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Michèle BENOIT et Claude MICHEL, La Lorraine et ses noms de lieux

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Nouvelle Revue d’Onomastique n° 49-50 – 2008WALTHER, spécialiste <strong>de</strong> l’onomastique <strong>de</strong> Thuringe <strong>et</strong> <strong>de</strong> Saxe, puis à Ernst EICHLER,Karlheinz HENGST <strong>et</strong> Jürgen UDOLPH, c<strong>et</strong>te nouvelle chaire, qui est restée unique enAllemagne, a notamment ouvert le chemin à <strong>de</strong> nombreu<strong>ses</strong> étu<strong>de</strong>s toponymiques sur l’histoire <strong>de</strong>l’habitat <strong>de</strong> l’est <strong>de</strong> l’Allemagne <strong>et</strong> sur les contacts historiques entre Germania <strong>et</strong> Slavia, ainsi qu’à<strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> longue haleine sur l’anthroponymie, avec l’instauration d’un service d’assistancepour toute question concernant <strong>de</strong>s problèmes juridiques <strong>et</strong> notamment les possibilités <strong>de</strong> choisirpour son bébé un prénom « exotique », un service <strong>de</strong> renseignement très prisé sur l’origine <strong>et</strong> larépartition géographique <strong>de</strong>s <strong>noms</strong> <strong>de</strong> famille <strong>et</strong> une émission radiophonique quotidienneextrêmement populaire. D’autre part, la parution <strong>de</strong> ce volume intervient 35 ans après celle <strong>de</strong>l’ouvrage collectif Namenforschung heute. Ihre Ergebnisse und Aufgaben in <strong>de</strong>r DeutschenDemokratischen Republik (Berlin : Aka<strong>de</strong>mie-Verlag, 1971), ce qui a incité les initiateurs <strong>de</strong> cenouveau proj<strong>et</strong> éditorial à choisir le titre fédérateur Onomastique <strong>de</strong> <strong>de</strong>main (Namenforschungmorgen). <strong>La</strong> métho<strong>de</strong> mise en œuvre est aussi simple qu’efficace : plusieurs générationsd’onomasticiens allemands <strong>et</strong> étrangers, parmi lesquels on regr<strong>et</strong>tera néanmoins l’absence <strong>de</strong>certains grands <strong>noms</strong>, sont invités à faire part <strong>de</strong> leurs idées <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs « visions » personnelles,sans oublier l’éditeur <strong>de</strong> l’ouvrage qui a lui-même fourni une contribution importante (SilvioBRENDLER, Brückenschlagen : Von einer zukunftsträchtigen Stärke <strong>de</strong>r Namenforschung, p. 23-32). Il y souligne le potentiel innovant <strong>de</strong> notre discipline, essentiellement lié, selon lui, à lasouplesse d’esprit <strong>de</strong> <strong>ses</strong> représentants, particulièrement ouverts à toute approche pluridisciplinaire<strong>et</strong> toujours prêts à j<strong>et</strong>er <strong>de</strong>s ponts <strong>et</strong> à saisir au vol <strong>de</strong> nouvelles approches théoriques <strong>et</strong>méthodologiques. Pour une meilleure visibilité du caractère spécifiquement onymique <strong>de</strong> <strong>ses</strong>obj<strong>et</strong>s d’analyse, il lui semble néanmoins absolument nécessaire <strong>de</strong> renforcer le vol<strong>et</strong> purementlinguistique <strong>de</strong>s sciences du nom propre, en favorisant une évolution <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te discipline vers ce quec<strong>et</strong> auteur appelle « une onomastique véritablement onomastique » (eine wahrhaft onomastischeOnomastik) – préalable indispensable pour perm<strong>et</strong>tre aux étu<strong>de</strong>s onomastiques <strong>de</strong> se débarrasser<strong>de</strong> l’étiqu<strong>et</strong>te fortement réductrice <strong>de</strong> science auxiliaire, étiqu<strong>et</strong>te pourtant largement méritée carc<strong>et</strong>te discipline aurait toujours eu tendance à se servir <strong>de</strong>s <strong>noms</strong> propres pour répondre à <strong>de</strong>simpératifs pour lesquels ces <strong>noms</strong> ne servaient que <strong>de</strong> faire-valoir (zur Beantwortung diverserFragen, die mit <strong>de</strong>n Namen selbst nicht vor<strong>de</strong>rgründig <strong>et</strong>was zu tun haben [25]). Telle qu’elle s’esttoujours pratiquée, l’onomastique serait pour ainsi dire exclusivement focalisée sur une approchepragmatique <strong>et</strong> ne se préoccuperait guère <strong>de</strong> questionnements systémiques (dass Namenforschungbisher vor allem Namen(be)nutzung und weniger Namen(er)forschung war [25]), à l’exceptiond’une p<strong>et</strong>ite broch<strong>et</strong>te d’étu<strong>de</strong>s typologiques visant à comparer le fonctionnement interne <strong>de</strong>différents systèmes onymiques [27]. Le moins que l’on puisse dire est que c<strong>et</strong>te thèse paraît osée,<strong>et</strong> il semble judicieux <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r s’il existe réellement <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> la langue danslesquels les <strong>noms</strong> propres nous apportent <strong>de</strong>s informations que les matériaux tirés du lexiqueappellatif seraient incapables <strong>de</strong> fournir. Et, si l’on répond par l’affirmative à c<strong>et</strong>te questioncharnière,peut-on i<strong>de</strong>ntifier précisément ces domaines <strong>et</strong> en évaluer l’impact pour une orientationméthodologique nouvelle <strong>de</strong> l’onomastique pour les années à venir ? C<strong>et</strong>te nouvelle orientationplus linguistique <strong>de</strong> l’onomastique revendiquée par BRENDLER, aussi légitime soit-elle,nécessite-elle donc réellement la mise en place <strong>de</strong> « fon<strong>de</strong>ments théoriques <strong>et</strong> méthodologiques <strong>de</strong>l’onomastique correspondant pleinement aux particularités onymiques <strong>de</strong> <strong>ses</strong> obj<strong>et</strong>s d’analyse »(einer spezifisch onomastischen M<strong>et</strong>hodik, einer theor<strong>et</strong>isch-m<strong>et</strong>hodischen Fundierung, ... dieihrem Gegenstand voll entspricht [27]) ?Les autres contributions placent la barre un peu moins haute ; en évitant <strong>de</strong> chercher <strong>de</strong>srépon<strong>ses</strong> à <strong>de</strong>s questionnements aussi épineux, leurs auteurs dressent avant tout le bilan <strong>de</strong> leursactivités personnelles <strong>et</strong> tentent d’en définir le prolongement éventuel. Le classement suit un ordrestrictement alphabétique, ce qui me semble constituer une p<strong>et</strong>ite erreur méthodologique, dans la48

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