La PléiadePARUTION septembreN° 591 de la col<strong>le</strong>ction9782070120789Sous presseWilliam Shakespeare, d’après <strong>le</strong> portrait de Martin Droeshoutgravé pour <strong>le</strong> frontispice de l’in-folio de 1623. Droits réservés.ShakespeareComédies, I(Œuvres complètes, t. V)Même si toutes ont une fin heureuse, <strong>le</strong>s dix-huit « comédies» de Shakespeare ne répondent guère à la définitionclassique du genre. On peut distinguer dans <strong>le</strong>ur chronologietrois phases, que recouperont à peu près <strong>le</strong>s trois tomesde cette édition.La première phase, « maniériste », qui fait l’objet du présentvolume, met l’éblouissante machinerie verba<strong>le</strong> du jeu demots au service d’une esthétique de la surprise renversanttous <strong>le</strong>s codes de l’amour pétrarquiste. Dans la deuxième,plus « baroque », l’ambiguïté verba<strong>le</strong> s’épanouira : c’est <strong>le</strong>triomphe des bouffons « corrupteurs de mots » (Feste dansLa Nuit des rois, Pierre de Touche dans Comme il vous plaira); la mélancolie s’insinue cependant,et la duplicité des apparences (jumeaux, femmes déguisées en ado<strong>le</strong>scents), déjà présentedans <strong>le</strong>s œuvres de la première période, se teinte d’un troub<strong>le</strong> plus prononcé ou évoluevers l’hypocrisie (Mesure pour mesure). La troisième période, cel<strong>le</strong> des comédies « romanesques» (Le Conte d’hiver, Cymbeline, La Tempête…), se caractérisera par la comp<strong>le</strong>xité desintrigues, la multiplicité des personnages et l’opacité du « mystère » central qui <strong>le</strong>s occupe ;<strong>le</strong>ur esthétique de l’émerveil<strong>le</strong>ment coïncide avec la création des théâtres à machines.De La Comédie des erreurs et du Dressage de la rebel<strong>le</strong> (La Mégère apprivoisée), imitéesde Plaute et teintées de commedia dell’arte, au Marchand de Venise, qui mê<strong>le</strong> une comédieurbaine et cruel<strong>le</strong> à une intrigue galante et sentimenta<strong>le</strong>, en passant par <strong>le</strong>s désopilantesmétamorphoses ovidiennes et la poésie féerique du Songe d’une nuit d’été ou par <strong>le</strong>s jeux delangage en cascade — traits d’esprit affûtés ou impropriétés cocasses — qui font toute lamatière de Peines d’amour perdues, <strong>le</strong>s pièces réunies dans ce premier volume reflètent lamultiplicité des facettes d’une écriture toujours p<strong>le</strong>ine d’inso<strong>le</strong>nce et d’alacrité.Édition publiée sous la direction de Jean-Michel Déprats et Gisè<strong>le</strong> Venet, avec la collaborationde Line Cottegnies, Yves Peyré, Jean-Pierre Richard et Henri Suhamy.Le volume contient : introduction aux Comédies, avertissement. — La Comédie des erreurs, Les Deux Gentilshommes deVérone, Le Dressage de la rebel<strong>le</strong> [La Mégère apprivoisée], Peines d’amour perdues, Le Songe d’une nuit d’été, Le Marchand deVenise. — Notices, bibliographies et notes.Éga<strong>le</strong>ment disponib<strong>le</strong> : Tragédies, 2 vol. ; Histoires, 2 vol.Coffret DiderotRéalisé à l’occasion du 300 e anniversaire de la naissance de Denis Diderot (1713-1784), ce coffretà tirage limité réunit ses Contes et romans et ses Œuvres philosophiques, à quoi l’on joint l’AlbumDiderot édité par Michel Delon à l’occasion de la Quinzaine de la Pléiade 2004.PARUTION octobre9782070141340128,50 eL’œuvre de Diderot échappe aux catégories habituel<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong> se développe dans un temps où <strong>le</strong>sgenres