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'9;.zine de l'amitié entre les peuples - Archives du MRAP

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s Lv R Eo ICI ET 0 AILLEURSREGARDS. Les Français, c'est bienconnu, ont un avis sur tout et surchacun. Et pas forcément motivé. Uneattitu<strong>de</strong> qui amuse souvent autant <strong>les</strong>étrangers qu'elle <strong>les</strong> irrite parfois.Yves Dau<strong>du</strong>, lui, a fait le contraire:éplucher la presse étrangère pour noustendre le miroir <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>. Et ce regardporté sur la France est aussi un clind'œil décapant et salutaire. De juillet1986 à juin 1987, il a dépouillé cinqmille artic<strong>les</strong> <strong>de</strong> presse <strong>de</strong> cent cinquantejournaux <strong>de</strong> soixante pays et eQa retenus <strong>de</strong>ux cent trente. Si le béretbasque et la baguette <strong>de</strong> pain sonttoujours là, on retrouve aussi au hitpara<strong>de</strong>la révolution française <strong>de</strong>s ...capotes anglaises" Mitterrand, Chirac et<strong>les</strong> démèlés <strong>du</strong> cou,ple Le Pen !De quoi nous rendre mo<strong>de</strong>stes, cetteFrance vue parfois par le petit bout <strong>de</strong>la lorgnette. En rire ou en pleurer, ilfaut faire avec cette image. Plus sérieusement,cette année fut aussi celle, parCOLERE. Quelques semaines après laparution <strong>de</strong> son <strong>de</strong>rnier roman HarlemQuartet dans notre pays, le grandécrivain noir américain James Baldwins'est éteint dans sa retraite <strong>de</strong> Saint­Paul-<strong>de</strong>-Vence.Né en 1924 à Harlem, il a débarqué enFrance en 1948 et avait, <strong>de</strong>puis, partagésa vie <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux rives <strong>de</strong> l'Atlantique.Petit, fragile , écorché vif, cet hommedoux a consacré toute son œuvre à sesfrères noirs exploités, méprisés. Il aparticipé aux luttes <strong>de</strong>s années 60 pour<strong>les</strong> droits civiques aux Etats-Unis. Ilécrivit ce qu'on peut appeler le premiermanifeste <strong>de</strong>s Noirs américains d'alors:La prochaine fois, le feu en 1962.Malgré son ton parfois menaçant, cetouvrage ne voulait que proposer <strong>de</strong>ssolutions <strong>de</strong> bon sens à un problème quihypothèque lour<strong>de</strong>ment l'avenir <strong>du</strong>mon<strong>de</strong>. .Son œuvre romanesque est toute consacréeà la communauté noire. Elle estpleine <strong>de</strong> sa violence et <strong>de</strong> son érotisme,<strong>de</strong> sa tendresse, <strong>de</strong> sa passion, <strong>de</strong> sonhumour, <strong>de</strong> ses rythmes, <strong>de</strong> ses gospels,<strong>de</strong> ses frustrations, <strong>de</strong> sa révolte et <strong>de</strong>son admirable dignité dans la cruautéd'un mon<strong>de</strong> qui lui refuse <strong>les</strong> droits <strong>les</strong>plus élémentaires.A Nice, lors <strong>de</strong> la présentation <strong>de</strong>Harlem Quartet, il s'écria: « Il n'y aurapas <strong>de</strong> paix sociale dans le mon<strong>de</strong>, dansmon pays, dans le vôtre non plus, tantqu'on n'arrivera pas à surmonter le rêve,le cauchemar qui s'appelle le racisme.Bon gré, mal gré, le mon<strong>de</strong> dans lequelJames Baldwinnos enfants vont vivre ne sera ni blanc ninoir. Il n'y a que la race humaine quipeut sauver la race humaine, non? Onn'a pas le temps <strong>de</strong> s'amuser avec <strong>de</strong>squestions <strong>de</strong> couleurs. » DROBERT PACBIBLIOGRAPHIEDE JAMES BALDWINChez Gallimard :La prochaine fois, le feu, Personne ne saitmon nom, L'homme qui meurt, Chroniqued'un pays