over entre l’ensemble orthogonal <strong>et</strong> unitaire (B φ B B tr ), <strong>la</strong> contribution du Cooperon du <strong>de</strong>uxième ordre peut s’écrire [Minkov <strong>et</strong> al.(2004)] :δσ2 C(B)= − G 0[ψ( 1 G 0 σ 0 2 + 1 ) − ψ( 1 Ω B τ φ 2 + 1 )], (3.19)Ω B τtel-00589730, version 1 - 1 May 2011où Ω B ≡ 4DeB/ ≪ 1/τ, G 0 = e 2 /(2π 2 ), ψ(x) est <strong>la</strong> fonction di-gamma. C<strong>et</strong>te<strong>de</strong>rnière expression est simi<strong>la</strong>ire à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> conventionnelle (voirSection (3.4.1.2) <strong>et</strong> l’Eq. (3.110)). Physiquement, c’est à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> même nature <strong>de</strong>scorrections issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> premiere <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième boucle : le champ magnétique détruit<strong>la</strong> cohérence <strong>de</strong> phase entre <strong>les</strong> trajectoires décrites en sens opposé. Il est évi<strong>de</strong>nt que(3.19) prend <strong>les</strong> formes suivantes dans <strong>les</strong> limites B = 0 <strong>et</strong> B ≫ B tr : δσ C 2 (0) = −δσD 2 (0)<strong>et</strong> δσ C 2 (B B tr) → 0 respectivement. Puisque δσ D 2ne dépend pas <strong>de</strong> B, nous avons∆σ WL2 (B) = δσ 2 (B) − δσ 2 (0) = δσ C 2 (B) − δσ C 2 (0), (3.20)<strong>et</strong>, par conséquent, <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième boucle à <strong>la</strong> conductivité prend <strong>la</strong> formesuivante∆σ WL2 (B)G 0= − G 0σ 0[ψ( 1 2 +4DeBτ φ) − ψ( 1 2 +4DeBτ ) − ln( τ τ φ)]. (3.21)C<strong>et</strong>te expression implique que le préfacteur α dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> σ 0 /G 0 (au contraire<strong>de</strong> <strong>la</strong> correction issue <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper, où α dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong>température Minkov <strong>et</strong> al. (2004))quand <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième boucle est prise en compte.α = 1 − G 0σ 0(3.22)Il faut noter qu’il existe encore une correction issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième boucle, qui décritle lien entre <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s d’interaction. Ces eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>localisation</strong><strong>faible</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’interaction Coulombienne donnent une valeur <strong>de</strong> α [Minkov <strong>et</strong> al. (2004)] :α WL+EEI = 1 − 2G 0σ . (3.23)24


3.2 Les transitions <strong>de</strong> phase électroniques métal-iso<strong>la</strong>ntAinsi, quand le désordre augmente <strong>et</strong> <strong>la</strong> conductivité σ diminue, <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>uxième boucle mène à l’expression (3.21) où le paramètre α = α WL+EEI est donnépar (3.23).La discussion <strong>de</strong> l’influence du champ magnétique sur <strong>les</strong> corrections <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxièmeboucle sera présentée dans <strong>la</strong> Section (7.1).3.2.2 La transition <strong>de</strong> Mott-Hubbardtel-00589730, version 1 - 1 May 2011Afin d’expliquer pourquoi certains matériaux à un électron par cellule élementairesont iso<strong>la</strong>nts, Mott (Mott (1990, 1949)) a proposé une transition due aux corré<strong>la</strong>tionsentre <strong>les</strong> électrons. Dans un ensemble cristallin <strong>de</strong> potentiels atomiques à un électron paratome, où l’interaction Coulombienne entre électrons est importante <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>sélectrons est gran<strong>de</strong> (ou, ce qui revient au même, quand <strong>la</strong> distance inter-atomique estp<strong>et</strong>ite), <strong>les</strong> noyaux ionisés seront écrantés <strong>et</strong> le système sera métallique. Mott a suggéréque pour <strong>de</strong>s distances inter-atomiques plus gran<strong>de</strong>s qu’une certaine valeur critique,l’écrantage disparaîtra <strong>et</strong> le système <strong>de</strong>viendra un iso<strong>la</strong>nt. C<strong>et</strong> argument s’appuie surl’interaction Coulombienne à longue portée. En cas d’interaction électron-électron àcourte portée, <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt est susceptible d’exister dans un modèle “tightbinding”(“<strong>de</strong>sliaisons fortes”), connue comme le modèle <strong>de</strong> Hubbard An<strong>de</strong>rson (1959);Gutzwiller (1963); Hubbard (1963). Dans ce modèle, l’Hamiltonien du système s’écrit :Ĥ = t ∑ (â + i↑âj↑ + â + i↓âj↓) + U ∑ ˆn i↑ˆn i↓ , (3.24)〈i,j〉ioù â + iσ <strong>et</strong> â iσ sont <strong>les</strong> opérateurs <strong>de</strong> création <strong>et</strong> d’annihi<strong>la</strong>tion respectivement pour <strong>les</strong>électrons avec le spin σ sur le site i. La sommation dans le terme “<strong>de</strong>s liaisons fortes”sefait sur <strong>les</strong> plus proches voisins, <strong>et</strong>ˆn iσ = â + iσâiσ. (3.25)Dans expression (3.24) t - est l’élément matriciel <strong>de</strong> saut (hopping matrix element) <strong>et</strong>U est l’énergie <strong>de</strong> répulsion sur-le-site. Pour un système uni-dimensionnel, (1 − d), cemodèle a été résolu par Lieb & Wu (1968), qui ont montré qu’à <strong>de</strong>mi-remplissage l’étatfondamental est un iso<strong>la</strong>nt antiferromagnétique pour <strong>les</strong> valeurs <strong>de</strong> U > 0 arbitraires.Pour <strong>les</strong> dimensions d > 1, <strong>de</strong>s approches différentes ont suggéré que le modèle àun électron par site montre une transition métal-iso<strong>la</strong>nt continue en fonction <strong>de</strong> U à25


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉStel-00589730, version 1 - 1 May 2011T = 0 K (Mott (1990)). Le modèle <strong>de</strong> Hubbard a aussi été étudié dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> <strong>la</strong>dimensionalité infinie M<strong>et</strong>zner & Vollhardt (1989). Le modèle peut alors être réduit àun problème uni-dimensionnel <strong>et</strong> résolu numériquement. A d = ∞ on a montré qu’avec<strong>la</strong> croissance <strong>de</strong> U, une transition <strong>de</strong> l’état métallique à l’état iso<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> Mott a lieu[Georges & Krauth (1992); Jarrell (1992); Rozenberg <strong>et</strong> al. (1992)].Bien que le modèle <strong>de</strong> Hubbard soit réputé être assez simple, il est considéré commeun paradigme pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> phénomènes liés aux fortes corré<strong>la</strong>tions entre électrons.Après <strong>de</strong>s années d’étu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt, ni <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription d’An<strong>de</strong>rson,ni <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> Mott ne suffisent à expliquer <strong>les</strong> observations expérimenta<strong>les</strong> Belitz& Kirkpatrick (1994); Ramakrishnan (1995). Par contre, il est nécessaire <strong>de</strong> prendreen compte à <strong>la</strong> fois le désordre <strong>et</strong> <strong>les</strong> interactions entre électrons, chaque phénomènen’étant pas négligeable au voisinage <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition. De fait, ce problème est loin d’êtrerésolu [Alt<strong>la</strong>nd & Simons (2010); Lagendijk <strong>et</strong> al. (2009)].3.3 Les corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivité3.3.1 Fonctions <strong>de</strong> GreenUn <strong>de</strong>s plus importants concepts dans <strong>les</strong> théories <strong>de</strong>s collisions <strong>et</strong> <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong>charge est celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green. Si <strong>la</strong> fonction d’on<strong>de</strong> est une quantité quicontient l’information <strong>la</strong> plus complète sur l’état d’un système quantique, <strong>la</strong> fonction<strong>de</strong> Green, en général, est une quantité qui contient toute l’information sur <strong>les</strong> fonctionsd’on<strong>de</strong> d’un système quantique Akkermans & Montambaux (2004). On utilise <strong>les</strong> fonctions<strong>de</strong> Green pour exprimer <strong>les</strong> observab<strong>les</strong> d’un système quantique ; ces observab<strong>les</strong>peuvent être c<strong>la</strong>ssées en trois groupes Gasser <strong>et</strong> al. (2002) :1. Les observab<strong>les</strong> qui représentent <strong>les</strong> quantités thermodynamiques d’un système,qui se trouve dans un état d’équilibre (l’énergie interne, l’énergie libre, <strong>les</strong> potentielsthermodynamiques, <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> particu<strong>les</strong>, distribution <strong>de</strong>s momentsmagnétiques <strong>et</strong>c.).2. Les observab<strong>les</strong> qui représentent <strong>les</strong> fonctions <strong>de</strong> réponse d’un système (<strong>les</strong> susceptibilitésélectrique <strong>et</strong> magnétique, tenseur diélectrique, conductivité électrique).26


3.3 Les corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivité3. Les observab<strong>les</strong> qui décrivent le comportement d’un système à plusieurs corps sousbombar<strong>de</strong>ment par neutrons ou autres particu<strong>les</strong> (<strong>les</strong> probabilités <strong>de</strong>s transitionsentre <strong>les</strong> états).tel-00589730, version 1 - 1 May 2011On envisage <strong>les</strong> fonctions <strong>de</strong> Green chaque fois quand on a besoin d’étudier l’évolutiond’un système quantique, c’est-à-dire, quand il y a <strong>de</strong>s processus <strong>et</strong> <strong>de</strong>s changements dansle temps qui peuvent être représentés par <strong>de</strong>s opérateurs (qui correspon<strong>de</strong>nt aux observab<strong>les</strong>dans <strong>la</strong> théorie quantique) dépendants du temps. Les processus <strong>de</strong> dispersionsont <strong>les</strong> exemp<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus connus où <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green est utilisée Cohen-Tannoudji(1997); Messiah (1999).Dans le problème à plusieurs corps <strong>les</strong> fonctions <strong>de</strong> Green perm<strong>et</strong>tent une <strong>de</strong>scriptionuniverselle <strong>de</strong> quantités différentes ; el<strong>les</strong> unifient <strong>les</strong> propriétés quantiques <strong>de</strong>sobservab<strong>les</strong> avec <strong>les</strong> propriétés statistiques d’un grand système. Pour <strong>les</strong> phénomènes<strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> charge, auxquels nous sommes intéressés, le <strong>de</strong>uxième groupe <strong>de</strong>s observab<strong>les</strong>dans <strong>la</strong> liste ci-<strong>de</strong>ssus est le plus important. Afin <strong>de</strong> mieux présenter <strong>et</strong> discuter<strong>les</strong> résultats expérimentaux obtenus, considérons <strong>les</strong> définitions formel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s fonctions<strong>de</strong> Green <strong>et</strong> le formalisme <strong>de</strong> Kubo.3.3.1.1 Les opérateurs <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> <strong>les</strong> fonctions <strong>de</strong> GreenEn mécanique quantique, en général, <strong>la</strong> valeur moyenne d’un opérateur s’exprimepar :〈A〉 = ∑ i(ψ i , Aψ i ) = ∑ iw i∫∫dxdx ′ ψ ∗ (x)A(x, x ′ )ψ(x ′ ) ≡ Sp[Aρ] (3.26)où A est un opérateur quantique, ψ i sont <strong>les</strong> fonctions d’on<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s états quantiques purs,w i sont <strong>les</strong> probabilités <strong>de</strong> trouver le système quantique dans un état pur correspondant( ∑ i w i = 1); Sp est l’opérateur <strong>de</strong> trace <strong>et</strong> ρ est l’opérateur statistiqueρ(x, x ′ , t) ≡ ∑ iw i ψ i (x, t)ψ ∗ i (x ′ , t), (3.27)qui satisfait <strong>les</strong> conditions :∫Sp(ρ) =ρ(x, x)dx = 1 (3.28)27


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉS<strong>et</strong>i ∂ ρ = [H, ρ] (3.29)∂toù H est l’Hamiltonien du système. La <strong>de</strong>rnière équation est l’analogue quantique <strong>de</strong>l’équation <strong>de</strong> Liouville Gasser <strong>et</strong> al. (2002). Dans un état d’équilibre thermodynamique∂ρ∂t = 0, <strong>et</strong> donc [H, ρ] = 0. (3.30)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Dans un système où le nombre <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> est conservé, l’opérateur statistiqueρ(T, V, µ) = Q −1 exp(− H − µNk B T ) (3.31)présente <strong>la</strong> solution <strong>de</strong> l’équation [H, ρ] = 0. Dans l’expression (3.31) µ est le potentielchimique, N est le nombre <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong>, V est le volume du système <strong>et</strong>Q = Sp[exp(−(H − µN)/(k B T))]. (3.32)Alors, le potentiel <strong>de</strong> l’ensemble grand canonique est donné parΦ(T, V, µ) = −k B TlogQ = −k B Tlog[Sp(exp(− H − µN ))] (3.33)k B TComme noté dans l’Introduction (1.1), <strong>les</strong> interactions entre unités <strong>de</strong> structure <strong>de</strong><strong>la</strong> matière jouent un rôle crucial <strong>et</strong>, dans <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s problèmes à plusieurs corps, <strong>la</strong>présence <strong>de</strong>s interactions fait qu’il est impossible <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s solutions exactes auproblème Gasser <strong>et</strong> al. (2002). L’utilisation <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> Green ne change pas c<strong>et</strong>tesituation principalement, mais elle en simplifie l’expression.3.3.2 Formalisme <strong>de</strong> KuboDans ce paragraphe nous allons formuler l’expression importante, qui nous perm<strong>et</strong><strong>de</strong> présenter <strong>la</strong> réaction d’un système à une p<strong>et</strong>ite perturbation (champ électrique oumagnétique) <strong>et</strong> d’introduire <strong>les</strong> fonctions <strong>de</strong> Green dans une approche dite “réponselineaire”. Nous allons étudier ici un système quantique isolé, qui sera décrit par un28


3.3 Les corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivitéensemble d’opérateurs A i . Considérons l’évolution <strong>de</strong> ce système décrite par un HamiltonienH 0 qui ne dépend pas du temps. Supposons que ce système est sous l’influenced’une perturbation externe, W t , qui satisfait <strong>la</strong> conditionW −∞ = 0, (3.34)qui signifie qu’à l’instant t = −∞ le système s’est trouvé dans un état d’équilibr<strong>et</strong>hermodynamique. Soit l’opérateur W t <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme :W t = − ∑ jA j F(j) (3.35)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011où A j sont <strong>les</strong> observab<strong>les</strong> du système <strong>et</strong> F j (t) représentent <strong>les</strong> champs extérieursdépendants du temps. Puisque <strong>la</strong> perturbation dépend du temps, <strong>les</strong> moyennes 〈A j 〉<strong>de</strong>s observab<strong>les</strong> <strong>et</strong> l’opérateur statistique sont, en général, aussi dépendantes du temps.Pour une perturbation W t ainsi définie, <strong>les</strong> conditions initia<strong>les</strong> pour l’opérateurstatistique ρ −∞ prennent <strong>la</strong> forme <strong>de</strong>s équations (3.31) <strong>et</strong> (3.32). Dans <strong>la</strong> représentation<strong>de</strong> Dirac, l’opérateur statistique (3.31) <strong>et</strong> l’équation (3.29) prennent <strong>les</strong> formes Gasser<strong>et</strong> al. (2002)i ∂ρ t(t)∂tρ t (t) ≡ e iHt/ ρ t e −iHt/ (3.36)= −[H, ρ t (t)] + e iHt/ [H + W t , ρ t ]e −iHt/ (3.37)où H ≡ H 0 − µN est l’Hamiltonien d’un ensemble grand canonique. Avec <strong>la</strong> définition<strong>de</strong> perturbation W t dans <strong>la</strong> représentation <strong>de</strong> DiracW t (t) ≡ e iHt/ W t e −iHt/ , (3.38)nous obtenons finalement l’équation suivante pour l’opérateur statistique :i ∂ρ t(t)∂t= [W t (t), ρ t (t)]. (3.39)Afin <strong>de</strong> résoudre c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière équation, il faut l’intégrer sur t :ρ t (t) − ρ = 1 ∫ tdt 1 [W t1 (t 1 ), ρ t1 (t 1 )] (3.40)i −∞29


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSc’est-à-dire,ρ t = ρ + 1 ∫ tdt 1 e −iH(t−t1)/ [W t1 , ρ t1 ]e iH(t−t 1)/(3.41)i −∞Si <strong>la</strong> perturbation extérieure W t est <strong>faible</strong>, le système peut être traité comme étantpeu dévié <strong>de</strong> l’état d’équilibre <strong>et</strong> donc, ρ t diffère peu <strong>de</strong> ρ. Alors, l’équation intégrale(3.41) peut être résolue par itérations. A l’ordre zéro on obtient donc ρ 0 t = ρ. Et aupremier ordr<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011ρ 1 t = ρ + 1 ∫ tdt 1 [W t1 (t − t 1 ), ρ] (3.42)i −∞De même façon, pour <strong>les</strong> ordres suivants :∞∑∫1 tρ t = ρ+(i) nn=1−∞dt 1∫ t1−∞∫ tn−1dt 2 ... dt n e −iHt/ [W t1 (t 1 ), [W t2 (t 2 ), [...,[W tn (t n ), ρ]...]]]e iHt/ρ−∞(3.43)Les phénomènes étudiés dans c<strong>et</strong>te thèse peuvent être décrits au premier ordre <strong>de</strong>perturbation W t . On se restreint donc à traiter ρ t au premier ordre <strong>et</strong> à étudier <strong>les</strong>observab<strong>les</strong> d’un système électronique au premier ordre <strong>de</strong> perturbation induite par<strong>de</strong>s champs extérieurs; ce<strong>la</strong> correspond, par exemple, aux mesures <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance ou<strong>de</strong> <strong>la</strong> conductance électrique dans le domaine où <strong>les</strong> caractéristiques IV sont lineaires.L’équation (3.42), qui sera utilisée dans <strong>les</strong> prochains paragraphes, porte le nom <strong>de</strong> <strong>la</strong>“réponse linéaire”.Pour une observable arbitraire A i , <strong>la</strong> valeur moyenne quantique dans l’approche <strong>de</strong><strong>la</strong> réponse linéaire prend <strong>la</strong> forme :où〈A i 〉 t = Sp[ρA i ] + 1 ∫ tdt 1 Sp([Wit1 (t 1 ), ρ]A i (t)), (3.44)−∞est <strong>la</strong> représentation d’Heisenberg <strong>de</strong> l’opérateur A i .A i (t) = e iHt/ A i e −iHt/ (3.45)L’équation (3.44) peut aussi être ré-écrite sous <strong>la</strong> forme suivante :〈A i 〉 t = Sp[ρA i ] + 1 ∫ tdt 1 〈[A i (t), Wit1 (t 1 )]〉. (3.46)−∞30


3.3 Les corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivitéSoit〈〈A i (t); W t1 (t 1 )〉〉 r ≡ − i θ(t − t 1)〈[A i (t), W t1 (t 1 )]〉, (3.47)on ré-écrit donc <strong>la</strong> moyenne d’un opérateur A i , sous l’influence d’une perturbationextérieure, sous <strong>la</strong> forme :tel-00589730, version 1 - 1 May 2011∫ ∞〈A i 〉 t = 〈A i 〉 + dt 1 〈〈A i (t); W t1 (t 1 )〉〉 r . (3.48)−∞La fonction donnée par l’équation (3.47) porte le nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Greenr<strong>et</strong>ardée <strong>de</strong>s opérateurs A i <strong>et</strong> W t . L’adjectif “r<strong>et</strong>ardée”signifie que ce sont uniquement<strong>les</strong> perturbations au temps t 1 < t qui contribuent à <strong>la</strong> valeur moyenne <strong>de</strong> A i .Puisque <strong>la</strong> perturbation extérieure a été définie par (3.35), <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> A i peutaussi être ré-écrite sous <strong>la</strong> forme suivante :〈A i 〉 t = 〈A i 〉 − ∑ j∫ ∞−∞dt 1 〈〈A i (t); A j (t 1 )〉〉 r F j (t 1 ). (3.49)Dans c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière expression, qui porte le nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Kubo, <strong>les</strong> opérateursA j représentent <strong>les</strong> observab<strong>les</strong> d’un système quantique, par lequel<strong>les</strong> ce système estcouplé avec <strong>les</strong> champs extérieurs. La fonction <strong>de</strong> Green contient donc <strong>les</strong> quantités, quiappartiennent au système lui-même uniquement. On peut donc voir que le problèmedu calcul <strong>de</strong>s valeurs moyennes <strong>de</strong>s observab<strong>les</strong> A i pour un système perturbé, se réduitau calcul <strong>de</strong> ces quantités dans le cas <strong>de</strong> l’état d’équilibre.3.3.2.1 Conductivité électrique <strong>et</strong> <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Kubo-GreenwoodComme nous allons étudier <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s quantiques, il est nécessaire <strong>de</strong> montrer <strong>la</strong> liaisonentre <strong>les</strong> quantités macroscopiques, qui sont observées dans <strong>les</strong> expériences (comme,par exemple, <strong>la</strong> magnétoconductivité), <strong>et</strong> <strong>les</strong> fonctions <strong>de</strong> Green, qui sont reliées auxpropriétés microscopiques du système.Regardons d’abord un système électronique homogène qui se trouve dans un champélectrique extérieur. Soit ce champ électrique dépend du temps (appliqué à l’instantt = −∞) <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> position dans l’espace; soit ce champ est présenté par <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>scharges extérieures ρ ext (x, t). Ce champ extérieur induit, dans le système étudié, une<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> charges ρ ind (x, t) <strong>et</strong> une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> courant j ind (x, t).31


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSformeSoit l’opérateur <strong>de</strong> l’interaction du système avec le champ électrique extérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong>∫W t = ed 3 xn(x)φ ext (x, t) (3.50)où n(x) est l’opérateur <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> <strong>et</strong> φ ext (x, t) est le potentiel du champélectrique extérieur. En faisant une transformée <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong> φ ext (x, t), nous obtenons :φ ext (x, t) = 1 V∑∫ ∞e ip xp−∞<strong>et</strong> pour l’opérateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong>dω2π e−i(ω+iδ)t φ ext (p, ω), (3.51)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011n(x) = 1 V∑p ′ e ip′x n(p ′ ) (3.52)Alors, l’opérateur d’interaction du système avec le champ extérieur prend <strong>la</strong> formeW t = e V∑p∫ ∞−∞dω2π e−i(ω+iδ)t n(−p)φ ext (p, ω). (3.53)Si on m<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière expression dans <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Kubo (3.49), on obtient pour<strong>la</strong> valeur moyenne <strong>de</strong> l’opérateur <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états〈n(q)〉 t = 〈n(q)〉 + e V∫ ∞−∞dt ′ ∑ p∫ ∞−∞dω2π e−i(ω+iδ)t′ 〈〈n(q, t); n(−p, t ′ )〉〉φ ext (p, ω).(3.54)Puisque dans un système homogène (à l’étu<strong>de</strong> duquel nous nous restreignons ici)p = q, <strong>et</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green dans l’équation précé<strong>de</strong>nte dépend uniquement <strong>de</strong> <strong>la</strong>différence <strong>de</strong> t <strong>et</strong> t ′ [Gasser <strong>et</strong> al. (2002)], on peut écrire :〈n(q)〉 t = 〈n(q)〉 + e V∫ ∞−∞dω2π e−i(ω+iδ)t 〈〈n(q); n(−q)〉〉 ω+iδ φ ext (q, ω). (3.55)En utilisant ces <strong>de</strong>rnières expressions, on obtient pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> charges induites∫ inftyn ind (q, ω) ≡ e dte iωt (〈n(q)〉 t − 〈n(q)〉) = e2−∞V 〈〈n(q); n(−q)〉〉 ω+iδφ ext (q, ω).(3.56)32


3.3 Les corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivitéSelon une <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Maxwell, on obtientou, après <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> Fourier,divE = 4π(n ind + n ext ), (3.57)iqE(q, ω) = 4π( e2V 〈〈n(q); n(−q)〉〉 ω+iδφ ext (q, ω) + n ext (q, ω)). (3.58)En utilisant <strong>les</strong> expressions connues <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Maxwell :tel-00589730, version 1 - 1 May 2011<strong>et</strong><strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion (3.58) peut être ré-écrite sous <strong>la</strong> formeφ ext (q, ω) = 4πq 2 next (q, ω) (3.59)iqD(q, ω) = 4πn ext (q, ω) (3.60)iqE(q, ω) = (1 + 4πe2V q 2 〈〈n(q); n(−q)〉〉 ω+iδ)iqD(q, ω). (3.61)D’après c<strong>et</strong>te re<strong>la</strong>tion nous voyons que <strong>la</strong> fonction diélectrique a <strong>la</strong> formeε(q, ω + iδ) −1 = 1 + 4πe2V q 2 〈〈n(q); n(−q)〉〉 ω+iδ. (3.62)Ainsi, <strong>la</strong> fonction diélectrique est reliée à <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états.Le facteurV (q) ≡ 4πe2V q 2 (3.63)dans (3.62) est le résultat <strong>de</strong> <strong>la</strong> transformée <strong>de</strong> Fourier <strong>de</strong> l’énergie d’interaction coulombiennedans l’espace à trois dimensions.Afin d’obtenir l’expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité, regardons d’abord l’opérateur courantélectrique ej(q). La valeur moyenne <strong>de</strong> c<strong>et</strong> opérateur est donnée pare〈j(q)〉 t = e〈j(q)〉 + e2V∫ ∞−∞dt ′ ∑ p∫ ∞−∞dω2π e−i(ω+iδ)t 〈〈j(q, t); n(−p, t ′ )〉〉φ ext (p, ω).(3.64)33


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSComme nous étudions ici un système homogène, seuls <strong>les</strong> termes avec p = q contribuentà <strong>la</strong> somme dans l’expression précé<strong>de</strong>nte. En outre, si le système n’est pas unsupraconducteur, 〈j(q)〉 = 0. Nous obtenons donce〈j(q)〉 t = e2V∫ ∞−∞dω2π e−ω+iδ t〈〈j(q); n(−q)〉〉 ω+iδ φ ext (q, ω). (3.65)En faisant <strong>la</strong> transformée <strong>de</strong> Fourier afin d’obtenir <strong>la</strong> dépendance en fonction <strong>de</strong> ω<strong>et</strong> après <strong>la</strong> multiplication sur q, on obtienttel-00589730, version 1 - 1 May 2011ouqj ind (q, ω) = e2V 〈〈qj(q); n(−q)〉〉 ωφ ext (q, ω), (3.66)qj ind (q, ω) = ie2V q 2 〈〈qj(q); n(−q)〉〉 ωε(q, ω)qE(q, ω). (3.67)D’où l’expression pour <strong>la</strong> conductivité dynamique Gasser <strong>et</strong> al. (2002)En utilisant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante :σ(q, ω) = ie2V q 2 〈〈qj(q); n(−q)〉〉 ωε(q, ω) (3.68)ω〈〈n(q); n(−q)〉〉 ω = 〈〈qj(q); n(−q)〉〉 ω , (3.69)nous obtenons pour (3.68)σ(q, ω) = ie2 ωV q 2〈〈n(q); n(−q)〉〉 ω. (3.70)1 + 4πe2 〈〈n(q); n(−q)〉〉V q 2 ωIl faut noter ici que dans le cas où l’interaction coulombienne entre porteurs <strong>de</strong>charge est écrantée par le champ <strong>de</strong>s ces mêmes porteurs, <strong>la</strong> conductivité prend <strong>la</strong>forme Gasser <strong>et</strong> al. (2002)σ e (q, ω) = ie2 ωV q 2 〈〈n(q); n(−q)〉〉 ω. (3.71)Dans ces formu<strong>les</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>nsité-<strong>de</strong>nsitéΠ(q, ω) ≡ 〈〈n(q); n(−q)〉〉 ω (qui est appelée aussi l’opérateur <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation) peut34


3.4 Description d’un système désordonnéêtre représentée par un diagramme <strong>de</strong> Feynman <strong>de</strong> type “l’huître”<strong>et</strong> ré-écrite sous <strong>la</strong>formeΠ(q, ω) ≡ 〈〈n(q); n(−q)〉〉 ω = 〈G A (q, E)G R (q + p, E + ω)〉. (3.72)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Les fonctions <strong>de</strong> Green à une particule sont directement reliées aux mécanismesmicroscopiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion. Les formu<strong>les</strong> (3.70) <strong>et</strong> (3.71) portent le nom <strong>de</strong> “formule<strong>de</strong> Kubo-Greenwood”. Ces formu<strong>les</strong> sont équivalentes aux formu<strong>les</strong> pour <strong>la</strong> conductivitédans le formalisme <strong>de</strong> Boltzmann si le libre parcours moyen est grand <strong>et</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>Fermi est sphérique [Edwards (1958)]. De surcroît, Mott & Davis (1979b) ont montréque <strong>les</strong> formalismes <strong>de</strong> Kubo-Greenwood <strong>et</strong> <strong>de</strong> Boltzmann sont équivalents lorsqueL φ > a, où L φ est <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> déphasage <strong>et</strong> a est le pas du réseau.3.4 Description d’un système désordonnéNous allons maintenant étudier comment utiliser le formalisme <strong>de</strong>veloppé ci-<strong>de</strong>ssusafin <strong>de</strong> décrire <strong>les</strong> mécanismes <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> charge dans <strong>les</strong> milieux désordonnés <strong>et</strong>obtenir <strong>les</strong> expressions qui décrivent le comportement <strong>de</strong>s caractéristiques mesurab<strong>les</strong>.Rappelons que <strong>les</strong> fonctions <strong>de</strong> Green à une particule sont directement reliéesaux mécanismes microscopiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion. En général, il y a <strong>de</strong>ux approcheséquivalentes pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s processus microscopiques en utilisant <strong>les</strong> fonctions<strong>de</strong> Green. Selon <strong>la</strong> première, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green est supposée être une solution <strong>de</strong>l’équation <strong>de</strong> Schrödinger :(i ∂ 2± i0 +∂t 2m ∆ − V (r))G(r, t;r′ , t ′ ) = δ(t − t ′ )δ(r − r ′ ). (3.73)Dans le cas où V (r) = 0, le mouvement d’une particule libre est décrit par <strong>la</strong>fonction G 0 :∫∫G 0 (t − t ′ ,r − r ′ ) =G 0 (ε,p)exp[ip(r − r ′ ) − iε(t − t ′ )] dε d 3 p2π (2π) 3. (3.74)Pour n’importe quel potentiel V (r) nous obtenons pour <strong>les</strong> fonctions <strong>de</strong> Greenr<strong>et</strong>ardées <strong>et</strong> avancées :G R,A (r,r ′ , E) = ∑ αψ α (r)ψ ∗ α(r ′ )E − E α ± i0(3.75)35


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSoù ψ α (r) représentent <strong>les</strong> fonctions propres <strong>de</strong> l’Hamiltonien. Les propriétés analytiques<strong>de</strong> G R,A garantissent que G R <strong>et</strong> G A disparaissent pour t < 0 <strong>et</strong> t > 0 respectivement.Dans le cas d’une particule libre (V = 0) <strong>les</strong> fonctions d’on<strong>de</strong> sont <strong>les</strong> on<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nes <strong>et</strong>l’équation (3.73) est satisfaite partel-00589730, version 1 - 1 May 20110 (r,r ′ m; t) = (2πit )d/2 e im(r−r′ ) 2 /(2t) θ(±t). (3.76)G R,APhysiquement, <strong>la</strong> fonction G R 0 (r,r′ ; t) est associée à <strong>la</strong> probabilité pour une particule<strong>de</strong> se trouver à <strong>la</strong> position r ′ à l’instant t après avoir été injectée dans <strong>la</strong> position initialer.Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième approche, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green adm<strong>et</strong> <strong>la</strong> représentation fonctionnelle[Feynman & Hibbs (1965)] :G 0 (r,r ′ ; t) =∫ r(t)=r′r(0)=rDrexp[ i ∫ t0L(τ)dτ], (3.77)où L est le Lagrangien d’une particule libre dans un champ magnétique B = rot(A)L(r,r ′ ; t) = mṙ22+ qṙA(r). (3.78)Il faut noter que <strong>la</strong> représentation fonctionnelle <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> Green a été utiliséepar Shklovskii & Spivak (1991) pour analyser le problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnérorésistancenégative.Regardons maintenant le mouvement d’un électron dans un potentiel aléatoire créépar <strong>les</strong> impur<strong>et</strong>és :∑N iV (r) = υ(r − R j ), (3.79)j=1où υ(r − R j ) est potentiel qui correspond à un seul centre <strong>de</strong> dispersion situé aupoint R j . Pour une configuration <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> dispersion donnée, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Greensatisfait l’équation <strong>de</strong> Schrödinger (3.73) <strong>et</strong> donc dépend <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> R j . Dans <strong>la</strong> théorie<strong>de</strong>s systèmes désordonnés, <strong>les</strong> quantités physiques (qui peuvent être obtenues par <strong>les</strong>expériences) sont définies comme <strong>les</strong> valeurs moyennes sur un ensemble <strong>de</strong>s échantillonsavec toutes <strong>les</strong> positions <strong>de</strong>s impure´tes possib<strong>les</strong> [Lifshits <strong>et</strong> al. (1990)]. Nous sommes36


3.4 Description d’un système désordonnédonc intéressés à <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green moyenne sur <strong>les</strong> configurations <strong>de</strong>s impur<strong>et</strong>és,c<strong>et</strong>te fonction étant définie par〈G(rr ′ t)〉 = 1 ∫V N i∫∏N i...j=1dR j G(rr ′ tR j ). (3.80)Si le potentiel <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> diffusion est <strong>faible</strong>, il est possible <strong>de</strong> développer <strong>la</strong>théorie <strong>de</strong> perturbation en prenant pour l’Hamiltonien <strong>de</strong> l’interaction d’un électronavec le champ :∫H int =drψ ∗ (r)V (r)ψ(r). (3.81)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Nous obtenons donc <strong>la</strong> série <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbations pour <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong>Green Abrikosov <strong>et</strong> al. (1975), Sadovskii (2006) :∫+∫G(1, 1 ′ ) = G 0 (1, 1 ′ ) +d2G 0 (1, 2)V (2)G 0 (2, 1 ′ ) +∑∞d2d3G 0 (1, 2)V (2)G 0 (2, 3)V (3)G 0 (3, 1 ′ ) + ... = G 0 + G 0 (V G 0 ) n ,où 1 = (r, t), 1 ′ = (r ′ , t ′ ) <strong>et</strong>c. (voir Fig. (3.4)).n=1Fig. 3.4: Représentation diagrammatique <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green - Fonction <strong>de</strong>Green dans le cas du champ aléatoire créé par configuration <strong>de</strong> diffuseurs fixée. Chaquefonction <strong>de</strong> Green G 0 est présentée par une ligne fine, chaque amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> dispersion estprésentée par une ligne pointillée.En fait, le développement en puissances <strong>de</strong> V n’est pas suffisant pour déterminer<strong>la</strong> contribution <strong>la</strong> plus importante (en ordre <strong>de</strong> (E F τ) −1 ) à <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong> fonction <strong>de</strong>Green Altshuler & Simons (1996). Il est nécessaire <strong>de</strong> recueillir tous <strong>les</strong> diagrammes37


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSnon-séparab<strong>les</strong> dans l’opérateur <strong>de</strong> “self-énergie”Σ <strong>et</strong> construire l’équation <strong>de</strong> Dyson(voir Fig. (3.5)) pour <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green (au lieu <strong>de</strong> l’équation (3.82))∑∞G = G 0 + G 0 (ΣG 0 ) n = G 0 + G 0 ΣG. (3.82)n=1Fig. 3.5: Représentation diagrammatique <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> Dyson - Σ est <strong>la</strong> “selfénergie”,chaque fonction <strong>de</strong> Green G 0 est présentée par une ligne fine, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Greenexacte est présentée par <strong>la</strong> ligne épaisse.tel-00589730, version 1 - 1 May 2011On obtient donc pour <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green exacte G1G =G −1(3.83)0 − ΣOn peut montrer que l’expansion diagrammatique pour une fonction <strong>de</strong> Green àun électron, moyennée sur <strong>les</strong> configurations <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> diffusion (impur<strong>et</strong>és) a <strong>la</strong>forme présentée sur <strong>la</strong> Figure (3.6) [Sadovskii (2006), Altshuler & Simons (1996)].=+ + ++ ++ ++ +...Fig. 3.6: Représentation diagrammatique <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green moyenne -Fonction <strong>de</strong> Green moyennée dans le cas du champ aléatoire d’une forme générale. Chaquefonction <strong>de</strong> Green G 0 est présentée par une ligne fine, chaque amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> dispersion estprésentée par une croix, <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green exacte est présentée par <strong>la</strong> ligne épaisse.Dans le cas où <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong>s impurétés (ρ) est <strong>faible</strong>, dans l’expansion(3.82) on peut se restreindre aux termes qui sont linéaires en ρ.38