littéraires sont en crise. Dans <strong>le</strong>s romans et <strong>le</strong>s contes, <strong>le</strong>s dialogues se chevauchent,<strong>le</strong>s narrateurs se multiplient, <strong>le</strong>s êtres de fiction côtoient des personnages historiques. Dans<strong>le</strong>s écrits philosophiques, <strong>le</strong>s discours se superposent : traductions, <strong>le</strong>ttres, essais, dialogues,réfutations… L’œuvre ne fait pas système. El<strong>le</strong> tente inlassab<strong>le</strong>ment de capter, dans un jeude miroirs, une vérité partiel<strong>le</strong>, éclatée. Diderot est un homme de son temps, entre Régenceet Révolution, par son enthousiasme pour <strong>le</strong> savoir, par ses espoirs dans un avenir meil<strong>le</strong>ur,par son libertinage et son goût de la vie. Il est notre contemporain par sa méfiance à l’égarddes certitudes toutes faites et des systèmes dogmatiques, par son sens de la diversité et de lacomp<strong>le</strong>xité du monde. Il l’est surtout par sa façon familière de s’adresser à nous.Le coffret contient : <strong>le</strong>s volumes n° 25 et 565 de la Bibliothèque de la Pléiade, et l’Album de la Pléiade n° 43 (tirage de 2004).Les deux volumes sont éga<strong>le</strong>ment disponib<strong>le</strong>s séparément.32
La PléiadeGeorg Friedrich Kersting (1785-1847), Coup<strong>le</strong> à la fenêtre(détail), Sammlung Georg Schäfer. © akg-images.PARUTION OCTOBREN° 592 de la col<strong>le</strong>ction9782070113811Sous presseJane AustenŒuvres romanesques complètes, IIIl y a une façon d’évoquer Jane Austen qui pourrait la faire passer pour ce qu’el<strong>le</strong> n’est pas :une donneuse de <strong>le</strong>çons. Fil<strong>le</strong> d’un pasteur de province, el<strong>le</strong> se veut l’écrivain de la raisonface aux débordements sentimentaux des auteurs de son temps (Samuel Richardson, FannyBurney), et cherche à prémunir <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur contre <strong>le</strong>s errements du cœur glissant sur la pentede l’égoïsme. À ses portraits tout en nuances, el<strong>le</strong> ne donne pas pour fond <strong>le</strong>s paysagestourmentés des romans gothiques d’une Ann Radcliffe, mais ceux, apparemment pluspaisib<strong>le</strong>s, d’une campagne anglaise dont el<strong>le</strong> révè<strong>le</strong> l’arrière-scène : ce monde où <strong>le</strong>s jeunesfil<strong>le</strong>s doivent apprendre à diriger <strong>le</strong>urs sentiments pour atteindre au bonheur rêvé.Pourtant, ses romans ne sont pas des contes de fées déguisés où l’héroïne finit par épouser<strong>le</strong> parfait gent<strong>le</strong>man. Les changements psychologiques subtils et progressifs vécus par <strong>le</strong>sprotagonistes contribuent sans doute au plaisir de la <strong>le</strong>cture, mais ils passent après la joie queprocure l’ironie dont Austen fait preuve à l’égard de ses créatures. Douée d’un génie comiqueévident, cel<strong>le</strong> « qui écrit en cachette derrière une porte grinçante » est, pour Virginia Woolf,l’« un des auteurs <strong>le</strong>s plus constamment satiriques » de son époque. En prenant pour cib<strong>le</strong>s<strong>le</strong>s comportements égoïstes et <strong>le</strong>s petites lâchetés de ses semblab<strong>le</strong>s, el<strong>le</strong> pointe ce que lanature humaine peut avoir de mesquin, de pathétique, de loufoque et d’affligeant.Les héroïnes el<strong>le</strong>s-mêmes n’échappent pas aux critiques de <strong>le</strong>ur créatrice. Fanny Price esttimorée, Anne Elliot influençab<strong>le</strong>, et Emma Woodhouse, qui n’est ni l’une ni l’autre, n’inspireraitpas la sympathie, si Jane Austen n’avait l’art de rendre attachants jusqu’aux défauts qu’el<strong>le</strong>moque. Ce tour de force, une sensibilité rare et l’audace discrète de son sty<strong>le</strong> sont <strong>le</strong>s secretsde son extraordinaire popularité.