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Musée des beaux-artsdu - National Gallery of Canada

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M U S É E D E S B E AU X - A RT S D U C A N A D A – R A P P O R T A N N U E L 1 9 9 8 – 1 9 9 9L‘acquisition récente du Portrait d’un homme au feutre de Lorenzo Lotto enrichit la collection du Musée d’une toileexceptionnelle. Aujourd’hui reconnu comme l’un <strong>des</strong> plus grands maîtres italiens de formation vénitienne du XVI e s i è c l e ,Lotto réalise cependant la majorité de son œuvre en Vénétie et dans les Marches, ainsi qu’à Bergame et dans lese n v i rons. Ses pre m i è res toiles témoignent de l’influence de Bellini, de Giorgione et, à un moindre degré, celle de Raphaël, dontil aurait fait la connaissance au cours d’un bref voyage à Rome, et de Léonard de Vinci. D’une nature sensible, parfois mêmep o rté à l’introspection, Lotto peint essentiellement <strong>des</strong> sujets religieux. Très proche <strong>des</strong> dominicains – il exécuta d’ailleursplusieurs retables dans leurs établissements du nord de l’Italie –, il mourut frère lai de cet ord re à Lorette. Port r a i t i s t eexceptionnellement doué, il avait <strong>des</strong> protecteurs à Venise, à Bergame et dans les Marc h e s .Les critiques ont accueilli avec enthousiasme ce portrait qui vient tout juste de re f a i re surface et qu’on a pu voir dans lar é t rospective consacrée à cet artiste à Washington, Bergame et Paris en 1997–1998. Exceptionnel en ce sens qu’il a été réalisésur papier, puis marouflé sur carton et plus récemment sur toile, L’homme au feutre fait peut-être partie de l’achat, par Ottavioda Macerata, du groupe de huit têtes peintes à l’huile sur papier inscrit au livre de comptes de Lotto à la date du 4 mars 1541.En effet, l’artiste avait dû passer plusieurs mois à Macerata l’année précédente, attendant le paiement d’un retable exécuté en1539 pour l’église dominicaine de la ville avoisinante de Cingoli. On peut logiquement supposer qu’il en a pr<strong>of</strong>ité pour exécuter<strong>des</strong> portraits de personnes de la région et d’autres comman<strong>des</strong>; privé d’un atelier convenable, il aurait travaillé sur papier eta p p o rté ces feuilles à Venise pour les term i n e r.L’interprétation simple et sans prétention reflète la sympathie de Lotto à l’endroit de son modèle qui re g a rde l’artiste et, biens û r, le spectateur avec franchise et intelligence. Sa tête et ses épaules remplissent la toile d’une manière qui rappelle le célèbrep o rtrait de Castiglione par Raphaël, une œuvre qui se trouvait alors à Mantoue. Coloriste de talent, Lotto utilise pourtant ici lamême gamme de tonalités monochromes. Cependant, malgré une palette limitée, la toile n’est pas sombre : elle présenteplutôt <strong>des</strong> variations subtiles dans les nuances chaleureuses du costume, de la carnation et <strong>des</strong> cheveux. Aucun élément nep e rmet d’identifier le modèle, mais les vêtements simples sont soignés, sobres et d’une certaine qualité. L’homme porte sur cequi semble être une chemise de lin blanc savamment mise en valeur une veste noire et une tunique d’épaisse laine grisere c o u v e rtes d’un gilet de daim orné de velours noir. Ses cheveux légèrement ébouriffés laissent à penser qu’il vient tout justede re t i rer le chapeau de feutre qu’il tient encore dans la main gauche, attitude qui confère à l’ensemble une cert a i n espontanéité. Le format, réduit, est typique <strong>des</strong> dimensions <strong>des</strong> portraits de la pre m i è re moitié du XVI e s i è c l e .Dans la constitution <strong>des</strong> collections, les conservateurs visent systématiquement <strong>des</strong> œuvres de la plus haute qualité etrecommandent soit d’acquérir <strong>des</strong> tableaux d’artistes encore non représentés, soit de tirer parti <strong>des</strong> forces de la collection – cequi est le cas ici. Ce portrait vient re j o i n d re au Musée une œuvre plus ancienne de l’artiste, la colorée Vi e rge à l’Enfant entresaint Roch et saint Sébastien (vers 1521–1524), et re n f o rce le noyau déjà important <strong>des</strong> portraits du XVI e siècle <strong>des</strong> écolesallemande et italienne en y apportant un élément nouveau puisqu’il s’agit du premier cas où l’analyse psychologique sensibleet perspicace reflète une compréhension aussi pr<strong>of</strong>onde du sujet.orenzo LottoLorenzo Lotto (Italie, v. 1480 – v. 1556) Portrait d’un homme au feutre 1541?Huile sur papier marouflé sur carton doublé sur toile2 4

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