3.4 Description d’un système désordonnéPrenant en compte que υ → 0 dans (3.79), nous obtenons l’expansion pour <strong>la</strong> fonction<strong>de</strong> Green moyenne qui est présentée par <strong>la</strong> série <strong>de</strong> diagrammes sur <strong>la</strong> Figure (3.7). Dupoint <strong>de</strong> vue mathématique, <strong>la</strong> factorisation <strong>de</strong>s corré<strong>la</strong>teurs du champ aléatoire dansce cas représente le champ aléatoire du type gaussien [Sadovskii (2006)].=+ + +tel-00589730, version 1 - 1 May 2011+ + +...Fig. 3.7: La représentation diagrammatique <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green moyenne -Fonction <strong>de</strong> Green moyennée dans le cas du champ aléatoire d’une forme gaussienne.Le corré<strong>la</strong>teur “à <strong>de</strong>ux points”<strong>de</strong> ce champ aléatoire prend <strong>la</strong> forme suivante :〈V (r 1 )V (r 2 )〉 = ρυ 2 δ(r 1 − r 2 ) (3.84)Dans l’approche <strong>de</strong> Born, on obtient au premier ordre [Altshuler & Simons (1996),Sadovskii (2006)] :G R,A (p; E) =1iε n − ξ(p) + iγ p sign(ε n )(3.85)où γ p = 12τ p. τ p est le temps caractéristique <strong>de</strong> décroissance d’état, représenté par <strong>la</strong>fonction <strong>de</strong> Green moyenne. Il faut noter que dans c<strong>et</strong>te approche on ne prend pasen comple <strong>les</strong> dispersions multip<strong>les</strong>. Néanmoins, Sadovskii (2006) a montré que dansl’approche <strong>de</strong> Born “self-consistante”, si on prend en compte <strong>les</strong> diffusions multip<strong>les</strong> <strong>et</strong>recueille tous <strong>les</strong> diagrammes présentés sur <strong>la</strong> Figure (3.6), on obtient le même résultat.La différence entre ces <strong>de</strong>ux approches (l’approche <strong>de</strong> Born <strong>et</strong> l’approche<strong>de</strong> Born “self-consistante”) apparaît uniquement dans le cas où <strong>la</strong> diffusionest forte.Nous avons donc obtenu l’expression pour <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green moyenne sur <strong>les</strong>configuration <strong>de</strong>s impur<strong>et</strong>és, l’expansion <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te fonction <strong>de</strong> Green étant présentée par<strong>les</strong> diagrammes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure (3.7). Dans le premier ordre <strong>de</strong> l’approche <strong>de</strong> Born on n’apris en compte que <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux premiers diagrammes sur <strong>la</strong> Figure (3.6) <strong>et</strong> on a omis <strong>les</strong>39


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉStel-00589730, version 1 - 1 May 2011diagrammes avec l’autointersection <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong>s impur<strong>et</strong>és. Ces <strong>de</strong>rniers donnent unecontribution qui est p F lfois plus p<strong>et</strong>ite par rapport à <strong>la</strong> contribution donnée par <strong>les</strong>diagrammes sans l’autointersection <strong>de</strong>s lignes. En eff<strong>et</strong>, si on regar<strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure (3.8),on trouve que <strong>les</strong> volumes <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong> phase, où se trouvent <strong>les</strong> états <strong>de</strong>s électrons(qui contribuent à <strong>la</strong> conductivité), sont différents pour <strong>les</strong> différentes voies <strong>de</strong> diffusion.Pour <strong>les</strong> diagrammes sur <strong>la</strong> Figure (3.8a), <strong>les</strong> p 1 <strong>et</strong> p 2 varient dans l’épaisseur sphérique<strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> ∆k ∼ 1/l. Le volume <strong>de</strong> phase correspondant est donc Ω a ≈ (4πp 2 F ∆k)2 .Dans le cas <strong>de</strong>s diagrammes sur <strong>la</strong> Figure (3.8b), il y a une restriction complémentaire|p + p 2 − p 1 | ≈ p F qui définit un anneau issu <strong>de</strong> l’intersection <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sphères. Levolume <strong>de</strong> c<strong>et</strong> anneau est Ω b ≈ (4πp 2 F ∆k)(2πp F 2 ∆k 2 ). Alors, <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre <strong>les</strong>contributions représentées par ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> diagrammes est définie par <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion<strong>de</strong>s volumes dans l’espace <strong>de</strong> phase Ω bΩ a∼ ∆kp F= p F l . Un <strong>faible</strong> désordre, p Fl/ ≫ 1,implique que <strong>la</strong> longueur du libre parcours moyen est suffisamment gran<strong>de</strong>. Ainsi, leparamètre du développement dans <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbations, appliquée aux systèmesdésordonnés, estp F l≪ 1, ce qui est équivalent à <strong>la</strong> conditionE F τ p≪ 1. En prenanten compte que p F ∼ /a (où a est <strong>la</strong> distance interatomique), <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière conditioncorrespond à l ≫ a ce qui signifie que le libre parcours moyen doit être plus grand que<strong>la</strong> distance interatomique.Maintenant, après avoir considéré <strong>la</strong> technique <strong>de</strong> moyennage <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> Greensur le désordre, on peut obtenir <strong>de</strong>s expressions pour <strong>la</strong> conductivité (voir <strong>la</strong> sectionsuivante). Comme montré dans <strong>la</strong> Section (3.3.2.1), <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Kubo-Greenwoodrelie <strong>la</strong> conductivité électrique aux fonctions <strong>de</strong> Green à une particule - G R,A (q, ω). Lesdiagrammes correspondants à l’opérateur <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation Π(q, ω) sont représentés sur<strong>la</strong> Figure (3.8).Si <strong>la</strong> symétrie par rapport au renversement du temps est conservée, il est possible <strong>de</strong>calculer <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong>s diagrammes avec l’autointersection par le même moyen que<strong>de</strong>s diagrammes sans l’autointersection. Dans <strong>la</strong> section suivante nous allons montrerque <strong>les</strong> états <strong>de</strong>s électrons, dont <strong>la</strong> contribution à <strong>la</strong> conductivité est présentée par lediagramme sur <strong>la</strong> Figure (3.8b), sont décrits par un pôle <strong>de</strong> type “diffusion”Gor’kov<strong>et</strong> al. (1979) ; ce pôle étant caractérisé par une <strong>faible</strong> différence d’énergie ∆E = ω <strong>et</strong>par une p<strong>et</strong>ite somme <strong>de</strong> vecteurs d’on<strong>de</strong>s q 1 + q 2 ≈ 0 (voir Figure (3.8)) Altshuler& Aronov (1985). Formellement, ces états ressemblent aux états <strong>de</strong> paires <strong>de</strong> Cooperdans <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> supraconductivité Gor’kov <strong>et</strong> al. (1979) (p<strong>et</strong>ite différence d’énergie,40


3.4 Description d’un système désordonnép - p 1p1- pp - p1 2p - p 1p - p p -p1 2 2 1p-p 1 p -p 1 2ppp 1p 2p 1ppp+p -p 2 1p 2p 1tel-00589730, version 1 - 1 May 2011kG R G A k y k ykp 2 p 1G R kG A =k ypp 2-p 1G R G A k xabFig. 3.8: Les contributions à <strong>la</strong> conductivité dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion <strong>et</strong> <strong>la</strong>voie <strong>de</strong> Cooper - a - diagrammes sans autointersection <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong>s impurétés ; b -diagrammes avec autointersection <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong>s impurétés.41


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSp<strong>et</strong>ite somme <strong>de</strong> vecteurs d’on<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s électrons dans <strong>la</strong> paire <strong>de</strong> Cooper). Mais il fautsouligner ici que l’on a fait l’expansion <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green à une particule(voir Figure (3.6) ) <strong>et</strong> <strong>les</strong> états <strong>de</strong> l’électron, décrits par le pôle “Cooper”, peuventêtre interprétés comme étant cohérents (ce qui implique que l’état général d’électron,composé <strong>de</strong>s états cohérents, est “entangled”/enchevêtré). L’ensemble <strong>de</strong>s diagrammesavec l’autointersection décrit <strong>la</strong> propagation (<strong>et</strong> diffusion) <strong>de</strong> l’électron dans <strong>la</strong> voie “<strong>de</strong>Cooper”. Ainsi, dans c<strong>et</strong> approche on ne prend pas en compte <strong>les</strong> interactions entre <strong>les</strong>électrons.tel-00589730, version 1 - 1 May 20113.4.1 La conductivité électrique en absence d’interactions entre <strong>les</strong>électrons3.4.1.1 Régime <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>Afin <strong>de</strong> calculer <strong>la</strong> conductivité électrique en absence d’interactions entre électrons(dans le cadre <strong>de</strong> théorie à un électron) il faut calculer <strong>la</strong> quantité suivante (voir (3.70)- (3.72))Π(q, ω) = 〈G A (q, E)G R (q + p, E + ω)〉 (3.86)où <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green G A,R est donnée par l’expression (3.85) <strong>et</strong> représentée sur <strong>la</strong>Figure (3.7). A son tour, l’opérateur <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation Π(q, ω) peut être représenté par<strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s diagrammes sur <strong>la</strong> Figure (3.9).+ + + +q, x x x x+ + +...x xx xFig. 3.9: Repésentation diagrammatique <strong>de</strong> l’opérateur <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation - Somme<strong>de</strong>s diagrammes d’ordre inférieur dans l’expansion <strong>de</strong> l’opérateur <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation en puissances<strong>de</strong> V .42


3.4 Description d’un système désordonnéAfin <strong>de</strong> calculer c<strong>et</strong>te somme on peut introduire <strong>la</strong> fonction du vertex Γ pp′(q, ω) quiest reliée à Π(q, ω)Π(q, ω) ∝ − 12πi GR (p + , E + ω)G A (p − , E)[δ pp′ + Γ pp′(q, ω)G R (p ′ +, E + ω)G A (p ′ −, E)]<strong>et</strong> qui satisfait l’équation <strong>de</strong> B<strong>et</strong>he-Solp<strong>et</strong>er représentée sur <strong>la</strong> Figure (3.10).(3.87)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011a)b)p+ = Up -p -p+p+E+U =p -p+Ep -E+Ep++ Up+p+p -+ + + +...Fig. 3.10: Repésentation diagrammatique <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> B<strong>et</strong>he-Solp<strong>et</strong>er - aRepésentation diagrammatique <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> B<strong>et</strong>he-Solp<strong>et</strong>er pour <strong>la</strong> fonction du vertexΓ pp′(q,ω) ; b Les diagrammes <strong>de</strong> l’ordre inférieure pour le vertex U pp′(q,ω) irréductib<strong>les</strong>dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion.p-p -L’équation <strong>de</strong> B<strong>et</strong>he-Solp<strong>et</strong>er pour Γ pp′(q, ω) a <strong>la</strong> forme analytique suivante :Γ pp′(q, ω) = U pp′(q, ω) + ∑ p ′′ U pp′′(q, ω)G R (p ′′ +, E + ω)G A (p ′′ −, E)Γ p′′ p′(q, ω). (3.88)Dans l’approximation <strong>la</strong> plus simple on peut se restreindre à ne gar<strong>de</strong>r que le premierdiagramme dans l’expansion sur <strong>la</strong> figure Figure (3.10b), ou le mêmeU 0 (p − p ′ ) = ρ|υ(p − p ′ )| 2 . (3.89)43


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSDans ce cas l’équation <strong>de</strong> B<strong>et</strong>he-Solp<strong>et</strong>er prend une forme appellée “l’approximation<strong>de</strong> l’escalier”<strong>et</strong> qui a pour solution [Sadovskii (2006)] :Γ 0 pp ′(q, ω) = U 01 − U 0∑p GR (p + , E + ω)G A (p − , E) =U 0 τ −1−iω + D 0 q 2 (3.90)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011où D 0 est le coefficient <strong>de</strong> diffusion <strong>et</strong> τ est le temps entre <strong>les</strong> actes conséquents <strong>de</strong>sdispersions é<strong>la</strong>stiques. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière expression (3.90) est appellée “le diffuson”.Si <strong>la</strong> symétrie par rapport au renversement du temps est préservée, le diagramme<strong>de</strong> type “l’escalier”dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper (voie particule-particule - voir diagrammesur <strong>la</strong> Figure (3.8b)) est équivalent au diagramme <strong>de</strong> type “l’escalier”dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong>diffusion (voie particule-trou - voir le diagramme sur <strong>la</strong> Figure (3.8a)), <strong>la</strong> contribution<strong>de</strong>s diagrammes avec l’autointersection (voir le <strong>de</strong>rnier diagramme sur <strong>la</strong> Figure (3.10b)<strong>et</strong> <strong>la</strong> Figure (3.8b)) ayant <strong>la</strong> même forme que l’expression (3.90). On obtient donc pour<strong>la</strong> somme <strong>de</strong> diagrammes avec l’autointersectionoù γ = πρυ 2 ν(E) <strong>et</strong> p ≈ −p ′Γ C pp ′(q, ω) = 2γU 0−iω + D 0 (p + p ′ ) 2,(3.91)ce qui correspond à <strong>la</strong> condition <strong>de</strong> rétrodiffusion d’unélectron. Par analogie avec <strong>les</strong> diagrammes qui apparaissent dans <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> supraconductivité,l’expression (3.91) est appellée le “cooperon”[Gor’kov <strong>et</strong> al. (1979)].Prenant en compte <strong>les</strong> diagrammes avec l’autointersection nous pouvons obtenir uneexpression pour <strong>la</strong> conductivité beaucoup plus exacte, ce qui nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> décrire<strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s d’interférence <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s d’électron (<strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>).Pour l’opérateur <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation on obtient l’expression suivante Sadovskii (2006) :D E (q, ω)q 2Π(q, ω) = N(E)ω + iD E (q, ω)q2, (3.92)où N(E) est le nombre <strong>de</strong> porteurs <strong>de</strong> charge <strong>et</strong> D E (q, ω) est le coefficient généralisé<strong>de</strong> diffusion :i 1D E (q, ω) = D 0τ M(q, ω) . (3.93)44


3.4 Description d’un système désordonnéDans <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière expression (3.93), M(q, ω) est le noyau <strong>de</strong> re<strong>la</strong>xation qui se relie à<strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> vertex U pp′(q, ω) (voir Figure (3.10)) :M(q, ω) = 2iγ +où γ = πρυ 2 ν(E) <strong>et</strong> ∆G p = G R (E,p − ) − G A (E + ω,p + ).id ∑(pq)∆G p U2πν(E)pp′(q, ω)∆G p′(p ′ q) (3.94)pp ′En utilisant <strong>les</strong> expressions (3.71), (3.72) <strong>et</strong> (3.92) nous obtenons finalement pour<strong>la</strong> conductivitétel-00589730, version 1 - 1 May 2011σ(q, ω) = e2V N(E) iωD E (q, ω)ω + iD E (q, ω)q2. (3.95)En se restreignant aux diagrammes sans l’autointersection nous avons pour M(q, ω)<strong>et</strong> D E (q, ω) respectivementM(0, 0) = iτ tr= 2πiρ ∑ p ′ δ(E − (p′ ) 22m )|υ(p − p′ )| 2 (1 − pp ′ ), (3.96)D E = D 0 . (3.97)Dans ce cas, on obtient pour <strong>la</strong> conductivité l’expression bien connue <strong>de</strong> Dru<strong>de</strong> :σ(ω) = e2 N(E)D 0V11 − iωτ . (3.98)3.4.1.2 Les corrections à <strong>la</strong> conductivité provenant du phénomène d’interférenceRegardons maintenant comment apparaissent <strong>les</strong> corrections à <strong>la</strong> conductivité. Nousavons vu que ces corrections proviennent du phénomène d’interférence, représenté par<strong>les</strong> diagrammes avec l’autointersection (Figure 3.8b <strong>et</strong> 3.10). Il nous faut calculerM(0, ω) selon (3.94) mais en utilisant (3.91) pour le vertex irreductible. Ce vertex,le Cooperon, peut conduire à <strong>la</strong> divergence du noyau <strong>de</strong> re<strong>la</strong>xation quand ω → 0, parceque pour un système bi-dimensionnel∫∝kdk∝ ln(ω). (3.99)ω + iD 0 k2 45


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSC<strong>et</strong>te divergence pour ω → 0 peut donner une contribution complémentaire, quidécrit <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> d’An<strong>de</strong>rson. Dans le cas <strong>de</strong> <strong>faible</strong> désordre <strong>et</strong> dans le cadre <strong>de</strong>sapproches mentionnées ci-<strong>de</strong>ssus on obtient pour le noyau <strong>de</strong> re<strong>la</strong>xation Sadovskii (2006)M(0, ω) = 2iγ − 2U 0∑Pour un système à <strong>de</strong>ux dimensions nous avonsM(0, ω) = i τ + i τk1ω + iD 0 k2. (3.100)12πEτ ln( 1 ). (3.101)ωτLe coefficient généralisé <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion prend <strong>la</strong> forme suivante Gor’kov <strong>et</strong> al. (1979) :tel-00589730, version 1 - 1 May 2011D 0D(ω) =1 + 12πEτ ln( 1ωτ ) ≈ D 0(1 − 12πEτ ln( 1 )) (3.102)ωτC<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière expression, comme toutes <strong>les</strong> autres ci-<strong>de</strong>ssus, est va<strong>la</strong>ble dans lecas d’un <strong>faible</strong> désordre où Eτ ≫ 1. Le <strong>de</strong>uxième composant dans (3.102) décrit <strong>les</strong>corrections quantiques dans un système désordonné à <strong>de</strong>ux dimensions Gor’kov <strong>et</strong> al.(1979). Comme le signe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te correction est négatif (ce<strong>la</strong> signifie une diminution ducoefficient <strong>de</strong> diffusion par rapport à sa valeur D 0 “dite- <strong>de</strong> Dru<strong>de</strong>”), on parle souventdu phénomène <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>. Si nous prenons formellement <strong>la</strong> limite ω → 0, àcause <strong>de</strong> <strong>la</strong> divergence logarithmique, <strong>la</strong> correction quantique <strong>de</strong>vient comparable à <strong>la</strong>valeur c<strong>la</strong>ssique <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité, ce qui implique <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métaliso<strong>la</strong>nt(transition d’An<strong>de</strong>rson). Pourtant, il faut noter qu’en prenant <strong>la</strong> limite ω → 0nous arrivons au <strong>de</strong>là du domaine d’applicabilité <strong>de</strong>s expressions obtenues.Jusqu’à maintenant, nous regardions le cas <strong>de</strong>s températures nul<strong>les</strong> T = 0. Pour <strong>de</strong>stempératures finies, <strong>les</strong> processus <strong>de</strong> diffusion non-é<strong>la</strong>stique <strong>de</strong>viennent considérab<strong>les</strong><strong>et</strong> mènent au déphasage <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’électron. Ce déphasage est caractérisé par l<strong>et</strong>emps τ φ = AT p , où p dépend du processus <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion. Nous pouvons donc réécrirel’expression (3.102) sous <strong>la</strong> formeD(ω) = D 0 (1 − 12πEτ ln( 1max(ω, 1 )). (3.103)τ φ)τPour ω → 0 nous obtenons <strong>la</strong> conductivité statiqueσ = σ 0 (1 − 12πEτ ln(τ φτ )) = σ 0(1 −p2πEτ ln(T 0)), (3.104)T46


3.4 Description d’un système désordonnéoù T 0 décrit une certaine échelle d’énergie. Pour un système à <strong>de</strong>ux dimensions nousavonsformenN(E) = 2π n m = E <strong>et</strong> σ 0 = ne2 τm= e22πEτ. Alors, l’expression précé<strong>de</strong>nte prend <strong>la</strong>tel-00589730, version 1 - 1 May 2011σ = e22π Eτ(1 − 12πEτ ln(τ φ)). (3.105)τAfin d’obtenir <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité en fonction du champ magnétiqueil faut prendre en compte le changement du spectre électronique. Pour un systèmebi-dimensionnel, dans le cas où le champ magnétique extérieur est appliqué perpendicu<strong>la</strong>irementau p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche (parallèlement à l’axe z), l’expression (3.92) prend <strong>la</strong>forme suivanteiωΠ(q, ω) = − ∑ D E (q, ω)q 2N α,n (E)−iω + Dα,n E (q, ω)qz 2 + Ω c (n + 1/2) + 1 , (3.106)τ φoù Ω = eBm= 4eDBest <strong>la</strong> pulsation cyclotron, n est l’indice du niveau <strong>de</strong> Landau, α estle nombre quantique qui distingue <strong>les</strong> états différents sur le même niveau <strong>de</strong> Landau <strong>et</strong>τ φ = D E (q, ω)(q 2 x+q 2 y) est le temps caractéristique <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l’excitation (c’est le temps<strong>de</strong> cohérence <strong>de</strong> phase <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’électron qui sont caractérisées par p ≈ −p ′(voir(3.91))). La sommation sur α peut être faite en utilisant l’expression pour le nombre<strong>de</strong>s états sur un niveau <strong>de</strong> LandauAlors, nous obtenons pour Π(q, ω)dN = 2eBV(2π) 2dq z. (3.107)iωΠ(q, ω) = − eBD E(q, ω)q 22π 2 2∑n1−iω + D E (q, ω)q 2 z + Ω c (n + 1/2) + 1τ φdq z2π . (3.108)Puisque le système est bi-dimensionnel, on om<strong>et</strong> l’intégration sur dq z <strong>et</strong> on obtientfinalement pour <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivitéδσ 2D = − 4e2q 2 iωΠ(q, ω) = −4e2eBD E(q, ω) 12π 2 2n=n∑ maxΩ cn=01n + 1/2 + x , (3.109)47


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉSoù x =4eBD E (q,ω)τ phi; ce qui donne après sommation sur nδσ 2D = − e22π 2 (ψ(n max + 1 2 + x) − ψ(1 + x)) (3.110)2où ψ(x) = Γ′ (x)Γ(x) est <strong>la</strong> fonction di-gamma ; <strong>les</strong> Γ′ (x) <strong>et</strong> Γ(x) sont <strong>la</strong> première <strong>de</strong>rivée <strong>de</strong><strong>la</strong> fonction gamma <strong>et</strong> <strong>la</strong> fonction gamma respectivement.Bien que dans le cas d’un <strong>faible</strong> désordre (k F l ≫ 1), <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> ξ locest exponentiellement gran<strong>de</strong> Ramakrishnan (1995) :ξ loc ⋍ lexp( π 2 k Fl), (3.111)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011(où l - est le libre parcours moyen <strong>et</strong> k F - est le vecteur <strong>de</strong> Fermi), <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong>rétrodiffusion sont suffisamment importants pour localiser tous <strong>les</strong> états électroniquesdans un système à <strong>de</strong>ux dimensions (voir aussi <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Section (3.2.1.1)).3.4.1.3 Régime <strong>de</strong> forte <strong>localisation</strong>Contrairement au régime <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>, <strong>les</strong> approches perturbatives ne sontpas vali<strong>de</strong>s en régime <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> forte. En même temps, du point <strong>de</strong> vue expérimental,il est beaucoup plus difficile <strong>de</strong> mesurer <strong>les</strong> variations pour <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong>conductivité d’un iso<strong>la</strong>nt.Le mécanisme principal <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité dans le régime <strong>de</strong> forte <strong>localisation</strong> estle saut à distance variable (VRH) entre sites localisés. Dans ce régime, <strong>la</strong> longueuroptimale d’un saut (t) est beaucoup plus gran<strong>de</strong> que <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> (ξ).Les sites localisés peuvent être supposés connectés par un réseau aléatoire c<strong>la</strong>ssique<strong>de</strong> résistances Miller & Abrahams (1960). Puisque <strong>les</strong> résistances individuel<strong>les</strong> formentune <strong>la</strong>rge distribution, on peut supposer que <strong>la</strong> résistance <strong>de</strong> l’échantillon entier estgouvernée par une resistance critique, ce qui mène à <strong>la</strong> perco<strong>la</strong>tion Ambegaokar <strong>et</strong> al.(1971). D’où une dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température :σ(T) = σ 0 exp[−( T 0T )1/(d+1) ], (3.112)où T 0 est <strong>la</strong> température caractéristique, d est <strong>la</strong> dimensionalité du système.Le premier essai <strong>de</strong> prise en compte <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s d’interférence quantique a été fait parNguyen, Spivak and Shklovskii (NSS) Nguyen <strong>et</strong> al. (1985a), Nguyen <strong>et</strong> al. (1985b).Ils ont proposé un modèle qui prend en compte <strong>la</strong> contribution à <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong>s48


3.4 Description d’un système désordonnétel-00589730, version 1 - 1 May 2011sauts, issue <strong>de</strong> l’interférence quantique <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> tunnel : entre <strong>les</strong> événements d<strong>et</strong>unneling <strong>les</strong> électrons conservent leur phase. A basse température, <strong>les</strong> sauts se font àgran<strong>de</strong> distance <strong>et</strong> <strong>les</strong> électrons subissent <strong>de</strong>s diffusions multip<strong>les</strong> par un grand nombred’impurétés. Ainsi, l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tunneling totale <strong>de</strong>vient <strong>la</strong> somme sur toutes <strong>les</strong> trajectoiresentre <strong>les</strong> sites initiaux <strong>et</strong> finaux. Nguyen <strong>et</strong> al. (1985a), Nguyen <strong>et</strong> al. (1985b)soulignent que <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> chaque trajectoire est exponentiellement p<strong>et</strong>ite enfonction <strong>de</strong> sa longueur <strong>et</strong> <strong>les</strong> contributions principa<strong>les</strong> proviennent, donc, <strong>de</strong>s courtesvoies <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion vers l’avant. L’interférence quantique <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> rétrodiffusion(comme ce<strong>la</strong> a lieu en régime <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>) n’est pas appropriée ici.Il y a trois échel<strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> longueur, qui doivent être considérées pourlier <strong>la</strong> théorie <strong>et</strong> <strong>les</strong> expériences, à savoir : le pas du réseau a, <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>ξ, <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s sauts t. Pour que <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> NSS soient vali<strong>de</strong>s, i<strong>les</strong>t nécessaire que <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s sauts soit beaucoup plus gran<strong>de</strong> que <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong><strong>localisation</strong> (t ≫ ξ). Quand <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s sauts <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>la</strong>longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> (t ∼ ξ), l’approximation <strong>de</strong> NSS est moins appropriée puisque <strong>la</strong>rétrodiffusion <strong>de</strong>vient importante <strong>et</strong> <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> apparaissent [Medina& Kardar (1992)]. Zhao <strong>et</strong> al. (1991) ont considéré un scénario, qui montre <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionentre <strong>les</strong> échel<strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> longueur : ils ont divisé <strong>la</strong> région, où l’eff<strong>et</strong> tunnel alieu, en gouttes dont <strong>la</strong> taille est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>et</strong> ont supposéque <strong>la</strong> rétrodiffusion cohérente est importante à l’intérieur <strong>de</strong> chacune goutte, mais pasentre <strong>les</strong> gouttes. Dans le cas où il y a beaucoup <strong>de</strong> gouttes sur une longueur <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> <strong>la</strong> distance <strong>de</strong> saut (ξ ≪ t), <strong>les</strong> chemins entre sites localisés sont essentiellementorientés <strong>et</strong> <strong>la</strong> rétrodiffusion est moins importante (côté gauche <strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure (3.11)). Del’autre côté, quand <strong>la</strong> taille d’une goutte (ξ) est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance<strong>de</strong> sauts (t), <strong>la</strong> rétrodiffusion cohérente <strong>de</strong>vient importante (côté droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure(3.11)).Medina & Kardar (1992) ont étudié le rôle <strong>de</strong>s interférences quantiques en régime<strong>de</strong> <strong>localisation</strong> forte par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> “matrice <strong>de</strong> transfert”(“transfer matrix”).Partant <strong>de</strong> l’Hamiltonien d’An<strong>de</strong>rson (3.1) avec<strong>et</strong>{+W, pε i =−W, (1 − p)(3.113)(3.114)49


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉStel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 3.11: Les régimes différents où <strong>la</strong> magnérorésistance négative peut êtreobservée - La longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> est p<strong>et</strong>ite : ξ ≪ t, <strong>la</strong> magnétorésistance négativeest due à <strong>la</strong> corré<strong>la</strong>tion entre <strong>les</strong> chemins <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong> l’électron. Le champ magnétiqueconduit à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> “l’énergie <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge”ρ (voir Eq. (3.125)) <strong>et</strong> à l’augmentation<strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> (selon Medina & Kardar (1992)). La longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>est gran<strong>de</strong> : ξ ∼ t, le nombre <strong>de</strong> bouc<strong>les</strong> fermées est aussi grand (5 bouc<strong>les</strong> sont présentéessur <strong>la</strong> Figure). Alors, <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> apparaissent <strong>et</strong> contribuent à <strong>la</strong>magnétorésistance.50


3.4 Description d’un système désordonnét = V ij ={V, |i − j| = 10, |i − j| > 1(3.115)(3.116)(où p est <strong>la</strong> probabilité) Medina & Kardar (1992) ont réalisé l’expansion <strong>de</strong> “locator”(An<strong>de</strong>rson(1958)), qui est vali<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> limite |V ij | = V ≪ (E − t i ), où E estl’énergie <strong>de</strong> l’électron. En fait, si V = 0, <strong>les</strong> fonctions propres sont <strong>les</strong> états sur <strong>les</strong>sites, <strong>et</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> est zéro (il n’y a pas <strong>de</strong> terme <strong>de</strong> transfert). PourV/(E − ε i ) ≪ 1 <strong>les</strong> quantités différentes peuvent être obtenues dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong>théorie <strong>de</strong> perturbation au voisinage <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution à V = 0 :tel-00589730, version 1 - 1 May 2011où<strong>et</strong> <strong>la</strong> perturbation|Ψ + 〉 = |Φ〉 +H 0 = ∑ i1E − H 0 + iδ Υ|Ψ+ 〉, (3.117)ε i a + i a i, (3.118)Υ = ∑ 〈ij〉V ij a + i a j. (3.119)La fonction |Φ〉 représente l’état <strong>de</strong> l’électron localisé sur le site initial, tandis que|Ψ + 〉 représente l’état <strong>de</strong> l’électron localisé sur le site final. On peut itérer l’expression(3.117) pour obtenir une expansion en ordres du paramètre Υ/(E − ε i )|Ψ + 〉 = |Φ〉 +1E − H 0 + iδ Υ|Φ〉 + 1E − H 0 + iδ Υ 1Υ|Φ〉 + ... (3.120)E − H 0 + iδA δ → 0, pour le chevauchement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux états, nous obtenons :〈Ψ + |Ψ + 〉 = 〈Ψ + |Φ〉 + 〈Ψ + 1| Υ|Φ〉 + 〈Ψ + 1| Υ 1 Υ|Φ〉 + ... (3.121)E − H 0 E − H 0 E − H 0Le premier terme dans l’expression précé<strong>de</strong>nte, représente un électron qui part dusite initial <strong>et</strong> finit sa propagation au site final sans avoir subi <strong>de</strong> diffusion ; le <strong>de</strong>uxièm<strong>et</strong>erme représente un électron qui subit une seule diffusion par un site intermédiaire ; l<strong>et</strong>roisième terme décrit <strong>de</strong>ux diffusions, <strong>et</strong>c. L’opérateur Υ, en agissant sur <strong>la</strong> fonction51


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉS|Φ〉, fait apparaitre le facteur V , <strong>et</strong> l’opérateur H 0 , en agissant sur |Φ〉, fait apparaître<strong>la</strong> valeur ε i - énergie d’un électron sur le site sans prise en compte <strong>de</strong> l’interaction.Finalement, on obtient l’expression pour <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green entre <strong>les</strong> états initiaux<strong>et</strong> finaux Medina & Kardar (1992) :〈Ψ + |Ψ + 〉 = 〈Φ|G(E)|Ψ + 〉 = ∑ ΓΠ iΓV e iA, (3.122)E − ε iΓtel-00589730, version 1 - 1 May 2011où Γ est l’ensemble <strong>de</strong>s chemins possib<strong>les</strong> entre l’états initiaux <strong>et</strong> finaux, i Γ repère <strong>les</strong>sites dans chacune <strong>de</strong>s voies, A est le potentiel vecteur magnétique.Dans le modèle proposé par Nguyen <strong>et</strong> al. (1985a), Nguyen <strong>et</strong> al. (1985b), <strong>les</strong> énergiessur <strong>les</strong> sites ε i prennent <strong>les</strong> valeurs ±W avec <strong>de</strong>s probabilités éga<strong>les</strong>, tandis que <strong>les</strong>sites initiaux <strong>et</strong> finaux ont pratiquement <strong>les</strong> mêmes énergies; dans ce cas on peutm<strong>et</strong>tre ε F = E = 0. Ainsi, <strong>les</strong> dénominateurs dans l’expression (3.122) ont <strong>la</strong> mêmeamplitu<strong>de</strong> W mais <strong>de</strong>s signes différents η iΓ = ε iΓ /W. Le chemin <strong>de</strong> longueur l contribuemaintenant par l’amplitu<strong>de</strong> W(V/W) l dans <strong>la</strong> somme. Pour <strong>les</strong> distances plus gran<strong>de</strong>sque ξ <strong>et</strong> dans le cas où (V/W) ≪ 1, il suffit <strong>de</strong> ne traiter que <strong>les</strong> chemins orientés. Alors,pour <strong>les</strong> sites séparés par <strong>la</strong> distance t, l’expression (3.122) prend <strong>la</strong> forme Medina &Kardar (1992) :〈i|G(E)|f〉 = ( V W )t J(t), (3.123)oùJ(t) =Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière expression, Γ ′orientées∑Γ ′∏η iΓ ′ e iA . (3.124)i Γ′est l’ensemble <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> chemins <strong>les</strong> plus courts.Toute l’information sur l’interférence est contenue maintenant dans l’expression décrivantJ(t). C’est c<strong>et</strong>te quantité qui a été étudiée par Nguyen <strong>et</strong> al. (1985a), Nguyen <strong>et</strong> al.(1985b), Medina & Kardar (1992), Medina <strong>et</strong> al. (1990).Medina & Kardar (1992), Medina <strong>et</strong> al. (1990) obtiennent finalement pour <strong>la</strong> fonction<strong>de</strong> Green〈ln |〈i|G|f〉| 2 〉 ≡ 〈ln Ψ(t)〉 = − tξ 0− ρt, (3.125)52


3.4 Description d’un système désordonnéoùξ 0 = [2 ln(√2WV )]−1 (3.126)est <strong>la</strong> contribution locale à <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> (qui implique <strong>les</strong> paramètresd’An<strong>de</strong>rson uniquement), ρ ≡ ξ −1gest <strong>la</strong> contribution globale à <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>(qui est issue <strong>de</strong> l’interférence quantique). Les simu<strong>la</strong>tions numériques, menéespar Medina <strong>et</strong> al. (1990) ont révélée que <strong>la</strong> contribution ξ g à <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>dépend du champ magnétique :tel-00589730, version 1 - 1 May 2011ξ −1g = ρ(B) = (0.053 ± 0.02) − (0.15 ± 0.03)( φ φ 0) 1/2 , (3.127)où φ est le flux magnétique pénétrant dans l’aire, formée par le chemin fermé <strong>de</strong> propagation<strong>de</strong> l’électron, φ 0 est le quantum du flux magnétique. On peut donc voir quele champ magnétique mène à l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>et</strong>, parconséquent, pousse le système vers <strong>la</strong> région où ξ t. Physiquement ce<strong>la</strong> peut êtreexpliqué par un déphasage entre <strong>les</strong> voies <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong> l’électron, induit par lechamp magnétique : le temps du séjour <strong>de</strong> l’électron sur <strong>les</strong> sites intermédiaires diminue,ainsi, <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> trouver c<strong>et</strong> électron sur le site final augmente (voir Fig. (3.11)).C<strong>et</strong> idée a été exprimée aussi par Ionov & Shlimak (1991). La magnétorésistance dansce régime est négative <strong>et</strong> varie en champ magnétique soit comme B 2 soit comme B 1/2 ,en fonction du rayon cyclotron <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance <strong>de</strong> sauts Agrinskaya <strong>et</strong> al. (2010); Choy<strong>et</strong> al. (2008).Il est intéressant <strong>de</strong> noter que <strong>la</strong> même dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> enfonction du champ magnétique a été trouvée par une autre métho<strong>de</strong>, à savoir - dans lecadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie du groupe <strong>de</strong> renormalisation. L’application d’un champ magnétiqueextérieur conduit à <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> <strong>la</strong> symétrie par rapport au renversement du temps, ce quis’exprime par le changement <strong>de</strong> <strong>la</strong> symétrie <strong>de</strong> l’Hamiltonnien d’orthogonal à unitaireLerner & Imry (1995); Minkov <strong>et</strong> al. (2004); Slevin & Ohtsuki (1997). La dépendance<strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> en fonction du champ magnétique dans le regime oùξ o l H l <strong>et</strong> le désordre est <strong>faible</strong> prend <strong>la</strong> forme suivante :ξ = l B· exp[g 2 B] (3.128)53


