[EF] C’est vrai qu’il y a une pério<strong>de</strong> où il mangeait super bien, j’ai même posé la questionà la crèche « qu’est ce qu’il mange maintenant » parce que son goût à la maison a changéaussi. Ce qui lui plaisait avant, maintenant ça ne lui plait plus. Avant il aimait la purée <strong>de</strong>pommes <strong>de</strong> terre mélangée à la vian<strong>de</strong>, maintenant il ne veut plus. Peut être qu’il veut <strong>de</strong>smorceaux, c’est ce que la puéricultrice m’a dit, mais c’est vrai qu’il mange ce que sonfrère mange. Si je fais du riz, il en mange comme son frère. Il commence à choisir, àvouloir <strong>de</strong>s choses, il me montre le frigo, parce qu’il aime les petits Gervais, il en prend<strong>de</strong>ux par jour.d) <strong>La</strong> diversification compose avec ce que l’enfant aime ou peut mangerPuisque l’enfant se révèle un partenaire, parfois résistant, <strong>de</strong> la diversification, les parents sontamenés à prendre en considération ce qu’il aime, ou ce qu’il n’aime pas.[EF] Elle <strong>de</strong>vient très difficile pour manger. Quand elle était petite elle mangeait tout <strong>de</strong>ses pana<strong>de</strong>s et j’étais étonnée <strong>de</strong> tout ce qu’elle adorait, mais maintenant elle est trèsdifficile pour les légumes. Les fruits ça va, les yaourts ça va, les céréales, il n’y a pas <strong>de</strong>souci. Les pizzas et les pâtes, ça passe tout seul. A la crèche, ils me disent qu’elle nemange que la vian<strong>de</strong>.Les parents interprètent les comportements <strong>de</strong> l’enfant selon cette grille <strong>de</strong> lecture « aime etaime pas ».[EF] Les choses qu’il aime vraiment bien, c’est les aubergines, les salsifis, les courgettes,les carottes ; ce qu’il aime moins c’est tout ce qui est haricots, petits pois, je lui donnequand même mais j’essaie <strong>de</strong> varier et au maximum <strong>de</strong> lui donner <strong>de</strong>s choses qu’il aimebien. Quand il n’aime pas, il met plus <strong>de</strong> temps, il ne repousse pas au départ, mais aprèsune dizaine <strong>de</strong> cuillerées il repousse. Mais alors ce qu’il n’aime pas du tout c’est le pain.En fait il n’y a rien à faire, j’ai <strong>de</strong>mandé à la crèche qu’ils essaient ici le matin quandtous les autres mangent une tartine, il ne veut pas non plus.L’évolution du goût <strong>de</strong> l’enfant les interroge, parfois ce qu’il aimait avant, il ne l’aime plusaprès. Il mange bien les légumes, les fruits il adore. Mais il commence à rechigner pour leslégumes verts, alors que, tout petit, il mangeait <strong>de</strong> tout. C’est plus l’aspect, la couleur. Ilarrive que l’enfant aime tout, qu’il soit une sorte <strong>de</strong> petit glouton insatiable dont la présence<strong>de</strong> nourriture ouvre inévitablement l’appétit.[EF] Je ne pourrais pas vous citer un aliment qu’elle refuse, bien au contraire. Quand ellevoit la nourriture, elle hurle, elle pleure. On lui donne <strong>de</strong>s rations bien précises et quan<strong>de</strong>lle a terminé, il faut qu’elle voie qu’il n’y en ait plus, si on n’a pas terminé et qu’elle voitqu’on mange encore, elle commence à hurler car elle en veut encore. Comme elle mangetrès vite, elle a terminé avant nous et quand elle a terminé – elle a eu sa ration et je netiens pas à lui en donner plus parce qu’elle déjà bien potelée – je la mets dans son parcdans sa chambre pour qu’on puisse terminer notre repas. Ou alors, je lui donne à mangeravant et puis je la mets dans son parc mais j’aime quand même bien la faire assister ànotre repas, mais c’est un problème car quand elle voit <strong>de</strong> la nourriture, c’est l’horreur.Même dans un magasin, quand elle voit les aliments et qu’elle en reconnaît, ellecommence à pleurer dans le magasin car elle en veut. Quand elle se lève le matin, elleveut manger. Elle va regar<strong>de</strong>r la télévision, elle veut aussi manger.Les préférences alimentaires <strong>de</strong> l’enfant sont stéréotypées par les parents qui en dégagent unetendance générale. Ainsi l’enfant peut être « sucré », « naturel », « fruit » ou « légume ».APES-OSH ALMA : <strong>Rapport</strong> définitif. Décembre 2009 48