natal, Le coin <strong>de</strong>s Amen.Chez Stock:Chasses <strong>de</strong> la lumière, Le jour où j'étaisper<strong>du</strong> ... , Si Heale street pouvait parler,Meurtres à Atlanta, Harlem Quartet.Chez Calmann Levy :Le racisme en question (avec MargaretMead).Chez Actes Sud :Jimmy's blues (poèmes).Et me voilàclan<strong>de</strong>stin ...Triste anniversaire quecelui <strong>de</strong> ma libération àmi-peine grâce à mabonne con<strong>du</strong>ite et à mesefforts <strong>de</strong> réhabilitation.Une volonté née enprison, une ai<strong>de</strong> efficace àla réinsertion m'avai<strong>entre</strong>donné l'espoir. .. M. le Préfeten a décidé autrement, je seraiexpulsé ou clan<strong>de</strong>stin.Condamné à 26 mois <strong>de</strong> prison,on m'a remis en liberté conditionnelleau bout <strong>de</strong> 13 mois enaoût 1986 : contrairement à ceque certains pensent, cettemesure se mérite et se gagne,cela suppose, bien sûr, un séjouren prison irréprochable, cela.suppose surtout que soientconnus et reconnus une volonté<strong>de</strong> réinsertion et <strong>les</strong> moyens misen œuvre: cours, examens, participationà la vie collective enprison. Tout ceci est consignédans le rapport remis par l'administrationpénitentiaire au juged'application <strong>de</strong>s peines lors <strong>de</strong>ma sortie. Ce rapport me semblaitassez élogieux et constituaitun encouragement à ce que jevoulais réussir. Une administrationm'a ten<strong>du</strong> la perche ... uneautre administration a décidé <strong>de</strong>me casser.Qui pouvait prévoir qu'une loisur <strong>les</strong> expulsions, votée quelquesmois plus tard (avec effetrétroactif !), allait balayer tousces espoirs? Qui pouvait prévoir,au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la loi, plus oumoins appliquée en France,l'obstination <strong>de</strong> la préfecture <strong>du</strong>Maine-et-Loire à poursuivre, àtracasser, à traquer <strong>de</strong>uxhommes, leurs proches, leursfamil<strong>les</strong> avec un acharnementqui relève <strong>du</strong> règlement <strong>de</strong>compte ? ..Je refuse <strong>de</strong> quitter la France; jene sais pas ou plutôt je ne saisplus où est ma patrie, mais cedont je suis sûr, c'est que, <strong>de</strong>mes 23 ans , j'en ai vécu 21 enFrance; je n'ai pas choisi cetteterre, je n'ai même pas suivi, onm'y a amené ...Pur pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> l'é<strong>du</strong>cation française,dès l'école maternelle, j'aipartagé <strong>les</strong> jeux <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong>ce pays et à l'école publique, j'aiappris, au fil <strong>du</strong> temps, mesdroits <strong>de</strong> citoyen ... Seul, celuid'<strong>entre</strong>r en prison m'a vraimentété reconnu (je reconnais l'avoirmérité). Le droit <strong>de</strong> vote?Même pas dans ma ville. .. Ledroit au travail? Pas n'importeoù, en tout cas pas dans lafonction publique. On meconteste actuellement le seuldroit qui me semblait inaliénable:celui <strong>de</strong> respirer et <strong>de</strong>vivre sur le sol que j'ai toujoursLoufti se cache. Pris en charge par un <strong>de</strong> ces réseaux quiplanque <strong>les</strong> expulsab<strong>les</strong>. Sa lettre, nous a-t-il semblé, illustremieux qu'un long discours la dramatique situation <strong>de</strong> milliers<strong>de</strong> jeunes issus <strong>de</strong> l'immigration, à qui l'on refuse toute issue.foulé, sur la terre où j'aimeraismaintenant fixer mes racines.Après m'avoir choisi, aprèsavoir donné son avis favorable,M. le Préfet a le bonheur <strong>de</strong><strong>de</strong>voir exécuter l'arrêté d'expulsion...Cette expulsion, je larefuse, j'ai dû me résoudre