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉStel-00589730, version 1 - 1 May 2011où l B ≡ √ /eB est le rayon cyclotron, g B ≡ g(l B ) = g 0 − ln(l B /l). La longueur <strong>de</strong><strong>localisation</strong> varie donc dans <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur orthogonale ξ o∼ = lexp(g0 )) pourl B ξ o jusqu’à <strong>la</strong> valeur unitaire, ξ u ≅ lexp(g0 2) pour l B ∼ l. Puisque g 0 ≫ 1 (g 0 est <strong>la</strong>conductance d’un système <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille L 0 ∼ l), ξ u ≫ ξ o [Lerner & Imry (1995)]. Lerner& Imry (1995) ont noté que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion ξ u /ξ o n’est pas universelle - c’est-à-dire qu’ellepeut varier sur plusieurs ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur dans <strong>la</strong> gamme l l H ξ o .En dépit du nombre élevé d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> magnétorésistance au voisinage <strong>de</strong> <strong>la</strong> transitiondu régime <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> au régime <strong>de</strong> forte <strong>localisation</strong>, le mécanisme <strong>de</strong> <strong>la</strong>magnétorésistance négative n’est pas compris. Ce<strong>la</strong> est dû à <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> prendre encompte <strong>les</strong> interactions entre <strong>les</strong> électrons, qui ne sont pas trivia<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> systèmesdésordonnés. De surcroît, il est difficile <strong>de</strong> trouver un paramètre, que l’on pourraitutiliser dans <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> perturbation.3.5 Localisation d’An<strong>de</strong>rson sous champ magnétique extérieurLa théorie <strong>de</strong>s corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivité, présentée dans <strong>la</strong> Section(3.4.1.1), a été é<strong>la</strong>borée dans le cadre <strong>de</strong> l’approche perturbative, quand le désordre statiqueest <strong>faible</strong>. Ces corrections apparaissent dans l’ordre supérieur dans le développementen (k F l) −1 Altshuler & Aronov (1985) <strong>et</strong> el<strong>les</strong> sont associées aux processus <strong>de</strong> rétrodiffusioncohérente. Ces corrections sont observées dans <strong>les</strong> expériences menées sur <strong>de</strong>s métauxou semiconducteurs dégénerés, pour <strong>les</strong>quels <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion k F l ≫ 1 est satisfaite.Néanmoins, comme on l’a déjà noté dans l’Introduction (1.1), <strong>de</strong>s caractéristiquesélectriques, simi<strong>la</strong>ires à cel<strong>les</strong> faites dans <strong>les</strong> métaux <strong>faible</strong>ment désordonnés, ont étémises en évi<strong>de</strong>nce dans <strong>de</strong>s matériaux où le désordre statique est fort. Dans <strong>les</strong> semiconducteursfortement dopés/désordonnés, où le transfert <strong>de</strong> charge à basse températurese fait habituellement par sauts <strong>de</strong>s électrons entre sites localisés, <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong>smagnétorésistances en fonction du champ magnétique extérieur ont été trouvées êtrenégatives - c’est-à-dire, que <strong>la</strong> conductivité augmente quand le champ appliqué augmente.Pour expliquer ces observations, <strong>de</strong>s modè<strong>les</strong> différents ont été développés, ainsique <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> d’An<strong>de</strong>rson sous champ magnétique<strong>faible</strong> dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie diagrammatique <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> Green (par exemple,par Kleinert & Bryksin (1997)). Kleinert <strong>et</strong> Bryksin, en étudiant l’équation <strong>de</strong> B<strong>et</strong>he-Salp<strong>et</strong>er (équation qui décrit <strong>les</strong> états liés dans <strong>la</strong> théorie quantique <strong>de</strong>s champs), ont54


3.5 Localisation d’An<strong>de</strong>rson sous champ magnétique extérieurin<strong>de</strong>ntifié <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> diagrammes qui peuvent être sommés dans l’approximation selfconsistante.Dans <strong>la</strong> repésentation <strong>de</strong> Wigner, l’équation pour le vertex irréductible a <strong>la</strong> formesuivante Kleinert & Bryksin (1997) :∑U(k’,k, 0; E, ω) = u 0 + u 0 G R (k + κ; E + ω)G A (k’ − κ, E)Γ(κ; E, ω) +k∑+u 0 G R (k’ + κ, E + ω)G A (k − κ; E)Γ(κ; E, ω),ktel-00589730, version 1 - 1 May 2011où u 0 = /[2πN(E)τ 0 ], N(E) = ∑ kN(k, E) est <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états sur le niveau<strong>de</strong> Fermi <strong>et</strong> τ 0 est le temps <strong>de</strong> dispersion é<strong>la</strong>stique. La constante <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge effectifs’écrit :u(E, ω) = u 0 [1 +∑kΓ(κ; E, ω))2π 2 N(E) 2 u(E, ω) 2] =2πN(E)τ(E, ω)(3.129)d’où on tire le coefficient <strong>de</strong> diffusion pour un système isotrope Kleinert & Bryksin(1997) :où D 0 = v 2 F τ 0/d.D(E, ω) =1 + 1πN(E)D 0(3.130)∑kC(κ; E, ω),La quantité ∑ kC(k; E, ω) est <strong>la</strong> fonction d’autocorré<strong>la</strong>tion du propagateur <strong>de</strong> Cooperqui, dans un champ magnétique appliqué, satisfait l’équation suivante :−iω − D(E, ω)[▽ r − i2eA(r)] 2 C(r; E, ω) = δ(r). (3.131)D’après ces re<strong>la</strong>tions, Kleinert & Bryksin (1997) ont déduit l’expression du coefficient<strong>de</strong> diffusion dynamique dans un système désordonné bi-dimensionnel :D = D 0 −12π 2 [ψ( 1 N F 2 + 4eBl + s l2 B4D ) − ψ(1 2 + s l2 B)], (3.132)4Doù ψ est <strong>la</strong> fonction di-gamma <strong>et</strong> s = 1/τ ε - est l’inverse du temps <strong>de</strong> dispersionnon-é<strong>la</strong>stique. Dans <strong>la</strong> limite d’un <strong>faible</strong> désordre (k F l ≫ 1), où le désordre peutêtre traité dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbations, le coefficient <strong>de</strong> diffusionD dans l’équation précé<strong>de</strong>nte peut être remp<strong>la</strong>cé par D 0 , ce qui conduit à l’expression55


3. MÉCANISMES DE TRANSPORT DE CHARGE DANS LESSYSTÈMES MÉSOSCOPIQUES DÉSORDONNÉS<strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductivité dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> (voir l’Eq.(3.110)). Ainsi, il a été démontré, qu’il existe une frontière séparant <strong>les</strong> états localisés(dans le régime où le champ magnétique est très <strong>faible</strong> <strong>et</strong> le coefficient <strong>de</strong> diffusions’approche <strong>de</strong> zéro) <strong>de</strong>s états étendus (qui apparaissent sous <strong>les</strong> champs magnétiquesplus forts). Ces résultats sont vali<strong>de</strong>s pour le régime où l B > L, L étant soit <strong>la</strong> tailledu système, soit <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> diffusion iné<strong>la</strong>stique. La valeur critique du champmagnétique, pour lequel le coefficient <strong>de</strong> diffusion (Eq. (3.132)) disparait, peut êtredéterminée d’après <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante :tel-00589730, version 1 - 1 May 2011B c = m∗ e C−1k F λ 0 τ 0exp(−πk F λ 0 ) (3.133)où m ∗ est <strong>la</strong> masse effective, C est <strong>la</strong> constante d’Euler <strong>et</strong> τ 0 - est le temps <strong>de</strong> diffusioné<strong>la</strong>stique. Un tel scénario <strong>de</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt gouvernée par un champmagnétique extérieur, peut être relié aux modè<strong>les</strong>, où <strong>la</strong> magnétorésistance négative(dans <strong>les</strong> systèmes pour <strong>les</strong>quels le mécanisme <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> charge est VRH), estdue aux inclusions métalliques dans <strong>les</strong> matrices-iso<strong>la</strong>ntes Ionov & Shlimak (1991).Dans ces systèmes, <strong>les</strong> traj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> sauts passent au travers <strong>de</strong> ces inclusions métalliques<strong>et</strong> <strong>la</strong> magnétorésistance négative est due au phénomène <strong>de</strong> l’interférence associée aumouvement diffusif <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge.Minkov <strong>et</strong> al. (2004) ont remarqué que Kleinert & Bryksin (1997) n’ont pas pris encompte <strong>les</strong> corrections quantiques, qui sont reliées aux diffusons. Minkov <strong>et</strong> al. (2004)font valoir que dans le régime d’iso<strong>la</strong>nt <strong>faible</strong>, où ξ o < L φ <strong>et</strong> <strong>la</strong> conductance est <strong>de</strong> l’ordre<strong>de</strong> e 2 /h (voir discussion dans <strong>la</strong> Section (3.2.1.2)), ce sont <strong>les</strong> corrections associées à <strong>la</strong><strong>de</strong>uxième boucle dans <strong>la</strong> théorie d’échelle qui décrivent <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> dé<strong>localisation</strong> enchamps magnétique extérieur.Conclusions : nous avons considéré <strong>les</strong> mécanismes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charge dans<strong>les</strong> régimes <strong>de</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong> forte <strong>localisation</strong>, ainsi que l’applicabilité <strong>de</strong>s concepts pour <strong>la</strong><strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s systèmes désordonnés dans ces régimes. Les expressions importantes,Eqs. (3.21), (3.23), (3.105), (3.110), (3.127), (3.132), obtenues dans ce chapitre, serontutilisées pour l’analyse <strong>de</strong>s données expérimenta<strong>les</strong> (Chapitre 7).56


4tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Les voies <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>sporteurs <strong>de</strong> charge <strong>et</strong> leurcontribution aux correctionsquantiques à <strong>la</strong> conductivité4.1 L’interaction entre <strong>les</strong> quasi-particu<strong>les</strong>Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière con<strong>de</strong>nsée, on s’intéresse généralementaux excitations à basse énergie. C<strong>et</strong> intérêt est motivé d’une part par <strong>les</strong> aspects pratiques(on r<strong>et</strong>rouve le fer à <strong>la</strong> température ambiante dans <strong>la</strong> vie quotidienne ; <strong>et</strong> dansun état proche <strong>de</strong> l’état fondamental), <strong>et</strong> d’autre part - par <strong>la</strong> tendance <strong>de</strong>s systèmesmacroscopiques à se comporter d’une manière universelle à basse température. Ce<strong>la</strong>implique, par exemple, qu’à basse température <strong>les</strong> détails <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme fonctionnelle dupotentiel <strong>de</strong> l’interaction microscopique per<strong>de</strong>nt leur importance, i.e., on peut utiliser<strong>les</strong> Hamiltoniens simp<strong>les</strong> Alt<strong>la</strong>nd & Simons (2010). Ainsi, dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>ssystèmes quantiques à plusieurs corps, le concept <strong>de</strong> l’état fondamental |Φ〉 (dans lequelse trouve le système à basse température) joue un rôle primordial, à savoir qu’ildétermine <strong>les</strong> propriétés <strong>les</strong> plus universel<strong>les</strong> du système. De surcroît, tous <strong>les</strong> vecteurs<strong>de</strong>s états peuvent être obtenus à partir <strong>de</strong> |Φ〉 dans <strong>la</strong> représentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>quantification. A son tour, l’état fondamental peut être défini comme un état principal<strong>de</strong>s champs quantiques, caractérisé par le minimum <strong>de</strong> l’énergie, <strong>de</strong> l’impulsion, <strong>de</strong>57


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉl’impulsion angu<strong>la</strong>ire, <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge électique <strong>et</strong> autres nombres quantiques.Aux basses températures, <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> trous sont excités seulement au voisinage<strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> Fermi. Dans un système isolé, le nombre total <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> estconservé. Par conséquent, le nombre <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> excitées doit être égal au nombre<strong>de</strong>s trous. Du point <strong>de</strong> vue théorique, il est plus commo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travailler avec un système,qui est équivalent à l’ensemble grand canonique <strong>de</strong> <strong>la</strong> mécanique statistique, c’est-à-direavec le système, caractérisé par un potentiel chimique au lieu du nombre <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong>.Ceci équivaut à traiter un système qui se trouve en contact avec un réservoir <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong>.Dans ce cas il est commo<strong>de</strong> <strong>de</strong> travailler avec l’énergie libr<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011F = E − µ · N (4.1)où E - est l’énergie du système, µ - est le potentiel chimique <strong>et</strong> N - est le nombre total<strong>de</strong>s particu<strong>les</strong>. L’énergie libre <strong>de</strong>s excitations, qui sont décrites par <strong>la</strong> déviation δn p<strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> distribution, est donnée par l’expression suivante Nozieres & Pines(1999)F − F 0 = ∑ p( p22m − µ)δn p = E − E 0 − µ(N − N 0 ), (4.2)où N 0 est le nombre <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> dans l’état principal. Quand le nombre <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong>est conservé, c’est-à-dire quand ∑ p δn p = 0, l’expression précé<strong>de</strong>nte se réduit àE − E 0 = ∑ pp 22m δn p. (4.3)Pour un système idéal il existe une re<strong>la</strong>tion linéaire entre l’énergie d’un état particulier<strong>et</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> distribution. Si on prend en compte l’interaction entre <strong>les</strong> particu<strong>les</strong>,<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre l’énergie E <strong>et</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s quasi-particu<strong>les</strong>n p <strong>de</strong>vient beaucoup plus compliquée. C<strong>et</strong>te re<strong>la</strong>tion peut être écrite comme une fonctionnelleE[n p ], dont, en général, on ne peut donner une expression formelle. Pourtant,si <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> distribution n p est suffisament proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> distribution<strong>de</strong> l’état principal n 0 p, c<strong>et</strong>te fonctionnelle peut être développée en série <strong>de</strong> Taylor. Ensupposant que n p soit p<strong>et</strong>ite, nous obtenonsE[n p ] = E 0 + ∑ pε p δn p + O( 2 ). (4.4)58


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉdu système est Ω, <strong>la</strong> probablilité <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> est <strong>de</strong> l’ordre a 3 /Ω,où a - est le rayon <strong>de</strong> l’interaction. En absence <strong>de</strong> champ magnétique, le système possè<strong>de</strong><strong>la</strong> symétrie par rapport au renversement du temps, alorsf pσ,p ′ σ ′ = f −p−σ,−p ′ −σ ′ (4.8)où σ sont <strong>les</strong> indices <strong>de</strong> spin. Si, <strong>de</strong> surcroît, <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> Fermi est invariante parrapport à l’inversion p → −p, l’expression (4.8) prend <strong>la</strong> form<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011f pσ,p′ σ′ = f p−σ,p′ −σ′ (4.9)Dans ce cas f pσ,p′ σ′ ne dépend que <strong>de</strong> l’orientation re<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> spins σ <strong>et</strong> σ ′ <strong>et</strong>,par conséquent, elle a <strong>de</strong>ux composantes correspondantes aux orientations <strong>de</strong>s spinsparallèle <strong>et</strong> anti-parallèle :f ↑↑ = f s pp ′ pp ′ + fa ′, (4.10)ppf ↓↑ = f s pp ′ pp ′ − fa ′, (4.11)ppoù f s pp ′ <strong>et</strong> f a pp ′ - sont <strong>les</strong> parties symétriques <strong>et</strong> anti-symétriques sur <strong>les</strong> spins dansl’interaction entre <strong>les</strong> quasi-particu<strong>les</strong>. Le terme anti-symétrique f a pp ′est dû à l’énergie<strong>de</strong> l’interaction d’échange, qui apparaît dans le cas où <strong>les</strong> spins sont parallè<strong>les</strong>. Dans lecas où le système est isotrope, <strong>les</strong> expressions pour f a pp ′ <strong>et</strong> f s pp ′ ne dépen<strong>de</strong>nt que <strong>de</strong>l’angle χ entre p <strong>et</strong> p ′ <strong>et</strong> ils prennent <strong>la</strong> forme :f s(a)pp ′ =∞∑l=0f s(a)lP l (cosχ), (4.12)où P l sont <strong>les</strong> polynômes <strong>de</strong> Legendre. La fonction f est entièrement définie par <strong>les</strong>coefficients fl s <strong>et</strong> fl a . Ces <strong>de</strong>rniers peuvent être exprimés sous <strong>la</strong> forme suivante Nozieres& Pines (1999)ν(0)f s(a)l= Ωm∗ p Fπ 2 3 fs(a) l= F s(a)l. (4.13)60


4.1 L’interaction entre <strong>les</strong> quasi-particu<strong>les</strong>Les coefficients adimensionnels F sl<strong>et</strong> F alsont liés à <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre l’énergie <strong>de</strong>l’interaction <strong>et</strong> l’énergie cinétique r s = E ee /E F : Flσ = f(r s ) (ces paramètres microscopiques,F0 σ <strong>et</strong> r s, seront déterminés d’après <strong>les</strong> données expérimenta<strong>les</strong> dans leParagraphe 7.2.1).Avant <strong>de</strong> passer à <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> quasi-particu<strong>les</strong>,il est nécessare <strong>de</strong> montrer encore une fois, d’une manière explicite, le passage dutraitement du problème à une particule au problème à plusieurs corps.Considérons un état, caractérisé par <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> distributionn p (r, t) = n 0 p + δn p (r, t), (4.14)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011où <strong>la</strong> déviation δn p à l’état principal est p<strong>et</strong>ite. Comme ci-<strong>de</strong>ssus, supposons quel’énergie totale soit une fonctionnelle E[n p (r, t)] <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> distribution. Onpeut écrire l’expansion <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te fonctionnelle en série <strong>de</strong> TaylorE = E 0 + ∑ p∫d 3 rε(p,r)δn p (r) + 1 2∑∫∫p,p ′d 3 rd 3 r ′ f(p,r,p ′ ,r ′ )δn p (r)δn p′(r ′ ) + ...(4.15)Si le système possè<strong>de</strong> l’invariance par trans<strong>la</strong>tions spacia<strong>les</strong> T, ε(p,r) = ε p <strong>et</strong> <strong>la</strong>fonction f(p,p ′ ,r,r ′ ) ne dépend que <strong>de</strong> (r−r ′ ). Si <strong>la</strong> perturbation varie lentement dansle temps <strong>et</strong> dans l’espace (c’est-à-dire, elle est caractérisée par l’échelle macroscopique),δn p′(r ′ ) peut être traitée comme une constante sur l’échelle du rayon <strong>de</strong> l’interaction.Dans ce cas, <strong>la</strong> déviation δn p′(r ′ ) peut être remp<strong>la</strong>cée par δn p′(r) <strong>et</strong> l’énergie prend <strong>la</strong>forme∫E = E 0 +d 3 rδE(r), (4.16)où E 0 - est l’énergie <strong>de</strong> l’état principal du système <strong>et</strong>δE(r) = ∑ ε p δn p (r) + 1 ∑f2 pp′δn p (r)δn p′(r). (4.17)ppp ′Ainsi, l’énergie <strong>de</strong> l’interaction est déterminée par l’expression Nozieres & Pines(1999)∫f ′ pp=d 3 rf(p,r,p ′ ,r ′ ). (4.18)61


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉSelon l’Eq. (4.17), l’énergie locale d’une quasi-particule avec l’impulsion p estε locp (r) = ε p + ∑ p ′ f pp′δn p′(r). (4.19)Il faut noter que l’énergie locale dépend <strong>de</strong> p <strong>et</strong> <strong>de</strong> r. La valeur ▽ p ε loc déterminedonc <strong>la</strong> vitesse d’une quasi-particule, tandis que <strong>la</strong> valeur −▽ r ε loc correspond à une“force diffusive”qui “pousse”<strong>les</strong> quasi-particu<strong>les</strong> dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> l’énergie minimale.Maintenant, l’énergie totale peut être écrite sous <strong>la</strong> forme suivant<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011E = E 0 + ∑ ε p δn p (r) + 1 ∑f2 pp′δn p (r)δn p′(r), (4.20)ppp ′où E 0 , comme auparavant, est l’énergie <strong>de</strong> l’état principal du système, le <strong>de</strong>uxièm<strong>et</strong>erme correspond aux quasi-particu<strong>les</strong> sans interaction <strong>et</strong> le troisième terme correspondà l’interaction entre <strong>de</strong>ux quasi-particu<strong>les</strong>.4.2 Quantification <strong>et</strong> l’Hamiltonien du systèmeA l’expression (4.20) peut être associé l’Hamiltonien, qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> traiter <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>squantiques [Raimes (1972)] :Ĥ = Ĥ0 + Ĥint, (4.21)oùĤ 0 = ∑ i,j〈i|h|j〉c † i c j − E 0 , (4.22)∫〈i|h|j〉 =φ ∗ i (x)h(x)φ j (x)dx. (4.23)EtoùĤ int = 1 ∑〈ij|V |kl〉c † i2c† j c lc k , (4.24)i,j,k,l∫∫〈ij|V |kl〉 =φ ∗ i (x 1 )φ ∗ j(x 2 )V (x 1 ,x 2 )φ k (x 1 )φ l (x 2 )dx 1 dx 2 . (4.25)62


4.2 Quantification <strong>et</strong> l’Hamiltonien du systèmeDans <strong>les</strong> expressions (4.22) - (4.25) c † i , c i <strong>et</strong> φ i (x) sont respectivement <strong>les</strong> opérateurs<strong>de</strong> création <strong>et</strong> d’annihi<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> <strong>les</strong> fonctions d’on<strong>de</strong>. Ils sont reliés avec <strong>les</strong> opérateurs<strong>de</strong>s champs par <strong>les</strong> expressions suivantes :ψ(x) = ∑ iφ i (x)c i , (4.26)ψ † (x) = ∑ iφ ∗ i (x)c † i , (4.27)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011{ψ(x), ψ(x ′ )} = 0, (4.28){ψ † (x), ψ † (x ′ )} = 0, (4.29){ψ(x), ψ † (x ′ )} = δ(x − x ′ ). (4.30)En comparant <strong>les</strong> expressions (4.24) <strong>et</strong> (4.25) avec l’expression (4.20), nous voyonsque :〈ij|V |kl〉 ∝∞∑ ∑Fl σ , (4.31)l=0σoù <strong>les</strong> paramètres F σlsont déterminés par l’expression (4.13). Ces paramètres jouentun rôle primordial dans <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s quantiques <strong>et</strong> ils sont liés à l’amplitu<strong>de</strong><strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi λ 2 dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Landau par l’expression suivanteMinkov <strong>et</strong> al. (2009) :λ 2 = −F 0σ1 + F0σ . (4.32)Dans c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière expression F σ 0“tripl<strong>et</strong>”Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001a).est <strong>la</strong> constance <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie63


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉ4.3 La c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion : <strong>la</strong> voie <strong>de</strong>diffusion <strong>et</strong> <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> CooperL’interaction entre <strong>les</strong> quasiparticu<strong>les</strong> est décrite par <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green à <strong>de</strong>uxparticu<strong>les</strong> (Migdal (1967); Sadovskii (2006)) :K = 〈Tψ(1)ψ(2)ψ + (3)ψ + (4)〉, (4.33)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011qui est déterminée par <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> diagrammes, qui décrivent <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong><strong>de</strong>ux particu<strong>les</strong> <strong>de</strong> points (1,2) aux points (3,4). Tout d’abord, on peut commencer partraiter <strong>les</strong> diagrammes sans l’interaction entre <strong>les</strong> particu<strong>les</strong>, mais avec l’interaction <strong>de</strong>chacune <strong>de</strong> ces particu<strong>les</strong> avec le milieu (voir Figure (4.1)). Dans ce cas, <strong>de</strong>ux ensemb<strong>les</strong><strong>de</strong> diagrammes indépendants apparaissent <strong>et</strong> nous avons :K 0 = G(1, 3)G(2, 4) − G(1, 4)G(2, 3). (4.34)où G est <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green à une particule. Dans c<strong>et</strong>te expression, le signeFig. 4.1: Les diagrammes, qui décrivent <strong>la</strong> propagation indépendante <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxparticu<strong>les</strong> dans le liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi - Diagrammes pour <strong>la</strong> fonction K 0 (crédit Sadovskii(2006)).“moins”<strong>de</strong>vant le <strong>de</strong>uxième terme (terme d’échange) est lié à <strong>la</strong> propriété <strong>de</strong> l’antisymétrie<strong>de</strong>s fermions par rapport aux réarrangements. Tout <strong>les</strong> autres diagrammespour K contiennent <strong>les</strong> actes <strong>de</strong> l’interaction <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong>.64


4.3 La c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion : <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion <strong>et</strong> <strong>la</strong> voie<strong>de</strong> CooperSoit V l’ensemble <strong>de</strong>s diagrammes <strong>de</strong> l’interaction, tels qu’ils ne peuvent pas êtreséparés en parties liées par <strong>de</strong>ux lignes électroniques (voir Figure (4.2)), - un blocirréductible dans <strong>la</strong> voie particule-particule (voie <strong>de</strong> Cooper). Dans ce cas nous avonsune équation intégraleK = K 0 − GGV K (4.35)(parce que <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> tout <strong>les</strong> diagrammes après V donne K).tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 4.2: Définition graphique du bloc V dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper - Les diagrammes,qui peuvent être séparés en parties liées par <strong>de</strong>ux lignes électroniques (crédit Sadovskii(2006)).Afin <strong>de</strong> décrire le processus <strong>de</strong> l’interaction lui-même, il est commo<strong>de</strong> d’introduirel’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion (le vertex) Γ par l’expression suivante :K − K 0 = −GGΓGG. (4.36)Le vertex Γ est <strong>la</strong> somme <strong>de</strong> tout <strong>les</strong> diagrammes qui commencent <strong>et</strong> finissent parl’interaction entre <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> (c’est-à-dire, <strong>les</strong> fins extérieures <strong>de</strong>s diagrammes sontomis). Par <strong>la</strong> substitution <strong>de</strong> (4.36) à (4.35), nous obtenonsK − K 0 = −GGΓGG = −GGV K = −GGV K 0 + GGV GGΓGG. (4.37)65


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉEn utilisant l’expression (4.37) <strong>et</strong>GGV K 0 GG(V − Ṽ )GG, (4.38)où Ṽ signifie V avec <strong>les</strong> fins sortants permutés, on obtient pour ΓΓ = V − Ṽ − V GGΓ. (4.39)D’après <strong>les</strong> définitions <strong>de</strong> K <strong>et</strong> <strong>de</strong> Γ ils s’en suit <strong>les</strong> propriétés suivantestel-00589730, version 1 - 1 May 2011Γ(1, 2; 3, 4) = −Γ(2, 1; 3, 4) = −Γ(1, 2; 4, 3),Γ(1, 2; 3, 4) = Γ(3, 4; 1, 2),qui sont liées à l’anti-symétrie <strong>de</strong>s fonctions d’on<strong>de</strong> dans le système <strong>de</strong> fermions. Laforme graphique <strong>de</strong> l’expression pour Γ est présentée sur <strong>la</strong> Figure (4.3).Fig. 4.3: Représentation graphique <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusionavec <strong>la</strong> mise en relief <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper - (crédit Sadovskii (2006)).Ci-<strong>de</strong>ssus nous avons traité le bloc V irréductible dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> particule-particule(voie <strong>de</strong> Cooper). Mais, d’après l’ensemble <strong>de</strong>s diagrammes Γ, on peut aussi déduire unbloc U, qui est irréductible dans <strong>la</strong> voie particule-trou (voie <strong>de</strong> diffusion) - un bloc66


4.3 La c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion : <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion <strong>et</strong> <strong>la</strong> voie<strong>de</strong> Cooper<strong>de</strong> diagrammes qui ne peuvent pas être séparés en parties, liées par <strong>les</strong> lignes d’uneparticule <strong>et</strong> d’un trou (voir Figure (4.4)). Dans ce cas, l’expression pour l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>dispersion peut être écrite sous <strong>la</strong> forme suivante (Figure (4.5)) [Sadovskii (2006)] :Γ = U + UGGΓ. (4.40)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 4.4: Définition graphique du bloc U dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion - Les diagrammes,qui peuvent être séparés en parties liées par <strong>les</strong> lignes d’une particule <strong>et</strong> d’un trou (créditSadovskii (2006)).Fig. 4.5: Représentation graphique <strong>de</strong> l’expression pour l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersionavec <strong>la</strong> mise en relief <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion - (crédit Sadovskii (2006)).Dans <strong>la</strong> représentation <strong>de</strong> l’impulsion, <strong>la</strong> différence <strong>de</strong>s 4-impulsions dans <strong>les</strong> fonctions<strong>de</strong> Green G est égale à l’impulsion transmise q = p 1 − p 3 = p 4 − p 2 , qui, à sontour, est égale à l’impulsion totale dans <strong>la</strong> voie particule-trou <strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntique dans chaque67


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉsection <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te voie. Par contre, pour le bloc V (voir expression (4.39) <strong>et</strong> Figure (4.3)),<strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s impulsions dans Γ est égale à l’impulsion totale, q ′ = p 1 + p 2 = p 3 + p 4 ,d’un système composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux particu<strong>les</strong> <strong>et</strong> elle est i<strong>de</strong>ntique dans chaque section <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te voie.En général, <strong>la</strong> mise en relief <strong>de</strong> n’importe quel bloc, tels qu’on <strong>les</strong> a présentés ci<strong>de</strong>ssus,est commo<strong>de</strong> quand un bloc <strong>de</strong>vient indépendant <strong>de</strong> ces arguments (impulsions).Dans ce cas il peut être remp<strong>la</strong>cé par une constante effective.tel-00589730, version 1 - 1 May 2011La diffusion <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge sans interaction. Dans le cadre <strong>de</strong> l’approchediagrammatique, <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge dansle cas <strong>de</strong> diffusion sans interaction mène aux expressions <strong>de</strong> Dru<strong>de</strong> pour <strong>la</strong> conductivitéélectrique (voir <strong>les</strong> expressions (3.95)-(3.98)).La diffusion <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper sans interaction: <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>. Dans le cadre <strong>de</strong> l’approche diagrammatique, <strong>la</strong> priseen compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper sans interactionmène aux corrections à <strong>la</strong> conductivité électrique, issues <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>(voir <strong>les</strong> expressions (3.104)-(3.105), (3.110)).4.3.1 C<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> l’interaction : <strong>les</strong> voies singl<strong>et</strong> <strong>et</strong> tripl<strong>et</strong>Bien que l’interaction entre <strong>les</strong> quasi-particu<strong>les</strong>, ce qui nous intéresse ici, ne dépendpas du spin, <strong>la</strong> sommation réalisée dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbations estdépendante <strong>de</strong> l’état du spin <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux électrons impliqués. Dans <strong>la</strong> correction au premierordre toutes <strong>les</strong> voies du spin donnent <strong>les</strong> contributions i<strong>de</strong>ntiques [Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b)].Le nombre total <strong>de</strong>s voies est 4 <strong>et</strong> el<strong>les</strong> peuvent être c<strong>la</strong>ssifiées par le spin total <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxélectrons, à savoir : un état avec le spin total zero (“singl<strong>et</strong>”) <strong>et</strong> trois états avec le spintotal 1 (“tripl<strong>et</strong>”, <strong>les</strong> trois états différents par <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> projection du spin totalsur l’axe z). On sait [Altshuler & Aronov (1985); Finkelshtein (1983, 1984)], que <strong>la</strong>contribution issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> Hartree dans <strong>la</strong> voie “singl<strong>et</strong>”doit être combinéeavec <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> Fock sous forme d’une renormalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante du coup<strong>la</strong>ge.Ce qui reste du terme <strong>de</strong> Hartree est <strong>la</strong> contribution issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie “tripl<strong>et</strong>” ; c<strong>et</strong>tecontribution étant dépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi F0 σ . Par conséquent,68


4.3 La c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion : <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion <strong>et</strong> <strong>la</strong> voie<strong>de</strong> Cooper<strong>la</strong> correction totale à <strong>la</strong> conductivité peut être écrite sous <strong>la</strong> forme d’une somme <strong>de</strong> <strong>la</strong>contribution dite “charge”(qui combine <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> Fock <strong>et</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> Hartreedans <strong>la</strong> voie “singl<strong>et</strong>”) <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> “tripl<strong>et</strong>”σ = σ D + δσ T + δσ C . (4.41)Avant d’écrire <strong>les</strong> formes explicites <strong>de</strong>s corrections δσ T <strong>et</strong> δσ C , il est nécessaire <strong>de</strong>r<strong>et</strong>ourner à l’Hamiltonien <strong>de</strong> l’interaction Ĥint <strong>et</strong> <strong>de</strong> montrer comment <strong>les</strong> voies <strong>de</strong>l’interaction font partie <strong>de</strong> l’Hamiltonien total du système.tel-00589730, version 1 - 1 May 20114.3.1.1 L’Hamiltonien <strong>de</strong> l’interaction du systèmeIl a été montré, que <strong>la</strong> contribution principale aux dépendances en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>température <strong>de</strong>s quantités physiques, donne <strong>de</strong>s processus, caractérisés par <strong>les</strong> échel<strong>les</strong>spatia<strong>les</strong> beaucoup plus gran<strong>de</strong>s que <strong>la</strong> longueur d’on<strong>de</strong> sur le niveau <strong>de</strong> Fermi λ F Za<strong>la</strong><strong>et</strong> al. (2001b). Dans ce cas, <strong>les</strong> paramètres du liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi F σl(voir (4.13)) sontdéterminés sur <strong>de</strong>s distances <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> λ F , <strong>et</strong> ils ne sont pas affectés par le désordresi <strong>la</strong> condition ε F · τ/ 1 est satisfaite. De l’autre côté, toutes <strong>les</strong> dépendances enfonction du désordre <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong>s quantités physiques sont déterminées parle comportement “infra-rouge”du système, où F σlpeuvent être considérés comme fixés.En suivant Abrikosov <strong>et</strong> al. (1975); Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b), nous re-écrivons l’Hamiltonien(4.24) pour <strong>les</strong> “soft mo<strong>de</strong>s ”du système dans <strong>la</strong> représentation <strong>de</strong> l’impulsionĤ int = ∑ q,pV (q)2 ψ† σ 1(p 1 )ψ † σ 2(p 2 )ψ σ2 (p 2 + q)ψ σ1 (p 1 − q), (4.42)où <strong>la</strong> sommation se fait aussi sur <strong>les</strong> indices du spin. Les “soft mo<strong>de</strong>s”du systèmecorrespon<strong>de</strong>nt à <strong>la</strong> situation où <strong>de</strong>ux opérateurs <strong>de</strong> fermions c p <strong>et</strong> c p′ ont <strong>de</strong>s impulsionsp <strong>et</strong> p ′proches.Au premier ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbations le potentiel <strong>de</strong> l’interaction V (q)doit être considéré comme p<strong>et</strong>it (ceci correspond au coup<strong>la</strong>ge <strong>faible</strong>) Altshuler, B. L.<strong>et</strong> al. (1982)V (q, ω) =V 0 (q)1 + V 0 (q)Π(q, ω) , (4.43)69


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉoù l’opérateur <strong>de</strong> po<strong>la</strong>risation Π(q, ω) dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> valeurs <strong>de</strong> q <strong>et</strong> ω p<strong>et</strong>ites prend<strong>la</strong> forme suivante :Dq 2Π(q, ω) = ν d−iω + Dq2. (4.44)Dans <strong>les</strong> expressions (4.43) <strong>et</strong> (4.44) : D est <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> diffusion (D = v 2 F τ/3en quasi-1D, quasi-2D <strong>et</strong> en 3D ; <strong>et</strong> D = v 2 F τ/2 en 2D), ν d est <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états dansle système à d-dimensions, V 0 (q) est le potentiel Coulombien,tel-00589730, version 1 - 1 May 2011en 1D.en 3D,en 2D, <strong>et</strong>V 0 (q) = 4πe2q 2 (4.45)V 0 (q) = 2πe2|q|(4.46)V 0 (q) = e 2 1ln(q 2 a2) (4.47)En prenant q ∼ 1/a pour <strong>la</strong> limite supérieur <strong>de</strong> “cut-off”(où a est <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>l’échantillon) <strong>et</strong> en utilisant expressions (4.43) - (4.47), on obtient pour V (q, ω)4πe 2V (q, ω) =q 2 +Dq2−iω+Dq 2 η 2 3, (4.48)V (q, ω) =|q| +2πe 2, (4.49)Dq2 η−iω+Dq 2 2V (q, ω) =e 2e 2 ν 1Dq 2−iω+Dq 2 − ln −1 (q 2 a 2 ) , (4.50)en 3D, 2D <strong>et</strong> 1D respectivement. Dans ces <strong>de</strong>rnières expressions η 2 3 = η2 = 4πe 2 ν 3 <strong>et</strong>η 2 = 2πe 2 ν 2 . Dans le cas où l’interaction entre <strong>les</strong> électrons (V (q)) ne peut pas êtreconsidérée comme une interaction <strong>faible</strong> à courte portée, il ne suffit plus <strong>de</strong> considérerl’ordre le plus bas dans <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> perturbation. C’est le cas du potentiel Coulombien(V (q) ∼ 1/q). Dans ce cas on ne peut pas justifier <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbations en70