Édition publiée sous la direction de Pierre Goubert, avec la collaboration de Guy Laprevotteet Jean-Paul Pichardie.Ce volume contient : introduction, chronologie, note sur la présente édition ; Mansfield Park, Emma, Persuasion ; appendices :Serments d’amour par Elizabeth Inchbald, Chapitre X de la première version de « Persuasion », Sanditon, Correspondance ;notices et notes ; carte ; bibliographie.Éga<strong>le</strong>ment disponib<strong>le</strong> : Œuvres romanesques complètes, I.Pline l'Ancien, Histoire naturel<strong>le</strong>, 1516.© Bibliothèque municipa<strong>le</strong> de Toulouse.PARUTION octobreN° 593 de la col<strong>le</strong>ction9782070129102Sous pressePline l’AncienHistoire naturel<strong>le</strong>Ouvrage unique en son temps par son amp<strong>le</strong>ur et son ambition, l’Histoire naturel<strong>le</strong> fut souventconsidérée, peut-être hâtivement, comme la première encyclopédie. El<strong>le</strong> a irrigué toutela pensée occidenta<strong>le</strong>, et chacun peut y trouver son compte. Flaubert déclare l’avoir lue etrelue « en entier » pour écrire Salammbô. Goscinny et Uderzo lui doivent l’épisode d’Astérix etCléopâtre au cours duquel la reine se réga<strong>le</strong> de per<strong>le</strong>s dissoutes dans <strong>le</strong> vinaigre. L’historiendes sciences accède à travers el<strong>le</strong> à la somme des savoirs antiques. Le curieux y apprendcomment soigner la cataracte à l’aide de la cendre d’os de seiche, comment <strong>le</strong>s pyramidesont été construites (de cela aussi Astérix se souvient) ou comment vivaient <strong>le</strong>s B<strong>le</strong>mmyes, ceshommes sans visage dont la poitrine s’ornait d’une paire d’yeux et d’une bouche. L’artiste ou<strong>le</strong> poète, enfin, y découvre <strong>le</strong> mythe de la naissance du portrait : une jeune fil<strong>le</strong>, amoureused’un jeune homme qui partait pour l’étranger, entoura d’un trait l’ombre de son visage projetéesur <strong>le</strong> mur par la lumière d’une lampe.Pour tous, l’Histoire naturel<strong>le</strong>, ref<strong>le</strong>t des rapports de l’homme avec la nature et avec <strong>le</strong> monde,est une inestimab<strong>le</strong> source de connaissances et de rêverie sur l’esprit et l’imaginaire de lacivilisation qui l’a produite. Né en 23, resté célèbre pour sa mort lors de l’éruption du Vésuvede 79 aussi bien que pour son grand œuvre, Pline « communique à ses <strong>le</strong>cteurs une certaineliberté d’esprit, une hardiesse de penser qui est <strong>le</strong> germe de la Philosophie » (Buffon).Pour pénétrer et se mouvoir dans ce monument, ici intégra<strong>le</strong>ment retraduit, on choisira, selonl’humeur ou <strong>le</strong>s besoins, de se fier au sommaire détaillé du livre I ou d’utiliser l’ingénieux indexdes matières grâce auquel <strong>le</strong>s innombrab<strong>le</strong>s sujets abordés s’offrent aisément à la curiosité.Texte traduit, présenté et annoté par Stéphane Schmitt.Ce volume contient : introduction, jalons chronologiques, note sur la présente édition ; Histoire naturel<strong>le</strong> ; notes ; index desmatières, index des noms, index des notes, indications bibliographiques. 37 illustrations.33