13.07.2015 Views

Michèle BENOIT et Claude MICHEL, La Lorraine et ses noms de lieux

Michèle BENOIT et Claude MICHEL, La Lorraine et ses noms de lieux

Michèle BENOIT et Claude MICHEL, La Lorraine et ses noms de lieux

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Nouvelle Revue d’Onomastique n° 49-50 – 2008« toponymes comportant un nom <strong>de</strong> personne d’origine germanique » composés « avec d’autressuffixes », on relève Gondrexon, formé « avec le suffixe -onem », <strong>et</strong> Jean<strong>de</strong>lize, possiblementformé avec le « suffixe -isia » [131]. Parfois, les auteurs se montrent un peu trop rapi<strong>de</strong>s : seloneux, « on peut voir dans Battigny (Bateneis, 1176) <strong>et</strong> B<strong>et</strong>aigne (Britannia, 1150) <strong>de</strong>s rappels <strong>de</strong>sBritanni, peuples <strong>de</strong> Celtes insulaires qui se sont fixés en Gaule aux IV e <strong>et</strong> V e siècles, à moins qu’ils’agisse <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>ons du continent. Battigny, où le groupe initial br s’est réduit à b, selon laphonétique locale, pourrait être rattaché à la série <strong>de</strong>s Brétigny […]. Mais on peut imaginerd’autres explications pour expliquer ces toponymes » [125]. Ils posent donc comme admis que /br/> /b/ dès l’ancien français sans expliciter la règle <strong>de</strong> trois qui les a amenés à c<strong>et</strong>te conclusion.Une partie <strong>de</strong>s explications étymologiques proposées par les auteurs sont discutables ; c’estnotamment le cas pour celles (en grand nombre) qui renvoient au gaulois. Ainsi « Les Amis,affluent <strong>de</strong> la Vezouze, sans attestation ancienne, semble être avec son article, un nom récent, maisil reprend peut-être avec une nouvelle motivation un hydronyme, probablement pré-celtique, ausens obscur, ou peut-être à rapprocher du gaulois ambe "ruisseau" » [61]. Pourquoi faire simplequand on peut faire compliqué ? L’absence d’attestations anciennes <strong>et</strong> la chronologie relative nefont pas davantage reculer nos auteurs : « le Woigot, autre nom du Ru <strong>de</strong> Mance, dont nousn’avons aucune attestation ancienne (la rivière se nommait Amantia au XII e s.) est difficile àinterpréter. Faut-il y voir un dérivé <strong>de</strong> la racine hydronymique pré-latine *vig-, *veg-, "humi<strong>de</strong>",avec le suffixe diminutif latin -ittu ? » [64]. Les auteurs apprécient tellement nos ancêtres les (pré)-Gaulois qu’ils gratifient le lecteur d’une liste <strong>de</strong>s NL selon eux d’origine gauloise [115-117],suivie d’un chapitre recensant les « <strong>noms</strong> <strong>de</strong> personne d’origine gauloise » [117-118]. On peutégalement relever quelques erreurs : la secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> Manoncourt-en-Woëvre ne vient pas,comme l’écrivent les auteurs, du « gaulois *wabero » [37], mais <strong>de</strong> Woëvre, nom d’un territoire.D’après eux, Affracourt « (Fratbodi curtis, X e s. ; Offroicourt, 1350) semble avoir changé <strong>de</strong> nom.<strong>La</strong> première attestation évoque le nom germanique Fradbod, alors que la secon<strong>de</strong> représente unautre nom germanique : Au<strong>de</strong>frid, Otfrid » [83]. <strong>La</strong> première attestation représente non Affracourt,mais Frébécourt 43 . Enfin, Dommartin-la-Chaussée « (Dominum Martinum, 933 ; Dompmairtin <strong>de</strong>lès la Chaulcie, 1297 […] » [94] ne rappelle pas « dans son second élément le bas-latin calceata"route", <strong>de</strong> calx "chaux" » ; il s’agit en réalité du toponyme <strong>La</strong>chaussée, commune <strong>de</strong> la Meuse 44 .<strong>La</strong> bibliographie mérite également d’être commentée. Légère, elle comprend 45 référencesauxquelles il faut ajouter trois publications citées en notes <strong>de</strong> bas <strong>de</strong> page : un article <strong>de</strong> MartinaPITZ sur le choronyme <strong>Lorraine</strong> (RLiR 2005) [8], un ouvrage <strong>de</strong> George CHEPFER, Textes <strong>et</strong>chansons [11], <strong>et</strong> un autre <strong>de</strong> François FALC’HUN, Les Noms <strong>de</strong> <strong>lieux</strong> celtiques, <strong>de</strong>uxième série,Rennes, Éditions armoricaines, 1970 [23]. Les travaux historiques <strong>et</strong> archéologiques en sontquasiment absents, tandis que, dans c<strong>et</strong> ouvrage sur la Meurthe-<strong>et</strong>-Moselle, sont recensés lesPerspectives nouvelles sur l’histoire <strong>de</strong> la langue br<strong>et</strong>onne <strong>de</strong> F. FALC’HUN <strong>et</strong> Les Noms <strong>de</strong><strong>lieux</strong> <strong>de</strong> la Haute-Saône, les Noms <strong>de</strong> <strong>lieux</strong> <strong>de</strong> Bourgogne, Les Noms <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> l’Yonne <strong>et</strong>Les Noms <strong>de</strong> <strong>lieux</strong> <strong>de</strong> la Côte-d’Or <strong>de</strong> Gérard TAVERDET. Le moins que l’on puisse dire est quela bibliographie du gaulois date un peu puisqu’elle se limite à FALC’HUN <strong>et</strong> DOTTIN. Desréférences impréci<strong>ses</strong> à MULON [38], GAMILLSCHEG [70] <strong>et</strong> BILLY [121] dans le texte nerenvoient à rien dans la bibliographie. Plus grave, presque tous les travaux menés par l’équipe <strong>de</strong>Sarrebruck manquent ; seule la thèse <strong>de</strong> Martina PITZ est recensée, mais jamais citée. Peut-êtren’aurait-il pas été tout à fait inutile, dans le chapitre intitulé « les adaptations <strong>de</strong> <strong>noms</strong>, restes d’un43 Vosges ; MARICHAL, Paul. 1941. Dictionnaire topographique du département <strong>de</strong>s Vosges comprenant les<strong>noms</strong> <strong>de</strong> lieu anciens <strong>et</strong> mo<strong>de</strong>rnes. Paris : Imprimerie Nationale, p. 177.44 Calceia a.1132, <strong>La</strong>chaulcie a.1321 ; LIÉNARD, Félix. 1872. Dictionnaire topographique du département<strong>de</strong> la Meuse. Paris : Imprimerie Nationale, p. 121.18

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!