4.3 La c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion : <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion <strong>et</strong> <strong>la</strong> voie<strong>de</strong> Coopertermes du potentiel <strong>de</strong> l’interaction. Néanmoins, nous avons <strong>la</strong> possibilité d’abor<strong>de</strong>r ceproblème dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie du liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi, proposé par L.D. Landau.La différence entre ces impulsions, q ∗ = p − p ′ , dans l’expression (4.42) définitl’échelle 1/q ∗ ≫ λ F <strong>la</strong> plus p<strong>et</strong>ite dans <strong>la</strong> théorie. Par conséquent, on peut séparer l’Hamiltonien,d’une manière explicite, en une partie contenant toutes <strong>les</strong> “soft mo<strong>de</strong>s”<strong>et</strong>une partie δĤ qui ne contient pas tel<strong>les</strong> paires <strong>de</strong>s opérateurs <strong>de</strong> fermions :Ĥ int = Ĥρ + Ĥσ + Ĥpp + δĤ. (4.51)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Les expressions explicites pour <strong>les</strong> Ĥρ, Ĥ σ <strong>et</strong> Ĥpp sont <strong>les</strong> suivantes [Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al.(2001b)] :– l’interaction dans <strong>la</strong> voie “singl<strong>et</strong>”(dynamique <strong>de</strong> charge) est décrite parĤ ρ = 1 ∑⎩V (q) + F ρ (n 1 n 2 )⎭[ψ σ † 2ν 1(p 1 )ψ σ1 (p 1 − q)][ψ σ † 2(p 2 )ψ σ2 (p 2 + q)],|q|


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉĤ pp =∑{ F e (n 1 n 2 )[ψ σ † ν 1(p 1 )ˆσ σ y 1 σ 2ψ σ † 2(q − p 1 )]|q|


4.4 Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’interaction électron-électron sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états àune particul<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011est le paramètre, qui caractérise <strong>la</strong> force <strong>de</strong> l’interaction <strong>et</strong> κ est <strong>la</strong> constantediélectrique du matériau à basse fréquence. L’expression (4.58) est appliquableuniquement pour r s ≪ 1. Dans le cas <strong>de</strong>s interactions plus fortes r 2 ≥ 1, maisencore loin <strong>de</strong> l’instabilité <strong>de</strong> Wigner r s ≤ 37 Tanatar & Ceperley (1989), le calculexact ab initio <strong>de</strong>s paramètres F (ainsi que leur expression explicite en termes <strong>de</strong>r s ) est impossible.Il est nécessaire <strong>de</strong> noter, que <strong>les</strong> formes <strong>de</strong>s expressions (4.52), (4.54), (4.56)sont conservées par <strong>les</strong> symétries du système : l’expression (4.52) est conservée par <strong>la</strong>symétrie <strong>de</strong> trans<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge ; l’expression (4.54) est conservéepar <strong>la</strong> symétrie <strong>de</strong> trans<strong>la</strong>tion <strong>et</strong> <strong>la</strong> symétrie par rapport aux rotations du spin ; <strong>et</strong>l’équation (4.56) est conservée par <strong>les</strong> symétries mentionnées ci-<strong>de</strong>ssus <strong>et</strong> par <strong>la</strong> symétrieélectron-trou, qui est préservée aux basses énergies. Toutes <strong>les</strong> considérations présentéesci-<strong>de</strong>ssus sont menées dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie du liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi, proposée parL.D. Landau. C<strong>et</strong>te théorie n’implique pas que l’interaction doit être <strong>faible</strong>, <strong>la</strong> seulehypothèse étant <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>s toutes <strong>les</strong> symétries à courte distance.4.4 Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’interaction électron-électron sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité<strong>de</strong>s états à une particuleLa prise en compte <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie<strong>de</strong> Fermi mène à une forte renormalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états. Pourtant, elle <strong>la</strong> <strong>la</strong>issesous forme d’une fonction continue (lisse) <strong>de</strong> l’énergie sur le niveau <strong>de</strong> Fermi. Dans<strong>les</strong> systèmes désordonnés, <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong>s excitations, caractérisées par <strong>les</strong> énergiesplus p<strong>et</strong>ites que /τ (τ étant le temps entre <strong>les</strong> collisions é<strong>la</strong>stiques), sont différentes<strong>de</strong> cel<strong>les</strong> prédites dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Landau. Ceci est dû au fait que <strong>la</strong>théorie <strong>de</strong> Landau est basée sur l’homogénéité spatiale du système. Si le système n’estpas homogène, <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états en fonction <strong>de</strong> l’énergie sur le niveau<strong>de</strong> Fermi change. Shklovskii & Efros (1984) ont montré que <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong>l’interaction Coulombienne répulsive à longue portée, quand tous <strong>les</strong> électrons sontlocalisés, mène à <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états excités sur le niveau <strong>de</strong> Fermi,c’est-à-dire, à un gap <strong>de</strong> Coulomb. Par ailleurs, Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982) ont montréque <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états électroniques délocalisés présente une singu<strong>la</strong>rité au niveau <strong>de</strong>Fermi, si l’interaction électron-électron est prise en compte.73


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉLa <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états à une particule peut être écrite sous <strong>la</strong> forme suivante :ν d (ε) = − 2 π∫dpIm ˜G(p, iε n → ε), (4.60)où ˜G est <strong>la</strong> fonction <strong>de</strong> Green moyenne sur le potentiel du désordre Altshuler, B. L.<strong>et</strong> al. (1982)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011˜G(p, iε n ) = [−iε n − ξ p − i2τ sgn(ε n) − Σ ee (p, iε n )] −1 = [G −1 (p, iε n ) − Σ ee (p, iε n )] −1 .(4.61)Dans l’expression (4.61) Σ ee est <strong>la</strong> self-énergie associée à l’interaction électronélectron.La dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états en fonction <strong>de</strong> l’énergie est due à l’interférence<strong>de</strong> l’interaction électron-électron avec <strong>la</strong> diffusion sur <strong>les</strong> impur<strong>et</strong>és multip<strong>les</strong>.L’expression pour Σ ee (p, iε n ) montrée sur <strong>la</strong> Figure (4.6a) pour ql ≪ 1 <strong>et</strong> ω m τ ≪ 1prend <strong>la</strong> forme Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982)Σ ee (p, iε n ) = T ∑ ω m∫V (q, iω m )(dq)G(p, iε n − iω m )(|ω m | + Dq 2 ) 2 τ 2[θ(ε n )θ(ω m − ε n ) + θ(−ε n )θ(ε n − ω m )], (4.61a)où ω m = 2πmT, ε n = πT(2n + 1) sont <strong>les</strong> Mastubara-énergies. Le premier ordre <strong>de</strong><strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbations donne pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états :ν d (ε) = ν d − 2 π∫(dp)Im[G 2 (p, iε n → ε)Σ ee (p, iε n → ε)], (4.62)oùν d = − 2 ∫1(dp)π ε − ξ p − i(4.63)2τest <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états sans prise en compte <strong>de</strong> l’interaction. Prenant en compte que<strong>les</strong> valeurs essentiel<strong>les</strong> <strong>de</strong> ω = ε/ <strong>et</strong> <strong>de</strong> p sont déterminées par<strong>et</strong>max(ε, T) ≪ τ −1 (4.64)√ ωD ≪ l−1 , (4.65)74


4.4 Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’interaction électron-électron sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états àune particule(a)(b)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011 c( c)Fig. 4.6: Diagrammes pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> self-énergie due à l’interactionélectron-électron - Les Figures (a) <strong>et</strong> (b) représentent <strong>les</strong> termes d’échange <strong>et</strong> <strong>de</strong> Hartreedans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion respectivement. Les Figures (c) <strong>et</strong> (d) représentent <strong>les</strong> termesd’échange <strong>et</strong> <strong>de</strong> Hartree dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper respectivement.<strong>et</strong> que le potentiel Coulombien écranté est donné par <strong>les</strong> expressions (4.48)-(4.50), onobtient pour <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états (pour le potentiel <strong>de</strong> l’interaction à c(d)courte portée) Altshuler & Aronov (1985); Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982) :⎧λ⎪⎨ C dεLδν d =d , d = 1, 3 (4.66)ε⎪⎩λ4π 2 D ln(ετ), d = 2 (4.67)où C 3 = √ 2π 2 /4 <strong>et</strong> C 1 = − √ 2/π.En presence <strong>de</strong>s impur<strong>et</strong>és, ou, également, du désordre, <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité électronique n(r)est non-homogène, ce qui mène à l’interaction <strong>de</strong> type <strong>de</strong>nsité-<strong>de</strong>nsité ψ ∗ α(r)ψ α (r)[n(r)−¯n(r)] (où ψ α (r) est <strong>la</strong> fonction d’on<strong>de</strong> d’une particule <strong>et</strong> ¯n(r) est <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité électroniquemoyenne). Par conséquence, le terme <strong>de</strong> Hartree (voir Figure (4.6b)) n’est pas compensépar le milieu positif <strong>et</strong> il donne une contribution à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>η 2 /p 2 F. C<strong>et</strong>te contribution prend <strong>la</strong> même forme que <strong>les</strong> expressions (4.66) <strong>et</strong> (4.67),le paramètre λ étant remp<strong>la</strong>cé par [Altshuler & Aronov (1985); Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al.75


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉ(1982)]λ = −2F = ¯V (p − p ′ , 0), (4.68)V (0, 0)où <strong>la</strong> barre dans ¯V indique <strong>la</strong> moyenne sur <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> Fermi <strong>et</strong> le facteur 2 est dû auxélectrons avec <strong>de</strong>ux projections du spin. A <strong>de</strong>ux dimensions [Altshuler <strong>et</strong> al. (1980a);Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982)]tel-00589730, version 1 - 1 May 2011F =1 1 ∑V (p − p ′ )G A 0 (p)G R 0 (p)G A 0 (p ′ )G R 0 ≈(2πτν 2 ) V (q = 0)p,p ′≈∫ 2π0où θ est l’angle entre p <strong>et</strong> p ′dθ2π [1 + 2p Fη 2sin( θ 2 )]−1 = 1 π√4p 2 Fη 2 21ln(− 12p Fη 2+2p Fη 2 2−√4p 2 Fη22√4p 2 Fη 2 2− 1), (4.68a)− 1<strong>et</strong> dans l’évaluation <strong>de</strong> l’intégrale on a utilisé le fait queτ −1 → 0 <strong>et</strong> |p| ≈ p F . Pour l’interaction à courte portée (2p F /η → 0), le paramètreF → 1 <strong>et</strong>, dans le cas où le rayon d’écrantage est grand, F → 0. A trois dimensions<strong>et</strong> pour <strong>les</strong> systèmes quasi-1D <strong>et</strong> quasi-2D, quand l’épaisseur <strong>de</strong> couche est gran<strong>de</strong>comparée à <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> Debye, le paramètre F prend <strong>la</strong> forme suivante [Altshuler<strong>et</strong> al. (1980b); Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982); Rosenbaum <strong>et</strong> al. (1981)] :F = η24p 2 Fln(1 + 4p2 F). (4.69)η2 Ces expressions pour le paramètre F (Eq. (4.68a) <strong>et</strong> (4.69)) n’ont un sens que pour<strong>les</strong> métaux <strong>et</strong> semiconducteurs dégénérés.Dans le cas du potentiel à courte portée (quand le rayon du potentiel est plus courtque <strong>la</strong> longueur d’on<strong>de</strong>), le terme <strong>de</strong> Hartree dans <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états est<strong>de</strong>ux fois plus grand que le terme d’échange <strong>et</strong> il a le signe opposé. Par conséquent, <strong>la</strong>correction totale à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états est donnée dans ce cas par <strong>les</strong> expressions (4.66)<strong>et</strong> (4.67) avec <strong>les</strong> signes opposés Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982).Les corrections issues <strong>de</strong>s ordres supérieurs dans <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s perturbations sontdéterminées non par <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> coup<strong>la</strong>ge électron-électron (λ), mais par le paramètreAltshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982) :76


4.4 Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’interaction électron-électron sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états àune particuleα d = δν dν d=⎧λ 1⎪⎨ε (p F l) 2 (p F a) 3−d( µ )(d−2)/2 , d ≠ 2 (4.70)λ 1⎪⎩ln(<strong>la</strong> ετ ), d = 2 (4.71)p 2 FPour <strong>les</strong> systèmes à trois dimensions, <strong>la</strong> théorie est vali<strong>de</strong> même pour p F l 1 (si<strong>les</strong> électrons sont délocalisés).Puisque pour <strong>les</strong> systèmes quasi-1D <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> est L (1)loc ∼ l(p Fa) 2 ,le paramètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> perturbation prend <strong>la</strong> form<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011α 1 = λ L εL (1)locDe même, pour <strong>les</strong> systèmes quasi-2D<strong>et</strong>≪ 1. (4.72)L (2)loc ∼ l exp(p2 F<strong>la</strong>), (4.73)α 2 = λ ln(L ε/l)ln(L (2)loc/l)≪ 1. (4.74)Comme on peut le voir d’après <strong>les</strong> expressions (4.68) <strong>et</strong> (4.74), <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> perturbationest vali<strong>de</strong> quand λ ∼ 1 si l’électron se propage pendant le temps /ε sur unedistance plus p<strong>et</strong>ite que <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> (L ε ≪ L loc ).Jusqu’à maintenant, nous n’avons considéré que <strong>les</strong> interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion.Pour obtenir <strong>les</strong> corrections à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états, issues <strong>de</strong> l’interaction dans<strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper (Fig. (4.6c) <strong>et</strong> (4.6d)), il est nécessaire <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s diagrammesprésentés sur <strong>la</strong> Figure (4.7). Dans ce cas, au lieu <strong>de</strong> V (q, ω) dans l’expression(4.61a) pour <strong>la</strong> self-énergie, il faut m<strong>et</strong>tre λ c Q(2ε − ω) - <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersionélectron-électron avec une p<strong>et</strong>ite impulsion totale. A T = 0, λ c (2ε − ω) est donné par[Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982)]λ c Q(2ε − ω) =1, (4.75)λ −10 − ln( DQ2 −i|2ε−ω|ε 0)où ε 0 est le paramètre <strong>de</strong> cut-off <strong>et</strong> λ 0 est une constante adimensionnelle <strong>de</strong> l’interaction.Si l’interaction Coulombienne est répulsive, ε 0∼ = EF <strong>et</strong> λ 0 > 0. Finalement, pour <strong>les</strong>77


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉFig. 4.7: Représentation diagrammatique <strong>de</strong> l’équation pour l’interaction effectivedans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper - λ c ≡ λ c (2ε − ω) - constante <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion électronélectronavec une p<strong>et</strong>ite impulsion totale. (crédit Altshuler & Aronov (1985))tel-00589730, version 1 - 1 May 2011systèmes 1D <strong>et</strong> 3D <strong>les</strong> corrections à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états, issues <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie<strong>de</strong> Cooper sont données par l’expression (4.66), où le paramètre λ doit être remp<strong>la</strong>cépar λ c . Pour <strong>les</strong> systèmes à <strong>de</strong>ux dimensions, il est nécessaire <strong>de</strong> prendre en compte <strong>la</strong>dépendance <strong>de</strong> λ c en fonction <strong>de</strong> ω <strong>et</strong> <strong>de</strong> Q, parce que <strong>la</strong> contribution principale vient <strong>de</strong><strong>la</strong> gamme ω ≫ ε, T. Finalement, pour <strong>les</strong> systèmes bi-dimensionnels, <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong><strong>de</strong>nsité d’états, issue <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper est donnée par l’expressionsuivante Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982) :δν2 c = 18πD ln( 1 + λ 0 ln( ε 0τε1 + λ 0 ln( 0 )max(ε,T))).(4.76)4.4.1 Influence du champ magnétique extérieur sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’étatsélectroniques4.4.1.1 La correction à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états à une particule, associée à l’interactiondans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusionLes corrections à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion peuvent être obtenuesen substituant le pole <strong>de</strong> l’expression (4.61) dans <strong>les</strong> expressions (4.61a) <strong>et</strong> (4.62). Onobtient pour <strong>les</strong> systèmes 3D <strong>et</strong> 1D :δν D d(ε, B) =ad(D) d/2[λ(j=0) ν + 1 2 λ(j=1) ν ]|ε| d/2−1 ++ 1 2 λ(j=1) ν [|ε + ω s | d/2−1 + |ε − ω s | d/2−1 ],78


4.4 Les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’interaction électron-électron sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états àune particule(4.78)<strong>et</strong> à 2Dδν D 2 (ε, B) =14π 2 D [λ(j=0) ν+ 1 2 λ(j=1) ν ln( |ε2 − ωs|2 2 )τ 2 ,+ 1 2 λ(j=1) nu ] ln( |ετ| ) +tel-00589730, version 1 - 1 May 2011où B est le champ magnétique, j est <strong>la</strong> valeur totale du spin, ω s = gµ B B, <strong>et</strong>a d = Γ(2−1 2 d)2 d−1 π 1+d/2 sin( πd1⎧⎪ 2 √ 2π , d = 1⎨4 ) = 1⎪ ⎩(4.80)14 √ 2π 2, d = 3 (4.83)(4.81)2π 2, d = 2 (4.82)Comme on peut voir d’après <strong>les</strong> expressions (4.78)-(4.80) <strong>et</strong> (4.81-4.83), dans <strong>la</strong><strong>de</strong>nsité d’états il y a <strong>de</strong>ux singu<strong>la</strong>rités, complémentaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> singu<strong>la</strong>rité à ε = 0, àsavoir - <strong>les</strong> maxima à ε = ±ω s . Ces <strong>de</strong>ux singu<strong>la</strong>rités complémentaires, qui apparaissenten présence du champ magnétique, proviennent <strong>de</strong> l’interaction <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> d’unesous-ban<strong>de</strong> du spin (caractérisées par l’énergie 2αω s , comptée à partir du niveau <strong>de</strong>Fermi ; α = ±1/2 est <strong>la</strong> projection du spin dans c<strong>et</strong>te sous-ban<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> direction duchamp magnétique B) avec une particule, qui se trouve sur le niveau <strong>de</strong> Fermi dansune autre sous-ban<strong>de</strong>. Les particu<strong>les</strong>, qui participent à l’interaction, ont <strong>les</strong> impulsionsproches <strong>et</strong> sont caractérisées par <strong>de</strong>s fonctions d’on<strong>de</strong>s fortement corrélées dans l’espace.4.4.1.2 La correction à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états à une particule, associée à l’interactiondans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> CooperDans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper, <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états (à 3D <strong>et</strong> 2D) pour lechamp magnétique B ‖ n (n est <strong>la</strong> normale au p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface) peut être écrite sous<strong>la</strong> forme suivante [Altshuler & Aronov (1985)] :79


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉδν C d(ε, B) =eB4π Im ∫ ∞0tanh( ω+ωs+ε2T∫dω(Ω B τ)∑−1(dQ ‖ )n=0λ n (|2ε − ω|, Ω B , DQ 2 −1‖, T, τs )) + tanh( ω−ωs+ε2T[−iω + DQ 2 ‖ + Ω B(n + 1/2) + 1/τ s ] 2) + tanh( ω+ωs−ε2T) + tanh( ω−ωs−ε2T).(4.84a)Pour un système bi-dimensionnel, l’intégration sur Q ‖ doit être omise (Q ‖ = 0 doitêtre mis dans l’intégrand). La constante effective <strong>de</strong> l’interaction peut être écrite àl’exactitu<strong>de</strong> logarithmiqu<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011λ n (|2ε − ω|, Ω B , DQ 2 −12‖, T, τs) = −ln[max(|2ε − ω|, nΩ B , DQ 2 −1‖, T, τs )/T c ] . (4.84)Alors, pour un système bi-dimensionnel, <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états issue <strong>de</strong>l’interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper est donnée par l’expression suivante [Altshuler &Aronov (1985)] :δν2 C = − 12π 2 D [ln(ln(Tcτ )ln( TcT) ) + ∑A 2 ( Ω B ⊥2πT , ε + βω s ,πT πT ( 1 + 1 ))], (4.85)τ ∗ s τ B‖β=±1où Ω B⊥ = eB ⊥m ∗ , B ⊥ <strong>et</strong> B ‖ sont <strong>les</strong> composantes du champ magnétique B ⊥ ⊥n <strong>et</strong> B ‖ ‖ nrespectivement. La fonction A 2 est donnée par l’expression suivante :A d (x 1 , x 2 , x 3 ) = − x 12 d π 2 a d∫ ∞0t 2−d/2 dtsinh(t)cos(x 2 t)sinh(x 1 t) · e−x 3t , (4.86)où d = 2 <strong>et</strong> le paramètre a d sont donnés par <strong>les</strong> expressions (4.81)-(4.83). Le paramètreT ∗ dans l’expression (4.85) prend <strong>la</strong> forme :T ∗ = max{T, ε + βω s, Ω Bπ 2π , 1 π ( 1 + 1 )}. (4.87)τ s τ BD’après l’expression (4.85) on voit que <strong>la</strong> valeur du champ caractéristique pour <strong>la</strong>correction issue <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper estB int = πT2eD . (4.88)Les conséquences <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états peuvent êtrerésumées sous <strong>la</strong> forme suivante :80


4.5 Conductivité en présence <strong>de</strong> l’interaction électron-électrontel-00589730, version 1 - 1 May 2011– en présence du champ magnétique, l’interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper donne <strong>la</strong>contribution aux singu<strong>la</strong>rités dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états aux points ε = ±ω s uniquement.– à 3D <strong>et</strong> à 2D, en champ magnétique B ‖ n <strong>faible</strong> (tel que Ω B T, ε), on assisteà un lissage <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper. Habituellement Ω B ≫ ω s ,alors, en champ magnétique intense, toutes <strong>les</strong> singu<strong>la</strong>rités dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’étatssont déterminées par l’interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion.– à 2D (en champ magnétique B⊥n) <strong>et</strong> à 1D, où <strong>la</strong> forme <strong>de</strong>s singu<strong>la</strong>rités estdéterminée par le paramètre τ −1B(qui peut être plus p<strong>et</strong>it que ω s), l’interactiondans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper donne <strong>la</strong> contribution aux singu<strong>la</strong>rités (ε = ±ω 2 ) Zeemandans <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états.– contrairement à <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion, dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper <strong>la</strong> forme <strong>de</strong>s singu<strong>la</strong>ritésZeeman dépend du champ magnétique.– <strong>la</strong> diffusion spin-orbite <strong>de</strong> l’électron n’affecte pas <strong>la</strong> contribution issue <strong>de</strong> l’interactiondans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper. Pourtant, <strong>la</strong> diffusion sur <strong>les</strong> impurétés magnétiques<strong>la</strong> supprime si 1/τ s ≫ (ε, T, Ω B , 1/τ B ).4.5 Conductivité en présence <strong>de</strong> l’interaction électronélectronNous avons montré ci-<strong>de</strong>ssus que <strong>les</strong> corré<strong>la</strong>tions entre <strong>les</strong> électrons mènent à <strong>la</strong>dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états sur le niveau <strong>de</strong> Fermi en fonction <strong>de</strong> l’énergie<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> température. Il est évi<strong>de</strong>nt que ces mêmes corré<strong>la</strong>tions doivent aussi meneraux dépendances non-trivia<strong>les</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité en fonction <strong>de</strong> l’énergie <strong>et</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> température Altshuler & Aronov (1979); Altshuler & G. (1979). La conductivité statiqued’un système électronique est donnée par <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Kubo-Greenwood (voirexpressions (3.70) <strong>et</strong> (3.71)) :σ αβ = − lim Re[ 1 ∫ 1/Tdτ〈T τ ĵ α (τ)ĵ β (0)〉e iΩnτ ] (4.89)ω→0 Ω n 0En supposant que l’interaction entre <strong>les</strong> électrons est caractérisée par un potentiel<strong>faible</strong> à courte portée (portée plus courte que v F min(τ, 1/T) ; V (r)), il suffit <strong>de</strong>considérer <strong>les</strong> ordres <strong>les</strong> plus p<strong>et</strong>its dans <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> perturbation. Quand <strong>la</strong> valeur<strong>de</strong> η/p F est p<strong>et</strong>ite, <strong>la</strong> contribution principale à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états vient <strong>de</strong> l’interaction81


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉd’échange <strong>de</strong>s électrons (Figure (4.8)). Prenant en compte <strong>les</strong> termes d’échange <strong>et</strong> <strong>les</strong>termes <strong>de</strong> Hartree (Figures (4.8) <strong>et</strong> (4.9)), on obtient pour <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> partiesymmétrique <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité l’expression suivante [Aleiner <strong>et</strong> al. (1999); Altshuler& Aronov (1985); Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b)] :δσ αβ =∫ ∞−∞dΩ ∂8π 2[ ∂Ω (Ωcoth( Ω ∫2T ))]d 2 r 3 d 2 r 4×Im{V (r 3 − r 4 )(B αβF (Ω;r 3,r 4 )) − 2B αβH (Ω;r 3,r 4 ) + {α ↔ β}}(4.89a),tel-00589730, version 1 - 1 May 2011où le facteur 2 dans le terme <strong>de</strong> Hartree est dû à <strong>la</strong> sommation sur le spin <strong>de</strong> l’électron.Fig. 4.8: Diagrammes pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivité dueaux interactions dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion - Les diagrammes représentent <strong>les</strong> termesd’échange.Les paramètres B F(H) sont liés aux fonctions <strong>de</strong> Green par <strong>les</strong> expressions suivantes(pour plus <strong>de</strong> d<strong>et</strong>ails voir Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b)) :82


4.5 Conductivité en présence <strong>de</strong> l’interaction électron-électrontel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 4.9: Diagrammes pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivité due auxinteractions dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion - Les diagrammes représentent <strong>les</strong> termes <strong>de</strong>Hartree.B αβF (Ω;r 3,r 4 ) =∫ d 2 r 1 d 2 r 5R{Ĵα 1 G R 15(ε)Ĵβ 5 GA 53(ε)G R 34(ε − Ω)G A 41(ε) ++Ĵα 1 G A 15(ε)Ĵβ 5 GR 53(ε)G R 34(ε − Ω)G R 41(ε) ++2Ĵα 1 G R 13(ε)G R 35(ε − Ω)Ĵβ 5 GR 54(ε − Ω)G A 41(ε) −−Ĵα 1 G A 15(ε)Ĵβ 5 GA 53(ε)G R 34(ε − Ω)G A 41(ε) −−Ĵα 1 G A 13(ε)G R 35(ε − Ω)Ĵβ 5 GR 54(ε − Ω)G A 41(ε)}, (4.89b)B αβH (Ω;r 3,r 4 ) =∫ d 2 r 1 d 2 r 5R{Ĵα 1 G R 15(ε)Ĵβ 5 GA 53(ε)G R 44(ε − Ω)G A 31(ε) ++Ĵα 1 G A 15(ε)Ĵβ 5 GR 53(ε)G R 44(ε − Ω)G R 31(ε) ++2Ĵα 1 G R 13(ε)G R 45(ε − Ω)Ĵβ 5 GR 54(ε − Ω)G A 31(ε) −−Ĵα 1 G A 15(ε)Ĵβ 5 GA 53(ε)G R 44(ε − Ω)G A 31(ε) −−Ĵα 1 G A 13(ε)G R 45(ε − Ω)Ĵβ 5 GR 54(ε − Ω)G A 31(ε)}.(4.89c)Dans <strong>les</strong> expressions (4.89b) <strong>et</strong> (4.89c) R - est l’aire du système <strong>et</strong> l’opérateurcourant est défini parf 1 (r)Ĵf 2(r) = ie2m [(▽f 1)f 2 − (f 1 ▽ f 2 )] − eA(r)m f 1(r)f 2 (r). (4.90)83


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉPuisqueδσ d (T)σ∝ δν dν d, (4.91)le paramètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> perturbation pour <strong>la</strong> conductivité est le même que pour<strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états, α d ≪ 1 (voir <strong>les</strong> expressions (4.70, 4.71)). Ce<strong>la</strong> signifie qu’auxbasses dimensionalités <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> perturbation est vali<strong>de</strong> lorsque L T = √ D/T estbeaucoup plus p<strong>et</strong>ite que <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>. A 3D c<strong>et</strong>te théorie est vali<strong>de</strong> si<strong>les</strong> électrons sont délocalisés <strong>et</strong> il n’y a pas <strong>de</strong> dispersion du coefficient <strong>de</strong> diffusion Dsur l’échelle <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> L T .tel-00589730, version 1 - 1 May 20114.5.1 Corrections à <strong>la</strong> conductivité issues <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie<strong>de</strong> diffusionPrenant en compte l’interaction <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> avec le spin total j = 1, on obtientpour <strong>la</strong> correction issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion Altshuler <strong>et</strong> al. (1980a); Finkelshtein(1983) :δσ D d(T) =e2Le paramètre λ j=1σ4π 2 (4 d + 3 2 λj=1 σ)( TD )d/2−1 ×⎧−4.91, d = 1⎪⎨ln( Tτ ), d = 2⎪⎩0.915, d = 3.(4.92)(4.93)(4.94)peut être écrit en termes <strong>de</strong> γ, i.e. en termes <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion statique d’une particule <strong>et</strong> d’un trou avec le spin total j = 1. Pour cefaire, il faut m<strong>et</strong>tre l’expression pour le potentiel V dans l’expression <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité(6.89a). On obtient finalement [Finkelshtein (1983, 1984)]⎧64 1 +⎪⎨1 2dγ − (1 + γ)d/2, d = 1, 3λ j=1 d(d − 2) γσ =(1 + γ)ln(1 + γ)⎪⎩ 4[1 − ], d = 2γ(4.95)(4.96)Dans le cas où γ ≪ 1, λ j=1σ = −2γ. Il faut noter que <strong>les</strong> expressions (4.92)-(4.94)pour <strong>les</strong> corrections à <strong>la</strong> conductivité, dues à l’interaction entre <strong>les</strong> électrons, ressemblentà cel<strong>les</strong> associées aux eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>. Pour un système à 2D, si le temps <strong>de</strong>cohérence <strong>de</strong> phase τ φ est déterminé par <strong>les</strong> collisions non-é<strong>la</strong>stiques, <strong>les</strong> corrections à84


4.5 Conductivité en présence <strong>de</strong> l’interaction électron-électron<strong>la</strong> conductivité statique, issues <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’interaction dans<strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion, sont proportionnel<strong>les</strong> à ln(T) <strong>et</strong> ils ne différent que par <strong>les</strong> constantesnumériques (comparer (4.93) <strong>et</strong> (3.105)). La séparation <strong>de</strong> ces eff<strong>et</strong>s est un problème quisera considéré au Chapitre 7 (voir Tableau (7.1)). Lorsque Tτ φ ≫ , <strong>la</strong> correction (4.94)sera plus gran<strong>de</strong> que <strong>la</strong> correction issue <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>. Pourtant, pour unsystème à 1D, <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> se manifestent dans <strong>la</strong> conductivité en fonction<strong>de</strong> <strong>la</strong> température d’une manière plus forte que <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’interaction (lorsque <strong>la</strong>re<strong>la</strong>xation <strong>de</strong> phase est gouvernée par <strong>les</strong> processus non-é<strong>la</strong>stiques) Altshuler & Aronov(1985).D’après <strong>les</strong> expressions (4.92)-(4.96), on voit que, lorsque γ ≪ 1, <strong>la</strong> conductivitétel-00589730, version 1 - 1 May 2011augmente avec l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> température (correction due à l’interaction dans<strong>la</strong> voie <strong>de</strong> diffusion). Généralement, le signe <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivité dans <strong>la</strong>voie <strong>de</strong> diffusion dépend du signe <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> l’interaction.4.5.2 Corrections à <strong>la</strong> conductivité issues <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie<strong>de</strong> CooperA cause <strong>de</strong> l’interaction attrative entre électrons dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper, le systèmepasse à l’état supraconducteur. Même si le système se trouve dans un état normal(état non-supraconducteur ; T > T c ), c<strong>et</strong>te interaction peut se manifester dans <strong>de</strong>sdépendances non-trivia<strong>les</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température (à (T −T c ) ≫T c ). De surcroît, <strong>les</strong> corrections à <strong>la</strong> conductivité, issues <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie<strong>de</strong> Cooper, sont essentiel<strong>les</strong>, même dans le cas où l’interaction entre <strong>les</strong> électrons estrépulsive à courte portée, i.e., dans le cas où le système ne peut pas être supraconducteur,quelle que soit <strong>la</strong> température.Afin <strong>de</strong> prendre en compte <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper, il suffit<strong>de</strong> considérer <strong>les</strong> diagrammes montrés sur <strong>la</strong> Figure (4.10) Altshuler & Aronov (1985);Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982). La contribution <strong>de</strong> ces diagrammes à <strong>la</strong> conductivité peutêtre associée aux changements dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états δν C d(voir expression (4.84a)).Pour <strong>les</strong> matériaux non-supraconducteurs | ln(T c /T)| ≫ 1, <strong>et</strong> le calcul donne [Altshuler& Aronov (1985)] :∫δσd C (T) = −e2 Ddεδν C d (ε, T)∂n F(ε)∂ε(4.97)85


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉδσ C d⎧− 4.91ln( TcT⎪⎨), d = 1 (4.98)e2(T) = −2π 2 ( TD )d/2−1 × ln[ ln(Tcτ )ln( TcT ) ], d = 2 (4.99)0.915⎪⎩ln( TcT ), d = 3. (4.100)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 4.10: Diagrammes pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivité due auxinteractions dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper - Les Figures (a) <strong>et</strong> (b) représentent <strong>les</strong> termes<strong>de</strong> Hartree. Les Figures (c) <strong>et</strong> (d) représentent <strong>les</strong> termes d’échange.Comme nous le montrerons, <strong>la</strong> quantité δσd C peut être révélée en étudiant <strong>la</strong> conductivitéen fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température. Le signe <strong>de</strong> δσd C dépend uniquement du signe <strong>de</strong><strong>la</strong> constante <strong>de</strong> l’interaction à courte portée, à savoir : l’attraction entre <strong>les</strong> électrons(T c < T) mène à l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité ; par contre, l’interaction répulsivemène à <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité quand <strong>la</strong> température augmente Altshuler &Aronov (1985); Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982).Il faut noter que <strong>la</strong> quantité δσ C d est (ln(T c/T)) −1 fois plus p<strong>et</strong>ite que δσ D d<strong>et</strong> dans86


4.5 Conductivité en présence <strong>de</strong> l’interaction électron-électronnotre analyse <strong>de</strong> δσ(T) elle ne sera pas prise en compte (| ln(T c /T) −1 | → ∞ quandT 2 <strong>et</strong> T c → 0).tel-00589730, version 1 - 1 May 2011La correction <strong>de</strong> Maki-Thompson à <strong>la</strong> conductivité. C’est dans <strong>les</strong> métauxque <strong>la</strong> supraconductivité (un eff<strong>et</strong> quantique cohérent) a l’eff<strong>et</strong> le plus marqué. Auxtempératures T > T c , ont lieu <strong>de</strong>s fluctuations supraconductrices, qui contribuent à <strong>la</strong>conductivité d’une manière simi<strong>la</strong>ire aux corrections quantiques présentée ci-<strong>de</strong>ssus.Les fluctuations supraconductrices donnent <strong>de</strong>ux contributions à <strong>la</strong> conductivitéqui ont <strong>de</strong>s origines physiques différentes, à savoir : <strong>la</strong> correction d’As<strong>la</strong>mazov-Larkin(As<strong>la</strong>mazov & Larkin (1968a,b)) <strong>et</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> Maki-Thompson (Maki (1968);Thompson (1970)).La correction <strong>de</strong> Maki-Thompson est liée aux diffusions <strong>de</strong>s électrons par <strong>les</strong> fluctuations.Les diagrammes, qui représentent c<strong>et</strong>te correction, sont montrés sur <strong>la</strong> Figure(4.11), <strong>la</strong> correction étant caractérisée par <strong>la</strong> singu<strong>la</strong>rité aux fréquences bassesω ∝ τ −1φ. L’expression explicite <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction Maki-Thompson a <strong>la</strong> forme suivanteLarkin (1980) :δσ M−Td= e2 Dωτ · 4T 2∑0


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉtel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 4.11: Diagrammes pour le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivité dueaux dispersions <strong>de</strong>s électrons par <strong>les</strong> fluctuations - Le calcul <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong>conductivité due aux interactions dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper.pas <strong>de</strong> transition supraconductrice <strong>et</strong> le paramètre T c a le sens formel. Dans ce caslà,<strong>la</strong> constante <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper λ C (T) est positive pour toutevaleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> elle diminue logarithmiquement aux basses températures[Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982)]. L’expression pour δσ (M−T)dpeut être re-écrite sous <strong>la</strong>forme suivante Altshuler & Aronov (1985); Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982) :δσ (M−T)d= 2e2π · Dτ ∫(dQ)C(Q; ω)β(T). (4.103)C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière expression (4.103) ne diffère <strong>de</strong> l’expression pour <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong>conductivité, due aux eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> (Gor’kov <strong>et</strong> al. (1979) ; voir l’expression(3.105)), que par le facteur β(T). Dans <strong>les</strong> cas limites⎧⎪⎨β(T) =⎪⎩−π 26 ln 2 ( TcT ),π24 ln( TcT ),| ln(T cT )| ≫ 1(4.104)ln(T cT ) ≪ 1 (4.105)Il faut noter que β(T) est toujours positif, ce qui signifie que le signe <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction<strong>de</strong> Maki-Thompson est toujours opposé à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction issue <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>.Ces <strong>de</strong>ux corrections (Maki-Thompson <strong>et</strong> correction <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>) <strong>de</strong>viennent88