à laclan<strong>de</strong>stinité.Heùreuse'ment entouré, matériellementet psychologiquementpar <strong>de</strong>s personnes qui, commemoi, trouvent la situation invraisemblable,je peux continuer àsurvivre dans mon pays. J'échappeainsi à l'inévitable: en « cavale», seul et traqué, clan<strong>de</strong>stin... tout le chemin parcouru,tous <strong>les</strong> efforts ne servaientplus à rien, j'étais ànouveau condamné à la délinquance.Mais, qu'on se rassure,je ne troublerai pas plus l'ordrepublic que je ne l'ai fait <strong>de</strong>puisma sortie <strong>de</strong> prison (dire que jesuis récidiviste est un mensonge),la solidarité joue au-<strong>de</strong>là<strong>de</strong> mon problème, beaucoupsont atteints dans leurconscience et veulent défendreune cause.Les Petites Annonces <strong>de</strong> DifférencesAujourd'hui, quelques-uns sontconcernés. Combien <strong>de</strong>main?Dix, comme le dit M. le Préfet?ou cent, ou mille? Après l'ai<strong>de</strong>au retour, le système <strong>du</strong> coup <strong>de</strong>pied au retour s'installe pour <strong>les</strong>enfants d'immigrés... avec leurfamille si possible.Soyons réalistes, jeunes beurs,immigrés, Maghrébins, Arabes,(comment doit-on nous appelerexactement?) nous avons étévictimes <strong>du</strong> déracinement, nousvivons la ségrégation, l'exclusion,<strong>les</strong> conditions <strong>de</strong> vie <strong>les</strong>moins décentes, quel avenirpour nous et surtout pour nospetits frères ... une volonté manifestenous interdit tout enracinement: allons-nous attendre silencieusementdans nos ghettosque s'organise la déportation.Pour l'instant, envers et contretout, aussi longtemps quej'échapperai à la recherche <strong>de</strong> lapolice, je reste et j'observe. Lalutte s'organise avec <strong>les</strong> militantset tous ceux que l'injusticeinterpelle. 0LOUFTI DJERBIUnlta (ltllhel 15 èl!cembre 1986• - Comment s'llppelle le fleu\le qui tr/lverse Pli"' ?- Question fllCile , c'est le mouvement jjtudl/lnt!.exemple, <strong>de</strong>s mouvements étudiants,<strong>de</strong>s grèves SNCF, <strong>du</strong> boom <strong>du</strong> minitel,<strong>de</strong>s attentats meurtriers, <strong>de</strong>s visas auxfrontières, <strong>du</strong> procès Barbie ou <strong>de</strong>stélés privatisées. Ils sont aussi dans cetterevue <strong>de</strong> presse.Un travail sérieux qui nous ai<strong>de</strong>ra sansdoute à sortir d'un nombrilisme parfoisravageur. Le mon<strong>de</strong> est grand, monsieurDupont, et nous sommes sous sonœil, sans complaisance: « Toujours pasconvaincus <strong>de</strong> ne pas avoir <strong>de</strong> pétrole,mais toujours bien trop convaincus d'avoir<strong>de</strong>s idées. » Décapant vous disaisje.•Les Français à la Une, d'Yves Dau<strong>du</strong>.Ed. La Découverte.CHINOIS. En dix ans, une ville chinoisea poussé en plein Paris. Un peumystérieuse, tout le mon<strong>de</strong> en parle,sans vraiment savoir qui sont <strong>les</strong> Asiatiquesqui vivent dans <strong>les</strong> arrondissements<strong>du</strong> sud <strong>de</strong> la capitale, d'où ilsviennent et comment ils vivent.Eric Venturi ni et Dominique Vidal ontpris le dragon par <strong>les</strong> cornes et sont alléschercher <strong>de</strong>s réponses sur le terrain,dans <strong>les</strong> rues et <strong>les</strong> quartiers <strong>du</strong> Chinatownparisien.Des rencontres, <strong>de</strong>s interviews, <strong>du</strong>bonze au financier en passant parl'ancien ministre <strong>de</strong> Hô Chi Minh, unesérie <strong>de</strong> portraits qui tisse un tableau <strong>du</strong>réel. Loin <strong>du</strong> fantasme .