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nrf essaisCouverture provisoirePARUTION SEPTEMBRE9782070139392576 pages • 24 eDernière parutionLe troisième chimpanzéFolio essais n° 546704 pages • 12 eJared DiamondLe monde jusqu’à hierCe que nous apprennent <strong>le</strong>s sociétés traditionnel<strong>le</strong>sTraduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-François SeneLes passagers, munis de titres de transport é<strong>le</strong>ctroniques, de bagages de cabine passés auxrayons X, attendent d’embarquer, guidés par un personnel aux uniformes seyants et sousl’œil d’une police affairée à regarder <strong>le</strong>s écrans de contrô<strong>le</strong> de sécurité. Nous sommes à PortMoresby, capita<strong>le</strong> de la Papouasie-Nouvel<strong>le</strong>-Guinée. Rien que de normal. Mais ces hommesd’équipage, ces policiers à gadgets é<strong>le</strong>ctroniques et ces passagers coutumiers de l’avion sont<strong>le</strong>s descendants directs de ces millions de Papous, découverts par une expédition australienneen 1931, vivants isolés dans <strong>le</strong>urs diverses vallées montagneuses, en petites sociétéscloses, dépourvues d’écriture, de monnaie, d’éco<strong>le</strong>s et de gouvernement centralisé, à un âgetrop vite jugé « de pierre ». En quelque quatre-vingts années, ils ont parcouru des changementsqui prirent des millénaires à se produire dans <strong>le</strong> reste du monde.Jared Diamond pose la question, rarement envisagée : que nous apprennent ces Papous de ceque <strong>le</strong>s Occidentaux ont perdu avec la disparition des sociétés traditionnel<strong>le</strong>s — ces sociétésstructurées en groupes de faib<strong>le</strong> densité de population, subsistant de la chasse et de la cueil<strong>le</strong>tte,de la culture ou de l’é<strong>le</strong>vage, et que <strong>le</strong>s contacts avec <strong>le</strong>s grandes sociétés industriel<strong>le</strong>sont transformées de façon limitée ?El<strong>le</strong>s ont en effet produit des milliers de solutions aux problèmes humains différentes de cel<strong>le</strong>sadoptées par nos sociétés modernes. El<strong>le</strong>s peuvent donc nous inspirer quelques meil<strong>le</strong>urespratiques de vie — par exemp<strong>le</strong>, des manières d’é<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s enfants, de traiter <strong>le</strong>s personnesâgées, de demeurer en bonne santé, de bavarder, de passer <strong>le</strong> temps libre, de pratiquer <strong>le</strong>multilinguisme ou de rég<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s litiges —, mais éga<strong>le</strong>ment nous aider à évaluer d’autres avantagesde notre propre société que nous avons fini par considérer comme normaux.SERGIO LUZZATTOPADRE PIOMirac<strong>le</strong>s et politique à l’âge laïcSergio LuzzattoPadre PioMirac<strong>le</strong>s et politique à l’âge laïcTraduit de l’italien par Pierre-Emmanuel DauzatGALLIMARDPARUTION septemBRE9782070136308544 pages • 30 eSergio Luzzatto enseignel’histoire contemporaine àl’université de Turin. L’éditionaméricaine de cet ouvragea remporté en 2010 <strong>le</strong> prixdu meil<strong>le</strong>ur livre d’histoire.Le 20 septembre 1918, dans <strong>le</strong> couvent du petit village de San Giovanni Rotondo, un frèrecapucin en prière découvre <strong>le</strong>s stigmates de la crucifixion de Jésus inscrits sur ses mains.À partir de ce seul commencement, Sergio Luzzatto déploie une enquête extraordinaire : surl’ordre mineur des Capucins qui tenait enfin, face aux Franciscain, son heure de gloire ; sur<strong>le</strong>s Pouil<strong>le</strong>s, région retardataire, saignée à blanc par la Première Guerre mondia<strong>le</strong> d’où sontrevenus des survivants aux corps mutilés par <strong>le</strong>s stigmates de technologies guerrières et que<strong>le</strong>s nationalistes transforment en preuves du devenir christique de la nation ; sur la vio<strong>le</strong>ncesocia<strong>le</strong> dans la région qui très vite opposa <strong>le</strong>s ouvriers agrico<strong>le</strong>s occupant <strong>le</strong>s terres aux grandspropriétaires qui lancèrent contre eux un des premiers faisceaux de Mussolini au prix du plusgrand massacre de militants socialistes ; sur l’alliance entre <strong>le</strong> cléricalisme et <strong>le</strong> fascisme quise noue alors et <strong>le</strong> pilier sera l’université catholique du Sacré-Cœur, laquel<strong>le</strong> des décenniesdurant disputera de la vérité des excroissances surnaturel<strong>le</strong>s de Saint François et des doutessuscités par <strong>le</strong>s plaies de Padre Pio, creusées peut-être par de l’acide ; sur la présence dansl’entourage du saint de hiérarques fascistes, tour à tour chantres du Duce puis, passé la chutedu régime, biographes autorisés du moine à qui d’autres offrent un hôpital avec l’argent dumarché noir dans <strong>le</strong> Paris de l’Occupation ; sur la reconquête catholique de la société italienneaprès-guerre avec l’explosion du culte du Padre portée par la presse magazine ; sur lachristologie et la définition de ce qu’est l’Église selon Jean XXIII, hosti<strong>le</strong> au culte du capucin, etselon Jean-Paul II qui <strong>le</strong> canonisera ; sur la place somme toute de ce capucin dans la longuechaîne qui voit, depuis la Contre-Réforme catholique, l’Église répondre par une surenchère àla demande de liturgies rassurantes, de cultes protecteurs et d’analgésiques sociaux.Voici <strong>le</strong> très grand livre sur la manière dont l’historien-anthropologue doit par<strong>le</strong>r de la saintetéà l’âge laïc : <strong>le</strong>s stigmates — vrais ou faux, là n’est pas la question — d’un individu sanctifiédisent moins de lui que du monde a<strong>le</strong>ntour, des attentes, du besoin de croire, de l’angoissedes intercessions.40

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