4.5 Conductivité en présence <strong>de</strong> l’interaction électron-électroncomparable à T = 2.7T c . Les expressions explicites <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> Maki-Thompsonà <strong>la</strong> conductivité statique ont <strong>la</strong> forme suivante [Altshuler & Aronov (1985)] :δσ (M−T)dA trois dimensions= e2⎧⎪⎨ 2π √ Dτ φ , d = 1 (4.106)2π 2 β(T) ⎪ ⎩ ln( Tτ φ ), d = 2 (4.107)δσ (M−T)d=3∝ √ Tτ/(ln 2 (T c /T)) (4.108)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011<strong>et</strong>, par conséquent, c<strong>et</strong>te correction est plus p<strong>et</strong>ite que (4.100). Pourtant, pour <strong>les</strong>systèmes <strong>de</strong> basses dimensions, <strong>les</strong> expressions (4.106) <strong>et</strong> (4.107) sont va<strong>la</strong>b<strong>les</strong> pour <strong>de</strong>svaleurs <strong>de</strong> ln(T c /T) arbitraires.Récemment, Levchenko (2009) a montré que <strong>la</strong> magnétoconductivité, induite par <strong>les</strong>fluctuations supraconductrices, sature à fort champ magnétique <strong>et</strong> que <strong>les</strong> expressions(4.107) <strong>et</strong> (4.108) ne décrivent <strong>les</strong> données expérimenta<strong>les</strong> que dans <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s champs<strong>faible</strong>s. L’analyse théorique a mené aux expressions suivantes (ces expressions prennenten compte le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductivité dans une <strong>la</strong>rge gamme <strong>de</strong> champmagnétique [Levchenko (2009)]) :δσ M−T e2d=3(B) =2π 2 B M−T (T)[Y 3 (ω B τ GL ) − Y 3 (ω B τ φ )], (4.109)l Boù l B = √ D/ω B est <strong>la</strong> longueur magnétique, τ φ est le temps du déphasage, τ −1GL =8Tπ ln( T T c) est le temps <strong>de</strong> Ginzburg-Landau, B M−T (T) = Tτ GL /(1 − τ GL /τ φ ) <strong>et</strong> <strong>la</strong>fonction Y 3 (x)Y 3 (x) =∫ ∞0dt√ [ψ( 1 t 2 + t + 1 x ) − ln(t + 1 )], (4.110)xoù ψ(x) est <strong>la</strong> fonction di-gamma. L’analyse <strong>de</strong> ces expressions montre que c<strong>et</strong>te correctionà <strong>la</strong> magnétoconductivité passe par une série <strong>de</strong> crossovers : δσ M−T3 (B) ∝ B 2 →√B → const jusqu’à <strong>la</strong> saturation à <strong>la</strong> valeurσ M−T3 (0) = e2πl T√TτGL1 + √ τ GL /τ phi, (4.111)89


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉoù l T = √ D/T.A <strong>de</strong>ux dimensions, <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> magnétoconductivité est décrite par l’expressionsuivante [Brenig <strong>et</strong> al. (1986); dos Santos & Abrahams (1985); Levchenko (2009);Reizer (1992)] :oùδσ M−T e2d=2(B) =π B M−T(T)[Y 2 (ω B τ GL ) − Y 2 (ω B τ φ )], (4.112)Y 2 (x) = ln(x) + ψ( 1 2 + 1 ). (4.113)xtel-00589730, version 1 - 1 May 2011D’une manière simi<strong>la</strong>ire, c<strong>et</strong>te correction subit une série <strong>de</strong> crossovers : δσ M−T2 (B) ∝B 2 → ln(B) → const jusqu’à <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> saturationσ2 M−T (0) = e2 Tτ GLln( τ φ). (4.114)π 1 − τ GL /τ φ τ GLEn faisant <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong>s expressions (4.108), (4.109) <strong>et</strong> (4.112), on voit que lecomportement δσ M−Td(B) ∝ B 2 aux champs <strong>faible</strong>s (ω B τ −1φ) est universel.Correction d’As<strong>la</strong>mazov-Larkin à <strong>la</strong> conductivité La correction d’As<strong>la</strong>mazov-Larkin décrit <strong>la</strong> conductivité associée aux paires <strong>de</strong> Cooper, induites par <strong>les</strong> fluctuationsau voisinage <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition supraconductrice T ≈ T c [As<strong>la</strong>mazov & Larkin (1968a,b)].Pour un système bi-dimensionnel [Levchenko (2009)] :oùσ A−L 2e2d=2(B) =π (Tτ GL)H 2 (ω B τ GL ), (4.115)H 2 (x) = 1 x {1 − 2 x [ψ(1 + 1 x ) − ψ(1 2 + 1 )]}. (4.116)xPrenant en compte <strong>la</strong> propriété H 2 (x → 0) → 1/4, on obtient As<strong>la</strong>mazov & Larkin(1968b) :σ A−L e2 1d=2(0) =16 ln(T/T c ) . (4.117)D’une manière simi<strong>la</strong>ire à <strong>la</strong> correction <strong>de</strong> Maki-Thompson, <strong>la</strong> correction d’As<strong>la</strong>mazov-Larkin σ A−L2 (B) ∝ B 2 aux champs magnétiques <strong>faible</strong>s. Pourtant, si on compare <strong>les</strong>90


4.5 Conductivité en présence <strong>de</strong> l’interaction électron-électrontel-00589730, version 1 - 1 May 2011valeurs <strong>de</strong>s contributions <strong>de</strong> Maki-Thompson <strong>et</strong> d’As<strong>la</strong>mazov-Larkin, par exemple àω B ∼ τ −1GL, on verra que <strong>la</strong> correction δσM−T 2 (B) est ln(τ φ /τ GL ) fois plus gran<strong>de</strong> queδσ2 A−L (B) (ln(τ φ /τ GL ) ∼ 5 dans <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong> température 1K T 10K (Hagen &Gey (2001); Levchenko (2009); Rosenbaum <strong>et</strong> al. (2001))).En général, <strong>la</strong> correction d’As<strong>la</strong>mazov-Larkin n’est importante qu’au voisinage <strong>de</strong>T = T c pour un système supraconducteur. Par contre, <strong>la</strong> correction dite <strong>de</strong> Maki-Thompson est importante même pour <strong>les</strong> systèmes non-supraconducteurs <strong>et</strong> aux températuresT ≫ T c .Pour conclure, on va présenter <strong>les</strong> expressions <strong>de</strong>s corrections à <strong>la</strong> conductivitéstatique, issues <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’interaction (dans le cas d’un <strong>faible</strong>potentiel à courte portée - voir expressions (4.48)-(4.50)). A trois dimensions :√δσ 3 (T) = e2 T2π 2 {0.915 D [2 3 − 4(1 + γ)3/2 − 1 − 3 2 γ 1−γ ln(T c /T) ] + (Dτ φ) −1/2 }.(4.118)A <strong>de</strong>ux dimensions, si τ φ ∝ T −p ,δσ 2 (T) = e22π 2 {ln(Tτ A une dimension :)[4−3(1+ γ)ln(1 + γ)γ )+p−(p−1)β(T)]−ln( ln(Tcτln( TcT))}. (4.119)√ √δσ 1 (T) = − e2 D 1 + γ − 1 − γ/22π 2 4.91 T [2 + 12 − ln −1 ( T cγT )] + 2π(1 − β(T))√ Dτ φ .(4.120)4.5.3 Correction à <strong>la</strong> conductivité d’un système bi-dimensionnel dansle cas <strong>de</strong> plus fort coup<strong>la</strong>ge.La correction à <strong>la</strong> conductivité (4.89a) présente le premier ordre dans <strong>la</strong> théore <strong>de</strong>perturbation en potentiel V (q) (voir expressions (4.48)-(4.50)), qui est vali<strong>de</strong> quand cepotentiel est <strong>faible</strong>. Dans le cas <strong>de</strong> plus fort coup<strong>la</strong>ge, Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b) ont proposéd’utiliser l’Hamiltonien (4.51) <strong>et</strong>, par conséquent, ils obtiennent pour <strong>la</strong> conductivité :91


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉδσ αβ = −e 2 v 2 Fπν∫ ∞−∞dΩ4π 2 ∂∂Ω (Ωcoth( Ω2T )) ∫d 2 q(2π) 2×Im{[∆ A (Ω, q) + Tˆ∆ A T (ω, q)] ˜B F (Ω, q)(6.120a),où ∆ A <strong>et</strong> ˆ∆ A Tsont <strong>les</strong> fonctions <strong>de</strong> Green avancées pour <strong>les</strong> voies <strong>de</strong> “charge”<strong>et</strong> <strong>de</strong>“tripl<strong>et</strong>”respectivement, <strong>la</strong> valeur ˜B F (Ω, q) est donnée par :tel-00589730, version 1 - 1 May 2011+˜B F (Ω, q) = − 2τ(iΩ + 1 τ )ΓS 3 + (Γ2 − 1)τSτΓ(Γ + 1)vF 2 ( iΩ + 1 τq2 SDans <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière expression<strong>et</strong>− 1) 2 − 2Γ2S 3 (iΩ + 1 τS+ v2 F q2 − 2(iΩ + 1 τ )2 Γ 2S 5 2− 1) + Γ3 vF 2 q2τS 6 (6.120b).Γ(q; Ω) = 1 + 1/τS − 1 , (4.121)τS =√(iΩ + 1 τ )2 + v 2 F q2 . (4.122)Les calculs donnent pour <strong>les</strong> valeurs du paramètre k B Tτ/ arbitraires :δσ eexx = δσ C + δσ T , (4.123)où, selon Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b),δσ C = e2 Tτπ [1 − 3 8 f(Tτ)] −e22π 2 ln(E F), (4.124)Tδσ T = 3F σ 01 + F σ 0e 2 Tτπ [1 − 3 8 t(Tτ; F σ 0 )] − 3(1 − ln(1 + F σ 0 )F σ 0) e22π 2 ln(E F). (4.125)Tsont <strong>les</strong> corrections à <strong>la</strong> conductivité issues <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> “charge”<strong>et</strong><strong>la</strong> voies “tripl<strong>et</strong>”respectivement. Le facteur 3 dans l’expression (4.125) est dû au fait92


4.5 Conductivité en présence <strong>de</strong> l’interaction électron-électronque <strong>les</strong> trois composantes <strong>de</strong> l’état tripl<strong>et</strong> contribuent également. Dans <strong>les</strong> expressions(4.124) <strong>et</strong> (4.125) le paramètre <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi Fl σ est approximé par l’harmoniqueangu<strong>la</strong>ire zéro Flσ ≈ F0 σ ; c<strong>et</strong>te approximation n’affecte pas le résultat final grâce à<strong>la</strong> longue portée du potentiel coulombien (V (q → 0) → ∞). Les fonctions f(x) <strong>et</strong>t(Tτ; F0 σ ) sont donnée par Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b) :f(x) = 8 3∫ ∞0dz[ ∂ (z cothz) − 1] × {xz∂z π H(2xz)ln 2 + 1 1[1 + H(2xz)] arctan(π 2xz ) +tel-00589730, version 1 - 1 May 2011+ xz2π [1 1+ H(2xz)] ln(1 +2 (2xz) 2) + 2 arctan(Ωτ) − 1},πH(x) = 14 + x2, (4.126)t(x ≪ 1 + F σ 0 ) ≈ 1 − γ 2 x + π 18 xlnx(3 + 11 + 11+F σ 0), (4.127)′(2)γ 2 = −3π (3+ 1 πγ 31 + F0σ ) −9(1 + F0 σ) + π 18 [C(3+ 11 + F0σ )+ln2(1+ 31 + F0σ )], (4.128)γ 3 = 1 − 5F 0 σ − 31 + F0σ − ( 5 2 − 2F 0 σ ) ln(1 + F 0 σ)F0σ . (4.129)Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b) ont montré que dans l’expression (4.125) <strong>de</strong> δσ T il faut utiliser<strong>les</strong> expressions suivantes pour le paramètre F σ 0 :F0 σ → − 1 2 r s + √ 2dans le premier terme, <strong>et</strong> dans le <strong>de</strong>uxième termer s(4.130)F σ 0 → − 12π√ √r√ s 2 + 2 − r 2ln( √ √ s), r2 − r 2 s 2 − 2 − r 2s 2 < 2, (4.131)sF σ 0 → − 1 πr s√r 2 s − 2 arctan √12 r2 s − 1, r 2 s > 2, (4.132)où le paramètre r sr s = E √e−e 2e2= ∝ √ n s . (4.133)E F ǫv F93


4. LES VOIES DE LA DIFFUSION DES PORTEURS DE CHARGE ETLEUR CONTRIBUTION AUX CORRECTIONS QUANTIQUES À LACONDUCTIVITÉNotons que lorsque <strong>la</strong> correction issue <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> “charge”(4.124)est universelle, <strong>la</strong> correction issue <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie “tripl<strong>et</strong>”est proportionnelleau paramètre F0 σ , qui peut être négatif. Ce<strong>la</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> conclure que le signe <strong>de</strong><strong>la</strong> correction totale (4.123) dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> F0 σ <strong>et</strong>, donc, peut être soit positifsoit négatif.Bien que <strong>la</strong> valeur exacte du paramètre F0 σ ne puisse pas être calculée théoriquement[Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b)], on peut essentiellement en trouver une valeur grâce à <strong>de</strong>s mesures<strong>de</strong> susceptibilité du spin :tel-00589730, version 1 - 1 May 2011νχ =1 + F0σ , (4.134)où <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états ν peut être déduite <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> chaleur spécifique. De surcroît,ce paramètre peut être utilisé pour l’ajustement <strong>de</strong>s données obtenues par <strong>de</strong>s mesures<strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charge [Olshan<strong>et</strong>skii <strong>et</strong> al. (2006)].On peut voir qu’en régime diffusif, quand Tτ → 0, l’expression (4.123) reproduit lerésultat bien connu [Altshuler & Aronov (1985); Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b)] :δσ = − e22π 2 [1 + 3(1 − ln(1 + F 0 σ))] ln( ), (4.135)TτLa différence essentielle entre (4.135) <strong>et</strong> <strong>les</strong> expressions (4.93) <strong>et</strong> (4.96) dans lepréfacteur (γ = F0 σ /2) est due à <strong>la</strong> différence dans <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante ducoup<strong>la</strong>ge.A l’instar <strong>de</strong> Goh <strong>et</strong> al. (2008); Minkov <strong>et</strong> al. (2003, 2010); Olshan<strong>et</strong>skii <strong>et</strong> al.(2006) c’est c<strong>et</strong>te expression (4.135) que nous utilisont pour analyser nos donnéesexpérimenta<strong>les</strong>.F σ 0Conclusions : Nous avons considéré comment l’interaction entre électrons peutêtre prise en compte <strong>et</strong> comment elle se manifeste dans <strong>les</strong> quantités observab<strong>les</strong> tel<strong>les</strong>que <strong>la</strong> conductivité électrique (Eqs. (4.118) - (4.120)) <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états (Eqs. (4.66),(4.67), (4.76)). Pour le cas <strong>de</strong> fort coup<strong>la</strong>ge, qui est particulièrement important pournos étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> couches fortement désordonnées, <strong>les</strong> principa<strong>les</strong> étapes <strong>de</strong> dérivation <strong>de</strong><strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivité sont présentées. L’expression (4.135) sera utilisée pourl’analyse <strong>de</strong>s données expérimenta<strong>les</strong> (Chapitre 7) <strong>et</strong> pour l’estimation <strong>de</strong>s paramètresdu liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> Fermi F0 σ <strong>et</strong> r s (Eqs. (4.131), (4.13)).94


5tel-00589730, version 1 - 1 May 2011<strong>Couches</strong> polycristallines <strong>de</strong>nanocristallites : le cas particulier<strong>de</strong> SnO 25.1 Les couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2Le dioxy<strong>de</strong> d’étain (SnO 2 ) a été un <strong>de</strong>s premiers oxy<strong>de</strong>s métalliques envisagés pour<strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> capteurs <strong>de</strong> gaz [Batzill (2006)]. De nombreuses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<strong>de</strong> surface <strong>de</strong> SnO 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s états électroniques correspondants à c<strong>et</strong>testructure <strong>de</strong> surface ont été menées [Batzill & Diebold (2005)]. Cependant, presqu<strong>et</strong>outes <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s, connues sous le nom <strong>de</strong> “sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface”, concernent <strong>les</strong> propriétés<strong>de</strong> surfaces <strong>de</strong> monocristaux en l’atmosphère bien définie ou dans l’ultra vi<strong>de</strong>[Batzill (2006)].En général, le dioxy<strong>de</strong> d’étain est un semiconducteur <strong>de</strong> type n à gran<strong>de</strong> ban<strong>de</strong>interdite (E g = 3.6eV Lanfredi <strong>et</strong> al. (2009), Agekyan (1977), Smart & Moore (2005),Mäki Jaskari & Ranta<strong>la</strong> (2001), Manassidis <strong>et</strong> al. (1995), Jarzebski & Marton (1976))<strong>et</strong> a une structure cristalline <strong>de</strong> type rutile (voir Figure (5.1)).Le dioxy<strong>de</strong> d’étain trouve <strong>de</strong>s applications dans le développement <strong>de</strong> capteurs <strong>de</strong>gaz Tan <strong>et</strong> al. (2008), <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> photovoltaïques, <strong>de</strong> photoconducteurs, <strong>de</strong> couchesconductrices transparentes [Ksenevich <strong>et</strong> al. (2008) - <strong>et</strong> références]. Pour ce qui concerne<strong>les</strong> capteurs <strong>de</strong> gaz, fabriqués à base <strong>de</strong> SnO 2 , <strong>la</strong> surface du matériau est chauffée àune température constante (habituellement, plusieurs centaines <strong>de</strong> ◦ C [Korotchenkov95


5. COUCHES POLYCRISTALLINES DE NANOCRISTALLITES : LECAS PARTICULIER DE SNO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 5.1: Structure crystalline <strong>de</strong> <strong>la</strong> cassiterite SnO 2 . - Sphères grises - atomesd’étain, sphères rouges - atomes d’oxygène.96


5.1 Les couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011(1999)]) <strong>et</strong> en présence d’un gaz combustible <strong>la</strong> résistance électrique diminue [Watson(2006)]. Ces applications ont stimulé <strong>de</strong>s recherches intensives sur <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong>surface <strong>de</strong> SnO 2 Batzill & Diebold (2005), Mäki Jaskari & Ranta<strong>la</strong> (2001), Manassidis<strong>et</strong> al. (1995), Godin & LaFemina (1993) <strong>et</strong>, plus précisément, <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong>surface (110) qui est <strong>la</strong> plus stable. Une autre surface tout aussi favorable du point<strong>de</strong> vue thermodynamique est <strong>la</strong> surface (101) Bergermayer & Tanaka (2004), qui a étérécemment étudiée au moyen <strong>de</strong> DFT (théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonctionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité - DensityFunctional Theory) <strong>et</strong> <strong>les</strong> résultats sont rapportés par Trani <strong>et</strong> al. (2008). La surface(110) est composée d’atomes <strong>de</strong> différents types. Sur <strong>la</strong> surface stoichiométrique il y a<strong>de</strong>s atomes d’étain <strong>de</strong> coordinance quintuple <strong>et</strong> sextuple, alors que sur <strong>la</strong> surface réduite<strong>les</strong> atomes d’étain <strong>de</strong> coordinance sextuple <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> coordinance quadruple (voirFigure (5.2)).Par <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> DFT <strong>et</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> du pseudopotentiel, Manassidis <strong>et</strong> al. (1995)ont montré que le r<strong>et</strong>rait <strong>de</strong>s atomes neutres d’oxygène <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface (110) <strong>la</strong>isse <strong>de</strong>uxélectrons par atome d’oxygène sur <strong>la</strong> surface, qui sont localisés dans <strong>de</strong>s canaux parallè<strong>les</strong>à <strong>la</strong> direction 〈001〉, juste au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s liaisons entre sites d’étain, <strong>et</strong> passentà travers <strong>les</strong> liaisons entre sites d’oxygène (Figure (5.2)). L’apparition <strong>de</strong> ces canauxest reliée à l’émergence d’une distribution étendue <strong>de</strong>s états dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> interdite (<strong>la</strong>distribution s’étend en énergie à partir du maximum <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> valence Manassidis<strong>et</strong> al. (1995), Mäki Jaskari & Ranta<strong>la</strong> (2001) ; - voir Figures (5.3) <strong>et</strong> (5.4) Trani <strong>et</strong> al.(2008)).Par similitu<strong>de</strong> au cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface (110) <strong>de</strong> SnO 2 , dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface (101)contenant <strong>de</strong>s défauts, <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s permises à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> interditedu matériaux massif a été mise en évi<strong>de</strong>nce par Trani <strong>et</strong> al. (2008). La présence<strong>de</strong> <strong>la</strong>cunes d’oxygène en surface conduit à <strong>la</strong> formation d’un niveau d’énergie occupé <strong>et</strong><strong>de</strong>ux fois dégénéré, qui est bien séparé <strong>de</strong> toutes <strong>les</strong> autres ban<strong>de</strong>s. Les états correspondantssont localisés autour du site <strong>la</strong>cunaire <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>cune d’oxygène est aussi responsable<strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d’un niveau résonant à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction (voir Figure(5.5)) Trani <strong>et</strong> al. (2008). Ceci est en accord avec l’hypothèse <strong>de</strong> Ç<strong>et</strong>in Ki li &Zunger (2002) que <strong>les</strong> états provenants <strong>de</strong>s <strong>la</strong>cunes d’oxygène en surface jouent un rôlecrucial dans le transfert <strong>de</strong>s charges entre <strong>les</strong> cristallites. Pourtant, <strong>la</strong> nature complexe<strong>de</strong>s échantillons polycristallins <strong>de</strong> SnO 2 interdit toute conclusion définitive quant aux97


5. COUCHES POLYCRISTALLINES DE NANOCRISTALLITES : LECAS PARTICULIER DE SNO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 5.2: Structures idéa<strong>les</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> cassiterite SnO 2 . - Structures i<strong>de</strong>a<strong>les</strong>(truncated bulk) <strong>de</strong> (a) réduite <strong>et</strong> (b) stoichiom<strong>et</strong>rique (110) surfaces <strong>de</strong> cassiterite. Lesbil<strong>les</strong> noires représentent <strong>les</strong> atomes d’étain <strong>et</strong> <strong>les</strong> bil<strong>les</strong> c<strong>la</strong>ires - <strong>les</strong> atomes d’oxygene.Les <strong>de</strong>ux surfaces sont différentes en ce que <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième a <strong>les</strong> atomes d’oxygene dans <strong>les</strong>“bridging”sites. Les flèches sur (a) montrent <strong>les</strong> canaux dans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> se trouvent <strong>les</strong>électrons <strong>la</strong>issés par <strong>les</strong> atomes d’oxygène.98


5.1 Les couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2mécanismes <strong>de</strong> transfert du charge Batzill (2006) ; <strong>de</strong> ce fait, <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s complètes <strong>de</strong>ce type <strong>de</strong> matériau sont toujours d’actualité.tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 5.3: Structure <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface stoichiom<strong>et</strong>rique (110) <strong>de</strong> SnO 2 . -L’énergie <strong>de</strong> référence est le niveau du vi<strong>de</strong>. Le <strong>de</strong>rnier état occupé est à −8.4 eV <strong>et</strong> il estindiqué par une ligne pointillée. Les ban<strong>de</strong>s occupées (non-occupées) sont représentées par<strong>les</strong> lignes bleues (rouges). La région ombrée correspond à une projection <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<strong>de</strong> ban<strong>de</strong> du massif. Son alignement est fixé <strong>de</strong> façon à ce que <strong>les</strong> niveaux 1s <strong>de</strong>s atomes<strong>de</strong> Sn coïnci<strong>de</strong>nt avec <strong>la</strong> position qu’ils occupent dans le matériau massif. Les ban<strong>de</strong>s sontcalculées en utilisant le schéma B3LY P. (crédit Trani <strong>et</strong> al. (2008))Les joints entre <strong>les</strong> grains ont une importance cruciale pour le transfert <strong>de</strong> chargeKojima <strong>et</strong> al. (1988), Serin <strong>et</strong> al. (2006). Bien que <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> certainssystèmes (couches) amorphes <strong>et</strong> granu<strong>la</strong>ires sont connus, il est difficile <strong>de</strong> concluredéfinitivement sur <strong>les</strong> rô<strong>les</strong> <strong>de</strong>s états électroniques <strong>de</strong> surface pour <strong>les</strong> mécanismes d<strong>et</strong>ransfert <strong>de</strong> charge [Singh <strong>et</strong> al. (2008)]. Aux basses températures, <strong>les</strong> couches polycristallines<strong>de</strong>s oxy<strong>de</strong>s transparents sont <strong>de</strong>s semiconducteurs dégénérés Zhang & Ma(1996), l’eff<strong>et</strong> tunnel entre joints <strong>de</strong> grains étant le mécanisme principal responsable99


5. COUCHES POLYCRISTALLINES DE NANOCRISTALLITES : LECAS PARTICULIER DE SNO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 5.4: Structure <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface (110) <strong>de</strong> SnO 2 avec <strong>les</strong> <strong>la</strong>cunesd’oxygène sur <strong>les</strong> pontages <strong>les</strong> plus extérieurs (figure <strong>de</strong> gauche) <strong>et</strong> dans lep<strong>la</strong>n (figure droite). - La référence d’énergie est le niveau du vi<strong>de</strong>. Les <strong>de</strong>rniers étatsoccupés se trouvent à −5.74 eV (panneau gauche) <strong>et</strong> −7.35 eV (panneau droit) <strong>et</strong> ils sontindiqués par <strong>les</strong> lignes pointillées. Les ban<strong>de</strong>s occupées (non-occupées) sont indiquées par<strong>les</strong> lignes continues bleues (tir<strong>et</strong>s rouges). La région ombrée montre <strong>la</strong> projection <strong>de</strong> <strong>la</strong>structure <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> du matériau massif. Son alignement est fixé <strong>de</strong> façon à ce que <strong>les</strong> niveaux1s <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> Sn coïnci<strong>de</strong>nt avec <strong>la</strong> position qu’ils occupent dans le matériaumassif. Les ban<strong>de</strong>s sont calculées en utilisant le schéma B3LY P. (crédit Trani <strong>et</strong> al. (2008))du transport <strong>de</strong> charge Kojima <strong>et</strong> al. (1988), Zhang & Ma (1996). Du fait que <strong>la</strong>température <strong>de</strong> recuit ou <strong>la</strong> température du substrat dans <strong>les</strong> processus <strong>de</strong> dépositioninfluencent <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s grains <strong>et</strong> donc <strong>la</strong> résistance électrique [Khan <strong>et</strong> al. (2010), Serin<strong>et</strong> al. (2006), Kojima <strong>et</strong> al. (1988)], on peut se poser <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité d’un<strong>et</strong>ransition métal-iso<strong>la</strong>nt dans ces couches polycristallines <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain.La première évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt, induite par le dopage, dans <strong>les</strong>couches <strong>de</strong> SnO 2 a été rapportée par Serin <strong>et</strong> al. (2010). Motivés par c<strong>et</strong>te observation,nous avons réalisé <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> magnétotransport au voisinage <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métaliso<strong>la</strong>ntprésumée.5.1.1 Mécanismes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charge dans <strong>les</strong> couches polycristallines<strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain.Bien que le dioxy<strong>de</strong> d’étain soit un semiconducteur à gran<strong>de</strong> ban<strong>de</strong> interdite (E g =3.8eV Jarzebski & Marton (1976); Lanfredi <strong>et</strong> al. (2009); Mäki Jaskari & Ranta<strong>la</strong>(2001); Manassidis <strong>et</strong> al. (1995)) ses propriétés électriques sont connues comme étantdépendantes <strong>de</strong>s particu<strong>la</strong>rités <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Pour <strong>les</strong> couches polycristallines, <strong>les</strong>mécanismes <strong>de</strong> diffusion <strong>et</strong> du transport <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge varient en fonction <strong>de</strong>100


5.1 Les couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 5.5: Structure <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>s surfaces (101) <strong>de</strong> SnO 2 stoichiom<strong>et</strong>rique(gauche) <strong>et</strong> présentant <strong>de</strong>s défauts (<strong>la</strong>cunes d’oxygène sur pontages, droit).- Les <strong>de</strong>rniers états occupés se trouvent à −8.2 eV (gauche) <strong>et</strong> −6.76 eV (droit) ; ils sontindiqués par <strong>les</strong> lignes pointillées. Les ban<strong>de</strong>s occupées (non-occupées) sont indiquées par<strong>les</strong> lignes continues bleues (pointillé rouges). La région ombrée correspond à <strong>la</strong> projection<strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> du massif. L’alignement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te projection est fixé <strong>de</strong> façon àfaire coïnci<strong>de</strong>r à ce que <strong>les</strong> niveaux 1s <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> Sn coïnci<strong>de</strong>nt avec <strong>la</strong> position qu’ilsoccupent dans le matériau massif. Les ban<strong>de</strong>s sont calculées en utilisant le schema B3LY P.(crédit Trani <strong>et</strong> al. (2008))101


5. COUCHES POLYCRISTALLINES DE NANOCRISTALLITES : LECAS PARTICULIER DE SNO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011<strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s grains Khan <strong>et</strong> al. (2010), Kojima <strong>et</strong> al. (1988) Serin <strong>et</strong> al. (2006), du nombre<strong>de</strong> <strong>la</strong>cunes d’oxygène Shanthi <strong>et</strong> al. (1980), Chacko <strong>et</strong> al. (2007, 2008a), <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur dupotentiel V B au joints <strong>de</strong> graines Kojima <strong>et</strong> al. (1988); Muranoi & Furukoshi (1978), <strong>de</strong><strong>la</strong> présence d’impur<strong>et</strong>és ionisées Zhang & Ma (1996), Nasser (1999), en d’autres termes- en fonction du désordre.Différents mécanismes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charge ont été observés dans <strong>les</strong> différentssystèmes désordonnés à base <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain, à savoir : le transport par activationGaiduk <strong>et</strong> al. (2008); Giraldi <strong>et</strong> al. (2006) ; saut à distance variable Anwar <strong>et</strong> al. (2008);Giraldi <strong>et</strong> al. (2006, 2007); Muraoka <strong>et</strong> al. (2009) ; transport par l’eff<strong>et</strong> tunnel Giraldi<strong>et</strong> al. (2006); Kojima <strong>et</strong> al. (1988); Ksenevich <strong>et</strong> al. (2008) ; transport diffusif Dauzhenka<strong>et</strong> al. (2010); Serin <strong>et</strong> al. (2010).Par ailleurs, l’origine <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge dans <strong>les</strong> matériaux à base <strong>de</strong> SnO 2reste une énigme. La présence <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge dans <strong>les</strong> structures <strong>de</strong> SnO 2involontairement dopées est associée aux <strong>la</strong>cunes d’oxygène Ágoston <strong>et</strong> al. (2009), auxniveaux <strong>de</strong>s donneurs, fournis par <strong>de</strong>s atomes <strong>de</strong> Sn dans <strong>les</strong> positions inter-sites Ç<strong>et</strong>inKi li & Zunger (2002), ou aux contaminations inévitab<strong>les</strong> (particulièrement, avec <strong>les</strong>atomes d’hydrogène) Singh <strong>et</strong> al. (2008). Bien que c<strong>et</strong>te question reste non résolue,nous pouvons constater que le <strong>de</strong>gré du désordre <strong>et</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s granu<strong>les</strong> sont liésaux mécanismes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charge. Dans <strong>les</strong> couches caractérisées par <strong>la</strong> p<strong>et</strong>it<strong>et</strong>aille (∼ 5 - 10 nm) <strong>de</strong>s granu<strong>les</strong>, Gaiduk <strong>et</strong> al. (2008); Muraoka <strong>et</strong> al. (2009) ontobservé un transport par activation <strong>et</strong> par saut à distance variable. Dans <strong>les</strong> couchescaractérisées par <strong>les</strong> gran<strong>de</strong>s ( 100 nm) tail<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> perfection évelée <strong>de</strong>s granu<strong>les</strong>, <strong>la</strong>couche d’épuisement aux limites diminue (ainsi que <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong>s barrières entre <strong>les</strong>granu<strong>les</strong>) Kojima <strong>et</strong> al. (1988); Zhang & Ma (1996).Dans <strong>les</strong> couches <strong>de</strong>s nanocristallites <strong>de</strong> SnO 2 : Sb, é<strong>la</strong>borées par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>“polymères précurseurs”(polymeric precursor m<strong>et</strong>hod), le transport <strong>de</strong> charge se faitpar sauts Giraldi <strong>et</strong> al. (2006), Giraldi <strong>et</strong> al. (2007). Pourtant, pour <strong>les</strong> couches polycristallines<strong>de</strong> SnO 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong> SnO 2 : Sb (moins dopées par rapport à cel<strong>les</strong>, étudiées parGiraldi <strong>et</strong> al. (2006), Giraldi <strong>et</strong> al. (2007)), é<strong>la</strong>borées par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> spray pyrolyse,le mécanisme principal <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s électrons est <strong>la</strong> diffusion par <strong>les</strong> joints <strong>de</strong>sgrains (dans <strong>la</strong> gamme T = 100 - 300 K) Shanthi <strong>et</strong> al. (1980), c’est-à-dire, que <strong>la</strong>propagation <strong>de</strong>s électrons est <strong>de</strong> nature diffusive. Dans ce même travail, <strong>les</strong> auteursont montré que l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong> dépôt (<strong>de</strong> T = 613 K à T = 813102


5.1 Les couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2K) conduit à l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s grains (voir aussi Muranoi & Furukoshi(1978)) <strong>et</strong>, par conséquent, à <strong>la</strong> diminution du potentiel <strong>de</strong> barrière V B <strong>et</strong> à l’augmentation<strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilité. Ces observations ont été corroborées par d’autres groupes Ansari<strong>et</strong> al. (2009); Ke <strong>et</strong> al. (2010) (voir Figures (5.6)-(5.9)).tel-00589730, version 1 - 1 May 2011R (Ohm cm)4.54.03.53.02.52.01.51.00.5Patil <strong>et</strong> al. (2003)Chacko 0.0 <strong>et</strong> al. (2008)Shanthi <strong>et</strong> al. (1980)Yadava <strong>et</strong> al. (1997)Kasar <strong>et</strong> al. (2008)Khan <strong>et</strong> al. (2010)R (Ohm cm)2.5x10 -32.0x10 -31.5x10 -31.0x10 -35.0x10 -40.0500 600 700 800 900T (K)560 630 700 770 840 910T (K)Fig. 5.6: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistivité électrique en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> températuredu substrat ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong> recuit - Chaque courbe correspond à un grouped’échantillons particulier.– sprayed tin oxi<strong>de</strong> (SnO 2 ) thin films Patil (2003)– chemically sprayed SnO 2 thin films Chacko <strong>et</strong> al. (2008b)– undoped and antimony-doped tin oxi<strong>de</strong> films Shanthi <strong>et</strong> al. (1980)– CVD from reactive thermal evaporation Yadava <strong>et</strong> al. (1997)– spray-<strong>de</strong>posited tin oxi<strong>de</strong> (SnO 2 ) thin films Kasar <strong>et</strong> al. (2008)– electron beam evaporated nanocrystalline SnO2 thin films Khan <strong>et</strong> al. (2010)L’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilité, associée à <strong>la</strong> diminution du potentiel <strong>de</strong> barrière V B ,a été i<strong>de</strong>ntifiée être <strong>la</strong> cause d’un changement important <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité sous irradiationUV Muraoka <strong>et</strong> al. (2009). Avec l’augmentation du dopage ou avec <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>103


5. COUCHES POLYCRISTALLINES DE NANOCRISTALLITES : LECAS PARTICULIER DE SNO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 5.7: Concentration <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge <strong>et</strong> résistivité <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong>SnO 2 en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong> recuit. - crédit Ke <strong>et</strong> al. (2010).Fig. 5.8: Résistivité <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> SnO 2 en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong>déposition. - crédit Ansari <strong>et</strong> al. (2009).104