•Portraits <strong>de</strong> Chinatown, le ghetto imaginaire,<strong>de</strong> Eric Venturini. Ed et DominiqueVidal Autrement.AU FRONT. Anne Tristan est journaliste.Elle a choisi <strong>de</strong> s'immerger <strong>du</strong>rantsix mois dans un quartier <strong>de</strong> Marseilleoù le Front national est organisé, elle ya adhéré, pris <strong>de</strong>s responsabilités. Ellenous ramène <strong>de</strong> ce voyage un livre.La vie quotidienne <strong>du</strong> Front, c'est unmélange <strong>de</strong> petits riens qui marquent.La gentil<strong>les</strong>se apparente ou réelle <strong>de</strong>gens comme tout le mon<strong>de</strong>, avec leursb<strong>les</strong>sures et leurs difficultés, mais quiont un jour cristallisé tout cela en haine<strong>de</strong>s autres. Les étrangers d'abord puistous <strong>les</strong> autres, ceux qui ne sont pas <strong>de</strong>la « famille ».Du dérisoire, mais aussi <strong>de</strong> la haine àl'état pur, contrôlés par <strong>de</strong>s cadres plusinquiétants où se mêlent nostalgiquesnazillons et rescapés <strong>de</strong> l'Algérie française.Un livre qui dérange aussi en montrantque le Front national a plus ramassé <strong>de</strong>sgens abandonnés <strong>de</strong> tous que conquisson territoire. La greffe n'a pris àMarseille <strong>entre</strong> la misère, le racisme etla violence que parce que personne n'arien su proposer à ces gens, victimes <strong>de</strong>la crise et désespérés <strong>de</strong> la politique. Sicombattre c'est savoir, lisez ce livre. DAu Front, par Anne Tristan. Ed. Gallimard.A lire et faire lire : Les Tribulationsd'un ouvrier agricole.Témoignage franc sur pério<strong>de</strong>1914-1975, ce livre-constat doitêtre considéré comme un document.Ce « quotidien d'un communiste» est un livre d'histoire.Comman<strong>de</strong> (80 F) à Ph.Mioch, rue St-Laurent, 11120Marcorignan. CCP 527 IlMontpellier. (nO 326)Voyager utile pendant <strong>les</strong> vacancesen organisant une actiondans 1 pays d'Afrique.Téléph.-moi vos projets. Marguerite(1) 30.38.77.18.(nO 327)Foie gras, oie ou canard, magretsfrais ou fumés, cassouletsou confits ... Gourmets,adressez-vous toute l'année àJ. Legrand, 58, rue <strong>de</strong>s Mathurins,75008 Paris. Tél.:42.65.50.46 (n° 328)Plaisirs d'hiver: ski <strong>de</strong> fond,raquettes, relaxation, sauna à110 m dans le Vercors La Sauvagine26410 Glandage. Tél. :75.21.11.06 (nO 329)Un Beaujolais différent: cultivéen biodynamie. Mention« Nature et Progrès ». Doc. àRené Bosse-Platière, « <strong>les</strong> Carrières», Lucenay, 69480 Anse.Tél. : 74.67.00.99. (nO 330).A vendre état neuf, prix intéressants,livres sur racisme,droits <strong>de</strong> l'homme, etc. Listesur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Ecrire au journalqui trans. (nO 331)Tarif: 25 T.T.C. la ligne (26 signes ou espaces). Texte et règlement àDifférences: 89, rue Oberkampf, 75011 Paris. Tél. : 48.06.88.33Les membres <strong>de</strong> la Société <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong> Différences bénéficientd'une insertion gratuite par an (maximum 5 lignes)Accueil et Promotion, assoc.d'é<strong>du</strong>cation populaire, poursuitet développe ses actions<strong>de</strong> lutte contre l'analphabétismeet <strong>de</strong> Solidarité avec <strong>les</strong>migrants. Pour assurer <strong>de</strong>s' formations en soirée, l'équipe<strong>de</strong> St-Denis Cité Floralrecherche <strong>de</strong>s bénévo<strong>les</strong>.Rens.: (1) 43 .66. 09.00(n° 333)A louer, Paris 13' appart.meublé séjour double - 2chambres - pério<strong>de</strong> limitée.Ecrire au journal qui transmettra(n° 332).Différences - n° 74 - Janvier 1988

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