[EF] Margaux est sucrée cad les repas chauds : compotes et saucisses, pas très pommes<strong>de</strong> terre, tout ce qui est biscuits elle adore, mais je préfère faire moi même les galettescomme cela, je sais ce qu’il y a <strong>de</strong>dans. Choco confiture c’est variable, c’est surtout cequ’il y a sur la tartine qui l’intéresse. Ce qu’elle n’aime pas particulièrement c’est lasoupe, les légumes, les pommes <strong>de</strong> terre.Il aime tout, plus les légumes que les fruits, s’il n’y a pas <strong>de</strong> bananes il est très réticent,il aime le jus d’orange pressé. Ce qui est amer comme le chicon et le kiwi aussi, il estréticentL'enfant apprend à communiquer : à manifester ses désirs, ses envies. Il acquiert <strong>de</strong>spossibilités <strong>de</strong> maîtrise, en partie, sur son milieu : par exemple il va "forcer" l'heure du repas.Dans ce cas, l'enfant montre le frigo : il sait donc où est la nourriture.Le développement <strong>de</strong> l’enfant n’est pas le seul facteur à influencer les choix d’alimentationdurant la diversification. Une allergie, un vomissement ou une diarrhée peuvent survenir etentraîner les parents vers d’autres choix alimentaires ou les transformer en véritablesenquêteurs à la recherche <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> cette allergie.[EF] J’ai acheté les petits pots <strong>de</strong> légumes : il n’en voulait pas, il recrachait toutautomatiquement, j’ai même mis du sucre mais il vomissait tout. Puis après mon mari il adit « essaie <strong>de</strong> faire du frais », et là il a mangé directement. Les fruits en petits pots ilmangeait mais pas en frais, mais ici à la crèche il les mangeait en frais, en pana<strong>de</strong>. Moitous mes enfants, les pana<strong>de</strong>s, il y en a aucun qui aimait bien. J’ai toujours dit j’ai undrôle <strong>de</strong> petit bonhomme.3.2. Les représentations autour <strong>de</strong> la diététique et <strong>de</strong> la santé <strong>de</strong>l’enfantPar diététique <strong>de</strong> l’enfant, nous entendons qu’il s’agit donc d’un sens plus large que le sensmédical. Comme le souligne Hubert (2000), l’alimentation est un lieu <strong>de</strong> l’imaginaire ; lesqualités nutritives <strong>de</strong>s aliments sont transformées en qualités morales, voire magiques.a) Quelques pratiques et quelques opinionsCinquante pourcent <strong>de</strong>s questionnaires indiquent l’absence <strong>de</strong> suppléments alimentaires.Le fer est indiqué dans 18 % <strong>de</strong>s cas et les vitamines dans 18 % <strong>de</strong>s cas également (3 % pourla vitamine D isolée). Notons la très faible présence du fluor seul. Les 12 % autresreprésentent <strong>de</strong>s pratiques mixtes combinant tout ou partie <strong>de</strong>s suppléments.Il n'y a pas eu d'allaitement pour un peu moins d’un quart <strong>de</strong>s enfants. Pour 25 %, cetallaitement a duré <strong>de</strong> 1 à 3 mois et pour 28 % supplémentaires, il arrive <strong>de</strong> 4 à 6 mois. Les 22<strong>de</strong>rniers pourcents s'étalent <strong>de</strong> 7 à 23 mois, mais ces données dépen<strong>de</strong>nt probablement <strong>de</strong> l'âge<strong>de</strong>s enfants concernés.Plusieurs réponses indiquent spontanément que l'allaitement est toujours en cours au moment<strong>de</strong> l'enquête (13 cas, soit 6%) et se poursuivra.Le lait maternisé concerne 72 % <strong>de</strong>s réponses. Le lait maternel ou une combinaison <strong>de</strong> laitmaternel et <strong>de</strong> lait maternisé concerne 7 % <strong>de</strong>s femmes.APES-OSH ALMA : <strong>Rapport</strong> définitif. Décembre 2009 49