5.1 Les couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 5.9: Taille <strong>de</strong>s granu<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> couches <strong>de</strong> SnO 2 en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>température <strong>de</strong> recuit. - crédit Ke <strong>et</strong> al. (2010).<strong>la</strong> température, <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>s électrons sur <strong>les</strong> impur<strong>et</strong>és ionisées commence à jouerun rôle important Zhang & Ma (1996), Goyal <strong>et</strong> al. (1993), Shanthi <strong>et</strong> al. (1980) Nagasawa& Shionoya (1971a). Dans le cas d’un <strong>faible</strong> dopage, <strong>les</strong> diffusions sur <strong>les</strong> joints<strong>de</strong> grains jouent un rôle primordial dans le transfert <strong>de</strong> charge Ksenevich <strong>et</strong> al. (2011);Muraoka <strong>et</strong> al. (2009). Nasser (1999) a supposé que l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> températured’é<strong>la</strong>boration conduit à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>la</strong>cunes d’oxygène dans <strong>les</strong> cristallites (soit par<strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s atomes-dopants, soit par <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> surface). Les <strong>de</strong>ux électrons,<strong>la</strong>issés par chaque atome d’oxygène, contribuent à <strong>la</strong> conduction électrique. Par ailleurs,<strong>la</strong> ban<strong>de</strong> interdite dépend aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s grains Nasser (1999).Récemment, Serin <strong>et</strong> al. (2010) ont rapporté l’observation d’une transition métaliso<strong>la</strong>nt,induite par dopage, <strong>et</strong> <strong>la</strong> correction quantique à <strong>la</strong> conductivité issue <strong>de</strong> l’interactionentre <strong>les</strong> électrons dans <strong>les</strong> couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2 . En outre, Sanon<strong>et</strong> al. (1991) ren<strong>de</strong>nt compte d’une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> interdite dueaux eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons dans <strong>les</strong> couches <strong>de</strong> SnO 2 .Tous ces faits nous ont conduit à supposer que <strong>les</strong> interactions entre <strong>les</strong> électronsjouent un rôle primordial dans <strong>les</strong> mécanismes <strong>de</strong> conduction électrique, au sein <strong>de</strong>s105


5. COUCHES POLYCRISTALLINES DE NANOCRISTALLITES : LECAS PARTICULIER DE SNO 2structures à base <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain.5.1.2 Métho<strong>de</strong>s d’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s couches polycristallines <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong>d’étainIl est un fait établi que <strong>les</strong> couches polycristallines se forment par traitement thermique(avec T > 573K) <strong>de</strong>s couches amorphes (voir, par exemple, Khan <strong>et</strong> al. (2010);Serin <strong>et</strong> al. (2006)), le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> cristallisation <strong>et</strong> <strong>la</strong> taille <strong>de</strong>s cristallites étant augmentéspar l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> température du traitement.tel-00589730, version 1 - 1 May 20115.1.2.1 Fabrication <strong>de</strong>s couches polycristallines nanostructurées <strong>de</strong> SnO 2Pour l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s échantillons nous avons adopté <strong>la</strong> technique du transport enphase vapeur (vapour phase transport m<strong>et</strong>hod) [Batzill & Diebold (2005); Pan <strong>et</strong> al.(2001)]. C<strong>et</strong>te technique a été déjà utilisée par Dai <strong>et</strong> al. (2002) pour l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>sdisqu<strong>et</strong>tes d’oxy<strong>de</strong> d’étain (Figure (5.10)). Nous avons essentiellement utilisé le mêmeschéma quelque peu simplifié (pas <strong>de</strong> gaz-porteur, pression ambiante). Pourtant, nousavons pris avantage <strong>de</strong> réactions chimiques plus riches afin d’obtenir <strong>de</strong>s échantillonsnano-structurés.SnCl pow<strong>de</strong>rs2micro-n<strong>et</strong>work(NCC+Sn)ceramic boatFig. 5.10: Diagramme schématique du dispositif expérimental pourl’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s échantillons - crédit Dai <strong>et</strong> al. (2002)La métho<strong>de</strong> que nous avons développée est basée sur le fait que <strong>les</strong> vapeurs <strong>de</strong>schlorures métalliques (SnCl 2 , ZnCl 2 <strong>et</strong>c.), se con<strong>de</strong>nsent, sous certains conditions, sur106


5.1 Les couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2<strong>les</strong> branches d’un micro-réseau, préa<strong>la</strong>blement é<strong>la</strong>boré. Le micro-réseau a été réalisépar modification chimique <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellulose, y compris l’introduction dans <strong>la</strong> composition<strong>de</strong> groupes ester carboxylique <strong>et</strong> nitro. Ce<strong>la</strong> perm<strong>et</strong> <strong>la</strong> solubilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> cellulose dans<strong>les</strong> éther-soluble ou dans l’alcool-éther, <strong>et</strong>, par conséquent, perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> fabriquer <strong>de</strong>scouches fines à l’interface l’eau/solution du polymère. En même temps, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>sCOOH-groupes dans <strong>la</strong> cellulose chimiquement modifiée (CCM) perm<strong>et</strong> l’introductiondans sa composition <strong>de</strong> cations métalliques inorganiques par sorption d’échange d’ions,comme l’indique <strong>la</strong> réaction Bashmakov & Ksenevich (2010); Bashmakov2009 :tel-00589730, version 1 - 1 May 20112[C 5 H 5 O 2 (ONO 2 ) 2 (COOH)] n + Me(CH 3 COO) 2 == [[C 5 H 5 O 2 (ONO 2 ) 2 (COO)] 2 Me] n + 2n(CH 3 COOH),où Me = Sn 2+ , Co 2+ , Ni 2+ <strong>et</strong>c. La sorption <strong>de</strong> cations métalliques a été réalisée enplongeant <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> nitrocellulose carboxylée (NCC), fixée sur le substrat (soitAl 2 O 3 , soit Si/SiO 2 ), dans <strong>la</strong> solution aqueuse (0.125M) d’acétate ou <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong>métal. Comme le montre une <strong>de</strong>s expériences réalisées spécialement, <strong>la</strong> conversion thermiquedans l’air <strong>de</strong>s couches polymériques contenant <strong>de</strong>s cations inorganiques, conduità l’épuisement du polymère <strong>et</strong> à <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase d’oxy<strong>de</strong> métallique sur <strong>les</strong>ubstrat. L’épaisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche d’oxy<strong>de</strong> a été en moyenne 1/10 fois l’épaisseur <strong>de</strong><strong>la</strong> couche polymérique contenant <strong>de</strong>s cations inorganiques. Le traitement thermique<strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> polymère NCC a été réalisée dans l’air à <strong>la</strong> température <strong>de</strong> 773 K. Lavitesse <strong>de</strong> chauffage était <strong>de</strong> 10<strong>de</strong>g/min. Après avoir atteint <strong>la</strong> température <strong>de</strong> 773 K,un p<strong>la</strong>teau isotherme est maintenu pendant 30 minutes. Puis, <strong>les</strong> couches sont <strong>la</strong>isséesà refroidir lentement (0.5<strong>de</strong>g/min). Par suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> décomposition thermique à l’air<strong>de</strong> <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> NCC, contenant <strong>les</strong> cations <strong>de</strong> l’étain, une couche poreuse <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong>d’étain, reproduisant fidèlement <strong>la</strong> texture du précurseur polymérique se forme (Figure(5.11)).La mise en oeuvre pratique <strong>de</strong> <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> proposée est <strong>la</strong> suivante Bashmakov &Ksenevich (2010); Bashmakov2009 :1. La poudre <strong>de</strong> chlorure d’étain en quantité <strong>de</strong> 100mg est p<strong>la</strong>cée dans une nacelle<strong>de</strong> céramique à <strong>la</strong> distance <strong>de</strong> 3cm du micro-réseau polymérique. La nacelle avecl’échantillon <strong>et</strong> <strong>la</strong> poudre <strong>de</strong> chlorure d’étain ont été scellés <strong>et</strong> p<strong>la</strong>cés dans un four,107


5. COUCHES POLYCRISTALLINES DE NANOCRISTALLITES : LECAS PARTICULIER DE SNO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 5.11: Image <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface d’une couche <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain, obtenue parSEM - Bashmakov2009chauffé à <strong>la</strong> température <strong>de</strong> 623-773 K pendant 5 minutes. Après déposition, lechlorure d’étain a été décomposé en l’oxy<strong>de</strong> d’étain (II) pendant <strong>la</strong> thermohydrolyse.2. Ensuite le substrat avec l’échantillon a été r<strong>et</strong>iré <strong>de</strong> <strong>la</strong> nacelle <strong>et</strong> recuit à l’airpendant 15 minutes à <strong>la</strong> température <strong>de</strong> 823 K.Une étu<strong>de</strong> plus approfondie a révélé que <strong>les</strong> échantillons, obtenus après un recuit àl’air, reproduisaient <strong>les</strong> micro-réseaux, où <strong>les</strong> barreaux <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> ont été remplis par<strong>de</strong>s nanoparticu<strong>les</strong> <strong>de</strong> SnO 2 .L’élément distinctif <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> nouvelle, qui comprend <strong>la</strong> con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong>svapeurs <strong>de</strong>s chlorures métalliques, est qu’elle perm<strong>et</strong> l’obtention <strong>de</strong>s micro-réseauxd’oxy<strong>de</strong>s métalliques, qui contiennent <strong>de</strong>s nanoparticu<strong>les</strong> métalliques. Nous avons aussiétendu c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> afin d’obtenir <strong>de</strong>s micro-réseaux avec insertions <strong>de</strong> particu<strong>les</strong> <strong>de</strong>pal<strong>la</strong>dium. Pendant le traitement thermique d’un micro-réseau qui contient du Pd, <strong>la</strong>con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong>s vapeurs <strong>de</strong> chlorure d’étain (réalisée à l’air à T = 773K) mène à<strong>la</strong> formation <strong>de</strong> nanogranu<strong>les</strong> <strong>de</strong> SnO 2 avec <strong>de</strong>s nanoparticu<strong>les</strong> <strong>de</strong> Pd. Une telle mo-108


5.1 Les couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2dification <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> SnO 2 présente un grand intérêt, puisqu’il est connu que lepal<strong>la</strong>dium présente <strong>de</strong> propriétés catalytiques pour l’utilisation <strong>de</strong> semi-conducteursoxy<strong>de</strong>s-métalliques comme éléments sensib<strong>les</strong> <strong>de</strong> détecteurs <strong>de</strong> gaz. De plus, le pal<strong>la</strong>diumcatalyse <strong>la</strong> précipitation chimique <strong>de</strong> <strong>la</strong> série <strong>de</strong> métaux (par exemple, Ni <strong>et</strong> Co)<strong>de</strong>s solutions aqueuses <strong>de</strong>s sels correspondants. Ce<strong>la</strong> suggère <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> modifier<strong>de</strong>s micro-réseaux <strong>de</strong> SnO 2 par ces métaux, ce qui peut avoir un impact certain sur l<strong>et</strong>ransport <strong>et</strong> sur <strong>les</strong> propriétés catalytiques <strong>de</strong>s capteurs <strong>de</strong> gaz.5.1.3 Étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> structure <strong>et</strong> <strong>de</strong>s propriétés électriquestel-00589730, version 1 - 1 May 20115.1.3.1 MEB, MET, RBSNous avons réalisé <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> SnO 2 par microscopieélectronique en transmission (MET), microscopie électronique à ba<strong>la</strong>yage (MEB)<strong>et</strong> spectroscopie <strong>de</strong> rétrodiffusion <strong>de</strong> Rutherford (RBS). Les Figures (5.12) <strong>et</strong> (5.14)présentent <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface d’une couche typique, obtenus parMET. Ces résultats confirment que <strong>les</strong> couches obtenues sont polycristallines (typecassiterite ; Figure (5.13)) <strong>et</strong> suggèrent que leur taille typique est supérieure à 100 nm.La Figure (5.15) présente le spectre <strong>de</strong> <strong>la</strong> rétrodiffusion <strong>de</strong> Rutherford obtenu pourun échantillon typique. La courbe verte présente le résultat d’analyse du spectre avec lemodèle, qui suppose <strong>la</strong> présence d’une phase SnO 2 dans l’échantillon. La courbe rougeprésente le résultat d’analyse du spectre avec le modèle, qui prend en compte le substratSiO 2 , sur lequel <strong>la</strong> couche a été déposée. Nous concluons donc que nos échantillons sontbien <strong>les</strong> couches <strong>de</strong> SnO 2 avec <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> type cassiterite.Nous avons étudié une série d’échantillons d’un même type (é<strong>la</strong>borés sous <strong>les</strong> mêmesconditions, décrites ci-<strong>de</strong>ssus), qui, selon notre supposition, <strong>de</strong>vraient se trouver du côtémétallique <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt.5.1.3.2 Étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistanceLa Figure (5.16) présente une image <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’échantillon avec <strong>les</strong> contactscollés. La couche <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain (transparente) est déposée sur un substrat <strong>de</strong>Al 2 O 3 . Les contacts électriques ont été collés soit sur <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> couche elle-même(comme présenté sur <strong>la</strong> Figure (5.16)), soit sur <strong>les</strong> contacts Au qui ont été préparés parcol<strong>la</strong>ge ultra-sonore. Il est connu que <strong>les</strong> contacts Au sur <strong>de</strong>s échantillons nanocristallins109


5. COUCHES POLYCRISTALLINES DE NANOCRISTALLITES : LECAS PARTICULIER DE SNO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 5.12: Image <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface d’une couche <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain, obtenue parMET (microscopie électronique en transmission) - Les couches obtenues sont polycristallines(type cassiterite ; Figure (5.13))[111][101][111][101][110][100][110][100][111][101][111]Fig. 5.13: La structure <strong>de</strong> type cassiterite. -110


5.1 Les couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 5.14: Image <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface d’une couche <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain, obtenue parMET - (microscopie électronique en transmission)<strong>de</strong> SnO 2 sont ohmiques dans une <strong>la</strong>rge gamme <strong>de</strong> température <strong>et</strong> que leur contributionà <strong>la</strong> conductance n’excé<strong>de</strong> pas 5% [Akimov <strong>et</strong> al. (1999)]. Nos étu<strong>de</strong>s, menées sur <strong>les</strong>échantillons qui se trouvent sur le côté métallique <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition, ont révélé que <strong>les</strong>contacts faits avec <strong>la</strong> <strong>la</strong>que d’argent restent ohmiques à basse température (T 1.8 K).La fragilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> SnO 2 sur le substrat n’a pas permis <strong>la</strong> réalisationd’échantillon “barre <strong>de</strong> Hall”ou Corbino par électro-érosion ou sab<strong>la</strong>ge avec masque, nipar évaporation d’or.Conclusions : différents mécanismes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charge ont été observésdans <strong>les</strong> différents systèmes désordonnés à base <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain : <strong>de</strong> “saut à distancevariable”à “transport diffusif”. Ce<strong>la</strong> suppose <strong>la</strong> présence d’une transition métaliso<strong>la</strong>nt.Nous avons obtenu <strong>de</strong>s couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2 , qui se trouvent ducôté métallique <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt, avec l’intention d’étudier <strong>les</strong> correctionsquantiques à <strong>la</strong> conductivité supposées pour tels systèmes désordonnés.111


5. COUCHES POLYCRISTALLINES DE NANOCRISTALLITES : LECAS PARTICULIER DE SNO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 5.15: Spectre <strong>de</strong> rétrodiffusion Rutherford obtenu pour un échantillon typique.- La courbe verte présente le résultat d’analyse du spectre en supposant <strong>la</strong> présence<strong>de</strong> phase SnO 2 dans l’échantillon. La courbe rouge présente le résultat d’analyse du spectreen prenant en compte le substrat SiO 2 . (L’analyse du spectre a été réalisée un utilisant lelogiciel XRUMP)112


5.1 Les couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2tel-00589730, version 1 - 1 May 20110 3 mmFig. 5.16: Image <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface d’un échantillon avec <strong>les</strong> contacts collés. - Lacouche transparente est déposée sur le substrat <strong>de</strong> Al 2 O 3 . Les contacts électriques ont étécollés avec <strong>la</strong> <strong>la</strong>que d’argent.113


tel-00589730, version 1 - 1 May 20115. COUCHES POLYCRISTALLINES DE NANOCRISTALLITES : LECAS PARTICULIER DE SNO 2114


6tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Propriétés électriques <strong>de</strong>scouches polycristallines <strong>de</strong>dioxy<strong>de</strong> d’étain6.1 Les caractéristiques IVDans <strong>la</strong> Section (5.1.3.2) nous avons noté que <strong>les</strong> caractéristiques IV , obtenues pour<strong>de</strong>s échantillons qui se trouvent sur le côté métallique <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition, présentent uncomportement ohmique dans une <strong>la</strong>rge gamme <strong>de</strong> température. Dans c<strong>et</strong>te section nousallons considérer <strong>les</strong> caractéristiques obtenues, pour <strong>les</strong> échantillons qui se trouvent ducôté iso<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt.La Figure (6.1) présente <strong>les</strong> caractéristiques IV , obtenues pour un échantillon ducôté iso<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition. La non-linéarité <strong>de</strong>s caractéristiques IV <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus enplus prononcée quand <strong>la</strong> température diminue. Le comportement <strong>de</strong> ces courbes peutêtre décrit dans le cadre du modèle d’eff<strong>et</strong> tunnel, induit par <strong>les</strong> fluctuations thermiques[Kaiser&lowast; <strong>et</strong> al. (2004); Sheng (1980)] :I = σ 0 V exp( V ), (6.1)V 0où I est le courant, V est <strong>la</strong> tension, σ 0 est <strong>la</strong> conductance à champ électrique <strong>faible</strong>,V 0 est le paramètre d’échelle (<strong>les</strong> paramètres σ 0 <strong>et</strong> V 0 sont utilisés comme paramètresd’ajustement). La probabilité <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> tunnel entre <strong>les</strong> granu<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> systèmesdésordonnés dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> température du fait <strong>de</strong>s fluctuations <strong>de</strong> potentiel.115


6. PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES COUCHESPOLYCRISTALLINES DE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011Fig. 6.1: Les caractéristiques I-V obtenues pour un échantillon du côté iso<strong>la</strong>nt. -Les lignes rouges soli<strong>de</strong>s sont <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> l’ajustement <strong>de</strong> l’expression (6.1) aux donnéesexpérimenta<strong>les</strong>. crédit Ksenevich <strong>et</strong> al. (2008)116


6.2 Résistance du côté métallique <strong>et</strong> du côté iso<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> transitionmétal-iso<strong>la</strong>ntLe paramètre <strong>de</strong> l’ajustement σ 0 augmente <strong>de</strong> plus d’un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur avec <strong>la</strong>température (dans <strong>la</strong> gamme T =2.0 -15.3 K). Par contre, le paramètre V 0 dépend trèspeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> température. Ceci est en bon accord avec le modèle <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> tunnel induitpar <strong>les</strong> fluctuations [Kaiser&lowast; <strong>et</strong> al. (2004); Sheng (1980)]. Nous avons confirméces conclusions par <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> magnétorésistance <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistanceen fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température [Ksenevich <strong>et</strong> al. (2008)].6.2 Résistance du côté métallique <strong>et</strong> du côté iso<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>transition métal-iso<strong>la</strong>nttel-00589730, version 1 - 1 May 2011Les dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance électrique en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> enfonction du champ magnétique ont été mesurées par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> 4 pointes. Les mesuresont été réalisées dans <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong> température T = 1.8 − 274 K en champs magnétiquesstatiques <strong>et</strong> pulsés. La Figure (6.2) présente le schéma principal pour <strong>les</strong> mesures <strong>de</strong> <strong>la</strong>résistance.SR DS 360RrSR560Ref.Sr830SR560Sr830Ref.Fig. 6.2: Le schéma électrique principal pour <strong>les</strong> mesures <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance. -Sur le schéma : SR TM DS 360est <strong>la</strong> source du courant, SR TM 560sont <strong>les</strong> amplificateurs,SR TM 830sont <strong>les</strong> amplificateurs à détection synchrone (lock-ins), R <strong>et</strong> r sont <strong>les</strong>résistances <strong>de</strong> charge (r ∼ R/100).117


6. PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES COUCHESPOLYCRISTALLINES DE DIOXYDE D’ÉTAIN6.2.1 Magnétorésistance en champs magnétiques pulséstel-00589730, version 1 - 1 May 2011La technique standard “lock-in”avec <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> 4 pointes a été utilisée pour mesurer<strong>la</strong> résistance <strong>de</strong>s échantillons en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> du champ magnétiquepulsé. Le champ magnétique a été appliqué perpendicu<strong>la</strong>irement à <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’échantillon.Les contacts ont été p<strong>la</strong>cés sur <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> l’échantillon en configuration linéaire. Lesmesures électriques ont été réalisées avec <strong>les</strong> amplificateurs à verrouil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> phase(lock-in amplifiers : SR TM 830). Les signaux <strong>de</strong> l’excitation <strong>et</strong> <strong>de</strong> référence ont étéfournis, tous <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux, par un générateur <strong>de</strong> tension (Low Distortion Function Generator),<strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> l’excitation étant dans <strong>la</strong> gamme du kHz (particulièrement,pour <strong>les</strong> résultats présentés, 1.33 kHz). Les mesures <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance électrique ont étéréalisées pendant l’impulsion du champ magnétique, <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> chaque impulsion étant600 ms. On peut voir que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> l’impulsion du champ magnétique<strong>et</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> l’excitation satisfait l’exigence, selon <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> l’excitationdoit être beaucoup plus gran<strong>de</strong> que <strong>la</strong> fréquence caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> variationdu champ.La procédure <strong>de</strong> mesure est commune <strong>et</strong> <strong>la</strong>rgement utilisée dans <strong>les</strong> mesures électriquessous l’application <strong>de</strong>s champs magnétiques pulsés (voir, par exemple, Askenazy (1995);Laukhin <strong>et</strong> al. (1995); Vignol<strong>les</strong> <strong>et</strong> al. (2003)). La Figure (6.3) présente <strong>la</strong> co-évolutiontemporelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension (voltage drop) (à T = 1.8 K) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’amplitu<strong>de</strong> du champmagnétique.Différentes techniques pour <strong>les</strong> mesures électriques en champs magnétiques pulsésont été présentées Kozlova <strong>et</strong> al. (2004); Machel & von Ortenberg (1995); Murthy &Venkataraman (2009) ; ces techniques implémentent <strong>de</strong>s procédures d’acquisition <strong>et</strong><strong>de</strong> prétraitement. Par contre, au lieu d’utiliser <strong>les</strong> procédures d’acquisition spécia<strong>les</strong>,nous avons réalisé un analyse “post-acquisition”<strong>de</strong>s données. Ainsi, <strong>la</strong> Figure (6.3),montre <strong>la</strong> variation temporelle du signal, mesuré sur l’échantillon par l’amplificateur àverrouil<strong>la</strong>ge. On peut voir qu’au maximum du pulse du champ magnétique correspondune ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension plus étroite (à t ≈ 56 ms). Ce<strong>la</strong> signifie que quandle champ magnétique varie lentement (<strong>la</strong> dérivée au maximum du champ est nulle), <strong>les</strong>variations <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension électrique sur l’échantillon sont minima<strong>les</strong>.Il faut noter, qu’en fait on considère ici <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension électriqueen fonction <strong>de</strong> champ magnétique. Ainsi <strong>les</strong> processus, qui peuvent être responsab<strong>les</strong>118


6.2 Résistance du côté métallique <strong>et</strong> du côté iso<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> transitionmétal-iso<strong>la</strong>nt40tel-00589730, version 1 - 1 May 2011B, Tes<strong>la</strong>U, V30201000,01900,01850,01800,01750,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,60,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6time, sFig. 6.3: Profil du champ magnétique pulsé <strong>et</strong> <strong>la</strong> variation temporelle du signalmesuré sur l’échantillon. - La température T = 1.8 K. (échantillon : 171005-2)119


6. PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES COUCHESPOLYCRISTALLINES DE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011<strong>de</strong> bruits, <strong>de</strong>viennent non-stationnaires sous <strong>les</strong> champs magnétiques pulsés, <strong>et</strong>, donc,l’analyse conventionnelle du spectre <strong>de</strong> puissance n’est pas vali<strong>de</strong> [Max (1977)]. De cepoint <strong>de</strong> vue, le champ magnétique agit comme un paramètre extérieur, qui change<strong>les</strong> conditions sous <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> <strong>la</strong> tension électrique est mesurée. Néanmoins, nous supposonsque le spectre <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong>s composantes du signal ( analogique au spectre<strong>de</strong> puissance ) puisse nous fournir une vue générale <strong>de</strong>s processus qui ont lieu, puisquenous avons observé <strong>de</strong>s variations périodiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension à court intervalle <strong>de</strong> temps.La Figure (6.4) montre le spectre <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong>s composantes du signal, obtenu auxdifférentes températures (<strong>la</strong> tension étant mesurée par <strong>de</strong>s amplificateurs à verrouil<strong>la</strong>ge<strong>de</strong> phase). Les données présentées sur <strong>la</strong> Figure (6.4) sont obtenues par transformation<strong>de</strong> Fourier rapi<strong>de</strong> (Fast Fourier Transform (FFT)) en utilisant <strong>la</strong> MIT FFTWbibliothèque, qui implémente l’algorithme <strong>de</strong> Cooley-Tukey pour <strong>la</strong> transformationDiscrète FFT [Frigo & Johnson (1998, 2005)]. C<strong>et</strong>te procedure a été réalisée en utilisantMicroCal ORIGIN TM 7.0.D’après <strong>la</strong> Figure (6.4) on peut voir que <strong>les</strong> composantes <strong>de</strong> fréquences 1.33 kHz (<strong>la</strong>porteuse) <strong>et</strong> 2.66 kHz (<strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième harmonique <strong>de</strong> <strong>la</strong> porteuse) contribuent <strong>de</strong> manièresignificative au spectre total. Puisque nous avons utilisé <strong>les</strong> amplificateurs à verrouil<strong>la</strong>ge<strong>de</strong> phase, il est naturel d’associer ces pics aux signaux parasites, qui viennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> sortie<strong>de</strong>s amplificateurs. Afin d’extraire le “signal-utile”, associé à <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> tensioninduite par le champ magnétique, nous avons réalisé un filtrage en fréquence (frequencydomain filtering (FDF)) - <strong>les</strong> pics à 1.33 kHz <strong>et</strong> à 2.66 kHz ont été ôtés du spectre d’unemanière “manuelle”, puis le signal est reconstitué par une transformation <strong>de</strong> Fourierinverse (Inverse Fourier Transform).Les résultats <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te procédure sont présentés sur <strong>la</strong> Figure (6.5). Il est évi<strong>de</strong>ntque le FDF réalisé, réduit <strong>les</strong> variations parasitaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> tensions aux champs forts.Bien que <strong>la</strong> courbe obtenue par le FDF (montrée sur <strong>la</strong> Fig. (6.5) comme courbeb<strong>la</strong>nche) est plus lisse que celui sans FDF (montrée comme courbe noire) pour toutes<strong>les</strong> <strong>de</strong>ux branches d’augmentation <strong>et</strong> <strong>de</strong> diminution du champ magnétique, <strong>les</strong> résultatscorrespondants à <strong>la</strong> montée du champ (plus rapi<strong>de</strong>) contiennent plus <strong>de</strong> fréquencesrésiduel<strong>les</strong> <strong>et</strong>, par conséquence, exigent un FDF plus complèxe (voir l’insert sur <strong>la</strong> Figure(6.5)). Dans ce qui suit nous allons nous concentrer sur <strong>la</strong> partie décroissante duchamp magnétique.120


6.2 Résistance du côté métallique <strong>et</strong> du côté iso<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> transitionmétal-iso<strong>la</strong>nttel-00589730, version 1 - 1 May 2011Power(Usample), a.u.10 -610 -710 -810 -910 -1010 -1110 -1210 -1310 -1410 -1510 -1610 -17T = 8 KT = 10 KT = 20 KT = 30 KT = 40 K1.33 kHz2.66 kHz0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000f, HzFig. 6.4: Spectres <strong>de</strong> fréquence <strong>de</strong>s composantes du signal obtenus auxtempératures différentes. - Les spectres sont obtenus par <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> Fourrier(Discr<strong>et</strong>e Fourier Transform) (échantillonnage <strong>de</strong> l’intervalle - 2·10 −5 s, limite <strong>de</strong> résolutioninférieure - 1.7 Hz).121


6. PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES COUCHESPOLYCRISTALLINES DE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011Usample, VB, Tes<strong>la</strong>4030201000,01480,01440,01400,01360,0132U sample , V0,0150,0140,0130,00 0,02 0,040,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6T = 4,2 Ktime, snonfiltered datafrequency domain filtration results0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6time, sFig. 6.5: Profil du champ magnétique pulsé <strong>et</strong> <strong>la</strong> variation temporelle du signalmesuré sur l’échantillon avant <strong>et</strong> après le FDF. - La température T = 4.2 K.(échantillon : 171005-2)122


6.2 Résistance du côté métallique <strong>et</strong> du côté iso<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> transitionmétal-iso<strong>la</strong>nttel-00589730, version 1 - 1 May 2011R, Ohm18500184001830018200181001800017900sample: 171005_2 (SnO 2)file: 180106_T1d8K_compareT = 1,8 Kwithout freq.domain filteringwith freq. domain filtering0 10 20 30 40B (T)Fig. 6.6: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 en fonctiondu champ magnétique (T = 1.8 K ; échantillon : 171005-2). - Les pointesnoires sont <strong>les</strong> résultats obtenus sans le FDF. Les pointes rouges - avec le FDF.123


6. PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES COUCHESPOLYCRISTALLINES DE DIOXYDE D’ÉTAINLa Figure (6.6) présente <strong>les</strong> données expérimenta<strong>les</strong> sous forme <strong>de</strong> courbes calculéespar <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindres carrés avec <strong>les</strong> barres d’erreurs correspondantes,ces <strong>de</strong>rnières représentant <strong>les</strong> écart-types (SD) <strong>de</strong> valeurs moyennes ( nous soulignonsque le calcul par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> moindres carrés a été réalisée avant (carrés remplis -Fig. (6.6)) <strong>et</strong> après (cerc<strong>les</strong> vi<strong>de</strong>s - Fig. (6.6)) le FDF <strong>et</strong> ne concerne pas le filtragelui-même. Ce<strong>la</strong> illustre <strong>la</strong> reproductibilité du comportement attendu <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance <strong>et</strong><strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s déviations standard. ) :SD = √ V ar, (6.2)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011V ar = 1 ∑i=n(X i −n − 1¯X) 2 , (6.3)i=1où ¯X est <strong>la</strong> valeur moyenne, calculée sur n échantillons (n =80 pour <strong>les</strong> donnéesprésentées sur <strong>la</strong> Figure (6.6)).On peut voir qu’après le FDF <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> magnétorésistance reproduit le comportementattendu. De surcroît, <strong>les</strong> écart-types, calculés après le filtrage, sont beaucoup plusp<strong>et</strong>its que ceux <strong>de</strong> données non-filtrées <strong>et</strong> ils ne dépen<strong>de</strong>nt pas du champ magnétique.Les mêmes résultats ont été obtenus dans toutes <strong>la</strong> gamme T = 1.8 - 40 K (voir Figures(6.7), (6.9) - (6.10)).La Figure (6.8) présente <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong>s écart-types ( qui correspon<strong>de</strong>nt auxvaleurs moyennes du signal non-filtré ) en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> dérivée ∂B/∂t du champmagnétique. Il est évi<strong>de</strong>nt que <strong>les</strong> déviations atteignent leurs valeurs maxima<strong>les</strong> quand <strong>la</strong>vitesse du changement du champ magnétique ∂B/∂t est maximale, <strong>la</strong> dépendance totaleétant linéaire. Ce<strong>la</strong> confirme que le flux magnétique, qui varie rapi<strong>de</strong>ment pendant <strong>la</strong>montée du champ, induit <strong>de</strong>s tensions parasitaires qui doivent être exclues afin d’obtenirle signal-utile.En conclusion, nous constatons que le FDF correctement appliqué (sans implémentation<strong>de</strong>s techniques spécia<strong>les</strong> d’acquisition <strong>de</strong>s données) perm<strong>et</strong> d’obtenir <strong>de</strong>s résultats fiab<strong>les</strong>pour l’analyse physique.Conclusions : nous avons considéré <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’expériences sous champs magnétiquespulsés ainsi que <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> magnétorésistance pour <strong>les</strong> couches polycristallines<strong>de</strong> SnO 2 . A basse température <strong>la</strong> magnétorésistance est négative <strong>et</strong> montre124


6.2 Résistance du côté métallique <strong>et</strong> du côté iso<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> transitionmétal-iso<strong>la</strong>nt16100tel-00589730, version 1 - 1 May 2011R, Ohm16000159001580015700156001550015400sample: 171005_2 (SnO 2)file: 180109_T3K_compareT = 3 Kwithout freq. domain filteringwith freq. domain filtering5 10 15 20 25 30 35 40 45B, Tes<strong>la</strong>Fig. 6.7: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 en fonctiondu champ magnétique (T = 3 K ; échantillon : 171005-2). - Les pointes noiressont <strong>les</strong> résultats obtenus sans le FDF. Les pointes rouges - avec le FDF.125


6. PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES COUCHESPOLYCRISTALLINES DE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011SD/SD(0) [%]16001400120010008006004002000-200-400 -300 -200 -100 0dB/dt, Tes<strong>la</strong>/sT = 8 KT = 10 KT = 20 KT = 30 KT = 40 KFig. 6.8: Dépendances <strong>de</strong>s écart-types <strong>de</strong>s valeurs moyens <strong>de</strong> <strong>la</strong> tension surl’échantillon en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> vitesse du changement du champ magnétique.(échantillon : 171005-2). -126


6.2 Résistance du côté métallique <strong>et</strong> du côté iso<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> transitionmétal-iso<strong>la</strong>nttel-00589730, version 1 - 1 May 2011R, Ohm9200900088008600without FFT-filteringFFT-filteringsample: 171005_2 (SnO 2)file: 190109_T20_compareT = 20 K0 3 6 9 12 15B, Tes<strong>la</strong>Fig. 6.9: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 en fonctiondu champ magnétique (échantillon : 171005-2). - Les points noirs sont <strong>les</strong>résultats obtenus sans le FDF. Les points rouges - avec le FDF.127


6. PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES COUCHESPOLYCRISTALLINES DE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011R, Ohm900088008600840082008000without freq. domain filteringwith freq. domain filteringsample: 171005_2 (SnO 2)file: 190113_T30K_compareT = 30 K0 10 20 30 40B, Tes<strong>la</strong>Fig. 6.10: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 enfonction du champ magnétique (échantillon : 171005-2). - Les points noirs sont <strong>les</strong>résultats obtenus sans le FDF. Les points rouges - avec le FDF.128


6.2 Résistance du côté métallique <strong>et</strong> du côté iso<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> transitionmétal-iso<strong>la</strong>ntun comportement non-attendu. Le raison <strong>de</strong> ce comportement sera le suj<strong>et</strong> du Chapitre7.tel-00589730, version 1 - 1 May 2011129


6. PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DES COUCHESPOLYCRISTALLINES DE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011130


7tel-00589730, version 1 - 1 May 2011La <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong>l’interaction électron-électrondans <strong>les</strong> couches polycristallines<strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> d’étain7.1 Les métho<strong>de</strong>s d’extraction <strong>de</strong>s corrections à <strong>la</strong> conductivité,issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’interactionélectron-électronNous avons vu que <strong>les</strong> corrections à <strong>la</strong> conductivité, issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong><strong>de</strong> l’interaction électron-électron, montrent parfois <strong>les</strong> mêmes dépendances en fonction<strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> du champ magnétique (voir Section (4.5)). Ceci est dû au fait quedans tous <strong>les</strong> cas, <strong>les</strong> porteurs <strong>de</strong> charge sont diffusés d’une manière cohérente par <strong>les</strong>défauts statiques (dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>) <strong>et</strong> par <strong>les</strong> oscil<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> Frie<strong>de</strong>l(dans le cadre <strong>de</strong> l’interaction électron-électron). La conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohérence <strong>de</strong>phase dans ces processus <strong>de</strong> diffusion mène au phénomène d’interférence quantique,dont on peut observer <strong>les</strong> eff<strong>et</strong>s dans <strong>les</strong> expériences sur <strong>la</strong> conductivité. Afin d’obtenirl’information correcte sur <strong>les</strong> paramètres microscopiques, tels que le temps du déphasageτ φ <strong>et</strong> <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> l’interaction F0 σ , il est nécessaire <strong>de</strong> savoir extraire <strong>les</strong> différentescontributions à <strong>la</strong> conductivité données par <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électronélectron.131


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAINOnt été proposées différentes métho<strong>de</strong>s d’extraction <strong>de</strong>s contributions au premierordre à <strong>la</strong> conductivité d’un système bi-dimensionel, données par <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>δσ WL1 = δσ WL <strong>et</strong> l’interaction électron-électron δσ EEI1 = δσ ee (voir Tableau (7.1)).Toutes ces métho<strong>de</strong>s sont basées sur <strong>de</strong>ux faits, à savoir– <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivité, due aux interactions électron-électron ne dépendpas du champ magnétique si <strong>la</strong> condition suivante est satisfaite Altshuler & Aronov(1985); Minkov <strong>et</strong> al. (2002, 2010)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011gµ B Bk B T 1, (7.1)où µ B est le magnéton <strong>de</strong> Bohr. C<strong>et</strong>te correction à <strong>la</strong> conductivité prend <strong>la</strong> formeZa<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b)δσ EEI1 = − e22π 2 λ EEI ln( Tτ ) = − e22π 2 [1 + 3(1 − ln(1 + F σ 0 )F σ 0)] ln( ). (7.2)Tτ– l’interaction entre électrons en régime diffusif (Tτ ≪ 1) mène à <strong>la</strong> correction <strong>de</strong><strong>la</strong> seule composante σ xx <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité Altshuler & Aronov (1985); Minkov<strong>et</strong> al. (2010). C<strong>et</strong>te correction ne dépend pas d’un champ magnétique <strong>faible</strong>.Il faut noter qu’au <strong>de</strong>uxième ordre du développement en ǫ pour <strong>les</strong> correction à <strong>la</strong>conductivité δσ 2 , on obtient [Minkov <strong>et</strong> al. (2004, 2010)] :δσ 2 = δσ WL2 + δσ EEI2 + δσ WL×EEI2 , (7.3)où δσ WL×EEI2 est “le terme croisé”, qui désigne l’action réciproque <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong><strong>faible</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’interaction électron-électron. Généralement, ce terme peut contribuer aux<strong>de</strong>ux composantes du tenseur : δσ WL×EEIxx<strong>et</strong> δσxyWL×EEI . Pourtant, δσxyWL×EEI= 0 àchamp magnétique nul B = 0. Si nous supposons, comme Minkov <strong>et</strong> al. (2010), queδσ WL×EEIxy≪ µBδσxxWL×EEI , <strong>la</strong> contribution à <strong>la</strong> conductivité issue <strong>de</strong> l’interaction,donnée par toutes <strong>les</strong> contributions à l’ordre <strong>de</strong>ux, s’écrit :δσ EEIxx =1ρ 2 xx + ρ 2 xy√en(ρ 2 xx + ρ 2 xy)[ρ xx − ρ xy − 1] = δσ1 EEI + δσ2 EEI + δσ2 WL×EEI .ρ xy B(7.4)132


