Musée des beaux-artsdu - National Gallery of Canada
Musée des beaux-artsdu - National Gallery of Canada
Musée des beaux-artsdu - National Gallery of Canada
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
A C Q U I S I T I O N SV E D E T T E SLa carr i è re de Jean-Paul Riopelle débute à Montréal, où il étudie auprès de Paul-ÉmileB o rduas et se re t rouve bientôt parmi les membres fondateurs <strong>des</strong> Automatistes.Après la reconnaissance initiale du nouveau groupe, à l’exposition de la Société d’artcontemporain de 1946, Riopelle part pour Paris. Il ne reviendra que brièvement à Montréal en1948 pour signer le manifeste du Refus global, choisissant plutôt de vivre ces pre m i è res annéesà Paris. Il y deviendra l’un <strong>des</strong> peintres canadiens les plus célèbres à l’échelle intern a t i o n a l e .En 1953, Riopelle est l’une <strong>des</strong> étoiles montantes du mouvement de l’abstraction lyrique alorsen pleine évolution. Des marchands parisiens d’avant-garde le représentent et ses œuvres luivalent l’admiration d’un critique d’art influent, Georges Duthuit, beau-frère de Pierre Matisse,l’un <strong>des</strong> marchands d’art les plus en vue de New York. Matisse propose à Riopelle de devenirson agent américain en 1953. Dès janvier suivant, Sans titre fera partie de la pre m i è reexposition Riopelle à la Pierre Matisse <strong>Gallery</strong>, en compagnie d’autres <strong>des</strong>sins à l’encre decouleur et de dix-huit toiles, dont Knight Wa t c h et To c s i n (aussi au MBAC). D’une qualitévraisemblablement exceptionnelle, cette exposition a certainement contribué à placer Riopelleau rang <strong>des</strong> expressionnistes canadiens abstraits les plus import a n t s .Le travail à l’encre de couleur reste sans doute l’aspect le moins connu de l’œuvre de Riopelle,un sort qu’il ne mérite pas, surtout si l’on pense à <strong>des</strong> œuvres aussi accomplies et somptueusesque Sans titre. Appartenant à une série de <strong>des</strong>sins à l’encre de couleur inspirés parl’admiration de l’artiste pour Claude Monet, et notamment pour ses nymphéas, Sans titretraduit indéniablement une certaine émulation. Grâce à la pulvérisation <strong>des</strong> couleurs, Riopellep a rvient ici à saisir les qualités de transparence et de pr<strong>of</strong>ondeur infinie de l’eau, ainsi que sonm i roitement. L’ e n c re de chine appliquée en barbouillages et en dégoulina<strong>des</strong> par-<strong>des</strong>sus lescouleurs permet de re p ro d u i re l’effet <strong>des</strong> nénuphars flottant à la surface de l’eau, leurs tigespénétrant dans la couleur liquide de l’étang.Sans titre est une œuvre charn i è re dans l’art de Riopelle. L’ e n c re noire évoque le tachismeà la manière de Pollock <strong>des</strong> années 1950–1952, où l’on aspergeait la peinture sur la toile enla laissant dégouliner. Par ailleurs, les taches d’encre noire suggèrent le style mosaïque de1952–1953, créé par l’application de la peinture à la spatule. Ces œuvres du début <strong>des</strong>années 1950 ont en commun une épaisseur dense <strong>des</strong> pigments et cette applicationu n i f o rme de la couleur sur toute la surface ne laisse aucune place à l’air et à la lumière. Av e cleur décomposition <strong>des</strong> motifs en mosaïque et la réduction de la densité <strong>des</strong> pigments, les<strong>des</strong>sins à l’encre de couleur de 1953 inspirés de Monet tendent vers une nouvelle dire c t i o n .L’air et la lumière pénètrent librement dans l’œuvre, un effet que l’on re m a rq u e r anotamment dans son chef-d’œuvre P a v a n e de 1954, également conservé au MBAC.Jean-Paul RioJean-Paul Riopelle <strong>Canada</strong>, né en 1923) Sans titre 1953 Encres de couleur sur papier vélin© Jean-Paul Riopelle, SODRAC (Montréal) 19992 9