7.1 Les métho<strong>de</strong>s d’extraction <strong>de</strong>s corrections à <strong>la</strong> conductivité, issues <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’interaction électron-électronLa correction δσ EEI2 dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> température d’une manière logarithmique <strong>et</strong> nedépend pas du champ magnétique (comme <strong>la</strong> correction δσ EEI1 ) Baranov <strong>et</strong> al. (2002);Punnoose & Finkel’stein (2005).La correction δσ WL×EEIxxpeut s’exprimer parδσ WL×EEIxx= δσ EEIxx − e22π 2 [1 + 3(1 − ln(1 + F σ 0 )<strong>et</strong> elle a <strong>les</strong> propriétés suivantes [Minkov <strong>et</strong> al. (2010)] :1. δσ WL×EEIxxF σ 0)] ln( ), (7.5)Tτmanifeste un comportement métallique, à savoir : c<strong>et</strong>te correctionaugmente quand <strong>la</strong> température diminue.tel-00589730, version 1 - 1 May 20112. δσxxWL×EEI manifeste un comportement simi<strong>la</strong>ire à celui <strong>de</strong> δσ1 WL (B) dans <strong>la</strong>gamme <strong>de</strong> champ magnétique B < B tr . Pourtant, c<strong>et</strong>te correction a le signecontraire <strong>et</strong> mène à <strong>la</strong> magnétoconductivité négative.3. l’existence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te correction mène à : (i) <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductiviténégative, due à δσ WL1 (B) ; (ii) <strong>la</strong> différence entre <strong>la</strong> pente <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe σ vs lnT<strong>et</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> 1 + λ EEI dans l’expression (7.2) ; (iii) l’apparition <strong>de</strong> l’anomaliedans <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong> R H en fonction <strong>de</strong> B en champ magnétique <strong>faible</strong>.La correction au <strong>de</strong>uxième ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> δσ WL2 manifeste un comportementsimi<strong>la</strong>ire à celui <strong>de</strong> δσ WL1 (B) dans <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong> champ magnétique B < B tr ,mais avec le signe contraire. Ce<strong>la</strong> résulte d’une diminution du paramètre α < 1 dansl’expression <strong>de</strong> Hikami [Hikami <strong>et</strong> al. (1980)] :∆σ WL (B) = δσ WL1 +δσ WL2 +δσ WL×EEI2 = α[Ψ( 1 2 + B φB )−Ψ(1 2 + B trB )−ln( τ τ φ)]. (7.6)De surcroît, <strong>la</strong> correction δσ WL2 ne contribue pas à <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivitéσ en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température T à B = 0. Ceci est dû au fait que δσ WL2 (B = 0) =−δσ WL3 (B = 0) Hikami (1981); Wegner (1979).Il est généralement admis que <strong>les</strong> corrections aux ordres supérieurs, dues à <strong>la</strong> <strong>localisation</strong><strong>faible</strong> (δσ WL2 <strong>et</strong> δσ WL×EEI2 ), ne contribuent pas à l’eff<strong>et</strong> Hall Minkov <strong>et</strong> al.(2010); Shapiro & Abrahams (1981).Dans nos étu<strong>de</strong>s nous avons utilisé <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> I présentée dans le Tableau (7.1),l’utilisation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> étant justifiée par l’utilisation <strong>de</strong> champs magnétiquesintenses.133


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAIN7.2 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron souschamps magnétiques <strong>faible</strong>s7.2.1 La conductivité en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> températur<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011Les Figures (7.1) <strong>et</strong> (7.2) présentent <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong>s résistivités <strong>et</strong> <strong>de</strong>s conductivités,obtenues pour différents échantillons <strong>de</strong> couches <strong>de</strong> SnO 2 , en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>température. On peut voir que ces courbes montrent une <strong>faible</strong> dépendance en fonction<strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> peuvent être ajustées par <strong>les</strong> expressions inhérentes à <strong>la</strong> <strong>localisation</strong><strong>faible</strong> dans <strong>les</strong> systèmes bi-dimensionnels. Dans <strong>les</strong> chapitres précé<strong>de</strong>nts, nousavons vu que <strong>les</strong> interactions électron-électron <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> mènent aux correctionsà <strong>la</strong> conductivité qui ont <strong>la</strong> même dépendance en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température(voir discussion dans <strong>les</strong> Sections (7.1) <strong>et</strong> (4.5)). Afin d’extraire ces contributions <strong>et</strong> <strong>les</strong>analyser séparément, nous avons utilisé <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> I, présentée dans le Tableau (7.1).La Figure (7.3) présente <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température,obtenues en champ magnétique <strong>faible</strong>. On peut voir que <strong>les</strong> courbes préservent <strong>la</strong>dépendance logarithmique en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température 1/R ∝ lnT, impliquant que <strong>la</strong>correction à <strong>la</strong> conductivité est essentiellent due à l’interaction entre <strong>les</strong> électrons. Afind’obtenir l’information sur <strong>les</strong> paramètres microscopiques, qui caractérisent l’interactionentre électrons, analysons d’abord <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> σ(T) en champ magnétiqueB ≫ B tr (voir Tableau (7.1), métho<strong>de</strong> I). Nous avons estimé <strong>la</strong> valeur du paramètreB tr = /(2el 2 )=0.34 Tes<strong>la</strong> en utilisant <strong>les</strong> expressionsσ D = πG 0 k F l,k F = √ 4πn s ,pour <strong>la</strong> conductivité <strong>de</strong> Dru<strong>de</strong> σ D , <strong>et</strong> en supposant que <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> σ D soit <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>conductivité à haute température (n s ≈ 6.2·10 12 cm −2 , k F ≈ 8.9·10 8 m −1 ) [Dauzhenka<strong>et</strong> al. (2011)].Pour un champ magnétique B ∼ 10 Tes<strong>la</strong> ≫ B tr =0.34 Tes<strong>la</strong> <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong>conductivité, issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>, doit être complètement supprimée. La Figure(7.4) présente <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité en fonction du paramètre k B Tτ/134


7.2 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champsmagnétiques <strong>faible</strong>sà B = 10 Tes<strong>la</strong>, où k B est <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> Boltzmann <strong>et</strong> τ est le temps entre <strong>les</strong> diffusionsé<strong>la</strong>stiques (pour l’estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur du paramètre τ - voir l’analyse <strong>de</strong>magnétoconductivité en champs magnétiques intenses présenté ci-<strong>de</strong>ssous). La lignerouge dans <strong>la</strong> Figure (7.4) est le résultat <strong>de</strong> l’ajustement <strong>de</strong> l’expression (7.2) auxdonnées expérimenta<strong>les</strong>. Nous avons obtenu pour le paramètre λ EEI = λ = 0.6. Enutilisant l’expression (7.2), nous avons estimé <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> l’interactiondans <strong>la</strong> voie “tripl<strong>et</strong>”F0 σ = −0.2 <strong>et</strong>, en utilisant expression (4.131), <strong>la</strong> valeur duparamètre <strong>de</strong> gaz r s = 0.6 [Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)].tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Les valeurs <strong>de</strong>s paramètres microscopiques F0 σ <strong>et</strong> r s sont en bon accord avec <strong>les</strong>résultats rapportés pour d’autres systèmes bi-dimensionnels désordonnés Minkov <strong>et</strong> al.(2003, 2009); Za<strong>la</strong> <strong>et</strong> al. (2001b).1/R (e 2 /h)2,22,01,81,61,430000250002000015000R, Ohm0 10 20 30 40T, K1,21,00,82,72 7,39 20,09 54,60T, KFig. 7.1: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistivité en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température d’unecouche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 . (échantillon : 1) - La figure principale <strong>et</strong> l’insert présentent<strong>les</strong> mêmes données. La ligne rouge est un gui<strong>de</strong> pour <strong>les</strong> yeux.135


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011R/R(300K)1.61.41.21.0R (Ohm)150012003 7 20 55 148T (K)0 50 100 150 200 250 300T (K)Fig. 7.2: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistivité en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température d’unecouche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 (échantillon : sample280308-1b-polikor). - La figureprincipale <strong>et</strong> l’insert présentent <strong>les</strong> mêmes données. La ligne rouge est un gui<strong>de</strong> pour <strong>les</strong>yeux. Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)136


7.2 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champsmagnétiques <strong>faible</strong>stel-00589730, version 1 - 1 May 2011-1 )1/R (8.0x10 -47.2x10 -4transver. 0.1 T6.4x10 -45.6x10 -41 10T (K)longitud. 0.1 Ttransver. 0.2 Tlongitud. 0.2 Ttransver. 0.3 Tlongitud. 0.3 TFig. 7.3: Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température, obtenuesà champ magnétique fixé. (échantillon : sample280308-1b-polikor) - Les courbesforment <strong>de</strong>ux groupes à l’égard <strong>de</strong> l’orientation du champ magnétique par rapport au p<strong>la</strong>n<strong>de</strong> <strong>la</strong> couche. Le courant électrique est perpendicu<strong>la</strong>ire au champ magnétique. Dauzhenka<strong>et</strong> al. (2011)137


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011(G 0)14.013.613.2sample: 210308_1bB = 10 Tes<strong>la</strong>T=2 K10 -2 10 -1Tput p=0; then=0.59T=10 KFig. 7.4: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température k B Tτ/d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 à B = 10 Tes<strong>la</strong> (échantillon : 210308-1b).- G 0 = e 2 /(2π 2 ). La ligne rouge est le résultat d’ajustement <strong>de</strong> l’expression (7.2) auxdonnées expérimenta<strong>les</strong>. Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)138


7.2 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champsmagnétiques <strong>faible</strong>s7.2.2 La conductivité en fonction du champ magnétiqu<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011La Figure (7.5) présente <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétorésistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong> SnO 2 en fonction du champ magnétique. On remarque que <strong>la</strong> magnétorésistanceest négative (MRN) dans toute <strong>la</strong> gamme du champ magnétique appliqué. Généralement,<strong>la</strong> magnétorésistance négative peut être observée en régime <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong> enrégime <strong>de</strong> forte <strong>localisation</strong>. Les nombreuses étu<strong>de</strong>s menées sur <strong>les</strong> propriétés électroniquesont révélé que pour <strong>les</strong> systèmes fortement désordonnés il est difficile <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>sconclusions définitives en s’appuyant sur <strong>la</strong> seule dépendance en température <strong>de</strong> <strong>la</strong>résistance ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductance Minkov <strong>et</strong> al. (2002, 2003); Niimi <strong>et</strong> al. (2010). Nousallons, donc, analyser <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux régimes <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>.Régime <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> forte. En régime <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> forte, <strong>les</strong> états électroniquessont tous localisés <strong>et</strong> le transport <strong>de</strong> charge se fait par sauts entre ces états localisés[Agrinskaya <strong>et</strong> al. (2010); Nguyen <strong>et</strong> al. (1985a,b); Shklovskii & Efros (1984); Shklovskii& Spivak (1991)]. Dans ce cas <strong>la</strong> MRN est due à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s diffusions <strong>de</strong>sélectrons par <strong>les</strong> barrières aux sites intermédiaires <strong>et</strong> à l’interférence <strong>de</strong>s trajectoiresdifférentes [Nguyen <strong>et</strong> al. (1985a,b)]. Le résultat est que <strong>la</strong> MRN se manifeste par unedépendance linéaire en fonction du champ magnétique (aux valeurs intermédiaires duchamp magnétique) avec une saturation aux champs forts Agrinskaya <strong>et</strong> al. (2010)B sat =Φ 02πR 3/2(7.16)hξ1/2,où R h - est <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s sauts (notons que dans <strong>la</strong> Section (3.4.1.3) nous avons utilisét pour désigner <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>s sauts ; alors R h ≡ t), ξ - est <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong>,Φ 0 - est le flux magnétique élémentaire.Un autre mécanisme <strong>de</strong> magnétorésistance en régime <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> forte est liéau rétrécissement <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s localisées, induit par le champ magnétiqueShklovskii & Efros (1984). Ce mécanisme conduit à une magnétorésistance positive(MRP). Ainsi, <strong>les</strong> MRN <strong>et</strong> MRP peuvent être observées dans ce régime, menant à unminimum sur <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétorésistance en fonction du champ magnétique (àune certaine valeur du champ B min ).Agrinskaya <strong>et</strong> al. (1995, 2010) ont montré que dans <strong>les</strong> systèmes 3D <strong>la</strong> MRN estsupprimée quand <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> température fait passer le transport <strong>de</strong> charge d’un139


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011régime <strong>de</strong> VRH <strong>de</strong> type Mott à un régime <strong>de</strong> type Efros-Shklovskii (ES). Les valeurs <strong>de</strong>B min diminuent avec <strong>la</strong> température pendant ce crossover. En même temps, l’amplitu<strong>de</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> MRN augmente avec <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> température dans le cas <strong>de</strong> conductionpar sauts <strong>de</strong> type Mott, <strong>et</strong> elle diminue dans le cas <strong>de</strong> conduction par sauts <strong>de</strong> type ESAgrinskaya <strong>et</strong> al. (2010). Dans notre cas <strong>la</strong> Figure (7.5) montre que l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>MRN augmente avec <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> température. Ce<strong>la</strong> exlue le VRH <strong>de</strong> type ESsur <strong>les</strong> états situés dans un gap <strong>de</strong> Coulomb. Afin <strong>de</strong> vérifier <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s sauts d<strong>et</strong>ype Mott, on pourrait déterminer <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong>s paramètres B sat (T) <strong>et</strong> B min (T)en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> <strong>les</strong> comparer avec cel<strong>les</strong> prédites par Agrinskaya <strong>et</strong> al.(2010) (B sat ∝ T 1/2 , B min ∝ T 7/6 ). Malheureusement, nos données ne nous fournissentpas <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> conclure définitivement quant aux dépendances <strong>de</strong> ces paramètresen fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température.Une autre possibilité <strong>de</strong> vérifier <strong>la</strong> présence du mécanisme <strong>de</strong> sauts entre étatslocalisés est <strong>de</strong> réaliser l’analyse simi<strong>la</strong>ire à celle proposée par Choy <strong>et</strong> al. (2008). SelonChoy <strong>et</strong> al. (2008); Lerner & Imry (1995); Medina <strong>et</strong> al. (1990), le champ magnétiqueaugmente effectivement <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> (ξ) <strong>et</strong>, par conséquent, on observe<strong>la</strong> MRN (voir <strong>la</strong> discussion dans (3.4.1.3)). Dans ce cas on suppose que l’eff<strong>et</strong> principaldu champ magnétique est le changement <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> sans influencesur <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s états, <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> températureétant [Choy <strong>et</strong> al. (2008)]∆ln[R(B)] ∝ T −1/α√ B (7.17)où α - est l’exposant caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi décrivant le VRH (α = 4 pour <strong>la</strong> loi<strong>de</strong> Mott ; α=2 pour <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> Efros <strong>et</strong> Shklovskii). En suivant c<strong>et</strong>te analyse, <strong>la</strong> Figure(7.6) présente <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> racine carré du champmagnétique ( √ B) pour différentes températures. On constate que le comportement<strong>de</strong>s régions où ln[R(B)] ∝ √ B est complètement différent <strong>de</strong> celui rapporté par Choy<strong>et</strong> al. (2008), à savoir - ces régions rétrécissent avec <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> lecomportement non-linéaire <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus prononcé. De surcroît, <strong>la</strong> dépendanceen fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong>s pentes <strong>de</strong>s droites sur <strong>la</strong> Figure (7.6) ne montrepas un comportement en T −1/2 (c<strong>et</strong>te dépendance se comporte comme si α = 68 dansexpression (7.17)). Ces résultats, alliés à <strong>la</strong> <strong>faible</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance en fonction<strong>de</strong> <strong>la</strong> température (voir Figure (7.2)), suggèrent que, soit il y a certaines particu<strong>la</strong>ritésqui ne sont pas prises en compte dans le modèle <strong>de</strong> MRN en régime <strong>de</strong> forte <strong>localisation</strong>,140


7.2 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champsmagnétiques <strong>faible</strong>ssoit notre système se comporte comme un système en régime <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>[Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)].tel-00589730, version 1 - 1 May 2011R/R 00.00-0.02-0.042 K3 K4 K5 K6 K8 KR/R 00.00-0.01-0.02-0.030.0 0.5 1.0 1.5 2.00 5 10 15 20B (T)B (T)Fig. 7.5: Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétorésistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2en fonction du champ magnétique (échantillon : 210308-1b). - L’insert présente<strong>les</strong> mêmes courbes à <strong>de</strong>s champs magnétiques plus <strong>faible</strong>s. La magnétorésistace négativ<strong>et</strong>raduit <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s d’interférence quantique <strong>et</strong> un déphasage <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s électroniques, induitpar le champ magnétique. [Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)]Régime <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong>. La Figure (7.7) présente <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong><strong>la</strong> conductivité en fonction du champ magnétique. Les lignes soli<strong>de</strong>s noires sont <strong>les</strong>résultats du “fit”<strong>de</strong>s données expérimenta<strong>les</strong> par “l’expression <strong>de</strong> Hikami”Hikami <strong>et</strong> al.(1980)∆σ(B)G 0= α[Ψ( 1 2 + B φB ) − Ψ(1 2 + B trB ) − ln( τ τ φ)], (7.18)où G 0 = e 2 /(2π 2 ), α - est le paramètre dans l’équation du groupe <strong>de</strong> renormalisation(α=1 <strong>et</strong> α=0 pour <strong>les</strong> symétries orthogona<strong>les</strong> <strong>et</strong> unitaires d’un Hamiltonien désordonnérespectivement), Ψ(x) - est <strong>la</strong> fonction di-gamma, B φ = /(4eDτ φ ) <strong>et</strong> B tr = /(4eDτ)sont <strong>les</strong> valeurs caractéristiques du champ magnétique, τ φ - est le temps du déphasage<strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s électroniques.141


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011ln(R (Ohm/ ))8.88.88.72 K3 K4 K5 K6 K8 KSlope-0.01-0.02-0.03-0.040.6 1.2 1.80 1 2 3B 1/2 (T 1/2 )ln(T, K)Fig. 7.6: Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétorésistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2en fonction du champ magnétique (échantillon : 210308-1b). - Les mêmes donnéesque dans <strong>la</strong> Figure (7.5). Les lignes soli<strong>de</strong>s montrent <strong>la</strong> gamme du champ magnétique oùln(R) ∝ √ B. L’insert présente <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong>s pentes <strong>de</strong> ces lignes en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>température (en accord avec Choy <strong>et</strong> al. (2008)). [Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)]142


7.2 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champsmagnétiques <strong>faible</strong>stel-00589730, version 1 - 1 May 2011/G 00.60.50.40.30.20.10.0L (nm)15014013012011010090L ~T -1/22 3 4 5 6 7 8 910T (K)T = 2 KT = 3 KT = 4 KT = 5 KT = 8 K0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2B (T)Fig. 7.7: Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance d’une couche granu<strong>la</strong>ire enfonction du champ magnétique (échantillon : 210308-1b). - G 0 = e 2 /(2π 2 ). Lescourbes soli<strong>de</strong>s noires sont <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> l’ajustement, obtenus avec expression (7.18).L’insert présente <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur du déphasage L φ (T), déduite <strong>de</strong>s résultatsdu “fit”. [Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)]143


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011D’après <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> “fit”, nous pouvons déduire <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueurcaractéristique du déphasage en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température L φ (T) = √ Dτ φ <strong>et</strong> le tempsdu déphasage τ φ (T) (voir l’insert <strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure (7.7)), qui donnent l’information sur lemécanisme du déphasage qui domine dans le système. On remarque que L φ (T) ∝ T −1/2(τ φ (T) ∝ T −1 ); une telle dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur du déphasage en fonction <strong>de</strong><strong>la</strong> température signifie que <strong>les</strong> diffusions électron-électron incluant un <strong>faible</strong> transfertd’énergie sont responsab<strong>les</strong> du déphasage [Altshuler & Aronov (1985)]. Dans <strong>les</strong> procedures<strong>de</strong> “fit”par l’expression (7.18), nous avons utilisé α <strong>et</strong> B φ comme <strong>les</strong> paramètresajustab<strong>les</strong>, <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> B tr étant fixée à 0.34 Tes<strong>la</strong> [Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)].La Figure (7.8) présente <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance ∆σ/σ 0 ≡(σ(B) − σ(B = 0))/σ(B = 0) en fonction du champ magnétique, obtenues à différentestempératures fixées. On remarque que <strong>la</strong> magnétoconductance reste positive dans toute<strong>la</strong> gamme du champ magnétique appliqué, l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te magnétoconductancediminuant avec l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> température. La Figure (7.9) présente dans <strong>les</strong>coordonnées ∆σ/G 0 vs B/B φ <strong>les</strong> mêmes données expérimenta<strong>les</strong> que <strong>la</strong> Figure (7.8).C<strong>et</strong>te forme <strong>de</strong> présentantion a été utilisée pour <strong>la</strong> première fois par Bergmann (1982a,b)<strong>et</strong>, par <strong>la</strong> coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s courbes obtenues à différentes températures, elle justifie <strong>la</strong>procédure <strong>de</strong> “fit”. L’insert dans <strong>la</strong> Figure (7.9) présente <strong>la</strong> dépendance du paramètreα en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température, qui se trouve être en bon accord avec <strong>la</strong> prédiction<strong>de</strong> Minkov <strong>et</strong> al. (2004), établie pour <strong>les</strong> systèmes désordonnés en régime d’iso<strong>la</strong>nt<strong>faible</strong>. Ces résultats corroborent l’hypothèse que nos échantillons fortementdésordonnés se trouvent du côté métallique <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt,au voisinage <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te transition.La Figure (7.10) présente <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong>s magnétoconductivités <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux échantillonsen fonction du champ magnétique. Les valeurs l φ /l ≡ L φ (T)/l (où l est le libre parcoursmoyen), indiquées du côté droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure (7.10) justifient l’applicabilité <strong>de</strong> l’approximation<strong>de</strong> diffusion pour chaque échantillon à chaque température. Plus gran<strong>de</strong> est <strong>la</strong>valeur du paramètre L φ /l, mieux l’approximation <strong>de</strong> diffusion est justifiée. Plus p<strong>et</strong>iteest le valeur <strong>de</strong> ce paramètre, plus l’échantillon ♯ 1 est désordonné <strong>et</strong>, par conséquent,plus l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductivité est gran<strong>de</strong> à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong><strong>la</strong> correction issue <strong>de</strong> l’interaction électron-électron, qui conduit à l’augmentation <strong>de</strong>magnétoconductivité à fort champ magnétique Gornyi & Mirlin (2003, 2004).144


7.2 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champsmagnétiques <strong>faible</strong>s76tel-00589730, version 1 - 1 May 2011 [%]543210TT = 6 KT = 7 KT = 8 KT = 10 KT = 12 KT = 14 KT = 16 KT = 18 KT = 20 KT = 25 KT = 30 K-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 14B, Tes<strong>la</strong>Fig. 7.8: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>SnO 2 en fonction du champ magnétique (échantillon : 1). - La magnétoconductancepositive implique <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s d’interférence quantique <strong>et</strong> du déphasage <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>sélectroniques, causés par le champ magnétique.145


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAIN3,02,52,0tel-00589730, version 1 - 1 May 2011G 01,51,00,50,0-0,50,0820,0800,0780,0760,0740,072T, KT = 6 KT = 7 KT = 8 KT = 10 KT = 12 KT = 14 KT = 16 KT = 18 KT = 20 KT = 25 KT = 30 K5 10 15 20 25-1,0-150 -100 -50 0 50 100 150B/B Fig. 7.9: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>SnO 2 en fonction du champ magnétique normalisé (échantillon : 1). - G 0 =e 2 /(2π 2 ), B φ = /(4eDτ φ ). La ligne rouge est le résultat <strong>de</strong> l’ajustement <strong>de</strong> l’expression(7.18) aux données expérimenta<strong>les</strong>.146


7.2 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champsmagnétiques <strong>faible</strong>stel-00589730, version 1 - 1 May 2011h/e 220T = 4 K # 1T = 6 K # 1T = 10 K # 1T = 4 K # 2T = 6 K # 2T = 10 K # 2-0.3 0.0 0.3B/B trl /l=17l /l=15l /l=13.7l /l=21l /l=16l /l=15Fig. 7.10: Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux couches granu<strong>la</strong>ires<strong>de</strong> SnO 2 en fonction du champ magnétique normalisé (échantillons :sample280308-1b-polikor (♯ 1) <strong>et</strong> 210308-1b (♯ 2)). - B tr = /(4eDτ). Les courbesforment <strong>de</strong>ux groupes correspondants à chaque échantillon. Les valeurs l φ /l ≡ L φ (T)/ljustifient l’applicabilité <strong>de</strong> l’approximation <strong>de</strong> diffusion pour chaque échantillon à chaqu<strong>et</strong>empérature.147


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAIN7.2.3 Les temps du déphasage <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohérence <strong>de</strong> phaseLa Figure (7.11) présente <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur du déphasage en fonction <strong>de</strong><strong>la</strong> température, obtenue d’après l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductivité. Une telle formefonctionnelle, L φ (T) = √ Dτ φ ∝ T −1/2 , est inhérente aux systèmes bi-dimensionnels oùle déphasage se réalise via <strong>les</strong> diffusions électron-électron impliquant un p<strong>et</strong>it transfert<strong>de</strong> l’énergie [Altshuler & Aronov (1985); Altshuler <strong>et</strong> al. (1982); Rammer (2007)]tel-00589730, version 1 - 1 May 20111τ φ=T2πν 2 D ln(πDν 2), (7.19)où ν 2 est <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité d’états dans un système désordonné bi-dimensionnel, D est <strong>la</strong>constante <strong>de</strong> diffusion.L , m2,2x10 -72,0x10 -71,8x10 -71,6x10 -71,4x10 -71,2x10 -71,0x10 -78,0x10 -86,0x10 -84,0x10 -80,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50 0,55T -1/2 , K -1/2Fig. 7.11: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur du déphasage dans une couche granu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong> SnO 2 en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température (échantillon : 1). - La dépendance estprésentée dans <strong>la</strong> gamme T = 4 - 50 K.Les mêmes résultats ont été obtenus pour <strong>les</strong> autres échantillons (voir Figures (7.12)<strong>et</strong> (7.13)).La Figure (7.13) présente <strong>la</strong> dépendance en température du temps du déphasage,obtenue d’après l’analyse <strong>de</strong> magnétoconductivité d’un autre échantillon. On remarqueque <strong>les</strong> points représentant <strong>les</strong> valeurs <strong>de</strong> τ φ aux températures T =12, 14, 16 <strong>et</strong> 20 Ksont caractérisés par <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s barres d’erreurs. Ces erreurs sont une conséquence <strong>de</strong>148


7.2 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champsmagnétiques <strong>faible</strong>stel-00589730, version 1 - 1 May 2011L , m7.0x10 -86.0x10 -85.0x10 -84.0x10 -83.0x10 -82.0x10 -8T = 40 KT = 1.8 Ksample: 121005_20.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8T -0.56 , K -0.56Fig. 7.12: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur du déphasage dans une couche granu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong> SnO 2 en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température (échantillon : 121005-2). - La dépendanceest présentée dans <strong>la</strong> gamme T = 1.9 - 50 K. Les lignes rouges <strong>et</strong> noires sont <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>spour <strong>les</strong> yeux.149


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAIN<strong>la</strong> non adéquation <strong>de</strong> l’approximation <strong>de</strong> diffusion quand, aux températures élevées, <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion L φ /l = τ φ /τ <strong>de</strong>vient p<strong>et</strong>ite.tel-00589730, version 1 - 1 May 2011, s5.0x10 -124.0x10 -123.0x10 -122.0x10 -121.0x10 -12Ln[ -1 , s -1 ]28.027.326.625.9T=2 KT=10 K1 2Ln[T,K]30.00 5 10 15 20 25T (K)Fig. 7.13: Dépendance du temps <strong>de</strong> déphasage dans une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>SnO 2 en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température (échantillon : 280308-1b-polikor). - L’insertprésente <strong>les</strong> mêmes données que <strong>la</strong> Figure principale en coordonnées logarithmiques.7.3 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron souschamp magnétique intense7.3.1 La <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> au passage vers le régime ballistique souschamp magnétique intenseLa Figure (7.14) présente <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductivité en fonction<strong>de</strong> <strong>la</strong> température dans une <strong>la</strong>rge gamme du champ magnétique. On remarque qu’àchamp magnétique élevé ces dépendances ressemblent à cel<strong>les</strong> obtenues théoriquementpar Dyakonov (1994); Zduniak <strong>et</strong> al. (1997); . Si on présente ces courbes en coordonnées150


7.3 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champmagnétique intense∆σ/G 0 versus ln(B/B φ ), el<strong>les</strong> se chevauchent (ce que nous avons récemment observéDauzhenka <strong>et</strong> al. (2010) ; voir Figure (7.15)). Les lignes soli<strong>de</strong>s noires sur c<strong>et</strong>te Figure(7.14) sont <strong>les</strong> extensions <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> “fit”, obtenues avec l’Eq. (7.18), aux champsmagnétiques élevés. On peut constater que ces courbes noires s’écartent <strong>de</strong>s données<strong>de</strong> magnétoconductivité aux champs élevés. La ligne soli<strong>de</strong> rouge sur <strong>la</strong> Figure (7.14)présente le comportement asymptotique <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductivité (pour B ≫ B tr ),décrite par Dyakonov (1994); Zduniak <strong>et</strong> al. (1997) :tel-00589730, version 1 - 1 May 2011√∆σ(B) Btr= −7.74G 0 B , (7.20)où B tr = 0.34 Tes<strong>la</strong> (échantillon : 210308-1b) [Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)].Notons que <strong>les</strong> données présentées sur <strong>la</strong> Figure (7.14) peuvent aussi être ajustéespar l’expression qui décrit <strong>les</strong> corrections issues <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons dans<strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper [Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982)], soutenant <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> Gornyi(2001); Groshev & Novokshonov (2000) qui suggèrent que le cooperon préserve sa formedans toute <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong>s champs magnétiques c<strong>la</strong>ssiquement forts (l < R c , R c étantle rayon cyclotron). Par contre, nous n’avons pas considéré <strong>la</strong> non-localité spatiale <strong>et</strong>√temporelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> diffusion dans le régime ballistique (l >eB ) suggéréepar Gornyi (2001); Groshev & Novokshonov (2000).Nous avons pour <strong>la</strong> magnétoconductivité :σ xx (B) = σ D xx(B) + ∆σ WLxx (B) + ∆σ EEIxx (B) (7.21)oùσ D xx(B) =σ 01 + (ω c τ) 2 (7.22)est <strong>la</strong> conductivité <strong>de</strong> Dru<strong>de</strong> en présence du champ magnétique, <strong>et</strong> ω c = eBmest ∗<strong>la</strong> pulsation cyclotron; m ∗ est <strong>la</strong> masse effective. A fort champ magnétique, quandB ≫ k B T/(4eD) (B ≫ B tr ) <strong>et</strong> quand <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> à <strong>la</strong>magnétoconductivité est supprimée (∆σ WLxx (B) = 0) :∆σxxEEI (B)G 0= ln[1 + λ 0 ln(ε 0 τ)1 + λ 0 ln( ε 0τ B tr(7.23)h B)]151


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011/G 00.60.50.40.30.20.1T = 5 KT = 6 KT = 8 KT = 10 K-7.74(B/B tr) -1/20.00.1 1 10 100B (T)Fig. 7.14: Dépendances <strong>de</strong> magnétoconductivité d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>SnO 2 en fonction du champ magnétique. (échantillon : 210308-1b). - G 0 =e 2 /(2π 2 ). Les lignes soli<strong>de</strong>s noires sont <strong>les</strong> extrapo<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>s courbes présentées sur<strong>la</strong> Figure (7.7), qui correspon<strong>de</strong>nt à <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> (voir Eq.(7.18)). La ligne rouge présente le comportement asymptotique <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductivité(à B ≫ B tr ), décrit par l’Eq. (7.20). [Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)]152


7.3 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champmagnétique intens<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011G 032101540152015001480146014401420140013801360R, Ohm0 10 20 30 40 50B, Tes<strong>la</strong>0,1 2,7 54,6 1096,6B/Bhigh fieldB>>B trT = 4 KT = 6 KT = 10 KT = 15 KT = 20 KT = 30 KFig. 7.15: Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductivité d’une couche granu<strong>la</strong>ire<strong>de</strong> SnO 2 en fonction du champ magnétique normalisé (échantillon : 2). -B φ = /(4eDτ φ ), G 0 = e 2 /(2π 2 ). Les courbes obtenues aux températures différentesse chevauchent. L’insert présente <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistivité en fonction du champmagnétique, obtenues pour le même échantillon. [Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2010)]153


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAINpour <strong>les</strong> systèmes bi-dimensionnels Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982). Dans l’Eq. (7.23)λ 0 > 0 - est <strong>la</strong> constante adimensionnelle <strong>de</strong> l’interaction, ε 0 - est le paramètre <strong>de</strong> cutoff(ε 0 ≈ ε F , ε F est l’énergie <strong>de</strong> Fermi), τ - est le temps entre <strong>les</strong> collisions é<strong>la</strong>stiques.0.6T = 5 KT = 6 KT = 8 KT = 10 K-7.74(B/B tr) -1/2EEItel-00589730, version 1 - 1 May 2011/G 00.41 Tes<strong>la</strong>B=B trWL0.20.00.1 1 10 100Bh/(B trFig. 7.16: Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductivité d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong>SnO 2 en fonction du champ magnétique. (échantillon : 210308-1b). - Les mêmesdonnées que sur <strong>la</strong> Figure (7.14). G 0 = e 2 /(2π 2 ). La ligne soli<strong>de</strong> bleue est l’extrapo<strong>la</strong>tiondu résultat <strong>de</strong> “fit”<strong>de</strong> l’Eq. (7.18) aux champs magnétiques élevés. La ligne soli<strong>de</strong> rougeest le résultat du “fit”<strong>de</strong> l’Eq. (7.23) à B > 1 Tes<strong>la</strong>. La ligne soli<strong>de</strong> noire présente lecomportement asymptotique <strong>de</strong> magnétoconductivité (à B ≫ B tr ), décrit par l’Eq. (7.20).[Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)]Sur <strong>la</strong> Figure (7.16) <strong>les</strong> mêmes courbes que sur <strong>la</strong> Figure (7.14) sont présentéesen fonction <strong>de</strong> ( BhB trε 0 τ) avec <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> “fit”<strong>de</strong>s expressions (7.21-7.23) (à B >1 Tes<strong>la</strong>). Les lignes soli<strong>de</strong>s noires présentent le comportement asymptotique <strong>de</strong> <strong>la</strong>magnétoconductance (à B ≫ B tr ), décrit par l’Eq. (7.20). La ligne soli<strong>de</strong> bleue estl’extrapo<strong>la</strong>tion du résultat <strong>de</strong> “fit”<strong>de</strong> l’Eq. (7.18) (i<strong>de</strong>m que sur <strong>la</strong> Figure (7.14)) <strong>et</strong> <strong>la</strong>154


7.3 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champmagnétique intens<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011ligne rouge - est le résultat <strong>de</strong> “fit”<strong>de</strong> l’expression (7.23) aux données expérimenta<strong>les</strong>pour B > 1 Tes<strong>la</strong>. On constate que l’Eq. (7.23) donne <strong>de</strong>s résultats raisonnab<strong>les</strong>, <strong>les</strong>paramètres <strong>de</strong> fit λ 0 , ε 0 , τ prenant <strong>les</strong> valeurs 0.1, 59 meV <strong>et</strong> 3.6 · 10 −14 s respectivement[Dauzhenka <strong>et</strong> al. (2011)]. En utilisant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion suivante entre k F <strong>et</strong> ε F :ε F = (k F ) 2 /(2m ∗ ), nous obtenons k F ≈ 5.1 · 10 8 m −1 (<strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse effectiveétant m ∗ ≈ 0.17m e , comme rapporté par Kojima <strong>et</strong> al. (1988); Samson & Fonstad(1973)). En utilisant <strong>la</strong> valeur estimée <strong>de</strong> τ <strong>et</strong> en prenant m ∗ ≈ 0.17m e , nous endéduisons <strong>la</strong> mobilité <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge µ ≈ 300cm 2 /(V s), qui semble être raisonnablepuisque ω c τ > 1 pour B > 26 Tes<strong>la</strong>. La mobilité <strong>et</strong> concentration, obtenuesd’après l’analyse <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> Hall sur un autre échantillon <strong>de</strong> même type, sont µ H ≈ 210cm 2 /(V s) <strong>et</strong> n ≈ 2 · 10 20 cm −3 pour l’épaisseur 20 nm.En prenant <strong>la</strong> vitesse au niveau <strong>de</strong> Fermi υ F <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 5 −10 6 m/s, nous obtenonsk F l ≈ (1.9 - 19) <strong>et</strong> D = υF 2 τ/2 = (1.8 - 180) cm2 /s. Ces valeurs raisonnab<strong>les</strong>pour <strong>les</strong> paramètres <strong>et</strong> <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> “fit”suggèrent que <strong>les</strong> échantillonsétudiés se trouvent du côté métallique <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt <strong>et</strong> quele transport <strong>de</strong> charge est <strong>de</strong> nature diffusive.7.3.2 L’interaction électron-électron sous champ magnétique intenseLa Figure (7.17) présente <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance en fonction du champmagnétique, obtenue pour un échantillon (171005-2) fortement désordonné. Afin d’analyserle comportement inattendu <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance aux champs élevés, nous avons appliquél’analyse initialement proposée par Girvin <strong>et</strong> al. (1982); Houghton <strong>et</strong> al. (1982),développée par <strong>la</strong> suite par Gornyi & Mirlin (2003, 2004), puis appliquée par <strong>de</strong> nombreusesgroupes (voir, par exemple, Olshan<strong>et</strong>skii <strong>et</strong> al. (2006)).La correction à <strong>la</strong> résistance, issue <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons à champmagnétique élevé (mais sous <strong>la</strong> condition ω c τ < 1, Tτ ≪ 1) est donnée par Gornyi& Mirlin (2003, 2004) :δρ xx = δρ F xx + δρ H (ω c τ) 2xx = −ρ 0πk F l G F(Tτ) + (ω cτ) 2πk F l y ln(y)[3 ln(Tτ) + ln(y)], (7.24)4où δρ F xx <strong>et</strong> δρ H xx sont <strong>les</strong> contributions d’échange (l’interaction “d’échange”) <strong>et</strong> <strong>de</strong> Hartree(l’interaction “directe”) respectivement, y = κ/k F ≪ 1, κ est <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong>155


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAINl’écrantage <strong>et</strong> <strong>la</strong> fonction G F (Tτ)G F (Tτ) = − ln(Tτ) + const. (7.25)Dans le cas où l’interaction est “pointlike”, <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> Hartree δρ H xx domine <strong>et</strong><strong>la</strong> magnétorésistance <strong>de</strong>vient positive, manifestant un comportement quadratique enchamp ρ ∝ B 2 [Gornyi & Mirlin (2004); Olshan<strong>et</strong>skii <strong>et</strong> al. (2006)].tel-00589730, version 1 - 1 May 2011R, Ohm1610016000159001580015700156001550015400sample: 171005_2 (SnO 2)file: 180109_T3K_compareT = 3 Kwithout freq. domain filteringwith freq. domain filtering5 10 15 20 25 30 35 40 45B, Tes<strong>la</strong>Fig. 7.17: La dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 enfonction du champ magnétique à T = 3 K (échantillon : 171005-2). - Les pointsnoirs sont <strong>les</strong> résultats obtenus sans <strong>la</strong> filtration du domaine <strong>de</strong> fréquence. Les points rouges- avec <strong>la</strong> filtration du domaine <strong>de</strong> fréquence.La Figure (7.18) présente <strong>les</strong> mêmes données que <strong>la</strong> Figure (7.17) en fonction ducarré du champ magnétique, <strong>la</strong> ligne soli<strong>de</strong> noire étant le résultat <strong>de</strong> l’ajustement avecle modèle linéaire. On remarque que le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance dans <strong>la</strong> gammeB =6 - 9 Tes<strong>la</strong> est bien quadratique. La même procédure a été réalisée avec <strong>les</strong> donnéesobtenues aux autres températures (voir Figures (7.19)-(7.20)).156


7.3 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champmagnétique intenseR (Ohm)1561015540sample: 171005_2 (SnO 2)file: 180109_T3K_compareT = 3 KB=5.5 TB=9.3 Twith freq. domain filteringLinear Fit of R, Ohmtel-00589730, version 1 - 1 May 201140 60 80B 2 (T 2 )Fig. 7.18: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 enfonction du carré du champ magnétique B 2 à T = 3 K (échantillon : 171005-2).- Les points rouges sont <strong>les</strong> résultats obtenus avec <strong>la</strong> filtration dans le domaine fréquence.R (Ohm)182001810018000B = 1.1 TB = 5.42 T20 40 60 80B 2 (T 2 )Fig. 7.19: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 enfonction du carré du champ magnétique B 2 à T = 1.8 K (échantillon : 171005-2). - Les points rouges sont <strong>les</strong> résultats obtenus avec <strong>la</strong> filtration dans le domaine <strong>de</strong>fréquence.157


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAIN14200tel-00589730, version 1 - 1 May 2011R, Ohm141001400013900sample: 171005_2 (SnO 2)file: 180103_T4d2K_compareT = 4,2 KB = 7.3 Tes<strong>la</strong>0 100 200 300B 2 (T 2 )B = 16 Tes<strong>la</strong>Fig. 7.20: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance d’une couche granu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> SnO 2 enfonction du champ magnétique B 2 à T = 4.2 K (échantillon : 171005-2). - Lespoints rouges sont <strong>les</strong> résultats obtenus avec <strong>la</strong> filtration du domaine <strong>de</strong> fréquence.158


7.3 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champmagnétique intenseLa Figure (7.21) présente <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> pente P [Gornyi & Mirlin (2004)] :P = ( eτ ρ 0m ∗)2 [πk F l + y ln(y) 3 y ln(y)] ln(Tτ) +πk F l 4 πk F l ( eτm ∗)2 ln(y) + const · ( eτ ρ 0m ∗)2 πk F l(7.26)<strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> “fit”sur <strong>les</strong> Figures (7.18)-(7.20) en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température.4.03.5tel-00589730, version 1 - 1 May 2011Slope3.02.52.01.51.02 3 4T (K)Fig. 7.21: Dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> pente P (7.26) en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température(échantillon : 171005-2). - La ligne rouge est le résultat <strong>de</strong> fitting avec le modèle linéare.Le grand nombre <strong>de</strong>s paramètres inconnus dans expression (7.26) rend son utilisationinadaptée en l’absence <strong>de</strong> données complémentaires (comme, par exemple, <strong>la</strong> masseeffective m ∗ ou le vecteur d’on<strong>de</strong> k F ). La seule conclusion que nous puissions faire estque l’interaction entre <strong>les</strong> électrons dans notre système est <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature “pointlike”, àsavoir - le potentiel <strong>de</strong> l’interaction U(ω, q) = V 0 .159


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011Tab. 7.1: Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution à <strong>la</strong> correction à<strong>la</strong> conductivité, issue <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons - La comparaison <strong>de</strong>smétho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> correcion à <strong>la</strong> conductivité, issue <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong>électrons.Algorithme Remarques RéférencesI. En champs magnétiques La métho<strong>de</strong> peut Minkov <strong>et</strong> al. (2001)B > B tr l’interférence quantique être utilisée en Agan <strong>et</strong> al. (2001)est détruite <strong>et</strong> <strong>la</strong> conductivitéest donnée parσ 2D = σ 0 + K ee G 0 ln(k B Tτ/).(7.7)K ee est déterminé par <strong>la</strong> pente<strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe en coordonnéesσ 2D vs lnTchamp magnétiqueB ≫ B trII. La dépendance en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> avantages : absence <strong>de</strong> Simmons <strong>et</strong> al. (2000)température <strong>de</strong> <strong>la</strong> contribution à contribution <strong>de</strong> <strong>localisation</strong> Uren <strong>et</strong> al. (1981)<strong>la</strong> constante <strong>de</strong> Hall, issue <strong>de</strong>scorré<strong>la</strong>tions électron-électron∆R H = −(2R 0 H )/(σ 0) · K ee G 0 ln(T/T r ), (7.8)où RH 0 est <strong>la</strong> constante <strong>de</strong> Hall c<strong>la</strong>ssique,T r est <strong>la</strong> température <strong>de</strong> référence,<strong>faible</strong>inconvénients : 1. complexité<strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> δR H2. nécessité<strong>de</strong> déterminerσ 0 est <strong>la</strong> conductivité <strong>de</strong> Dru<strong>de</strong> R 0 H <strong>et</strong> σ 03. nécessité<strong>de</strong> champs magnétiquesintenses si<strong>la</strong> mobilitéµ < 100cm 2 V −1 s −1III. ∆δσ ee = K ee G 0 = (7.9) Métho<strong>de</strong> très Minkov <strong>et</strong> al. (2003)=(δσ ee (T 1 ) − δσ ee (T 2 ))/ ln(T 1 /T 2 ), (7.10)oùδσ ee = σ xx − σ xy (en s /(σ xy B) − 1) 1/2 .(7.11) V H ;sensible au bruit dans <strong>les</strong>mesures <strong>de</strong> tension <strong>de</strong> Hallmétho<strong>de</strong> ne convenant paspour <strong>les</strong> systèmesfortement désordonnés,quand V H <strong>et</strong><strong>la</strong> correction à c<strong>et</strong>te tension,issue <strong>de</strong> corre<strong>la</strong>tions électronélectron,sont p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> le ratiosignal/bruit est mauvais.160


7.3 Localisation <strong>faible</strong> <strong>et</strong> l’interaction électron-électron sous champmagnétique intens<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011Tab. 7.2: (La suite du Tableau 7.1) Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> contributionà <strong>la</strong> correction à <strong>la</strong> conductivité, issue <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons- La comparaison <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> correcion à <strong>la</strong> conductivité, issue <strong>de</strong>l’interaction entre <strong>les</strong> électrons.Algorithme Remarques RéférencesIV. (a) comme dans <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> I. : procédure Goh <strong>et</strong> al. (2008)détermination <strong>de</strong> K ee d’après<strong>la</strong> pente <strong>de</strong> σ xx vs ln Ten champ B > B φ .(b) ajustement <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur<strong>de</strong> K ee par le calcul <strong>de</strong>self-consistanteà répéterjusqu’au point, où<strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> déviationstandard <strong>de</strong> R H ouδσ xx = δσ ee = K ee G 0 ln(k B Tτ/), (7.12) <strong>de</strong> ρ xx (B) est minimisée ;à partir <strong>de</strong> ρ xx (B) <strong>et</strong> ρ xy (B).Si <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> K ee est bien ajustée,<strong>la</strong> soustraction <strong>de</strong> δσ ee mène à<strong>la</strong> coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> toutes <strong>les</strong> courbes<strong>de</strong> ρ xx (B) <strong>et</strong> ρ xy (B), obtenuesaux températures différentes(en champ B φ ≪ B ≪ 1/µ).procédurejustifiée par le faitque pour <strong>les</strong> systèmesà 2D en champs<strong>faible</strong>s <strong>la</strong> contributiondonnée par l’interactionélectron-électrondépend <strong>de</strong> T <strong>et</strong>ne dépend pas <strong>de</strong> BV. (a) comme dans <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> I. : Métho<strong>de</strong> basée Minkov <strong>et</strong> al. (2002)(b) analyse <strong>de</strong> δσ(B) avec sur <strong>la</strong> théorie Gogolin (1983)<strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Hikami <strong>et</strong>détermination <strong>de</strong>s τ φ <strong>et</strong> τ(c) calcul <strong>de</strong> δσ WL = −G 0 ln(τ φ /τ + 1)(d) calcul <strong>de</strong> δσ(T) = δσ WL (T) + δσ ee (T)(e) détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité<strong>de</strong> Dru<strong>de</strong> : σ D = σ exp (T) − δσ(T)(f) si tout est bien déterminé,<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tionσ D /G 0 + ln(σ D /G 0 ) − (7.13)-[σ exp (T)/G 0 + ln(σ exp (T)/G 0 )] = (7.14)=ln[τ φ (T)/τ](7.15)doit être justifiée.D’après c<strong>et</strong>te re<strong>la</strong>tionon peut déterminer l’exposantp dans τ φ ∼ T −p .self-consistenteVollhardt, D. & Wölfle (1980a)Vollhardt, D. & Wölfle (1980b)<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong>;va<strong>la</strong>bledans une <strong>la</strong>rge gamme <strong>de</strong> k F l161


7. LA LOCALISATION FAIBLE ET L’INTERACTIONÉLECTRON-ÉLECTRON DANS LES COUCHES POLYCRISTALLINESDE DIOXYDE D’ÉTAINtel-00589730, version 1 - 1 May 2011162


8Conclusionstel-00589730, version 1 - 1 May 20118.1 La transition métal-iso<strong>la</strong>nt dans <strong>les</strong> couches granu<strong>la</strong>ires<strong>de</strong> SnO 2Dans ce <strong>de</strong>rnier chapitre, je donne une explication possible <strong>de</strong>s changements observésdans <strong>les</strong> mécanismes <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charge dans <strong>les</strong> couches polycristallines <strong>de</strong> SnO 2 .D’abord, nous supposons que <strong>la</strong> transition d’An<strong>de</strong>rson a lieu. Dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong>théorie self-consitente <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> d’An<strong>de</strong>rson Vollhardt, D. & Wölfle (1980a,b),<strong>la</strong> conductivité électronique statique d’un système <strong>de</strong>vient zéro à T = 0 K, quandl’énergie <strong>de</strong> Fermi E F ≡ ε F → E C ≡ ε C (ou, le même, k F l ≈ 1), où E C est le seuil<strong>de</strong> mobilité à une particule Kotov & Sadovskii (1983); Myasnikov & Sadovskii (1982);Sadovskii (2006)E (3D)C∝ m 3 (ρν 2 ) 2 (8.1)Dans l’Eq. (8.1) : ρ - est <strong>la</strong> concentration adimensionnelle <strong>de</strong>s centres diffuseurs, quicorrespon<strong>de</strong>nt aux donneurs peu profonds dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction (ρ = N i a 3 , N i- est <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> diffusion, a - est <strong>la</strong> constante du réseau), ν - est lepotentiel <strong>de</strong> diffusion (<strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> barrière). Alors, pour certaines valeurs <strong>de</strong> ρ <strong>et</strong> <strong>de</strong>ν (ρ est suffisamment gran<strong>de</strong> pour donner <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge (<strong>et</strong> former <strong>la</strong> ban<strong>de</strong><strong>de</strong>s impurétés); ν est suffisamment p<strong>et</strong>ite pour perm<strong>et</strong>tre <strong>la</strong> diffusion par-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>sbarrières <strong>de</strong> potentiel), on peut atteindre le régime où ε F > E C . Ce régime correspondaux cristallites présentant un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> perfection élevé (<strong>les</strong> valeurs <strong>de</strong> ν sont p<strong>et</strong>ites)<strong>et</strong> à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> porteurs <strong>de</strong> charge dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction (voir côté droit <strong>de</strong>163


8. CONCLUSIONS<strong>la</strong> Figure (8.1)). Quand <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> (ρν 2 ) 2 est suffisamment gran<strong>de</strong> (ε F < E C ), tous<strong>les</strong> états à une particule sont localisés <strong>et</strong> le transport <strong>de</strong> charge se fait par sauts (voircôté gauche <strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure (8.1)). Ce scénario <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt se trouve enaccord avec <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> Muraoka <strong>et</strong> al. (2009).En définitive, nous avons démontré que <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s corrections quantiques à <strong>la</strong>conductivité, issues <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’interaction entre électrons, décritraisonnablement <strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> transport <strong>de</strong> charge dans <strong>les</strong> couches polycristallines<strong>de</strong> SnO 2 du côté métallique <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt.Nos résultats supposent que :tel-00589730, version 1 - 1 May 20111. <strong>la</strong> transition métal-iso<strong>la</strong>nt se réalise dans <strong>les</strong> couches granu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> SnO 2 , l’i<strong>de</strong>ntificationdu mécanisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> transition <strong>et</strong> l’origine <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> charge exigent<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s complémentaires.2. du côté métallique, <strong>les</strong> dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistivité <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité enfonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>et</strong> du champ magnétique peuvent être décrites dansle cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivité, à savoir - <strong>la</strong><strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> corrections issues <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons.3. le mécanisme principal du déphasage <strong>de</strong>s électrons est <strong>la</strong> dispersion électronélectronimpliquant un p<strong>et</strong>it transfert d’énergie [Altshuler & Aronov (1985); Altshuler<strong>et</strong> al. (1982)].4. à fort champ magnétique, quand B ≫ B tr ≡ /(4eDτ), <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong>conductivité en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température est gouvernée par <strong>les</strong> corrections quantiquesissues <strong>de</strong> l’interaction entre <strong>les</strong> électrons (dans <strong>la</strong> gamme T = 2 − 15 K).Pour <strong>les</strong> échantillons étudiés : B tr ≈ 0.3 Tes<strong>la</strong>, k F l ≈ 10.5. à fort champ magnétique, quand B ≫ /(4eDτ), <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivitéen fonction du champ magnétique peut être décrite dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> théorie<strong>de</strong> <strong>localisation</strong> <strong>faible</strong> [Dyakonov (1994); Zduniak <strong>et</strong> al. (1997)] ou <strong>de</strong> correctionsissues <strong>de</strong> l’interaction dans <strong>la</strong> voie <strong>de</strong> Cooper [Altshuler, B. L. <strong>et</strong> al. (1982)]. Iciaussi, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s complémentaires sont nécessaires pour conclure entre ces <strong>de</strong>uxhypothèses.164


8.1 La transition métal-iso<strong>la</strong>nt dans <strong>les</strong> couches granu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> SnO 2DOS tailstrongcouplingweakcouplinginsu<strong>la</strong>tor-E sc E sc E F cm<strong>et</strong>altel-00589730, version 1 - 1 May 2011C E FC EFFig. 8.1: Echel<strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> l’énergie pour un système désordonné<strong>et</strong> <strong>les</strong> diagrammes énergétiques pour <strong>les</strong> métaux désordonnés <strong>et</strong> <strong>les</strong> iso<strong>la</strong>nts. -L’image SEM d’un <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> SnO 2 est présentée en bas. Les couches granu<strong>la</strong>ires<strong>de</strong> SnO 2 peuvent être soit <strong>de</strong>s métaux désordonnés, soit <strong>de</strong>s iso<strong>la</strong>nts, en fonction du <strong>de</strong>grédu désordre, <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong>s impurétés. Muraoka <strong>et</strong> al. (2009) ontsupposé que <strong>les</strong> porteurs <strong>de</strong> charge (<strong>les</strong> électrons) sont fournis par <strong>les</strong> atomes d’oxygèneadsorbés en surface, chaque atome d’oxygène donnant 2 électrons (selon Manassidis <strong>et</strong> al.(1995)). L’adsorbtion <strong>de</strong>s atomes d’oxygène peut être induite par irradiation UV ou partraitement thermique.165


8. CONCLUSIONStel-00589730, version 1 - 1 May 2011166


9Appendice Atel-00589730, version 1 - 1 May 20119.1 Dimensionalité effective par rapport aux correctionsquantiques à <strong>la</strong> conductivitéDans c<strong>et</strong> Appendice nous allons considérer <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> dimensionalité effective<strong>de</strong> nos échantillons par rapport aux corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivité.Dans notre analyse <strong>de</strong>s dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité en fonctions <strong>de</strong> <strong>la</strong> température<strong>et</strong> du champ magnétique nous avons utilisé <strong>de</strong>s expressions vali<strong>de</strong>s pour <strong>de</strong>s systèmes bidimensionnels.Afin <strong>de</strong> justifier que nos couches manifestent un comportement inhérentaux systèmes bi-dimensionnels, nous notons d’abord que d = 200nm est l’épaisseur totale<strong>de</strong>s structures obtenues, y compris l’épaisseurs du micro-réseau-Sn <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> coucheSnO 2 . Ainsi, il doit exister une couche d’épuisement à l’interface du micro-réseau-Sn<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche polycristalline <strong>de</strong> SnO 2 . Ce<strong>la</strong> signifie donc que l’épaisseur effective <strong>de</strong><strong>la</strong> couche conductrice est encore moins épaisse (d eff < d) <strong>et</strong>, par conséquent, <strong>la</strong> valeur<strong>de</strong> d eff est plus p<strong>et</strong>ite que cel<strong>les</strong> <strong>de</strong> L φ <strong>et</strong> <strong>de</strong> L T .Justifions c<strong>et</strong>te assertion plus rigoureusement : nous allons conduire l’analyse proposéeinitialement par Rosenbaum <strong>et</strong> al. (1997).Si nous comparons <strong>les</strong> fonctions w(T) = dln(σ)dln(T), calculées en utilisant <strong>les</strong> expressionspour <strong>les</strong> corrections quantiques à <strong>la</strong> conductivitéσ 3D (T) = σ D + G 0 ·lL φ (T)(9.1)167


9. APPENDICE Atel-00589730, version 1 - 1 May 2011/G 00.60.50.40.30.20.1L (nm)4504003503002502001501000.30.2(a)0.10.0-0.1L ~T -1 -0.22 4 6 8 10T (K)2 3 4 5 6 7 8 9T (K)WT = 2 KT = 3 KT = 4 K0.00.0 0.4B (T)0.8T = 5 KT = 8 K 1.2(b)Fig. 9.1: Dépendances <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance d’une couche granu<strong>la</strong>ire enfonction du champ magnétique - G 0 = e 2 /(2π 2 ). Les courbes soli<strong>de</strong>s noires sont <strong>les</strong>résultats <strong>de</strong> l’ajustement, obtenus avec expression (7.18). Les courbes pointillées rougessont <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong> l’ajustement, obtenus avec expression (9.5). L’insert (a) présente <strong>la</strong>dépendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur du déphasage L (3D)φ(T) en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température. L’insert(b) présente <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> w(T), <strong>la</strong> ligne rouge présentant <strong>la</strong> valeur moyenne w =0.043 ± 0.005.168


9.1 Dimensionalité effective par rapport aux corrections quantiques à <strong>la</strong>conductivité<strong>et</strong>σ 2D (T) = σ D + λ · G 0 · ln( Tτ ), (9.2)nous obtenons pour un système à 3D w 3D (T) en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température sous <strong>la</strong>forme suivant<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011w 3D (T) ∼ p 2 · G 0 · T p/2σ ∼ T p/2 , (9.3)où G 0 = e2 <strong>et</strong> p - est l’exposant dans <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion décrivant <strong>la</strong> dépendance du temps2π 2 <strong>de</strong> déphasage en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température τ φ ∝ T −p . Par ailleurs, pour un systèmebi-dimensionnel, <strong>la</strong> fonction w 2D (T) ne dépend pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> température :w 2D (T) = λ · G 0σ≈λπk F l , (9.4)où λ = 1 + λ EEI - est une constante, qui rassemble <strong>les</strong> contributions <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>localisation</strong><strong>faible</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’interaction électron-électron à <strong>la</strong> conductivité (voir l’Eq. (7.2) <strong>et</strong> <strong>la</strong> discussion<strong>de</strong> <strong>la</strong> Section (7.1)), k F <strong>et</strong> l ont leur sens commun. En prenant λ = 1.6 (d’après<strong>les</strong> résultats d’ajustement <strong>de</strong>s données expérimenta<strong>les</strong> ; Section (7.2.1)) <strong>et</strong> k F l ≈ 10(comme c’était supposé dans <strong>la</strong> Section (7.3.1)), nous obtenons w 2D = 0.051. L’insert(b) sur <strong>la</strong> Figure (9.1) présente <strong>la</strong> dépendance <strong>de</strong> w(T) en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température,obtenue d’après <strong>les</strong> données expérimenta<strong>les</strong> présentées sur <strong>la</strong> Figure (7.2) ; <strong>la</strong> ligne rougehorizontale indique <strong>la</strong> valeur moyenne <strong>de</strong> w(T) = 0.043±0.005, calculée pour l’ensemble<strong>de</strong>s données présentées sur l’insert (b).En eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> fonction w(T) ne montre pas une dépendance en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température<strong>et</strong> sa valeur moyenne est proche <strong>de</strong> λ/(πk F l), <strong>la</strong> différence pourrait être due à l’estimationapprochée <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> k F l.Regardons maintenant ce que l’on obtient avec le “fit”<strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance parl’expression caractéristique d’un système à 3D. La partie principale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure (9.1)montre <strong>les</strong> courbes <strong>de</strong> <strong>la</strong> magnétoconductance avec <strong>les</strong> résultats d’ajustement par <strong>de</strong>smodè<strong>les</strong> 2D <strong>et</strong> 3D : <strong>les</strong> courbes soli<strong>de</strong>s noires sont <strong>les</strong> résultats d’ajustement par l’Eq.(7.18) <strong>et</strong> <strong>les</strong> courbes pointillées rouges sont <strong>les</strong> résultats d’ajustement par l’expressionsuivante Rosenbaum <strong>et</strong> al. (1997) :√∆σ B= · 1G 0 B tr 2 f 3( B ) (9.5)B φ169


9. APPENDICE Atel-00589730, version 1 - 1 May 2011[( /G 0 ) fit -( /G 0 ) exp ]/( /G 0 ) exp (%)403020100-10T = 2 K (3D)T = 2 K (2D)T = 5 K (3D)T = 5 K (2D)T = 8 K (3D)T = 8 K (2D)0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4B (T)Fig. 9.2: Dépendances <strong>de</strong> ((∆σ/G 0 ) fit − (∆σ/G 0 ) exp )/(∆σ/G 0 ) exp en fonction duchamp magnétique pour <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> “3D”(symbo<strong>les</strong> vi<strong>de</strong>s) <strong>et</strong> “2D”(symbo<strong>les</strong>pleins). - L’ajustement <strong>de</strong>s données expérimenta<strong>les</strong> dans le cadre du modèle “2D”donneun résultat raisonnable.170


9.1 Dimensionalité effective par rapport aux corrections quantiques à <strong>la</strong>conductivitéoùf 3 (x) ≈ 2 ·√2+ 1/x −2·√1/x−11/2 + 1/x − 13/2 + 1/x + 1 48 (2.03+1/x)−3/2 . (9.6)tel-00589730, version 1 - 1 May 2011D’après <strong>la</strong> Figure (9.1) on voit que <strong>les</strong> courbes d’ajustement du modèle “3D”auxdonnées expérimenta<strong>les</strong> aux températures T =4, 5, and 8 K, après certaines valeurs duchamp magnétique, commencent à augmenter plus vite que <strong>les</strong> courbes expérimenta<strong>les</strong>.Quand <strong>la</strong> température diminue, le désaccord entre le modèle “3D”<strong>et</strong> <strong>les</strong> données expérimenta<strong>les</strong><strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus prononcé. Ce fait est en accord avec <strong>les</strong> valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueurdu déphasage L (3D)φ(T), calculées d’après <strong>les</strong> résultats d’ajustement <strong>et</strong> présentées surl’insert (a) <strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure (9.1) : quand T < 5K, L (3D)φ> 200 nm, i.e. en analysant<strong>les</strong> données dans le cadre du modèle “3D”on obtient <strong>les</strong> valeurs <strong>de</strong>s paramètres quisuggèrent <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> “crossover”<strong>de</strong> 3D à 2D quand <strong>la</strong> température diminue.Finalement, <strong>la</strong> Figure (9.2) présente <strong>la</strong> comparaison <strong>de</strong>s résultats d’ajustement sous<strong>la</strong> forme ((∆σ/G 0 ) fit − (∆σ/G 0 ) exp )/(∆σ/G 0 ) exp en fonction <strong>de</strong> B. D’après <strong>la</strong> Figure(9.2) on voit que <strong>la</strong> déviation du modèle “2D”généralement n’excè<strong>de</strong> pas 10 pour-cent(symbo<strong>les</strong> pleins), tandis que <strong>la</strong> déviation du modèle “3D”est plus prononcée est <strong>de</strong>vientgran<strong>de</strong> en champ magnétique plus fort (symbo<strong>les</strong> vi<strong>de</strong>s).Ainsi, nous pouvons affirmer que nos échantillons ont un comportement quasi-bidimensionneltout au moins pour ce qui concerne <strong>la</strong> conduction électrique.171


9. APPENDICE Atel-00589730, version 1 - 1 May 2011172


10Appendice Btel-00589730, version 1 - 1 May 201110.1 Publications, posters, participation à <strong>de</strong>s séminairesContact Information Laboratoire National <strong>de</strong>s Champs Magnétiques IntensesUniversité Paul SabatierLNCMI-T, CNRS143 ave. <strong>de</strong> Rangueil31400, Toulouse, FranceMobile : +33-(0)66-07-101-77E-mail : taras.dovzhenko@gmail.comE-mail : taras.dauzhenka@lncmi.cnrs.frListe <strong>de</strong>s travaux :1. T.A. Dauzhenka, V.K. Ksenevich, I.A. Bashmakov and J. Galibert. On the Originof Negative Magn<strong>et</strong>oresistance in Polycrystalline SnO 2 Films. Physical Review B.v. 83, 165309 (2011). 10.1103/PhysRevB.83.165309.2. T.A. Dauzhenka, V.K. Ksenevich, I.A. Bashmakov and J. Galibert. Evi<strong>de</strong>nce oftwo-dimensional weak localization in polycrystalline granu<strong>la</strong>r SnO 2 films by highfield magn<strong>et</strong>oconductance study. Journal of Low Temperature Physics. v. 159 (1-2), pp. 212-215, (2010). http ://dx.doi.org/10.1007/s10909-009-0152-03. V.K. Ksenevich, T.A. Dauzhenka, D. Seliuta, I. Kasalynas, T. Kivaras, G.Valusis,J. Galibert, R. Helburn, Qi Lu, V.A. Samuilov. Electrical transport in carbonnanotubes coatings of silica fibers. Phys. Status Sol. C.. Vol. 6, pp. 2798-2800,(2010). http ://dx.doi.org/10.1002/pssc.200982553173


10. APPENDICE B4. V.K. Ksenevich, T.A. Dovzhenko, V.A. Dorosin<strong>et</strong>s, I.A. Bashmakov, A.A. Melnikov,A.D. Wieck. Electrical Properties and Magn<strong>et</strong>oresistance of Nanogranu<strong>la</strong>rSnO 2 Films Acta Physica Polonica A, v.213 3, pp.1043-1046, (2008).5. T.A. Dauzhenka, V.K. Ksenevich, I.A. Bashmakov and J. Galibert. Quantuminterference, <strong>de</strong>phasing and anisotropic scattering of electrons in thin polycrystallinefilms of SnO 2 . Bull<strong>et</strong>in of the Be<strong>la</strong>rus State University. Ser. 1 : Physics,Mathematics, Informatics. No.2, pp. 50-53, (2010). [in Be<strong>la</strong>rus]tel-00589730, version 1 - 1 May 20116. T.A. Dauzhenka, V.K. Ksenevich, I.A. Bashmakov and J. Galibert. Quantumcorrections to conductivity of granu<strong>la</strong>r films of SnO 2 in magn<strong>et</strong>ic fields up to 52Tes<strong>la</strong>. Proccedings of the International School-Conference “Mo<strong>de</strong>rn Problems inPhysics”. 10-12 June, (2010), Institute of Physics of the NAS Be<strong>la</strong>rus, Minsk,eds. : V.V. Mashko, V.Z. Zubelevich, A.V. Butsen. pp. 134-139 (2010). [in Russian].7. T.A. Dauzhenka, V.K. Ksenevich, I.A. Bashmakov and J. Galibert. Specific ofmeasurements and magn<strong>et</strong>oresistance data analysis in pulsed magn<strong>et</strong>ic fields.“Materials and Structures of Mo<strong>de</strong>rn Electronics”, Proceedings of the III InternationalConference, Minsk, 25-26 September 2008, eds. : V.B. Odzhaev <strong>et</strong> al. -Minsk : BSU, (2008), pp. 109-112.8. V.K.Ksenevich, R.S.Aboltin, T.A.Dauzhenka, J.Galibert, V.A.Samuilov. Charg<strong>et</strong>ransport mechanisms in the arrays of multi-walled carbon nanotubes. “Materialsand Structures of Mo<strong>de</strong>rn Electronics”, Proceedings of the III InternationalConference, Minsk, 25-26 September 2008, eds. : V.B. Odzhaev <strong>et</strong> al. - Minsk :BSU, (2008), pp. 271-273.9. V.K. Ksenevich, I.A. Bashmakov, T.A. Dauzhenka, V.A. Dorosin<strong>et</strong>s. Fabricationand Electrical Properties of Two-dimensional Arrays of M<strong>et</strong>al-Oxi<strong>de</strong> Clusters.“Materials and Structures of Mo<strong>de</strong>rn Electronics”, Proceedings of the II InternationalConference, Minsk, 5-6 October 2006, eds. : V.B. Odzhaev <strong>et</strong> al. - Minsk :BSU, (2006), pp. 86-89.Posters :174


10.1 Publications, posters, participation à <strong>de</strong>s séminaires1. T.A. Dauzhenka, V.K. Ksenevich, I.A. Bashmakov and J. Galibert. Quantum interference,<strong>de</strong>phasing and anisotropic scattering of electrons in thin polycrystallinefilms of SnO 2 . 2 nd EuroMagNET Summer School “Science in High Magn<strong>et</strong>icFields”, September 5 − 11, Ame<strong>la</strong>nd, N<strong>et</strong>her<strong>la</strong>nds2. T.A. Dauzhenka, V.K. Ksenevich, I.A. Bashmakov and J. Galibert. Evi<strong>de</strong>nceof two-dimensional weak localization in polycrystalline granu<strong>la</strong>r SnO 2 films byhigh field magn<strong>et</strong>oconductance study. 9 th International Conference on Researchin High Magn<strong>et</strong>ic Fields, July 22-25, Dres<strong>de</strong>n, Germanytel-00589730, version 1 - 1 May 20113. T.A. Dauzhenka, V.K. Ksenevich, I.A. Bashmakov, J. Galibert. Evi<strong>de</strong>nce of twodimensionalweak localization in polycrystalline granu<strong>la</strong>r SnO2 films by high fieldmagn<strong>et</strong>oconductance study. Book of Abstracts of the Conference GDR 2426 PhysiqueQuantique Mésoscopique, Aussois. 5-8 October 2009, p. 20, (2009)4. T.Dauzhenka, V.Ksenevich, I.Bashmakov. The problem of localization Phenomenain SnO2 nanogranu<strong>la</strong>r thin films. Joint International Summer School-Conference :10-th School-Conference Advanced Materials and Technologies and 3-rd SummerSchool European Doctorate in Physics and Chemistry of Advanced Materials, Pa<strong>la</strong>nga,Lithuania, 27-31 August, 2008. p. 115, (2008)Oral communications(International Conferences)The 23rd General Conference of the Con<strong>de</strong>nsed Matter Division ofthe European Physical Soci<strong>et</strong>y 30.08 - 3.09. 2010, University of Warsaw,Po<strong>la</strong>nd. Weak localization, <strong>de</strong>phasing and anisotropic scattering in thinpolycrystalline SnO 2 films.The 3rd International Symposium on Molecu<strong>la</strong>r Materials MOLMAT2008. Toulouse, France, July 8-11, 2008. High-field magn<strong>et</strong>otransport incarbon nanotube mono<strong>la</strong>yers and thick films.International School-Conference “Mo<strong>de</strong>rn Problems in Physics”. 10-12June, 2010, Institute of Physics of the NAS Be<strong>la</strong>rus, Minsk. Quantumcorrections to conductivity of granu<strong>la</strong>r films of SnO 2 in magn<strong>et</strong>ic fields up to 52Tes<strong>la</strong>.175


10. APPENDICE BConnaissance <strong>de</strong>s LanguesEnglish fluent, TOEICFrench fluent (niveau B2 certifié, DELF)Be<strong>la</strong>rus nativeRussian nativ<strong>et</strong>el-00589730, version 1 - 1 May 2011176


10.1 Publications, posters, participation à <strong>de</strong>s séminaires:233301:233301tel-00589730, version 1 - 1 May 2011177


10. APPENDICE Btel-00589730, version 1 - 1 May 2011178


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Dec<strong>la</strong>rationtel-00589730, version 1 - 1 May 2011I herewith <strong>de</strong>c<strong>la</strong>re that I have produced this paper without the prohibitedassistance of third parties and without making use of aids other than thosespecified; notions taken over directly or indirectly from other sources havebeen i<strong>de</strong>ntified as such. This paper has not previously been presented ini<strong>de</strong>ntical or simi<strong>la</strong>r form to any other French or foreign examination board.The thesis work was conducted from november 2008 to january 2011 un<strong>de</strong>rthe supervision of Dr. Vitaly Ksenevich and Dr. Hab. Jean Galibert atLPhEM (Minsk) and LNCMI (Toulouse).Toulouse,

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